THE SPECTATOR → lover of art, connoisseur, amateur

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Apelles wist sich uytnemende wel te maetighen in alle het ghene de Konst aengaet: Dies hield hy het mede ongheraedsaem, d’ooghen der aenschouwers, door de vroolickheyd van aenporrende heldere Coleuren al te seer te verwecken; maer hy plaght sijne volwrochte stucken door eenen onnaevolghelicken treck met sulcken dunnen inckt over te vernissen, dat d’al te groote gloeyenheyd der verwen daer door verdooft wierd, dat sijne stucken door dit middel van stof en vuyligheyd beschermt waeren, en datmen t’overstrijcksel des selvighen inckts maer allen van naeby konde beseffen. Hy heeft reden ghenoegh daer toe ghehadt, seght Plinius {Lib. xxxv Cap. 10.}, want hy den luster sijner glimmender Coleuren een weynigh socht te versmooren en te verdonckeren, wel wetende dat den glants der selvigher d’ooghen der aenschouwers soo lichtelick niet en konde verveelen, wanneer sy de klaer glinsterende verwen maer alleen van verde als door een spieghel-steen besichtighden.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Apelles knew oustandingly well to moderate in all that the Art is concerned: As such he thought it also unadvisable to seduce the eyes of the spectators too much with the cheerfulness of stimulating bright colours; but he tended to varnice his completed pieces with an inimitable stroke with such a thin ink, that the excessive glowing of colours was tempered by it, that his pieces were protected from dust and dirt by this substance and that one could only perceive the covering with this ink from up close. He has had reason enough for it, says Plinius {…}, as he attempted to smother and darken the lustre of his shining colours a little bit, knowing well that the glow of it would not so easily bore the eyes of the spectators, when they only look at the brightly sparkling colours from a distance as through a mirror-stone.


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De bequaeme uytdruckinghe van d’allerstercte herts-tochten en d’aller beweghelickste beroeringhen plaght maer allenlick uyt een verruckt ende ontroert herte, als uyt eenen levendighen rijcken springh-ader, overvloedighlick uyt te borrelen, en sich over ’t gantsche werck soo krachtighlick uyt te storten, dat d’aenschouwers door ’t soete gheweld van eenen aenghenaemen dwangh even de selvighe beweghinghen in haere herten ghevoelen die den werckende Konstenaer ghevoelt heeft.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The adequate expression of the strongest passions and the most moving stirrings tend to only spring forth abundantly from an excited and moved heart, as from a lively rich source, and spread itself so powerful over the whole work, that because of the sweet violence of a pleasing force the spectators briefly feel in their hearts the same movements that the working Artist has felt.


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Oversulcks plaght oock die Schilderye, dewelcke gheen verwonderinghe in ’t herte der aenschouwers verweckt, nauwelick den blooten naem van een Schilderye te verdienen; even als de Konst-vroede mannen anders gheene voor oprechte Schilders aennemen, dan die haere diepgrondighlick gheleerde invallen op ’t aller overvloedighste, maetvoeghelickste, vermaeckelickste, levendighste, schickelickste, ende bevallighste weten uyt te drucken.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such the Painting, which does not incite surprise in the hearts of the spectators, barely deserves the mere name of a Painting; just like the Art-loving men do not accept any other sincere Painters, than those who express their profound learned ideas in the most abundant, proportioned, enjoyable, lively, orderly and graceful manner.

This section is not included in the Latin edition of 1637. [MO]

konst-vroede man


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Doch ik vind het byzonder in de Schilderkonst bewaarheid: want de zelve is met zulk een vermogen verzeld, dat zy den mensch op twee zeer verschillende wyzen ontroert; eerstelyk door schoone, deugdsaame en aangenaame; en ten anderen door slegte, mismaakte, en verachte verbeeldingen, beide in tegenstreevigheid even krachtig. De eerste verkwikt en bekoort de regtzinnige aanschouwers; de twede, in tegendeel, baard hun een affkeer en walging. Derhalven is het onwederspreekelyk, dat het Schilderachtige, naamentlyk het schoonste en uitgeleezenste, niet anders betekentals het geene waardig is geschilderd te worden; en dat het slegtste, of onschoone, het allerminst die eere verdient: […]

[D'après DE LAIRESSE 1787, vol. 2, p.111-112:] C’est une vérité qui a principalement lieu dans la peinture, puisqu’on voit que la puissance de cet art affecte le cœur de deux manières différentes ; savoir, par des représentations agréables & honnêtes, & par celles d’idées mesquines & méprisables ; qui les unes & les autres font également un puissant effet, en sens contraire, sur les esprits des spectateurs. Les premiers objets dont il est ici question, attachent & charment l’œil de l’amateur [ndr : spectateur] éclairé, & les autres produisent une sensation désagréable. Il faut donc convenir que par pittoresque, c’est-à-dire, par ce qu’il y a de meilleur & de plus beau dans l’art on ne dit entendre que tout ce qui est digne d’être mis sur la toile ; & que ce qui est mesquin ou mauvais ne mérite pas cet honneur.


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Are. Quant à l’agreable, quoi qu’on puisse facilement le comprendre par ce qu’on a exposé ci devant ; j’ajouterai qu’il n’y a rien, qui attire tant à soi, ni qui occupe les yeux si agreablement, que la peinture ; non pas meme les pierres precieuses, non pas meme l’or, qui devient bien plus precieux s’il renferme quelque pierre, ou quelque ouvrage de quelque celebre Artiste, soit figures, animaux, ou quelqu’autre chose, qui ait du dessein, & de l’agrement ; ce qui plait non seulement aux connoisseurs, mais encore au vulgaire ignorant, meme aux enfants, qui d’abord qu’ils voient quelque peinture, la montrent presque toujours avec le doigt, & il semble que leur cœur enfantin en soit tout pâmé de douceur.
[…]
Are. Eh qui est ce, qui ne connoit pas l’agrement de la peinture, laquelle enrichit toutes choses ? Les edifices publics, & particuliers ont beau etre ornés en dedans de superbes tapisseries, de tables couvertes de tapis magnifiques, s’il ne s’y trouve quelques excellents tableaux, il y manque l’accomplissement du plus bel ornement ; par dehors les faces des palais font plus de plaisir aux yeux, lorsqu’elles sont peintes par quelques bons maitres, que celles qui sont incrustées de marbres blanc, de porphire, ou de serpentin enrichi d’or.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
SPECTATEUR → perception et regard

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[...] Et requérant aussi des négocians un peu intéressez, qu’ils fassent leur trafic avec plus de droiture, tant pour leur bien que pour banir ce mot de manie, qu’on donne souvent à tort à plusieurs Curieux et connoissants desdits ouvrages à leur occasion : Car c’est a tort qu’on répute à folie et foiblesse d’être amateur & connaisseur de ce qui est beau & bon ; Mais c’en est bien une tres-grande, de juger de l’intention & pensée d’autruy, autant que d’en estre bien informé.
Mais pour revenir à mon dessein, je dis qu’une personne qui ignore la pratique de la Pourtraiture & Peinture, & ce qui est des particularitez cy-devant deduites en gros, quand il entend dire qu’un Peintre ou autre tel Connoissant qui n’aura jamais veu qu’un ou deux Tableaux d’un autre Peintre, supposé qu’il n’eust point changé de manière, discernera ceux qu’il sera en suitte pour en estre, quoy que differents ; Et de plus s’il y a des Coppies faites sur iceux, sans avoir veu lesdits Originaux, il les reconnoistra tels, & aussi fera la distinction s’ils sont bien ou mal coppiez, ou s’ils sont retouchez par endroits de celui qui a fait l’original ; A grand subjet de s’estonner, & de se persuader qu’il est comme impossible de connoistre ces choses, & encore plus qu’une personne comme luy qui n’est pas dans la pratique de cét Art, puisse parvenir à quelque point de cette mesme Connoissance

Selon Marianne Le Blanc (2004, p. 153), si la double question des manières et de la distinction de l’original et de la copie n’est pas entièrement neuve, Bosse l’utilise d’une manière inédite, forgeant un discours sur l’art qui répond aux attentes des amateurs, mais aussi – et peut-être surtout –, à ses ambitions concernant les peintres et la peinture. Bosse vise en effet, par ce texte, à faire entrer la peinture dans le champ de la connaissance.



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → connaissance

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Quand il [ndr : Poussin] envoya à M. de Chantelou ce Tableau de la Vierge dont je viens de parler, il voulut luy-mesme prévenir le jugement que l’on en feroit, & témoigner qu’il sçavoit bien qu’on n’y trouveroit pas tous les charmes du coloris & du pinceau. C’est pourquoy il écrivit à M. de Chantelou, de luy en mander librement son avis. Mais qu’il le prioit de considerer que tous les talens de la peinture ne sont pas donnez à un seul homme : qu’ainsi il ne faut point chercher dans son ouvrage ceux qu’il n’a pas receüs. Qu’il sçait bien que toutes les personnes qui le verront ne seront pas d’un mesme sentiment, parce que les goust des amateurs de la peinture ne sont pas moins differents que ceux des Peintres ; & cette difference de gousts est la cause de la diversité qui se trouve dans les travaux des uns & dans les jugemens des autres.



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → perception et regard

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A l'égard de l'Allegorie, on dit, qu'il falloit considerer la difference qu'il y a entre des figures des divinités fabuleuses & des figures allegoriques, qu'à la verité, la fable est incompatible avec la verité : mais que ce seroit faire une injustice à un Peintre doüé d'un excellent genie de l'empêcher de joindre l'Allegorie à l'histoire pour en exprimer les mysteres, lors qu'on le peut faire sans nuire à l'intelligence du sujet, qu'il seroit à souhaiter au contraire, que les Peintre en ne negligeant rien de ce qui est essentiel à leur profession, appliquassent leur esprit à bien connoître le sens mystique des histoires aussi bien que le litteral, leurs ouvrages en seroient beaucoup plus considerables & satisferoient d'avantage la curiosité des Amateurs sçavans ; [...]

Une partie de ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 42-43 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc, tome I, vol. I).



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SPECTATEUR → connaissance
SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Il m’a paru que je devois commencer par lui démontrer que la Peinture n’aïant pour objet que la parfaite imitation de la nature, tout homme de bon sens & d’esprit, sans avoir étudié les misteres de cet art, est à portée de sentir les grandes beautez d’un tableau, & de faire souvent même d’excellentes critiques. Peut-être cette idée m’a-t-elle entrainée trop loin ; je n’ai pû m’empêcher de parler du danger que l’on court en écoutant, & en s’en rapportant à quantité de prétendus connoisseurs : mais après tout pouvois-je m’en dispenser ?  D’ailleurs les savants amateurs, tels que nous en connoissons plusieurs, ne m’en sçauront pas mauvais gré, & l’amour propre scaura bien empêcher les autres de se reconnoître dans les portraits generaux : car je declare hautement, que mon dessein n’a point été de peindre personne en particulier. Autant qu'il me paroît necessaire d’attaquer les ridicules, autant qu’il me paroit odieux de designer les personnes qui ont le malheur d’en être chargez ; elles ne sont déjà que trop dignes de pitié.


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Continuant donc à nous entretenir de la magnificence des Princes, que ne dirons nous pas de Charles Quint, qui emulateur d’Alexandre par les grands travaux, & par les fatigues presque continuelles, que la guerre traine apres elle, ne laisse pas de s’occuper tres souvent de la peinture qu’il aime, & qu’il prise ? de maniere qu’ajant entendu les merveilles, qu’on publioit du Titien, le convia deux fois avec amitié, & avec bonté de venir à sa cour ; ou apres l’avoir honoré au pair des premiers Seigneurs, qui y etoient, il lui accorda des privileges, des pensions, & de magnifiques recompenses : pour un seul portrait qu’il lui fit à Bologne, il lui fit conter mille ecus. Alfonce Duc de Ferrare pareillement fut grand amateur de peinture : pour avoir le portrait du Titien peint par lui meme, il lui en donna trois cens ecus : c’est ce meme portrait, que vit depuis Michel Ange, qu’il admira, & qu’il loua au point d’avoüer, qu’il n’auroit jamais pu croire, que l’art pût arriver à telle perfection, & que le seul Titien meritoit le nom de peintre. [...]
Are. Ecoutez s’il vous plait, le Roi Philippe II. digne fils d’un si grand Empereur honore, & aime la peinture : & il est hors de doute, que pour les grands ouvrages, que le Titien lui à envoiés, il n’en recoive un jour la recompence digne d’un Roi pareil, & du merite d’un si grand peintre. J’ai entendu dire aussi que ces deux Princes savent dessinner.



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GENRES PICTURAUX → portrait

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Les desseins des grands maîtres étant tout esprit, forment une curiosité des plus piquantes ; ils sont la meilleure instruction pour un amateur, c’est une source féconde, où il peut puiser toutes les lumières qui lui sont nécessaires ; il conversera, pour ainsi dire, il s’instruira avec ces grands hommes, en visitant un recueil de leurs desseins, il se familiarisera avec eux, leurs différentes manieres se dévoileront à ses regards. Si même ces desseins (a) sont rangés chronologiquement & par écoles, ils lui rappelleront de suite l’histoire & la vie de ces fameux artistes.
(a) L’auteur a fait une collection des desseins des grands maîtres de tous les pays, qui peut passer pour une des meilleurs de l’Europe, elle est rangée chronologiquement par écoles & composée d’environ neuf mille desseins originaux & choisis, mêlés de morceaux finis, d’études, de pensées, & d’academies.



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SPECTATEUR → connaissance
SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → perception et regard

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Il est presqu’impossible de distinguer le bon & le mauvais d’un ouvrage, & de justifier le jugement qu’on en aura porté, à moins qu’on n’ait acquis la connoissance des principes de la peinture. Par d’heureuses comparaisons, par une pénétration d’esprit, par une forte inclination, on se forme un grand goût, & une juste idée du vrai beau. L’habile peintre jugera mieux que l’amateur de ce qui est bon dans un ouvrage ; rempli des règles de son art qu’il pratique continuellement, il doit mieux les sentir dans un dessein. Si cet amateur (b) cependant, joint à l’amour qu’il a pour la peinture, quelque pratique en cet art, s’il a fait l’étude & les reflexions necessaires pour discerner ce vrai beau, il pourra s’y connoître aussi bien que l’artiste. Toute la difference qu’il y a entr’eux, c’est que le premier connoît le beau & le sçait faire, au lieu que le second ne sçait que le connoître.
(b)
Ut vero imperitiores frequenter admirations quadam artis afficiantur, soli tamen artifices possunt cama cri exploratoquè judicio percensere. Artifices hîc intellige non eos tantum qui ex quotidiano harum artium usu questum faciumt, verum etiam qui ad delicatissimarum artium examen afferunt judicion longâ preparatione subactum. Junius de pictura veterum. Lib. I. cap. 5. p. 34.



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SPECTATEUR → connaissance
SPECTATEUR → jugement

Quotation

Le second point consiste à distinguer le nom & l’école de chaque maître, l’amateur en ceci vaut mieux que l’homme du métier ; ces deux connoissances tiennent plus de l’histoire de la peinture que de la pratique de la main ; elles sont le fruit d’une grande application pour distinguer les differentes écoles & la varieté des manieres ; à force d’examiner & de confronter quantité de desseins de la même main on se fait une habitude, une idée nette & distincte du caractere & de la pratique de chaque peintre, on se la rend familiere ; si elle ressemble en quelque partie à celle d’un autre maître, elle est toujours differente en quelque chose, & cela suffit, les estampes gravées d’après les peintres en font encore connoître le goût. Une heureuse mémoire, un esprit net pour retenir toutes ces pratiques differentes, sans les confondre, y est absolument necessaire.



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SPECTATEUR → connaissance
SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

On peut conclure de toutes ces observations, qu’il faut quelque connoissance de l’art & un peu de pratique, pour décider sur l’originalité d’un dessein : il seroit à souhaiter qu’un amateur sçût un peu (a) peindre ou du moins dessiner. Cette pratique de l’art, quelque petite qu’elle fût, le mettroit en état de juger mieux qu’un autre. On ne sçauroit croire combien l’opération de la main forme le goût, & donne l’intelligence à l’esprit : elle vous montre la route qu’ont suivi tant d’habiles gens ; peut-être même que si vous vous y livriez entierement comme eux, vous pourriez les suivre de près.
 
(a) Ut enim de pictore, sculptore & fictore, nisi artifex judicare non potest.
Plin. jun. lib. I. epist. 10. p. 29. Lug. Bat. 1669.



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SPECTATEUR → connaissance
SPECTATEUR → perception et regard

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Chap. XII, Of Antiquities
Out of the Treasury and Storehouse of venerable Antiquities, I have selected these three sorts.
Statues, Inscriptions, and Coynes ; desiring you to take a short view of them, ere you proceed any further.
The pleasure of them is best known to such as have seen them abroad in
France, Spain, and Italy […]. And indeed, the possession of such Rarities, by reason of their dead costliness, doth properly belong to Princes, or rather to princely minds. […]. Sure I am, that he that will travel, most both heed them, and understand them, if he desire to be though ingenious, and to be welcome to the owners. For next men and manners, there is nothing fairly more delightful, nothing worthier observation, than these Copies, and memorials of men, and matters of elder times ; whose lively presence is able to perswade a man, that he now seeth two thousand years ago. Such as are skilded in them, are by the Italians termed Virtuosi, as if others that either neglect or despise them, were idiots, or rake-hels. And to say truth, they are somewhat to be excused, if they have all Leefhebbers (as the Dutch call them) in so high estimatiion, for they themselves are so great lovers of them (& similis simili gaudet) that they purchase them at any rate, and lay up mighty treasures of money in them.



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SPECTATEUR → connaissance

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C’estoit une histoire Angloise, dont il avoit habillé les figures à la Grecque & à la Romaine, ouvrage au reste, qui ne meritoit que le feu ou la bouë ; & lorsque je voulus lui demander raison de cent choses qui choquoient la raison, l’histoire, l’Art, la Nature & le bon sens, il me fist des réponses si remplies d’ignorance & de superbe, que je le laissay là avec ces sots admirateurs.
[…] A peine pûs-je échapper des mains de ces importuns, & lorsque je pensois estre hors de danger de telles rencontres, je me trouvay au milieu d’une troupe de Damoiseaux, qui après avoir apris deux ou trois mois à mal dessigner sous un Maistre ignorant, venoient là faire les Critiques & les Arbitres de la Peinture. Ce fut une scene assés facésieuse, de les entendre vanter leur affection pour cet Art si merveilleux.



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SPECTATEUR → jugement

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[…] un Tableau où le Dessein & les couleurs locales sont médiocres, mais qui sont soutenues par l’artifice du clair-obscur, ne laissera point passer tranquilement son Spectateur, il l’appellera, il l’arrêtera du moins quelque tems, eut-il même de l’indifference pour la Peinture. Que ne sera-ce point, si avec le clair-obscur les autres parties s’y rencontrent dans un louable degré de perfection, & que l’ouvrage tombe sous les yeux d’un curieux éclairé, ou d’un amateur sensible ?



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SPECTATEUR → perception et regard
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

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Rede bey Stellung des Modells, p. 16
Kürzlich/ die Handlung oder Manier ist gleichsam eine Kuplerin der Zeichen-Kunst/ ist selbige geschickt/ so wird sie einer auch sonst in andern Theilen unnützen Zeichnung/ doch einen passionirten Liebhaber zu führen wissen ; wiewol dergleichen Zeichnung vor Kunstverständigen Augen nicht bestehen mag/ angesehen dieselben/ die Schmincke von einer natürlichen Schönheit gar wohl unterscheiden und auch die allerverborgensten Heßlichkeiten mit leichter Mühe entdecken können.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
SPECTATEUR → perception et regard

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C'est avec les égards les plus scrupuleux, & l'intention très réelle de ne désobliger personne, que l'on rapporte les jugemens des connoisseurs judicieux, éclairés par des principes, & encor plus par cette lumière naturelle que l'on appelle sentiment, parce qu'elle fait sentir au premier coup d'œil la dissonance ou l'harmonie d'un ouvrage, & c'est ce sentiment qui est la base du goût, j'entens de ce goût ferme & invariable du vrai beau qui ne s'acquiert presque jamais, dès qu'il n'est pas le don d'une heureuse naissance.

La Font associe ici le goût avec le sentiment.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

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Le plus grand avantage qu’on en tire vient de ce qu’elle nous apprend en quoy consiste la derniere beauté de tout ce qu’elle represente, & sur tout celle du corps humain. 
Car il ne faut point douter que les Peintres ne jugent ordinairement mieux que le reste des hommes de la beauté humaine, tant à cause des regles qu’ils ont à l’esgard de la proportion des membres & des couleurs qui leur conviennent, que pource qu’ils exerçent incessamment leur imagination à former des Idées les plus accomplies qui se puissent concevoir.



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SPECTATEUR → jugement

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Nu zullen wy deze zaak eens verder onderzoeken, en aanmerken wat ieder in zyn oeffening noodig heeft,{Oogmerk des Schryvers in dit Hoofdstuk.} om zich in staat te stellen van nimmer verleegen te wezen […] Het eerste bestaat in verandering van hertstogten en concepten: het tweede in nieuwigheeden, waar door men ieder een kan behaagen en tot liefde verwekken […] Derhalven zyn veranderingen en nieuwigheeden noodig […] Voor eerst, de Beeldschilders betreffende […] Wat de Landschappen aangaat […]Wat de Zeeschilders belangt […] Betreffende de Architectuur […]Komen wy nu tot de Bloemen […]

[D'après DE LAIRESSE 1787, p.205-208:] Nous allons maintenant […] observer ce que le peintre dans chaque genre [NDR : practice] a besoin de savoir […] nous verrons ensuit s’il y a, en effet, assez de moyens pour exécuter ces idées ; & ce qui est propres à chaque genre de peinture. Le premier moyen consiste dans la variété [ndr : et nouveautés] des passions et des idées ; le second dans la production des choses nouvelles qui peuvent plaire & fixer l’attention [ndr : inspirer l’amour] […] ; ce qui rend la diversité d’idées absolument nécessaire. […] On objectera peut-être qu’il n’y a point assez de ressources pour varier constamment les idées […] je vais indiquer les sources qui peuvent en fournir en abondance […] pour les peintres de figures […], pour les paysagistes […], pour les peintres de marine […], pour l’architecture […], les bouquets […]



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SPECTATEUR → perception et regard

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Der Andere Anhang worinnen was einem galant-homme von dem Kupferstechen zu verstehen nützlich ja fast nöthig ist/ kurtz und deutlich abgehandelt wird. II. Was bey Kupfferstücken in Obacht zu nehmen/ um wohl darinnen zu wählen, p. 176-177
10. Wer nun
curieus ist muß dahin sehen/ daß er von allerley Arten der Stiche Bekandschaft bekomme. Einige schraffiren alles/ andere mengen an dem Nackenden Puncten unter die Schraffirung/ andere gebrauchen bloß Puncten auf dem Nackenden. Die Puncten machen wiederum einige lieber rund/ andere länglicht. Theils von den Alten haben gar keine Creutzschraffirung sondern nur einfache gemachet/ und doch ihre Stücke vortreflich heraus gebracht. Die alles gantz mit punctiren heraus bringen wollen/ taugen nicht viel. In Franckreich findet man itzo eine neue Art/ daran das nackende mit lauter Puncten, aber so subtil und enge gemachet ist/ daß es fast wie schwartze Kunst oder die subtileste Miniatur heraus kömmet/ also daß nicht wohl möglich ist dergleichen mit dem Grabstichel oder der Radier-Nadel heraus zu bringen. Hingegen das übrige ist gewöhnlicher massen schraffirt.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la gravure
SPECTATEUR → connaissance

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{Kleyne dingen konnen somtijts sonder omtreck gemaeckt worden, en nochtans omgetrocken schijnen.} Men kan oock veel dingen, insonderheyt in ’t kleyne ofte kleyne deelen, sonder trecken tegen den dagh aenwijsen, die evenwel soo volkomen sullen schijnen als ofse omghetrocken ware; daer van alle voorvallen niet wel en konnen geseyt worden; Wy sullen slechts een Exempel [ndr: reference to illustration] voor allen stellen, de reste moet de Geest van een Geestigh Teyckenaer na gelegentheydt te passen, volgens ’t gene sijn Voorwerp sal konnen lijden; door welcke op-merckingh men veel aerdigheyts en lossigheyts in sijne Teyckeningh sal konnen brengen, die het verstandt vanden Teyckenaer, aenden Kundigen beschouwer genoegsaem sal te kennen geven.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {Small things can sometimes be made without contour, and still appear contoured.} One can also point out many things, especially in small and in small parts, without lines against the light parts, which will still appear as perfect as if they were contoured; of which we cannot name all examples; We will just give one example for all of them [ndr: reference to illustration], the Mind of a Spirited Draughtsman should form the rest after the circumstances, according to that which his Subject can take; by which observation one can bring a lot of pleasantry and looseness in his Drawing, which will nicely show the mind of the Draughtsman to the competent spectator.


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Van de Schoonheyd en Bevalligheyd der Mensch-beelden, en waar in die bestaat.
Het sal buyten alle twijffel aan de Schilderkonst ten hoogsten voordeeligh zijn, altijt de meeste Schoonheyd en volmaaktheyd der dingen die verbeeld werden, te bevorderen: Want gelijk ons de geschape dingen best behagen, welke schoon en volkomen zijn, soo blijft ‘er geen reden over, waarom de nageboodste dingen niet de selve bevalligheyd aan het oogh van den Beschouwer souden voortbrengen. En alhoewelmen in de Tafereelen veel dingen schoon kan noemen, welke in ’t natuurlijk Leven leelijk en verfoeyelijk, ja mismaakt zijn, soo moetmen sulx alleen aan de verstandige en uytvoerige navolgingh van de veel vermogende Schilderkonst opdragen, en die ook veel eer
fray en konstig dan Schoon noemen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Of the Beauty and Gracefulness of Human figures, and of what it consists. Without any doubt it is most beneficial to the Art of Painting, to always advance the highest Beauty and perfection of the things that are depicted: Because like those created things please us most, which are beautiful and perfect, as such there is no reason left, why the imitated things should not offer the same gracefulness to the eye of the Spectator. And although one can call many things beautiful in the Paintings, that are ugly and abominable in the natural Life, yes deformed, as such one should only entrust this to the wise and elaborate imitation of the very powerful Art of Painting, and also rather call it fine and artful than beautiful.


