PICTORIAL EFFECT → quality of colours
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Eyndelingh soo moetmen neffens alle ‘t gene voorseyt is, voornamentlijck tot het Schildern, arbeyden om grondigh den aert, kracht en vermogen der Verwen, Olyen en Vernissen, ontrent het Coloreeren te kennen, die oock wel ende veranderlijck te ordineeren, ende na vereys van saecken, aengenaem ende met modestie op sijn jyste plaets wel te schicken en natuerlijck aen yder dingh toe te eygenen; {Aert der Verwen moet verstaen worden.} ten eynde men niet en late blijcken, datmen sich opde schoone Coleuren verlaten, of de ware Deught van sijn Tafereel door een enckel Verwengepronck gesocht heeft. Van gelijcken moetmen weten, hoemen de Verwen, soo in het Doodt-Verwen als in ’t Op-Schilderen sal temperen, handelen en aenleggen, en hoedanigh deselve helder, gloeyent, ende schoon op den ander komen te decken, ende sich mackelijk Schilderen laten: {Handelingen der Verwen moet verstaen worden.} invoeghen sy verstandigh ghehandelt en playsant gecololeert [sic, ndr.] moghen schijnen.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] At last one should, besides all that has been said thus far, for Painting one should principally work to thoroughly know the nature, power and capacity of the Colors, Oils and Varnishes, with regard to coloring, also knowing how to compose these well and with variety, and pleasantly and modestly placing it on the right place and apply it to each thing in a natural way after the demand of the case; {The nature of the Colors should be understood.} so that one does not show that one has leaned on the beautiful colors or has based the Virtue of his Painting only by the splendor of colors. Similarly one should know, how to mix, treat and apply the colors, both in the dead-coloring and in finishing, and how they will cover the other [colors] in a clear, glowing and beautiful [way] and let them be applied with ease: { The handling of the colors should be understood.} so that they may appear wisely treated and pleasantly colored.
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37 Maer sacht moet het zijn al in een verdreven, {Van soet verdrijven.}
Op dat het niet en stae te hardt, en vleckte,
maer aerdich, ghelijck gheblasen verheven,
naevolghend’ altijt voor het best, in’t leven
T’patroon, dat oyt menich goet Schilder weckte :
En blijft dan niet, als moetwillighe Secte,
Aen u valsch’ opiny te vast ghebonden,
maer overspeelt hier vry, ten zijn geen zonden.
[D'après NOLDUS 2008, p. 179:] 37 Pourtant, on doit faire fondre doucement toutes ses couleurs, {Du fondu subtil.} pour que l’œuvre ne soit pas dure ni pleine de taches, mais agréable, et avec un relief plein de gonflant. On doit imiter en tout et pour le mieux le modèle de la vie, qui, depuis toujours, a inspiré maint bon Peintre ; et ne restez pas attachés, comme des Sectaires malfaisants, à vos fausses opinions ; au contraire, forcez sans scrupule votre palette, ce n’est pas un péché.
Aerdig se rapporte ici à l’union des couleurs. [MB]
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Das 3. Capitel. Von Farben.
Etliche Theile in der Bildniß oder Historie, so zu entwerffen ist, müssen verdunckelt, oder nach Ordnung im Schatten kommen, weil sie entweder als ferne praesentiret werden, oder damit sie denen , so vorne anstehen, ein besseres und mehreres Ansehen erwerben, und solche erheben. Damit gewiß ist es; daß eine grosse Lieblichkeit und Gratia in Abwechslung und Brechung der Farben bestehet.
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In dem Verschiessen/oder Abweichen mag man wol rot bey rot/ auch gelb bey gelb/ etwas veränderlich zusammen spielen lassen/ und andere Farben mehr: Also/ daß sie sich nach und nach verlieren/ auch/ wann sie alle zusammen gebracht/ von ihrer ersten natürlichen Härtigkeit temperirt, und dergestalt vermischt werden/ daß/ in einem gantz grossen Werck/ alle Farben eine völlige/ iedoch fröliche Harmonia zeigen/ und einander zieren helffen.
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Dans l’yvresse qui nous agite, nous croïons souvent voir sur la toile ce qui est resté dans notre imagination. Nous pensons être intelligibles, parce que nous nous entendons à demi mot : nous supposons pour la necessité de l’effet de notre tableau, des plans, des accidens dont ne nous rendons aucun compte ; & nous ne songeons pas que ceux qui le verront auroient plus de travail à faire que nous, s’ils vouloient débroüiller ce que nous avons laissé en désordre. Enfin, à force de nous voir, nous ne nous voïons plus ; & nous pouvons nous comparer alors aux medecins les plus celebres, qui dans leur propres maladies sont obligez de recourir aux lumieres de leurs confreres : nous nous trouvons, ainsi qu’eux, dans la necesité d’emploïer de façon ou d’autre le secours d’autrui pour nous ranimer. Je pense qu’il y encore une conduite à tenir, soit que nous cherchions à nous critiquer nous-même, soit que nous demandions des conseils […].
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Pour ce qui est des Couleurs rompuës ou composées, on doit juger de leur force par celle des Couleurs qui les composent. Tous ceux qui ont bien entendu l'accord des Couleurs, ne les ont pas employées toutes pures dans leurs Draperies, sinon dans quelque Figure sur la premiere ligne du Tableau : mais ils se sont servis de Couleurs rompuës & composées, dont ils ont fait une pour les yeux, en mélant celles qui ont quelque sympathie les unes avec les autres, pour en faire un Tout qui ayt de l'union avec les Couleurs qui luy sont voisines. […]
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L.
L’on fait plusieurs autres Draperies de couleurs sales ; comme de brun rouge, de bistre d’Inde, &c. Et toutes de la mesme maniere. Et d’autres de couleurs rompuës & composées, entre lesquelles il faut toûjours observer l’accord, afin que leur mélange ne fasse rien d’acre à la veuë. Il n’y a point de regle à donner là-dessus : il faut seulement connoistre par experience, & par l’usage, la force et l’effet de vos Couleurs, & travailler sur cette connoissance.
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LXI.
Les habiles Peintres qui entendent la perspective & l’harmonie des couleurs, observent toûjours de placer les couleurs sensibles & brunes sur les devants de leurs Tableaux, & les claires & fuyantes pour les lointains ; & quant à l’union des couleurs, les differens mélanges qu’on en peut faire aprendroit l’amitié ou l’antipathie qu’elles ont ensemble, & sur cela vous prendrez vos mesures pour les placer avec un accord qui plaise à la veuë.
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{L'accord de Couleurs} Que dans la distribution des couleurs, il y ait un accord qui fasse le même effet pour les yeux, que la Musique pour les oreilles.
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De l’Accord des Couleurs.
Dans les différentes espéces de Couleurs, & dans les divers tons de lumiére qui servent à la Peinture ; il y a une harmonie & une dissonance, comme il y en a dans une Composition de Musique ; car dans la Musique il ne faut pas seulement que les Notes soient justes, mais encore il faut que dans l’exécution les Instrumens soient d’accord. […] : de même, il y a des Couleurs qui ne peuvent se trouver ensemble sans offenser la vûe, témoin le vermillon avec les verds, les bleus & les jaunes. Mais comme les Instrumens les plus aigus se sauvent parmi quantité d’autres & font quelquefois un très-bon effet ; ainsi les Couleurs les plus opposées, étant placées bien à propos entre plusieurs autres qui font en union, rendent certains endroits plus sensibles, lesquels doivent dominer sur les autres, & attirer les regards davantage.
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Quand à l’harmonie generale, pourquoi nos yeux n’auroient-ils pas les mêmes facultez que nos oreilles ? Nous ne sommes touchez du son des instrumens, que lorsqu’ils sont parfaitement d’accord. Les couleurs d’un tableau doivent faire sur nous les mêmes impressions. Si une musique harmonieuse & brillante nous frappe plus qu’une musique platte, quoique nous ne sçachions pas les regles de la composition, pourquoi un tableau brillant & suave ne nous plaira-t-il pas plus qu’un tableau dur & sans accord ?
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Are. [...] Qu’on ne croie pas que la force du coloris consiste dans les choix des belles couleurs, come dans la belle laque, dans le bel azur, dans le beau verd, & autres couleurs semblables : parceque cellescy sont egallement belles, sans qu’on les mette en œuvre ; & le fin de l’art, est de savoir les emploier ou elles conviennent. J’ai connu dans cette ville un peintre, qui imitoit à merveille le camelot, mais il ne savoit pas en draper le nud, & il sembloit que ce n’etoit pas un habillement, mais un morceau de camelot jetté en hazard sur la figure. D’autres au contraire ne savent pas imiter la diversité des teintes des etoffes, mais ils appliquent seulement les couleurs crûes telles quelles sont, desorte que dans leurs ouvrages, on ne peut louer autre chose que les couleurs.
Fab. Il me semble qu’en cela il faudroit une certaine negligence convenable, desorte qu’on ne voit pas un trop grand brillant de couleur, ni d’affectation ; mais qu’on trouvât en tout un aimable accord. Car il y a des peintres qui font leurs figures si joliment polies, qu’elles paroissent fardées, & avec un arrangement de cheveux distribués avec tant de soin, qu’il n’en sort pas un seul de sa place ; ce qui est un deffaut, & non pas un merite ; parcequ’on tombe dans l’affectation, qui ote la grace a toutes choses. […] C’est aussi pour cela qu’Horace avertit qu’on doit retrancher du poeme les ornemens excessifs.
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Le coloris ou la cromatique regarde encore la pratique ; c’est l’union & l’accord des couleurs entr’elles ; c’est leur parfaite harmonie ; elle seule produit ces beaux effets du clair-obscur qui fait avancer ou reculer les parties d’un tableau, & donne du relief aux figures
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[ndr : En parlant du tableau de Carle Van Loo] […] Il pourrait cependant y avoir un peu plus d'harmonie dans l'ensemble, & plus d'accord dans les differens tons qui papillotent un peu à la vüe, & l'œil y desireroit plus de repos & d'union. Ce défaut est souvent celui des grands Tableaux dont la vaste mécanique demande une intelligence d'habitude assez grande pour en embrasser toutes les parties, & y mettre cet unisson qui fait le charme de l'œil connoisseur & le principal mérite de l'ouvrage.
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Il y a bien beautés dans le tableau de Cléopatre du sieur de Vermont. La variété & le choix des attitudes, l'expression des caractères des femmes de cette Princesse, & ceux des Officiers de la suite d'Auguste, l'accord des teintes vagues des figures placées dans le fond avec les plus vigoureuses du devant de la scene, forment un bel ensemble & d'une heureuse harmonie.
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Derhalven blykt het, dat de achtergronden zeer veel tot de bekoorlykheid en gracelykheid der voorwerpen toebrengen: ja, ik durf zeggen, dat de welstand meest daar van afhangt: en hoewel veele waanen, dat een donkere of zwarte grond altoos by een Pourtrait wel staat, zulks gaat niet vast; want, gelyk zo even gezegt is, ieder byzondere ko-leur der voorwerpen vereischt een anderen achtergrond. […] Behalven dit, indien diergelyke dingen als vaste grondregels ondersteld wierden, zo zoude deze Konstoeffening eer na een ambacht als konst gelyken: want een donkere koleur tegens een donkere grond kan geen goed uitwerksel geeven. Die van een witte of bleeks, daar tegen, is te hard. By gevolg moet dan een verstandig man besluiten, dat in beide de middelmaat en een gezond oordeel vereischt worden, op dat de eene koleur de andere te gemoet kome. Zo gaat het ook men de kleeding. […] de koleuren van het naakt minder of meerder, of al te veel kracht ontfangen door de bykoleuren van gronden en achterwerk.
[D'après DE LAIRESSE 1787, vol. 2, p. p.154:] Il paroît donc que le fond contribue beaucoup à la beauté & à la grace des objets peints ; j’ose dire que le bon effet en dépend, pour ainsi dire, entièrement ; & quoique plusieurs peintres pensent qu’un fond obscur ou noir même, convient toujours à un portrait, cela ne doit pas être considéré comme une règle, puisque chaque couleur locale des objets demande un fond particulier […] De plus, si de pareils principes devoient être considérés comme certains, l’art ne seroit alors absolument plus qu’un métier ; car une couleur sombre contre un fond obscur, ne put pas produire un bon effet ; & un fond blanc ou clair fera paroître ces objets trop durs : il faut donc prendre un juste milieu, afin que la couleur se marie bien l’une avec l’autre Il en est de même des draperies […] Les couleurs du nu reçoivent en général, trop de force des couleurs accessoires, & des fonds.
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The Tout-ensemble of the Colouring [ndr : dans le portrait de la comtesse Dowager of Exeter, par Van Dyck] is Extreamly Beautiful ; ‘tis Solemn, but Warm, Mellow, Clean, and Natural ; the Flesh, which is exquisitely good, especially the Face, the Black Habit, the Linnen and Cushion, the Chair of the Crimson Velvet, and the Gold Flower’d Curtain mixt with a little Crimson have an Admirable effect, and would be Perfect were there a Middle Tinct amongst the Black.
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LXXIII.
Il faut pointiller sur les clairs avec un peu de Vermillon ou de Carmin meslé de beaucoup de blanc, & de tant si peu d’Occre, pour les faire perdre dans les ombres, & pour faire mourir les Teintes les unes dans les autres imperceptiblement, prenant garde en pointillant ou hachant de faire que vos traits suivent le contour des chairs, car bien qu’il faille croiser de tous sens, celuy-là doit paroistre un peu d’avantage parce qu’il arrondit les parties.
Et comme ce mélange pourroit faire un Coloris trop rouge si l’on s’en servoit toûjours, on travaille aussi par tout pour confondre les teintes & les ombres avec du bleu, un peu de verd, & beaucoup de blanc, en sorte que ce mélange soit fort pâle, excepté pourtant qu’il ne faut point mettre de cette couleur sur les jouës ; ny sur l’extremité des clairs, non plus que de l’autre mélange sur ces derniers qu’il fait laisser avec tout leur jour, comme de certains endroits du menton, du nez, & du front, & au dessus des jouës ; lesquelles & le Menton doivent neantmoins estre plus rouges que le reste, aussi-bien que les pieds, le dedans des mains, & les doigts des uns & des autres.
Remarquez que ces deux derniers mélanges doivent estre si pâles, qu’à peine en puisse-t’on voir le travail, n’estant que pour adoucir l’Ouvrage, & faire l’union des teintes les unes dans les autres, des ombres dans les clairs, & faire perdre les traits : Il faut prendre garde aussi de ne pas trop travailler du mélange rouge sur les teintes bleuës, ny du bleu sur les autres, mais changer de temps en temps de couleur, quand on voit que l’on fait trop bleu ou trop rouge, jusques à ce que l’ouvrage soit finy.
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[...] l’on ne devroit songer qu’à peindre, je veux dire, qu’à placer, & unir ses couleurs. L’experience fait connoître qu’il est à propos d’ébaucher clair à cause de l’avantage des glacis & du transparent des couleurs, sur-tout dans les ombres ; & lorsque toutes les parties seront bien ensemble & qu’elles seront toutes empâtées, il faudra les adoucir & les confondre avec discretion sans ôter l'air, afin qu’en finissant on ait le plaisir de former à mesure que l’on travaillera. Ou si cette maniere de confondre les parties ne plaît pas aux genies de feu, qu’ils se contentent de marquer légérement ces mêmes parties, & seulement autant qu’il est nécessaire pour donner l’air.
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La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 313
L'adoucissement se fait par une si douce liaison des couleurs qu'elles se perdent quasi l'une dans l'autre.
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Qui est-ce qui ne sçait pas que pour faire eclatter un grand blanc, il ne faudrait simplement que mettre un grand noir tout auprés ? les couleurs, de mesme que le reste des choses du monde, ne paroissant jamais tant que par leurs contraires & leurs oppositions. Mais comme le grand blanc & le grand noir singulierement, offensent la veüe par leur excés de force, l’on diminüe ce trop grand effet par un adoucissement discret, afin de les rendre plus proportionnées & plus agreables à l’œil : & c’est l’ordre qu’il faut garder generalement dans l’usage des autres couleurs.
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Teinte, & Demie Teinte,
Doivent estre entendus de la diminution de force, ou affoiblissement d’une Couleur à une autre, tant de celles qui sont Esclairées, que des Ombrées & Ombragées.
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[...] Comme de bien placer sur lesdits Corps, & avec raison, la place du Jour, des Ombres, & Ombrages, ensemble celle de Touches, Teintes ou Couleurs, selon leur degré de force ou d’affoiblissement, qui est ce que j’ay ouy nommer à ce grand Peintre dit, N. Poussin, La Perspective Aerienne, ou de L’air.
A cette occasion diverses personnes ont dit, & d’autres écrit, qu’il estoit impossible de donner une regle dudit affoiblissement & fortifiement autre que par le moyen de la veuë ; Il en est bien quelque chose, Mais je nie absolument qu’on aye jamais trouvé que la seule veuë aye determiné une telle Couleur, devoir estre moins forte de tant ou de tant à l’égard d’une autre plus ou moins éloignées de la baze ou bas du Tableau, ou selon la distance dudit œil à iceluy.
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Comment le peintre doit mettre en pratique la perspective des couleurs
Pour mettre bien en pratique cette perspective du changement & deperdition, ou plustost de cét affoiblissement essentiel & decolorement des couleurs : Vous prendrez de cent en cent brasses quelques termes fixes sur la campagne, comme font les arbres […] ; & quant au premier, si c’est par exemple un arbre, vous aurez un verre arresté bien ferme, & votre œil aussi demeurant stable, desseignez sur ce verre un arbre suivant le mesme contour de celuy que vous imitez, puis retirez-vous en arriere jusques à ce que l’arbre naturel vienne presque confiner & paroistre égal à votre dessein ; après quoy colorissez vostre dessein en telle sorte que par sa couleur & par sa forme on les puisse mettre en parangon l’un et l’autre, ou que tous les deux en fermant un œil vous semblent peints, & que ce verre soit d’une mesme distance ; & continuez cette mesme reigle à l’esgard des autres arbres […], & que ces estudes vous servent comme vos aides & vos maistres, y ayant tousjours recours en vos ouvrages […] car ils ont un bon effet pour les lointains […]
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Are. [...] Qu’on ne croie pas que la force du coloris consiste dans les choix des belles couleurs, come dans la belle laque, dans le bel azur, dans le beau verd, & autres couleurs semblables : parceque cellescy sont egallement belles, sans qu’on les mette en œuvre ; & le fin de l’art, est de savoir les emploier ou elles conviennent. J’ai connu dans cette ville un peintre, qui imitoit à merveille le camelot, mais il ne savoit pas en draper le nud, & il sembloit que ce n’etoit pas un habillement, mais un morceau de camelot jetté en hazard sur la figure. D’autres au contraire ne savent pas imiter la diversité des teintes des etoffes, mais ils appliquent seulement les couleurs crûes telles quelles sont, desorte que dans leurs ouvrages, on ne peut louer autre chose que les couleurs.
Fab. Il me semble qu’en cela il faudroit une certaine negligence convenable, desorte qu’on ne voit pas un trop grand brillant de couleur, ni d’affectation ; mais qu’on trouvât en tout un aimable accord. Car il y a des peintres qui font leurs figures si joliment polies, qu’elles paroissent fardées, & avec un arrangement de cheveux distribués avec tant de soin, qu’il n’en sort pas un seul de sa place ; ce qui est un deffaut, & non pas un merite ; parcequ’on tombe dans l’affectation, qui ote la grace a toutes choses. […] C’est aussi pour cela qu’Horace avertit qu’on doit retrancher du poeme les ornemens excessifs.
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Welcken om te maken zijn conterfeytsel [n.d.r. : den Reghenboghe],
Dient wel ghemerckt op der verwen afscheytsel,
Hoe aerdich sy in een verdreven vloeyen,
En uyt malcander al schijnen te groeyen.
[D'après NOLDUS 2008, p. 110:] Si on veut le contrefaire [n.d.r. : l’arc-en-ciel], il faut faire attention à la transition entre les couleurs - comment elles s’unissent joliment et semblent naître les unes des autre.
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Quelque beauté de coloris qu’un Peintre donne à son ouvrage, quelque amitié de couleurs qu’il observe pour le rendre aimable & plaisant à la veûë ; quelques jours & quelques lumieres qu’il y répande pour l’éclairer, de quelques ombres dont il tasche de le fortifier & d’en relever l’eclat, si tout cela n’est soustenu du dessein, il n’y a rien, pour beau & riche qu’il soit, qui puisse subsister. On doit prendre garde sur tout à ne se pas laisser surprendre par les charmes du coloris ; car la Couleur n’est pas seulement un agrément que la nature ait répandu sur les corps pour en relever la beauté & leur donner plus d’éclat, mais elle est aussi dans les ouvrages de l’art un moyen merveilleux pour les rendre agréables, & donner plus de plaisir à la veûë. Et de vray, comme nous voyons que les couleurs de l’arc-en-Ciel, qui ne marquent rien de particulier, ne laissent pas de faire regarder avec admiration : aussi les diverses couleurs qui brillent dans un Tableau, quoy-que privé des autres parties de la peinture, ne laissent pas de fraper les yeux, & mesme d’émouvoir l’ame, qui se laisse remuer par les sens avec lesquels elle a une si grande liaison, que d’abord elle ne pense, s’il faut ainsi dire, qu’à prendre part au plaisir qu’ils reçoivent, sans examiner les choses par la raison.
C’est pourquoy je croy vous avoir fait observer sur le sujet des tableaux du Poussin, que ce Peintre dans le coloris de ses figures s’étudioit à les representer telles qu’elles paroissent dans le naturel, lors que par la distance qui se trouve entre-elles & celuy qui les voit, l’air qui est interposé les rend plus grises, & fait que la carnation n’est pas si vive & si agréable.
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The Composition is unexceptionable [ndr : dans Poussin, Tancrède et Herminie] : There are innumerable Instances of Beautiful Contrasts ; Of this kind are the several Characters of the Persons, (all which are Excellent in their several kinds) and the several Habits : Tancred is half Naked : Erminia’s Sex distinguishes Her from all the rest ; as Vafrino’s Armour, and Helmet shews Him to be Inferiour to Tancred, (His lying by him) and Argante’s Armour differs from both of them. The various positions of the Limbs in all the Figures are also finely Contrasted, and altogether have a lovely effect ; Nor did I ever see a greater Harmony, nor more Art to produce it in any Picture of what Master soever, whether as to the Easy Gradation from the Principal, to the Subordinate Parts, the Connection of one with another, by the degrees of the Lights, and Shadows, and the Tincts of the Colours.
And These too are Good throughout ; They are not Glaring, as the Subject, and the Time of the Story (which was after Sun-set) requires : Nor is the Colouring like that of Titian, Corregio, Rubens, or those fine Colourists, But ‘tis Warm, and Mellow, ‘tis Agreeable, and of a Taste which none but a Great Man could fall into : And without considering it as a Story, or the Imitation of any thing in Nature the Tout-ensemble of the Colours is a Beautiful, and Delightful Object.
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Any of the several Species of Colours may be as Beautiful in their Kinds as the others, but one Kind is more so than another, as having more Variety, and consisting of Colours more pleasing in their own Nature ; in which, and the Harmony, and Agreement of one Tinct with another, the Goodness of Colouring consists.
To shew the Beauty of Variety I will instance in a Geldër Rose, which is White ; but having many Leaves one under another, and lying hollow so as to be seen through in some places, which occasions several Tincts of Light, and Shadow ; and together with these some of the Leaves having a Greenish Tinct, all together produces that Variety which gives a Beauty not to be found in this Paper, tho’ ‘tis White, nor in the inside of an Egg-shell tho’ whiter, nor in any other White Object that has not that Variety.
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Quelque beauté de coloris qu’un Peintre donne à son ouvrage, quelque amitié de couleurs qu’il observe pour le rendre aimable & plaisant à la veûë ; quelques jours & quelques lumieres qu’il y répande pour l’éclairer, de quelques ombres dont il tasche de le fortifier & d’en relever l’eclat, si tout cela n’est soustenu du dessein, il n’y a rien, pour beau & riche qu’il soit, qui puisse subsister. On doit prendre garde sur tout à ne se pas laisser surprendre par les charmes du coloris ; car la Couleur n’est pas seulement un agrément que la nature ait répandu sur les corps pour en relever la beauté & leur donner plus d’éclat, mais elle est aussi dans les ouvrages de l’art un moyen merveilleux pour les rendre agréables, & donner plus de plaisir à la veûë. [...] De sorte qu’il faut mettre de la différence entre le jugement que l’œil fait d’un Tableau, & celuy que la raison en donne. L’un se contente de l’agrément, & l’autre recherche la vérité & la vraysemblance.
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Titien dans ses ouvrages n’a point montré d’inutils agremens, mais une convenable proprieté de couleurs ; point d’ornemens affectés, mais une gravité de maitre ; point de dureté ; mais le moûelleux, & le tendre de la nature : & dans ses ouvrages les lumieres combattent, & se joûent toujours avec les ombres, elles se perdent & diminuent de la même façon que fait la nature elle même.
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{Mahlerey mit Oelfarben:} Nach diesem ist/ die Weise mit Oel zu mahlen/ ersonnen worden/ welche vorermeldte meist alle in Bann gethan/ wie überflüssig jeziger Zeit zu sehen ist.
{Deren erste Erfindere/ Jan und Hubert von Eych/ in Flandern;}Diese herrliche Kunst ist zweifelsfrey am ersten in Flandern/ von Jan und Hubert von Eych/ sonst von Brugg genannt/ erfunden worden. […]
{Das Oel/ macht die Farben rein lind und lebhafter.} Diese Manier/ die Farben mit Oel anzumachen und zu mängen/ erwecket und belebet die Farben viel mehr/ als vorige/ und wird zu solcher wenig anders/ als Lust und Liebe/ erfordert. Das Oel benimmet den Farben alle Schwäche und unreine Härtigkeit/ und macht sie/ durch seine Linde und Durchdringlichkeit/ gegen der Feuchtigkeit/ viel beständiger/ kräftiger und subtiler: also daß die Kunstmeistere allen Bildnisen gar leicht eine rechte Lebens-Art und Aenlichkeit mittheilen können; absonderlich/ wann sie vorher alles zierlich und mit gesundem Verstand gezeichnet haben.
