AESTHETIC CONCEPTS → nature, imitation and truth

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Das 8. Capitel. Vom Gebrauch der Farben in einem Gemählde oder Schilderey
Es soll aber ein Mahler, der mit Verstande und Klugheit versehen ist, sich nicht eben an eines andern Manier allzuhart binden, daß er derselben in allen Stücken folge, sondern er soll mehr bey der Natur, als bey andern in die Schule gehen. Es gehöret aber darzu eine große Mühe, und wird die Vollkommenheit durch abcopiren und Nachahmung anderer guten Gemälde endlich erlanget. 



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L’ARTISTE → qualités

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In order to give this Just Representation of Nature […] I say in order to follow Nature exactly, a Man must be well acquainted with Nature, and have a reasonable Knowledge of Geometry, Proportion, (which must be varied according to the Sex, Age, and Quality of the Person) Anatomy, Osteology, and Perspective. I will add to these an Acquaintance with the Works of the best Painters, and Sculptors, Ancient, and Modern : For ‘tis a certain Maxim, No Man sees what things Are, that knows not what they Ought to be.
That this Maxim is true, will appear by an Academy Figure drawn by one ignorant in the Structure, and knitting of the Bones, and Anatomy, compar’d with another who understands these throughly :



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’ARTISTE → apprentissage

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{Academyteykenen}. [...] Wanneer de herfst korte dagen en lange avonden maekt, en het u beuren mach naekten na't leeven te teykenen, sla dan wel gade, wat zwier de geheele figuer heeft, schets'er uit, wijlze onvermoeit is, en vergelijk de deelen wel tegen elkander. Neem op 't verkorten acht, leg de schaduwen op'er rechte plaets, en handel alles na den aert van het zachte vleisch. Hier meenen veele wonder in de kunst te vorderen, [...].

[BLANC J, 2006, p. 151] {Les dessins d'académie}. [...] Quand l'automne raccourcit les jours et rallonge les soirées, il se peut que vous ayez l'occasion de dessiner des nus sur le vif. Observez alors quel est le mouvement que fait l'ensemble de la figure. Esquissez-là quand elle n'est pas encore fatiguée. Comparez-bien les parties les unes avec les autres. Prenez garde aux raccourcis. Posez les ombres à la bonne place. Et touchez chaque chose pour qu'elle présente le caractère de la douce chair. Beaucoup considèrent que c'est ainsi que l'on progresse merveilleusement dans l'art.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

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Les ombres accidentelles sont, par exemple, celles des nuées dans un Païsage, ou de quelqu’autre corps que l’on suppose hors du Tableau, & qui peut causer des ombres avantageuses. Mais en supposant hors du Tableau ces ombres volantes, pour ainsi parler, il faut bien prendre garde que cette cause supposée soit vraisemblable, & non pas impossible.



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EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

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Mais quand l'Art & la raison n'exigeroient pas ces accords des couleurs, la Nature nous le montre & y oblige presque toûjours ceux qui ne la copient que servilement. Car soit que vous considériez la lumiere, ou directe sur les jours, ou réfléchie dans les ombres, elle ne peut se communiquer qu'en communiquant sa couleur, qui est tantost d'une façon, tantost d'une autre, & vous sçavez que la lumière du soleil est bien differente à midy, de ce qu' elle est le soir ou le matin, & que la lune a de mesme une couleur particulière aussi bien que la lüeur du feu, ou celle d'un flambeau.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

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Of Action and Passion.
{4. Action and Passion.} The next observation, is out of which,
Life and Motion doth result : It shews no Action or Passion in a Piece, barely upright, looking forward ; the Armes hanging down, the feet close together, and so seems unmoveable, and stiff.
{How to be expressed} In lineall
Pieces, there may be a deceitfull similitude of Life and Motion, and statues may seem to live and breathe but coloured Pictures shew a lively force in the severall effects, and properties of Life and Spirit.
{And to be improved} To be well acquainted with
Nature, Manner, guize and behaviour ; as to paint a Man, angry or sad ; joyfull earnest ; or idle ; all passions to be proper to the figure : […]. Indeed the severall postures of the head, describe the Numbers of passions ; […]. In a word, each severall member or part of the body, either of themselves, or in reference of some other part, expresses the passions of the mind, as you may easily observe in the Life.
[…].
{By example of Titian’ Pieces.} I have seen a piece of
Tytian’s : A Child in the Mothers Lap playing with a Bird ; so round and pleasing, it seem’s a doubt whether a Sculpture or Painting ; whether Nature or Art, made it ; the mother smiles and speaks to : the child starts, and answers.
{And of
Palma’s Piece.} Another of Palma’s ; a speaking Piece indeed. The young Damsell brought for Old Davids Bedfellow ; all the company in Passion and Action : some in admiration of her beauty, others in examining her features, which so please the good Old Man, that in some Extasie of passion, he imbraces her which her humility admits, yet with a silent modesty as best became her, only to be dumb and so suffer.
[…].
[...] And so have we done with an Example of all in One : For
 