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Want ymand sal ons ligt te Gemoete voeren, dat de Ziele des Menschen alleen tot de onsienelijke dingen en geensints tot de Schilder-Konst behoord; die alleen de sienelijke Lichamen tot haar Voor-werpen verkiest. Doch wy antwoorden: Nadien de Konst-Beelden uyt haar eygen Natuur het Leven en de beweging derven; dat sulx ons te meer vermaand na Middelen om te sien, waar door de Beelden in de Tafereelen soodanig konnen voortgebragt werden, datse den Beschouwer alle gedagten van Doek en Panneel, Verf en Olye, ofte van Hout en Steen en Koper soose mogten gegoten of Geboedseerd zijn, konden doen afleggen, en een Denk-Beeld geven dat hy niet Geschilderde noch Gegotene, maar Natuurlijk Levende Mensch-beelden voor sijn Oogen meend te sien.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Because someone will quickly bring us to mind, that the Soul of Man only belongs to the invisible things and not at all to the Art of Painting; which only selects the visible Bodies for its subject. Yet we answer: Since the Art-Figures lack Life and movement from their own Nature; it exhorts us even more to consider Means, by which the Figures in Paintings can be constructed such, that they may make the Spectator discard all thoughts of Canvas and Panel, Paint and Oil, or of Wood and Stone and Copper – if they were to be casted or sculpted - , and give him the Idea that he believes not to see Painted or Casted, but rather Natural Living Human figures before his eyes


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Maar alle dese Geneeskundige gedagten varen latende; moetenwe uyt al het voorige geseyde den Schilder leeren aanmercken, datter groot onderscheyd komt te vallen tussen de bewegingen die sonder de Wil, en die, die met de Wil geschieden; {Onderscheyd der beweginge.} want in het gene datmen Wild, daar ontrent heeftmen gemeenlijk meerder vaardigheyd, yveriger Actie en Furie, dan in de simpele doeningen, die veelsints maar allen van de gemeene Loop der Geesten buyten onse denking worden voortgebragt. Hierom moet een Konstenaar in het vertoonen en uytdrukken van de Actien en bewegingen versorgen, dat hy zijne Beelden soodanige Actien en bewegingen doet hebben, als met de Wil, Ziel en Voornemen, dien hy wil dat sijn Beelden sullen hebben, over-eenkomt: Ten eynde hy door zijn Konst, de gedagten van hem selfs en die van zijn Beelden, den Beschouwer mag bekend maken. En dat elk alsoo met zijn eygen overleggingen aandagt, die dingen by sich selven magh voltoyen, die de konst onmogelijk schijnen de doening der Beelden by te setten.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] But if we let all these Medical thoughts go; we have to learn from all that has been said, that there is a great difference between the movements that are made without the Will and with the Will; {Distinction between movements.} since in that which one wants, one usually has more ability, more diligent Action and Fury, than in the simple actions, which are often executed from the general Train of Thoughts outside our Thinking. Because of this an Artist should take care that – in the depiction and expression of the Actions and movements – that he provides his Figures with such Actions and movements, as coincides with the Will, Soul and Intention that he wants his Figures to have: So that he may show his own thoughts and those of his Figures to the Spectator through his art. And that everyone with his own considerations in mind, may complete those things for himself, which appear to be impossible for the art to add to the action of the Figures.


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Quotation

{Vereisch in ’t gemeen.} Dewijle een schilder de nature vereeuwigen wil, en graag met zijn konstige werken zijne naam; zoo is vooral van nooden, dat hy Panneel en doek zoodanig bereide, dat hy zijn oogmerk bereike en de betaalder van de konst niet te klagen heeft: ’t welk met reden niet geschieden kan; als men op duirsaame tafereelen, duirsame Verwen konstig na de nature schildert.

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] {General requirement} Since a painter wants to immortalize nature, and by means of his artworks his name as well, it is most important that he prepare the panel and canvas in such a way that he achieves his aim, and that the person who pays for the art has no complaints—and he will have no reason for such if one skillfully paints true to nature on durable painting surfaces with durable colors.


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Quotation

Il faut faire distinction de ce que plusieurs Praticiens & Curieux nomment ordinairement bonnes Stampes. Ils estiment, à l’exclusion des autres, celles dont le trait ou dessein est bon, ou qu’il est estimé tel, sans considerer ny faire cas de la beauté de la graveure ; de sorte qu’ils feront bien plus d’estime d’une Stampe mal gravée mesme à l’eau forte ou en bois, que d’un du plus beau burin qui se voye.
Il y en a d’autres qui ayment & trouvent leur satisfaction en la beauté de la seule graveure sans s’arrester au dessein



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SPECTATEUR → jugement
EFFET PICTURAL → qualité du dessin

3 quotations

Quotation

Cabinet. Le mot Cabinet a plusieurs significations, car il se prend quelquefois pour une armoire à serrer des papiers, ou d’autres sortes de hardes ; d’autres fois il signifie une petite piece d’un appartement qui peut servir à plusieurs usages.
Ainsi l’on appelle Cabinets les lieux que l’on orne de Tableaux, & que Vitr. L. 6. c. 5. Appelle
Pinacotheca. […].


Quotation

CABINET. On appelle cabinets les lieux ornés de tableaux, d’estampes, de desseins, de modèles, de pierres gravées, & d’autres curiosités de cette nature. Le cabinet de M. Crozat étoit un des plus riches de l’Europe, sur-tout pour la collection des desseins. Il en avoit rassemblé jusqu’à dix-neuf mille.


Quotation

Ces précieux Cabinets sont composés, & doivent l'être, de tous les genres de la Peinture. Quoique l'abondance de celui de l'Histoire en dût faire le prix, & le mérite capital, l'aménité & les charmes d'un beau Païsage; la suavité, la fraîcheur, & la naïveté des Pinceaux Flamands, leur magie dans les effets d'une lumière violente ou réfléchie, l'éclat & la souplesse de leurs étoffes parfaitement imitées ; le choix des savantes positions dans leurs chevaux & de leurs plus belles formes, tant d'agréables parties doivent leur faire pardonner la bassesse de leurs sujets la plûpart grossiers, ignobles, sans pensées, & sans intérêt. Enfin jusque aux Peintres excellens d'animaux, de fruits, & de fleurs, qui est le genre le plus médiocre, tous doivent entrer dans la structure de ces petits Palais enchantés, si chers aujourd'hui aux beaux Arts dont ils font l'azile, & en même tems l'admiration des Etrangers & les délices des connoisseurs qui habitent cette capitale.


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Quotation

Quadre. On appelle ainsi toutes les bordures quarrées qui enferment quelque ouvrage soit de sculpture soit de peinture, ou autres choses, de quelque matieres qu’ils puissent estre ; Ce n’est pas qu’à l’égard des bordures rondes, ovales ou d’autres figures, on n’employe aussi ce mot abusivement. Car on nomme indifferemment Quadre la bordure ou la corniche qui environne un tableau. Outre que les Quadres servent d’ornement aux tableaux ; ils contribuent encore à les faire paroistre davantage. Aussi les marchands & les Curieux affectent de ne montrer jamais leurs tableaux, s’ils ne sont dans des bordures, afin qu’ils fassent un plus bel effet ; C’est pourquoy les italiens disent qu’une belle bordure qu’ils nomment corniche, est il Rufiano del quadro ; car parmy eux le mot de quadro est pris pour tableau. V. p. 172. 176. Pl. XXVIII.



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SPECTATEUR → marché de l'art
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → outils

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Quotation

[…] J’entendis là de jeunes écervelés vanter leurs ouvrages, & se donner de l’encens avec une arrogance que j’eus peine à suporter. L’un couroit çà & là, montrant avec ostentation un ouvrage digne de risée, l’autre méprisoit son voisin, & se vantoit d’avoir seul la veritable science de la Peinture : Je vis même avec douleur des laquais & des faquins s’ériger en Censeurs, prendre la qualité de Maistres-Peintres, & mépriser avec une insolence enragée, les Raphaëls, les Poussins & leurs semblables, & proposer pour deffi leurs effroyables barboüilleries, entre lesquelles un de ces Cacopeintres tardif & fantasque au possible s’écria tout d’un coup : Laissez, Messieurs, ces ignorans, & si vous voulez voir des Tableaux dignes de votre estime, considerez ceux-cy tous de mon invention, dans lesquels vous trouverez je m’asseure, autant de sujets d’admiration que de figures ; je ne doute pas que plusieurs de mes competiteurs n’y portent envie, mais je sçay bien que tres-peu les pourroient imiter.



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SPECTATEUR → jugement

1 quotations

Quotation

[…] un Tableau où le Dessein & les couleurs locales sont médiocres, mais qui sont soutenues par l’artifice du clair-obscur, ne laissera point passer tranquilement son Spectateur, il l’appellera, il l’arrêtera du moins quelque tems, eut-il même de l’indifference pour la Peinture. Que ne sera-ce point, si avec le clair-obscur les autres parties s’y rencontrent dans un louable degré de perfection, & que l’ouvrage tombe sous les yeux d’un curieux éclairé, ou d’un amateur sensible ?



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SPECTATEUR → perception et regard
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

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Quotation

(...) we do no doubt to affirm, that by the application of this Art [n.d.r. Art of Chalcography] alone, not only Children ; but even Stripplings well advanc’d in Age, might receive incredible advantages, preparatory to their entrance into the Schoole Intellectual, by an Universal, and choice Collection of prints and cuts well design’d, engraven and dispos’d, much after the manner and method of the above nam’d Villeloin, which should contain, as it were, a kind of Encyclopaedia of all intelligible, and memorable things that either are, or have ever been in rerum Natura. It is not to be conceived of what advantage this would prove for the Institution of Princes and Noble Persons, who are not to be treated with the ruder difficulties of the vulgar Grammar Schooles only, and abstruser Notions of things in the rest of the sciences, without these Auxiliaries ; but to be allur’d, and courted into knowledge, and the love of it by all such subsidiaries and helps as may best represent it to them in Picture, Nomenclator,  and the most pleasing descriptions of sensual Objects, which naturally slide into their fluid, ad tender apprehensions, speedily possessing their memories, and with infinite delight, preparing them for the more profound and solid studies. […]



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la gravure
SPECTATEUR → connaissance

3 quotations

Quotation

Mais son principal usage [ndr : la peinture] n’est pas seulement en de semblables observations, ny, comme dit Aristote {L. 8. Polit. c. 3.}, à donner une si parfaite connoissance des tableaus qu’on n’y puisse jamais estre trompé, soit pour la main ou la maniere des grands maistres, soit pour le fin discernement des copies d’avec les originaux, soit pour le prix qui depend presque tousjours de la fantaisie. Le plus grand avantage qu’on en tire vient de ce qu’elle nous apprend en quoy consiste la derniere beauté de tout ce qu’elle represente, & sur tout celle du corps humain. 
Car il ne faut point douter que les Peintres ne jugent ordinairement mieux que le reste des hommes de la beauté humaine, tant à cause des regles qu’ils ont à l’esgard de la proportion des membres & des couleurs qui leur conviennent, que pource qu’ils exerçent incessamment leur imagination à former des Idées les plus accomplies qui se puissent concevoir.



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Je sçay bien que plusieurs diront que chacun a son goust, & c’est ce que j’avouë, mais je croy aussi que celuy qui est le mieux receu & reconnu des Sçavants en cét Art, doit estre tenu pour le meilleur, principalement quand on ne peut pas dire que dans le Temps qu’on fait ce discernement, l’on soit privé d’excellens hommes ainsi qu’en celuy-cy, duquel le grand nombre a fait, que la connaissance & curiosité de ces choses, a augmenté au point que les plus excellens Ouvrages de Peinture, qui n’estoient tenus pour tels que de peu de personnes, le sont à présent de la plus grande partie, & que ce qui venoit que tres-rarement à la connaissance de peu de Praticiens assez avancez, commence à present de ce faire connoistre & gouster aux petits Disciples, qui est ce grand Goust cy-devant dit, pris ou tiré des beaux Antiques, & de Raphaël d’Urbin, Jules Romain & autres, sur les manieres desquels je m’estendray icy de suite le trouvant à propos, pour faire voir aux Curieux & autres, que la connoissance que les excellens Praticiens ont de ses choses à comparaison des autres Manieres, est fondée sur quelque sorte de raison, & ne doit pas estre appelée une manie

Antiques



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SPECTATEUR → connaissance
L’ARTISTE → qualités

Quotation

After all it must be acknowledg’d that as in Other Sciences there are certain Branches of them wherein One Man excels, and Another in Others, but knows little of the rest ; So in Connoissance, No One Man can be acquainted with the Hands of All, even of the most considerable Masters ; nor with all the Manners perhaps of any One of those who have had great Variety of them ; Nor to be very Expert in more than a few of These : He must be contented with a Moderate Skill in many, and to be Utterly Ignorant in Some of them : Such is the Narrowness of our Faculties, the Extent of the Science, or the want of Helps, and Materials for the Study.
However let it be remember’d too That Every
Connoisseur may judge concerning the Goodness of a Picture, or Drawing as to all the Parts of it except the Invention, and Expression in History, and the Resemblance in Portraits ; and these no One Man can judge Accurately of in All Cases, because no One Man can be acquainted with all the Stories, or Fables, or other Subjects of the Picture ; as no One Man can know Every Body.



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SPECTATEUR → connaissance

4 quotations

Quotation

[...] Et requérant aussi des négocians un peu intéressez, qu’ils fassent leur trafic avec plus de droiture, tant pour leur bien que pour banir ce mot de manie, qu’on donne souvent à tort à plusieurs Curieux et connoissants desdits ouvrages à leur occasion : Car c’est a tort qu’on répute à folie et foiblesse d’être amateur & connaisseur de ce qui est beau & bon ; Mais c’en est bien une tres-grande, de juger de l’intention & pensée d’autruy, autant que d’en estre bien informé.
Mais pour revenir à mon dessein, je dis qu’une personne qui ignore la pratique de la Pourtraiture & Peinture, & ce qui est des particularitez cy-devant deduites en gros, quand il entend dire qu’un Peintre ou autre tel Connoissant qui n’aura jamais veu qu’un ou deux Tableaux d’un autre Peintre, supposé qu’il n’eust point changé de manière, discernera ceux qu’il sera en suitte pour en estre, quoy que differents ; Et de plus s’il y a des Coppies faites sur iceux, sans avoir veu lesdits Originaux, il les reconnoistra tels, & aussi fera la distinction s’ils sont bien ou mal coppiez, ou s’ils sont retouchez par endroits de celui qui a fait l’original ; A grand subjet de s’estonner, & de se persuader qu’il est comme impossible de connoistre ces choses, & encore plus qu’une personne comme luy qui n’est pas dans la pratique de cét Art, puisse parvenir à quelque point de cette mesme Connoissance

Selon Marianne Le Blanc (2004, p. 153), si la double question des manières et de la distinction de l’original et de la copie n’est pas entièrement neuve, Bosse l’utilise d’une manière inédite, forgeant un discours sur l’art qui répond aux attentes des amateurs, mais aussi – et peut-être surtout –, à ses ambitions concernant les peintres et la peinture. Bosse vise en effet, par ce texte, à faire entrer la peinture dans le champ de la connaissance.



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Ainsi lon peut juger, que tous les bons Praticiens qui se sont appliquez ou adonnez à esplucher toutes ces particularitez [ndr : à propos de la façon de distinguer les copies des originaux], peuvent estre les plus entendus à discerner toutes ces diverses manieres, & distinctions d’Originaux & Copies, & de plus les bonnes d’avec les mauvaises ; & aussi qu’il est facile de juger que c’est par le moyen de tels connoissans, que les Curieux non Praticiens, peuvent avoir esté & estre instruits à faire la distinction de toutes ces diverses choses.



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SPECTATEUR → connaissance
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...
SPECTATEUR → jugement

Quotation

Il faut faire distinction de ce que plusieurs Praticiens & Curieux nomment ordinairement bonnes Stampes. Ils estiment, à l’exclusion des autres, celles dont le trait ou dessein est bon, ou qu’il est estimé tel, sans considerer ny faire cas de la beauté de la graveure ; de sorte qu’ils feront bien plus d’estime d’une Stampe mal gravée mesme à l’eau forte ou en bois, que d’un du plus beau burin qui se voye.
Il y en a d’autres qui ayment & trouvent leur satisfaction en la beauté de la seule graveure sans s’arrester au dessein
 ; Mais pour les vrais Curieux & connaissans, ils seroient bien contens que l’un et l’autre fust ensemble ; Et d’autant qu’une bonne partie de bons Graveurs ne se sont pas trouvez aux lieux, à l’occasion, & dans le temps de plusieurs grands Peintres & Desseignateurs, ils ont gravé sur les œuvres de divers autres beaucoup moins excellents ; Or cela n’empesche pas que plusieurs dedites Stampes ne soient tres-necessaires ou profitables à quantité de personnes, principalement à ceux qui pratiquent la Graveure ; afin de s’instruire sur icelles.

vrai curieux



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Bref, je croy estre obligé de dire, que s’il [ndr : Albrecht Dürer] eust esté touché pour le dessein & Peinture de ce bon goust cy-devant dit, on l’eust peu dire le nom pareil, veu l’universalité de son esprit. [...] Je me contenteray d’en nommer [ndr : graveurs cités p. 75-78 : Dürer, Lucas de Leyde, Aldegrever, Marcantonio Raimondi, Augustin Venetiano, Parmesan, Augustin Carrache, Cornelis Cort, les Sadeler, etc.] parmy plusieurs quelques uns que les vrays connoissans tiennent pour tres-excellens, tant de ceux qui ont gravé d’apres de belles choses, que des autres.



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SPECTATEUR → connaissance
SPECTATEUR → jugement

13 quotations

Quotation

[...] Et requérant aussi des négocians un peu intéressez, qu’ils fassent leur trafic avec plus de droiture, tant pour leur bien que pour banir ce mot de manie, qu’on donne souvent à tort à plusieurs Curieux et connoissants desdits ouvrages à leur occasion : Car c’est a tort qu’on répute à folie et foiblesse d’être amateur & connaisseur de ce qui est beau & bon ; Mais c’en est bien une tres-grande, de juger de l’intention & pensée d’autruy, autant que d’en estre bien informé.
Mais pour revenir à mon dessein, je dis qu’une personne qui ignore la pratique de la Pourtraiture & Peinture, & ce qui est des particularitez cy-devant deduites en gros, quand il entend dire qu’un Peintre ou autre tel Connoissant qui n’aura jamais veu qu’un ou deux Tableaux d’un autre Peintre, supposé qu’il n’eust point changé de manière, discernera ceux qu’il sera en suitte pour en estre, quoy que differents ; Et de plus s’il y a des Coppies faites sur iceux, sans avoir veu lesdits Originaux, il les reconnoistra tels, & aussi fera la distinction s’ils sont bien ou mal coppiez, ou s’ils sont retouchez par endroits de celui qui a fait l’original ; A grand subjet de s’estonner, & de se persuader qu’il est comme impossible de connoistre ces choses, & encore plus qu’une personne comme luy qui n’est pas dans la pratique de cét Art, puisse parvenir à quelque point de cette mesme Connoissance

Selon Marianne Le Blanc (2004, p. 153), si la double question des manières et de la distinction de l’original et de la copie n’est pas entièrement neuve, Bosse l’utilise d’une manière inédite, forgeant un discours sur l’art qui répond aux attentes des amateurs, mais aussi – et peut-être surtout –, à ses ambitions concernant les peintres et la peinture. Bosse vise en effet, par ce texte, à faire entrer la peinture dans le champ de la connaissance.



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → connaissance

Quotation

[…] Quant aux faux Connoisseurs, que j’ay aussi bien voulu épargner, qu’ils sçachent aussi, que c’est la marque d’une arrogance intolérable, ou d’une stupidité presque brutale, de se mesler de parler & juger d’une chose que l’on ne connoist pas […]



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

LE PRESIDENT. Cependant, ce n'est pas là le sentiment commun ; & si l'on en croit les Connoisseurs, les moindres tableaux des Anciens vont devant les plus beaux des Modernes.
L'ABBE. Vous croyez sans doute que cela vient du peu d'habileté de nos Peintres & de la grande capacité de ceux qui en jugent, je vous declare que c'est tout le contraire.
Si nos Peintres vouloient bien prendre moins de peine a leurs tableaux, en faire la composition plus simple & sans Art, marquer le proche & le loin presque également, & ne s'attacher qu'à la belle couleur ; en un mot faire des especes d'enlumineures plûtost que de vrais tableaux, nos pretendus Connoisseurs en seroient mille fois plus contens ; mais les Peintres aiment mieux ne plaire qu’à un petit nombre de gens qui s'y connoissent, qu'à une multitude peu éclairée. Un seul homme du métier qu'ils estiment ou qu'ils craignent, les anime plus & les fait plus suer que tout le reste du monde ensemble.
LE CHEVALIER. Je trouve qu'ils ont raison, & qu'il seroit plus à propos de nous instruire dans la Peinture pour en bien juger, que de vouloir qu'ils peignent mal pour nous satisfaire.
LE PRESIDENT. Est-ce que tant de gens d'esprit, dont le siecle est rempli ne se connoissent pas en peinture ?
L'ABBE. Il y en a beaucoup qui s'y connoissent, mais il y en a encore davantage qui n'estant point nez pour les Arts, & n'en ayant fait aucune étude n'y entendent rien du tout.



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SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Mon intention n’est pas de parler ici des Copies médiocres, qui sont d’abord connues de tous les Curieux, encore moins des mauvaises qui passent pour telles aux yeux de tout le monde. Je suppose une Copie faite par un bon Peintre, laquelle merite une serieuse reflexion, & mettre en suspend, au moins durant quelques tems, la décision des connoisseurs les plus habiles. Et de ces Copies, j’en trouve de trois sortes.
La première est faite fidèlement, mais servilement. La seconde est legere, facile, & non fidelle. Et la troisième est fidelle, & facile.

curieux



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

Quotation

Il m’a paru que je devois commencer par lui démontrer que la Peinture n’aïant pour objet que la parfaite imitation de la nature, tout homme de bon sens & d’esprit, sans avoir étudié les misteres de cet art, est à portée de sentir les grandes beautez d’un tableau, & de faire souvent même d’excellentes critiques. Peut-être cette idée m’a-t-elle entrainée trop loin ; je n’ai pû m’empêcher de parler du danger que l’on court en écoutant, & en s’en rapportant à quantité de prétendus connoisseurs : mais après tout pouvois-je m’en dispenser ?  D’ailleurs les savants amateurs, tels que nous en connoissons plusieurs, ne m’en sçauront pas mauvais gré, & l’amour propre scaura bien empêcher les autres de se reconnoître dans les portraits generaux : car je declare hautement, que mon dessein n’a point été de peindre personne en particulier. Autant qu'il me paroît necessaire d’attaquer les ridicules, autant qu’il me paroit odieux de designer les personnes qui ont le malheur d’en être chargez ; elles ne sont déjà que trop dignes de pitié.


Quotation

ALCIPE.  […] Ne croïez pas même qu’ils [ndr : les prétendus connoisseurs] aillent chercher les preuves de l’originalité dans les grandes parties ; non, c’est souvent un petit coin de tableau, la touche d’une plante, d’un nuage, ou le derriere de la toile qui les determinent. D’ailleurs ces gens là n’ignorent aucuns termes de l’art, sçavent exactement la vie des peintres, l’histoire de chaque tableau ; mais ils ne se servent de ces choses, que pour jetter plus d’obscurité dans leur raisonnemens, & donnent aux autres une idée si bizarre de la Peinture, que s’ils ne la regarde pas comme un art purement dépendant du caprice, du moins, ils n’osent plus s’en rapporter à leurs yeux ; ils n’osent enfin loüer la lumiere d’un tableau, parce qu’ils ne scavent pas le mot de clair-obscur ; la beauté des couleurs, parce que le grand terme d’harmonie des couleurs ne leur est pas familier. S’ils voïent par exemple, une belle tête de vieillard, dans laquelle d’heureuses épaisseurs de couleur leur representent des rides, ils n’ignorent pas qu’il y a pour les loüer un terme, dont ils ne peuvent se souvenir ; & faute de se rappeler le beau mot de patroüillis, ils croient devoir se taire.