Es wird aber damit also verfahren. {Process diser Mahlerey} Erstlich reiben sie die Farben auf einem glatten Stein/ mängen folgends diese Farben/ als weiß/ gelb/ rötlich und wenig schwarz/ unter einander/ doch also/ daß keine vorschläget oder man nimt Bolus oder Kessel-braun allein.
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Car ces choses qui y doivent ainsi bien faire paroistre leur relief & tournant, & sembler bien perduës & meslées ensemble dans une union & Couleur des airs qui les environnent, & le tout franchement fait, semblent plustost en quelque sorte plattes, & les Couleurs Teintes & Ombres distinctes & separées les unes des autres, comme des pieces de diverses Couleurs rapportées ou cousuës ensemble, & le tout semblant attaché au fonds, & finalement tout le reste du travail sentant sa peine & sueur, ou pour mieux dire son incertitude.
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[...] Comme de bien placer sur lesdits Corps, & avec raison, la place du Jour, des Ombres, & Ombrages, ensemble celle de Touches, Teintes ou Couleurs, selon leur degré de force ou d’affoiblissement, qui est ce que j’ay ouy nommer à ce grand Peintre dit, N. Poussin, La Perspective Aerienne, ou de L’air.
A cette occasion diverses personnes ont dit, & d’autres écrit, qu’il estoit impossible de donner une regle dudit affoiblissement & fortifiement autre que par le moyen de la veuë ; Il en est bien quelque chose, Mais je nie absolument qu’on aye jamais trouvé que la seule veuë aye determiné une telle Couleur, devoir estre moins forte de tant ou de tant à l’égard d’une autre plus ou moins éloignées de la baze ou bas du Tableau, ou selon la distance dudit œil à iceluy.
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Comment il se pourra faire qu’une couleur ne recoive aucune alteration, estant place en divers lieux où l’air sera different,.
Une couleur ne changera point, quoy que transportée en divers lieux de different air, quand la distance & la qualité de l’air seront reciproquement proportionnées, c’est-à dire, qu’autant que l’une s’affoiblira par l’esloignement de l’œil, elle soit refortifiée par la pureté de l’air.
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De la varieté qui se remarque en une couleur, selon qu’elle est plus ou moins esloignée de l’œil
Entre les couleurs de mesme nature, celle-là reçoit moins de changement laquelle est moins esloignée de l’œil : la preuve en est, parce que l’air qui se trouve interposé entre l’œil & la chose veuë, l’altere tousjours en quelque maniere, & s’il arrive qu’il y ait l’air en quantité, pour lors la couleur de l’air fort vive fait une forte impression sur la chose veuë, mais n’ayant que peu d’air l’object en sera peu alteré.
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Il [ndr : Rembrandt] a si bien placé les teintes & les demi-teintes les unes auprés des autres, & si bien entendu les lumieres & les ombres, que ce qu’il a peint, d’une maniere grossiere, & qui mesme ne semble souvent qu’ébauché, ne laisse pas de réüssir, lors, comme je vous ay dit, qu’on n’en est pas trop prés. Car par l’éloignement, les coups de pinceau fortement donnez, & cette épaisseur de couleurs que vous avez remarquée, diminuënt à la veüë, & se noyant & meslant ensemble, font l’effet qu’on souhaite. La distance qu’on demande pour bien voir un tableau, n’est pas seulement afin que les yeux ayent plus d’espace & plus de commodité pour embrasser les objets et pour les mieux voir ensemble : c’est encore afin qu’il se trouve davantage d’air entre l’œil & l’objet.
Vous voulez dire, interrompit Pymandre, que par le moyen d’une plus grande densité d’air, toutes les couleurs d’un tableau paroissent noyées & comme fonduës, s’il faut me servir de vos termes, les unes avec les autres.
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[…] ce gris [ndr : de l’écorce des arbres], qui dans un air grossier, dans les lieux bas & marécageux devient noirâtre, se fait voir au contraire plus clair dans un air subtil ; […] Ainsi pour rendre l’écorce d’un arbre sensible, le Peintre peut la supposer claire sur un fond obscur, & obscure sur un fond clair.
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[...] l’on ne devroit songer qu’à peindre, je veux dire, qu’à placer, & unir ses couleurs. L’experience fait connoître qu’il est à propos d’ébaucher clair à cause de l’avantage des glacis & du transparent des couleurs, sur-tout dans les ombres ; & lorsque toutes les parties seront bien ensemble & qu’elles seront toutes empâtées, il faudra les adoucir & les confondre avec discretion sans ôter l'air, afin qu’en finissant on ait le plaisir de former à mesure que l’on travaillera. Ou si cette maniere de confondre les parties ne plaît pas aux genies de feu, qu’ils se contentent de marquer légérement ces mêmes parties, & seulement autant qu’il est nécessaire pour donner l’air.
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De la couleur qui ne monstre point de varieté (c’est-à dire, qui paroist tousjours de mesme force sans alteration) quoy que placée en un air plus ou moins espais, ou en diverses distances
Il se peut faire que quelquesfois la mesme couleur ne recevra aucun changement, quoy qu'elle soit veüe en des distances diverses […]
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Comment il se pourra faire qu’une couleur ne recoive aucune alteration, estant place en divers lieux où l’air sera different,.
Une couleur ne changera point, quoy que transportée en divers lieux de different air, quand la distance & la qualité de l’air seront reciproquement proportionnées, c’est-à dire, qu’autant que l’une s’affoiblira par l’esloignement de l’œil, elle soit refortifiée par la pureté de l’air.
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Amitié des couleurs, les Peintres expriment par ce mot la convenance que les couleurs ont les unes auprés des autres, & le bel effet qu’elles font à la veuë lorsqu’elles s’accordent bien ensemble.
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[…] il y a trois couleurs premieres qui ne peuvent estre parfaitement composées d’aucune autre, mais dont toutes les autres sont composées ; sçavoir le jaune, le rouge & le bleu. Car le jaune & le rouge meslez ensemble font l’orengé ; du jaune & du bleu il en naist le vert ; & le pourpre est engendré par le mélange du rouge & du bleu. De sorte que si de toutes ces couleurs l’on en forme une nuance, les unissant doucement les unes avec les autres, il s’en forme une harmonie comme dans la Musique ; Ce que M. de la Chambre a décrit dans un de ses ouvrages : Estant vray qu’il y a une si grande ressemblance entre les tons de Musique & les degrez des couleurs, que du bel arrangement qu’on peut faire de celles-cy, il s’en forme un concert doux à la veuë, qu’un accord de voix peut estre agreable aux oreilles, & c’est cette science qui fait naistre la douceur, la grace, & la force dans les couleurs d’un tableau. Car de mesme qu’il n’y a qu’un certain nombre de consonances dans la Musique, dont on peut, en les assemblant, faire une diversité de modulations & d’harmonies ; aussi par le mélange d’un petit nombre de couleurs, il s’en peut faire des especes sans nombres. Et comme dans la Musique le grave & l’aigu ne font point d’eux mesme de tons, parce qu’ils sont dans tous les tons ; ainsi le blanc & le noir ne sont point des couleurs, parce qu’ils se rencontrent dans toutes les couleurs.
Or supposé qu’il n’y ait que trois couleurs principales dont toutes les autres sont engendrées ; Car le nombre des couleurs importe fort peu à un Peintre, pourveu qu’il ait celles qui luy sont necessaires quand il travaille. Cela supposé, dis-je, il doit prendre garde lors qu’il les employe de quelle sorte il les met les unes auprés des autres pour produire cette harmonie dont nous venons de parler ; parce qu’entre toutes les couleurs, soit qu’elles soient simples, soit qu’elles soient mélangées, il y a une amitié & une convenance qui donne aux ouvrages de Peinture une beauté & une grace toute extraordinaire, lors qu’elles sont bien placées les unes auprés des autres.
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Quelque beauté de coloris qu’un Peintre donne à son ouvrage, quelque amitié de couleurs qu’il observe pour le rendre aimable & plaisant à la veûë ; quelques jours & quelques lumieres qu’il y répande pour l’éclairer, de quelques ombres dont il tasche de le fortifier & d’en relever l’eclat, si tout cela n’est soustenu du dessein, il n’y a rien, pour beau & riche qu’il soit, qui puisse subsister.
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LXI.
Les habiles Peintres qui entendent la perspective & l’harmonie des couleurs, observent toûjours de placer les couleurs sensibles & brunes sur les devants de leurs Tableaux, & les claires & fuyantes pour les lointains ; & quant à l’union des couleurs, les differens mélanges qu’on en peut faire aprendroit l’amitié ou l’antipathie qu’elles ont ensemble, & sur cela vous prendrez vos mesures pour les placer avec un accord qui plaise à la veuë.
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Or comme les Peintres doivent considerer deux sortes d'objets ; le naturel ou celuy qui est veritable ; & l'artificiel ou celuy qui est peint ; ils doivent aussi considerer deux sortes de Couleurs, la naturelle & l'artificielle. La couleur naturelle est celle qui nous rend actuellement visibles tous les objets qui sont dans la nature ; & l'artificielle est une matiere dont les Peintres se servent pour imiter ces mesmes objets : c'est dans ce sens-là que l'on peut appeller artificielles les couleurs qui sont sur la palette du Peintre, dautant que ce n'est que par l'artifice de leur mélange que l'on peut imiter la couleur des objets naturels. Le Peintre doit avoir une parfaite connoissance de ces deux sortes de Couleurs : de la naturelle, afin qu'il sçache ce qu'il doit imiter ; & de l'artificielle pour en faire une composition & une teinte capable de representer parfaitement la Couleur naturelle. II faut qu'il sçache encore, que dans la Couleur naturelle, il y a la Couleur veritable de l'objet, la Couleur reflechie, & la Couleur de la lumière ; & parmy les Couleurs artificielles, il doit connoître celles qui ont amitié ensemble (pour ainsi dire) & celles qui ont antipathie ; il en doit sçavoir les valeurs separement, & par comparaison des unes aux autres.
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Mais que sert-il, reprit Damon, de sçavoir cette amitié & cette antipathie des Couleurs, puisqu'il n'y a qu'à imiter par le mélange des Couleurs artificielles celles qui sont naturelles à l'objet qui est devant nos yeux.
La nature, repartit Pamphile, n'est pas toûjours bonne à imiter ; il faut que le Peintre la choisisse selon les regles de son Art ; & s'il ne la trouve pas telle qu'il la cherche, il faut qu'il corrige celle qui luy est presente. Et de mesme que celuy qui dessine n'imite pas tout ce qu'il voit dans un modele defectueux, & qu'au contraire, il change en des proportions & des contours avantageux les défauts qu'il y trouve : ainsi le Peintre ne doit pas imiter toutes les couleurs qui se presentent indifferemment, il ne doit choisir que celles qui luy conviennent, ausquelles (s'il le juge à propos) il en ajoûte d'autres qui puissent produire un effet tel qu'il l'imagine pour la beauté de son Ouvrage : il songe non seulement à rendre ses objets en particulier beaux, naturels & véritables : mais encore il a soin de l'union du Tout-ensemble : tantost il diminuë de la vivacité du Naturel, & tantost il encherit sur l’éclat & sur la force des couleurs qu'il y trouve.
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Après avoir parlé de l’union des couleurs, il est bon de dire deux mots de leur opposition. Les couleurs sont opposées entr’elles, ou dans leur qualité naturelle, & comme telle couleur simplement ; ou en lumiere & ombre, comme faisant partie du Clair-obscur.
L’opposition dans la qualité des couleurs s’appelle antipathie. Elle est entre des couleurs qui voulant dominer l’une sur l’autre se detruisent par leur mélange, comme l’outremer & le vermillon ; & la contrarieté qui est dans le Clair-obscur n’est qu’une simple opposition de la lumiere à l’ombre sans aucune destruction.
Car encore qu’il n’y ait rien par exemple, qui paroisse plus opposé que le blanc & le noir, dont l’un represente la lumiere, & l’autre la privation de lumiere, ils conservent cependant dans leur mélange une espece d’amitié qui n’est susceptible d’aucune destruction. Le blanc & le noir ensemble font un gris doux qui tient de l’une & de l’autre couleur ; & ce qui paroîtra comme noir par opposition au blanc tout pur, semblera comme blanc, si on le met auprès d’un grand noir.
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Das 3. Capitel. Von Farben.
Der Mahler muß gleich Anfangs in seinen Verstande die Austheilung der Farben beachten, damit er nicht plötzlich von einen Extremo in das andere falle, nemlich die höchste und niedrigste, oder die lichteste und finsterste Farbe just neben einander setze, denn dieses würde eine unartige, und wiederwärtige Härtigkeit auswircken. Desgleichen geschieht aber nicht durch den dunckelen Schatten in gleicher Figur, so gleich auf die andere zurück schläget, dessen Dunckelheit vielmehr andere Farben nur annehmlicher und belebter herfürbringet.
Es muß aber dieser Schatten mit seinen Cörper vereinigt seyn, damit beydes nicht mehr einen scheckichten und gesprengten Teppich, als was sie bilden sollen, vorstelle. Dann gleich wie ein einiger falscher Thon oder Klang eine ganz herrliche Music verstellet, und unlieblich zu hören macht; Also kan auch ein einig Gliedmaß, oder zu harte Farbe ein völlig Gemälde vernichten, und verwerfflich machen.
Das gar zu hohe weiß oder Feuerrothe beleidigt daß Gesichte, und daß allzu bleiche oder dunckele machte die Kunst-Stücke veraltet und verlegen, will also das Mittel mit Verstand, und guten Urtheil getroffen seyn, in welchen Stücke aber noch viel Künstler jetziger Zeit zu thun finden.
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Das 3. Capitel. Von Farben.
Man muß dieselben nach Erforderung rechtmäßig mischen, und also anlagen, daß das Vornehmste in den ganzen Wercke oder Gemälde vor allen zum reichesten, lichtesten, und schönsten hervor komme
. Es müssen auch ihre Kleidungen am lebhaftesten gehalten und mit den Bildern ihre Fleisch-Farbe, in die Weite mit allen andern gebrochenen Farben sich verlieren. Man hat die gemeinen und dienstmäßige Personen der Figur mit schlechten und gebrochenen Farben bey zu bringen, als wodurch die fürnehmeren Personen ein mehreres Ansehen gewinnen.
Es ist auch nöthig, daß der Grund, wogegen solche Bilder stehen etwas heller, als andere hervor spiele, damit diese samt den Farben davon unterscheiden, und gleichsam abgesondert erscheinen, und die erste Bildniß helle, die andere aber nach und nach verdunckeltere und vermischetere Farben haben.
Der Künstler hat sich dessen jederzeit zu befleißigen, das die principal Personen mit denen stärckesten und annehmlichsten Farben coloriret, und am lichtesten Ort zu stehen kommen, allezeit, und nicht mit halben oder viertel Leibe exprimiret werden, und nicht schönere Kleidungen, als sie selbst sind, bekommen. Hingegen sind die gemeinen und dunckelen Farben eigentlich und am besten dienlich zu den gemeinen Personen, und so abseits an einem dunckelen Ort der in einer Ecke oder Winckel stehen.
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Das 3. Capitel. Von Farben.
Etliche Theile in der Bildniß oder Historie, so zu entwerffen ist, müssen verdunckelt, oder nach Ordnung im Schatten kommen, weil sie entweder als ferne praesentiret werden, oder damit sie denen , so vorne anstehen, ein besseres und mehreres Ansehen erwerben, und solche erheben. Damit gewiß ist es; daß eine grosse Lieblichkeit und Gratia in Abwechslung und Brechung der Farben bestehet.
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Das 3. Capitel. Von Farben.
Man muß den Alten nicht ein licht, rothes, friches, und den jungen Menschen hingegen ein gelb-braunes, langweiliger, träger Angesicht zueignen. Wenn aber den alten in einen Winckel mit einen gelb-braunen, oder von der Sonne und Staub verschwärtzten, und vernebelten Angesicht vorstellet, gegen über aber einen jungen Verliebten mit feiner Dame ganz schöne, lichte, feurig und brennend, balb weiß, bald röthlich machete, so wird solche stritige Uneinigkeit bald eine leibliche Einigkeit auf den Kunst-Blatte gebähren, und die niedere, bleiche und dunckele Farbe erst ein Preiß volles Ansehen, und folgbahre Ehre dem Künstler erwerben. Dessen allen haben sich unter den alten berühmten Kunst-Mahlern Raphael Urbini, Corregio, Titian, und viel andere mehr auf Mauren in Oel-Farben, mit sonderbahren, erleuchteren Urtheil und Verstand zu ihren immerwehrenden Lob und Ruhm bey aller Nach-Welt sehr künstlich bedienet, wie den nicht andere neben ihnen auch unsere alte Teutsche als Albrecht Dürer, Hans Hollpein, und andere mehr nach und nach die Verbesserung des Coloritz und des natürlichen Wesen erfunden.
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Comme il faut accompagner les couleurs l’une avec l’autre, en sorte que l’une donne de la grace à l’autre
Si vous voulez faire que le voisinage d’une couleur donne de la grace à l’autre avec laquelle elle se confine, servez-vous de la mesme regle qui se remarque dans les rayons du soleil en la composition de l’arc-en-ciel […]
Il y a une autre regle par laquelle on n'a pas dessein de rendre les couleurs plus hautes & plus esclatantes qu'elles ne sont naturellement, mais en les accompagnant & assortissant ensemble, elles s’entredonnent de la grace, comme fait le verd au rouge, & tout au contraire aussi le vert et antipatique au bleu : Il y a encore un second moyen de produire & faire naistre la grace aux couleurs par l’union & l’assortissement de celles qui ont de la sympathie ensemble, comme l’azur avec le jaune qui est fort pasle, ou avec le blanc, & d’autres semblables […]
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Selon le principe que nous avons establi du Blanc & du Noir, vous rendrez chacune de ces couleurs, que je viens de nommer, d'autant plus terrestre, & plus pesante, que vous y joindrez de Noir, & d'autant plus legere, que y meslerez de blanc.
Pour ce qui est des couleurs rompües ou composées, on doit juger de leur force par celle des couleurs, qui les composent, tous ceux qui ont bien entendu l’accord des couleurs, ne les ont pas employées toutes pures dans leurs draperies, sinon dans quelque figure sur la premiere ligne du tableau : mais il se sont servis de couleurs rompues & composées, dont ils ont fait une musique pour les yeux, en meslant celles, qui ont quelque sympatie les unes avec les autres, pour en faire un tout, qui aye de l’union avec les couleurs, qui luy sont voisines, le Peintre qui a la connaissance de la force de ses couleurs sçaura qu’un corps doit en faire fuir rellement un autre, qu’il puisse estre luy-mesme chassé par ceux, qui sont avancez sur le devant, il faut fuir les extremitez contraires & chercher les couleurs, qui ont amitié ensemble, & celles qui sont incompatibles : ce que l’on pourra aisément découvrir, en meslant ensemble les couleurs, dont on veut faire épreuve : & si par ce meslange elles font une couleur douce, & qui ne soit point desagreable à la veüe c’est une marque qu’il y a de l’union & de la simpatie entre elles, & au contraire si la couleur qui sera produite du meslange de deux autres, est rude à la veuë, c’est à dire qu’il y ait contrarieté & antypathie entre ces deux couleurs.
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LXI.
Les habiles Peintres qui entendent la perspective & l’harmonie des couleurs, observent toûjours de placer les couleurs sensibles & brunes sur les devants de leurs Tableaux, & les claires & fuyantes pour les lointains ; & quant à l’union des couleurs, les differens mélanges qu’on en peut faire aprendroit l’amitié ou l’antipathie qu’elles ont ensemble, & sur cela vous prendrez vos mesures pour les placer avec un accord qui plaise à la veuë.
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Or comme les Peintres doivent considerer deux sortes d'objets ; le naturel ou celuy qui est veritable ; & l'artificiel ou celuy qui est peint ; ils doivent aussi considerer deux sortes de Couleurs, la naturelle & l'artificielle. La couleur naturelle est celle qui nous rend actuellement visibles tous les objets qui sont dans la nature ; & l'artificielle est une matiere dont les Peintres se servent pour imiter ces mesmes objets : c'est dans ce sens-là que l'on peut appeller artificielles les couleurs qui sont sur la palette du Peintre, dautant que ce n'est que par l'artifice de leur mélange que l'on peut imiter la couleur des objets naturels. Le Peintre doit avoir une parfaite connoissance de ces deux sortes de Couleurs : de la naturelle, afin qu'il sçache ce qu'il doit imiter ; & de l'artificielle pour en faire une composition & une teinte capable de representer parfaitement la Couleur naturelle. II faut qu'il sçache encore, que dans la Couleur naturelle, il y a la Couleur veritable de l'objet, la Couleur reflechie, & la Couleur de la lumière ; & parmy les Couleurs artificielles, il doit connoître celles qui ont amitié ensemble (pour ainsi dire) & celles qui ont antipathie ; il en doit sçavoir les valeurs separement, & par comparaison des unes aux autres.
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Mais que sert-il, reprit Damon, de sçavoir cette amitié & cette antipathie des Couleurs, puisqu'il n'y a qu'à imiter par le mélange des Couleurs artificielles celles qui sont naturelles à l'objet qui est devant nos yeux.
La nature, repartit Pamphile, n'est pas toûjours bonne à imiter ; il faut que le Peintre la choisisse selon les regles de son Art ; & s'il ne la trouve pas telle qu'il la cherche, il faut qu'il corrige celle qui luy est presente. Et de mesme que celuy qui dessine n'imite pas tout ce qu'il voit dans un modele defectueux, & qu'au contraire, il change en des proportions & des contours avantageux les défauts qu'il y trouve : ainsi le Peintre ne doit pas imiter toutes les couleurs qui se presentent indifferemment, il ne doit choisir que celles qui luy conviennent, ausquelles (s'il le juge à propos) il en ajoûte d'autres qui puissent produire un effet tel qu'il l'imagine pour la beauté de son Ouvrage : il songe non seulement à rendre ses objets en particulier beaux, naturels & véritables : mais encore il a soin de l'union du Tout-ensemble : tantost il diminuë de la vivacité du Naturel, & tantost il encherit sur l’éclat & sur la force des couleurs qu'il y trouve.
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Après avoir parlé de l’union des couleurs, il est bon de dire deux mots de leur opposition. Les couleurs sont opposées entr’elles, ou dans leur qualité naturelle, & comme telle couleur simplement ; ou en lumiere & ombre, comme faisant partie du Clair-obscur.
L’opposition dans la qualité des couleurs s’appelle antipathie. Elle est entre des couleurs qui voulant dominer l’une sur l’autre se detruisent par leur mélange, comme l’outremer & le vermillon ; & la contrarieté qui est dans le Clair-obscur n’est qu’une simple opposition de la lumiere à l’ombre sans aucune destruction.
Car encore qu’il n’y ait rien par exemple, qui paroisse plus opposé que le blanc & le noir, dont l’un represente la lumiere, & l’autre la privation de lumiere, ils conservent cependant dans leur mélange une espece d’amitié qui n’est susceptible d’aucune destruction. Le blanc & le noir ensemble font un gris doux qui tient de l’une & de l’autre couleur ; & ce qui paroîtra comme noir par opposition au blanc tout pur, semblera comme blanc, si on le met auprès d’un grand noir.
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Diligently observe what Colours bare a Sympathy or Antipathy to each other, and order your mixtures on your Pallate accordingly, as Blew and Yellow make a Green but Blew and Vermilion produce a Nigre Colour.
In the disposal of Colours on a Picture, consider the whitest Colours are not always the Stronger, but as they are Luminous or agreeing with the Light, as Vermilion is stronger then Green brought up to the same Height : and Yellow Masticot is stronger then White Masticot and will be seen at a greater Distance.
Those Colours must be laid near to one another, that are proper of their own nature to help one another, and give a mutual help to rayse up their Briskness, as the Red doth to the Green, and the Yellow to the Blew, &c.
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[…] ce gris [ndr : de l’écorce des arbres], qui dans un air grossier, dans les lieux bas & marécageux devient noirâtre, se fait voir au contraire plus clair dans un air subtil ; […] Ainsi pour rendre l’écorce d’un arbre sensible, le Peintre peut la supposer claire sur un fond obscur, & obscure sur un fond clair.
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[…] il y a trois couleurs premieres qui ne peuvent estre parfaitement composées d’aucune autre, mais dont toutes les autres sont composées ; sçavoir le jaune, le rouge & le bleu. Car le jaune & le rouge meslez ensemble font l’orengé ; du jaune & du bleu il en naist le vert ; & le pourpre est engendré par le mélange du rouge & du bleu. De sorte que si de toutes ces couleurs l’on en forme une nuance, les unissant doucement les unes avec les autres, il s’en forme une harmonie comme dans la Musique ; Ce que M. de la Chambre a décrit dans un de ses ouvrages : Estant vray qu’il y a une si grande ressemblance entre les tons de Musique & les degrez des couleurs, que du bel arrangement qu’on peut faire de celles-cy, il s’en forme un concert doux à la veuë, qu’un accord de voix peut estre agreable aux oreilles, & c’est cette science qui fait naistre la douceur, la grace, & la force dans les couleurs d’un tableau.
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[…] je considerois avec un soin tout particulier, comment il [ndr : Poussin] mesloit les couleurs ensemble pour donner cette diminution de teintes necessaire à arondir les corps, à faire paroistre les jours & les ombres, & à produire ces divers degrez d’éloignement qui font fuïr ou avancer toutes les parties d’un Tableau, ce qu’il a sceu executer avec tant d’art & de beauté.
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J'avouë repartis-je, que la plus grande satisfaction qu'on puisse recevoir en considerant un Tableau, c'est qu'au mesme temps que les yeux voient avec joye le beau mélange des couleurs, & l'artifice du pinceau, l'esprit apprenne quelque chose de nouveau dans l'invention du sujet, & dans la fidelle representation de l'action que le Peintre a prétendu faire voir. Et l'on ne peut bien s'instruire, si l'action n'est représentée avec toute la vraysemblance possible. Or cette vraysemblance consiste à rappeler une idée des choses passées, & en former une image, où tout ce qui se pouvoit rencontrer alors soit exactement observé.