                       Invention
allures the mind.
                       Proportion, attracts the Eyes.
                       Colour ;
delights the Fancie.
                      
Lively Motion, stirs up our Soul.
                      
Orderly Disposition, charmes our Senses.
 
{Conclude a rare Picture.} These produce gracefull
Comliness, which makes one fairer then fair ; […].
This Grace is the close of all, effected by a familiar facility in a free and quick spirit of a bold and resolute Artificer ; not to be done by too much double
diligence, or over doing ; a careless shew, hath much of Art.

Sanderson reprend ici un passage d'une lettre de Sir Henry Wotton au Marquis de Buckingham, datant du 2 décembre 1622. Dans cette dernière, Sir H. Wotton mentionne l'achat d'une Vierge à l'Enfant de Titien et d'un David et Bethsabée exécuté par Palma le jeune (voir à ce propos HARD, Frederick, 1939, p. 230).



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

Quotation

SECT. I. Of Actions or Gestures.
These are those that most nearly resemble the life, be it either in laughing, grieving, sleeping, fighting, wrastling, running, leaping, and the like.
Amongst the Ancients, famous for lively motion and gesture,
Leonard Vincent deserves much, whose custom was to behold clowns, condemned persons, and did mark the contracting of their brows, the motions of their eyes and whole bodies ; and doubtless it cannot but be very expedient for an Artist in this kind to behold the variety of exercises, that discovers various actions, where the motion is discovered between the living and the dead, the fierce and the gentle, the ignorant and learned, the sad and the merry.
John de Bruges was the first inventer of Oyl-painting, that deserv’d excellently in this particular.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

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Quotation

Are. Parlons apresent de la varieté, la quelle doit etre pratiquée par le peintre, comme une partie si essentielle, que sans elle la beauté, & l’art deviennent à charge. Le peintre doit donc diversifier les têtes, les mains, les piés, les corps, les attitudes, & toutes les autres parties du corps humain, & considerer que la principale merveille de la nature consiste en ce que parmi tant de milliers d’hommes, apeine s’en trouve-t-il deux, ou tres peu au moins, qui se ressemblent ; de sorte qu’il se trouve toujours entre eux une tres grande difference.
Fab. Certainement on peut dire d’un peintre qui ne varie pas, qu’il n’est rien : reproche qu’on peut pareillement faire au poete.
Are. Mais sur ce point il faut aussi prendre garde de ne pas donner dans l’excés : car il se trouve des gens, qui apres avoir depeint un jeune garçon, font à coté de lui un viellard, ou un enfant : & de meme mettent une vieille a coté d’une jeune fille. Aiant aussi placé un visage de profil, ils en mettent un autre en majesté ou avec un œil & demi.
Are. […] Si dans la suitte ils ont fait un homme qui montre dos, ils en font un autre sur le champ qui montre l’estomac, & ils continuent toujours un tel ordre. Je ne condanne pas cette diversité, mais je dis que l’emploi du peintre consistant à imiter la nature, il ne faut pas que la variété paroisse recherchée avec affectation, mais amenée à cas fortuit. C’est pourquoi il doit sortir de l’ordre, & faire quelque fois deux ou trois figures de même age, de même sexe, & de même attitude, pourvû qu’il diversifie les visages, les attitudes, & les habits.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

M. du Mont me semble faire autant d’efforts pour s’éloigner de la nature que quelques autres en prennent pour s’en approcher. Il s’épuise à chercher une maniere qui lui coûte beaucoup ; & qui n’en vaut gueres mieux, puisqu’elle ne ressemble à rien de naturel. Je me plaindrai d’autant plus sur ce sujet, qu’on voit tous les jours des Peintres, qui n’ont pas le méme talent, donner dans le même ridicule. Tout [sic] y visent grands & petits ; c’est proprement le péché originel, en Peinture. On va voir ce qu’a produit cette affectation. M. du Mont a exposé cette année deux Tableaux, extrêmement travaillés, dessinés & peints tous deux avec la même sévérité ; & où on le reconnoît enfin, pour tout dire.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

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Titien dans ses ouvrages n’a point montré d’inutils agremens, mais une convenable proprieté de couleurs ; point d’ornemens affectés, mais une gravité de maitre ; point de dureté ; mais le moûelleux, & le tendre de la nature : & dans ses ouvrages les lumieres combattent, & se joûent toujours avec les ombres, elles se perdent & diminuent de la même façon que fait la nature elle même.