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SPECTATEUR → connaissance
SPECTATEUR → jugement

Quotation

Are. Quant à l’agreable, quoi qu’on puisse facilement le comprendre par ce qu’on a exposé ci devant ; j’ajouterai qu’il n’y a rien, qui attire tant à soi, ni qui occupe les yeux si agreablement, que la peinture ; non pas meme les pierres precieuses, non pas meme l’or, qui devient bien plus precieux s’il renferme quelque pierre, ou quelque ouvrage de quelque celebre Artiste, soit figures, animaux, ou quelqu’autre chose, qui ait du dessein, & de l’agrement ; ce qui plait non seulement aux connoisseurs, mais encore au vulgaire ignorant, meme aux enfants, qui d’abord qu’ils voient quelque peinture, la montrent presque toujours avec le doigt, & il semble que leur cœur enfantin en soit tout pâmé de douceur.
[…]
Are. Eh qui est ce, qui ne connoit pas l’agrement de la peinture, laquelle enrichit toutes choses ? Les edifices publics, & particuliers ont beau etre ornés en dedans de superbes tapisseries, de tables couvertes de tapis magnifiques, s’il ne s’y trouve quelques excellents tableaux, il y manque l’accomplissement du plus bel ornement ; par dehors les faces des palais font plus de plaisir aux yeux, lorsqu’elles sont peintes par quelques bons maitres, que celles qui sont incrustées de marbres blanc, de porphire, ou de serpentin enrichi d’or.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

En second lieu, comme le public n'est pas également éclairé dans tous les païs, il est des lieux où les gens du métier peuvent le tenir plus long-temps dans l'erreur qu'ils ne le peuvent tenir en d'autres contrées. Par exemple, les tableaux exposez dans Rome seront plutôt apprétiez à leur juste valeur, que s'ils étoient exposez dans Londres ou dans Paris. Les Romains naissent presque tous avec beaucoup de sensibilité pour la peinture, & leur goût naturel a encore des occasions fréquentes de se nourrir & de se perfectionner par les ouvrages excellens qu'on rencontre dans les églises, dans les palais, & presque dans toutes les maisons où l'on peut entrer. Les mœurs & les usages du païs y laissent encore un grand vuide dans les journées de tout le monde, même dans celles de ces Artisans condamnez ailleurs à un travail qui n'a gueres plus de relâche que le travail des Danaïdes. Cette inaction, l'occasion continuelle de voir de beaux tableaux, & peut-être aussi la sensibilité des organes plus grande dans ces contrées-là que dans des païs froids & humides, rendent le goût pour la peinture si géneral à Rome, qu'il est ordinaire d'y voir des tableaux de prix jusques dans des boutiques de Barbiers, & ces Messieurs en expliquent avec emphase les beautez à tous venans, pour satisfaire à la nécessité d'entretenir le monde, que leur profession leur imposoit dès le temps d'Horace. Enfin dans une nation industrieuse & capable de prendre toute sorte de peine pour gagner sa vie, sans être assujettie à un travail reglé, il s'est formé un peuple entier de gens qui cherchent à faire quelque profit par le moïen du commerce des tableaux. Ainsi le public de Rome est presque composé en entier de connoisseurs en peinture. Ils sont, si l'on veut, la plûpart des Connoisseurs médiocres, mais du moins ils ont un goût de comparaison qui empêche les gens du métier de leur en imposer aussi facilement qu'ils peuvent en imposer ailleurs. Si le public de Rome n'en sçait point assez pour réfuter méthodiquement leurs faux raisonnemens, il en sçait assez du moins pour en sentir l'erreur, & il s'informe après l'avoir sentie de ce qu'il faut dire pour la refuter. D'un autre côté les gens du métier deviennent plus circonspects lorsqu'ils sentent qu'ils ont affaire avec des hommes éclairez. Ce n'est point parmi les Théologiens que les Novateurs entreprennent de faire des Prosélites de bonne foi.



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Les grands maîtres finissent peu leurs desseins, ils se contentent de faire des esquisses, ou griffonements faits de rien, (a) qui ne plaisent pas aux demi-connoisseurs, ils veulent quelque chose de terminé qui soit agréable aux yeux : un vrai connoisseur pense autrement ; il voit dans un croquis la manière de penser d’un grand maître pour caractériser chaque objet avec peu de traits ; son imagination animée par le beau feu qui régne dans le dessein perce à travers ce qui y manque, elle apperçoit souvent ce qui n’y est pas & ce qui y doit être. C’est ainsi qu’un beau génie secondé par ce qu’il voit, supplée & s’accomode à tout.



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SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

On juge souvent d’un ouvrage par rapport à la partie de la peinture qui nous flatte le plus & celle que nous connoissons le mieux, supposé celle du coloris, c’est cependant mal en juger, il faut qu’un bon connoisseur ait l’esprit d’une grande étenduë pour embrasser toutes les parties de la peinture & les aimer toutes à la fois ; les esprits bornés dans cette matiere ne peuvent être des juges équitables, ceux qui sont prévenus en sont aussi peu capables.
Dans un pareil jugement, il faut presque autant de lumieres pour sentir le beau que pour le produire, on doit considerer la composition, la disposition, & l’invention comprises sous le terme général d’ordonnance. Le dessein est encore une des principales parties, il a pour baze la proportion, l’anatomie & la correction.



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

CONNOISSEUR. Connoisseur n’est pas tout-à-fait la même chose qu’Amateur. Connoisseur en fait d’ouvrages de Peintures, renferme moins l’idée d’un goût décidé pour cet Art, que d’une connoissance fine, & d’un discernement exquis & délicat. On n’est guéres connoisseur, sans être Amateur, mais on peut être Amateur, sans être Connoisseur. Bon Connoisseur, fin Connoisseur. La connoissance des tableaux consiste à sçavoir distinguer ; 1°. si un tableau est bon ou mauvais ; 2°. s’il est original, ou non ; 3°. de quel maître il est.


Quotation

C'est avec les égards les plus scrupuleux, & l'intention très réelle de ne désobliger personne, que l'on rapporte les jugemens des connoisseurs judicieux, éclairés par des principes, & encor plus par cette lumière naturelle que l'on appelle sentiment, parce qu'elle fait sentir au premier coup d'œil la dissonance ou l'harmonie d'un ouvrage, & c'est ce sentiment qui est la base du goût, j'entens de ce goût ferme & invariable du vrai beau qui ne s'acquiert presque jamais, dès qu'il n'est pas le don d'une heureuse naissance.



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Lorsque l’on termine les chairs au Burin, il est difficile de se servir avec succès de points longs, à moins qu’on ne les fasse extrêmement cours, autrement ils feroient une chair qui sembleroit couverte de poils. On ne se serts gueres que de points ronds en préparant l’eau Forte, si ce n’est dans les ombres des chairs qu’on peut graver par une taille ou deux de points longs. On peut aussi hazarder quelque-fois des troisiémes tailles dans des choses qui doivent être brouillées comme nuages, terreins & autres endroits que l’on tient très-sourds pour servir de fonds à d’autres, mais il faut les graver avec une pointe extrêmement fine, afin qu’ils mordent moins que les autres.
[...] Enfin on doit faire ensorte que la planche soit entierement faite à l’eau forte, s’il est possible, afin de conserver tout l’esprit du dessein : car plus on mettra d’ouvrage dès l’eau Forte, & plus on sera sûr de réussir, pourvû que cela soit fait à propos & avec goût, & qu’on ne le laisse point trop mordre. C’est le moyen de plaire aux habiles gens & aux vrais connoisseurs dont les suffrages sont seuls flatteurs & à désirer pour ceux qui veulent se perfectionner & acquérir une réputation solide.



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → perception et regard

2 quotations

Quotation

To be able to distinguish betwixt too things of a Different Species (especially if those are most very much unlike) is what the most Stupid Creature is capable of, as to say This is an Oak, and That a Willow, but to come into a Forrest of a thousand Oaks, and to know how to distinguish any One leaf of all those Trees from any other whatsoever, and to form so clear an Idea of that one, and to retain it so clean as (if occasion be) to know it so long as its Charecteristicks remain requires better Faculties than every one is Master of ; And yet This may certainly done. To see the difference between a fine, Metaphysical notion, and a Dull Jest ; Or between a Demonstration, and an Argument but just Probable, These are things which he that cannot do is rather a Brute, than a Rational Creature ; But to discern wherein the difference consists when two Notions very nearly Resemble each other, but are not the Same ; Or to see the just weight of an Argument, and that through all its Artificial Disguises ; to do This ‘tis necessary to Conceive, Distinguish, Methodize, and Compare Ideas in a manner that few of All those Multitudes that pretend to Reasoning have accustomed themselves to. But thus to See, Thus Nicely to Distinguish things nearly resembling one another, Whether Visible, or Immaterial, is the Business of a Connoisseur.


Quotation

A Connoisseur has this farther Advantage, He not only sees Beauties in Pictures, and Drawings, which to Common Eyes are Invisible ; He Learns by these to see such in Nature, in the Exquisite Forms, and Colours, the Fine Effects of Lights, Shadows, and Reflections which in Her is always to be found, and from whence he has a Pleasure which otherwise he could never have had, and which none with Untaught Eyes can Possibly discern : He has a constant Pleasure of This kind even in the most Common things, and the most Familiar to us, so that what People usually look upon with the utmost Indifference creates great Delight in his Mind. The Noblest Works of Rafaelle, the most Ravishing Musick of Hendell, the most Masterly Strokes of Milton, touch not People without Discernment : So the Beauties of the Works of the great Author of Nature are not seen but by Enlighten’d Eyes, and to These they appear far otherwise than before they were so ; as we hope to see every thing still nearer to its true Beauty, and Perfection in a Better State, when we shall see what our Eyes have not yet seen, nor our Hearts Conceiv’d.


1 quotations

Quotation

[…] un Tableau où le Dessein & les couleurs locales sont médiocres, mais qui sont soutenues par l’artifice du clair-obscur, ne laissera point passer tranquilement son Spectateur, il l’appellera, il l’arrêtera du moins quelque tems, eut-il même de l’indifference pour la Peinture. Que ne sera-ce point, si avec le clair-obscur les autres parties s’y rencontrent dans un louable degré de perfection, & que l’ouvrage tombe sous les yeux d’un curieux éclairé, ou d’un amateur sensible ?



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SPECTATEUR → perception et regard
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

3 quotations

Quotation

C’estoit une histoire Angloise, dont il avoit habillé les figures à la Grecque & à la Romaine, ouvrage au reste, qui ne meritoit que le feu ou la bouë ; & lorsque je voulus lui demander raison de cent choses qui choquoient la raison, l’histoire, l’Art, la Nature & le bon sens, il me fist des réponses si remplies d’ignorance & de superbe, que je le laissay là avec ces sots admirateurs.
[…] A peine pûs-je échapper des mains de ces importuns, & lorsque je pensois estre hors de danger de telles rencontres, je me trouvay au milieu d’une troupe de Damoiseaux, qui après avoir apris deux ou trois mois à mal dessigner sous un Maistre ignorant, venoient là faire les Critiques & les Arbitres de la Peinture. Ce fut une scene assés facésieuse, de les entendre vanter leur affection pour cet Art si merveilleux.



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Peu d'Auteurs arriveront à une réputation du premier ordre, sans le secours des conseils & de la critique non seulement de leurs Confrères, dont la plupart ne jugent des beautés & des défauts de leur Art que relativement à la froideur & à la sécheresse des règles, ou par une routine de comparaison à leur propre manière, souvent uniforme & répétée, mais par la critique d'un spectateur désinteressé & éclairé, qui sans manier le pinceau, juge par un goût naturel & sans une attention servile aux règles.

On notera l'apparition du terme "réputation" associé à la notion de "public" défini ici comme "un spectateur désintéressé.



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Le Sallon a offert cette année cent dix-sept Tableaux […]. Comme toute description doit être extrêmement bornée, pour ne point ennuyer, je ne vous entretiendrai que des morceaux de choix & qui m’ont frappé avec tout le Public ; de cette façon, vous le voyez, je ne décide rien & c’est le mieux. Je me servirai de la critique, parce qu’elle honore les talens ausquels elle s’attache, & par la méme raison j’en ferai grace à d’autres ouvrages, qui ne la méritent pas.



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SPECTATEUR → jugement

15 quotations

Quotation

[...] Et requérant aussi des négocians un peu intéressez, qu’ils fassent leur trafic avec plus de droiture, tant pour leur bien que pour banir ce mot de manie, qu’on donne souvent à tort à plusieurs Curieux et connoissants desdits ouvrages à leur occasion : Car c’est a tort qu’on répute à folie et foiblesse d’être amateur & connaisseur de ce qui est beau & bon ; Mais c’en est bien une tres-grande, de juger de l’intention & pensée d’autruy, autant que d’en estre bien informé.
Mais pour revenir à mon dessein, je dis qu’une personne qui ignore la pratique de la Pourtraiture & Peinture, & ce qui est des particularitez cy-devant deduites en gros, quand il entend dire qu’un Peintre ou autre tel Connoissant qui n’aura jamais veu qu’un ou deux Tableaux d’un autre Peintre, supposé qu’il n’eust point changé de manière, discernera ceux qu’il sera en suitte pour en estre, quoy que differents ; Et de plus s’il y a des Coppies faites sur iceux, sans avoir veu lesdits Originaux, il les reconnoistra tels, & aussi fera la distinction s’ils sont bien ou mal coppiez, ou s’ils sont retouchez par endroits de celui qui a fait l’original ; A grand subjet de s’estonner, & de se persuader qu’il est comme impossible de connoistre ces choses, & encore plus qu’une personne comme luy qui n’est pas dans la pratique de cét Art, puisse parvenir à quelque point de cette mesme Connoissance

Selon Marianne Le Blanc (2004, p. 153), si la double question des manières et de la distinction de l’original et de la copie n’est pas entièrement neuve, Bosse l’utilise d’une manière inédite, forgeant un discours sur l’art qui répond aux attentes des amateurs, mais aussi – et peut-être surtout –, à ses ambitions concernant les peintres et la peinture. Bosse vise en effet, par ce texte, à faire entrer la peinture dans le champ de la connaissance.



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → connaissance

Quotation

[...] Et quant à ce que plusieurs personnes ont creu, que cette Connoissance & Curiosité estoit une manie, & qu’il n’y avoit lieu d’y assoir aucune bonne resolution ou fondement, pour avoir veu quelque Curieux & Praticiens de cét Art, & non des moins Experts, qui prenoient quelquefois une maniere pour une autre & des Coppies pour des Originaux, je les advertis en passant que cette mesprise ne doit pas donner lieu de conclurre de la sorte, d’autant que s’il y a quelques uns desdits Praticiens qui ne sont point adonnez à tant esplucher ces particularitez, il s’en trouve d’autres qui s’y estant adonnez en ont acquis une grande connoissance, & aussi comme j’ay dit des Curieux, Puis d’autres moins Experts qu’eux qui l’ont & d’autres qui ne l’ont pas. 
Par ainsi lon peut dire qu’il y a en cela comme en d’autres Arts, de naturelles inclinations pour ces choses, puis que mesme ceux qui n’ont point de pratique, en ont ou peuvent avoir quelque connoissance ; Mais de dire qu’elle soit approchante de celle qu’en peut avoir un Excellent Praticien exercé en icelles, cela est impossible à mon advis, qui sera en son lieu proposé plus au long.



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SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Raisons des Curieux non Praticiens qui n’ont aucune connoissance de ces manieres, ny desdits Originaux & Copies.
Cette sorte de Curieux declarent, qu’ils ayment les Tableaux pour les voir & servir d’ornemens chez eux ; Mais que de sçavoir & connoistre la manière & le nom de ceux qui les ont faits, & s’ils sont Originaux ou Copies, c’est jusques à present une passion qui ne les touche point ; Et mesme qu’ils croyent comme impossible de pouvoir acquerir la pratique de cette connoissance, Et que ce qui les confirme davantage est, d’avoir sceu que plusieurs Curieux non Praticiens se disans l’avoir, auroient esté souvent trompez en l’acquisition de plusieurs Tableaux. 



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SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Raisons des Curieux non Praticiens qui se sont portez ès connaissances desdites manieres & distinctions d’Originaux & Copies.
Ces Curieux-cy trouvent que ce seroit une curiosité tres-imparfaite, d’avoir des Tableaux & ne sçavoir s’ils sont bons ou mauvais, ny qui les peut avoir faits, & qu’il n’y a guere d’assurance de faire acheter de telles choses par autruy, si lon le peut faire soy mesme, à cause qu’il y a des Curieux soy disants connoissants en icelles & mesme des Praticiens qui s’y sont souvent trompez, sans y comprendre ceux qui se meslent de tromper les autres ; de plus qu’il arrive d’ordinaire dans leurs commencements de curiosité desdits Tableaux, qu’ils choisissent ou font choisir, par des personnes qui n’y ont souvent guere plus de connoissances qu’eux ; de sorte qu’en estant advertis, ils prennent resolution de s’en deffaire pour en avoir de meilleurs, desquels il en arrive bien souvent la mesme chose.
Or tout ce que dessus ils ne le disent point seulement des autres, mais aussi d’eux-mesmes qui ne l’ont que trop experimenté ; Ce qui leur a donné lieu de s’instruire en quelque façon sur ces connoissances, & de faire election d’un sçavant Praticien connoissant, & de plus honneste homme, afin qu’il puisse suppleer aux occasions où la connoissance de telles choses passe leurs portées : Mais la conclusion de leurs Sentiments est, qu’ils croyent que la connaissance bien qu’en partie seulement, de la beauté & bonté desdits Tableaux, donne bien plus de contentement que celle de n’avoir que l’agrément à la veuë, par éclat d’un nombre de belles Couleurs.



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SPECTATEUR → connaissance
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

Quotation

Ainsi lon peut juger, que tous les bons Praticiens qui se sont appliquez ou adonnez à esplucher toutes ces particularitez [ndr : à propos de la façon de distinguer les copies des originaux], peuvent estre les plus entendus à discerner toutes ces diverses manieres, & distinctions d’Originaux & Copies, & de plus les bonnes d’avec les mauvaises ; & aussi qu’il est facile de juger que c’est par le moyen de tels connoissans, que les Curieux non Praticiens, peuvent avoir esté & estre instruits à faire la distinction de toutes ces diverses choses.



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SPECTATEUR → connaissance
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...
SPECTATEUR → jugement

Quotation

Il faut faire distinction de ce que plusieurs Praticiens & Curieux nomment ordinairement bonnes Stampes. Ils estiment, à l’exclusion des autres, celles dont le trait ou dessein est bon, ou qu’il est estimé tel, sans considerer ny faire cas de la beauté de la graveure ; de sorte qu’ils feront bien plus d’estime d’une Stampe mal gravée mesme à l’eau forte ou en bois, que d’un du plus beau burin qui se voye.
Il y en a d’autres qui ayment & trouvent leur satisfaction en la beauté de la seule graveure sans s’arrester au dessein
 ; Mais pour les vrais Curieux & connaissans, ils seroient bien contens que l’un et l’autre fust ensemble ; Et d’autant qu’une bonne partie de bons Graveurs ne se sont pas trouvez aux lieux, à l’occasion, & dans le temps de plusieurs grands Peintres & Desseignateurs, ils ont gravé sur les œuvres de divers autres beaucoup moins excellents ; Or cela n’empesche pas que plusieurs dedites Stampes ne soient tres-necessaires ou profitables à quantité de personnes, principalement à ceux qui pratiquent la Graveure ; afin de s’instruire sur icelles.

connaissant



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Je diray encore avant de finir, qu’il y a aussi bien que des Peintres & Curieux, des Graveurs qui ont connoissance de ces choses, & d’autres qui n’en ont point, & pareillement des Curieux, tesmoins ceux qui le sont de diverses petites Tailles Douces, dont les hacheures si pressées paroissent aux yeux les unes dans les autres, ausquelles on a donné le nom de pieces fines, parmy les Marchands de Stampes & tels Curieux peu connoissans ; Il y a aussi un grand nombre d’autres Curieux, qui sçavent bien distinguer les bonnes d’avec les mauvaises, & si ce n’est pas en toutes, par une veritable connoissance ce sera suivant les moyens cy-devant dits.



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SPECTATEUR → connaissance
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la gravure

Quotation

[...] que pourra-[t]-on dire de l'aveuglement des Peintres de nostre temps qui luy prefererent [ndr : Le Dominiquin] des Josepins, des Lanfrancs, et d'autres semblables manieristes, dont les Ouvrages n'ayant que le faux esclat d'une je ne sçay quelle nouveauté que ceux d'aujourd'hui appellent une furie du Dessein et une franchise du Pinceau, que l'ignorance des veritables beautez et des principes de l'Art leur fait admirer, n'ont eu aussi de reputation qu'autant qu'a duré cette faveur passagere de la Fortune ; si bien qu'ils ne trouvent plus maintenant de place dans les cabinets des Curieux, qui s'en sont lasséz tout aussi-tost et detrompez.



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Il est vray, me dit-il [ndr : Pymandre], que j’ay remarqué souvent des curieux qui ne considerent les Tableaux que quand ils sçavent le nom de ceux qui les ont faits, et ne les estiment que par la reputation de leurs Auteurs, sans regarder ce qu’il y a de bon ou de mauvais.
Ce que vous dites, repris-je alors, est le defaut de ceux qui ne se connoissent point ou que fort peu en Peinture : car les bons Peintres & les personnes intelligentes dans cet Art, ne s’informent pas toûjours si exactement du nom de celuy qui a fait un Ouvrage qu’on leur monstre ; ils l’estiment par son propre merite & selon les beautez qu’ils y remarquent. Vous avez veu je m’asseure cet Ecce Homo d’André Salario, qui est dans le cabinet de M. le Duc de Liancourt ; Quoy qu’il ne soit que du disciple de Leonard, neanmoins on en fait beaucoup plus de cas que de plusieurs autres Tableaux qui sont de la main de Leonard. Mais cet abus qui se trouve parmy la pluspart des curieux ne se reformera pas si-tost ; il semble mesme qu’il y a quelque sorte de raison de laisser dans l’esprit des moins connoissans l’estime qu’ils ont pour le nom de ces grands hommes, quand ils n’ont pas assez de lumiere pour juger plus particulierement de l’excellence des Ouvrages.

Il existe une autre version de l’Ecce homo de Solario, conservée au Philadelphia Museum of Art de Philadelphie. Celle issue de la collection de Roger du Plessis de Liancourt évoquée ici par Félibien correspond à l’œuvre de Leipzig – elle est ensuite passée dans la collection de François de la Rochefoucauld, qui épouse la fille du duc de Liancourt et hérite ainsi de sa collection. Voir FAGNART Laure, Léonard de Vinci en France : collections et collectionneurs. XVe-XVIIe siècles, Rome, L’Erma, 2009, p. 211-212, 280-281 et 323. Ce même tableau est aussi mentionné par Evelyn en 1644 – EVELYN John, Diary, 1644 (éd. par W. BRAY, The diary of John Evelyn, 2 vol., Londres, 1907-1914 et précisément BRAY, I, 1907, p. 57).



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → connaissance
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Aux curieux de l’Art de l’Architecture et de La Peinture et de la Sculpture. Messieurs J’ay creû ne pouvoir dédier ce petit Ouvrage qu’à vous puisque ne prenant d’autre interest dans ces questions que vous instruire & de profiter dans les connoissances que vous avez



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SPECTATEUR → connaissance

Quotation

LE PRESIDENT. Mais que direz-vous des Curieux qui sont du mesme avis ? Vous ne pouvez pas les traiter d'ignorans en peinture, eux qui en decident souverainement.
L'ABBE. Il y a quelques Curieux qui ont le goût tres-fin ; mais il y en a beaucoup qui ne se connoissent en tableaux que comme les Libraires se connoissent en Livres. Ils sçavent le prix, la rareté & la genealogie d'un tableau sans en connoistre le vray mérite, comme les Libraires sçavent parfaitement ce qu'un Livre doit estre vendu, l'abondance ou le peu d'exemplaires qu'il y en a, & l'histoire de ses éditions, sans rien sçavoir de ce qui est contenu dans le Livre.
LE CHEVALIER. Je suis persuadé que les Curieux dont vous parlez sont plus habiles que vous ne dites, mais qu’ils sont bien aises d'entretenir la passion des vieux tableaux, & pour cause.



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SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Tous ceux qui peuvent atteindre à se faire des recueils sur ces differentes notions, le font avec plaisir, parce que sans se fatiguer l’esprit, ils se donnent une connoissance d’Histoire sainte & prophane, ou de tous les Arts liberaux & mecaniques : ceux qui aiment les portraits avec attache, voyent revivre avec plaisir les morts & les absens ; & c’est dans la difference de leurs attitudes où l’on trouve comme une espece de jugement phisionomique, pour decouvrir plus facilement les caracteres de leur genie.
Mais afin que chacun se puisse satisfaire suivant sa fortune, je feray voir ceux qui recherchent l’Estampe sous trois differens états ; & je diray qu’il est bien vray que dans le choix d’une Estampe le grand Curieux qui peut avoir du plus beau sans se soucier du prix, ne sçauroit être trop difficile dans la recherche des belles épreuves, des véritables originaux, & de la belle impression : il y a de la difference de tout au tout dans une même piece suivant qu’elle est conditionnée. Ceux qui se ménagent, parmi lesquels on en trouve qui professent les Arts, & qui en ont une parfaite connoissance ; ces personnes aspirent volontiers à se faire un amas des plus belles Estampes : mais ils se mettent peu en peine de l’impression & de la propreté, pourvû qu’ils y trouvent l’expression du burin sans alteration, afin de pouvoir prendre d’après, ce qui leur est necessaire. Quant au troisième ordre, ce sont ceux qui n’ayant besoin des Estampes que pour embellir des appartemens, cherchent de les avoir dans leur caractere naturel, mais sans se soucier si ce sont des originaux ou non.


Quotation

On voit des Curieux qui se font une idée d'un Maître sur trois ou quatre Tableaux qu'ils en auront vûs, & qui croient après cela avoir un titre suffisant pour décider sur sa maniére, sans faire réflexion aux soins plus ou moins grands que le Peintre aura pris à les faire, ni à l'âge auquel il les aura faits. Ce n'est pas sur les Tableaux particuliers du Peintre : mais sur le général de ses Ouvrages qu'il faut juger de son mérite. Car il n'y a point de Peintre qui n'ait fait quelques bons & quelques mauvais Tableaux […]. Il n'y en a point aussi qui n'ai eu son commencement, son progrès & sa fin ; c'est-à-dire, trois maniéres : la première, qui tient à celle de son Maître; la seconde, qui s'est formée selon son Goût, & dans laquelle réside la mesure de ses talens, & de son Génie; & la troisième, qui dégénère ordinairement en ce qu'on appelle maniére : parce qu'un Peintre, après avoir étudié long-tems d'après la Nature, veut jouir, sans la consulter davantage, de l'habitude qu'il s'en est faite.