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Et le clair-obscur est l’art de distribuer avantageusement les lumieres & les ombres, non seulement sur les objets particuliers, mais encore sur le general du Tableau. Cet artifice, qui n’a été connu que d’un petit nombre de Peintres est le plus puissant moyen de faire valoir les couleurs locales, & toute la composition d’un Tableau.
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Mais les Grouppes qui ont rapport au Clair-obscur reçoivent toutes sortes d’objets de quelque Nature qu’ils puissent être. Ils demandent une connoissance des lumieres & des ombres non seulement pour chaque objet en particulier ; mais ils exigent encore une intelligence des effets que ces ombres & ces lumieres sont capables de causer dans leur assemblage, & c’est ce qu’on appelle proprement l’artifice du Clair-obscur dont j’ai traité avec toute l’exactitude qui m’a été possible en parlant du Coloris.
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le Peintre doit considerer que les couleurs des draperies lui donnent un moyen de pratiquer avec adresse l’intelligence du Clair-obscur. Le Titien a mis en usage cet artifice dans la plûpart de ses Tableaux, en se servant de la liberté qu'il avoit de donner à ses draperies la couleur qui lui sembloit la plus convenable, ou pour servir de fond, ou pour étendre la lumiere, ou pour caracteriser les objets par la comparaison.
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[…] une teinte qui de près paroît separée & d’une certaine couleur, paroîtra d’une autre couleur dans sa distance, & se confondra dans la masse dont elle fait partie. Si vous voulez donc que votre ouvrage fasse un bon effet du lieu d’où il doit être vû, il faut que les couleurs & les lumieres en soient un peu exagerées ; mais savamment & avec une grande discretion. Voyez la maniere dont Titien, Rubens, Vandeik, & Rembrant en ont usé : car leur artifice est merveilleux.
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Cet artifice paroîtra toujours merveilleux dans les grands ouvrages ; car c’est lui qui dans les distances proportionnées à la grandeur des Tableaux, soûtient le caractere des objets particuliers & du Tout-ensemble ; & sans lui, en s’éloignant de l’ouvrage, l’ouvrage s’éloigne du vrai, & tombe dans l’insipidité de la Peinture ordinaire. C’est dans ces grands ouvrages, où l’on voit que Rubens a rendu cette savante exageration plus heureuse & plus sensible ; mais principalement à ceux qui sont capables d’y faire attention, & de l’examiner : car aux personnes qui ne s’y connoissent que peu, rien n’est plus caché que cet artifice.
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[…] un Tableau où le Dessein & les couleurs locales sont médiocres, mais qui sont soutenues par l’artifice du clair-obscur, ne laissera point passer tranquilement son Spectateur, il l’appellera, il l’arrêtera du moins quelque tems, eut-il même de l’indifference pour la Peinture. Que ne sera-ce point, si avec le clair-obscur les autres parties s’y rencontrent dans un louable degré de perfection, & que l’ouvrage tombe sous les yeux d’un curieux éclairé, ou d’un amateur sensible ?
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Ceux des Peintres qui ont excellé à peindre l'ame des hommes, & à bien exprimer toutes les passions, ont été des Coloristes médiocres. D'autres ont fait circuler le sang dans la chair de leurs figures ; mais ils n'ont pas sçu l'art des expressions aussi-bien que les Ouvriers médiocres de l'Ecole romaine. Nous avons vu plusieurs Peintres Hollandois, doüez de génie pour la mécanique de leur art, & surtout d’un talent merveilleux pour imiter les effets du clair-obscur dans un petit espace renfermé, talent, dont ils avoient l'obligation à une patience d'esprit singuliere, laquelle leur permettoit de se clouer long-temps sur un même ouvrage, sans être dégoûtez par ce dépit qui s'excite dans les hommes d'un temperament plus vif, quand ils voïent leurs efforts avorter plusieurs fois de suite. Ces Peintres flegmatiques ont donc eu la persévérance de chercher par un nombre infini de tentatives, souvent réïterées sans fruit, les teintes, les demi-teintes, enfin toutes les diminutions de couleurs nécessaires pour dégrader la couleur des objets, & ils sont ainsi parvenus à peindre la lumiere même. On est enchanté par la magie de leur clair-obscur. Les nuances ne sont pas mieux fonduës dans la nature que dans leurs tableaux. Mais ces Peintres ont mal réussi dans les autres parties de l'art, qui ne sont pas les moins importantes. Sans invention dans leurs expressions : incapables de s'élever au-dessus de la nature qu'ils avoient devant les yeux, ils n'ont peint que des passions basses & une nature ignoble. La Scene de leurs tableaux est une boutique, un corps de garde, ou la cuisine d'un païsan : leurs heros sont des faquins. Ceux des Peintres Hollandois, dont je parle, qui ont osé faire des tableaux d'histoire, ont peint des ouvrages admirables pour le clair-obscur, mais ridicules pour le reste. Les vêtemens de leurs personnages sont extravagans, & les expressions de ces personnages sont encore basses & comiques. Ces Peintres peignent Ulisse sans finesse, Susanne sans pudeur, & Scipion sans aucun trait de noblesse ni de courage. Le pinceau de ces froids Artisans, fait perdre à toutes les têtes illustres leur caractere connu. Nos Hollandois, au nombre desquels on voit bien que je ne comprens pas ici les peintres de l'école d'Anvers, ont bien connu la valeur des couleurs locales, mais ils n'en ont pas sçû tirer le même avantage que les peintres de l'école venitienne. Le talent de colorier, comme l'a fait Le Titien, demande de l'invention, & il dépend plus d'une imagination fertile en expedients pour le mêlange des couleurs, que d'une perséverance opiniâtre à refaire dix fois la même chose.
[...]
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Comme il faut accompagner les couleurs l’une avec l’autre, en sorte que l’une donne de la grace à l’autre
Si vous voulez faire que le voisinage d’une couleur donne de la grace à l’autre avec laquelle elle se confine, servez-vous de la mesme regle qui se remarque dans les rayons du soleil en la composition de l’arc-en-ciel […]
Il y a une autre regle par laquelle on n'a pas dessein de rendre les couleurs plus hautes & plus esclatantes qu'elles ne sont naturellement, mais en les accompagnant & assortissant ensemble, elles s’entredonnent de la grace, comme fait le verd au rouge, & tout au contraire aussi le vert et antipatique au bleu : Il y a encore un second moyen de produire & faire naistre la grace aux couleurs par l’union & l’assortissement de celles qui ont de la sympathie ensemble, comme l’azur avec le jaune qui est fort pasle, ou avec le blanc, & d’autres semblables […]
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[ndr : LE DISCIPLE]
[…] De plus, Monsieur, vous n’avez point encore déterminé dans cét Astelier ou lieu de travail du Peintre, comment il placera son Modelle ou Manequin, pour toutes les actions des figures qu’il voudra faire dans son grand Tableau, ny l’endroit où il se doit mettre pour les voir & les imiter ; car par ce moyen il arrivera s’il ne sçait les regles ; qu’il placera & dessinera le tout sans ordre ny raison ; & de plus la place des jours & ombres toutes contraires, puis qu’il y a bien de la difference du jour d’une fenestre à celuy d’une Campagne, puis du Coloris par les reflections causées des murs & autres corps placez dans cét Atelier. […]
"Atelier" est employé ici comme lieu de travail et au sujet de la question de l'éclairage.
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{Die Natur lehret die Farben austheilen.} WAnn wir rechte Schüler der Natur-Kunst seyn wollen/ so geziemet uns/ die Austheilung und Vereinigung der Farben/ die zusammen sich vereinigen/ wohl stehen und sortiren/ (jedoch daß jede absonderlich bleibe) und den Augen/ rechten Wolstand vorzustehen. Dieses hat den kunstreichen Pausias dahin bewogen/ daß er zur Jungfrauen Glycerio von Sicyon welche die Blumen verkauffte/ und solche im Kränzbinden artigst zusammen zu sortiren wuste/ daß er zu ihr Lust gewunnen/ sie geheuratet/ und von ihrer Blumen-Arbeit von denen er Blumen zu mahlen gelernet. soviel abgesehen und erlernet/ daß er im gebrauch der Farben überaus kunstreich worden/ und endlich der Blumen Contrafäte mit höchstem Fleiß/ auf einen Rock/ wie sie damals zu tragen pflegten/ sehr vernünftig/ und zu Verwunderung männiglichs/ gemahlet: welcher Rock davon sehr berühmt/ und Stephanoplocos genannt/ worden [.…]
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Der dritte Discours von der Mahlerey. Das II. Capitel, p. 66-67
[Worauf in allen Gemählden insgemein zu sehen ist/ um davon judicieren zu können]
4. Kommet bey Gemählden vor die COLORIT, das ist die Farben wohl zu betrachten. Es sind vornemlich zweyerley Haupt-Arten zu coloriren, entweder mit einerley Farbe durch und durch/ welche Art man â Camayeux Claro scuro, oder Grau in Grau nennet/ ob schon die Farbe grün/ gelb/ roth oder sonst immermehr seyn mag ; oder mit vielerley Farben recht nach der Natur ; wobey darauf zu sehen/ ob die Farben so gebrochen sind/ daß sie das Auge als natürlich betriegen ; hernach ob die Farben sich gelinde von einander absondern/ ob solche Farben zusammen gestellet sind/ die einander in ihrem Glantz helffen/ als Roth und Grün/ Gelb und Blau und so weiter. Man muß sich auch bey den berühmtesten Wercken die Art der Colorit wohl imprimiren, weil darinnen die Meister sehr von einander unterschieden sind/ und dahero eben dadurch offtmahls können in den Gemählden erkannt werden.
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Die Farben also zierlich austheilen/ wie sie sich best zusammen schicken/ oder einander lieben/ auch einen Wol-oder Ubelstand geben/ ist in Warheit eine nöthige Lehr. { Fernere Ordnung der Farben. Die Blumen Vögel/ Meermuscheln auch Regenbogen lernen colorire} Solche Wissenschafft zeigen uns die Blumen im Felde/ die Vögel/ unter dem Himmel/ die Meer-Muscheln/ und der Regenbogen. Ja die Natur selbst liebt eine mehr/ als die andere; {Unterschiedliche grüne Farben stehen wol beysammen.} Unter den grünen Farben/ die doch meist alle angenehm sind/ mögen wol etliche leicht-grüne/ gelbgrün/ bey einander leiden. Auch Roht/ Blau/ Purpur und bleiche Milch-Farben. Weiß/ und grün/ lieben einander über die Massen. […] auch Blau und gelb lieben einander sehr. […] Also wol steht iederzeit blau und gelb. Auch rot und grün. Purpur/ gelb und weis. beysammen. Mit diesen Farben in den Gewantern/ vereinigen sich auch rot und grün. Purpur steht wol bey gelb. Weiß zieret alle Farben/ […] { Die nackete leiber werden verfinstert durch die Lichte harte krehke Farben} Bey den nacketen Leibern/ sind zu meiden alle gar zu liecht rohte Farben/ oder Zinnober/ Liechtgelb/ und andere allzu Krehl liechte Farben/ die das nackete Fleisch erschrecken. Die höchst-angelegene schöne Carnationen lieben mehr die Gesellschafft des Grünen/ Blauen/ und Purpurs.
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Divers preceptes de la peinture
Les contours & la figure de quelque partie que ce soit aux corps ombreux se discernent malaisément dans les ombres & dans les grands clairs, mais les parties de ces mesmes corps qui se rencontrent entre les extremitez de la lumiere & de l’ombre sont les plus reconnaissables. La perspective en ce qui concerne la peinture, se divise en trois parties principales, dont la premiere consiste en la diminution de quantité qui se fait dans la dimension des corps selon leurs diverses distances. La deuxiéme est celle qui traitte de l’affoiblissement des couleurs de ces mesmes corps. La troisiéme, enseige à exprimer la diminution de connoissance ou discernement des figures, & de tous les corps par la sensibilité des termes de leurs contours, selon l’inégalité de leurs distances. L’azur de l’air est d’une couleur composée de lumiere & de tenebres […]. Entre les choses d’une égale obscurité, & qui sont en une pareille distance, celle-là se montrera plus obscure, laquelle terminera sur un champ plus clair, & il en ira de mesme du contraire. La chose qui sera peinte avec plus de blanc & plus de noir, monstera un plus grand relief qu’aucune autre : Pour cét effet j’advertis le peintre de colorir & d’habiller ses figures de couleurs vives & les plus claires qu’il pourra ; car s’il fait des teintes obscures, elles n’auront guere de relief, & paroistront peu de loin ; ce qui arrive parce que les ombres de tous les corps sont obscures, & si vous faites une drapperie d’une teinte obscure, il y aura peu de difference du clair à l’ombré, au lieu que dans les couleurs vives & claires la difference s’y connoistra.
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Ces fameux Anciens qui portèrent la Peinture au plus haut poinct de sa perfection, et qui la rendirent si admirable, observoient exactement dans leurs Ouvrages cinq parties, qui sont proprement ses principes fondamentaux, parce que sans eux elle n’est rien qu’un Art chimérique, et une simple barbouillerie de couleurs.
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Quelle partie de la couleur raisonnablement doit estre plus belle
[…]
Comme le plus beau doit estre place dans les lumières
Puisque nous voyons que la qualité des couleurs est reconnuë par le moyen de la lumiere : on doit prejuger qu’où il y a plus de lumiere on discerne le mieux la veritable couleur du corps esclairé: & où il y a advantage d’obscurité, que la couleur se va perdant en celle des ombres ; c’est pourquoi le peintre se souviendra de coucher tousjours la plus belle teinte de sa couleur sur les parties esclairées.
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Que toute couleur qui n’a point de lustre est plus belle en ses parties lumineuses que dans les ombres
Toute couleur est plus belle en ses parties lumineuses que dans les ombres ; & la raison est que la lumière donne la vie, & fait connoistre la qualité des couleurs, au lieu que l’ombre les esteint & offusque leur naturelle beauté, & empêche qu’on ne les discerne: & si on objecte que le noir est plus parfaict dans son ombre que dans sa lumière ; on respondra que le noir n'est pas estimé une couleur.
Quotation
Des couleurs
Les couleurs qui sont meslées parmy les ombres retiendront de leur beauté naturelle à proportion qu’elles seront ou plus ou moins embrunies : mais si les couleurs sont couchées en quelque endroit clair, elles paroistront d’une beauté d’autant plus esquise que le lieu où elles seront aura d’avantage de lumiere.
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{Couleur ou Cromatique. Troisième Partie de la Peinture.}
Aussi ne voit-on personne qui rétablisse *la † CROMATIQUE, & qui la remette en vigueur au point que la porta Zeuxis, lors que par cette Partie, qui est pleine de charmes & de magie, & qui sçait si admirablement tromper la veuë, il se rendit égal au fameux Apelle, le Prince des Peintres, & qu’il merita pour toûjours la reputation qu’il s’est établie par tout le monde. Et comme cette partie (que l’on peut dire l’ame & le dernier achevement de la Peinture) est une beauté trompeuse, mais flateuse & agreable, on l’accusoit de produire *sa Sœur, & de nous engager adroitement à l’aimer : Mais tant s’en faut que cette prostitution, ce fard & cette tromperie l’ayent jamais deshonorée, qu’au contraire elles n’ont servy qu’à sa loüange, & à faire voir son merite : Il sera donc tres-avantageux de la connoistre.
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qu’on ne doit pas estimer un ouvrage de Peinture, par l’éclat de la couleur, qui ne charme ordinairement que les esprits du vulgaire, & que la veritable beauté de la couleur consiste, en un ménagement harmonieux conduit par l’oeconomie du dessein : ce qui fut appuyé par un discours qui contenoit en substance que le veritable merite de quelque chose consistoit en ce qui se soûtient de soi-même sans emprunter rien d’autrui, que suivant ce principe pour connoître la difference du merite entre le dessein & la couleur, il falloit connoître laquelle de ces choses étoit la plus independante : que l’on representa, que le dessein qui se nomme pratique est produit de l’intellect & de l’imagination qu’il s’exprime par la parole & par la main, & que c’est de cette derniere maniere ; qu’avec un crayon on imite toutes les chose visibles, & donne non seulement la forme & la proportion, mais exprime jusqu’aux mouvemens de l’ame sans avoir besoin de la couleur
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le Peintre doit en second lieu, concevoir de grandes parties, comme de puissantes masses, soit dans les grouppes, soit dans les ombres, ou dans les couleurs, parce que c’est ce qui donne de la beauté & de la noblesse à l’ouvrage, & qui par cette grandeur le distingue des manieres chifonnes & mesquines.
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The Composition is unexceptionable [ndr : dans Poussin, Tancrède et Herminie] : There are innumerable Instances of Beautiful Contrasts ; Of this kind are the several Characters of the Persons, (all which are Excellent in their several kinds) and the several Habits : Tancred is half Naked : Erminia’s Sex distinguishes Her from all the rest ; as Vafrino’s Armour, and Helmet shews Him to be Inferiour to Tancred, (His lying by him) and Argante’s Armour differs from both of them. The various positions of the Limbs in all the Figures are also finely Contrasted, and altogether have a lovely effect ; Nor did I ever see a greater Harmony, nor more Art to produce it in any Picture of what Master soever, whether as to the Easy Gradation from the Principal, to the Subordinate Parts, the Connection of one with another, by the degrees of the Lights, and Shadows, and the Tincts of the Colours.
And These too are Good throughout ; They are not Glaring, as the Subject, and the Time of the Story (which was after Sun-set) requires : Nor is the Colouring like that of Titian, Corregio, Rubens, or those fine Colourists, But ‘tis Warm, and Mellow, ‘tis Agreeable, and of a Taste which none but a Great Man could fall into : And without considering it as a Story, or the Imitation of any thing in Nature the Tout-ensemble of the Colours is a Beautiful, and Delightful Object.
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The Beauty, and Harmony of the Colouring gives Me a great Degree of Pleasure [ndr : dans le portrait de la comtesse Dowager d’Exeter par Van Dyck] ; for tho’ This is Grave and Solid, it has a Beauty not less than what is Bright, and Gay. So much of the Composition as is Good does also much Delight the Eye ; And tho’ the Lady is not Young, nor remarkably Handsome, the Grace, and Greatness that is here represented pleases exceedingly. In a Word, as throughout this whole Picture one sees Instances of an Accurate Hand, and Fine Thought, These must give proportionable Pleasure to so hearty a Lover as I am.
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De opperste volmaecktheyd der Schilderyen is voornaemelick daer in gheleghen, dat dese vijf hoofd-stucken malckander in ’t werck soo vriendelick ontmoeten en soo wel met malckander over een draghen, datse door haeren onderlinghen eendraght een sekere soort van aenghenaemheyd ofte welstandigheyd (die ghemeynlick de Gratie ende Bevalligheydt der Schilderyen ghenaemt wordt) ’t saementlick uytstorten: Soo en is oock dese Gratie in haeren eyghen aerd anders niet, dan een soete en gantsch vriendelicke over een stemmige van allerley volmaecktheden in een stuck wercks op een ghehoopt: Het is de beste versaemelingh van d’aller beste dinghen. […] Ghemerckt dan dat de gheestigheyd der Inventie ons ghemoed soetelick plaght te verlocken, dat de nettigheyd der Proportie onse ooghen vaerdighlick plaght tot sich te trecken, dat de bequaemheyd der verwen onse fantasie door een aenghenaem bedrogh seldsaemlick plaght te beguychelen, dat de levendigheyd des Roersels onse ziele kraghtiglick plaght te verrucken dat de ordentelickheyd der schickinghe onse sinnen op een gantsch wonderbaerlicke wijse plaght te belesen; hoe en sal doch die Schilderye gheen sonderlinghe kracht in onse herten uytstorten, daer in sich alle dese hoofd-stucken eensaementlick laeten vinden:
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The highest perfection of the paintings lies foremost therein, that these five chief principles meet eachother so pleasantly in the work and coincide so well with eachother, that they extent a certain kind of agreeability or convenance (which are commonly called the Grace and the Charm [NDR: both would be translated as Grace in English] of the paintings): As such this Grace is nothing else in nature, than a sweet and rather friendly harmony of all sorts of perfections combined in one piece of work: It is the best collection of the very best things (…) Seen that the spirit of the Invention tends to sweetly seduce our mind, that neatnes of the Proportion tends to capably pull our eyes towards it, that the adequate use of colours tends to confuse our fantasy extraordinarily by a pleasant deceit, that the liveliness of the mouvement tends to enchant our soul powerfully, that the order of the composition tends to instruct our senses in a rather miraculous way; how than can the Painting not spread a remarkable power in our hearts, in which all these principles can be found together:
While moving towards the conclusion of the third Book, Junius explains that the perfection (volmaaktheid) of an art work lies in the agreement (overeenstemming) of the five chief principles (hoofdstuk), as described in the previous chapters. He uses different terms for this perfection: aangenaamheid (agreeability), propriety (welstand), grace (gratie), charm (bevalligheid). He goes on to list the most perfect state of the different principles: spirit (geestigheid) of invention, neatness (netheid) of proportion, an adequate use (bekwaamheid) of colours, liveliness (levendigheid) of the movements and order (ordentelijkheid) in the composition. In the English edition, this term is described as 'the aire of the picture'. [MO]
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Wanneerze nu aldus behoorlijk en zagt geschildert zijn, zoo moetmen daarop [ndr: on the red grapes] natuirlijk den dauw brengen, gelijk als op de witte druiven, en aldus meede opglansen en in de reflexie laxeeren zomtijds met lak, of lak en schijtgeel en zomtijds met bruine schijtgeel alleen, na dat men van ’t leeven zelfs zal gebooden werden.
[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] Once they are painted correctly and carefully in this way, they of course still need bloom on them, like the white grapes, and must therefore also be given a sheen and a glaze in the reflection, sometimes with lake, or lake and yellow lake, at other times with only brown yellow lake, depending on what the life situation requires.
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Derhalven blykt het, dat de achtergronden zeer veel tot de bekoorlykheid en gracelykheid der voorwerpen toebrengen: ja, ik durf zeggen, dat de welstand meest daar van afhangt: en hoewel veele waanen, dat een donkere of zwarte grond altoos by een Pourtrait wel staat, zulks gaat niet vast; want, gelyk zo even gezegt is, ieder byzondere ko-leur der voorwerpen vereischt een anderen achtergrond. […] Behalven dit, indien diergelyke dingen als vaste grondregels ondersteld wierden, zo zoude deze Konstoeffening eer na een ambacht als konst gelyken: want een donkere koleur tegens een donkere grond kan geen goed uitwerksel geeven. Die van een witte of bleeks, daar tegen, is te hard. By gevolg moet dan een verstandig man besluiten, dat in beide de middelmaat en een gezond oordeel vereischt worden, op dat de eene koleur de andere te gemoet kome. Zo gaat het ook men de kleeding. […] de koleuren van het naakt minder of meerder, of al te veel kracht ontfangen door de bykoleuren van gronden en achterwerk.
[D'après DE LAIRESSE 1787, vol. 2, p. p.154:] Il paroît donc que le fond contribue beaucoup à la beauté & à la grace des objets peints ; j’ose dire que le bon effet en dépend, pour ainsi dire, entièrement ; & quoique plusieurs peintres pensent qu’un fond obscur ou noir même, convient toujours à un portrait, cela ne doit pas être considéré comme une règle, puisque chaque couleur locale des objets demande un fond particulier […] De plus, si de pareils principes devoient être considérés comme certains, l’art ne seroit alors absolument plus qu’un métier ; car une couleur sombre contre un fond obscur, ne put pas produire un bon effet ; & un fond blanc ou clair fera paroître ces objets trop durs : il faut donc prendre un juste milieu, afin que la couleur se marie bien l’une avec l’autre Il en est de même des draperies […] Les couleurs du nu reçoivent en général, trop de force des couleurs accessoires, & des fonds.
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De opperste volmaecktheyd der Schilderyen is voornaemelick daer in gheleghen, dat dese vijf hoofd-stucken malckander in ’t werck soo vriendelick ontmoeten en soo wel met malckander over een draghen, datse door haeren onderlinghen eendraght een sekere soort van aenghenaemheyd ofte welstandigheyd (die ghemeynlick de Gratie ende Bevalligheydt der Schilderyen ghenaemt wordt) ’t saementlick uytstorten: Soo en is oock dese Gratie in haeren eyghen aerd anders niet, dan een soete en gantsch vriendelicke over een stemmige van allerley volmaecktheden in een stuck wercks op een ghehoopt: Het is de beste versaemelingh van d’aller beste dinghen. […] Ghemerckt dan dat de gheestigheyd der Inventie ons ghemoed soetelick plaght te verlocken, dat de nettigheyd der Proportie onse ooghen vaerdighlick plaght tot sich te trecken, dat de bequaemheyd der verwen onse fantasie door een aenghenaem bedrogh seldsaemlick plaght te beguychelen, dat de levendigheyd des Roersels onse ziele kraghtiglick plaght te verrucken dat de ordentelickheyd der schickinghe onse sinnen op een gantsch wonderbaerlicke wijse plaght te belesen; hoe en sal doch die Schilderye gheen sonderlinghe kracht in onse herten uytstorten, daer in sich alle dese hoofd-stucken eensaementlick laeten vinden:
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The highest perfection of the paintings lies foremost therein, that these five chief principles meet eachother so pleasantly in the work and coincide so well with eachother, that they extent a certain kind of agreeability or convenance (which are commonly called the Grace and the Charm [NDR: both would be translated as Grace in English] of the paintings): As such this Grace is nothing else in nature, than a sweet and rather friendly harmony of all sorts of perfections combined in one piece of work: It is the best collection of the very best things (…) Seen that the spirit of the Invention tends to sweetly seduce our mind, that neatnes of the Proportion tends to capably pull our eyes towards it, that the adequate use of colours tends to confuse our fantasy extraordinarily by a pleasant deceit, that the liveliness of the mouvement tends to enchant our soul powerfully, that the order of the composition tends to instruct our senses in a rather miraculous way; how than can the Painting not spread a remarkable power in our hearts, in which all these principles can be found together:
While moving towards the conclusion of the third Book, Junius explains that the perfection (volmaaktheid) of an art work lies in the agreement (overeenstemming) of the five chief principles (hoofdstuk), as described in the previous chapters. He uses different terms for this perfection: aangenaamheid (agreeability), propriety (welstand), grace (gratie), charm (bevalligheid). He goes on to list the most perfect state of the different principles: spirit (geestigheid) of invention, neatness (netheid) of proportion, an adequate use (bekwaamheid) of colours, liveliness (levendigheid) of the movements and order (ordentelijkheid) in the composition. In the English edition, this term is described as 'the aire of the picture'. [MO]
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{IV. Disposition ou œconomie de tout l’ouvrage}
*Il est fort à propos, en cherchant les Attitudes, de prevoir l’effet & l’harmonie des Lumieres & des Ombres avec les Couleurs qui doivent entrer dans le Tout, prenant des unes & des autres ce qui doit contribuer davantage à produire un bel effet.