L'affectation dans les ornements est ici opposées à la gravité


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ABOUT this Time flourish’d Arestides, whose Excellency lay in expressing the Passions and Affections, and decyphering all the Virtues and Vices, and as particularly appear’d by that Piece of his of the Indulgent Mother, mortally wounded in the Body, and a sucking Infant hanging at the same Time upon her Breast, where, unconcern’d for her own Life, she express’d a wonderful Reluctancy, and strange Strife within her in regard to the Infant, as loath to deny it Food, and unwilling to give it the Breast, for fear of destroying it with her Blood, which mingled with her Milk, issued forth in great abundance. This Table was dear to Alexander, and carried along with him to Pella.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

Quotation

BUT he, of all the PAINTERS, worthy of the highest Reputation, after the Death of Cimabus, was his Disciple Giotto, […] he became Famous for his excellent Skill in expressing the Affections, and all Manner of Gesture, so happily representing every Thing with such an identity and peculiar Conformity to the Original Idea, that he was said to be the true Scholar if Nature.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

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[...] 't en waer saeck dat die ghene noch verder gingen de welcke dese wonderen der Nature niet alleen nae de maete des menschelicken vernufts beschouwen, maer oock de ghelijckenisse der selvigher wonderen nae 't leven wonderbaerlick af-maelen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] …it is necessity that those go even further, who observe these wonders of Nature not only to the extent of human ingenuity, but also wonderfully reproduce the similitude after life of the same wonders.


Quotation

Apelles heeft oock dinghen gheschildert die niet en konnen af-gemaelt worden; als naemelick donder-slaeghen, weder-licht, blixem. Plin. Xxxv.10. Soo dat Theophylactus Simocasus hier op een oogh schijnt ghehadt te hebben, als hy seght {epist. 37}, dat de Schilders sich onder-winden soodaenighe dinghen uyt te drucken, die de Nature selver niet en kan ghedoen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Apelles has also painted things that cannot be reproduced; such as for example thunderbolts, heat lightning, lightning, (…) So that Theophylactus Simocasus seems to have thought of this, when he says {…}, that the Painters strain themselves to express such things, that Nature itself cannot do.

From this extract, it is clear that Junius associates ‘afmaelen’ with painting directly after something which is before the artist’s eyes. Here, he remarks that ‘afmaelen’ is not possible in the case of temporary things like thunder and lightning, but that artists – in this case Apelles – have nonetheless painting such subjects. He then goes on to state that painters hereby manage to express something which Nature itself cannot. [MO]


Quotation

Maar ook om selfs Menschen lange na haar Dood, of diemen maar eens gesien heeft, of die ons van eenen anderen werden aangebragt, te konnen afmalen, datse een tamelijke gelijkenis sullen hebben. En op datwe de Gedagten en Verbeeldens-kragt, ontrent dese, even als ontrent de voorgaande, door eenig behulp-middel mogten ondersteund vinden, soo sullenwe ook dese Sweemsels onder eenige algemeene soorten of Geslagten, in afschetzing vertoonen [ndr: reference to illustration]; Welke ook soodanig kennelijk gereguleerd zijn, datter weynig Opsigtige Tronien sullen ontmoet werden, die niet met d’een of d’ander soort sullen schijnen over een te komen; of ten minsten daar na te Swemen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] But also in order to paint People long after their Death, or those who one has only seen once, or those who are described to us by someone else, with a reasonable likeness. And in order for us to support the Thoughts and power of Imagination regarding this, as well as the aforementioned, with some sort of tool, as such we will also show these Expressions in some general types or categories, in an illustration [ndr: reference to illustration]; Which apparently are so regulated, that one will meet but a few Remarkable Faces, that do not coincide with one or the other category; or at least lean towards them.