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SPECTATEUR → connaissance
SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Mon intention n’est pas de parler ici des Copies médiocres, qui sont d’abord connues de tous les Curieux, encore moins des mauvaises qui passent pour telles aux yeux de tout le monde. Je suppose une Copie faite par un bon Peintre, laquelle merite une serieuse reflexion, & mettre en suspend, au moins durant quelques tems, la décision des connoisseurs les plus habiles. Et de ces Copies, j’en trouve de trois sortes.
La première est faite fidèlement, mais servilement. La seconde est legere, facile, & non fidelle. Et la troisième est fidelle, & facile.

connaisseur



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

CURIEUX, CURIOSITÉ. Un curieux en Peinture, est un homme qui amasse avec choix tout ce qu’il y a de plus rare en desseins & en tableaux : ces raretés s’appellent curiosités
Curiosités en Peinture, Cabinet curieux, Piéces rares & curieuses
Curieux signifie quelquefois recherché. 
Le Titien étoit
curieux dans son coloris ; Raphaël étoit curieux dans le choix & dans les accomodemens des Draperies. 
Quelques modernes se sont servis du mot de
curiosité, dans une acception des plus nouvelles. 
Mr Mariette a dit : le nom de Mr Jubach substitera long-temps dans la
curiosité, c’est-à-dire, parmi les curieux. Descript. du Cabinet de Mr Crozat.

De Marsy cite Everhardt Jabach ( 1610-1695) comme exemple exemple de curieux-collectionneur.


1 quotations

Quotation

Der Andere Anhang worinnen was einem galant-homme von dem Kupferstechen zu verstehen nützlich ja fast nöthig ist/ kurtz und deutlich abgehandelt wird. II. Was bey Kupfferstücken in Obacht zu nehmen/ um wohl darinnen zu wählen, p. 176-177
10. Wer nun
curieus ist muß dahin sehen/ daß er von allerley Arten der Stiche Bekandschaft bekomme. Einige schraffiren alles/ andere mengen an dem Nackenden Puncten unter die Schraffirung/ andere gebrauchen bloß Puncten auf dem Nackenden. Die Puncten machen wiederum einige lieber rund/ andere länglicht. Theils von den Alten haben gar keine Creutzschraffirung sondern nur einfache gemachet/ und doch ihre Stücke vortreflich heraus gebracht. Die alles gantz mit punctiren heraus bringen wollen/ taugen nicht viel. In Franckreich findet man itzo eine neue Art/ daran das nackende mit lauter Puncten, aber so subtil und enge gemachet ist/ daß es fast wie schwartze Kunst oder die subtileste Miniatur heraus kömmet/ also daß nicht wohl möglich ist dergleichen mit dem Grabstichel oder der Radier-Nadel heraus zu bringen. Hingegen das übrige ist gewöhnlicher massen schraffirt.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la gravure

1 quotations

Quotation

CURIEUX, CURIOSITÉ. Un curieux en Peinture, est un homme qui amasse avec choix tout ce qu’il y a de plus rare en desseins & en tableaux : ces raretés s’appellent curiosités
Curiosités en Peinture, Cabinet curieux, Piéces rares & curieuses
Curieux signifie quelquefois recherché. 
Le Titien étoit
curieux dans son coloris ; Raphaël étoit curieux dans le choix & dans les accomodemens des Draperies. 
Quelques modernes se sont servis du mot de
curiosité, dans une acception des plus nouvelles. 
Mr Mariette a dit : le nom de Mr Jubach substitera long-temps dans la
curiosité, c’est-à-dire, parmi les curieux. Descript. du Cabinet de Mr Crozat.

De Marsy cite Everhardt Jabach (1610-1695) comme exemple de curieux.


1 quotations

Quotation

[…] la mesme science [ndr : la peinture] qui nous apprent ce que c’est que la Verité, nous fait de plus des leçons du mensonge : Outre que la peinture nous porte à bien juger de la perfection de tout ce qu’elle represente, son art nous fournit des maximes pour en discerner les vices, & pour en censurer ce qu’y rencontre de defectueus. Ainsi l’on trouva mesme à redire au Jupiter de Phidias […].

PHIDIAS, Zeus, c. 435 BC, chryselephantine statue, lost (5th century AD)



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SPECTATEUR → jugement

1 quotations

Quotation

On repartit à cela, que la qualité de Peintre n’est pas seulement l’usage de la couleur, mais la faculté de representer à la vuë tous les objets visibles de la nature & ceux mêmes dont l’on peut concevoir quelque idée avec leurs formes, leur proportion & couleur ; que celui qui sçaura bien mettre en usage les couleurs, sans les accompagner des autres parties, pourra être tout au plus nommé bon coloriste, mais non pas un sçavant Peintre, & qu’on ne doit pas estimer un ouvrage de Peinture, par l’éclat de la couleur, qui ne charme ordinairement que les esprits du vulgaire, & que la veritable beauté de la couleur consiste, en un ménagement harmonieux conduit par l’oeconomie du dessein : ce qui fut appuyé par un discours qui contenoit en substance que le veritable merite de quelque chose consistoit en ce qui se soûtient de soi-même sans emprunter rien d’autrui, que suivant ce principe pour connoître la difference du merite entre le dessein & la couleur, il falloit connoître laquelle de ces choses étoit la plus independante : que l’on representa, que le dessein qui se nomme pratique est produit de l’intellect & de l’imagination qu’il s’exprime par la parole & par la main, & que c’est de cette derniere maniere ; qu’avec un crayon on imite toutes les chose visibles, & donne non seulement la forme & la proportion, mais exprime jusqu’aux mouvemens de l’ame sans avoir besoin de la couleur, si ce n’est pour representer la rougeur ou la paleur, n’étant en elle-même qu’un accident dependant des divers effets de lumiere, puisqu’elle change selon qu’elle est éclairée, de telle sorte que la nuit à la lueur d’un flambeau, le verd paroît bleu, & le jaune paroît être blanc. L’on fit considerer, que la couleur qui entre dans la composition d’un Tableau, ne peut produire ni coloris ni teinte que par sa matiere même, elle étoit par consequent moins noble que le Dessein qui ne releve que de l’esprit. L’on ajoûta que la couleur depend tellement du Dessein, qu’il lui est impossible de representer quoi que ce soit sans son Ordonnance & sa conduite. Qu’ainsi il est trés constant que le merite de la Peinture consiste plûtôt dans le Dessein que dans la Couleur, puisque ce qui réleve le merite des choses, est de dépendre moins d’une cause étrangere, qu’il falloit donc tomber d’accord que celui du Dessin étoit infiniment au dessus de celui de la Couleur.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément à la page 67 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte reprend également la Table des Préceptes sur la Couleur aux pages 50-53.



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SPECTATEUR → jugement
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

1 quotations

Quotation

Après celui-cy, vint un certain grand discoureur, & malade du même mal d’écrire, {Il a écrit l’essay des merveilles de nature.} qui cherchoit un habile Maistre, avec lequel il pûst s’entretenir de la Peinture, afin d’apprendre la maniere de parler justement de ce bel Art, pour après faire part au Public de ce qu’il en auroit appris, comme il avoit déjà fait de plusieurs autres arts, métiers & exercices.
Il s’adressa donc à un, qui ravi d’avoir rencontré cette occasion de faire paroistre les beautés de ses Ouvrages, lui fist voir quelques Tableaux de sa façon, dans lesquels il lui fist admirer
les beaux gestes, mines & contenances des Images, les robes bien damassées, les belles pinceures, les rentrétemens & les feintes agreables : Aussitost l’autre prît des tablettes, & se mît à écrire tous ces beaux termes, & ces riches expressions avec soin, écoutant attentivement cet ignorant, qui continuoit à débiter les merveilles de ces Ouvrages.
Voyez, disoit-il, Monsieur, reculer ce Paysage peint en petit volume, voyez ces arbres remuer au gré du vent, écoutez cette eau gazoüiller, ces oyseaux fendre le vent ; ce coloris est vif, ces cheveux fins, ce drap est bien plissé, que cette verdure est gaye ! Voyez ces mains de neige, ce teint delicat, cette charneure mignonne, on pourroit conter les côtes de ce corps, tant il est naturel, la besongne est parfaitement

Restout évoque ici la manière de parler de la peinture pour la présenter au public et critique l’utilisation d’un vocabulaire extravagant faisant allusion aux sens

hâbleur



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SPECTATEUR → jugement

1 quotations

Quotation

Il y a quantité de Praticiens & autres, lesquels ayans veu une personne une fois, la reconnoistront d’abord plusieurs années apres, & feront aussi la distinction du changement qu’ils y remarqueront avenant qu’il y en ait, ces mesmes aussi seront capables de discerner l’air du visage, action & vestement, des diverses nations les unes des autres, & mesmes quand elles seroient vestuës des habits des uns & des autres ; Le semblable feront-ils de la forme de plusieurs Bastimens ou Edifices, Animaux, Arbres, Plantes, & d’une infinité d’autres corps visibles de la Nature.
Par ainsi il y a raison de croire, que ces mesmes personnes peuvent en quelque sorte ayant veu divers Tableaux dans un temps, & sceu quels en estoient les Autheurs, les reconnoistre dans un autre ; Et comme d’ordinaire lon remarque les freres & quelques proches parents & autres pour avoir de l’air ou ressemblance de quelqu’un qu’on a connu, pareillement ils peuvent ayant veu un ou deux Tableaux d’un Peintre, remarquer ceux qui en auront de l’air, ou qui approcheront de sadite Manière ; Ainsi lon peut juger qu’une telle personne non praticienne à laquelle aura monstré lesdits Tableaux, & fait remarquer la difference d’une maniere à l’autre, pourra faire la distinction de la plus grande partie : Or par la mesme raison, lon peut juger que ceux qui ayant veu une, ou plusieurs fois, diverses personnes ou autres telles choses, ne s’en souviennent pas un moment apres, sont en quelque sorte incapables de parvenir au discernement de ces choses. Et ceux qui pratiquent la Peinture & qui ont se [ndr : sic] defaut, courent grand risque de ne pouvoir rien faire de resouvenir, ny en quelque sorte d’invention.
Il y a des Peintres qui ont en quelque partie leur maniere approchante les unes des autres, mais non tousjours à un tel point qu’on ne les discerne bien, & que celuy qui n’est point dans la pratique, n’en fasse le mesme, apres s’estre instruit des capitales particularitez.



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SPECTATEUR → connaissance
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

1 quotations

Quotation

Plusieurs tiennent, que l’origine ou commencement, ou crainte de s’abuser, la restauration de cét Art, n’est que vers l’année 1490. & sur ce sujet je commenceray à nommer les premiers qui l’ont mis ou remis en pratique ; Israël, Martin Schon ou le Tudesque, & quelques autres nommez par les Curieux, les Maistres au Chandelier, & pour leurs Stampes elles ont le nom de pieces de mauvais noir ou ancre [ndr : sic], dautant qu’ils n’avoient pas encore la bonne maniere de la faire, ce qui se remarque en elles par l’huile qui a jauny le papier, y estant entrée apres s’estre separée du noir faute d’avoir esté cuite ou bruslée.

La formulation de Bosse n'est pas claire quant aux artistes qu'il cite. Quand il mentionne Israël, est-ce Isarël Silvestre ou Israhel Van Meckenem ? Le Tudesque est-il un peintre tel que Nicolas di Lorenzo d'Allemagne (Lanzi, 1824, p. 187) ou est-ce un pseudonyme donné au peintre allemand Martin Schongaueur (Hermann, II, 1819, p. 354) ? L'appelation désigne-t-elle le peintre Isarël Meckenem (qui avait pour sorbiquet Le Tudesque selon Duchesne, 1826, p. 106) ? Les maîtres au chandelier désignent-ils Schongaeur, Israel et, le cas échéant, le Tudesque (comme le fait Le Comte en 1702, vol. 3, p. 236) ou Bosse fait-il référence aux Hopfer, désignés comme tels dans plusieurs ouvrages (Christ, 1754, p. 313 ; Brulliot, 1817, p. 90 ; Meersch, 846, p. 98)?

pièce de mauvais noir



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → connaissance
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la gravure

1 quotations

Quotation

[...] Enfin on doit faire ensorte que la planche soit entierement faite à l’eau forte, s’il est possible, afin de conserver tout l’esprit du dessein : car plus on mettra d’ouvrage dès l’eau Forte, & plus on sera sûr de réussir, pourvû que cela soit fait à propos & avec goût, & qu’on ne le laisse point trop mordre. C’est le moyen de plaire aux habiles gens & aux vrais connoisseurs dont les suffrages sont seuls flatteurs & à désirer pour ceux qui veulent se perfectionner & acquérir une réputation solide.



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MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique de la gravure
EFFET PICTURAL → qualité du dessin
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → perception et regard
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

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Quotation

Il faut faire distinction de ce que plusieurs Praticiens & Curieux nomment ordinairement bonnes Stampes. Ils estiment, à l’exclusion des autres, celles dont le trait ou dessein est bon, ou qu’il est estimé tel, sans considerer ny faire cas de la beauté de la graveure ; de sorte qu’ils feront bien plus d’estime d’une Stampe mal gravée mesme à l’eau forte ou en bois, que d’un du plus beau burin qui se voye.
Il y en a d’autres qui ayment & trouvent leur satisfaction en la beauté de la seule graveure sans s’arrester au dessein
 ; Mais pour les vrais Curieux & connaissans, ils seroient bien contens que l’un et l’autre fust ensemble ; Et d’autant qu’une bonne partie de bons Graveurs ne se sont pas trouvez aux lieux, à l’occasion, & dans le temps de plusieurs grands Peintres & Desseignateurs, ils ont gravé sur les œuvres de divers autres beaucoup moins excellents ; Or cela n’empesche pas que plusieurs dedites Stampes ne soient tres-necessaires ou profitables à quantité de personnes, principalement à ceux qui pratiquent la Graveure ; afin de s’instruire sur icelles.



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → connaissance

1 quotations

Quotation

Et je croy que pour coucher encore icy ce rapport de l’ancienne peinture à la moderne, l’artifice & la promptitude de Romanelli peuvent étre jointes aux precedentes, ayant commencé & finy en neuf mois au Palais de M. le Cardinal Mazarin, le travail de cette grande galerie, que ceux qui s’y connoissent ne peuvent contempler sans estonnement.



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SPECTATEUR → jugement
EFFET PICTURAL → qualité de la composition
EFFET PICTURAL → touche

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Quotation

Dies zum Vergnügen der Reisenden Geöffnete Baumeister=Academie, oder kurzer Entwurf derjenigen Dinge / die einem galant-homme zu wissen nöthig sind, p. 187
Und hiermit will ich in den Nahmen Gottes die Baumeister-
Academie samt ihrer Zubehör beschliessen / mit dem Vosatz ins künfftige noch so viel als möglich zu deren Vermehrung und Verbesserung / so weit beyzutragen / als es insgemein vor galante Leute zur Curiosität und Unterhaltung angenehmer Discurse auch Anleitung junger Reisenden Personen dienen kan.



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SPECTATEUR → connaissance

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Quotation

Dient desen tot antwoord; dat lieden van redelicke middelen haere Konst-liefde seer wel oeffenen konnen, sonder daer door op groote kosten ghejaeght te worden; aenghesien de maghtighe en Rijcke lief-hebbers haere Konst-kamers ende Galerijen niet alleen tot haer eyghen vermaeck maer oock tot vermaeck van andere vercieren, achtende haere kosten welbestedet sijn allse haere Huysen door den daghenlickschen toeloop der Konst-lievers Krielen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] This serves as an answer; that persons of reasonable means can practice their Love of Art very well, without being put to great expenses; seen that the powerful and rich Amateurs do not only embellish their 'Kunst-kamers' and Galleries for their own entertainment, but also for the entertainment of others, regarding their expenses well spent when their Houses swarm by the daily flood of Art-lovers.

This section is not available in the first Latin edition of 1637, it is however included in the 1694 editions. [MO]


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Quotation

[…] il convient de parler des jugemens que les gens de métier en portent.  La plûpart juge mal des ouvrages pris en général, par trois raisons. La sensibilité des gens du métier est usée. Ils jugent du tout par voie de discussion. Enfin ils sont prévenus en faveur de quelque partie de l'art, & ils la comptent dans les jugements généraux qu'ils portent pour plus qu'elle ne vaut. Sous le nom de gens de métier, je comprens ici, non -seulement les personnes qui composent ou qui peignent, mais encore un grand nombre de ceux qui écrivent sur les poëmes & sur les tableaux.Quoi, me dira-t-on, plus on est ignorant en Poësie & en Peinture, plus on est en état de juger sainement des poëmes & des tableaux ! Quel Paradoxe !



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SPECTATEUR → jugement
L’ARTISTE → qualités

2 quotations

Quotation

Je sçay bien que plusieurs diront que chacun a son goust, & c’est ce que j’avouë, mais je croy aussi que celuy qui est le mieux receu & reconnu des Sçavants en cét Art, doit estre tenu pour le meilleur, principalement quand on ne peut pas dire que dans le Temps qu’on fait ce discernement, l’on soit privé d’excellens hommes ainsi qu’en celuy-cy, duquel le grand nombre a fait, que la connaissance & curiosité de ces choses, a augmenté au point que les plus excellens Ouvrages de Peinture, qui n’estoient tenus pour tels que de peu de personnes, le sont à présent de la plus grande partie, & que ce qui venoit que tres-rarement à la connaissance de peu de Praticiens assez avancez, commence à present de ce faire connoistre & gouster aux petits Disciples, qui est ce grand Goust cy-devant dit, pris ou tiré des beaux Antiques, & de Raphaël d’Urbin, Jules Romain & autres, sur les manieres desquels je m’estendray icy de suite le trouvant à propos, pour faire voir aux Curieux & autres, que la connoissance que les excellens Praticiens ont de ses choses à comparaison des autres Manieres, est fondée sur quelque sorte de raison, & ne doit pas estre appelée une manie ; Je sçay bien que cette Vérité ainsi ingenuëment dite, pourra déplaire à quelques uns desdits Interessez, mais l’approbation des Sçavants & des Curieux raisonnables me suffit.



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SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Quand il [ndr : Poussin] envoya à M. de Chantelou ce Tableau de la Vierge dont je viens de parler, il voulut luy-mesme prévenir le jugement que l’on en feroit, & témoigner qu’il sçavoit bien qu’on n’y trouveroit pas tous les charmes du coloris & du pinceau. C’est pourquoy il écrivit à M. de Chantelou, de luy en mander librement son avis. Mais qu’il le prioit de considerer que tous les talens de la peinture ne sont pas donnez à un seul homme : qu’ainsi il ne faut point chercher dans son ouvrage ceux qu’il n’a pas receüs. Qu’il sçait bien que toutes les personnes qui le verront ne seront pas d’un mesme sentiment, parce que les goust des amateurs de la peinture ne sont pas moins differents que ceux des Peintres ; & cette difference de gousts est la cause de la diversité qui se trouve dans les travaux des uns & dans les jugemens des autres.



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SPECTATEUR → jugement

1 quotations

Quotation

Je sçay bien que plusieurs diront que chacun a son goust, & c’est ce que j’avouë, mais je croy aussi que celuy qui est le mieux receu & reconnu des Sçavants en cét Art, doit estre tenu pour le meilleur, principalement quand on ne peut pas dire que dans le Temps qu’on fait ce discernement, l’on soit privé d’excellens hommes ainsi qu’en celuy-cy, duquel le grand nombre a fait, que la connaissance & curiosité de ces choses, a augmenté au point que les plus excellens Ouvrages de Peinture, qui n’estoient tenus pour tels que de peu de personnes, le sont à présent de la plus grande partie, & que ce qui venoit que tres-rarement à la connaissance de peu de Praticiens assez avancez, commence à present de ce faire connoistre & gouster aux petits Disciples, qui est ce grand Goust cy-devant dit, pris ou tiré des beaux Antiques, & de Raphaël d’Urbin, Jules Romain & autres, sur les manieres desquels je m’estendray icy de suite le trouvant à propos, pour faire voir aux Curieux & autres, que la connoissance que les excellens Praticiens ont de ses choses à comparaison des autres Manieres, est fondée sur quelque sorte de raison, & ne doit pas estre appelée une manie ; Je sçay bien que cette Vérité ainsi ingenuëment dite, pourra déplaire à quelques uns desdits Interessez, mais l’approbation des Sçavants & des Curieux raisonnables me suffit.

Antiques



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
SPECTATEUR → connaissance
SPECTATEUR → jugement

1 quotations

Quotation

Il faut faire distinction de ce que plusieurs Praticiens & Curieux nomment ordinairement bonnes Stampes. Ils estiment, à l’exclusion des autres, celles dont le trait ou dessein est bon, ou qu’il est estimé tel, sans considerer ny faire cas de la beauté de la graveure ; de sorte qu’ils feront bien plus d’estime d’une Stampe mal gravée mesme à l’eau forte ou en bois, que d’un du plus beau burin qui se voye.
Il y en a d’autres qui ayment & trouvent leur satisfaction en la beauté de la seule graveure sans s’arrester au dessein
 ; Mais pour les vrais Curieux & connaissans, ils seroient bien contens que l’un et l’autre fust ensemble ; Et d’autant qu’une bonne partie de bons Graveurs ne se sont pas trouvez aux lieux, à l’occasion, & dans le temps de plusieurs grands Peintres & Desseignateurs, ils ont gravé sur les œuvres de divers autres beaucoup moins excellents ; Or cela n’empesche pas que plusieurs dedites Stampes ne soient tres-necessaires ou profitables à quantité de personnes, principalement à ceux qui pratiquent la Graveure ; afin de s’instruire sur icelles.



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → connaissance

2 quotations

Quotation

Are. Je ne dis rien au dela du vrai ; ecoutez moi patiemment. Laissons a part ce qui regarde l’histoire, en quoi Rafael imita tellement les ecrivains, que souvent le jugement des habiles gens se porte à croire que ce peintre a mieux representé les evenements dans ses tableaux, qu’ils ne les ont decrits dans leurs livres, ou au moins qu’il va du pair avec eux.



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Fab. Je ne crois pas que Michel Ange cede à Rafael pour la composition de l’histoire : je tiens même pour le contraire, c’est à dire que Michel Ange soit de beaucoup au dessus. Car j’entens dire, que dans l’ordonnance de son admirable jugement, il a renfermé des sens allegoriques très profonds, qui ne sont entendus que de peu de persones.
[…]
Are. Je ne crois pas qu’il soit fort loûable que les yeux des enfants, des femmes & des filles voient à decouvert dans ces figures, ce qu’il y a de deshonête, & qu’elles montrent ; & que les seules personnes intelligentes comprennent la profondeur des allegories qu’elles cachent. Je lui appliquerai, ce qu’on rapporte qu’un docte & saint personage disoit de Perse poete satirique, & obscur au dela de toute expression, si tu ne veux pas etre entendu, pour moi je ne veux pas t’entendre ; & disant ces mots il le jetta au feu, come pour en faire un sacrifice convenable à Vulcain. Je veux dire de même, puisque Michel Ange ne veut pas que ses inventions soient comprises, que de peu d’habiles gens ; pour moi qui ne suit pas de ce nombre, je les lui abandonne.

Vleughels traduit "dotti" par habiles au lieu de doctes.


2 quotations

Quotation

LE PRESIDENT. Mais que direz-vous des Curieux qui sont du mesme avis ? Vous ne pouvez pas les traiter d'ignorans en peinture, eux qui en decident souverainement.
L'ABBE. Il y a quelques Curieux qui ont le goût tres-fin ; mais il y en a beaucoup qui ne se connoissent en tableaux que comme les Libraires se connoissent en Livres. Ils sçavent le prix, la rareté & la genealogie d'un tableau sans en connoistre le vray mérite, comme les Libraires sçavent parfaitement ce qu'un Livre doit estre vendu, l'abondance ou le peu d'exemplaires qu'il y en a, & l'histoire de ses éditions, sans rien sçavoir de ce qui est contenu dans le Livre.
LE CHEVALIER. Je suis persuadé que les Curieux dont vous parlez sont plus habiles que vous ne dites, mais qu’ils sont bien aises d'entretenir la passion des vieux tableaux, & pour cause.



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SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Véritablement les personnes qui ne sçavent point l'art, ne sont pas capables de remonter jusques aux causes qui rendent un mauvais poëme ennuïeux. Elles ne sçauroient en indiquer les fautes en particulier. Aussi ne prétens-je pas que l'ignorant puisse dire précisement en quoi le Peintre ou le Poëte ont manqué, & moins encore leur donner des avis sur la correction de chaque faute, mais cela n'empêche pas que l'ignorant ne puisse juger par l'impression que fait sur lui un ouvrage composé pour lui plaire et pour l'intéresser, si l'Auteur a réussi dans son entreprise & jusqu'à quel point il y a réussi. L'ignorant peut donc dire que l'ouvrage est bon ou qu'il ne vaut rien, et même il est faux qu'il ne rende pas raison de son jugement. Le Poëte tragique, dira-t-il, ne l'a point fait pleurer, & le Poëte comique ne l'a point fait rire. Il allegue qu'il ne sent aucun plaisir en regardant le tableau qu'il refuse d'estimer. C'est aux ouvrages à se défendre eux-mêmes contre de pareilles critiques [...]



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SPECTATEUR → jugement

1 quotations

1 quotations

Quotation

Ce n'est donc que dans la bouche de ces hommes fermes & équitables qui composent le Public, & qui ne tiennent aux Auteurs, ni par le sang, ni par, l'amitié, ni par la profession, que l'on peut trouver le langage de la vérité. L'opinion que je combats est d'autant plus singulièrement étonnante, que ceux qui en sont les inventeurs la condamnent eux mêmes, en exposant toutes les années leurs Ouvrages aux jugemens du Public ; exposition qui ne seroit plus qu'un vain spectacle pour amuser sa curiosité & braver sa critique uniquement reservée aux confreres. Je ne m'arrêterai pas davantage à réfuter sérieusement une opinion aussi nouvelle que dangereuse, & je penserai toujours que rien ne sçauroit être plus utile & plus important aux Arts comme aux Lettres, que les décisions du Public, lorsqu'elles pourront arriver jusqu'aux Auteurs, sans passer par l'organe perfide des adulateurs, ou par celui des admirateurs ignorans.

Opposition entre le goût du public et celui des auteurs, opposition entre l'inné et l'acquis. définition même de ce qu'est la critique.