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But ‘tis not enough that the Colours in themselves are Beautiful singly, and that there be Variety, They must be set by one another so as to be mutually assistant to each other ; and this not only in the Object painted, but in the Ground, and whatsoever comes into the Composition ; so as that every Part, and the Whole together may have a pleasing effect to the Eye ; such a Harmony to It as a good piece of Musick has to the Ear ; But for which no certain Rules can be given no more than for that : Except in some few General Cases which are very Obvious, and need not therefore be mention’d here.
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Der dritte Discours von der Mahlerey. Das II. Capitel, p. 66-67
[Worauf in allen Gemählden insgemein zu sehen ist/ um davon judicieren zu können]
4. Kommet bey Gemählden vor die COLORIT, das ist die Farben wohl zu betrachten. Es sind vornemlich zweyerley Haupt-Arten zu coloriren, entweder mit einerley Farbe durch und durch/ welche Art man â Camayeux Claro scuro, oder Grau in Grau nennet/ ob schon die Farbe grün/ gelb/ roth oder sonst immermehr seyn mag ; oder mit vielerley Farben recht nach der Natur ; wobey darauf zu sehen/ ob die Farben so gebrochen sind/ daß sie das Auge als natürlich betriegen ; hernach ob die Farben sich gelinde von einander absondern/ ob solche Farben zusammen gestellet sind/ die einander in ihrem Glantz helffen/ als Roth und Grün/ Gelb und Blau und so weiter. Man muß sich auch bey den berühmtesten Wercken die Art der Colorit wohl imprimiren, weil darinnen die Meister sehr von einander unterschieden sind/ und dahero eben dadurch offtmahls können in den Gemählden erkannt werden.
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Dierhalven moeten zich de welmeenende Yveraars in de Schilderkonst, niet laaten voorstaan, dat zy de rechte Coloriet buyten de natuur vinden zullen; want de grootste bevalligheid hier in, bestaat in deszelfs verandering, te weeten in de bloozigheid, geelagtig en blaauwigheid, zo wel in oude als jonge voorwerpen […]
[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 100:] Qu’on se flatte donc point, je le répète, de trouver le vrai & le beau coloris sans le chercher dans la nature même; ce qui est d’autant plus essentiel, que c’est dans cette partie que consiste la plus grande beauté de la peinture; sur tout par la variété des teintes vermeilles, bleuâtres & jaunâtres […]
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De verstandige Meesters verkiezen altoos den bekwaamsten tyd, of uur van den dag, met het voorval der geschiedenis best overeen komende. Dit uur geeft een byzonder groot voordeel door deszelfs mezzetinten; vertoonende ons alles in zyne eigene natuurlyke koleur: en dit wel waargenomen zynde, veroorzaakt een ongemeene bevalligheid en welstand voor ons gezicht.
[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 467:] […] un sage peintre doit toujours choisir le tems & l’heure qui conviennent à l’histoire qu’il veut mettre sur la toile. La lumière de cette partie du jour est agréable par les demi-teintes qu’elle produit, parce qu’elle nous présente tous les objets avec les couleurs locales [ndr : litt. naturelles]qui leur sont propres ; de sorte que l’artiste qui observe bien ses convenances ne peut manquer de faire un ouvrage plein de grâce & de verité [ndr : bienséance].
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TErpsichore heeft van 't wel verwen, Melpomene van lichten en schaduwen gehandelt. Zoo resteert'er noch van der zelver overeendrachtige ordening en meedevoeglijke schikkinge te spreeken. Welke geheymenis der konst wy gewoon zijn met het woor
[BLANC J, 2006, p. 446] On appelle donc participation cette douceur et cette force de l'entente des couleurs, qui se correspondent les unes des autres et qui forment comme le fil de l'oeuvre. Elle fait presque autant pour la peinture ou le coloris que ce que la bonne ordonnance par groupes et l'ordonnancement tempéré font pour l'art du dessin.
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Car pour servir d’exemple aux autres, il ne suffit pas de sçavoir employer les couleurs avec propreté & délicatesse : il faut bien peindre, & avoir une maniére facile & agréable ; & cela mesme n’est pas encore la perfection du coloris : car les figures les mieux peintes sont fades & languissantes, si la couleur ne contribuë aussi à les animer, & à marquer des expressions vives & naturelles.
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Le Coloris pour être acompli, demande non seulement l’union & l’entente des couleurs, mais encore la Fraischeur & la Vaguesse. […]
L’entente des couleurs s’y trouve [ndr : dans les ouvrages] aussi, lors qu’elles sont placées sans choquer : c’est à dire que rien n’y paroit aigre ou discordant : qu’il y a de l’Harmonie, de la Rupture, comme disent les Italiens, pour temperer les couleurs trop vives : Et voila ce qu’on apelle bien peindre, & savoir l’entente des couleurs.
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La beauté du Coloris ne consiste pas dans une bigarure de couleurs différentes : mais dans leur juste distribution, en sorte que les objets qui sont peints ayent la même Couleur que les veritables ; que la pierre peinte, par exemple, ressemble à la pierre naturelle, que les carnations paroissent de veritables chairs : Et enfin que non seulement chaque objet particulier represente parfaitement la Couleur de ceux qu'il imite ; mais que tous ensemble fassent une agreable union dans tout le Tableau.
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Die Farben haben allesamt von der Natur ihre eigene Art/ von welcher dieselbige/ vemittelst Kunstreicher Hand und Erfahrenheit/ müssen also gebrochen und vermischt werden/ daß sie tüchtig seyn/des Menschen Leib/auch die Haare und Gewanter/und alles anders/ was nur zu ersinnen ist/gar eigentlich und lebhafft auszubilden. Deswegen in einer grossen Historie iederzeit und absonderlich die fürnehmste Bilder voranzustellen/ mit den allerreichsten/ schönsten Farben (iedoch nach Stands gebühr.) zu bezieren und die hinweichende ie länger ie mehr mit gebrochenen Farben anzulegen/ und verschiessen zulassen. {Den Fürnehmsten die reichste Farben und folgens Ordnung halten:} Wordurch die Erhebung und Entweichung der Figuren von sich selbst/ nach gebührender Ordnung/ erfolgen werden.
Quotation
Das 3. Capitel. Von Farben.
Man muß dieselben nach Erforderung rechtmäßig mischen, und also anlagen, daß das Vornehmste in den ganzen Wercke oder Gemälde vor allen zum reichesten, lichtesten, und schönsten hervor komme
. Es müssen auch ihre Kleidungen am lebhaftesten gehalten und mit den Bildern ihre Fleisch-Farbe, in die Weite mit allen andern gebrochenen Farben sich verlieren. Man hat die gemeinen und dienstmäßige Personen der Figur mit schlechten und gebrochenen Farben bey zu bringen, als wodurch die fürnehmeren Personen ein mehreres Ansehen gewinnen.
Es ist auch nöthig, daß der Grund, wogegen solche Bilder stehen etwas heller, als andere hervor spiele, damit diese samt den Farben davon unterscheiden, und gleichsam abgesondert erscheinen, und die erste Bildniß helle, die andere aber nach und nach verdunckeltere und vermischetere Farben haben.
Der Künstler hat sich dessen jederzeit zu befleißigen, das die principal Personen mit denen stärckesten und annehmlichsten Farben coloriret, und am lichtesten Ort zu stehen kommen, allezeit, und nicht mit halben oder viertel Leibe exprimiret werden, und nicht schönere Kleidungen, als sie selbst sind, bekommen. Hingegen sind die gemeinen und dunckelen Farben eigentlich und am besten dienlich zu den gemeinen Personen, und so abseits an einem dunckelen Ort der in einer Ecke oder Winckel stehen.
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Neanmoins les differentes dispositions du Blanc & du Noir, en rendent aussi les effets differents ; car souvent le Blanc fait fuïr le Noir, & le Noir fait approcher le Blanc, comme aux Reflets des globes que l’on veut arrondir, ou autres Figures, où il y a toûjours des parties Fuyantes qui trompent la veuë par l’artifice de l’Art, & sous le blanc sont icy comprises toutes les couleurs legeres, comme sous le noir toutes les couleurs pesantes.
L’Outremer est donc une couleur douce & legere.
L’Occre ne l’est pas tant.
Le Massicot est fort leger, & le Vert de Montagne.
Le Vermillon & le Carmin approchent.
L’Orpin & la Gomme-Gutte un peu moins.
La Laque tient un certain milieu plus doux que rude.
Le Stil de Grain est une Couleur indifferente, qui prend aisément la qualité des autres ; ainsi vous la rendrez terrestre en la meslant avec les couleurs qui le sont, & au contraire des plus fuyantes, en la joignant avec le blanc ou le bleu.
Le Brun-rouge, la Terre d’ombre, les Verts bruns & le Bistre, sont les plus pesantes & les plus terrestres après le Noir.
Quotation
Perfect Black, and White are disagreeable ; for which reason a Painter should break those Extreams of Colours that there may be a Warmth, and Mellowness in his Work : Let him (in Flesh especially) remember to avoid the Chalk, the Brick, and the Charcoal, and think of a Pearl, and a ripe Peach.
Quotation
L’homme qui naist sous elle [Lune] a les yeux presque noirs,
Et pour réver tout seul cherche des promenoirs.
Sa stature est fort haute et pour sa chaire poupine
Mesle à beaucoup de blanc un peu de Lacquefine.
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{XXXIV. Le Blanc & le Noir.}
*Le Blanc tout pur avance ou recule indifferemment : il s'approche avec du Noir, & s'éloigne sans luy : *Mais pour le Noir tout pur, il n'y a rien qui s'approche davantage.
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330. [Le Blanc tout pur avance ou recule indifferement, il s’approche avec du Noir, & s’éloigne sans luy.] Tout le monde convient, que le Blanc peut subsister sur le devant du Tableau, & y estre employé tout pur ; la question est donc de sçavoir s’il peut également subsister & estre placé de la mesme sorte sur le derriere, la Lumiere estant universelle, & les Figures supposées dans une campagne. Nostre Auteur [ndr : Charles-Alphonse Dufresnoy] conclud affirmativement ; & la raison qui appuye ce Precepte est, Que n’y ayant rien qui participe davantage de la Lumiere que le Blanc, & la Lumiere pouvant fort bien subsister dans le lointin (comme nous le voyons tous les jours au lever & au coucher du Soleil,) il s’ensuit que le Blanc y peut subsister aussi : En Peinture la Lumiere & le Blanc ne sont quasi que la mesme chose. Ajoûtez à cela que nous n’avons point de Couleur plus approchante de l’Air que le Blanc, & par consequent point de Couleur plus legere […]. Le Titien, Tintoret, Paul Veronese, & tous ceux qui ont le mieux entendu les Lumieres, l’ont observé de la sorte, & personne ne peut aller à l’encontre de ce Precepte, à moins que de renoncer au païsage, qui nous confirme parfaitement cette verité ; & nous voyons que tous les Grands Païsagistes ont suivy en cela le Titien, qui s’est toûjours servy de Couleurs brunes & terrestres sur le devant, & qui a reservé ses plus grands Clairs pour les lointins & les derrieres de ses Païsages. […]
On peut objecter à cette opinion, Que le Blanc ne peut se tenir dans le lointin ; puisque l’on s’en sert ordinairement pour faire approcher les Objets sur le devant. Il est vray que l’on s’en sert, & mesme fort à propos, pour rendre les Objets plus sensibles par l’opposition du Brun qui le doit accompagner, & qui le retient comme malgré luy ; soit que ce Brun luy serve de fond, ou qu’il luy soit attaché. […]
Mais, il semble (direz-vous) que le Bleu est la Couleur la plus fuyante ; puisque le Ciel & les Montagnes les plus éloignées sont de cette Couleur. Il est bien vray que le Bleu est une Couleur des plus legeres & des plus douces : mais il est vray aussi qu'elle a d'autant plus toutes ces qualitez, qu’il y a de Blanc meslé dedans, comme l'exemple des lointins nous le fait connoistre. […]
Que si la Lumiere de vostre Tableau n’est point universelle, & que vous supposiez vos Figures dans une Chambre, pour lors souvenez-vous du Theorème, qui dit, que Plus un Corps est proche de la Lumière, & nous est directement opposé, plus il est éclairé ; parce que la Lumiere s’affoiblit en s’éloignant de sa source. Vous pourrez encore éteindre vostre Blanc, si vous supposez l'Air estre un peu plus épais, & si vous prevoyez que cette supposition fera un bon effet dans l’œconomie de tout l’Ouvrage : mais que cela n'aille pas jusqu'à faire vos Figures d'une demie teinte si brune, qu'il semble qu'elles soient dans un vilain brouillard, ou qu'elles paroissent attachées à leur fonds. […]
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332. [Mais pour le Noir tout pur, il n’y a rien qui s’approche davantage.] […] C'est la couleur la plus pesante, la plus terrestre, la plus sensible […] le Noir fait toûjours bon effet sur le devant, quand il est mis fort à propos & avec prudence. Il faut donc tellement disposer les Corps que l'on veut tenir sur le devant du Tableau, que l'on n'y voye point ces sortes de trous, & que les Noirs y soient par Masses & confondus insensiblement. [...]
Ce qui donne le relief à la boule (me dira quelqu’un) est l’éclat ou le Blanc, qui est ce semble sur la partie la plus proche de nous ; & par consequent le Noir est fuyant.
[…] Le Brun que l’on mesle dans les tournans de la boule, les fait fuïr, en les confondant plûtost (pour ainsi dire) qu’en les noircissant. Et ne voyez-vous pas que les Reflets sont un artifice du Peintre, pour rendre les tournans plus legers, & que par ce moyen le plus grand Noir demeure vers le milieu de la boule, pour soûtenir le Blanc, & faire qu’elle nous trompe plus agreablement.
Ce Precept du Blanc & du Noir est de si grande consequence, qu’à moins d’estre exactement pratiqué, il est impossible qu’un Tableau fasse un grand effet : que les Masses en soient débroüillées, & que les Distances d’enfoncement s’y fassent remarquer du premier coup d’œil & sans peine. […]
L’effet d’un Tableau ne vient donc pas seulement du Clair-Obscur, mais encore de la nature des Couleurs. J’ay crû qu’il n’estoit pas hors de propos de dire icy les qualitez de celles dont on se sert ordinairement, & que l’on appelle Couleurs capitales ; parce qu’elles servent à faire la composition de toutes les autres, dont le nombre est infiny.
L’Occre de Rut est une Couleur des plus pesantes.
L’Occre-jaune ne l’est pas tant, parce qu’il est plus clair.
Et le Massicot est fort leger, parce que c’est un Jaune tres-clair & qui approche fort du Blanc.
L’Outremer, ou l’Azur, est une Couleur fort legere & fort douce.
Le Vermillon est entierement opposé à l’Outremer.
La Laque est un milieu entre l’Outremer & le Vermillon, encore est-elle plus douce que rude.
Le Brun-rouge est des plus terrestres & des plus sensibles.
Le Stil de grain est une Couleur indifferente, & qui par le mélange est fort susceptible des qualitez des autres Couleurs : Si vous y meslez du Brun-rouge, vous ferez une Couleur des plus terrestres ; mais si au contraire, vous le joignez avec le Blanc ou le Bleu, vous en aurez une Couleur des plus fuyantes.
La Terre verte est legere ; elle est un milieu entre l’Occre-jaune & l’Outremer.
La Terre d’ombre est extremement sensible & terrestre ; il n’y a que le noir extréme qui luy puisse disputer.
De tous les Noirs celuy-là est le plus terrestre qui s’éloigne le plus du Bleu.
Selon le Principe que nous avons estably du Blanc & du Noir, vous rendrez chacune de ces Couleurs que je viens de nommer, d’autant plus terrestre & plus pesante, que vous y joindrez du Noir, & d’autant plus legere que vous y meslerez de Blanc. […]
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382. [Que vos Couleurs soient vives, sans pourtant donner, comme on dit, dans la farine.] Donner dans la farine c’est une façon de parler parmy les Peintres, qui exprime parfaitement ce qu’elle veut dire, qui n’est autre chose que de peindre avec Couleurs claires & fades tout ensemble, lesquelles ne donnent non plus de vie aux Figures, que si effectivement elles estoient frottées de farine. Ceux qui font leurs Carnations fort blanches & leurs Ombres grises ou verdastres, tombent dans cette inconvenient. Les Couleurs rousses dans les Ombres des chairs les plus delicates, contribuent merveilleusement à les rendre vives, brillantes & naturelles : mais il en faut user avec la mesme prudence dont le Titien, Paul Ver. Rubens & Vandeik se sont servis.
Pour conserver les Couleurs fraisches, il faut peindre en mettant toûjours des Couleurs, & non pas en frottant apres les avoir couchées sur la toile ; & s’il se pouvoit mesme faire qu’on les mist justement dans leurs places, & que l’on n’y touchast point quand on les y a une fois placées, il seroit encore mieux ; parce que la fraischeur des Couleurs se ternit & se perd à force de les tourmenter en peignant.
Tous ceux qui ont bien colorié, avoient encore une autre Maxime pour maintenir les Couleurs fraisches, vives & fleuries ; c'estoit de se servir de Fonds blancs, sur lesquels ils peignoient, & souvent mesme au premier coup, sans rien retoucher, & sans y employer de nouvelles Couleurs. Rubens s'en servoit toûjours ; & j'ay veu des Tableaux de la main de ce grand Homme faits au premier coup, qui avoient une vivacité merveilleuse. La raison que ces excellens Coloristes avoient de se servir de ces sortes de Fonds, est que le Blanc conserve toûjours un éclat sous le transparant des Couleurs, lesquelles empeschent que l'air n'altere la blancheur du Fonds, de méme que cette blancheur repare le dommage qu'elles reçoivent de l'air ; de maniere que le Fonds & les Couleurs se prestent un mutuel secours, & se conservent l'un l'autre. C'est par cette raison que les Couleurs glacées ont une vivacité qui ne peut jamais estre imitée par les Couleurs les plus vives & les plus brillantes, dont à la maniere ordinaire & commune on couche simplement les differentes teintes, chacune dans leur place les unes apres les autres : tant il est vray que le Blanc avec les autres Couleurs fieres, dont on peint d'abord ce que l'on veut glacer, en sont comme la vie & l'éclat. Les Anciens ont asseurement trouvé que les Fonds blancs estoient beaucoup meilleurs que les autres : puisque nonobstant l'incommodité que leurs yeux recevoient de cette Couleur, ils ne laissoient pas de s'en servir, […] Je ne sçay d'où vient que l'on ne s'en sert pas aujourd'huy, si ce n'est qu'il y a peu de Peintres curieux de bien colorier, ou que l'ébauche commencée sur le Blanc ne se montre pas assez viste, & qu'il faut avoir une patience plus que Françoise, pour attendre qu'elle soit achevée, & que le Fond qui ternit par sa Blancheur l'éclat des autres Couleurs, soit entierement couvert, pour faire paroistre agreablement tout l'Ouvrage.
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C'est que les Philosophes définissent le Blanc, une couleur qui dissipe la veuë & qui la sépare; & le Noir, une couleur qui ramasse la veuë & qui la fixe. Si le Noir fixe la veuë, reprit Philarque, ne soyez donc pas étonné que Rubens s'en soit servy dans les endroits qu'il a voulu rendre plus sensibles & plus proches des yeux : & si les objets qu'il a peints conservent une si grande rondeur. Et pour le blanc, repartit Leonidas, qui n'est pas en parfaite amitié avec la veuë, & qui s'en éloigne, pourquoy l'employe-t'on souvent dans les objets qui sont fur le devant du Tableau ? Pour deux raisons, repartit Philarque, l'une parce qu'il rend le noir encore plus sensible par son opposition, & l'autre parce que le blanc est nécessaire pour donner l'idée de quantité d'objets que l'on a souvent occasion de representer sur le devant comme seroit du linge, un cheval blanc, & semblables autres choses dont cette couleur est le corps, ou dont elle fait une grande partie. Mais quand on l'employe ainsi fur les premières lignes du tableau, on observe de raccompagner de couleurs brunes qui le retiennent, ou bien on le place entre deux corps bruns qui renferment comme mal-gré luy, & qui l'empeschent d'entrer dans le tableau, & de se joindre aux objets les plus esloignez. C'est pour cela que Rubens ayant fait ses Déesses claires sur un fond brun, les a accompagnées de draperies beaucoup plus brunes que le fond.
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C'est que la lumière qui penetre l'air, repartit Philarque, s'accorde tres-bien avec le Blanc qui est de la mesme nature, & que le Noir qui luy est opposé est d'autant plus détruit par cet air lumineux, qu'il y a de distance entre l'oeil & l'objet : Rubens n'a fait que suivre en cela le Titien & tous les Peintres Lombards.
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Selon le principe que nous avons establi du Blanc & du Noir, vous rendrez chacune de ces couleurs, que je viens de nommer, d'autant plus terrestre, & plus pesante, que vous y joindrez de Noir, & d'autant plus legere, que y meslerez de blanc.
Pour ce qui est des couleurs rompües ou composées, on doit juger de leur force par celle des couleurs, qui les composent, tous ceux qui ont bien entendu l’accord des couleurs, ne les ont pas employées toutes pures dans leurs draperies, sinon dans quelque figure sur la premiere ligne du tableau : mais il se sont servis de couleurs rompues & composées, dont ils ont fait une musique pour les yeux, en meslant celles, qui ont quelque sympatie les unes avec les autres, pour en faire un tout, qui aye de l’union avec les couleurs, qui luy sont voisines, le Peintre qui a la connaissance de la force de ses couleurs sçaura qu’un corps doit en faire fuir rellement un autre, qu’il puisse estre luy-mesme chassé par ceux, qui sont avancez sur le devant, il faut fuir les extremitez contraires & chercher les couleurs, qui ont amitié ensemble, & celles qui sont incompatibles : ce que l’on pourra aisément découvrir, en meslant ensemble les couleurs, dont on veut faire épreuve : & si par ce meslange elles font une couleur douce, & qui ne soit point desagreable à la veüe c’est une marque qu’il y a de l’union & de la simpatie entre elles, & au contraire si la couleur qui sera produite du meslange de deux autres, est rude à la veuë, c’est à dire qu’il y ait contrarieté & antypathie entre ces deux couleurs.
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Et lors que la necessité de son sujet l’obligeoit de mettre des couleurs plus foibles sur le devant, il [ndr : Titien] les accompagnoit de quelque chose dont la couleur plus forte servoit à soustenir & à faire avancer les autres. J’ay veu remarquer à des Peintres, que dans le tableau où il a représenté Bacchus & Ariadne, afin de faire approcher davantage une draperie qui est sur le devant, & qui de soy est d’une couleur foible et legere, il a trouvé l’invention de mettre un vase dessus, lequel estant d’une couleur brune & forte, tire le tout en avant.
Est-ce, dit alors Pymandre, que les choses les plus claires s’éloignent & que les plus brunes s’avancent davantage.
C’est ainsi, répondis-je, que les plus sçavans Peintres l’entendent. Ils vous feront remarquer que ce qui est noir a plus de force & s’accroche bien plus que ce qui est blanc.
C’est repliqua Pymandre, ce que je n’aurois pas cru, car il me semble que ce qui est noir perce & fait un trou, & que le blanc vient en avant.
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Dans la Peinture le blanc n’a point tant de force que le noir qui dans un tableau represente bien mieux l’obscurité que le blanc ne peut faire la lumière, à cause que la sensation du blanc s’affoiblit dans l’œil par la disgregation, si vous me permettez d’user de ce mot, que les rayons de la veuë reçoivent d’une trop grande blancheur ; au lieu que le noir se rassemble.
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LVIII.
Nous n’avons point de couleur qui participe d’avantage de la Lumiere, ni qui soit plus approchante de l’Air que le Blanc, ce qui fait voir qu’elle est legere & fuyante, l’on peut neanmoins la retenir sur le devant, & la faire approcher par quelque autre couleur voisine plus pesante & sensible, ou en les mélant ensemble.
LIX.
Le Bleu est la couleur la plus fuyante & nous voyons aussi que le Ciel & les Lointains sont de cette couleur, mais elle deviendra d’autant plus legere qu’elle sera meslée avec du blanc.
LX.
Le Noir tout pur, est la couleur la plus pesante & la plus terrestre de toutes ; plus vous en meslerez avec les autres, plus vous les rendrez approchantes.
Neanmoins les differentes dispositions du Blanc & du Noir, en rendent aussi les effets differents ; car souvent le Blanc fait fuïr le Noir, & le Noir fait approcher le Blanc, comme aux Reflets des globes que l’on veut arrondir, ou autres Figures, où il y a toûjours des parties Fuyantes qui trompent la veuë par l’artifice de l’Art, & sous le blanc sont icy comprises toutes les couleurs legeres, comme sous le noir toutes les couleurs pesantes.