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MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique de la peinture

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{Besluit.} ’t Is nu niet noodig nader van scorpioenen te handelen: want uit al het gezegde, zal een Schilder, ’t leeven voor zig hebbende, die genoeg konnen afmaalen, […]

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] {Conclusion} Now it is not necessary to go into more detail about scorpions, for from everything that has already been said, a painter that has the life situation before him will be able to paint it well enough. […]


Quotation

DEwyl wy genoodzaakt zyn de wonderen der Natuure niet alleenlyk na de maate des menschelyken vernufts te beschouwen, maar ook de gelykenisse derzelve wonderen, die de waereld in haaren schoot vervat, na 't leeven op het allernaauwkeurigste af te maalen; zo zullen wy tegenwoordig tot de opmerkingen van het allerschoonste der dingen treeden [… Is 'er wel iets ter waereld dat men met penceel en verw niet kan nabootsen, 't zy hitte, koude, dag en nacht, aarde, lucht, water, vuur, wind, donderslag […] ja zelfs onzichtbaare dingen, gelyk de klank van een bazuin of hoorn? enz.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 448-450:] Comme le peintre est non-seulement obligé de connoître les merveilles de la nature ; mais qu’il doit encore pouvoir représenter, avec la plus grande vérité possible tous les objets, il est nécessaire que nous fassions quelques réflexions sur la plus belle production inanimée […]il n’y a rien au monde qu’on ne puisse rendre [NDR : imiter avec un pinceau et la peinture] sur la toile : le jour, la nuit, le froid, la chaleur, la terre, le ciel ou l’air, l’eau, le feu, le vent la foudre […] & même les choses invisibles, tels que le son d’une trompette […]


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Wilmen de Schoonheyd van een Tronie in ’t bysonder afgeschetst hebben, men kanse niet onvoegsaam aanwijsen daar in te bestaan, dat men in ’t geheel, noch in het deel niet de minste afwijking daar in kan ontwaar werden. Want men houd voor seker, dat de algemeen wel gemaakte Tronien, niets in haar konnen hebben, ’t geen kenbaar mismaakt is. Het Schoone segt yemand, kan men licht kennen, en ligter met verwondering prijsen en beminnen, dan haren regel of Teyken-kundigen Trek uytvinden, om uyt tedrucken waar in Zy eygentlick bestaat; De Schoonheyd is dan de Schilder-konst een te rugh deysend Voorbeeld, dat al de Oeffenaars verplicht ten alder naasten op d’hielen te stappen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] If one wants to have the Beauty of a face drawn in particular, one cannot appositely underline that one may not perceive even the smallest deformity in the whole nor in the parts. Because they believe it to be certain, that the generally well-conceived Faces cannot contain anything which is clearly deformed. Someone has said, that one can easily recognize the Beautiful, and more easily praise and love it with marvel, than find out her rule or drawing, to express of what She truly exists; Then Beauty is a returning Example in the Art of Painting, which all its practitioners are obliged to chase after.



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MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique du dessin

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Wy zijn altijd van gedagten geweest, datter tot d’uytdrukking van allerhande gevallige Actien en Hertstogten, uyt welk de beste voort spruyten, geen oeffening den Schilder nutter is; dan met goede opmerking vele dingen na ’t Leven af te schetsen; en voornamelijk die dingen, die hem by toeval, en in stilligheyd hier en daar voor komen;

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] We have always been of the opinion, that for the expression of all sorts of charming Actions and Passions, from which the best spring forth, no practice is more useful to the Painter; than to sketch many thing after Life with good observation; and especially those things, that occur to him by accident and occasionally in silence;



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Noch openbaert sich d’ongheloofelicke kracht deser Symmetrie allermeest in de Teycken-konst ofte in d’eerste afschetsinghe der ghevondener dinghen. Dies plaghten oock allerley Konst-vroede Mannen het schierlicke wel gheproportioneerde bewerp van een ghenoeghsaemlick door-kaude Inventie voor het voornaemste grond-werck deser Konsten te houden; wanneer naemelick d’arbeydsaeme Konstenaers haere eerste invallen, sonder ’t behulp van eenigh vermaeckelicke Coleuren, in enckele proportionele linien soo gheestighlick voor ooghen stellen, datmen allenthalven de levendighe kracht der dinghen selver in d’eenvoudigheyd haerer omtrecks en de slechtigheyd haerer eenverwigher binne-wercken verneemt.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Yet the unbelievable power of this Symmetry reveals itself most in the Art of Drawing or in the first sketch of the found things. Various Art-loving Men tended to keep this well-proportioned design of a sufficiently conceived Invention for the main groundwork of these Arts; namely when the diligent Artists envision their first ideas in a few proportional lines, without the help of any entertaining colours, that one learns everything about the lively power of things itself in the simplicity of its contour and the mediocrity of its one-coloured interior.