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SPECTATEUR → jugement

3 quotations

Quotation

[…] la mesme science [ndr : la peinture] qui nous apprent ce que c’est que la Verité, nous fait de plus des leçons du mensonge : Outre que la peinture nous porte à bien juger de la perfection de tout ce qu’elle represente, son art nous fournit des maximes pour en discerner les vices, & pour en censurer ce qu’y rencontre de defectueus. Ainsi l’on trouva mesme à redire au Jupiter de Phidias […].

PHIDIAS, Zeus, c. 435 BC, chryselephantine statue, lost (5th century AD)



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
SPECTATEUR → jugement

Quotation

Mais son principal usage [ndr : la peinture] n’est pas seulement en de semblables observations, ny, comme dit Aristote {L. 8. Polit. c. 3.}, à donner une si parfaite connoissance des tableaus qu’on n’y puisse jamais estre trompé, soit pour la main ou la maniere des grands maistres, soit pour le fin discernement des copies d’avec les originaux, soit pour le prix qui depend presque tousjours de la fantaisie. Le plus grand avantage qu’on en tire vient de ce qu’elle nous apprend en quoy consiste la derniere beauté de tout ce qu’elle represente, & sur tout celle du corps humain. 
Car il ne faut point douter que les Peintres ne jugent ordinairement mieux que le reste des hommes de la beauté humaine, tant à cause des regles qu’ils ont à l’esgard de la proportion des membres & des couleurs qui leur conviennent, que pource qu’ils exerçent incessamment leur imagination à former des Idées les plus accomplies qui se puissent concevoir.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
SPECTATEUR → jugement

Quotation

C’est une espece de plaisir de sçavoir les noms des Peintres, de connoistre leurs differentes manieres, & de discerner les originaux des copies : mais c’est un contentement achevé quand on peut juger de l’art & de la science de l’Ouvrier ; qu’on entre dans ses pensées, & que l’on comprend l’artifice dont il s’est servi pour tromper les yeux, & perfectionner son ouvrage.



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SPECTATEUR → jugement

3 quotations

Quotation

[…] In dienmen andere haer oordeel ondersoecke, soo komt te vooren niet alleen den grooten Prijs ende waerde die dese dingen [antique sculpture, ndr.] altijts by de kenders in oude tijden gehadt hebben, en oock nu ter tijt noch hebben; als ’t eerste wert getuyght van Cicero, Plinius, ende andere schrijvers van geloof, door ’t verhael van dinghen by na ongheloofflijck, ende het tweede leert de daghelijckse ervarentheyt: Maer komt daer toe oock de eenparighe toestemmingh van Raphael d’Vrbijn, Michiel angelo Bonarotti, en al de treffelijcke Meesters: die als bekent is, dit niet alleen met woorden rondelijck verklaert, maer oock metter daet betoont hebben; haer heele werck stellende na desen richt-snoer: Ja soo verre, datse dickwils niet ontsiende, heele stucken in hun wercken in te voegen by na Roovers zijn geworden, in plaets van navolgers. En van geen ander verstant zijn de Liefhebbers; als die gemeenlijck voor ’t beste van hun wercken dat oordeelen, het welck meest heeft van die oude Voor-beelden. Selfs die van Venetien, die nochtans altijdt meest in ’t Coloreren ende meesterlijckheydt van het Pinceel als inde Teyckeningh hebben uytgemunt, konnen hier toe strecken voor ghetuyghen; aenghesien Mategna, Palma hier uyt geseyt werden, veel geleert en gevordert te hebben.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] […] When one investigates the judgement of others, not only the high Price and value that these things [ndr: antique sculpture] have also had for the connoisseurs in the ancient times, and still have nowadays; firstly it was argued by Cicero, Pliny, and other authors of standing, from the story of things almost unbelievable, and secondly the daily experience teaches it: But the unequivocal agreement of Raphael of Urbino, Michelangelo Buonarroti, and all the powerful Masters: who – as is known – have not only directly declared this with words, but also shown with action; forming their whole oeuvre after this guideline: Yes to such a degree, that they often were not stopped from incorporating complete pieces in their works, almost becoming Thiefs, instead of imitators. And the Amateurs are of the same mind; as they commonly judge those parts of their works as the best, which resemble those old Examples the most. Even those of Venice, who normally have excelled most in the Coloring and virtuosity of the Brush then in the Design, may serve as witnesses of this; as Mantegna, Palma are said to have learned and taken much from it.


Quotation

Ten anderen, zo moetmen de Volmaakte Teekenkonst, Proportie, Anathomie, Aktie, Kleedinge, de Graacelykheid van ’t alderschoonste Naakt, en meer andere Deugden verstaan, eermen dezelve werken, met een keurig oog kan beschouwen. Wat de Proportie aangaat, die hebben zy zo wonderlyk wel na de waardigheeden der Beelden weeten te verkiezen, dat’er geen Konstenaar in de waereld iets op te zeggen kan hebben, ja zodanig, dat de Goden, met noch een byzondere omtrek geteekent zyn, zo welstandig en heerlyk, dat alle kenders aanstonds kunnen zien, dat’er meerder Groots en Gracelykheid in speeld, als die der andere beelden. Een Schilder kan dan niet beeter doen, om dezelve weetenschap te doorgronden, als het welgemaaktste Model dien hy krygen kan, met een zelve Aktie gesteld, op zyn alderkorrektste, en suiverste naar te teekenen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Furthermore, one should understand the perfect Art of Drawing, proportion, anatomy, action, drapery, the gracefulness of the most beautiful nude, and many other virtues, before one can observe its works with a judicious eye. What the proportion is concerned, they [ndr: the ancient artists] have been able to select it so perfectly after the dignity of the figures, that no artist in the world can say anything about it, yes to such a degree that the gods have been drawn with a special contour, so harmonious and delightful, that all connoisseurs can immediately recognize that there is more greatness and gracefulness in them, than in the other figures. A painter can do nothing better, to comprehend its knowledge, than to draw in the most correct and pure way after the most well-made model that he can get, posed with a similar action.


Quotation

Invoegen het Modern schilderen voor geen konst geacht kan worden, wanneer de natuur enkelyk gevolgd is: want dan is het slechts een onvolmaakte nabootsinge, of wel een gebrekkelyke na-äapinge. Ja alwaar het schoon dat men een zaak natuurlyk uitgebeeld had, wel getekend, geordineerd, en voegelijk geschikt; landaard, manieren en gebruik, modes en dragten, als mede de koleuren duidelyk waargenomen en vertoond; zoo zal zulks nochtans, door rechte kenders voor geen konstig werk aangezien worden: maar als de Konst met de Natuur, wanneer zy door een schranderen en verheevenen geest van haare gebrekkelykheden gezuiverd en verbeterd is, gepaard, de overhand hebben, en dan de voornoemde deugden hier by gevoegd zyn, zal het zekerlyk een volmaakt en deftig Konststuk voortbrengen […] De nooitvolpreezene Anthoni van Dyk was in het Antiek zo wel uitmuntende als in 't Modern; hebbende in het laatste zo wel als in het eerste de voorzeide drie bevalligheden gelyk een staale wet gevolgd, […]

[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 134:] The modem Painting can therefore not be accounted Art, when Nature is simply followed ; which is a meer imperfect Imitation or defective aping her. Even, were a Thing represented ever so natural, well-designed and properly ordered ; the Condition, Manners and Cuftom of the Country well obferved, and the Colouring most exact:, yet the Knowing will not think it artful: But when Nature is corrected and improved by a judicious Master, and the aforefaid Qualities joined to it, the Painting must then be noble and perfect [...] Van Dyk, never enough to be commended, gained Excellence in the antique as well as the modern Manner, by strictly following the aforesaid three Graces in both […]


Quotation

Blijckt dan dat de rechte Konst-minne haer selven niet en kan onthouden in een ghemoedt 't welck met de sorghvuldigheydt van daghelickschen noodt-druft beslet ende belemmert is. De reden hier van behoeft niet verde gesocht te worden; dewijl het blijckelick is dat onse fantasije ofte verbeeldenskracht, die in dit werck seer vele vermagh, door een sorghledighe ende onverhinderde eensaemheydt dapper op gescherpt ende verweckt wordt. Want aenghesien het een oprecht Lief-hebber toe-staet de levendighe verbeeldinghen van allerley naturelicke dinghen in sijn ghemoedt op te leggen, ten eynde dat hy de selvighe te sijner tijdt met de wercken der Konstenaeren mocht verghelijcken; soo is 't klaer dat men sulcks niet en kan te weghe brenghen sonder het toe-doen van een stercke imaginatie, en dat de imaginatie gantsch en gaer krachteloos wesen sal soo langhe als wy alle daegh van den morghen tot den avond het loopen en draeven van de woelende menichte onder-hevigh blijven: oversulcks plachten oock vele treffelicke Konst-lievende mannen haeren ledigen tijdt somwijlen door te brenghen met het oeffenen ende verrijcken haerer fantasije. De fantasije, seght Michael Ephesius {in Aristot. De Memoria & reminiscentia}, is in ons gemoedt ghestelt als een Register ofte aenwijser van 't gunt wy oyt met onse ooghen gesien ofte met ons verstands begrepen hebben. Daerom houdt oock Apollonius Tyaneus staende, dat daer een sonderlinghe verbeeldenskracht vereyst wordt in dieghene welcke de wercken der Schilder-Konste recht wel meynen te besichtighen. Want het onmoghelick is, seght hy {apud Philostr. De vita apollonii lib. II. cap. 10. vide quo que Platonem lib. 2 de Legib}, dat yemant een bequaem oordeel strijcken sal van een geschildert Paerdt ofte Stier, tensy dat hem sijn gemoedt een waere verbeeldinghe der nae-gheboetster dinghen vaerdighlick voordraeghe.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It then appears that the true Love of Art cannot forbear in a mind which is tainted and obstructed with the precision of the daily lack of diligence. It is unnecessary to search far for the reason of this; while it is obvious that our fantasy or imagination, which can do a lot in this profession, is readily sharpened and incited by a carefree and unimpeded loneliness. Because, seen that it is possible for an honest Amateur to impose the living representations of all sorts of natural things in his mind, in order for him to compare these in his own time with the works of Artists; as such it is clear that one cannot bring forth such a thing without the doing of a strong imagination and that the imagination will be completely powerless as long as we remain subject every day, from morning until evening, to the hustle and bustle of the madding crowd: as such many respectable Art-loving men should aim to pass their free time with the practice and enrichment of their fantasy. The fantasy, says Michael Ephesius {…}, has been placed in our mind as an Index or pointer of that which we have ever seen with our eyes or understood with our mind. Because of this Apollonius Tyaneus also argues that, a remarkable imagination is necessary in those who want to study the works of the Art of Painting really well. As it is impossible, he says {…}, that someone will pass a competent judgement of a painted Horse or Bull, unless his mind readily proposes him a true representation of the imitated things.


Quotation

Staet ons onder en tusschen in dese woorden aen te mercken dat Plinius en andere oude autheuren den naem konstenaer niet alleen den genen toeschrijven die de hand selver aen 't werk slaen, maer dat sy onder dien naem ook sodaenighe Konstlievende mannen vervatten die met een seldsame en welgheoffende verbeeldenskracht d'uytnemende wercken van groote Meesters beschouwen, en met een onbedrieghelicke gauwigheyd den gheest die in dese wercken speelt uyt haere maniere van doen vaerdiglick onderscheyden.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] By now we can remark that Plinius and other old authors do not only ascribe the name Artist to those who put their own hand to work, but that they include under that name such Art-loving men who behold the extraordinary works of the great Masters with rare and well-trained imagination, and with an unmistakable quickness skillfully recognize the spirit that plays in these works from their manner.

Junius explains that the antique authors – he gives Plinius as an example – defined both the producer and the amateur of art (‘konst-lievende man’) as ‘artist’. He ascribes the same qualities to these groups, such as imagination and an eye for art. [MO]


Quotation

Dient desen tot antwoord; dat lieden van redelicke middelen haere Konst-liefde seer wel oeffenen konnen, sonder daer door op groote kosten ghejaeght te worden; aenghesien de maghtighe en Rijcke lief-hebbers haere Konst-kamers ende Galerijen niet alleen tot haer eyghen vermaeck maer oock tot vermaeck van andere vercieren, achtende haere kosten welbestedet sijn allse haere Huysen door den daghenlickschen toeloop der Konst-lievers Krielen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] This serves as an answer; that persons of reasonable means can practice their Love of Art very well, without being put to great expenses; seen that the powerful and rich Amateurs do not only embellish their 'Kunst-kamers' and Galleries for their own entertainment, but also for the entertainment of others, regarding their expenses well spent when their Houses swarm by the daily flood of Art-lovers.

This section is not available in the first Latin edition of 1637, it is however included in the 1694 editions. [MO]


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Quotation

Het is wel waer dat den ongheleerden Konst-liever eenighe goede stucken ontmoetende, door ’t behulp sijnes naturelicken vernufts en d’enckele ghewoonte sijner ooghen de uytnemenheyd van de Konste der werck-meesters eenighsins uyt sijne maniere van teykeningh, uyt sijne verwen, uyt sijne hooghsels en diepsels, uyt sijne stellinghe en andere dinghen van dien aerd lichtelick en met een onuytsprekelick vermaeck sal begrijpen ende onderscheyden, maer dit ’s al het ghene hy doen kan, want het hem niet moghelick is de andere verborgentheden der Konste dieper te door-gronden; aenghesien het maer alleen het werck is van die ghene de welcke waerlick gheleert sijn, een rechtsinnigh oordeel van de gantsche gheleghenheyd der Inventie te strijcken, t’overweghen of alle de figuren in haere behoorlicke plaetse ghestelt sijn, en of daer in de selvighe door een Konstighe ingheestinghe het waere leven van sodaenighe herst-tochten, beroeringhen, beweghinghen inghestort syn, die met de gelegenheyd van het afgebeelde Historische of sedenvormende argument over een komen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is then true that the uneducated Art-lover, when running into some good pieces, with the help of his natural insight and the simple routine of his eyes, will easily and with a unspeakable pleasure understand and discern the excellence of the Art of the artisan, a bit from its manner of drawing, from its colours, from its highlights and depths, from its composition and other similar things, but this is all he can do, because it is impossible for him to better fathom the other hidden things of Art; seen that it is only the work of those who are truly learned, to strike a rightful judgement of the whole situation of the Invention, deliberating whether all the figures are placed in the appropriate place and whether the true live of such passions, stirrings and movements have been poured into it through an Artful interpretation, that coincides with the situation of the depicted Historical or virtuous subject.

Junius distinguishes different levels of art connoisseurship. Most art-lovers (kunstliefhebbers) are able to judge the formal aspects of an art works, such as the design, use of colours and light and its composition. However, there are far less people who can recognize and pass fair judgement (oordeel) in regard to the invention and the way the passions and the subject are portrayed. Junius uses the term ‘ingheestinghe’ to describe the interpretation of the artist of these elements. This section is not included in the Latin edition of 1637. [MO]



Other conceptual field(s)

SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → connaissance

2 quotations

Quotation

Oversulcks plaght oock die Schilderye, dewelcke gheen verwonderinghe in ’t herte der aenschouwers verweckt, nauwelick den blooten naem van een Schilderye te verdienen; even als de Konst-vroede mannen anders gheene voor oprechte Schilders aennemen, dan die haere diepgrondighlick gheleerde invallen op ’t aller overvloedighste, maetvoeghelickste, vermaeckelickste, levendighste, schickelickste, ende bevallighste weten uyt te drucken.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such the Painting, which does not incite surprise in the hearts of the spectators, barely deserves the mere name of a Painting; just like the Art-loving men do not accept any other sincere Painters, than those who express their profound learned ideas in the most abundant, proportioned, enjoyable, lively, orderly and graceful manner.

This section is not included in the Latin edition of 1637. In the English edition, Junius describes this Dutch term as 'men of understanding'. [MO]

aenschouwer


Quotation

Want gelijck wy ontrent het eynde van ’t vierde Capittel onses eersten Boecks hebben aenghewesen, dat de goede Konstenaers, die sich onder en tusschen ’t wercken de levendighe tegenwoordigheyd der dinghen voorstellen, haere stucken met een gantsch uytdruckelicke duydelickheyd plaghten te vervullen; soo staet ons hier mede aen te mercken, dat de Konst-vroede aenschouwers, die sich door ’t ghesicht van de ghekontrefeyte afbeeldinghe tot de bedenckinge der waerheyd selver laeten aenleyden, de kracht deser uytdruckelickheyd aller best maghtigh sijn te beseffen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Because like we have pointed out towards the end of the fourth Chapter of our first Book, that the good Artists, who imagine the lively presence of things while working, tend to fill their pieces with a rather expressive clarity; as such we should remark here, that the Art-loving spectators, who let themselves be lead to the consideration of the truth itself through the sight of the portrayed depiction, are most capable in recognizing the power of this perspicuity.

This reflection on spectators is missing in the Latin (1637) and English edition. [MO]


1 quotations

Quotation

Dient desen tot antwoord; dat lieden van redelicke middelen haere Konst-liefde seer wel oeffenen konnen, sonder daer door op groote kosten ghejaeght te worden; aenghesien de maghtighe en Rijcke lief-hebbers haere Konst-kamers ende Galerijen niet alleen tot haer eyghen vermaeck maer oock tot vermaeck van andere vercieren, achtende haere kosten welbestedet sijn allse haere Huysen door den daghenlickschen toeloop der Konst-lievers Krielen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] This serves as an answer; that persons of reasonable means can practice their Love of Art very well, without being put to great expenses; seen that the powerful and rich Amateurs do not only embellish their 'Kunst-kamers' and Galleries for their own entertainment, but also for the entertainment of others, regarding their expenses well spent when their Houses swarm by the daily flood of Art-lovers.

This section is not available in the first Latin edition of 1637, it is however included in the 1694 editions. [MO]


7 quotations

Quotation

Hoovaerdighlick neus-wijse en koppighe menschen, die met een smaedighe verwonderingh het ghene hun niet aen en staet vaerdighlick veroordeelen ende verwerpen, behoeven sich insgelijks daer mede niet te quellen dat maghtige schatrijcke liefhebbers weynigh daer nae schijnen te vraeghen wat het hun kost, als sy slechts haeren lust moghen boeten; gemerckt dese dinghen gheacht behooren te worden nae het verghenoeghen de Konst-kenners daer in scheppen. Hy moet een dieper insicht in dese dingen hebben, die daer wel van meynt te oordeelen. Een Konst-gheleerd oogh kan maer alleen bespeuren wat daer in te vinden is.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Haughty, pedantic and stubborn men, who with slandering astonishment skillfully condemn and dismiss that which they do not like, should likewise not torture themselves [NDR: about the fact] that powerful wealthy Amateurs do hardly ask what it costs them, when they only may feed their desire; considering that it should be esteemed after the pleasure that Connoisseurs take in it. He, who intends to judge it well, should have a deeper insight in these things. An Art-educated eye can only detect what can be found in it.


Quotation

Ghelijck het dan blijckelick is dat sich de eenighen ende waeren grond-slagh der Konste in de Teickeninghen allermeest ontdeckt, soo gaet het mede vast datse den verstandigen een sonderlinghe vermaeck door de kracht van een rechtschaepene onopghepronckte Symmetrye aenbrenghen. Wy sien ’t oock daghelicks dat sich de welgheoeffende Konst-kenners niet alleen met de konstighe wercken selver verghenoeght houden; maer datse boven dien d’eerste, tweede, derde schetsen, die de groote Meesters tot ontwerp haerer wercken ghemaeckt hebben, met een dapper vierighe ende onversaetelicke begheerte beschouwen; niet allen, om datse d’uytnemende schoonheyd en kracht van een welgheproportioneerde Teyckeningh allerbest in d’eenvoudigheyd deser onghecierder linien beseffen; maer oock om datse in de selvighe den soeten anghst des werckenden Konstenaers ordentlick konnen naespeuren;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Just like it is then clear that one finds the one and true principle of the Art in the Drawings, as such it is also certain that they add the reasonable and remarkable entertainment by the power of a rightful unembellished Symmetry. We likewise daily see that the well-trained Connoisseurs do not only delight themselves with the artful works themselves; but that they moreover study the first, second and third sketches that the great Masters have made for the design of their work, with a great and unsatiable lust; not only because they recognize the outstanding beauty and power of a well-proportioned Drawing the best in the simplicity of these unembellished lines; but also because they can clearly trace the sweet fear of the working Artists in it;

This extract does not occur in the Latin edition of 1637. In the English edition, the term Kunstkenner is described as 'many who have deeper insight'. [MO]


Quotation

Die ghene dan de welcke haere ooghen door de daghelicksche oeffeningh van een ghestaedighe opmerckinghe tot dese onmoeyelicke vaerdigheyd van een onwedersprekelick oordeel ghebraght hebben, plagten de meeste kracht haerer Konst-kennisse daer in voornaemelick te bewijsen, datse d’originelen staends-voets van de copijen weten t’onderscheyden. d’Oorspronckelicke wercken die de treffelicke Meesters nae ’t leven selver ghemaeckt hebben, worden alhier door de naem van originele stucken te verstaen ghegeven; de copijen daer en teghen en sijn anders niet dan d’afteyckeninghen, ofte uytdrucksels, ofte afsetsels, ofte naemaelsels diemen nae ’t oorspronckelicke stuck heeft afgheteyckent en naeghemaelt. De rechtsinnighe Konst-kenners plaghten oversulcks ind’oorspronckelicke stucken de volkomene kracht van een levendige bevalligheyd te vernemen; daerse nochtans in de naemaecksels maer allen in de ghebrekelicke lammigheyd van een ontleende welstandigheyd ghewaer te worden. Daer is altijd een bevallighe lustigheyd in alle origineelen te vinden, segt Dionisius Halicarnassensis {In Dimarcho.}, de ghecopieerde stucken daer en teghen, al sijnse noch soo wel uytghedruckt, plagten uyt het een of het ander uyt te wijsen het welck al te seer bearbeydt sijnde uyt de nature niet en schijnt voord te komen. […]

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Those who have developed their eyes to this tireless ability of an incontradictable judgement through the daily practice of a steady observation, tend to demonstrate the most power of their knowledge of art by knowing to immediately distinguish the originals from the copies. The original works that the competent Masters have made after life itself, are understood here wit the term of original pieces; the copies on the other hand are nothing else than the drawings after it, or the offprints, or casts, or paintings after it that one has drawn or painted after the original piece. The frank Art-connoisseurs tend to perceive the complete power of a lively gracefulness in the original pieces; while they only become aware of the defective wretchedness of a flawed lifelessness in the fakes. There is always a graceful pleasure to be found in all the originals, says Dionisius Halicarnessensis {…}, the copied pieces on the other hand, as competently expressed as they may be, tend to show by one element or another that is too cultivated, to not be originating from nature. […]


Quotation

Staet noch voorder aen te mercken dat de Konst-kenners door dese ghewoonte haerer ooghen niet alleen d’oorspronckelicke taferelen van de naemaelsels vaerdighlick leeren onderkennen; maer datse daer door met eenen oock d’oude wercken van de nieuwe sekerlick weten t’onderscheyden. Men vindt in d’oude stucken een sekere onnaevolghelicke authoriteyt ofte achtbaerheyd der Konste, seght Quintilianus {Lib. viii. Cap. 3.}, die de Schilderijen een sonderlicke aengenaemheyd plaght toe te brenghen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] We should furthermore remark that the Art-connoisseurs do not only learn to capably discern the original works from the imitations [NDR: literally: paintings after (an original)]; but that they simultaneously also learn to competently distinguish the old works from the new. In the old pieces one finds a certain inimitable authorithy or respectability of Art, says Quintilianus {…}, that tends to add a special pleasantness to Paintings.

Besides the ability of connoisseurs to distinguish between originals and copies, as discussed in the previous paragraphs, Junius attributes to them the ability to distinguish between old (oud) and new (nieuw) works. He prefers the old works, attributing a certain authority (authoriteit) and respectability (achtbaarheid) to them, which contributes to their pleasantness (aangenaamheid). [MO]



Other conceptual field(s)

SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Indien staet zijnde, is het tijt om na eerlijck Gewin en Rijckdom om te sien. {3. Tijt van een groot Meester om Rijckdom te krijgen.} Soo ras men sich kan verseeckeren datmen door sijn gedane Neerstigheydt een volkomen Meester geworden is, die sonder alle hulp van andere onderwijsers alleen kan voort studeeren, en dat sijnen Naem daer by begint vermaert te werden, soo moetmen trachten sich selven over al in de gunste der Menschen in te dringhen; {Gunste der groote en Konstkenners.} insonderheyt meest ontrent de groote, als Koningen, Princen, Vorsten en Heeren, ende wel voornamentlijck by die, welcke door Liefde tot de Konst, de Konstenaer beminnen, ende deselve door rijckelijck te beloonen de handt boven ’t hooft houden: Oock omtrent verstandighe en Geleerde Heeren, die goede Konst-kenders zijn, ende u hier en daer konnen voor-draghen, en Recommanderen daer wat Meesterlijcks te maecken valt. 

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] When one has arrived there, it is time to look after honest Profit and Wealth. {3. Period for a great Master to obtain Wealth.} As soon as one can be sure that he has become a perfect Master through his past Diligence, who can proceed his studies without any assistance of other teachers, and moreover that his name is starting to become famous, as such one should attempt to come into the favor of Men everywhere; {The favor of the great and the Connoisseurs.} especially with regard of the great such as Kings, Princes, Rulers and Lords, and principally with those who, for the Love of Art, love the Artist and protect him by rewarding him copiously: Also with regard to sensible and Learned Gentlemen, who are good Connoisseurs, and may be able to introduce you here and there and advice were something Masterly is to be made.