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Expliquons maintenant ce que nous avons dit de Lomasse : Savoir que le Peintre doit étre menager [sic] du plus clair de ses couleurs, & de donner le brillant à propos : Ce qui est si important dans le Coloris, que Leon Baptiste Albert souhaitoit, que le Blanc fut d’un prix extraordinaire, comme les Perles : Afin que les Peintres fussent obligez de le bien melanger. Il faut remarquer pour comprendre ce mistere, que le plus clair des couleurs d’un Tableau ne dois pas étre le Blanc pur, mais le blanc rompu par quelqu’autre couleur, que nous pouvons alors considerer, comme le superlatif dans le Coloris de nôtre ouvrage. Ce brillant, par lequel on releve certains endroits, qui sont frapez de la plus vive lumiere.
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On appelle aussi le Ton dans les couleurs le temperament qu’on leur donne, pour décendre d’un côté aux ombres, & pour monter de l’autre au plus clair de la couleur. Mais tout cela se faisant par le moïen du blanc qui peut étre rompu par toutes les autres couleurs, comme il peut rendre legeres toutes les autres. Le Peintre doit considérer le blanc et le noir purs, comme deux extremitez, qui renferment toutes les couleurs, sans être couleurs eux-mémes : car c’est un Axiome de Peinture, que le blanc pur est la lumiere, comme le noir est une privation de lumiere : et les autres couleurs ne sont que des modifications de cette lumiere sur les corps naturels, qu’on imite par le Coloris. Quand je dis que le ton des couleurs se trouve par le moïen du blanc, je ne pretends pas exclurre les autres couleurs legeres, qui se peuvent aussi rompre d’une infinité de manieres, & produire divers temperamens par leur mélange : j’entens que c’est la seule qui peut exprimer le brillant & la lumière. […]
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La partie principale du coloris est le contraste que fait la lumiere avec l’ombre, au quel on trouve un milieu, qui unit un contraire à l’autre, & fait paroitre rondes les figures, & selon le besoin plus ou moins eloignées ; car le peintre doit prendre garde, en les plaçant, qu’elles ne fassent de la confusion. En quoi il est aussi tres necessaire d’avoir une grande connoissance de la perspective, pour la diminution des objets, qui s’eloignent, ou qu’on feint eloignées [sic] : mais il faut toujours avoir l’œil attentif sur tout au coloris, & au tendre des chairs, parceque plusieurs en font de maniere qu’elles paroissent de porfire, tant en couleur, qu’en dureté : & les ombres si rudes, que le plus souvent elles degenerent en pur noir : d’autres les font trop blanches, & les autres trop rouges. Pour moi je desirerois une couleur plûtot brune, qu’excessivement blanche ; & je bannirois de mes tableaux pour l’ordinaire, ces joües vermeilles, avec ces levres de coral, parceque de tels visages semblent des masques. Nous trouvons qu’Apelles emploioit frequemment le brun
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10 Ghy meught van als doen, artseren, en wasschen,
nae den lust ws gheests met een vierich pooghen,
In het conterfeyten in handen rasschen,
Tot Kool’ en Crijt, op Papier graeuw als asschen, {Te teyckenen op Papier dat grondt heeft, om hoogen en diepen is seer voorderlijck.}
Oft een bleeckachtich blaeuw, om op te hooghen,
En op te diepen : doch wilt niet ghedooghen,
Hooghsel, en diepsel malcander t’Aencleven {Datmen hooghsel en diepsel niet sal te by malcander brenghen.}
Wilt grondt tusschen beyden vry plaetse gheven.
[D'après NOLDUS 2008, p. 37:] 10 Vous pouvez faire de tout : hachurer et laver selon ce que vous inspire votre nature, mais toujours avec ardeur. En copiant il faut se perfectionner dans le maniement du Charbon et de la Craie sur du Papier gris-cendre {Dessiner sur du Papier teinté facilite les rehauts et les estompés.} ou bleu-pâle, afin de produire des éminences et des enfoncements ; mais n’acceptez jamais que les sombres et les clairs se jouxtent : {Il ne faut pas laisser se voisiner un rehaut et un estompé.} laissez un peu de la couleur de fond visible entre les deux.
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23 Een yeghelijck ghebruycker van de doode
Poetery, wel acht te nemen diende,
Wat verwenhierby een niet en zijn noode, {Aen den Regenboge hebben de Schilders waer te nemen, wat verwen geern by een zijn.}
Als blaeuw by purper, en t’purper by t’roode,
En by t’roode t’geel, oraengiachtich siende,
Dan het lichte geel hevet t’groen te vriende,
En t’groen mach wel hebben met t’blaeuw te doene,
Oock uyt asch-blaeuw en gheel tempertmen groene.
[D'après NOLDUS 2008, p. 111:] 23 Chaque pratiquant de la muette Poésie {De l’Arc-en-ciel, les Peintres doivent apprendre quelles couleurs s’accordent volontiers.} doit bien étudier quelles couleurs s’y côtoient volontiers : le bleu et le pourpre, et le pourpre avec le rouge, et, avec le rouge, le jaune orangé ; le jaune clair s’accorde bien avec le vert, tandis que le vert voisine volontiers le bleu. Du bleu cendré mélangé au jaune, on obtient le vert.
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9 Purper by groen heeft oock geen quade graty, Dat het seer soet staet, geen strijdigh verwen by een te voeghen.}
Blaeuw en purper malcander oock wel groeten,
maer root staet niet al te wel by carnaty,
Want liever heeft het naeckte conversaty,
Met groen, blaeuw, oft purper, alst can ontmoeten,
Blaue by groen schikt wel, als men op ’t versoeten
Wil passen, dat laetmen wel mede spelen
Verscheyden roon by een, en gheel by ghelen.
10 Te weten ros gheel en groen gheel beneven
Malcanderen, oock purperen, als blaeuwe,
En roodachtigh’, oft anders onderweven
Met mengsels: maer Brueghel, wiens wercken leven, {Brueghel Exempel, onder veel graeuwen eenich schoon coleur te doen uytmunten.}
Die maeckte veel tijt al verscheyden graeuwe
Lakens, jae schier gheschaduwt sonder schaeuwe,
En onder al dat graeu seer cierlijck bloeyde
Een schoon asuer, oft root, dat vyerich gloeyde.
[D'après NOLDUS 2008, p. 165:] 9 Le pourpre, combiné avec le vert, n’est pas de mauvaise grâce. {Qu’il est très séant de combiner des couleurs qui ne sont pas contraires.} Le bleu et le pourpe se respectent aussi mutuellement ; Mais le rouge ne vas pas bien avec l’incarnat, car le nu préfère s’entretenir avec le vert, le bleu ou le pourpre, s’il les rencontre. Le bleu va bien avec le vert, si l’on est attentif aux transitions. On obtient un bon résultat par la juxtaposition de différents rouges ou de jaunes : 10 le jaune rosé et le jaune verdâtres l’un à coté de l’autre. Pour le pourpre, on combinera le mauve et le violet, ou encore d’autre mélanges. Mais Breughel, dont les œuvres sont pleines de vie, {Exemple de Breughel, qui, au sein des gris, fait ressortir une belle couleur et la met en valeur.} faisait souvent différentes sortes de Tissus gris presque ombrés, sans qu’il y ait réellement d’ombre. Et parmi ces couleurs sourdes, fleurissaient avec grâce, un bel azur ou un rouge brillant comme le feu.
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{...} De gematichtheden onzes lichaems beeld men aldus uit, Root beduit bloetrijk, blaeuw galachtich, wit koutvochtich, en zwart zwaermoedicheyt. Zoo beeltmen ook de vier hooftstoffen: 't vier door root, de locht door blaeuw, 't water door wit, en de aerde door zwart uit. {...} Van gelijken de vier tijden des jaers, als door 't groen de Lenten, door root of geel den Zomer, door blaeuw of blaeuw en root den Herftst, en door't zwart of bruin purper den Winter.
{La signification des couleurs}. On représente ainsi les complexions de notre corps : le rouge signifie la sanguine, le bleu la colérique, le blanc la phlegmatique et le noir la mélancolique. On représente aussi les quatre éléments : le feu par le rouge, l’air par le bleu, l’eau par le blanc, et la terre par le noir. De même pour les quatres saisons de l’année : le printemps par le vert, l’été par le rouge ou le jaune, l’automne pour le bleu ou le bleu et le rouge, l’hiver par le noir ou le pourpre brun.
Quotation
Wit en Zwart werden onder de Koleuren niet gerekend, maar alleen vermogende genoemd, om die reden, dat de andere, zonder hulp van deze, niet konnen werken. Deze genoemde Koleuren hebben ook hunne zinbetekeningen en byzondere eigenschappen. In 't algemeen word het Wit voor het licht, en 't Zwart voor de duisternis gehouden:
Het Geel, voor luister en glorie.
Het Rood, voor geweld, of liefde.
Het Blaauw, voor de Goddelykheid.
Het Purper, voor gezag en oppermagt.
Het Paars, voor onderdaanigneid: en
Het Groen, voor dienstbaarheid.
[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 323:] Le noir & le blanc ne sont pas comptés parmi les couleurs, & on ne les considère que comme des moyens de mettre les autres utilement en œuvre. Toutes ces couleurs ont leurs qualités & leurs significations particulières […] c’est ainsi, par exemple, que le noir est pris pour les ténèbres ou l’obscurité ; le blanc pour la clarté ou la lumière : le jaune pour la splendeur & la gloire le rouge pour la violence ou l’amour le bleu pour la piété ou l’essence divine le pourpre pour la puissance suprême le violet pour la soumission ou l’obéissance. le verd pour la servitude
Quotation
IN de voorige Hoofdstukken de Bloemen in 't algemeen verhandeld hebbende, zullen wy nu tot de schikking in Bouquets en Festons overgaan. De Bouquets zal ik opstellen ieder met byzondere zinbetekenende koleuren […] Het eerste Bouquet, zynde de voornaamste bloem een Zonnebloem, Africaan, geele Lely, of Animoon &c. dien ik noem oppermacht of eeuwigheid. Het twede rood, als Peoonen, Papavers, Stokroozen &c. vermogen of macht. Het derde, purpere bloemen, Stokroozen, Papavers, Tulpen, &c. edelheid. Het vierde violet, als Fritillaria &c. onstandvastigheid. Het vyfde blaauw, Irias, Convolvulus &c. standvastigheid. Het zesde wit, Lely, Geldersche Roos &c. zuiverheid.
[D'après DE LAIRESSE 1787, vol. 2, p. 598-599:] APRES avoir traité des fleurs en général, je vais faire quelques observations sur la manière de les grouper & de les disposer en festons & en bouquets. Je composerai chaque groupe d’une couleur emblématique particulière, […] Le premier groupe, ou le jaune, qui a pour principale fleur un tournesol, est composé de soucis, d’anémones, d’œillets d’Inde, &c. ; je m’en sers comme une allégorie du souverain pouvoir, ou de l’Eternité. Le second groupe, rouge, composé de pivoines, de pavots, de roses, &c., signifie puissance ou force. Le troisième groupe, pourpre, composé de roses de Gueldre, de pavots, de tulipes, &c., signifie noblesse. Le quatrième groupe, violet, composé de méliantes, de frittilaires, &c. signifie inconstance. Le cinquième groupe, bleu, composé d’Iris, de de campanelles, &c, signifie constance. Le sixième groupe, blanc, composé de lis, roses blanches, &c., signifie pureté. […]
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Voor al diend wel waargenomen te worden, dat de blaauwachtigheid, die men teêrigheid noemd, in het doodverwen noch opschilderen, niet werd getemperd noch aangelegd, maar in de voltoying met het laatste hoogzel daar in geschommeld […]
[D'après DE LAIRESSE 1787, p.102:] Il est sur-tout essentiel d’observer que la teinte bleuâtre, qui produit la morbidesse, ne se donne point dans le couler, ni dans l’exécution même, mais en faisant les réhauts: en les fondant dans le vernis encore humide […]
Quotation
Dat het azuur-blaauw der lucht geen koleur is, kan men klaarlyk bemerken aan de voorwerpen op het vlakke veld, wanneer ze van de wolken noch de zon niet bescheenen zyn, dat ze niet in 't minste daar van gekoloreerd konnen werden; uit oorzaak dat de blaauwheid der lucht niet anders is als een ver afgelegene distantie of hoogte, waar uit dezelve voortkomt: zynde by gevolg niet machtig om deze koleur aan de voorwerpen mede te deelen, als daar toe geen ligchaam hebbende, gelyk het eene voorwerp tegen het ander doet.
[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 392:] Il est facile de se convaincre que l’azur du ciel n’est pas une couleur véritable, en considérant les objets exposés en pleine campagne, lorsqu’ils ne sont pas éclaires par le soleil, soit directement ou au travers des nuages, & qu’ils n’en sont par conséquent pas colorés. Car cette teinte bleuâtre ne doit être attribuée qu’à l’interposition des corpuscules qui se trouvent entre les objets & l’œil, qui ne peuvent pas communiquer leur couleur par reflet aux objets, ainsi qu’un corps le fait à l’autre.
Quotation
Men heeft oock doorgaens gemerckt dat die Natien welcke geen ghemeene ommeganck met andere Volcken en hebben willen houden, noch hare wetenschappen aen de Werelt bekent maken, oock veele konsten hebben moeten derven, daer in sy andersins lichtelijck hadden konnen uytmunten. Dese mis-slach is oock t’allen tijden onder de Sinesen oorsaeck geweest datse tot op desen dag, de voornaemste gronden van de Teycken en Schilder-Konst niet en verstaen: niet tegen-staende sy in ’t gemeyn een seer groote lust ende genegenheyt daer toe hebben, gelijck die oock sterck onder hen geoeffent wert, maer en konnen (hoe gaeuwe Geesten sy zijn) teghen die van Europa niet op; d’oorsaeck daer van is eensdeels, om datse haer niet en verstaen op de schaduwen en daghen, noch oock en hebbense geen kennis, om uyt de simpele verwen allerhande levendige Coloriten te temperen, waerom hare Schilderyen seer bleeck, plat ende doots komen te vertoonen, niet teghenstaende by haer de schoonste Verwen van de Wereldt gevonden worden.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] It has also been noted that those Nations which do not have or aspire to a regular interaction with other Peoples, nor make their sciences known to the World, will also have missed out on many arts, in which they would otherwise have excelled. This flaw has always been the cause amongst the Chinese why – up to this day – they do not understand the main principles of the Art of Drawing and Painting: while they commonly have a great desire and affection for it, as it was well-practiced amongst them, but they cannot compete with Europe (no matter how bright Minds they are); the reason for this is on the one hand, because they do not understand it in relation to the shadows and lights, nor do they possess the knowledge to blend all sorts of lively colorations from simple colors, which makes their Paintings appear very pale, flat and lifeless, even though the most beautiful colors of the World are found with them.
Quotation
De tinten die men in het naakt, vind, zyn maar driederly; namentlyk, het licht, de, Mezze of tweede tint, en de vlakke schaduwe; de bloozendheid uitgezonderd, werd mede in drie deelen onderscheiden.
[D'après DE LAIRESSE 1787, p.102:] On ne trouve dans le nud que trois sortes de teintes; savoir, les clairs, les demi-teintes, & les ombres. La teinte sanguine du corps se divise de même en trois espèces […]
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Now the Painter expresseth two things with his colour : First the colour of the thing, whether it be artificial or natural, which he doth with the like colour, as the colour of a blew garment with artificial blew, or the green colour of a Tree with the like green : Secondly he expresseth the light of the Sun, or any other bright Body apt to lighten or manifest the colours, and because colour cannot be seen without light, being nothing else (as the Philosophers teach) but the extream Superficies of a dark untransparent Body lightned, I hold it expedient for him that will prove exquisite in the use thereof, to be most diligent in searching out the effects of light, when it enlightneth colour, which who so doth seriously consider, shall express all those effects with an admirable Grace ; […].
Now when the Painter would imitate this blew thus lightned, he shall take his artificial blew colour, counterfeiting therewith the blew of the garment, but when he would express the light, wherewith the blew seems clearer, he must mix so much white with his blew, as he findeth light in that part of the garment, where the light striketh with greater force, considering afterwards the other part of the garment, where there is not so much light, and shall mingle less white with his blew proportionably, and so shall he proceed with the like discretion in all the other parts : and where the light falleth not so vehemently, but only by reflexion there he shall mix so much shadow with his blew, as shall seem sufficient to represent that light, loosing it self as it were by degrees, provided alwayes, that where the light is less darkned, there he place his shadow,
In which judicious expressing of the effects of light together with the colours, Raphael Urbine, Leonard Vincent, Antonius de Coreggio and Titian were most admirable, handling them with so great discretion and judgement, that their Pictures seemed rather natural, then artificial ; the reason whereof the vulgar Eye cannot conceive, notwithstanding these excellent Masters expressed their chiefest art therein, considering with themselves that the light falling upon the flesh caused these and such like effects, in which kind Titan excelled the rest, who as well to shew his great Skill therein, as to merit commendation, used to cozen and deceive Mens Eyes, […].
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{Harte/ helle und hohe Farben/ müssen vermieden/ oder solang gebrochen werden/} Im übrigen ist diß meine gründliche Meinung/ wie sehr ihr auch mag widersprochen werden/ daß alle harte/ helle/ starke und hohe Farben ingesamt zu meiden und zu verwerfen seyen/ als eine Sache/ worinn die ganze Discordanz eines Gemähls bestehet: wann nicht deren hartkrellige Art gebrochen/ und gedämpfet/ oder mit Vernunft durch andere annehmliche und verträgliche temperirt wird. Dann diese frische ganze Farben/ wie von Kartenmahlern und Färbern/ auch wol von andern/ die in unserer Kunst etwas verstehen wollen/ gebraucht werden/ sind so wenig in einem vernünftigen Gemälde zu dulten/ als wenig gesund und angenehm ist/ das rohe Fleisch aus der Metzig ungekocht essen. {bis sie der Natur ähnlich kommen.} Diesem werden beyfallen alle so die Warheit lieben/ und erkennen/ daß etliche alte Teutsche/ {Nieder- und Holländer excelliren hierinn.} als Holbein/ Amberger/ Lucas von Leyden/ Sotte/ Cleef und andere/ uns mit diesem Liecht wol vorgegangen: welchen die Niederländer/ sonderlich zuletzt die Holländer/ lehrhaft gefolget/ und diese Kunst in den höchsten Grad erhoben/ wie man alle Farben mischen/ brechen/ und von ihrer crudezza reduciren möge/ bis daß in den Gemählen alles {In großen Werken/ mus die disminuirung beobachtet werden/} der Natur ähnlich kommen
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Die Farben haben allesamt von der Natur ihre eigene Art/ von welcher dieselbige/ vemittelst Kunstreicher Hand und Erfahrenheit/ müssen also gebrochen und vermischt werden/ daß sie tüchtig seyn/des Menschen Leib/auch die Haare und Gewanter/und alles anders/ was nur zu ersinnen ist/gar eigentlich und lebhafft auszubilden. Deswegen in einer grossen Historie iederzeit und absonderlich die fürnehmste Bilder voranzustellen/ mit den allerreichsten/ schönsten Farben (iedoch nach Stands gebühr.) zu bezieren und die hinweichende ie länger ie mehr mit gebrochenen Farben anzulegen/ und verschiessen zulassen. {Den Fürnehmsten die reichste Farben und folgens Ordnung halten:} Wordurch die Erhebung und Entweichung der Figuren von sich selbst/ nach gebührender Ordnung/ erfolgen werden.
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Rede bey Examinirung eines Kunst-Gemäldes, p. 26
Die Perspectiv ist diejenige welche alle durch die Invention componirte Cörper also placiret/ daß sie in ihrem Centro gravitatis nach behör an ihrem Ort stehen/ sie giebet ihnen allen ihre gebührende Grösse/ verändert die Geometrische Formen oder Gestalten aller Cörper in Optische Figuren/ lehret die Verkürtzungen in denen Gliedern der Gebährden wohl in acht zu nehmen ; und wie die Farben zusampt dem Lichte/ nach ihrer Entfernung oder Herannahung/ gebrochen oder gantz gelassen müssen werden.
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Das 3. Capitel. Von Farben.
Etliche Theile in der Bildniß oder Historie, so zu entwerffen ist, müssen verdunckelt, oder nach Ordnung im Schatten kommen, weil sie entweder als ferne praesentiret werden, oder damit sie denen , so vorne anstehen, ein besseres und mehreres Ansehen erwerben, und solche erheben. Damit gewiß ist es; daß eine grosse Lieblichkeit und Gratia in Abwechslung und Brechung der Farben bestehet.
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Friend,
Wherein particularly lies the Art of Colouring ?
Traveller.
Beside the Mixture of Colours, such as may answer the Painter’s Aim, it lies in a certain Contention, as I may call it, between the Light and the Shades, which by the means of Colours, are brought to Unite with each other ; and so to give that Roundness to the Figures, which the Italians call Relievo, and for which we have no other Name : In this, if the Shadows are too strong, the Piece is harsh and hard, if too weak, and there be too much Light, ’tis flat. I, for my part, should like a Colouring rather something Brown, but clear, than a bright gay one : But particularly, I think, that those fine Coral Lips, and Cherry Cheeks, are to be Banished, as being far from Flesh and Blood.
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Expliquons maintenant ce que nous avons dit de Lomasse : Savoir que le Peintre doit étre menager [sic] du plus clair de ses couleurs, & de donner le brillant à propos : Ce qui est si important dans le Coloris, que Leon Baptiste Albert souhaitoit, que le Blanc fut d’un prix extraordinaire, comme les Perles : Afin que les Peintres fussent obligez de le bien melanger. Il faut remarquer pour comprendre ce mistere, que le plus clair des couleurs d’un Tableau ne dois pas étre le Blanc pur, mais le blanc rompu par quelqu’autre couleur, que nous pouvons alors considerer, comme le superlatif dans le Coloris de nôtre ouvrage. Ce brillant, par lequel on releve certains endroits, qui sont frapez de la plus vive lumiere.
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La couleur est ce qui rend les objets sensibles à la vuë. Il y en deux, la naturelle & l’artificielle. La couleur naturelle est celle qui nous rend visibles les objets de la nature.
L’artificielle est une matiere dont le peintre se sert pour imiter ces mêmes objets & représenter la nature dont il faut un peu outrer les clairs & les ombres, afin de remedier au brillant que les couleurs perdent étant employées, & à l’éloignement du tableau peint sur une superficie plate. C’est ce qu’on nomme en peinture exageration.
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IX. boek. Van de houding en smelting der koleuren in de Zolderstukken.
HOewel in het Hoofdstuk van de Goden, en der zelver eigenschappen, breedspraakelyk van de koleuren, welke hun eigen zyn, gehandeld zal worden, zo dient echter by deze gelegentheid noch iets voor af gezegt te werden; weshalven wy eens zullen aantoonen, hoe men de zelve moet plaatsen en behandelen, om een volkomene harmonie uit te maaken. Men moet zich hier door het brillant, of krachtig schoone glinstering der koleuren niet bekend maaken: gantsch niet. Ik oordeel, dat in deze gelegentheid niet beter voegt dan de smeltinge der koleuren, alzo het een aangenaamheid aan 't oog geeft: het ryst wel, en heeft iets ongemeens, ja bovenmenschelyks by zich.
[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 466:] Altho’ in the Chapter touching the Deities and their Qualities, we shall treat of the Colours proper to them, we must, on this Occasion, say something previous, and shew, how the Colours ought to be placed and handled, in order to create a perfect Harmony. You must not herein, by any means, be known by flaring, strong, and glittering Colours. I am of Opinion, that on this Occasion, nothing suits better than the Union of Colours ; because it is agreeable to the Eye, causes a fine Relief, and contains something uncommon, even supernatural.
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Diligently observe what Colours bare a Sympathy or Antipathy to each other, and order your mixtures on your Pallate accordingly, as Blew and Yellow make a Green but Blew and Vermilion produce a Nigre Colour.
In the disposal of Colours on a Picture, consider the whitest Colours are not always the Stronger, but as they are Luminous or agreeing with the Light, as Vermilion is stronger then Green brought up to the same Height : and Yellow Masticot is stronger then White Masticot and will be seen at a greater Distance.
Those Colours must be laid near to one another, that are proper of their own nature to help one another, and give a mutual help to rayse up their Briskness, as the Red doth to the Green, and the Yellow to the Blew, &c.
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In Carnations, we must avoid the Affectation of too many Clear Red Colours, which more resemble the Skin when Flead of, then the true Natural Skin.
Nor must we affect the diversity of Sparkling and Glowing Colours, as the Bright of Diaphanous Bodys, which represent reflections of the variety of Neighbouring Colours ; always remembring, that mans Skin how Beautiful soever, dwells in a delicate down-Colour.
We must observe in the Contrast, or the Opposition which Intervenes in the Union of Colours ; that by a sweet Interruption it may rayse up its Briskness, without it a fading Disagreeableness ensues.
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In great works we mnst lay the Colours on Full, that we may Empast and Incorporate them sweetly, and that will make them to hold Firm and be lasting.
[...].
Colours must be so laid together, that they may be all sweetly united under the Briskness of a principall one, that it may participate of the Light which is chief over all the rest in the Picture ; and that all the Colours be Connected together by an agreeable Union, and likewise so dispos’d as they may partake of each other, by the Communication of the Light and help of Reflection.
We must not only avoid all Garrish and Gaudy Colouring (the Effect of a poor Judgment) but likewise a Briskness in the Meaner Parts which may any way hurt the Eye of the Picture.
We must observe to lay the Colours very strong at first, because it is easy to weaken what we would put back ; but more difficult to give a strength, where it is weakly put in. [...] We must have regard to the scituation of Colours, where we must observe to put before the Picture, those which are Naturally the stronger and of the greatest Purity ; that by the Force of their Briskness, we may keep back the Force of them which are Compounded, and which must appear at a distance ; [...].
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41 Oock behoorden wy sonderlingh te wachten
In d’History, soo wy elders ontblooten,
Dat wy over hoop veel schaduwen brachten,
Sonder soo schielijck te laten met crachten
Ons herde bruyn teghen claer licht aenstooten,
maer wel teghen graeuwen, dan eenen grooten
Deel vlack licht sullen wy oock t’samen hoopen,
Doent oock alst bruyn in’t graeu verloren loopen. {Te maken voor oft in midden een vlacke lichtheyt, die wedersijts afwijckt van graeu nae bruyn.}
42 Langh’ heeft voortijts gheregneert een disorden
Onder Schilders, als dwalighe ghesinten,
Dat hun Historien van verre worden
Aenghesien oft Marbre waer, oft schaeck-borden, {Dingen die so hart teghen bruyn licht comen, by t’schaecbordt vergheleken.}
Bringhende swart op wit, soo Druckers printen: maer nu comen d’Italy Mezza tinten
In u soo halfverwighe soete graeuwen,
Die’t achter allencx bedommelt verflaeuwen.