This section in the Dutch edition is different from the English and Latin edition. [MO]



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition du dessin

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En dit zal genoeg zijn, omtrent alle vogelen, inzonderheid alswe de schoone en glanzige verwen van de paauw door ’t penseel leeren na ’t leeven afschilderen.

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] And this should be enough on the subject of all birds, particularly if we learn how to render with the brush the beautiful, shining colors of the peacock, as they appear in life.



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Gelijck Horatius oock getuyght dat de Schilders ende Poëten van outher de vryheydt hebben gehadt, van alles te derven bestaen.
Sy is een tweede natuer, om datse leert alle de welige en volmaeckte wercken der Geschapene en geduerigh voort-brengende natuer, door een middel van Af-teykenen, na te Bootsen, en dat op soodanigen wijse, dat de ooghen der beschouwers daer door verleyt, ende de handen, als tot yets natuerlijck te willen gevoelen, konnen verleyt worden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Just like Horace attests that the Painters and Poets have always had the freedom to consist in everything. She is a second nature, because she teaches to imitate all abundant and perfect works of the Created and continually producing nature, by means of drawing after, and in such a way, that the eyes of the beholders are seduced by it, and the hands, as if wanting to touch something naturally, can be tempted.

Horace is not mentioned in the English translation. [MO]



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition du dessin

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So isset boven alle ’t gene geseyd is ook misgetast te meenen datmen alleen door veel na het leven te Teyckenen (en dat even soo als ’t ons voorkomt te volgen) tot de voorgestelde trap der ware Menschkunde kan komen: want na dienmen met onbereyde oogen en zinnen, tot het Leven komende, veel dingen in het leven niet en kan sien, om dat noch door een bysondere voorbereydinge de oogen niet open gedaan zijn, (of soo mense ziet, niet verstaat watse in dat geval daarmense ontwaar werd, voor dienst en werking hebben) soo gebeurd het datmense onkundig en onseker aantast; en dickmaal stilstaande spieren ’t onregt in haar uyterste vermogen, en sterck werckende in een gemeene, of geheel niet werkende stand aansiet en vertoond. […] Waarlijck, L. de Vincy en taste niet geheel mis, als hy seyde dat de Schilders welcke naakte beelden buyten de grondige ervarentheyd der Menschkunde schilderden, niet anders dan de opperste huyd der beelden maakten, maar niets van het Beeld self, nog yets dat aan sijn werckelijcke actien of inwendige geest deelachtig is. Men leeft van seker verstandig meester die van sijn leerlingen niet alleen begeerde dat sy in het ondersoeken der muskelen die souden afteyckenen, en by geschrifte aanteekenen wat Spieren en Pesen sich in yder lit volgens sekere bepaalde actien en bewegingen lieten sien of verscholen of het meeste werk, of niet met allen deeden; {Naukeurige maniere om den aart der muskelen te verstaan.} maar hy begeerde selfs datse ontrent de lichaamtjes der kleyne kinderen, van haar geboorte aan tot hun volle wasdom en van daar tot haar hoogste jaren, door alle trappen des ouderdoms en verandering die in yder lit en in de samenvoegselen valt, souden opschrijven, welcke dicker, welke vetter, en welcke magerder wierden; en met welck een onderscheyd, sy in d’een en d’ander staat en stand te kennen waren; ’t geen waarlijck een groote ervarentheyd heeft te weegh gebracht.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Besides all that has been said it is also a mistake to think that one can only reach the envisioned step of true Anatomy by drawing a lot after life (and imitate it this just like it appears to us): because since one, approaching Life with unprepared eyes and senses, cannot see many things in life, because the eyes have not been opened by a special preparation, (or, if one can see them, will in that case not understand what function and action they have) as such it happens that one ruins them through incapably and uncertainly; and often see and show unmoving muscles in their uttermost power, and forcefully working [muscles, ndr.] in a common, or completely silent posture. […] Truly, Leonardo da Vinci was not completely mistaken, when he said that the painters who painted the naked figures without a profound experience of Anatomy, made nothing but the epidermis of the figures, but nothing of the figure itself, nor something that had to do with his true actions or internal mind. There was a certain wise master who did not only ask from his pupils that they would draw the muscles while they were studying them and note by writings which muscles and tendons showed or hid themselves in each limb with certain actions and movements or which did the most work or not with all; {Precise manner to understand the nature of muscles.} but he even wanted them to write about the little bodies of small children, from their birth until their full maturity and from that moment until their old age, through all the different ages and change that happens in each limb and in their assembly, which one became thicker, which fatter, which leaner; and with which difference they could be seen in one or another state or posture; which has truly instilled a great experience.