Quotation

Het stond ook die verstandige Menschkundigers ligt te denken, dat terwijl de slegte Meestertjes en Knoyers de onberoerlijkheyd en gebreklijkheyd harer beelden onder d’optoysels der kleedingen, en rijckgeployde drapperyen quamen te verbergen, en ’t oog des gemeenen volx beguichelden, sy met haar wel verstane Beelden, die sonder eenige bewimpeling als aan de naakte waarheyd konden getoest werden, de grootste eer by de Konstkenders en Menschkundige beschouwers souden inleggen: en datse by gevolg alle de andere werken van die en de volgende tijden, soo doende best verduuren konden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] It was also easy for those wise experts of Anatomy to think that, while the bad little masters and botchers tended to hide the lack of movement and flaws of their figures under the adornment of clothing and richly pleated drapery, and mislead the eye of the common people, they would receive the greatest honour from the Connoisseurs and spectators of the human body, with their well conceived Figures, who could be tested to the naked truth without any disguise: and that they would therefore be able to survive the other works from that and later times.


Quotation

Soo veel als’er tot noch toe de naam van Konstkenders en beminnaars met waarheyd gedragen hebben, zijn doorgaans van oordeel geweest, dat de Oude overblijffselen der goede statu-Beelden en Half ronden en ’t geen in de bloey-tijd der Schilder en Bootseer-kunde gemaakt is voor de Schoonste in de Konst, en voor de Leerlingen de beste en volmaaktste Voor-beelden te houden sijn. Welke waarheyd van de neerstigen Heer Jan de Bisschop, aangemerkt zijnde, hem ook opentlijk in de Opdragt van sijn vijftig eerst uytgegeven statu-Beelden, heeft doen belijden; dat hy door lange ervarentheyd, in dat gevoelen meer en meer bevestigt was. Want het zy, segt hy, dat we onse meeninge bouwen op d’agting en hoogen prijs, welke voor dusdanige Konstbeelden, al van ouden tijden is betaald geworden, (waar van Cicero, Plinius en andere mannen van kennis; Beneffens de daaglijxse ervarentheyd getuygen konnen zijn:) of dat wy Raphael d’Urbijn, of Michel Angelo en sulke Meesters, ’t selve niet alleen met woorden, maar ook met der daat sien bevestigen; wy sullen bevinden datse hun geheele oeffening dar na gerigt hebben. En voor soo ver, veel eer Roovers dan Navolgers geworden zijn. Waarlijk seyd hy vorder, daar is geen andere reden, dat Vrankrijk, nu in der daat de Kroon spannende, het nu soo ver gebracht heeft, als dat het te Roomen met goede opmerking, de Oude Pronkbeelden wel doorsien, en der selver navolger Poussijn met veel Eer ontfangen, en seer hoog geagt heeft.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As many as have rightfully carried the name of Connoisseur or lover, they were commonly of the opinion that the Ancient remains of good Statues and Reliefs and all that has been made in the golden age of the art of Painting and Sculpture are the most Beautiful in the Art, and would be the best and most perfect Examples for the Pupils. This truth, recognized by the diligent Mister Jan de Bisschop, who confessed it publicly in the Dedication of his first fifty published Statues; that he had been confirmed in this feeling by his long experience. Since, he says, we either build our opinion on the esteem and high price, which has always been paid for these artful Sculptures, (of which Cicero, Pliny and other men of knowledge – besides the everyday experience – can bear witness of:) or we can see Raphael of Urbino or Michelangelo show it not only with words but with deeds; we will find that they have focused their whole practice on it. And as such, have rather become Robbers than Imitators. Truly, he continued, there is no other reason, that France, which truly beats the lot nowadays, has come this far, than because it has insightfully received the Romans – understanding the Old Statues well – and their imitator Poussin, with much honor, holding them in high esteem.

minnaar


2 quotations

Quotation

Dient desen tot antwoord; dat lieden van redelicke middelen haere Konst-liefde seer wel oeffenen konnen, sonder daer door op groote kosten ghejaeght te worden; aenghesien de maghtighe en Rijcke lief-hebbers haere Konst-kamers ende Galerijen niet alleen tot haer eyghen vermaeck maer oock tot vermaeck van andere vercieren, achtende haere kosten welbestedet sijn allse haere Huysen door den daghenlickschen toeloop der Konst-lievers Krielen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] This serves as an answer; that persons of reasonable means can practice their Love of Art very well, without being put to great expenses; seen that the powerful and rich Amateurs do not only embellish their 'Kunst-kamers' and Galleries for their own entertainment, but also for the entertainment of others, regarding their expenses well spent when their Houses swarm by the daily flood of Art-lovers.

This section is not available in the first Latin edition of 1637, it is however included in the 1694 editions. [MO]



Other conceptual field(s)

SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Wat de minne-stuypen belanght, Prosperius geeft ons te verstaen dat de Kunst-minne een krachtigh middel is om de selvighe t'overkomen. Soo vernemen wy oock uyt Plutarchus {Lib. III Elegh.} dat gramschap ende quad-willigheyd gheen Herberghe konnen ghevinden in een Konst-lievende gemoed. 't En is ons niet onbekent dat eenighe onder den valschen schijn van Konst-liefde haer verkanckerde ghemoed met allerley quadwillighe aenslaeghen en slimme grepen heymelick besigh houden: Van dese spreken wy niet: 't ghene wy segghen, is maer alleen te verstaen van d'ongheveynsde Lief-hebbers.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Concerning the pangs of love, Prosperius informs us that the Love of Art is a powerful drug to overcome it. As such we also hear from Plutarchus that wrath and malevolence cannot find refuge in an Art-loving mind. And it is not unknown to us that some secretly busy their rotten mind with all sorts of malevolent deeds and smart moves under the false pretense of Love of Art: we do not speak of them: that which we are saying, is only regarding the genuine Amateurs

konst-minne


3 quotations

Quotation

De aerdigh-vercierende Rijckelijckheydt ghevonden werdt, en sal oock gheen minder glans aen de Kunst aen-brenghen. Hoe nootsaeckelijck de selve mede van een Schilder in achtinghe dient ghenomen te werden; kan men hier uyt bespeuren door de opweckende toe-gheneghentheyt, die men daer door in de ghemoederen van de Konst-beminders wacker maeckt, sulcx bevindtmen daghelijcx in die gheene, die haer Stucken, en Wercken daer mede verrijcken, soo datse met een wensch-begheerte, het oogh der Lief-hebberen tot haer dinghen verrucken, en dat daer door de Stucken haer te beter van de handt gaen.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Soulignons l’importance d’une plaisante abondance décorative, qui n’apportera pas moins d’éclat à l’art. Combien il est nécessaire pour un peintre de prêter attention à ceci peut être perçu dans les affections stimulantes qu’elles éveillent dans l’esprit des amateurs d’art. Cela se voit tous les jours chez ceux enrichissent de cette façon leurs tableaux et les œuvres, attirant l’œil de l’amateur sur leurs objets, avec comme résultat que leurs morceaux se vendent mieux.

Lief-hebberen


Quotation

Want wy moeten door schijn eyghentlijcke kracht (soo noem ick het) het ghesichte der Konst-beminders, door een, eendrachtelijcke goede orderen der 'tsamen-voeginghe van licht en schaduwen, overweldighen en in nemen. Soo dat dan voor al het wel schicken der schaduwe niet simpelijck gheseyt en moet werden noodich te zijn; maer van alle Schilders, wie het oock soude moghen wesen, op't hooghste moet betracht werden.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] […] c’est avec une force naturelle apparente (telle que je l’appelle) que nous devons dominer et nous emparer de l’œil des amateurs au moyen d’un bon arrangement de la conjonction des lumières et des ombres. Aussi n’est-il pas suffisant de simplement dire qu’il est nécessaire d’arranger les ombres correctement. Cela doit être mis en pratique au plus haut degré par tous les peintres quels qu’ils soient.

lief-hebber



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

[…] welcke eyghentlijckheyt ick noch noyt waer-ghenomen ghesien en heb: ende niet-te-min, soo houd ick het daer voor, dat het niet min behaeghlijck, als natuerlijck soude zijn in de ghemoederen der Konst-beminders, en oock een meerder begheer-lust tot de Kunst soude verwecken. Siet, soo souden dierghelijcke natuyrlijcke dingen meer na-ghe-bootst konnen werden, die ick nu aen 't naeuwe waer-nemen der recht-kunst-beminnende Gheesten laet, ende trede tot Het sevende; Om te bewijsen datter een wel-geoeffent verstandt in de Perspectiven tot de Schilder-konst van noden is.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] [ndr. Au sujet d’une scène de corps de garde] je n’ai encore jamais observé une telle vérité, mais je crois néanmoins que cela ne serait pas moins plaisant que naturel à l’esprit des amateurs, et susciterait un plus grand désir pour l’art. Voyez, il y a encore tant d’autres choses naturelles qui mériteraient d’être imitées et que je laisse à l’observation attentive des justes esprits amateurs d’art


1 quotations

Quotation

Wat de minne-stuypen belanght, Prosperius geeft ons te verstaen dat de Kunst-minne een krachtigh middel is om de selvighe t'overkomen. Soo vernemen wy oock uyt Plutarchus {Lib. III Elegh.} dat gramschap ende quad-willigheyd gheen Herberghe konnen ghevinden in een Konst-lievende gemoed. 't En is ons niet onbekent dat eenighe onder den valschen schijn van Konst-liefde haer verkanckerde ghemoed met allerley quadwillighe aenslaeghen en slimme grepen heymelick besigh houden: Van dese spreken wy niet: 't ghene wy segghen, is maer alleen te verstaen van d'ongheveynsde Lief-hebbers.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Concerning the pangs of love, Prosperius informs us that the Love of Art is a powerful drug to overcome it. As such we also hear from Plutarchus that wrath and malevolence cannot find refuge in an Art-loving mind. And it is not unknown to us that some secretly busy their rotten mind with all sorts of malevolent deeds and smart moves under the false pretense of Love of Art: we do not speak of them: that which we are saying, is only regarding the genuine Amateurs

konst-liefde


Quotation

Mahler Eigenschaften, p. 149
Die Künste weren glückselig/ wann von denselben nur Kunstverständige urtheilen sollten/ sagt Quintilian: Weil aber die Mahlerey eine Sprache/ die ein jeder/ der Augen hat/ verstehen will/ so muß man sich an den Ignoranten Beurtheilung nicht kehre[n]/ und solches nicht anderst achten/ als ob einen ein Esel anschreyet. [...] 


Quotation

Rede bey Stellung des Modells, p. 16
Kürzlich/ die Handlung oder Manier ist gleichsam eine Kuplerin der Zeichen-Kunst/ ist selbige geschickt/ so wird sie einer auch sonst in andern Theilen unnützen Zeichnung/ doch einen passionirten Liebhaber zu führen wissen ; wiewol dergleichen Zeichnung vor Kunstverständigen Augen nicht bestehen mag/ angesehen dieselben/ die Schmincke von einer natürlichen Schönheit gar wohl unterscheiden und auch die allerverborgensten Heßlichkeiten mit leichter Mühe entdecken können.



Other conceptual field(s)

MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

1 quotations

Quotation

Dies zum Vergnügen der Reisenden Geöffnete Baumeister=Academie, oder kurzer Entwurf derjenigen Dinge / die einem galant-homme zu wissen nöthig sind, p. 187
Und hiermit will ich in den Nahmen Gottes die Baumeister-
Academie samt ihrer Zubehör beschliessen / mit dem Vosatz ins künfftige noch so viel als möglich zu deren Vermehrung und Verbesserung / so weit beyzutragen / als es insgemein vor galante Leute zur Curiosität und Unterhaltung angenehmer Discurse auch Anleitung junger Reisenden Personen dienen kan.



Other conceptual field(s)

SPECTATEUR → connaissance

4 quotations

Quotation

ES ist Welt-kündig/ und von allen Gelehrten also erkannt worden/daß/ wenn man gewillt ist/ ein vollkommenes Studium vor die Hand zu nehmen/ und darinne die Mittelmässigkeit zu überschreiten/ der Anfang/ um alles desto besser zu ergründen/ bey der Theoria
{Der wahre Weg um zu der Mahler-Kunst Vollkommenheit zu gelangen.} (oder Beschauligkeit und Lehr-Betrachtung) gemacht werden solle: damit/ vermittels derselben/ zu allen Regeln uns das Auge eröffnet/ und ein vollkommener Grund gelegt werde. Sintemal alßdann erst/ durch einen beständigen Fleiß/ die wahre Vollkommenheit zu hoffen ist. Eben diese Gelegenheit hat es auch/ mit der edlen Mahler-Kunst/ so wol/ als allen anderen dergleichen tieffsinnigen Geschäfften. Da hingegen/ sehr selten etwas Besonders zu hoffen/ von denen/ welche die Lehrsatz- und die Theoriam, aus Ungedult/ oder Trägkeit/ vorbey gehen/ und nur/ durch einen einfältigen Gebrauch/ oder flüchtige Practic, auf die {Treue Warnung wider den bösen Irrweg.} Kunst blind und unbedachtsam zuplatzen. Welcher verderblicher Irrweg/ sonderlich bey uns Teutschen/ viel mehr/ als einiger andern Nation/ bewandlet wird. Diesem nach habe ich eine hohe Nothdurfft erachtet/ alle solche Irrende/ wieder zuruck zuruffen/ vermittels kurtzer/ doch treuer Anweisung des nächsten Weges/ und gründlicher Bedeutung/ wie man zuvorderst/ durch die theoretische Lehr-Fassung/ zu der Ubung tretten müsse; und wann solche Ubung mit dem unermütedem Fleiß vermählet wird/ als denn endlich/ zu der Vollkommenheit der edlen Mahler-Kunst ohnzweiflich gelangen könne. Allermassen ich/ allen dieser edlen Kunst Wolgönnern/ Liebhabern/ und Beflissenen/ zu vermeintem Gefallen/ wie auch der ruhmwürdigen Kunst selbsten zu Ehren/ und grösserem Flor/ mich entschlossen/ einen ordentlichen Aufsatz zu machen; auch zu diesem/ in unserm ersten Buch der Teutschen Academie/ bereits den Anfang gemacht habe.

Wohlgönner


Quotation

Rede bey Stellung des Modells, p. 16
Kürzlich/ die Handlung oder Manier ist gleichsam eine Kuplerin der Zeichen-Kunst/ ist selbige geschickt/ so wird sie einer auch sonst in andern Theilen unnützen Zeichnung/ doch einen passionirten Liebhaber zu führen wissen ; wiewol dergleichen Zeichnung vor Kunstverständigen Augen nicht bestehen mag/ angesehen dieselben/ die Schmincke von einer natürlichen Schönheit gar wohl unterscheiden und auch die allerverborgensten Heßlichkeiten mit leichter Mühe entdecken können.



Other conceptual field(s)

MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

1 quotations

Quotation

Nu zullen wy deze zaak eens verder onderzoeken, en aanmerken wat ieder in zyn oeffening noodig heeft,{Oogmerk des Schryvers in dit Hoofdstuk.} om zich in staat te stellen van nimmer verleegen te wezen […] Het eerste bestaat in verandering van hertstogten en concepten: het tweede in nieuwigheeden, waar door men ieder een kan behaagen en tot liefde verwekken […] Derhalven zyn veranderingen en nieuwigheeden noodig […] Voor eerst, de Beeldschilders betreffende […] Wat de Landschappen aangaat […]Wat de Zeeschilders belangt […] Betreffende de Architectuur […]Komen wy nu tot de Bloemen […]

[D'après DE LAIRESSE 1787, p.205-208:] Nous allons maintenant […] observer ce que le peintre dans chaque genre [NDR : practice] a besoin de savoir […] nous verrons ensuit s’il y a, en effet, assez de moyens pour exécuter ces idées ; & ce qui est propres à chaque genre de peinture. Le premier moyen consiste dans la variété [ndr : et nouveautés] des passions et des idées ; le second dans la production des choses nouvelles qui peuvent plaire & fixer l’attention [ndr : inspirer l’amour] […] ; ce qui rend la diversité d’idées absolument nécessaire. […] On objectera peut-être qu’il n’y a point assez de ressources pour varier constamment les idées […] je vais indiquer les sources qui peuvent en fournir en abondance […] pour les peintres de figures […], pour les paysagistes […], pour les peintres de marine […], pour l’architecture […], les bouquets […]



Other conceptual field(s)

SPECTATEUR → jugement

13 quotations

Quotation

Blijckt dan dat de rechte Konst-minne haer selven niet en kan onthouden in een ghemoedt 't welck met de sorghvuldigheydt van daghelickschen noodt-druft beslet ende belemmert is. De reden hier van behoeft niet verde gesocht te worden; dewijl het blijckelick is dat onse fantasije ofte verbeeldenskracht, die in dit werck seer vele vermagh, door een sorghledighe ende onverhinderde eensaemheydt dapper op gescherpt ende verweckt wordt. Want aenghesien het een oprecht Lief-hebber toe-staet de levendighe verbeeldinghen van allerley naturelicke dinghen in sijn ghemoedt op te leggen, ten eynde dat hy de selvighe te sijner tijdt met de wercken der Konstenaeren mocht verghelijcken; soo is 't klaer dat men sulcks niet en kan te weghe brenghen sonder het toe-doen van een stercke imaginatie, en dat de imaginatie gantsch en gaer krachteloos wesen sal soo langhe als wy alle daegh van den morghen tot den avond het loopen en draeven van de woelende menichte onder-hevigh blijven: oversulcks plachten oock vele treffelicke Konst-lievende mannen haeren ledigen tijdt somwijlen door te brenghen met het oeffenen ende verrijcken haerer fantasije. De fantasije, seght Michael Ephesius {in Aristot. De Memoria & reminiscentia}, is in ons gemoedt ghestelt als een Register ofte aenwijser van 't gunt wy oyt met onse ooghen gesien ofte met ons verstands begrepen hebben. Daerom houdt oock Apollonius Tyaneus staende, dat daer een sonderlinghe verbeeldenskracht vereyst wordt in dieghene welcke de wercken der Schilder-Konste recht wel meynen te besichtighen. Want het onmoghelick is, seght hy {apud Philostr. De vita apollonii lib. II. cap. 10. vide quo que Platonem lib. 2 de Legib}, dat yemant een bequaem oordeel strijcken sal van een geschildert Paerdt ofte Stier, tensy dat hem sijn gemoedt een waere verbeeldinghe der nae-gheboetster dinghen vaerdighlick voordraeghe.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It then appears that the true Love of Art cannot forbear in a mind which is tainted and obstructed with the precision of the daily lack of diligence. It is unnecessary to search far for the reason of this; while it is obvious that our fantasy or imagination, which can do a lot in this profession, is readily sharpened and incited by a carefree and unimpeded loneliness. Because, seen that it is possible for an honest Amateur to impose the living representations of all sorts of natural things in his mind, in order for him to compare these in his own time with the works of Artists; as such it is clear that one cannot bring forth such a thing without the doing of a strong imagination and that the imagination will be completely powerless as long as we remain subject every day, from morning until evening, to the hustle and bustle of the madding crowd: as such many respectable Art-loving men should aim to pass their free time with the practice and enrichment of their fantasy. The fantasy, says Michael Ephesius {…}, has been placed in our mind as an Index or pointer of that which we have ever seen with our eyes or understood with our mind. Because of this Apollonius Tyaneus also argues that, a remarkable imagination is necessary in those who want to study the works of the Art of Painting really well. As it is impossible, he says {…}, that someone will pass a competent judgement of a painted Horse or Bull, unless his mind readily proposes him a true representation of the imitated things.


Quotation

Alhoewel nu dese reden ons volkomen berecht gheeft van 't voordeel 't welck d'eensaemheydt der heymelicker vertreck-plaetsen den Lief-hebber toebrenght: soo biedt sich alhier noch een andere niet min bondighe reden aen, die ons hetselvighe afvoordert. Want ghelijck een goedt Medicijn sijne ooghe niet allen gheslaegen houdt op de sienelicke ende openbaere ghebreken, maer hy moet insgelijcks oock met een gaeuwe opmerkinghe nae-speuren wat daer ergens inwendighlick verswackt ende onstelt is, ghemerckt de krancke selver haere quaelen menighmael soecken te bewimpelen; even alsoo wordt het in een oprecht Lief-hebber vereyscht dat hy sich selven ghewenne de wercken der Konstenaeren met een dieper insicht in sijn eenigheydt te beschouwen 't overmatigh lof-tuyten der gonstigher, en 't bitterlecken der misgonstigher omstanders verbreken de kracht onses ghesonden oordeels door een ontijdighe en gantsch verkeerde schaemte. Yeder een kan by sich selven alleen bequaemer oordeelen, dan in 't midden van sulcken onbesinden gheschreeuw:

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Although this speech has now completely informed us of the advantage that the loneliness of secret places of departure brings the Amateur: as such another not less succinct reason [NDR: reasoning?] offers itself, which brings us the same. Because like a good Doctor does not only keep his eye on visible and public ailments, but he should also with a swift observation search what is weakened and confounded somewhere internally, seen that the sick often try to hide their illnesses; just like that it is demanded from a sincere Amateur that he gets used to behold the works of Artists with a deeper insight in its unity [NDR: as?] the excessive praise of the favorable [NDR: bystanders] and the bitterness of the unfavorable bystanders breaks the power of our sane judgement by an untimely and completely wrongful shame. Everyone can judge better by himself alone, than in the middle of such thoughtless shouting:

The Dutch term Liefhebber is described in the Latin edition as ‘inspiciendas picturas’ and in the English edition as ‘he that is to judge paintings’. [MO]


Quotation

Het is dan blijckelick hoo grooten arbeyd d'oprechte liefhebbers aenwenden ontrent het oeffenen ende voorbereyden haerer fantasije wanneer sy naemelick de volmaeckte verbeeldinghen aller dinghen door een nau-puntighe imaginatie in haere eyghene herssenen afschilderen. Dies ghebeurt het oock menigh werven dat die gene dewelcke d'uytghelesen wercken van groote Meesters nae een behoorlicke voorbereydinghe in de hand nemen, bequamer daer van plaghten te oordelen dan de allerbeste Konstenaer, wiens oordeel door de liefde die hy sijne eygene wercken toedraegt veeltijds benevelt is, behalven dat hem 't heymelicke misnoeghen 't welck hy in de wercken van andere Meesters neemt, menighmael in sijn oordeel verswackt.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is then clear how great a toil the true Amateurs apply regarding the practice and preparation of their fantasy when they paint in their own brains the perfect representations of things by means of a pointed imagination. It then happens many times that he who takes the exquisite works of great Masters in his hand after an acceptable preparation, tends to judges these more capably than the very best Artist, whose judgement is often clouded by the love that he bears for his own works, apart from the fact that the secret discontent which he has for the works of other Masters, oftentimes weakens his judgement.

Junius describes how an amateur can train his fantasy, which will allow him to pass better judgement on the quality of works of art. He compares the judgement of amateurs with that of artists, stating that a skilled amateur is often less prejudiced than an artist when judging the works of others. [MO]


Quotation

Hoovaerdighlick neus-wijse en koppighe menschen, die met een smaedighe verwonderingh het ghene hun niet aen en staet vaerdighlick veroordeelen ende verwerpen, behoeven sich insgelijks daer mede niet te quellen dat maghtige schatrijcke liefhebbers weynigh daer nae schijnen te vraeghen wat het hun kost, als sy slechts haeren lust moghen boeten; gemerckt dese dinghen gheacht behooren te worden nae het verghenoeghen de Konst-kenners daer in scheppen. Hy moet een dieper insicht in dese dingen hebben, die daer wel van meynt te oordeelen. Een Konst-gheleerd oogh kan maer alleen bespeuren wat daer in te vinden is.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Haughty, pedantic and stubborn men, who with slandering astonishment skillfully condemn and dismiss that which they do not like, should likewise not torture themselves [NDR: about the fact] that powerful wealthy Amateurs do hardly ask what it costs them, when they only may feed their desire; considering that it should be esteemed after the pleasure that Connoisseurs take in it. He, who intends to judge it well, should have a deeper insight in these things. An Art-educated eye can only detect what can be found in it.


Quotation

Dient desen tot antwoord; dat lieden van redelicke middelen haere Konst-liefde seer wel oeffenen konnen, sonder daer door op groote kosten ghejaeght te worden; aenghesien de maghtighe en Rijcke lief-hebbers haere Konst-kamers ende Galerijen niet alleen tot haer eyghen vermaeck maer oock tot vermaeck van andere vercieren, achtende haere kosten welbestedet sijn allse haere Huysen door den daghenlickschen toeloop der Konst-lievers Krielen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] This serves as an answer; that persons of reasonable means can practice their Love of Art very well, without being put to great expenses; seen that the powerful and rich Amateurs do not only embellish their 'Kunst-kamers' and Galleries for their own entertainment, but also for the entertainment of others, regarding their expenses well spent when their Houses swarm by the daily flood of Art-lovers.

This section is not available in the first Latin edition of 1637, it is however included in the 1694 editions. [MO]


Quotation

Wat de minne-stuypen belanght, Prosperius geeft ons te verstaen dat de Kunst-minne een krachtigh middel is om de selvighe t'overkomen. Soo vernemen wy oock uyt Plutarchus {Lib. III Elegh.} dat gramschap ende quad-willigheyd gheen Herberghe konnen ghevinden in een Konst-lievende gemoed. 't En is ons niet onbekent dat eenighe onder den valschen schijn van Konst-liefde haer verkanckerde ghemoed met allerley quadwillighe aenslaeghen en slimme grepen heymelick besigh houden: Van dese spreken wy niet: 't ghene wy segghen, is maer alleen te verstaen van d'ongheveynsde Lief-hebbers.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Concerning the pangs of love, Prosperius informs us that the Love of Art is a powerful drug to overcome it. As such we also hear from Plutarchus that wrath and malevolence cannot find refuge in an Art-loving mind. And it is not unknown to us that some secretly busy their rotten mind with all sorts of malevolent deeds and smart moves under the false pretense of Love of Art: we do not speak of them: that which we are saying, is only regarding the genuine Amateurs


Quotation

De aerdigh-vercierende Rijckelijckheydt ghevonden werdt, en sal oock gheen minder glans aen de Kunst aen-brenghen. Hoe nootsaeckelijck de selve mede van een Schilder in achtinghe dient ghenomen te werden; kan men hier uyt bespeuren door de opweckende toe-gheneghentheyt, die men daer door in de ghemoederen van de Konst-beminders wacker maeckt, sulcx bevindtmen daghelijcx in die gheene, die haer Stucken, en Wercken daer mede verrijcken, soo datse met een wensch-begheerte, het oogh der Lief-hebberen tot haer dinghen verrucken, en dat daer door de Stucken haer te beter van de handt gaen.