[D'après NOLDUS 2008, p. 72:] 41 Dans une Histoire, nous devrons nous garder tout particulièrement comme nous l’expliquons ailleurs de trop rapprocher les ombres, sans pour autant laisser la couleur sombre non mélangée se heurter de façon abrupte à la lumière claire : les tons intermédiaires gris sont alors conseillés. Nous devons aussi introduire une grande zone lumineuse sur le seul premier plan en la faisant se perdre dans les demi-teintes comme la couleur sombre. {Qu’il faut faire au premier plan ou au milieu une zone lumineuse plate, qui des deux côtés s’obscurcit graduellement.} 42 Il y a eu autrefois, et pendant longtemps, une confusion parmi les peintres aux idées erronées : leurs Histoires, vues de loin, ressemblent à du marbre ou à des échiquiers {Les œuvres dans lesquelles la lumière se heurte contre les parties sombres peuvent être comparées à un échiquier.} avec du noir sur du blanc, comme des feuilles imprimées. Mais à présent, les Mezzatintes arrivent d’Italie : de douces demi-teintes de couleurs mélangées, qui graduellement s’estompent vers le fond.
Bruyn is used here to describe the colour as well as the opposite of light, i.e. shadow. The citation is also placed under the term bruyn (shadow). [MO]
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28 Maer t’stondt al te plat soo cantich een dinghen, {De moderne oude dingen staen veel plat.}
Dus wilt u ter beste wijse toe strecken :
By ghelijck’nis, een Colomne bestringhen {Maniere van hooghen en diepen, Exempel een Colomne.}
Suldy, en haer dickt’ op dry deelen bringhen,
Van eender wijdde tusch de buyte trecken
Twee punten, en op t’eerste punt verwecken
Suldy u claer hooghsel, en op het tweedde
V bruynste diepsel, op zijn rechte breedde.
29 Laet tusschen beyden uwen grondt verliesen, {Van grondt, oft mezza tinta.}
maer t’hooghsels omtreck in diepsel by maten,
Den anderen mach een weerschijn verkiesen.
Nu aengaende t’verwen, laet niet vervriesen
V blos, noch soo cout oft purperich laten:
Want sulck een lacke wittigh’ incarnaten,
Carnaty en can niet lijfverwigh bloeyen,
maer vermillioen doet al vleeschigher gloeyen. {Van’t gloeyen der carnatie.}
[D'après NOLDUS 2008, p.] 28 cette peinture, si anguleuse, était souvent très plate. {Les œuvres de nos prédécesseurs modernes sont souvent plates. Manière de réaliser les sombres et les clairs.} Aspirez donc à la meilleure façon de procéder : par exemple, déterminez la largeur d’une Colonne, et divisez-la en trois parties. {Exemple d’une colonne.} Mettez deux points, chacun à égale distance des bords ; sur la verticale du premier, il faut mettre un rehaut clair et sur celle du second, une ombre sombre, d’une largeur bien estimée. 29 Faites que la couleur de fond, entre ces deux verticales colorées, se fonde avec ses voisines ; {De la couleur de fond, ou mezzatinte.} qu’à côté du bord situé près du rehaut, elle prenne la couleur de la zone la plus foncée, tandis qu’à côté du bord situé près de la couleur la plus foncée, il faut placer un reflet clair. Maintenant, en ce qui concerne les couleurs, ne faites pas geler les joues roses, et ne leur donnez pas un air refroidi, c’est-à-dire empourpré, car le carmin composé de laque et de blance ne peut pas donner une rougeur ressemblant à celle de la chair ; en revanche, le vermillon donne une vraie incandescence d’incarnat. {De la brillance de l’incarnat.}
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[...] ik wil datmen deeze verwen [ndr : witt en mastekott] alleen met d' alderklaerste lichten vergelijke, en haer dus met zijn gedachten in den eersten graet stelle. In den tweeden graedt stellen wy, als half verlicht, de schampingen, en vergelijken die met onze mezetinte, of half-verwen op de bruinte van ookers. In den derden graet stellen wy, als maer een vierdepart verlicht de gemeene reflexien of wederglansen, deurschijningen, en al wat in de schaduwe eenige kennelijkheyt verooorzaekt; en vergelijken die tegens bruin root. De rechte schaduwen, die echter noch eenich scheemerlicht deelachtich zijn, als misschien een achtste deel, stellen wy in den vierden graet: en vergelijken die met omber. Maer de holle dieptens, die van alle licht of wederglans berooft zijn, stellen wy in den vijfden en laetsten graedt, en vergelijken die met onze zwarten, en alderdiepste verwen.
[BLANC J, 2006, p. 408] [...] Je souhaite seulement que l'on compare ces couleurs [ndr: le blanc et le massicot] avec les lumières les plus claires et qu'on les place ainsi, par la pensée, au premier degré. Au deuxième, nous plaçons tout ce qui est pour ainsi dire à moitié éclairé, les lumières rasantes, et nous les comparons à nos "mezzotintes" dans la teinte des ocres. Au troisième degré, nous plaçons ce qui semble n'être qu'éclairé au quart, comme les réflexions ou les reflets ordinaires, les objets translucides et tout ce qui cause dans l'ombre quelque distinction, et nous les comparons au brun-rouge. Au quatrième degré, nous plaçons les vraies ombres qui contiennent cependant quelque trouble lumière, qui semblerait en représenter un huitième, et nous comparons cela à l'ombre. Mais au cinquième et dernier degré, nous plaçons les trous profonds, privés de toute lumière ou de tout reflet, en les comparants à nos noirs et à nos couleurs les plus sombres.
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40 Om den aerdt der Consten houden te vriende,
Makende Beeldt oft troeng’ alst mach ghevallen,
Soo sullen wy maken, datmen is siende
Een ander daer achter, jae al en diende {Oock op den Beelden te letten, die achter den principael voorbeelden staen, hoe sy op den gront staen oft sitten, oock achter een voortronie te maken een ander die bruyn comt, om d’ander doen voort comen.}
Oft en behoefde daer schier niet met allen,
Want dan sal moghen (als in doncker stallen)
Den beschaduwden achterstant te wijcken,
En ons voorbeeldt uyt te comen ghelijcken.
[D'après NOLDUS 2008, p. 72:] 40 Pour rester en harmonie avec la nature des Arts nous devons, en représentant une Figure ou visage, selon les circonstances, faire en sorte que soit visible une autre Figure au fond, oui, même dans le cas {Qu’il faut faire attention aux Figures qui se trouvent derrière les figures principales de devant, si elles sont debout ou assises. Et que derrière un visage du premier plan, il faut en disposer un autre, plus foncé, pour que celui-ci serve de repoussoir au premier.} où une autre présence n’est pas indispensable car alors, on obtiendra que (par exemple dans une sombre écurie) la Figure ombrée du fond semble s’enfoncer tandis que notre figure de devant ressortira.
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Dit is een wonderlick behulp onser ooghen; Ons ooghe schept eenen sonderlinghen lust in d’allerglinsterighste Coleuren, seght Maximus Tyrius {Dissert. xxxv.}, nochtans sal ons dit vermaeck een seer kleyn verghenoeghen toebrenghen, ’t en sy saecke dat men het aenghenaeme schijnsel van sulcken heldere verwe door een naebuyrige bruynte een weynigh soeckt te helpen.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] This is an amazing function of our eyes; Our eye takes a remarkable pleasure in the most twinkling colours, says Maximus Tyrius {…}, nevertheless this entertainment will only give us little joy, unless one attempts to help the pleasing glow of such bright paint a little by [NDR: placing] a brown nearby.
In the English edition, this term is described as 'brown colour'. [MO]
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C'est que les Philosophes définissent le Blanc, une couleur qui dissipe la veuë & qui la sépare; & le Noir, une couleur qui ramasse la veuë & qui la fixe. Si le Noir fixe la veuë, reprit Philarque, ne soyez donc pas étonné que Rubens s'en soit servy dans les endroits qu'il a voulu rendre plus sensibles & plus proches des yeux : & si les objets qu'il a peints conservent une si grande rondeur. Et pour le blanc, repartit Leonidas, qui n'est pas en parfaite amitié avec la veuë, & qui s'en éloigne, pourquoy l'employe-t'on souvent dans les objets qui sont fur le devant du Tableau ? Pour deux raisons, repartit Philarque, l'une parce qu'il rend le noir encore plus sensible par son opposition, & l'autre parce que le blanc est nécessaire pour donner l'idée de quantité d'objets que l'on a souvent occasion de representer sur le devant comme seroit du linge, un cheval blanc, & semblables autres choses dont cette couleur est le corps, ou dont elle fait une grande partie. Mais quand on l'employe ainsi fur les premières lignes du tableau, on observe de raccompagner de couleurs brunes qui le retiennent, ou bien on le place entre deux corps bruns qui renferment comme mal-gré luy, & qui l'empeschent d'entrer dans le tableau, & de se joindre aux objets les plus esloignez. C'est pour cela que Rubens ayant fait ses Déesses claires sur un fond brun, les a accompagnées de draperies beaucoup plus brunes que le fond.
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Are. je passe au coloris, nous pouvons juger combien il est important, par les exemples que nous en ont donné suffisament les peintres qui tromperent les oyseaux et les chevaux.
[…]
Are. Cela montre la grande attention qu’avoient les anciens à bien colorer, afinque leurs ouvrages imitassent le vrai. Il est certain que le coloris est de si grande importance, & a tant de force, que quand le peintre imite bien les teintes, le tendre des chairs, & la propriété de chaque chose, telle qu’elle soit, il fait paroitre ses peintures animeés, & telles qu’il ne leur manque autre que la respiration. La partie principale du coloris est le contraste que fait la lumiere avec l’ombre, au quel on trouve un milieu, qui unit un contraire à l’autre, & fait paroitre rondes les figures, & selon le besoin plus ou moins eloignées ; car le peintre doit prendre garde, en les plaçant, qu’elles ne fassent de la confusion. En quoi il est aussi tres necessaire d’avoir une grande connoissance de la perspective, pour la diminution des objets, qui s’eloignent, ou qu’on feint eloignées [sic] : mais il faut toujours avoir l’œil attentif sur tout au coloris, & au tendre des chairs, parceque plusieurs en font de maniere qu’elles paroissent de porfire, tant en couleur, qu’en dureté : & les ombres si rudes, que le plus souvent elles degenerent en pur noir : d’autres les font trop blanches, & les autres trop rouges. Pour moi je desirerois une couleur plûtot brune, qu’excessivement blanche ; & je bannirois de mes tableaux pour l’ordinaire, ces joües vermeilles, avec ces levres de coral, parceque de tels visages semblent des masques. Nous trouvons qu’Apelles emploioit frequemment le brun ; d’ou Properce pour corriger sa maitresse Cinthie, qui se fardoit, dit qu’il souhaitoit qu’elle montrat une simplicité, & pureté de couleur telle qu’on en voit dans les tableaux d’Apelles. Il est vrai qu’on doit varier ces teintes, & avoir aussi egard aux sexes, aux ages, & aux conditions. […]
Or il faut que le melange des couleurs soit temperé, & melangé de maniere, qu’il represente le naturel, & qu’il ne reste rien qui blesse la vûe, telles que sont les lignes des contours qu’on doit eviter, parceque la nature ne les marque point, non plus que le noir dans les ombres dont je viens de parler. Ces lumieres, & ces ombres placées avec jugement, & avec art arrondissent les figures, & leur donnent le relief qu’on recherche ; car sans ce relief, les figures, comme vous avez fort bien dit, paroissent peintes, parcequ’elles ont la superficie platte. Celui qui a donc cette qualité, en possede une des plus importantes. [...]
Quotation
Neanmoins les differentes dispositions du Blanc & du Noir, en rendent aussi les effets differents ; car souvent le Blanc fait fuïr le Noir, & le Noir fait approcher le Blanc, comme aux Reflets des globes que l’on veut arrondir, ou autres Figures, où il y a toûjours des parties Fuyantes qui trompent la veuë par l’artifice de l’Art, & sous le blanc sont icy comprises toutes les couleurs legeres, comme sous le noir toutes les couleurs pesantes.
L’Outremer est donc une couleur douce & legere.
L’Occre ne l’est pas tant.
Le Massicot est fort leger, & le Vert de Montagne.
Le Vermillon & le Carmin approchent.
L’Orpin & la Gomme-Gutte un peu moins.
La Laque tient un certain milieu plus doux que rude.
Le Stil de Grain est une Couleur indifferente, qui prend aisément la qualité des autres ; ainsi vous la rendrez terrestre en la meslant avec les couleurs qui le sont, & au contraire des plus fuyantes, en la joignant avec le blanc ou le bleu.
Le Brun-rouge, la Terre d’ombre, les Verts bruns & le Bistre, sont les plus pesantes & les plus terrestres après le Noir.
Quotation
Daer nae, ghelijck alle d’andere Konstenaers eenighe bysondere ghedeelten haerer Beelden, om deselvighe beter te doen afsteken, met licht verwen verhooghen en door een naebuyrighe bruynigheyd verdiepen, soo heeft hy [NDR: Pausias] den gheheelen Osse swart ghemaeckt, het wesen sijner schaduwe maer alleen uyt de kracht der gheweldigher verdiepinghe uytwerckende, en door een sonderlinghe verkortens Konst meteenen oock te weghe brenghende datmen sijne platte Schilderije voor een verheven de half rond beeld soude hebben aenghesien, en dat eenighe dinge daer in afbreukigh en puttigh stonden, die nochtans gheheel ende effen waeren, Plin. XXXV.II.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Afterwards, like all the other Artists heighten some specific parts of their Images with light colours and deepen them by means of a adjacent brownness to make them stand out better, as such he [NDR: Pausias] has made the whole Ox black, only expressing the nature of its shadow from the power of the marvelous depth, and by a remarkable Art of foreshortening simultaneously achieving that one would take his flat Painting for an elevated semi-round statue, and that some things stood damaged and pitted in it, that were nevertheless whole and smooth, Plin. (…)
In the English edition, this term is described as 'some mixture of black'. [MO]
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Der dritte Discours von der Mahlerey. Das II. Capitel, p. 66-67
[Worauf in allen Gemählden insgemein zu sehen ist/ um davon judicieren zu können]
4. Kommet bey Gemählden vor die COLORIT, das ist die Farben wohl zu betrachten. Es sind vornemlich zweyerley Haupt-Arten zu coloriren, entweder mit einerley Farbe durch und durch/ welche Art man â Camayeux Claro scuro, oder Grau in Grau nennet/ ob schon die Farbe grün/ gelb/ roth oder sonst immermehr seyn mag ; oder mit vielerley Farben recht nach der Natur ; wobey darauf zu sehen/ ob die Farben so gebrochen sind/ daß sie das Auge als natürlich betriegen ; hernach ob die Farben sich gelinde von einander absondern/ ob solche Farben zusammen gestellet sind/ die einander in ihrem Glantz helffen/ als Roth und Grün/ Gelb und Blau und so weiter. Man muß sich auch bey den berühmtesten Wercken die Art der Colorit wohl imprimiren, weil darinnen die Meister sehr von einander unterschieden sind/ und dahero eben dadurch offtmahls können in den Gemählden erkannt werden.
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[...] Ce fut vers le commencement du seizième siécle on imagina en Italie & en Allemagne l’art d’imiter en estampes les desseins lavés, & l’espece de peinture à une seule couleur, que les Italiens appellent Chiaro-Scuro, & que nous connoissons sous le nom de Camayeux : avec le secours de cette invention on exprima le passage des ombres aux lumieres, & les différentes teintes du Lavis. Cela pourroit faire croire que feu M. le Blond, Anglois, Auteur de l’Impression qui imite la Peinture, dont nous avons parlé à la fin de la troisiéme Partie de cet Ouvrage, n’a fait que perfectionner cet Art en l’étendant à la Peinture en différentes couleurs, puisque sa méthode a pour objet d’imiter le coloris des tableaux, & les différentes teintes que le Peintre forme sur sa palette. Celui qui fit cette découverte en Italie se nomme Hugo da Carpi ; on voit de lui de fort belles choses en ce genre, qu’il a exécutées d’après les desseins de Raphaël, & du Parmesan. François Perrier, Peintre originaire de Franche-Comté, connu par quantité de beaux ouvrages, & surtout par le recueil des Statues antiques qu’il a gravées à Rome d’après les originaux : donna aussi au Public, il y a environ cent ans des Estampes tirées sur du papier gris un peu brun, dont les contours & hachûres étoient imprimées de noir, & les rehauts de blancs, le tout en forme de Camayeux, ce qui parût, au rapport de M. Bosse, non-seulement nouveau, mais encore si beau qu’il en rechercha l’invention, & voici la maniere qu’il enseigne. [...]
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Neanmoins les differentes dispositions du Blanc & du Noir, en rendent aussi les effets differents ; car souvent le Blanc fait fuïr le Noir, & le Noir fait approcher le Blanc, comme aux Reflets des globes que l’on veut arrondir, ou autres Figures, où il y a toûjours des parties Fuyantes qui trompent la veuë par l’artifice de l’Art, & sous le blanc sont icy comprises toutes les couleurs legeres, comme sous le noir toutes les couleurs pesantes.
L’Outremer est donc une couleur douce & legere.
L’Occre ne l’est pas tant.
Le Massicot est fort leger, & le Vert de Montagne.
Le Vermillon & le Carmin approchent.
L’Orpin & la Gomme-Gutte un peu moins.
La Laque tient un certain milieu plus doux que rude.
Le Stil de Grain est une Couleur indifferente, qui prend aisément la qualité des autres ; ainsi vous la rendrez terrestre en la meslant avec les couleurs qui le sont, & au contraire des plus fuyantes, en la joignant avec le blanc ou le bleu.
Le Brun-rouge, la Terre d’ombre, les Verts bruns & le Bistre, sont les plus pesantes & les plus terrestres après le Noir.
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De la carnation des testes
La couleur des corps laquelle se trouvera estre en plus grande quantité se conserve advantage en une longue distance : cette proposition nous monstre en effet qu’en une distance assez mediocre, le visage devient obscur, d’autant que la plus grande partie du visage est occupée par des ombres, & il y a peu de lumiere en comparaison ; c’est pourquoy elle disparoist incontinent en peu de distance, & les rehauts ou jours vifs y sont en tres-petite quantité ; de là vient que les parties les plus obscures dominant par-dessus les autres, le visage se ternist tout aussi tost & se montre obscur, & il paroistra encore d’autant plus sombre qu’à son opposite, devant ou derriere il y a aura plus de blanc.
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382. [Que vos Couleurs soient vives, sans pourtant donner, comme on dit, dans la farine.] Donner dans la farine c’est une façon de parler parmy les Peintres, qui exprime parfaitement ce qu’elle veut dire, qui n’est autre chose que de peindre avec Couleurs claires & fades tout ensemble, lesquelles ne donnent non plus de vie aux Figures, que si effectivement elles estoient frottées de farine. Ceux qui font leurs Carnations fort blanches & leurs Ombres grises ou verdastres, tombent dans cette inconvenient. Les Couleurs rousses dans les Ombres des chairs les plus delicates, contribuent merveilleusement à les rendre vives, brillantes & naturelles : mais il en faut user avec la mesme prudence dont le Titien, Paul Ver. Rubens & Vandeik se sont servis.
Pour conserver les Couleurs fraisches, il faut peindre en mettant toûjours des Couleurs, & non pas en frottant apres les avoir couchées sur la toile ; & s’il se pouvoit mesme faire qu’on les mist justement dans leurs places, & que l’on n’y touchast point quand on les y a une fois placées, il seroit encore mieux ; parce que la fraischeur des Couleurs se ternit & se perd à force de les tourmenter en peignant.
Tous ceux qui ont bien colorié, avoient encore une autre Maxime pour maintenir les Couleurs fraisches, vives & fleuries ; c'estoit de se servir de Fonds blancs, sur lesquels ils peignoient, & souvent mesme au premier coup, sans rien retoucher, & sans y employer de nouvelles Couleurs. Rubens s'en servoit toûjours ; & j'ay veu des Tableaux de la main de ce grand Homme faits au premier coup, qui avoient une vivacité merveilleuse. La raison que ces excellens Coloristes avoient de se servir de ces sortes de Fonds, est que le Blanc conserve toûjours un éclat sous le transparant des Couleurs, lesquelles empeschent que l'air n'altere la blancheur du Fonds, de méme que cette blancheur repare le dommage qu'elles reçoivent de l'air ; de maniere que le Fonds & les Couleurs se prestent un mutuel secours, & se conservent l'un l'autre. C'est par cette raison que les Couleurs glacées ont une vivacité qui ne peut jamais estre imitée par les Couleurs les plus vives & les plus brillantes, dont à la maniere ordinaire & commune on couche simplement les differentes teintes, chacune dans leur place les unes apres les autres : tant il est vray que le Blanc avec les autres Couleurs fieres, dont on peint d'abord ce que l'on veut glacer, en sont comme la vie & l'éclat. Les Anciens ont asseurement trouvé que les Fonds blancs estoient beaucoup meilleurs que les autres : puisque nonobstant l'incommodité que leurs yeux recevoient de cette Couleur, ils ne laissoient pas de s'en servir, […] Je ne sçay d'où vient que l'on ne s'en sert pas aujourd'huy, si ce n'est qu'il y a peu de Peintres curieux de bien colorier, ou que l'ébauche commencée sur le Blanc ne se montre pas assez viste, & qu'il faut avoir une patience plus que Françoise, pour attendre qu'elle soit achevée, & que le Fond qui ternit par sa Blancheur l'éclat des autres Couleurs, soit entierement couvert, pour faire paroistre agreablement tout l'Ouvrage.
Quotation
LXXIX.
Mais le plus important est d’adoucir son Ouvrage, de mesler ses teintes les unes dans les autres, aussi bien que la barbe & les cheveux, qui sont sur le front avec les autres Cheveux, & la Carnation, prenant garde sur tout de ne pas faire sec, & dur, & que les Traits & Contours des Carnations ne soient pas coupez.
Il faut aussi s’accoûtumer à ne mettre du Blanc dans vos Couleurs qu’à proportion que vous faites Clair ou Brun ; car il faut que la Couleur dont on travaille la seconde fois, soit toûjours un peu plus forte que la premiere, à moins que ce ne soit pour adoucir.
LXXX.
Les differens Coloris se peuvent aisément faire en mettant plus ou moins de Rouge, ou de Bleu, ou de Jaune, ou de Bistre, soit pour l’Ebauche, soit pour finir : Celuy des Femmes doit estre bleüâtre ; celuy des Enfans un peu Rouge, l’un & l’autre frais & Fleury, & celuy des Hommes plus Jaune, particulierement lors qu’ils sont vieux.
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Je passe presentement au Tableau de la Circoncision, qui est à l'avant Chœur des Peres Chartreux, de la main d'un Peintre qui sapelloit Guide François : C'est un des meilleurs ouvrages qu'il ait fait à Toulouse. On y voit la Sainte Vierge, tenant son enfant entre ses mains, dans un linge, & un Vieillard qui tend les bras pour le recevoir : Une vieille est à côté à genoux, ayant les mains jointes. On voit de l'autre côté de la Vierge, une jeune fame qui porte deux Colombes dans un panier : Saint Joseph est auprés de cette fame, & il y a deux Acolites tenant des Cierges, l'un à la droite du Vieillard, & l'autre un peu derriere lui.
Les Carnations de ces figures sont naturelles & bien variées, le Coloris en est plûtôt vague que fort : Les Draperies sont de couleurs douces, à la réserve de celles de la Vierge, où elles sont rouge & bleuë, ce qui la fait particulièrement distinguer dans ce Tableau, sans causer aucune aigreur. La Perspective Aërienne, ou la diminution des teintes y est merveilleusement observée : Les figures qui sont derrière les premières, sont afoiblies doucement, & cela mérite beaucoup d'atention de la part des jeunes Peintres. Cette Histoire a pour fonds les murailles d'un Temple, d'une couleur grisatre, mais qui sert admirablement à l'union des couleurs : car les figures reculées, ont quelque chose de cette teinte. Cela sapelle donc bien peint, bien entendu assez frais & assez vague.
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Rentrons encore pour un moment, dans la Chapelle des Peniens Noirs, pour y considérer deux Tableaux de Simon Voüet, dans lesquels nous trouverons de beaux exemples du Coloris frais, riant & vague. Le premier est l'Invention de la Croix du Sauveur, où l'on voit sur la seconde ligne & vers le milieu du Tableau, une fame qui a repris la vie sur la Croix, & qui est à demy envélopée dans son Suaire. Un autre fame qui est à genoux auprès d'elle, leve les yeux & la main vers le Ciel. Non-loin de là, est la Reine Hélène, qui âcourt avec sa suite pour voir ce Miracle : Il y a un Evéque en Rôchet-&-Camail, qui donne sa Benediction à cette femme ressuscitée : Et tout-cela est dans le grand jour. A une des âiles du Tableau & sur la première ligne, il y a un Soldat qui se voit de côté, il tand la main en signe d'admiration, en tournant la Téte pour parler à une figure qui est à ses piez. Ce Soldat est habillé d'un justaucorps à l'antique, & d'une Draperie de rouge brun. Un peu plus avant entre la premiere & seconde ligne, il y a un Pionnier qui tient un Pic à la main, & qui a un genou à terre. Les Carnations du Soldat sont rougeatres dans la demi teinte, où éclairées d'un jour de réflexion, & touchées du brillant en quelques endroits, & les ombres y sont fortes à proportion. Comme ces carnations & les autres couleurs de la première ligne, sont pesantes, cela fait avancer merveilleusement le groupe où est ce Soldat, & fuir la seconde ligne. A l'autre âile du Tableau, il y a une fame avec son enfant, elle est assise sur le lit qui a servi à porter cet autre fame ressuscitée : On y voit aussi quelque figure qui a les Carnations un peu rouges, comme le petit enfant, mais celles de la fame sont belles & fort naturelles, ce groupe est colorié d'un ton moyen, entre la première & seconde ligne.
L'autre represente l'Histoire du Serpent d'Airain : On y voit sur le devant à un'âile du Tableau, un grand groupe de gens, ataqués par des Serpens auprés d'une Tente, & une fame qui leur fait signe de tourner les yeux vers le Serpent d'Airain, pour être délivrez. Remarquez que toutes ces figures de la premiere ligne, sont de couleurs pesantes, rompeuës dans la demy teinte, & éclairées du jour de réflexion : Les Carnations en sont assez variées, mais la plûpart sont rougeatres, où de chirs mortes, dont les ombres sont brunes & pesantes. La seconde ligne est à l'autre âile du Tableau, où il y a huit ou dix figures, qui regardent le Serpent d'Airain, & Moïse au milieu du groupe, qui le leur fait remarquer avec sa Baguette. Ce groupe où est Moise, est dans le plus grand jour principal, & a ses ombres douces à proportion. [...]
Pour moy si j'avois à faire un chois d'un Coloris, je tacherois de me conformer à cette maniere, principalement pour les grandes Ordonnances.
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Ceux qui peignent avec jugement, couchent les couleurs à petits coups, & sans precipitation : Ils le metent plus épaisses, couvrent & recouvrent plusieurs fois leurs carnations ce que le Peintres apellent bien empâter, d’où vient le Morbido & Pastoso que les Italiens demandent tant dans la Peinture : Et quand ils hachent, le dessous est sec ou presque sec.
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Pour les chairs apellées carnations : On fait les contours avec un filet de Carmin, comme à l’huile, on le fait avec de la Laque : on couche ensuite les clairs & les ombres. Si c’est pour des femmes ou des enfans ou autres chairs tendres, on couche une teinte faite de blanc, & d’un peu de ce bleu dont j’ay dit la composition ailleurs. Si c’est une Carnation d’homme, on met un peu de vermillon au lieu du blanc, & si c’est un vieux, un peu d’ocre.
Pour les ombres on fait une teinte de vermillon, de carmin & du blanc […]
Après avoir couché les clairs et les ombres, on fait des teintes bleües avec de l’Outremer & beaucoup de blanc sur les parties qui suivent, sur les Temples au dessus & au coin des yeux, aux deux côtés de la bouche […]
Pour finir & bien unir toutes ces teintes on se sert de ce verd […]
Je finirai ces instructions, en ajoûtant deux choses tres-importantes pour juger du coloris & pour faire de belles Carnations en tout genre de peinture. La premiere est que les contours ne soient nullement tranchés : Mais que les chairs süivent si bien dans les extremitez, qu’il paroisse quelque choses de plus qu’on ne voit : Ce que les Italiens appellent Dolce & Sfumato. La seconde est que les chairs soient naturelles avec les reflexions qu’elles font les unes sur les autres ; Car ces reflexions leur donnent quelque transparence, de la tendresse é du relief, & ce que les Italiens apelent Morbidessa […]
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Le Public pense à peu près de même des Tableaux du sieur Nattoire dont les Carnations sont encore plus foibles & dans un petit goût de mode très-clair à la vérité, mais en même tems très-fade. C’est aujourd'hui la teinte générale de presque toutes nos productions dans les Lettres comme dans la Peinture, tout y est de la couleur des roses & en conserve la durée.
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Ces deux derniers [ndr : l’Ecole de l’Amour et Athalante et Méléagre] ainsi que les autres ouvrages de M. Hallé sont d’un assez bon goût de dessin, & exécutés avec hardisse ; mais ils affectent peu pour la grace & la couleur. Dans le premier Venus, l’Amour & Mercure se ressemblent & sont peints tous trois avec la même carnation : vous prendriez Athalante & Méléagre, dans l’autre, pour de véritables Ours qui se léchent.
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Chap. XIII, Of Drawing, Limning, and Painting: with the lives of the famous Italian Painters, p. 132
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After you have made the white of the Eyes, and proportion of the Nose, &c. lay your Carnation or Flesh colour over the Face, casting in here and there some shadowes, which work in with the flesh colour by degrees. Your flesh-colour is commonly compounded of white lead, lake, and vermilion ; but you may heighthen or deepen it at your pleasure.
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9 Purper by groen heeft oock geen quade graty, Dat het seer soet staet, geen strijdigh verwen by een te voeghen.}
Blaeuw en purper malcander oock wel groeten,
maer root staet niet al te wel by carnaty,
Want liever heeft het naeckte conversaty,
Met groen, blaeuw, oft purper, alst can ontmoeten,
Blaue by groen schikt wel, als men op ’t versoeten
Wil passen, dat laetmen wel mede spelen
Verscheyden roon by een, en gheel by ghelen.
10 Te weten ros gheel en groen gheel beneven
Malcanderen, oock purperen, als blaeuwe,
En roodachtigh’, oft anders onderweven
Met mengsels: maer Brueghel, wiens wercken leven, {Brueghel Exempel, onder veel graeuwen eenich schoon coleur te doen uytmunten.}
Die maeckte veel tijt al verscheyden graeuwe
Lakens, jae schier gheschaduwt sonder schaeuwe,
En onder al dat graeu seer cierlijck bloeyde
Een schoon asuer, oft root, dat vyerich gloeyde.
[D'après NOLDUS 2008, p. 165:] 9 Le pourpre, combiné avec le vert, n’est pas de mauvaise grâce. {Qu’il est très séant de combiner des couleurs qui ne sont pas contraires.} Le bleu et le pourpe se respectent aussi mutuellement ; Mais le rouge ne vas pas bien avec l’incarnat, car le nu préfère s’entretenir avec le vert, le bleu ou le pourpre, s’il les rencontre. Le bleu va bien avec le vert, si l’on est attentif aux transitions. On obtient un bon résultat par la juxtaposition de différents rouges ou de jaunes : 10 le jaune rosé et le jaune verdâtres l’un à coté de l’autre. Pour le pourpre, on combinera le mauve et le violet, ou encore d’autre mélanges. Mais Breughel, dont les œuvres sont pleines de vie, {Exemple de Breughel, qui, au sein des gris, fait ressortir une belle couleur et la met en valeur.} faisait souvent différentes sortes de Tissus gris presque ombrés, sans qu’il y ait réellement d’ombre. Et parmi ces couleurs sourdes, fleurissaient avec grâce, un bel azur ou un rouge brillant comme le feu.
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29 Laet tusschen beyden uwen grondt verliesen, {Van grondt, oft mezza tinta.}
maer t’hooghsels omtreck in diepsel by maten,
Den anderen mach een weerschijn verkiesen.
Nu aengaende t’verwen, laet niet vervriesen
V blos, noch soo cout oft purperich laten:
Want sulck een lacke wittigh’ incarnaten,
Carnaty en can niet lijfverwigh bloeyen,
maer vermillioen doet al vleeschigher gloeyen. {Van’t gloeyen der carnatie.}
30 Om wel doen gloeyen hebt u speculaty,
maeckt dat u diepsels over een wel commen
Allesins nae den eysch met u carnaty,
De welcke verscheyden heeft goede graty :
Aen Kinders, maeghden, en jeuchdighe Blommen,
Op de verscheydenheyt der Ouderdommen,
En Volck, die daeghlijcx in Sons hitte braden,
Wel acht te nemen en sal u niet schaden. {Op’t leven sal men acht nemen, in’t carnatie coloreren.}
31 Aen Boeren, Herders, en aen die daer varen {Elck te coloreren, nae hy veel in de locht oft uyt is.}
Door wilde golven, met stormen bestreden,
Daer salmen den ghelen oker niet sparen
Onder t’vermillioen, want als of sy waren
Schier half ghebraden sien hun bloote leden,
Ofmense sagh’ ondeckt in sulcke steden,
Daerse daeghlijcx bevrijdt zijn van der hitten,
Daer trocke de carnaty meer ten witten.
32 In’t schaduwen moet ghy u wijslijck draghen,
Om geensins van t’natuerlijcke te wijcken :
De ghemeen ooghe soeckt oock te behaghen, {De ghemeen ooghe wil oock vernoeght zijn. Vleeschachtige diepselen.}
Somtijden versiert weerschijnende daghen,
Doet u diepsels vry vleeschachtich ghelijcken,
En u hooghsel enckel carnaty blijcken :
Hooght so niet met wit Mans naecten noch Vrouwen,
Geen puer wit in’t leven blijckt in’t aenschouwen.
[D'après NOLDUS 2008, p.] 19 Ô admirable Dürer, gloire de l’Allemagne ! {Exemple de l’œuvre de Dürer à Francfort.} Dans le cloître de Francfort, on peut voir de ta main un exemple remarquable de cette finesse et cette pureté. Oui, Brueghel, et lucas aussi, ces fleurons de la peinture ont écrit à juste titre : « Plus ultra » dans le règne des Peintres, - règne qui, avant eux, restait bien limité. Personne ne pouvait les égaler, pas plus que Jan, le premier de tous. 20 Ils [n.d.r. : Brueghel, Lucas de Leyde et Jan van Eyck] étaient très attentifs à cette finesse, et posaient leurs couleurs de façon nette, propre et claire. Ils ne chargeaient pas leurs panneaux comme on fait maintenant, au point que, du doigt, les yeux fermés, on peut presque tâter un peu partout les œuvres. En effet, de nos jours, la peinture est appliquée de façon si inégale et grossière qu’on pourrait presque croire qu’il s’agit de relief sculpté dans la pierre. 21 Un travail propre est digne de louange, car il nourrit les yeux {Les choses propres mais pleines d’esprit sont dignes de louange. Elles retiennent longtemps l’attention du spectateur.} et les entretient agréablement pendant un long moment, en particulier, s’il s’accompagne de naturel, d’esprit et de fermeté, et s’il garde toujours sa bienséance, peu importe s’il est vu de loin ou de près. Ces qualités font qu’on s’attache à lui 22 Du grand Titien, nous apprenons à notre profit {L’exemple de Titien. Au début, ses œuvres avaient belle allure aussi bien de près que de loin.} par les écrits de Vasari, que, dans la fleur de la jeunesse ; il avait l’habitude de réaliser avec diligence ses œuvres d’art, et avec une incroyable propreté. On ne pouvait leur faire le moindre reproche. Au contraire, elles plaisaient à tout le monde, vues aussi bien de loin que de près. 23 Mais, vers la fin, il réalisa ses œuvres d’une façon très différente, {Titien changea sa manière de peindre, de sorte que sa peinture ne pouvait être vue que de loin.} avec des taches et des touches grossières, et cela faisait un bel effet, si on prenait un peu de distance. Mais, elles ne pouvaient pas être vues de très près. Certains Maîtres, qui on voulu imiter cette technique, n’ont pas pu faire quelque chose de mieux qu’une série de croûtes hideuses. 24 Ils croyaient être du même niveau que le maître expérimenté et, dans leur chimère, ils se sont trompés, {Beaucoup ont cru suivre Titien, mais se sont égarés.} parce qu’ils pensaient que ses œuvres étaient peintes sans labeur, tandis qu’en réalité, c’était le suprême effort demandé à l’Artiste qui y peinait. En effet, on voit que ses tableaux ont été repeints et couverts de plusieurs couches de peinture. Ils ont exigé beaucoup plus de labeur qu’on ne pense. 25 Pourtant, cette manière de faire, qui résulte du bon jugement et de l’intelligence de Titien, est considérée comme particulièrement belle et gracieuse. En effet, (comme dit Vasari), le travail y est caché par un grand Art, qui fait que de tels tableaux semblent vivants. Et comme je l’ai déjà dit, ces œuvres ont l’air facile, même si elles ont demandé de l’effort. {Les œuvres de Titien semblent être réalisées sans effort, tandis qu’elles ont été faites au prix de beaucoup de travail.} 26 J’ai voulu montrer, ô nobles écoliers de la Peinture, de la façon la plus concrète deux manières différentes, également bienséantes, pour que votre pensée se dirige avec plaisir vers ce qui épanouira plus votre esprit. {Il est recommandé, entre deux manières, d’en choisir une. Il faut s’habituer d’avord à la propreté.} Cependant, je vous recommande d’abord de vous forcer vous-même, en vous habituant, avec assiduité et zèle, à une manière nette et propre, surtout pour le début du travail. 27Prenez donc courage, d’un cœur léger, et aguerrissez votre âme d’une patience d’acier. {Qu’il faut prendre courage, et que, quelle que soit la façon dont on peint, il faut éviter les éminences anguleuses car elles ne s’arrondissent pas.} Que votre peinture soit fignolée ou rapide, évitez toujours d’appliquer dans votre ouvrage des éminences anguleuses, comme on faisait autrefois, ce qui n’était pas très beau. Mais utilisez la manière très bienséante qu’on a fini par trouver. Les œuvres des Anciens ne donnent pas l’impression de s’arrondir. 28 cette peinture, si anguleuse, était souvent très plate. {Les œuvres de nos prédécesseurs modernes sont souvent plates. Manière de réaliser les sombres et les clairs.} Aspirez donc à la meilleure façon de procéder : par exemple, déterminez la largeur d’une Colonne, et divisez-la en trois parties. {Exemple d’une colonne.} Mettez deux points, chacun à égale distance des bords ; sur la verticale du premier, il faut mettre un rehaut clair et sur celle du second, une ombre sombre, d’une largeur bien estimée. 29 Faites que la couleur de fond, entre ces deux verticales colorées, se fonde avec ses voisines ; {De la couleur de fond, ou mezzatinte.} qu’à côté du bord situé près du rehaut, elle prenne la couleur de la zone la plus foncée, tandis qu’à côté du bord situé près de la couleur la plus foncée, il faut placer un reflet clair. Maintenant, en ce qui concerne les couleurs, ne faites pas geler les joues roses, et ne leur donnez pas un air refroidi, c’est-à-dire empourpré, car le carmin composé de laque et de blance ne peut pas donner une rougeur ressemblant à celle de la chair ; en revanche, le vermillon donne une vraie incandescence d’incarnat. {De la brillance de l’incarnat.} 30 Pour obtenir une belle rougeur, il faut être attentif. {Il faut être attentif à la vie, quand on peint l’incarnat.} Faites que les contours sombres s’accordent bien partout’ avec ce que demande la carnation qui peut être particulièrement belle dans certains cas : les Enfants, les jeunes Femmes, et les jeunes Fleurs. Cela ne vous nuira pas de faire bien attention à la diversité des âges, et aux Gens qui, tous les jours, sont brûlés par la chaleur du Soleil. 31 IL ne faut pas ménager l’ocre jaune, dans le vermillon, quand on représene des Paysans, des Bergers, et ceux qui naviguent sur les vagues déchaînées, fouettées par la tempête, car leurs membres nus ont l’air d’être à moitié rôtis. {Que la couleur du teint de chacun soit en accord avec le temps qu’il passe dehors.} Mais si on voit à découvertles parties qui, au quotidien, sont protégées contre la chaleur, on constate que la carnation tire vers le blanc. 32 En portant des ombres, il faut être prudent et ne s’écarter jamais du naturel. Essayez de plaire aussi aux yeux du commun, en inventant des lumières et leurs reflets. Faites qu’on voie vraiment de la chair dans les sombres, et que les clairs ne fassent que ressembler à la carnation. {L’œil du commun veut également être satisfait. les couleurs foncées doivent ressembler à la chair.} Ne rehaussez pas les nus avec du blanc, ni d’Homme, ni de Femme, car, dans la vie, on ne voit pas de blanc pur.
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ONder de Roode Verwen en is gheen soo schoon dan den Cinober, ofte Fermilioen; het selve vintmen meest altijdt fijn gevreven en droogh. Men tempert het mede met Gom-water, en leyt daer mede allerhande Kleeden aen, doch niet te dick, want het is een stercke Verwe; (…) de Fermilioen wert oock in Lijf-Verwe of Cornatie tot de Naeckten, doch soberlijck ghebruyckt, alswe op sijn plaetse sullen leeren.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Of the red colours: their preparation, mixing and use. Vermilion. Amongst the Red Colours none is as beautiful as Cinnabar or Vermilion; one can always find it grinded finely and dry. It is tempered with Gum-Water, and all sorts of Clothing are build up with it, yet not too thickly, because it is a strong Colour; (…) Vermilion is also used in the Carnation of Nudes, yet used modestly, as we will learn later.
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Dewijle dat sommighe Verwen nootsaeckelijck vet moeten Gegomt wesen, en andere wederom mager, oock eenige sonder die; soo moetmen in ’t Natmaecken en temperen der selve, sorge dragen dat hier in de mate behouden worde, volghens dat de nature der Verwe lijden mach: gelijck daer dan is de Meny, de Masticot, Brezilje Verwe, Fermilioen, en oock den Ascus konnen wel stercke Gomme verdragen, maer alle de andere Verwen moghen wel met wat mager Gom-water ghetempert zijn. ’t Geen men tot Carnatie ofte Lijf-Verwe in de Naeckten wil ghebruycken, temperen sommige met Lijm-water; dan dese wil wel wat warm verbesicht werden.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] While some Colours are necessarily gummed greasy, and others thinly, some without it; as such one should pay attention, in wetting and mixing, to maintain the level that is necessary for the nature of the Paint: as there are Minium, Massicot, Brasil, Vermilion and also Ascus that can take strong Gum, but all other Paints are better mixed with some thin Gum-Water. Which one wants to apply to the Carnation or Skin-colour in the Nudes, mixing some with Glue-Water; than this is used a bit warmed up.
Quotation
Flouet, c'est tenir sa Peinture bien nourrie de couleurs, & arrondie qui est le vray moyen de representer la chair potelée, & proprement ce qu'on dit en Italien Morbido e Pastoso.
Quotation
L’homme qui naist sous elle [Lune] a les yeux presque noirs,
Et pour réver tout seul cherche des promenoirs.
Sa stature est fort haute et pour sa chaire poupine
Mesle à beaucoup de blanc un peu de Lacquefine.
Quotation
A l’égard de la couleur, vous êtes à portée de même, & plus encore d’en sentir les beautez, puisqu’il ne s’agit que de comparer le vrai avec l’imitation. Quand vous verrez de la chair qui ressemblera à de la chair, dites hardiment : voilà qui est bien colorié. Lorsqu’au contraire vous verrez dans un tableau de la chair, dans laquelle vous distinguerez le verd, le rouge, le gris ou le jaune ; moquez-vous des grands mots de couleurs brillante, rousse, dorée, suave, precieuse, allez votre chemin : demander la couleur de la chair.
Quotation
Are. je passe au coloris, nous pouvons juger combien il est important, par les exemples que nous en ont donné suffisament les peintres qui tromperent les oyseaux et les chevaux.
[…]
Are. Cela montre la grande attention qu’avoient les anciens à bien colorer, afinque leurs ouvrages imitassent le vrai. Il est certain que le coloris est de si grande importance, & a tant de force, que quand le peintre imite bien les teintes, le tendre des chairs, & la propriété de chaque chose, telle qu’elle soit, il fait paroitre ses peintures animeés, & telles qu’il ne leur manque autre que la respiration. La partie principale du coloris est le contraste que fait la lumiere avec l’ombre, au quel on trouve un milieu, qui unit un contraire à l’autre, & fait paroitre rondes les figures, & selon le besoin plus ou moins eloignées ; car le peintre doit prendre garde, en les plaçant, qu’elles ne fassent de la confusion. En quoi il est aussi tres necessaire d’avoir une grande connoissance de la perspective, pour la diminution des objets, qui s’eloignent, ou qu’on feint eloignées [sic] : mais il faut toujours avoir l’œil attentif sur tout au coloris, & au tendre des chairs, parceque plusieurs en font de maniere qu’elles paroissent de porfire, tant en couleur, qu’en dureté : & les ombres si rudes, que le plus souvent elles degenerent en pur noir : d’autres les font trop blanches, & les autres trop rouges. Pour moi je desirerois une couleur plûtot brune, qu’excessivement blanche ; & je bannirois de mes tableaux pour l’ordinaire, ces joües vermeilles, avec ces levres de coral, parceque de tels visages semblent des masques. Nous trouvons qu’Apelles emploioit frequemment le brun ; d’ou Properce pour corriger sa maitresse Cinthie, qui se fardoit, dit qu’il souhaitoit qu’elle montrat une simplicité, & pureté de couleur telle qu’on en voit dans les tableaux d’Apelles. Il est vrai qu’on doit varier ces teintes, & avoir aussi egard aux sexes, aux ages, & aux conditions. […]
Or il faut que le melange des couleurs soit temperé, & melangé de maniere, qu’il represente le naturel, & qu’il ne reste rien qui blesse la vûe, telles que sont les lignes des contours qu’on doit eviter, parceque la nature ne les marque point, non plus que le noir dans les ombres dont je viens de parler. Ces lumieres, & ces ombres placées avec jugement, & avec art arrondissent les figures, & leur donnent le relief qu’on recherche ; car sans ce relief, les figures, comme vous avez fort bien dit, paroissent peintes, parcequ’elles ont la superficie platte. Celui qui a donc cette qualité, en possede une des plus importantes. [...]
Quotation
De l’autre coté est saint Sebastien nud, d’un tres belle forme, d’une teinte de chair si ressemblante au naturel, qu’il paroit plutôt vivant, que peint. Le Pordenone êtant allé voir ce saint Sebastien, s’ecria : je crois que dans ce corps Titien a emploié de la chair pour les couleurs.
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M. Aved […] a exposé différens Portraits, tous également bien touchés, & qui soutiennent parfaitement le grand nom qu’il s’est acquit dans ce genre. Il n’est point pour ces attitudes fieres & de recherche, qui le plus souvent sortent de la nature, ou du moins empêchent de la reconnoître : une élégante & noble simplicité est plus de son goût, très-louable en cela. Je n’ai trouvé d’imperfection que dans son coloris, il m’a semblé trop cru ; je n’y ai point reconnu des chairs telles qu’en offre la nature. Les portraits de M. Le Sueur acheveront d’éclaircir ma réflexion […] ; la chair y est mieux exprimée & ils ont un bien plus grand air de vérité.
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Je sai que la science d'emploïer les couleurs contribuë beaucoup à leur durée, mais la source de leur ruine vient aussi dans la plûpart du peu du connoissance en général de nos Peintres françois dans le choix des Couleurs qu'ils achetent toutes broïées pour la plûpart. Cette sience a fait la principale étude des grands Coloristes Flamands & Italiens. [...]
L'œconomie de l'Azur d'Outre-mer, qui est d'un grand prix, est une cause très-ordinaire de leurs changemens ; lui seul bien emploïé éternise la fraîcheur & le sanguin des chairs. L'on y est rarement trompé, quand on ne veut point ménager sur le prix, quoique celui de l'Europe ressemble beaucoup à l'azur qui doit venir d'Outremer, c'est-à-dire, des Indes & de la Perse.
La Font de Saint Yenne envisage ici la couleur sous la notion de materiau mais également de son importance dans le rendu des chairs, une notion que l'on retrouve dans les traités néerlandais du XVIIe siècle. Voir charnalité.
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Comme il semble qu’une couleur vienne à recevoir quelque alteration par la rencontre & le parangon de celle qui luy sert de champ,.
Aucune couleur ne paroistra jamais uniforme en ses contours & extremitez, si elle ne se termine sur un champ de sa couleur mesme : cela se void clairement lors que le noir vient à confiner sur un fond blanc, car pour lors chaque couleur prend un plus beau lustre par l’opposition de son contraire, qu’elle ne faisait en son milieu.
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Des champs des figures
Entre les choses de clarté esgale, celle-là se monstrera d’une plus grande clarté qui sera veuë sur un fond plus blanc, & celle qui se trouvera en un endroit obscur paroistra plus blanche, & la couleur incarnate deviendra plus pasle sur un fond rouge, & la pasle semblera plus rouge estant veuë sur un fond jaune, & pareillement toutes sortes de couleurs auront un œil different, & paroistront autres qu’elles ne le sont selon la teinte du champ qui les environne.
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Divers preceptes de la peinture
Les contours & la figure de quelque partie que ce soit aux corps ombreux se discernent malaisément dans les ombres & dans les grands clairs, mais les parties de ces mesmes corps qui se rencontrent entre les extremitez de la lumiere & de l’ombre sont les plus reconnaissables. La perspective en ce qui concerne la peinture, se divise en trois parties principales, dont la premiere consiste en la diminution de quantité qui se fait dans la dimension des corps selon leurs diverses distances. La deuxiéme est celle qui traitte de l’affoiblissement des couleurs de ces mesmes corps. La troisiéme, enseige à exprimer la diminution de connoissance ou discernement des figures, & de tous les corps par la sensibilité des termes de leurs contours, selon l’inégalité de leurs distances. L’azur de l’air est d’une couleur composée de lumiere & de tenebres […]. Entre les choses d’une égale obscurité, & qui sont en une pareille distance, celle-là se montrera plus obscure, laquelle terminera sur un champ plus clair, & il en ira de mesme du contraire. La chose qui sera peinte avec plus de blanc & plus de noir, monstera un plus grand relief qu’aucune autre : Pour cét effet j’advertis le peintre de colorir & d’habiller ses figures de couleurs vives & les plus claires qu’il pourra ; car s’il fait des teintes obscures, elles n’auront guere de relief, & paroistront peu de loin ; ce qui arrive parce que les ombres de tous les corps sont obscures, & si vous faites une drapperie d’une teinte obscure, il y aura peu de difference du clair à l’ombré, au lieu que dans les couleurs vives & claires la difference s’y connoistra.
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{XXXII. Corps opaques sur des champs lumineux} Quand les corps solides, sensibles au toucher & opaques se trouvent sur des champs lumineux & transparents, comme le Ciel, les Nuées, les Eaux, & toute autre chose vague & vuide d'objets differents, ils doivent estre plus aspres & plus marquez que ce qui les entoure, afin qu'estant plus forts par le Clair-Obscur, ou par des Couleurs plus sensibles, ils puissent subsister & conserver leur solidité parmi ces especes aërées & diaphanes, & qu'au contraire ces Fonds, qui sont, comme nous avons dit, le Ciel, les Nuées & les Eaux, estant plus clairs & plus unis, ils s'en éloignent davantage.