Soulignons l’importance d’une plaisante abondance décorative, qui n’apportera pas moins d’éclat à l’art. Combien il est nécessaire pour un peintre de prêter attention à ceci peut être perçu dans les affections stimulantes qu’elles éveillent dans l’âme des amateurs d’art. Cela se voit tous les jours chez ceux enrichissent de cette façon leurs tableaux et les œuvres, attirant l’œil de l’amateur sur leurs objets, avec comme résultat que leurs morceaux se vendent mieux.

Konst-beminders


Quotation

Even so gaet het hier met onse verdeelde schaduwe toe, dewelcke, soo langh alsse van een verspreyt zijn, en konnen het ghesicht van de Lief-hebbers niet in nemen. Want wy moeten door schijn eyghentlijcke kracht (soo noem ick het) het ghesichte der Konst-beminders, door een, eendrachtelijcke goede orderen der 'tsamen-voeginghe van licht en schaduwen, overweldighen en in nemen. Soo dat dan voor al het wel schicken der schaduwe niet simpelijck gheseyt en moet werden noodich te zijn; maer van alle Schilders, wie het oock soude moghen wesen, op't hooghste moet betracht werden.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Il en va de même de nos ombres divisées, lesquelles ne peuvent capturer l’œil des amateurs tant qu’elles sont dispersées. Car c’est avec une force naturelle apparente (telle que je l’appelle) que nous devons dominer et nous emparer de l’œil des amateurs au moyen d’un bon arrangement de la conjonction des lumières et des ombres. Aussi n’est-il pas suffisant de simplement dire qu’il est nécessaire d’arranger les ombres correctement. Cela doit être mis en pratique au plus haut degré par tous les peintres.

konst-beminder


Quotation

Chap. XII, Of Antiquities
Out of the Treasury and Storehouse of venerable Antiquities, I have selected these three sorts.
Statues, Inscriptions, and Coynes ; desiring you to take a short view of them, ere you proceed any further.
The pleasure of them is best known to such as have seen them abroad in
France, Spain, and Italy […]. And indeed, the possession of such Rarities, by reason of their dead costliness, doth properly belong to Princes, or rather to princely minds. […]. Sure I am, that he that will travel, most both heed them, and understand them, if he desire to be though ingenious, and to be welcome to the owners. For next men and manners, there is nothing fairly more delightful, nothing worthier observation, than these Copies, and memorials of men, and matters of elder times ; whose lively presence is able to perswade a man, that he now seeth two thousand years ago. Such as are skilded in them, are by the Italians termed Virtuosi, as if others that either neglect or despise them, were idiots, or rake-hels. And to say truth, they are somewhat to be excused, if they have all Leefhebbers (as the Dutch call them) in so high estimatiion, for they themselves are so great lovers of them (& similis simili gaudet) that they purchase them at any rate, and lay up mighty treasures of money in them.

virtuosi · lover


Quotation

Daer is oock noch een ander middel, waer door den Schilder hem selven een Vermaerde Naem kan maecken: Namentlijck dat hy somtijts, tijt en vlijt daer toe aenwent, om eenige van sijn beste ordinantien en teyckeningen in print uyt te geven: {Datmen sich door Printen uyt te geven kan in naem brengen.} Want vermits die de geheele Werelt door-wandelen, en in alle Liefhebbers handen komen, en dat de Schilderyen meest altijt maer in eene plaets blijven, soo is licht af te nemen dat men door eenige Print-Konst in de Wereldt te brengen, meerder bekent kan worden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] There is also another way, by which the Painter can make a Famous Name for himself: Namely that he sometimes, uses time and effort to publish some of his best composition and drawings in print: {That one can make a name for himself by publishing Prints.} Because these spread all over the world, and come into the hands of all Amateurs, and paintings usually always stay in one place, it is easy to conclude that one can become more famous by bringing some Prints into the World.


Quotation

Zoo komt dan deze onze Inleiding ook zeer wel te pas voor alle Liefhebbers van de Schilderkonst, schoon zy in de zelve onervaere zijn, om in't koopen van Konststukken niet bedrogen te worden, want zy zullen die waerdeeren nae de maete der deugden, die in de zelve zijn waergenomen, en geen naemkoopers blijven, gelijk'er tans veel zijn, die van d'een of d'anderen snoeshaen verleyt, kaele vodden in grooter waerden houden, om dat hun is wijs gemaekt, datze van d'een of d'ander groot Meester geschildert zijn. Zeker een belachlijke liefhebbery, als men iets voor konstich en hoog acht, daer men niet konstigs noch hoogs in zien kan. Niet dat ik zeggen wil, dat deeze mijne Inleiding allen Liefhebbers de oogen zoo zal
openen, dat zy zelfs strax van de kunst zullen kunnen oordeelen: [...]

[BLANC J, 2006, np] Cette "introduction" mienne est également très necessaire à tous les amateurs de l'art de peinture, même s'ils n'ont pas d'experience artistique. Elle leur évitera d'être trompés lorsqu'ils achèteront des oeuvres d'art, car ils sauront les évaluer à la mesure des qualités qu'ils verront en elles. Ainsi, ils ne resembleront pas à ces acheteurs de noms, comme il y en a tant aujourd'hui, qui, séduits par tel ou tel fanfaron, accordent une très grande valeur à des chiffons rapés parce qu'on leur fait croire qu'ils ont été peints par tel ou tel grand maître. Il s'agit certainement d'un passe-temps ridicule que de considérer qu'une chose est habile et grande alors quon n'y peut rien voir d'habile ou de grand. Je ne veux pas affirmer que mon "introduction" ouvrira les yeux de tous les amateurs et qu'elle leur permettra aussitôt de juger par eux-même de l'art.



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SPECTATEUR → marché de l'art
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

{Den Passer in't oog te krijgen.}
Want ik bevinde dat de regels en gronden der konst, een vernuftich liefhebber voorgeschreven, hem wel verstandich maken, om van de zelve te spreeken; maer dat hy door ongewoonte van doen, groote misslagen begaet, en door een ongeleerder, die door groote oeffening den passer in 't oog verkregen heeft, overtroffen word.

[BLANC J, 2006, p. 118] {Avoir le compas dans l'oeil} Car je constate que, même si les règles et les rudiments de l'art prescrits à l'ingénieux amateur le rendent plus intelligent et plus capable d'en parler, s'il n'a pas coutume de les mettre en pratique, il commettra de graves erreurs et pourra être surpassé par un ignorant qui aura le compas dans l'oeil grâce à sa pratique continuelle.



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SPECTATEUR → connaissance

Quotation

{en andere geele Bloemen.} En dit is al ’t voornaamste van Bloemen door Geel geschildert noodig te vermaanen: want uit deeze dry kan een liefhebber der vrye schilderkonst andere zoorten van geele bloemen leeren temperen; die tot een van de verklaarde wel konnen herleyt worden: by voorbeeld, Zonnebloemen vereischen alleen wat meer gloejentheid als den Eglantier; […]

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] {and other yellow flowers} These are all the most important things that need to be pointed out for painting flowers with yellow. For from these three a lover of the liberal art of painting can learn to mix colors for other types of yellow flowers, which can be deduced from one of those explained above. Sunflowers, for example, require only a little more glow than the sweet brier;

Beurs is using the term 'liefhebber' for the artist (instead of the spectator), in specific a painter of still lifes. Here, the term 'liefhebber' comes very close to the sense of the French/English term 'amateur'. [MO]



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L’ARTISTE → qualités

1 quotations

4 quotations

Quotation

But some will tell me, Mechanicall Arts, and those wrought with the hand are for the most part base, and unworthy the practise of great personages, and Gentlemen […]. But forasmuch as their ends are honest, and themselves but the exercises of pregnant and the finest wits, I see no reason (as one saith) why nature should be so much wronged in her intention, as not to produce at her pleasure that into action whereto shee is well inclined {Exam. de Ingenios.}. And surely it can bee no more disgrace to a great Lord to draw a faire Picture, then to cut his Hawkes meate, or play at Tennis with his Page. […].
Pomponius Atticus a man of singular wisedome, and so much beloved of Cicero, after he had composed a Poeme of sundry devises, beautified the same with pictures of his owne Drawing.
[…]. Since Painting then hath beene so well esteemed, and of it owne nature is so linked with the other Arts, as many of them can hardly stand without it. I thinke it not for pleasure onely, but of necessitie most needfull to be practised of all such, that either studie the Mathematikes, the art Military, or purpose to travell for the benefit of their friends and countrey. I have heard many excellent Captaines and Schollers lament so great a want in themselves, otherwise being most absolute.
My Scholler then I would make choise of, should be a young Gentleman, if it might be, naturally inclined to drawing, at least a welwiller and lover of it.


Quotation

Chap. XII, Of Antiquities
Out of the Treasury and Storehouse of venerable Antiquities, I have selected these three sorts.
Statues, Inscriptions, and Coynes ; desiring you to take a short view of them, ere you proceed any further.
The pleasure of them is best known to such as have seen them abroad in
France, Spain, and Italy […]. And indeed, the possession of such Rarities, by reason of their dead costliness, doth properly belong to Princes, or rather to princely minds. […]. Sure I am, that he that will travel, most both heed them, and understand them, if he desire to be though ingenious, and to be welcome to the owners. For next men and manners, there is nothing fairly more delightful, nothing worthier observation, than these Copies, and memorials of men, and matters of elder times ; whose lively presence is able to perswade a man, that he now seeth two thousand years ago. Such as are skilded in them, are by the Italians termed Virtuosi, as if others that either neglect or despise them, were idiots, or rake-hels. And to say truth, they are somewhat to be excused, if they have all Leefhebbers (as the Dutch call them) in so high estimatiion, for they themselves are so great lovers of them (& similis simili gaudet) that they purchase them at any rate, and lay up mighty treasures of money in them.

liefhebber · virtuosi


Quotation

Monsieur de Piles has a pretty Invention of a Scale whereby he gives an Idea in short of the Merit of the Painters, I have given some Account of it in the latter end of my former Essay : This, with a little Alteration and Improvement may be of great use to Lovers of Art, and Connoisseurs.

connoisseur



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

And if moreover what I write may hereafter happen to be of use of any body else, whether it be to put a Lover of Art in a Method to judge of a Picture, (and which in most things a Gentleman may do altogether as well as a Painter) or to awaken some useful Hints in some of my own Profession ; […] If these Consequences happen, it will be a Satisfaction to me over and above.


1 quotations

Quotation

qu’on ne doit pas estimer un ouvrage de Peinture, par l’éclat de la couleur, qui ne charme ordinairement que les esprits du vulgaire, & que la veritable beauté de la couleur consiste, en un ménagement harmonieux conduit par l’oeconomie du dessein : ce qui fut appuyé par un discours qui contenoit en substance que le veritable merite de quelque chose consistoit en ce qui se soûtient de soi-même sans emprunter rien d’autrui, que suivant ce principe pour connoître la difference du merite entre le dessein & la couleur, il falloit connoître laquelle de ces choses étoit la plus independante : que l’on representa, que le dessein qui se nomme pratique est produit de l’intellect & de l’imagination qu’il s’exprime par la parole & par la main, & que c’est de cette derniere maniere ; qu’avec un crayon on imite toutes les chose visibles, & donne non seulement la forme & la proportion, mais exprime jusqu’aux mouvemens de l’ame sans avoir besoin de la couleur, si ce n’est pour representer la rougeur ou la paleur, n’étant en elle-même qu’un accident dependant des divers effets de lumiere, puisqu’elle change selon qu’elle est éclairée, de telle sorte que la nuit à la lueur d’un flambeau, le verd paroît bleu, & le jaune paroît être blanc. L’on fit considerer, que la couleur qui entre dans la composition d’un Tableau, ne peut produire ni coloris ni teinte que par sa matiere même, elle étoit par consequent moins noble que le Dessein qui ne releve que de l’esprit. L’on ajoûta que la couleur depend tellement du Dessein, qu’il lui est impossible de representer quoi que ce soit sans son Ordonnance & sa conduite. Qu’ainsi il est trés constant que le merite de la Peinture consiste plûtôt dans le Dessein que dans la Couleur, puisque ce qui réleve le merite des choses, est de dépendre moins d’une cause étrangere, qu’il falloit donc tomber d’accord que celui du Dessin étoit infiniment au dessus de celui de la Couleur.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément à la page 67 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte reprend également la Table des Préceptes sur la Couleur aux pages 50-53.



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SPECTATEUR → jugement

2 quotations

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[...] even alsoo plaghten dieghene scherper te oordeelen, dewelcke daer toe versocht worden; sy vereyschen de waere kracht der Konste, sonder nae ’t uyterlicke opproncksel ende ick en wete niet wat voor aentreckelicke nieuwigheden om te sien; soo ghebeurt het oock doorgaens henen dat een naukeurigh oordeeler de gebreken van stonden aen meteen halve ooghe weet uyt te vinden; en wat daer erghens in ’t werck misprijselick is, plaght met eenen oock den luster van de prijs-waerdighe dinghen te verdonckeren; voornamelick in die Konsten, dewelcke niet soo seer tot noodsaeckelick ghebruyck gheoeffent worden, als tot enckel vermaeck van onse curieuse nieus-ghierige sinnen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] …similarly, those tend to judge more sharply, who are asked to do so; they demand the true power of Art, without paying attention to the external embellishments and I do not know what kind of attractive novelties; as such it also commonly happens that a precise judge can immediately spot the flaws in the blink of an eye; and that which is to be disapproved somewhat in the work, tends to simultaneously darken the delight of praiseworthy things; mainly in those Arts, which are not so much practiced for necessary use, but rather for the sole entertainment of our curious inquisitive spirits.

Nieuwigheid has a negative connotation in this extract. [MO]



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Vele onder d Oude en Jonge hebben gemeent dat het niet wel uyt te spreken noch te bepalen was, wat het eygentlijk is, dat wy Schoon noemen; en dat het oversulx niet net kan aangewesen werden, door welcke Waarnemingen, die volkomen en seker te verbeelden is: […] En nadien niet kan gelooghent werden datter ook trappen in de Schoonheyd zijn, en datmen Schoon, Schoonder en noch Schoonder vindt; soo isser geen reden die ons belett te dencken, datter ook een Alderschoonst is. Doe Aristoteles gevraagt wierd wat Schoonheyd was, en waarom al ’t geen Schoon is, bemind werd ! antwoordde hy: Dat is een Blindemans vrage, {Aristoteles meende datmen niet vragen moest wat Schoonheyd was.} d’Heer Kats heeft hem over de verschillige Keuse der Schoonheyd evenwel niet ruymborstig derven verklaren, want hy spreekter elders dese onsekere woorden van:
Men twist nog evenstaag, men twijffeld overal,
Wat datmen in den Mensch voor SCHOONHEYD keuren sal,
Daar is nauw eenig Volk of ’t heeft verscheide Gronden,
Waarop dat ymand SCHOON of LEELYK werd bevonden.
Seker nadien de verscheyde Volken ook in ’t verkiesen en goedkeuren de
Schoonheyd niet alleen verschillig zijn, maar datter ook sommige gevonden werden die de Leelijkheyd en Mismaaktheyd ten opsigt van andere Oordeelders, voor de Schoonheyd stellen; sulx heeft menig onvast herssebekken in twijffel gebragt; of de Schoonheyd niet wel slegts in een Keur, of in de Mode, of in een eigen Zinnelijkheyd der Menschen bestaat. {In de Keur der Schoonheyd werd somtijts ook de Lelijkheyt voor Schoon aangesien.}

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Many amongst the Old and Young have thought that it is not easy to say nor determine what it really is, that we call Beautiful; and that it is not clear to pinpoint, by which Observations, it is to be depicted perfectly and clear: […] And since it cannot be denied that there are also steps in Beauty, and that one finds Beautiful, more Beautiful and even more Beautiful; as such there is no reason to stop us from thinking that a Most Beautiful also exists. When Aristotle was asked what Beauty was, and why all that is beautiful is loved ! he answered: That is the question of a blind man, {Aristotle thought that one should not ask what nature is.} Mister Cats has not dared to explain himself outspokenly about the different types of Beauty, as he utters these uncertain words about it somewhere: They continue to dispute, everywhere they doubt, What it is that one can judge to be BEAUTY in Man, There is barely any people, or it has different grounds, On which someone is thought BEAUTIFUL or UGLY. Especially since the different Peoples are not only different in choosing and approving Beauty, but that we can find some who place the Ugliness and Deformity before the Beauty in contrast to other Judges; such has brought doubt to unstable brains; whether the Beauty exists but in the Choice, or in Fashion, or in a personal reasoning of Men. {In the Choice of Beauty one did sometimes perceive Ugliness as Beautiful.}



Other conceptual field(s)

SPECTATEUR → jugement

1 quotations

Quotation

Are. Quant à l’agreable, quoi qu’on puisse facilement le comprendre par ce qu’on a exposé ci devant ; j’ajouterai qu’il n’y a rien, qui attire tant à soi, ni qui occupe les yeux si agreablement, que la peinture ; non pas meme les pierres precieuses, non pas meme l’or, qui devient bien plus precieux s’il renferme quelque pierre, ou quelque ouvrage de quelque celebre Artiste, soit figures, animaux, ou quelqu’autre chose, qui ait du dessein, & de l’agrement ; ce qui plait non seulement aux connoisseurs, mais encore au vulgaire ignorant, meme aux enfants, qui d’abord qu’ils voient quelque peinture, la montrent presque toujours avec le doigt, & il semble que leur cœur enfantin en soit tout pâmé de douceur.
[…]
Are. Eh qui est ce, qui ne connoit pas l’agrement de la peinture, laquelle enrichit toutes choses ? Les edifices publics, & particuliers ont beau etre ornés en dedans de superbes tapisseries, de tables couvertes de tapis magnifiques, s’il ne s’y trouve quelques excellents tableaux, il y manque l’accomplissement du plus bel ornement ; par dehors les faces des palais font plus de plaisir aux yeux, lorsqu’elles sont peintes par quelques bons maitres, que celles qui sont incrustées de marbres blanc, de porphire, ou de serpentin enrichi d’or.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
SPECTATEUR → perception et regard

2 quotations

Quotation

Cabinet. Le mot Cabinet a plusieurs significations, car il se prend quelquefois pour une armoire à serrer des papiers, ou d’autres sortes de hardes ; d’autres fois il signifie une petite piece d’un appartement qui peut servir à plusieurs usages.
Ainsi l’on appelle Cabinets les lieux que l’on orne de Tableaux, & que Vitr. L. 6. c. 5. Appelle
Pinacotheca. […].


Quotation

Galerie d’une maison, que l’on orne de Tableaux & de Statües ; c’est ce que les Anciens nommoient Pinacotheca.


1 quotations

Quotation

que de dire que la fin de la Peinture est d’imiter la nature, ce n’est pas assez, puisque plusieurs autres arts se proposent la même chose ; de dire que ce soit pour tromper les yeux, cela ne suffiroit pas encore, si on y ajoutoit que cela se fait par le moyen des couleurs. Puis qu’il n y a que cette seule difference qui rende la fin du Peintre particuliere & qui le distingue d’avec les autres arts : car de pretendre que la fin du Peintre soit de plaire & de tromper, en feignant du relief sur une superficie plate, à quoi le dessein juste, & correct, pourroit réussir simplement avec du crayon sans la couleur, s’étoit se tromper sois-même, puisque, si le but est de plaire, c’étoit à la couleur qu’appartient cet avantage ; que le dessein avec toute sa justesse n’étoit connu que de trés peu de personnes, au lieu que la couleur charme tout le monde : que c’étoit peu de chose de plaire aux ignorants, que c’étoit beaucoup de ne plaire qu’aux sçavants ; mais que c’étoit une perfection consommée de plaire à tous universellement

charmer



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → perception et regard

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Quotation

Continuant donc à nous entretenir de la magnificence des Princes, que ne dirons nous pas de Charles Quint, qui emulateur d’Alexandre par les grands travaux, & par les fatigues presque continuelles, que la guerre traine apres elle, ne laisse pas de s’occuper tres souvent de la peinture qu’il aime, & qu’il prise ? de maniere qu’ajant entendu les merveilles, qu’on publioit du Titien, le convia deux fois avec amitié, & avec bonté de venir à sa cour ; ou apres l’avoir honoré au pair des premiers Seigneurs, qui y etoient, il lui accorda des privileges, des pensions, & de magnifiques recompenses : pour un seul portrait qu’il lui fit à Bologne, il lui fit conter mille ecus. Alfonce Duc de Ferrare pareillement fut grand amateur de peinture : pour avoir le portrait du Titien peint par lui meme, il lui en donna trois cens ecus : c’est ce meme portrait, que vit depuis Michel Ange, qu’il admira, & qu’il loua au point d’avoüer, qu’il n’auroit jamais pu croire, que l’art pût arriver à telle perfection, & que le seul Titien meritoit le nom de peintre. [...]
Are. Ecoutez s’il vous plait, le Roi Philippe II. digne fils d’un si grand Empereur honore, & aime la peinture : & il est hors de doute, que pour les grands ouvrages, que le Titien lui à envoiés, il n’en recoive un jour la recompence digne d’un Roi pareil, & du merite d’un si grand peintre. J’ai entendu dire aussi que ces deux Princes savent dessinner.



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GENRES PICTURAUX → portrait

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Quotation

Chap. XIII, Of Drawing, Limning, and Painting: with the lives of the famous Italian Painters.
Since
Aristotle numbreth Graphicè, generally taken, for whatsoever is done with the Pen or Pencill (as writing fair, Drawing, Limning and Painting (amongst those his παιδενματα, or generous Practises of youth in a well governed Common-wealth : I am bound also to give it you in charge for your exercise at leasure, it being a quality most commendable, and so many waies usefull to a Gentleman. For should you (if necessity required) be employed for your Countries service in following the warre, you can describe no plot, manner of fortification, form of Battalia, situation of Town, Castle, Fort, Haven, Island, course of River, passage thorow Wood, Marish ; over Rock, Mountain, &c. […] without the help of the same. {The manifold use of Painting or Limning.} In all Mathematicall Demonstrations, nothing is more required in our travail in forrain Regions. It bringeth home with us from the farthest part of the world in our bosomes, whatsoever is rare and worthy the observance, as the generall Mappe of the Country, the Rivers, Harbourgs, Havens, Promontories, &c within the Landscap, of fair Hils, fruitfull Valleyes : the forms and colours of all Fruits, severall beauties of their Flowers ; […]. And since it is only the imitation of the surface of Nature, by it as in a book of golden and rare-limmed Letters, the chief use end of it, we read a continuall Lecture of the Wisdome of the Almighty Creator […].


3 quotations

Quotation

Et toutefois je croy qu’un Excellent praticien de bon sens, & doüé de la qualité de bien s’exprimer, pourroit par la confrontation de deux ou trois Originaux de plusieurs Peintres, & d’autant de diverses Coppies sur iceux, en donner de grandes instructions à ceux, qui quoy que non Praticiens, y auroient du genie disposition & inclination, principalement pour la difference ou distinction des manieres, outre ce qui en sera dit dans ce Traitté, & aussi sçait-on bien qu’il y a quantité de personnes, & mesme de Condition, lesquels à force d’avoir veu plusieurs Tableaux d’un mesme Autheur, & aussi frequenté & entretenu sur ce point divers Praticiens, en reconnoissent les manieres & parties du reste.  



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L’ARTISTE → qualités
SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Raisons des Curieux non Praticiens qui se sont portez ès connaissances desdites manieres & distinctions d’Originaux & Copies.
Ces Curieux-cy trouvent que ce seroit une curiosité tres-imparfaite, d’avoir des Tableaux & ne sçavoir s’ils sont bons ou mauvais, ny qui les peut avoir faits, & qu’il n’y a guere d’assurance de faire acheter de telles choses par autruy, si lon le peut faire soy mesme, à cause qu’il y a des Curieux soy disants connoissants en icelles & mesme des Praticiens qui s’y sont souvent trompez, sans y comprendre ceux qui se meslent de tromper les autres ; de plus qu’il arrive d’ordinaire dans leurs commencements de curiosité desdits Tableaux, qu’ils choisissent ou font choisir, par des personnes qui n’y ont souvent guere plus de connoissances qu’eux ; de sorte qu’en estant advertis, ils prennent resolution de s’en deffaire pour en avoir de meilleurs, desquels il en arrive bien souvent la mesme chose.
Or tout ce que dessus ils ne le disent point seulement des autres, mais aussi d’eux-mesmes qui ne l’ont que trop experimenté ; Ce qui leur a donné lieu de s’instruire en quelque façon sur ces connoissances, & de faire election d’un sçavant Praticien connoissant, & de plus honneste homme, afin qu’il puisse suppleer aux occasions où la connoissance de telles choses passe leurs portées : Mais la conclusion de leurs Sentiments est, qu’ils croyent que la connaissance bien qu’en partie seulement, de la beauté & bonté desdits Tableaux, donne bien plus de contentement que celle de n’avoir que l’agrément à la veuë, par éclat d’un nombre de belles Couleurs.
 



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SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Ainsi lon peut juger, que tous les bons Praticiens qui se sont appliquez ou adonnez à esplucher toutes ces particularitez [ndr : à propos de la façon de distinguer les copies des originaux], peuvent estre les plus entendus à discerner toutes ces diverses manieres, & distinctions d’Originaux & Copies, & de plus les bonnes d’avec les mauvaises ; & aussi qu’il est facile de juger que c’est par le moyen de tels connoissans, que les Curieux non Praticiens, peuvent avoir esté & estre instruits à faire la distinction de toutes ces diverses choses.