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Que le champ du tableau soit vague, fuyant, leger, & bien uny, ensemble de couleurs amies, & faites d’une mixtion dans laquelle entre de toutes les couleurs, qui composent l’ouvrage, & que reciproquement les corps participent de la couleur de leur champ, que vos couleurs soient vives, & que les parties plus élevées & plus proches de vous, soient fortement empastées de couleurs brillantes, & qu’au contraire celles qui tournent, en soient peu chargées.
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Le Coloris de la Venus du sieur Pierre est d'autant plus admirable qu'il ne s'est aidé d'aucun
fond, d'aucune opposition avantageuse. C'est l'Ether, c'est la couleur céleste qui fait le champ de son tableau.
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[...] On voit deux Tableaux de cet Auteur [ndr : M. Restout], tous deux un peu durs, un peu chargés, & un peu verdâtres ; particulierement celui dont le sujet est une Translation. Celui qui représente la continence de Scipion semble un peu mieux colorié […].
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Puis qu’il n y a que cette seule difference qui rende la fin du Peintre particuliere & qui le distingue d’avec les autres arts : car de pretendre que la fin du Peintre soit de plaire & de tromper, en feignant du relief sur une superficie plate, à quoi le dessein juste, & correct, pourroit réussir simplement avec du crayon sans la couleur, s’étoit se tromper sois-même, puisque, si le but est de plaire, c’étoit à la couleur qu’appartient cet avantage ; que le dessein avec toute sa justesse n’étoit connu que de trés peu de personnes, au lieu que la couleur charme tout le monde : que c’étoit peu de chose de plaire aux ignorants, que c’étoit beaucoup de ne plaire qu’aux sçavants ; mais que c’étoit une perfection consommée de plaire à tous universellement ; qu’ainsi il étoit d’une trés grande consequence de s’étudier à bien connoître la couleur, & de se rendre ses charmes familiers, afin de ne pas s’y laisser surprendre, & de pouvoir étudier le reste avec plus de liberté : qu’un tableau dessigné mediocrement, où les couleurs seroient en tout leur éclat, feroit plus d’agreables effets à la vuë, qu’un autre où le dessein seroit en sa plus parfaite justesse où la couleur seroit negligée, parce que la couleur en sa perfection representoit toûjours la verité & que le dessein ne pouvoit representer que la possibilité.
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l’on témoigna du Regret de ce qu’un talent si accompli [ndr : Titien] n’étoit pas accompagné de ceux qui sont les plus considerables en la Peinture à sçavoir la correction du dessein & des proportions ; on representa qu’il se trouvoit beaucoup moins de Peintres posseder cette correction, que ceux qui ont un beaufaire en traitant les couleurs, parce qu’outre que ce dernier est plus facile, on se laisse naturellement charmer à ce bel éclat exterieur ; l’on avoüa bien que cette partie est très necessaire, mais l’on dit qu’il ne s’y falloit pas tant attacher qu’au principal ; que d’en faire toute son étude, c’étoit se laisser éblouïr par l’apparence d’un beau corps sans considérer ce qui le doit animer, que Monsieur Poussain si celebre en l’une & en l’autre de ces parties, ayant donné quelque temps à l’étude particuliere de la couleur en revint si fort, que depuis il disoit hautement, que cette application singuliere n’étoit qu’un obstacle, pour empêcher de parvenir au veritable but de la Peinture, & celui qui s’attache au principal ; acquiert en pratiquant une assez belle maniere de peindre.
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Gentlemen may do as they please, the following Method [ndr : pour juger un tableau] seems to Me to be the most Natural, Convenient, and Proper.
Before you come so near the Picture to be Consider’d as to look into Particulars, or even to be able to know what the Subject of it is, at least before you take notice of That, Observe the Tout-ensemble of the Masses, and what Kind of one the Whole makes together. It will be proper at the same Distance to consider the General Colouring ; whether That be Grateful, Chearing, and Delightful to the Eye, or Disagreeable ;
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[...] Ce fut vers le commencement du seizième siécle on imagina en Italie & en Allemagne l’art d’imiter en estampes les desseins lavés, & l’espece de peinture à une seule couleur, que les Italiens appellent Chiaro-Scuro, & que nous connoissons sous le nom de Camayeux : avec le secours de cette invention on exprima le passage des ombres aux lumieres, & les différentes teintes du Lavis. Cela pourroit faire croire que feu M. le Blond, Anglois, Auteur de l’Impression qui imite la Peinture, dont nous avons parlé à la fin de la troisiéme Partie de cet Ouvrage, n’a fait que perfectionner cet Art en l’étendant à la Peinture en différentes couleurs, puisque sa méthode a pour objet d’imiter le coloris des tableaux, & les différentes teintes que le Peintre forme sur sa palette. Celui qui fit cette découverte en Italie se nomme Hugo da Carpi ; on voit de lui de fort belles choses en ce genre, qu’il a exécutées d’après les desseins de Raphaël, & du Parmesan. François Perrier, Peintre originaire de Franche-Comté, connu par quantité de beaux ouvrages, & surtout par le recueil des Statues antiques qu’il a gravées à Rome d’après les originaux : donna aussi au Public, il y a environ cent ans des Estampes tirées sur du papier gris un peu brun, dont les contours & hachûres étoient imprimées de noir, & les rehauts de blancs, le tout en forme de Camayeux, ce qui parût, au rapport de M. Bosse, non-seulement nouveau, mais encore si beau qu’il en rechercha l’invention, & voici la maniere qu’il enseigne. [...]
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{Couleur ou Cromatique. Troisième Partie de la Peinture.}
Aussi ne voit-on personne qui rétablisse *la † CROMATIQUE, & qui la remette en vigueur au point que la porta Zeuxis, lors que par cette Partie, qui est pleine de charmes & de magie, & qui sçait si admirablement tromper la veuë, il se rendit égal au fameux Apelle, le Prince des Peintres, & qu’il merita pour toûjours la reputation qu’il s’est établie par tout le monde. Et comme cette partie (que l’on peut dire l’ame & le dernier achevement de la Peinture) est une beauté trompeuse, mais flateuse & agreable, on l’accusoit de produire *sa Sœur, & de nous engager adroitement à l’aimer : Mais tant s’en faut que cette prostitution, ce fard & cette tromperie l’ayent jamais deshonorée, qu’au contraire elles n’ont servy qu’à sa loüange, & à faire voir son merite : Il sera donc tres-avantageux de la connoistre.
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Quotation
Aussi ne voit on personne qui rétablisse la beauté des couleurs, que les Romains nomment Cromatique, & qui la remettent en vigueur au point que l’a porta Zeuxis, lorsque par cette partie, qui est pleine de charmes & de magie & qui sçait si admirablement tromper la veuë qui se rendit égal au fameux Apelles, le Prince des Peintres, & qu’il merita toûjours la reputation qu’il s’est établie par tout le monde.
Et comme cette partie [ndr la chromatique], que l’on peut dire la fin & le dernier achevement de la Peinture, est une beauté trompeuse, mais flateuse & agreable, on l’accusoit de produire sa sœur, & de nous engager adroitement à l’aimer : Mais tant s’en faut que cette prostitution, ce fard, & cette tromperie l’ayent jamais deshonoré, qu’au contraire elles n’ont servy qu’à sa loüange, & à faire voir son merite ; il sera donc tres avantageux de la connoistre.
Quotation
Le coloris ou la cromatique regarde encore la pratique ; c’est l’union & l’accord des couleurs entr’elles ; c’est leur parfaite harmonie ; elle seule produit ces beaux effets du clair-obscur qui fait avancer ou reculer les parties d’un tableau, & donne du relief aux figures
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{XXXI. Conduite des Tons, des Lumières & des Ombres.}
Il faut donc que les corps ronds, qui sont veus vis-à-vis en angle droit, soient de couleurs vives & fortes, & que les extremitez tournent en se perdant insensiblement & confusément, sans que le Clair se precipite tout d'un coup dans l'Obscur, ny l'Obscur tout d'un coup dans le Clair : il se fera un passage commun & imperceptible des Clairs dans les Ombres & des Ombres dans les Clairs. Et c’est conformément à ces principes qu’il faut traiter tout un Grouppe de Figures, quoy que composé de plusieurs parties ; de mesme que vous feriez une seule teste, soit qu’il y ait deux Grouppes, ou mesme trois (*ce qui sera tout au plus) si vôtre composition le demande, & prenez garde qu’ils soient détachez les uns des autres : Enfin, vous ménagerez si bien les Couleurs, les Clairs & les Ombres, *que vous fassiez paroître les corps éclairez par des Ombres qui arrestent vostre veuë, qui ne luy permettent pas si-tost d’aller plus loing, & qui la font reposer pour quelque temps, & que reciproquement vous rendiez les Ombres sensibles par un Fond éclairé.
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LXXIII.
Il faut pointiller sur les clairs avec un peu de Vermillon ou de Carmin meslé de beaucoup de blanc, & de tant si peu d’Occre, pour les faire perdre dans les ombres, & pour faire mourir les Teintes les unes dans les autres imperceptiblement, prenant garde en pointillant ou hachant de faire que vos traits suivent le contour des chairs, car bien qu’il faille croiser de tous sens, celuy-là doit paroistre un peu d’avantage parce qu’il arrondit les parties.
Et comme ce mélange pourroit faire un Coloris trop rouge si l’on s’en servoit toûjours, on travaille aussi par tout pour confondre les teintes & les ombres avec du bleu, un peu de verd, & beaucoup de blanc, en sorte que ce mélange soit fort pâle, excepté pourtant qu’il ne faut point mettre de cette couleur sur les jouës ; ny sur l’extremité des clairs, non plus que de l’autre mélange sur ces derniers qu’il fait laisser avec tout leur jour, comme de certains endroits du menton, du nez, & du front, & au dessus des jouës ; lesquelles & le Menton doivent neantmoins estre plus rouges que le reste, aussi-bien que les pieds, le dedans des mains, & les doigts des uns & des autres.
Remarquez que ces deux derniers mélanges doivent estre si pâles, qu’à peine en puisse-t’on voir le travail, n’estant que pour adoucir l’Ouvrage, & faire l’union des teintes les unes dans les autres, des ombres dans les clairs, & faire perdre les traits : Il faut prendre garde aussi de ne pas trop travailler du mélange rouge sur les teintes bleuës, ny du bleu sur les autres, mais changer de temps en temps de couleur, quand on voit que l’on fait trop bleu ou trop rouge, jusques à ce que l’ouvrage soit finy.
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Mais pour une entiere intelligence du clair-obscur, il est bon de savoir que sous le mot de Clair il faut entendre, non-seulement ce qui est exposé sous une lumiere directe, mais aussi toutes les couleurs qui sont lumineuses de leur Nature
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Avec l’instruction pour le mélange des Couleurs, à donner la force aux Figures, qui sont sur le devant du Tableau, pour faire fuïr celles du derriere, à faire les teintes, les Jours & les Ombres si tendres, qu’on ne puisse connoistre leur conjonction, qui est ce que les Romains nomment Clair-obscur. La manière de bien préparer les couleurs pour imiter la Nature, qui est le sujet de cet Art.
Or comme le Dessein est l’ame de la Peinture, les couleurs en sont le corps qui produisent d’agreables effets, estant touchées d’une artiste main ; si bien que le mélange des Jours & des Ombres, c’est à dire une conjonction d’un Clair-Obscur qui est imperceptible, & qui est difficile à connoistre, comme il se voit en plusieurs Tableaux, & comme on a vû dans un Tableau de Titin [Titien], où il a fait une Danaé couchée sur le dos, son sein découvert au grand jour, qui paroissoit rond, sans qu’on apperçoive aucun ombre, c’est une chose assez surprenante.
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[…] le Coloris […] n’est que l’éfet de plusieurs couleurs unies & noyées ensemble, pour representer, sur une superficie, la couleur naturelle de toutes les choses visibles, suivant leur situation & leur distance, dans le plus charmant éclat qu’elles peuvent avoir : De sorte que cette definition, ou description, paroit mieux expliquer la proprieté essentielle du coloris […] & comprend aussi les Figures de clair obscur, dont le coloris represente la Pierre, le Marbre, ou le Bronze.
Quelques-uns s’imaginent que le clair obscur apartient visiblement à la partie du coloris : Mais ils se trompent visiblement, parce que la situation des parties, & leur grandeur, ne se peuvent marquer, que par le moyen du clair & de l’obscur, ce qui est essentiel au Dessein. Il en est de méme du relief de ces mémes parties, qui se fait par les ombres, qui sont l’obscur, & par les jours qui sont le clair : ainsi quand les jours & les ombres sont distribuez, en sorte que le jour touche toutes les parties qu’il doit toucher, étant porté au travers des Groupes & sur les Objets representez, & que les ombres couvrent tout ce que le jour ne peut éclairer : On ne dit pas que le Coloris est bon : mais on dit plus à propos que le clair obscur y est bien observé & bien entendu, ce qui se raporte au Dessein.
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Quant à la couleur, il y en a qui sont d’une même couleur de clair obscur ; mais au reste quoyque très-beaux, témoin les ouvrages de Polidore Caravage, ils ne trompent point la vûë ; ce sont neanmoins des ouvrages de Peinture, puisqu’ils imitent par le Dessein & par la couleur le veritable ouvrage de Sculpture. Sous le coloris est aussi comprise l’intelligence des lumieres & des ombres, puisque dans la nature, la lumiere & la couleur sont inseparables, & que par tout où il y a de la lumiere, il y a de la couleur ; c’est l’Art du clair-obscur qui fait faire distribuer les jours & les ombres avec avantage ; mais la Couleur locale qui fait une des parties du Coloris, consiste à connoître la Couleur veritable qui fait le caractere de chaque objet.
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Et le clair-obscur est l’art de distribuer avantageusement les lumieres & les ombres, non seulement sur les objets particuliers, mais encore sur le general du Tableau. Cet artifice, qui n’a été connu que d’un petit nombre de Peintres est le plus puissant moyen de faire valoir les couleurs locales, & toute la composition d’un Tableau.
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neanmoins ce qui pourroit faire croire que cette intelligence [ndr du clair-obscur] dépendroit du Dessein, c'est qu'on appelle Dessein un ouvrage de blanc-&-noir, où les lumières & les ombres sont observées : & j'en ay vû plusieurs de la main de Rubens de cette manière qui faisoient un effet merveilleux, & qu'on ne nommoit point autrement.
C’est aussi de cette maniere qu’ils doivent être nommez, dit Pamphile ; puisque c’est l’usage, & que nous n’avons pas d’autres termes pour nous expliquer. Mais le nom de Dessein qu’on leur donne n’est pas celuy qui convient à l’une des parties de la Peinture. […] Ainsi lors qu’on ajoûte aux contours les lumieres & les ombres, on ne le peut faire sans le blanc & le noir, qui sont deux des principales Couleurs dont le Peintre a coûtume de se servir, & dont l’intelligence est comprise sous celle de toutes les Couleurs, laquelle n’est autre chose que le Coloris.
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[...] sans l’intelligence du Clair-obscur, & de tout ce qui dépend du Coloris, les autres parties de la Peinture perdent beaucoup de leur merite, au point même de perfection que Raphaël les a portées.
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Cependant il est aisé de voir que ce qui a le plus de part à l’effet qui appelle le Spectateur, c’est le Coloris composé de toutes ses parties qui sont le Clair-obscur, l’harmonie des couleurs, & ces mêmes couleurs que nous appellons Locales, lors qu’elles imitent fidellement chacune en particulier la couleur des objets naturels que le Peintre veut representer.
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Cette distribution des objets en général regarde les Grouppes, & les Grouppes resultent de la liaison des objets. Or cette liaison se doit considerer de deux manieres : ou, par rapport au Dessein seulement, ou par rapport au Clair-obscur. L'une & l'autre maniere concourent à empêcher la dissipation des yeux, & à les fixer agreablement.
La liaison des objets par rapport seulement au Dessein, & sans avoir égard au Clair-obscur, regarde principalement les figures humaines, dont les actions, les conversations & les affinités exigent souvent qu'elles soient proches les unes des autres.
[…] il est bon d'être averti que les liaisons dont nous avons parlé, tirent leurs meilleurs principes du choix des Attitudes & du Contraste.
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Mais les Grouppes qui ont rapport au Clair-obscur reçoivent toutes sortes d’objets de quelque Nature qu’ils puissent être. Ils demandent une connoissance des lumieres & des ombres non seulement pour chaque objet en particulier ; mais ils exigent encore une intelligence des effets que ces ombres & ces lumieres sont capables de causer dans leur assemblage, & c’est ce qu’on appelle proprement l’artifice du Clair-obscur dont j’ai traité avec toute l’exactitude qui m’a été possible en parlant du Coloris.
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le Peintre doit considerer que les couleurs des draperies lui donnent un moyen de pratiquer avec adresse l’intelligence du Clair-obscur. Le Titien a mis en usage cet artifice dans la plûpart de ses Tableaux, en se servant de la liberté qu'il avoit de donner à ses draperies la couleur qui lui sembloit la plus convenable, ou pour servir de fond, ou pour étendre la lumiere, ou pour caracteriser les objets par la comparaison.
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Après avoir parlé de l’union des couleurs, il est bon de dire deux mots de leur opposition. Les couleurs sont opposées entr’elles, ou dans leur qualité naturelle, & comme telle couleur simplement ; ou en lumiere & ombre, comme faisant partie du Clair-obscur.
L’opposition dans la qualité des couleurs s’appelle antipathie. Elle est entre des couleurs qui voulant dominer l’une sur l’autre se detruisent par leur mélange, comme l’outremer & le vermillon ; & la contrarieté qui est dans le Clair-obscur n’est qu’une simple opposition de la lumiere à l’ombre sans aucune destruction.
Car encore qu’il n’y ait rien par exemple, qui paroisse plus opposé que le blanc & le noir, dont l’un represente la lumiere, & l’autre la privation de lumiere, ils conservent cependant dans leur mélange une espece d’amitié qui n’est susceptible d’aucune destruction. Le blanc & le noir ensemble font un gris doux qui tient de l’une & de l’autre couleur ; & ce qui paroîtra comme noir par opposition au blanc tout pur, semblera comme blanc, si on le met auprès d’un grand noir.
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Et par le mot de clair-obscur, l’on entend l’Art de distribuer avantageusement les lumieres & les ombres qui doivent se trouver dans un Tableau, tant pour le repos & pour la satisfaction des yeux, que pour l’effet du tout-ensemble.
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Mais pour une entiere intelligence du clair-obscur, il est bon de savoir que sous le mot de Clair il faut entendre, non-seulement ce qui est exposé sous une lumiere directe, mais aussi toutes les couleurs qui sont lumineuses de leur Nature
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le clair-obscur est l’Art de distribuer avantageusement les lumieres & les ombres, & sur les objets particuliers & dans le general du Tableau. Mais quoique le clair-obscur comprenne la science de distribuer toutes les lumieres & toutes les ombres, il s’entend plus particulierement des grandes lumieres & des grandes ombres ramassées avec une industrie qui en cache l’artifice. C’est dans ce sens que le Peintre s’en sert pour mettre les objets dans un beau jour en donnant occasion à la vûe de se reposer d’espace en espace par une ingenieuse distribution d’objets, de couleurs, & d’accidens.
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Il est nécessaire de bien poser les figures, de les dégrader, de bien jetter une draperie, d’exprimer les passions de l’ame, en un mot de donner le caractere à chaque objet par un Dessein juste & élegant, & par une couleur locale vraie & naturelle : mais il n’est pas moins nécessaire de soûtenir toutes ces parties, & de les mettre dans un beau jour, en les rendant plus capables d’attirer les yeux, & de les tromper agréablement par la force & par le repos que l’intelligence des lumieres generales introduit dans un Tableau : ce qui prouve l’avantage que les parties de la Peinture en reçoivent, & qui établit par consequent la nécessité du clair-obscur.
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[…] un Tableau où le Dessein & les couleurs locales sont médiocres, mais qui sont soutenues par l’artifice du clair-obscur, ne laissera point passer tranquilement son Spectateur, il l’appellera, il l’arrêtera du moins quelque tems, eut-il même de l’indifference pour la Peinture. Que ne sera-ce point, si avec le clair-obscur les autres parties s’y rencontrent dans un louable degré de perfection, & que l’ouvrage tombe sous les yeux d’un curieux éclairé, ou d’un amateur sensible ?
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{Le Clair-Obscur} Et le Clair-obscur est l'art de distribuer avantageusement les lumières & les ombres, tant sur les objets particuliers, que dans le général du Tableau: sur les objets particuliers, pour leur donner le relief & la rondeur convenable : & dans le général du Tableau, pour y faire voir les objets avec plaisir, en donnant occasion à la vûe de se reposer d'espace en espace, par une distribution ingénieuse de grands clairs, & de grandes ombres, lesquels se prêtent un mutuel secours par leur opposition ; en sorte que les grands clairs sont des repos pour les grandes ombres ; comme les grandes ombres sont des repos pour les grands clairs.
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Are. Polidore * de Caravaggio fut aussi un rare & grand peintre, tres bel inventeur, designateur, prompt, & experimenté, & grand imitateur de l’antique. Il est vrai qu’il ne reussit pas dans la couleur, & ses meilleurs ouvrages sont de clair obscur à fresque.
* Polidore vint de Caravaggio à Rome tout jeune, au tems che Leon X. faisoit travailler au Vatican ; il etoit pauvre manœuvre, & portoit l’oiseau ; mais en considerant les ouvrages des peintres qui travailloient la, il s’amouracha si bien de la peinture, & etudia si heureusement, que ses beaux ouvrages l’ont rendu celebre par tout le monde.
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Le coloris & le clair-obscur sont deux. Le coloris est composé de deux parties, la couleur locale & le clair-obscur.
On entend par couleur locale, celle qui est naturelle à chaque objet de la nature, laquelle le distingue de tous les autres, & en marque le véritable caractère.
Le (a) clair-obscur est l’art industrieux de répandre les lumieres & les ombres, tant sur les objets particuliers que dans le général d’un tableau. Quelle plus grande magie que le secret d’en dégrader les teintes, de sorte que sur une superficie plate la vuë s’enfonce, s’éloigne considérablement, quelquefois se repose ! Les corps y prennent de la rondeur, du relief & du mouvement ; les grouppes par leur opposition, par leur contraste, les demi-teintes, les glacis, les reflets, les ombres, les (b) repoussoirs, font les effets merveilleux des repos & des (c) reveillons ; souvent les clairs chassent les ombres & réciproquement les ombres chassent les clairs ; ils se prêtent par opposition un mutuel secours. Les lumieres réünies ensemble par des passages n’en font qu’une, & l’accord de toutes les couleurs doit faire le même effet que la bonne musique ; ne dit-on pas l’harmonie d’un tableau ?
(a) On entend encore par clair-obscur une sorte de peinture d’une seule couleur qui étoit fort en usage du temps de Polidore, & que l’on appelle aujourd’hui Camayeu.
Clair-obscur en fait d’estampes est une pièce tirée à trois planches différentes dont les couleurs à l’huile imitent les desseins.
(b) Repoussoir en peinture se dit d’un grouppe ou d’une masse d’ombres sur le devant d’un tableau qui sert à faire fuir les parties éclairées.
(c) Reveillon est une partie piquée d’une lumière vive, pour ranimer le spectateur & faire valoir les tons sourds, les masses d’ombres, les passages & les demi-teintes ; c’est ce qu’on appelle en musique une dissonance.
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[...] Ce fut vers le commencement du seizième siécle on imagina en Italie & en Allemagne l’art d’imiter en estampes les desseins lavés, & l’espece de peinture à une seule couleur, que les Italiens appellent Chiaro-Scuro, & que nous connoissons sous le nom de Camayeux : avec le secours de cette invention on exprima le passage des ombres aux lumieres, & les différentes teintes du Lavis. Cela pourroit faire croire que feu M. le Blond, Anglois, Auteur de l’Impression qui imite la Peinture, dont nous avons parlé à la fin de la troisiéme Partie de cet Ouvrage, n’a fait que perfectionner cet Art en l’étendant à la Peinture en différentes couleurs, puisque sa méthode a pour objet d’imiter le coloris des tableaux, & les différentes teintes que le Peintre forme sur sa palette. Celui qui fit cette découverte en Italie se nomme Hugo da Carpi ; on voit de lui de fort belles choses en ce genre, qu’il a exécutées d’après les desseins de Raphaël, & du Parmesan. François Perrier, Peintre originaire de Franche-Comté, connu par quantité de beaux ouvrages, & surtout par le recueil des Statues antiques qu’il a gravées à Rome d’après les originaux : donna aussi au Public, il y a environ cent ans des Estampes tirées sur du papier gris un peu brun, dont les contours & hachûres étoient imprimées de noir, & les rehauts de blancs, le tout en forme de Camayeux, ce qui parût, au rapport de M. Bosse, non-seulement nouveau, mais encore si beau qu’il en rechercha l’invention, & voici la maniere qu’il enseigne. [...]
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Des champs des figures
Entre les choses de clarté esgale, celle-là se monstrera d’une plus grande clarté qui sera veuë sur un fond plus blanc, & celle qui se trouvera en un endroit obscur paroistra plus blanche, & la couleur incarnate deviendra plus pasle sur un fond rouge, & la pasle semblera plus rouge estant veuë sur un fond jaune, & pareillement toutes sortes de couleurs auront un œil different, & paroistront autres qu’elles ne le sont selon la teinte du champ qui les environne.
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The Tout-ensemble of the Colouring [ndr : dans le portrait de la comtesse Dowager of Exeter, par Van Dyck] is Extreamly Beautiful ; ‘tis Solemn, but Warm, Mellow, Clean, and Natural ; the Flesh, which is exquisitely good, especially the Face, the Black Habit, the Linnen and Cushion, the Chair of the Crimson Velvet, and the Gold Flower’d Curtain mixt with a little Crimson have an Admirable effect, and would be Perfect were there a Middle Tinct amongst the Black.