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SPECTATEUR → connaissance
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...
SPECTATEUR → jugement

12 quotations

Quotation

Les productions nouvelles sont d'abord apprétiées par des Juges d'un caractere bien different, les gens du métier & le public. Elles seroient bien-tôt estimées à leur juste valeur si le public étoit aussi capable de défendre son sentiment & de le faire valoir, qu'il sçait bien prendre son parti. Mais il a la facilité de se laisser troubler dans son jugement par les personnes qui font profession de l'art auquel l'ouvrage nouveau ressortit. Ces personnes sont sujettes à faire souvent un mauvais rapport par les raisons que nous exposerons. Elles obscurcissent donc la verité, de maniere que le public reste durant un tems dans l'incertitude ou dans l'erreur. Il ne sçait pas précisément quel titre mérite l'ouvrage nouveau défini en géneral. Le public demeure indécis sur la question, s'il est bon ou mauvais à tout prendre, & il en croit même quelquefois les gens du métier qui le trompent, mais il ne les croit que durant un tems assez court. Quand je dis que le jugement du public est désinteressé, je ne prétends pas soutenir qu'il ne se rencontre dans le public des personnes que l'amitié séduit en faveur des Auteurs, & d'autres que l'aversion prévient contr'eux. Mais elles sont en si petit nombre par comparaison aux Juges désinteresses, que leur prévention n'a guères d'influence dans le suffrage général.



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Non seulement le public juge d'un ouvrage sans interêt, mais il en juge encore ainsi qu'il en faut décider en general, c'est-à-dire par la voïe du sentiment, & suivant l'impression que le poëme ou le tableau font sur lui. Puisque le premier but de la Poësie & de la Peinture est de nous toucher, les poëmes & les tableaux ne sont de bons ouvrages qu'à proportion qu'ils nous émeuvent & qu'ils nous attachent. Un ouvrage qui touche beaucoup doit être excellent à tout prendre. Par la même raison l'ouvrage qui ne touche point & qui n'attache pas ne vaut rien, & si la critique n'y trouve point à reprendre des fautes contre les regles, c'est qu'un ouvrage peut être mauvais sans qu'il y ait des fautes contre les regles, comme un ouvrage plein de fautes contre les regles peut être un ouvrage excellent.
Or le sentiment enseigne bien mieux si l'ouvrage touche, & s'il fait sur nous l'impression que doit faire un ouvrage, que toutes les dissertations composées par les Critiques, pour en expliquer le mérite, & pour en calculer les perfections & les défauts. La voie de discussion & d'analyse, dont se servent ces Messieurs, est bonne à la verité, lorsqu'il s'agit de trouver les causes qui font qu'un ouvrage plaît ou qu'il ne plaît pas ; mais cette voie ne vaut pas celle du sentiment lorsqu'il s'agit de décider cette question. L'ouvrage plaît-il ou ne plaît-il pas ? L'ouvrage est-il bon ou mauvais en géneral ? C'est la même chose. Le raisonnement ne doit donc intervenir dans le jugement que nous portons sur un poëme ou sur un tableau, que pour rendre raison de la décision du sentiment & pour expliquer quelles fautes l'empêchent de plaire, & quels sont les agrémens qui le rendent capable d'attacher. Qu'on me permette ce trait.
La raison ne veut point qu'on raisonne sur une pareille question, à moins qu'on ne raisonne pour justifier le jugement que le sentiment a porté. La décision de la question n'est point du ressort du raisonnement. Il doit se soumettre au jugement que le sentiment prononce. C'est le juge compétent de la question.



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Si le mérite le plus important des poëmes & des tableaux étoit d'être conforme aux regles rédigées par écrit, on pourroit dire que la meilleure maniere de juger de leur excellence, comme du rang qu'ils doivent tenir dans l'estime des hommes, seroit la voïe de discussion et d'analyse. Mais le mérite le plus important des poëmes & des tableaux est de nous plaire. C'est le dernier but que les Peintres & les Poëtes se proposent, quand ils prennent tant de peine à se conformer aux regles de leur art. On connoît donc suffisamment s'ils ont bien réussi, quand on connoît si l'ouvrage touche ou s'il ne touche pas. Il est vrai de dire qu'un ouvrage où les regles essentielles seroient violées, ne sçauroit plaire. Mais c'est ce qu'on reconnoît mieux en jugeant par l'impression que fait l'ouvrage qu'en jugeant de cet ouvrage sur les dissertations des Critiques, qui conviennent rarement touchant l'importance de chaque regle. Ainsi le public est capable de bien juger des vers & des tableaux sans sçavoir les regles de la Poësie & de la Peinture, car, comme le dit Ciceron (a) Omnes tacito quodam sensu sine ulla arte aut ratione, quæ sint in artibus ac rationibus prava aut recta dijudicant. Tous les hommes, à l'aide du sentiment intérieur qui est en eux, connoissent sans sçavoir les regles, si les productions des arts sont de bons ou de mauvais ouvrages, & si le raisonnement qu'ils entendent conclut bien.
 
(a)    De Orat. lib. 3.



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Mais il est des beautez dans ces sortes d'ouvrages, dira-t-on, dont les ignorans ne peuvent sentir le prix. Par exemple, un homme qui ne sçait pas que le même Pharnace qui s'étoit allié aux Romains contre son pere Mithridate, fut dépoüillé honteusement de ses Etats par Jules Cesar quelques années après, n'est point frappé de la beauté des vers prophétiques que Racine fait proferer à Mithridate expirant.
 
Tôt ou tard il faudra que Pharnace périsse, fiez-vous aux romains du soin de son supplice.
 
Les ignorans ne sçauroient donc juger d'un poëme en géneral, puisqu'ils ne conçoivent qu'une partie de ses beautez.
Je prie le lecteur de ne point oublier la premiere réponse que je vais faire à cette objection. C'est que je ne comprens point le bas peuple dans le public capable de prononcer sur les poëmes ou sur les tableaux, comme de décider à quel dégré ils sont excellens. Le mot de public ne renferme ici que les personnes qui ont acquis des lumieres, soit par la lecture, soit par le commerce du monde. Elles sont les seules qui puissent marquer le rang des poëmes & des tableaux, quoiqu'il se rencontre dans les ouvrages excellens des beautez capables de se faire sentir au peuple du plus bas étage & de l'obliger à se récrier. Mais comme il est sans connoissance des autres ouvrages, il n'est pas en état de discerner à quel point le poëme qui le fait pleurer est excellent, ni quel rang il doit tenir parmi les autres poëmes. Le public dont il s'agit ici est donc borné aux personnes qui lisent, qui connoissent les spectacles, qui voient et qui entendent parler de tableaux, ou qui ont acquis de quelque maniere que ce soit, ce discernement qu'on appelle goût de comparaison.



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Le mot de public est encore ou plus resserré ou plus étendu, suivant les temps et suivant les lieux dont on parle. Il est des siècles & des villes où les connoissances necessaires, pour bien juger d'un ouvrage par son effet, sont plus communes & plus répanduës que dans d'autres. Tel ordre de citoïens qui n'a pas ces lumieres dans une ville de Province, les a dans une Capitale. Tel ordre de citoïens qui ne les avoit pas au commencement du seiziéme siècle, les avoit à la fin du dix-septiéme.



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Il est vrai, que lorsqu'il s'agit du mérite des tableaux, le public n'est pas un juge aussi compétent, que lorsqu'il s'agit des mérites des poëmes. La perfection d'une partie des beautés d'un tableau, par exemple, la perfection du dessein n'est bien sensible qu'aux Peintres ou aux Connoisseurs qui ont étudié la Peinture autant que les Artisans mêmes. Mais nous discutons ailleurs [section 27] quelles sont les beautés d'un tableau dont le public est un juge non recusable, & quelles sont les beautés qui ne sçauroient être appréciées à leur juste valeur, que par ceux qui sçavent les regles de la Peinture. 



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SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → connaissance

Quotation

Il faut bien que les gens du métier se trompent souvent, puisque leurs jugemens sont ordinairement cassez par ceux du public, dont la voix fit toujours la destinée des ouvrages. C'est toujours le sentiment du public qui l'emporte, lorsque les Maîtres de l'art & lui sont d'avis differens sur une production nouvelle.



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Quoique l'expérience nous enseigne que l'art de deviner l'auteur d'un tableau en reconnoissant la main du maître, soit le plus fautif de tous les arts après la médecine, il prévient trop néanmoins le public en faveur des décisions de ceux qui l'exercent, même quand elles sont faites sur d'autres points. Les hommes qui admirent plus volontiers qu'ils n'approuvent, écoutent avec soumission, & ils répetent avec confiance tous les jugemens d'une personne qui montre une connoissance distincte de plusieurs choses où ils n'entendent rien. On verra d'ailleurs par ce que je vais dire concernant l'infaillibilité de l'art de discerner la main des grands maîtres, quelles bornes on doit donner à la prévention qui nous est naturelle en faveur de tous les jugemens rendus par ceux qui font profession de cet art, & qui décident avec autant de confiance qu'un jeune Médecin ordonne des remedes.



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SPECTATEUR → connaissance
SPECTATEUR → jugement

Quotation

Enfin le tems arrive où le public apprétie un ouvrage, non plus sur le rapport des gens du métier, mais suivant l'impression que fait cet ouvrage. Les personnes qui en avoient jugé autrement que les gens de l'art, & en s'en rapportant au sentiment, s'entrecommuniquent leurs avis, & l'uniformité de leur opinion change en persuasion l'opinion de chaque particulier. Il se forme encore de nouveaux maîtres dans les arts, qui jugent sans intérêt & avec équité des ouvrages calomniez. Ces maîtres désabusent le monde méthodiquement des préventions que leurs prédecesseurs y avoient semées. Le monde remarque encore de lui-même, que ceux qui lui avoient promis quelque chose de meilleur que l'ouvrage dont le mérite a été contesté, ne lui ont pas tenu parole. Les contradicteurs obstinez meurent d'un autre côté. Ainsi l'ouvrage se trouve géneralement estimé à sa valeur véritable.



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Le public ne se connoît pas en peinture à Paris autant qu'à Rome. Les François en géneral n'ont pas le sentiment intérieur aussi vif que les Italiens. La difference qui est entr'eux est déja sensible dans les peuples qui habitent aux pieds des Alpes du côté des Gaules & du côté de l'Italie ; mais elle est encore bien plus grande entre les naturels de Paris & les naturels de Rome. Il s'en faut encore beaucoup que nous ne cultivions autant qu'eux la sensibilité pour la peinture, commune à tous les hommes. Géneralement parlant, on n'acquiert pas ici aussi-bien qu'à Rome le goût de comparaison. Ce goût se forme en nous-mêmes & sans que nous y pensions. A force de voir des tableaux durant la jeunesse, l'idée, l'image d'une douzaine d'excellens tableaux se grave & s'imprime profondément dans notre cerveau encore tendre. Or, ces tableaux qui nous sont toujours présens, et dont le rang est certain, dont le mérite est décidé, servent, s'il est permis de parler ainsi, de pieces de comparaison, qui donnent le moïen de juger sainement à quel point l'ouvrage nouveau qu'on expose sous nos yeux approche de la perfection où les autres peintres ont atteint, & dans quelle classe il est digne d'être placé. L'idée de ces douze tableaux qui nous est présente, produit une partie de l'effet que les tableaux mêmes produiroient, s'ils étoient à côté de celui dont nous voulons discerner le mérite & connoître le rang. La difference qui peut se trouver entre le mérite de deux tableaux exposez à côté l'un de l'autre, frappe tous ceux qui ne sont pas stupides.
Mais pour acquerir ce goût de comparaison qui fait juger du tableau présent par le tableau absent, il faut avoir été nourris dans le sein de la Peinture. Il faut, principalement durant la jeunesse, avoir eu des occasions fréquentes de voir dans une assiete d'esprit tranquille des tableaux. La liberté d'esprit n'est guéres moins necessaire pour sentir toute la beauté d'un ouvrage que pour le composer. Pour être bon spectateur il faut avoir cette tranquillité d'ame qui ne naît pas de l'épuisement, mais bien de la sérenité de l'imagination.



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Ce n'est donc que dans la bouche de ces hommes fermes & équitables qui composent le Public, & qui ne tiennent aux Auteurs, ni par le sang, ni par, l'amitié, ni par la profession, que l'on peut trouver le langage de la vérité. L'opinion que je combats est d'autant plus singulièrement étonnante, que ceux qui en sont les inventeurs la condamnent eux mêmes, en exposant toutes les années leurs Ouvrages aux jugemens du Public ; exposition qui ne seroit plus qu'un vain spectacle pour amuser sa curiosité & braver sa critique uniquement reservée aux confreres. Je ne m'arrêterai pas davantage à réfuter sérieusement une opinion aussi nouvelle que dangereuse, & je penserai toujours que rien ne sçauroit être plus utile & plus important aux Arts comme aux Lettres, que les décisions du Public, lorsqu'elles pourront arriver jusqu'aux Auteurs, sans passer par l'organe perfide des adulateurs, ou par celui des admirateurs ignorans.

Opposition entre le goût du public et celui des auteurs, opposition entre l'inné et l'acquis. définition même de ce qu'est la critique.



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Le Sallon a offert cette année cent dix-sept Tableaux […]. Comme toute description doit être extrêmement bornée, pour ne point ennuyer, je ne vous entretiendrai que des morceaux de choix & qui m’ont frappé avec tout le Public ; de cette façon, vous le voyez, je ne décide rien & c’est le mieux. Je me servirai de la critique, parce qu’elle honore les talens ausquels elle s’attache, & par la méme raison j’en ferai grace à d’autres ouvrages, qui ne la méritent pas.

Remarquons que Baillet ne se réclame plus du public en 1755 : « Ce n’est pas l’avis du Public que je donne ici, c’est le mien » (Lettre sur le Sallon de 1755, adressée à ceux qui la liront [Amsterdam, 1755])


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Quotation

Quadre. On appelle ainsi toutes les bordures quarrées qui enferment quelque ouvrage soit de sculpture soit de peinture, ou autres choses, de quelque matieres qu’ils puissent estre ; Ce n’est pas qu’à l’égard des bordures rondes, ovales ou d’autres figures, on n’employe aussi ce mot abusivement. Car on nomme indifferemment Quadre la bordure ou la corniche qui environne un tableau. Outre que les Quadres servent d’ornement aux tableaux ; ils contribuent encore à les faire paroistre davantage. Aussi les marchands & les Curieux affectent de ne montrer jamais leurs tableaux, s’ils ne sont dans des bordures, afin qu’ils fassent un plus bel effet ; C’est pourquoy les italiens disent qu’une belle bordure qu’ils nomment corniche, est il Rufiano del quadro ; car parmy eux le mot de quadro est pris pour tableau. V. p. 172. 176. Pl. XXVIII.



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SPECTATEUR → marché de l'art
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

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Quotation

Il est à remarquer que les Arts n’étant que des imitations, le Raisonnement qui est dans un Ouvrage ne se passe que dans l’esprit de celui qui en juge. Il est donc question de faire voir que le Spectateur trouve du Raisonnement dans la Peinture, comme l’Auditeur dans la Poësie.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
SPECTATEUR → jugement
L’ARTISTE → qualités

1 quotations

Quotation

{Den Passer in't oog te krijgen.}
Want ik bevinde dat de regels en gronden der konst, een vernuftich liefhebber voorgeschreven, hem wel verstandich maken, om van de zelve te spreeken; maer dat hy door ongewoonte van doen, groote misslagen begaet, en door een ongeleerder, die door groote oeffening den passer in 't oog verkregen heeft, overtroffen word.

[BLANC J, 2006, p. 118] {Avoir le compas dans l'oeil} Car je constate que, même si les règles et les rudiments de l'art prescrits à l'ingénieux amateur le rendent plus intelligent et plus capable d'en parler, s'il n'a pas coutume de les mettre en pratique, il commettra de graves erreurs et pourra être surpassé par un ignorant qui aura le compas dans l'oeil grâce à sa pratique continuelle.



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SPECTATEUR → connaissance

1 quotations

Quotation

C'est avec les égards les plus scrupuleux, & l'intention très réelle de ne désobliger personne, que l'on rapporte les jugemens des connoisseurs judicieux, éclairés par des principes, & encor plus par cette lumière naturelle que l'on appelle sentiment, parce qu'elle fait sentir au premier coup d'œil la dissonance ou l'harmonie d'un ouvrage, & c'est ce sentiment qui est la base du goût, j'entens de ce goût ferme & invariable du vrai beau qui ne s'acquiert presque jamais, dès qu'il n'est pas le don d'une heureuse naissance.



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SPECTATEUR → jugement

2 quotations

Quotation

[…] un Tableau où le Dessein & les couleurs locales sont médiocres, mais qui sont soutenues par l’artifice du clair-obscur, ne laissera point passer tranquilement son Spectateur, il l’appellera, il l’arrêtera du moins quelque tems, eut-il même de l’indifference pour la Peinture. Que ne sera-ce point, si avec le clair-obscur les autres parties s’y rencontrent dans un louable degré de perfection, & que l’ouvrage tombe sous les yeux d’un curieux éclairé, ou d’un amateur sensible ?



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
EFFET PICTURAL → qualité de la composition
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

Quotation

Il est à remarquer que les Arts n’étant que des imitations, le Raisonnement qui est dans un Ouvrage ne se passe que dans l’esprit de celui qui en juge. Il est donc question de faire voir que le Spectateur trouve du Raisonnement dans la Peinture, comme l’Auditeur dans la Poësie.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
SPECTATEUR → jugement

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Quotation

Der Andere Anhang worinnen was einem galant-homme von dem Kupferstechen zu verstehen nützlich ja fast nöthig ist/ kurtz und deutlich abgehandelt wird. II. Was bey Kupfferstücken in Obacht zu nehmen/ um wohl darinnen zu wählen, p. 176-177
10. Wer nun
curieus ist muß dahin sehen/ daß er von allerley Arten der Stiche Bekandschaft bekomme. Einige schraffiren alles/ andere mengen an dem Nackenden Puncten unter die Schraffirung/ andere gebrauchen bloß Puncten auf dem Nackenden. Die Puncten machen wiederum einige lieber rund/ andere länglicht. Theils von den Alten haben gar keine Creutzschraffirung sondern nur einfache gemachet/ und doch ihre Stücke vortreflich heraus gebracht. Die alles gantz mit punctiren heraus bringen wollen/ taugen nicht viel. In Franckreich findet man itzo eine neue Art/ daran das nackende mit lauter Puncten, aber so subtil und enge gemachet ist/ daß es fast wie schwartze Kunst oder die subtileste Miniatur heraus kömmet/ also daß nicht wohl möglich ist dergleichen mit dem Grabstichel oder der Radier-Nadel heraus zu bringen. Hingegen das übrige ist gewöhnlicher massen schraffirt.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la gravure
SPECTATEUR → connaissance

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Quotation

When therefore we are to make a Judgment in what Degree of Goodness a Picture or Drawing is we should consider its Kind first, and then its several Parts. A History is preferrable to a Landscape, Sea-Piece, Animals, Fruit, Flowers, or any other Still-Life, pieces of Drollery, &c ; the reason is, the latter Kinds may Please, and in proportion as they do so they are Estimable, and that is according to every one’s Taste, but they cannot Improve the Mind, they excite no Noble Sentiments ; at least not as the other naturally does :


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Quotation

Mahler Eigenschaften, p. 149
Die Künste weren glückselig/ wann von denselben nur Kunstverständige urtheilen sollten/ sagt Quintilian: Weil aber die Mahlerey eine Sprache/ die ein jeder/ der Augen hat/ verstehen will/ so muß man sich an den Ignoranten Beurtheilung nicht kehre[n]/ und solches nicht anderst achten/ als ob einen ein Esel anschreyet. [...] 



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SPECTATEUR → jugement

Quotation

Staet ons onder en tusschen in dese woorden aen te mercken dat Plinius en andere oude autheuren den naem konstenaer niet alleen den genen toeschrijven die de hand selver aen 't werk slaen, maer dat sy onder dien naem ook sodaenighe Konstlievende mannen vervatten die met een seldsame en welgheoffende verbeeldenskracht d'uytnemende wercken van groote Meesters beschouwen, en met een onbedrieghelicke gauwigheyd den gheest die in dese wercken speelt uyt haere maniere van doen vaerdiglick onderscheyden.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] By now we can remark that Plinius and other old authors do not only ascribe the name Artist to those who put their own hand to work, but that they include under that name such Art-loving men who behold the extraordinary works of the great Masters with rare and well-trained imagination, and with an unmistakable quickness skillfully recognize the spirit that plays in these works from their manner.

Junius explains that the antique authors – he gives Plinius as an example – defined both the producer and the amateur of art (‘konst-lievende man’) as ‘artist’. He ascribes the same qualities to these groups, such as imagination and an eye for art. [MO]



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L’ARTISTE → qualités
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

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Quotation

Chap. XII, Of Antiquities
Out of the Treasury and Storehouse of venerable Antiquities, I have selected these three sorts.
Statues, Inscriptions, and Coynes ; desiring you to take a short view of them, ere you proceed any further.
The pleasure of them is best known to such as have seen them abroad in
France, Spain, and Italy […]. And indeed, the possession of such Rarities, by reason of their dead costliness, doth properly belong to Princes, or rather to princely minds. […]. Sure I am, that he that will travel, most both heed them, and understand them, if he desire to be though ingenious, and to be welcome to the owners. For next men and manners, there is nothing fairly more delightful, nothing worthier observation, than these Copies, and memorials of men, and matters of elder times ; whose lively presence is able to perswade a man, that he now seeth two thousand years ago. Such as are skilded in them, are by the Italians termed Virtuosi, as if others that either neglect or despise them, were idiots, or rake-hels. And to say truth, they are somewhat to be excused, if they have all Leefhebbers (as the Dutch call them) in so high estimatiion, for they themselves are so great lovers of them (& similis simili gaudet) that they purchase them at any rate, and lay up mighty treasures of money in them.

liefhebber · lover


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Quotation

C'est avec les égards les plus scrupuleux, & l'intention très réelle de ne désobliger personne, que l'on rapporte les jugemens des connoisseurs judicieux, éclairés par des principes, & encor plus par cette lumière naturelle que l'on appelle sentiment, parce qu'elle fait sentir au premier coup d'œil la dissonance ou l'harmonie d'un ouvrage, & c'est ce sentiment qui est la base du goût, j'entens de ce goût ferme & invariable du vrai beau qui ne s'acquiert presque jamais, dès qu'il n'est pas le don d'une heureuse naissance.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

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But some will tell me, Mechanicall Arts, and those wrought with the hand are for the most part base, and unworthy the practise of great personages, and Gentlemen […]. But forasmuch as their ends are honest, and themselves but the exercises of pregnant and the finest wits, I see no reason (as one saith) why nature should be so much wronged in her intention, as not to produce at her pleasure that into action whereto shee is well inclined {Exam. de Ingenios.}. And surely it can bee no more disgrace to a great Lord to draw a faire Picture, then to cut his Hawkes meate, or play at Tennis with his Page. […].
Pomponius Atticus a man of singular wisedome, and so much beloved of Cicero, after he had composed a Poeme of sundry devises, beautified the same with pictures of his owne Drawing.
[…]. Since Painting then hath beene so well esteemed, and of it owne nature is so linked with the other Arts, as many of them can hardly stand without it. I thinke it not for pleasure onely, but of necessitie most needfull to be practised of all such, that either studie the Mathematikes, the art Military, or purpose to travell for the benefit of their friends and countrey. I have heard many excellent Captaines and Schollers lament so great a want in themselves, otherwise being most absolute.
My Scholler then I would make choise of, should be a young Gentleman, if it might be, naturally inclined to drawing, at least a welwiller and lover of it.


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Quotation

ES ist Welt-kündig/ und von allen Gelehrten also erkannt worden/daß/ wenn man gewillt ist/ ein vollkommenes Studium vor die Hand zu nehmen/ und darinne die Mittelmässigkeit zu überschreiten/ der Anfang/ um alles desto besser zu ergründen/ bey der Theoria
{Der wahre Weg um zu der Mahler-Kunst Vollkommenheit zu gelangen.} (oder Beschauligkeit und Lehr-Betrachtung) gemacht werden solle: damit/ vermittels derselben/ zu allen Regeln uns das Auge eröffnet/ und ein vollkommener Grund gelegt werde. Sintemal alßdann erst/ durch einen beständigen Fleiß/ die wahre Vollkommenheit zu hoffen ist. Eben diese Gelegenheit hat es auch/ mit der edlen Mahler-Kunst/ so wol/ als allen anderen dergleichen tieffsinnigen Geschäfften. Da hingegen/ sehr selten etwas Besonders zu hoffen/ von denen/ welche die Lehrsatz- und die Theoriam, aus Ungedult/ oder Trägkeit/ vorbey gehen/ und nur/ durch einen einfältigen Gebrauch/ oder flüchtige Practic, auf die {Treue Warnung wider den bösen Irrweg.} Kunst blind und unbedachtsam zuplatzen. Welcher verderblicher Irrweg/ sonderlich bey uns Teutschen/ viel mehr/ als einiger andern Nation/ bewandlet wird. Diesem nach habe ich eine hohe Nothdurfft erachtet/ alle solche Irrende/ wieder zuruck zuruffen/ vermittels kurtzer/ doch treuer Anweisung des nächsten Weges/ und gründlicher Bedeutung/ wie man zuvorderst/ durch die theoretische Lehr-Fassung/ zu der Ubung tretten müsse; und wann solche Ubung mit dem unermütedem Fleiß vermählet wird/ als denn endlich/ zu der Vollkommenheit der edlen Mahler-Kunst ohnzweiflich gelangen könne. Allermassen ich/ allen dieser edlen Kunst Wolgönnern/ Liebhabern/ und Beflissenen/ zu vermeintem Gefallen/ wie auch der ruhmwürdigen Kunst selbsten zu Ehren/ und grösserem Flor/ mich entschlossen/ einen ordentlichen Aufsatz zu machen; auch zu diesem/ in unserm ersten Buch der Teutschen Academie/ bereits den Anfang gemacht habe.

Liebhaber