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L’ARTISTE → apprentissage

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Soo staet oock aen te mercken dat sich de Schilder-Konst tot veele dinghen uytstreckt; en selfs de alder-naeuwkeurighste Natuyr-beschryvers noodigh werdt. {Schilder-Konst noodigh aen de natuerbeschrijvers.} En wy sien hoe dickwils de Leer-Meesters die moeten te hulpe roepen, en hoese om de Natuer der dinghen te beschryven, sijn ghedwonghen tot de af-teyckeningh van Menschen, Vogelen, Visschen, ende kruypende Gedierten te komen: […]
De Bouw-Meesters seght
Vitruvius moeten seer wel inde Teyken-kunde ervaren wesen, op dat sy de hoedanigheyt van haer voorgenomen Werk, met alle sijn omslagh en Ornamenten, te gemackelijker in een Vertoogh-Schets, souden konnen voor-stellen.
De Landt-Meters, Wereldt-Beschryvers en Sterre-Konstenaers, hebben van outs her door de Teycken-kunde alles geestigh weten Af-te-beelden. […]

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such one may remark that the Art of Painting extends to many things; and is even necessary to the most precise describers of Nature. {The Art of Painting is necessary to the describers of nature.} And we see how often the Teachers have to ask for its assistance, and how they are forced to drawing after Humans, Birds, Fishes, and crawling creatures, in order to describe the Nature of things: […] The Architects, says Vitruvius, have to be very experienced in the Art of Drawing, in order for them to be able to show the nature of their proposed Work, with all its extras and Ornaments, in an easier way by means of a sketch. The Cartographers, Describers of the World and Star-Artists [ndr: Astronomers], have always known to portray everything in a clever way with the Art of Drawing. […]

Goeree continues to list different uses of drawings and paintings, until page 31. [MO]


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So neither are there two Men, nor two Faces, no, not two Eyes, Foreheads, Noses, or any other Features : Nay farther, there is not two Leaves, tho’ of the same Species, perfectly alike.
A Designer therefore must consider, when he draws after Nature, that his Business is to describe That very Form, as distinguish’d from every other Form in the Universe.
In order to give this Just Representation of Nature […] I say in order to follow Nature exactly, a Man must be well acquainted with Nature, and have a reasonable Knowledge of Geometry, Proportion, (which must be varied according to the Sex, Age, and Quality of the Person) Anatomy, Osteology, and Perspective. I will add to these an Acquaintance with the Works of the best Painters, and Sculptors, Ancient, and Modern : For ‘tis a certain Maxim, No Man sees what things Are, that knows not what they Ought to be.
That this Maxim is true, will appear by an Academy Figure drawn by one ignorant in the Structure, and knitting of the Bones, and Anatomy, compar’d with another who understands these throughly :


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Traveller,
           
Design is the Expressing with a Pen, or Pencil, or other Instrument, the Likeness of any Object by its out Lines, or Contours ; and he that Understands and Mannages well these first Lines, working after Nature still, and using extream Diligence, and skill may with Practice and Judgment, arrive to an Excellency in the Art.
                        Friend,
            Me thinks that should be no difficult Matter, for we see many whose Inclination carys them to Draw any thing they see, and they perform it with ease.
                       
Traveller,
            I grant you, Inclination goes a great way in disposing the Hand, but a strong Imagination only, will not carry a Painter through ; For when he compares his Work to
Nature, he will soon find, that great Judgment is requisite, as well as a Lively Fancy ; and particularly when he comes to place many Objects together in one Piece or Story, which are all to have a just relation to one another. There he will find that not only the habit of the Hand but the strength of the Mind is requisite ; therefore all the Eminent Painters that ever were, spent more time in Designing after the Life, and after the Statues of the Antients, then ever did in learning how to colour their Works ; that so they might be Masters of Design, and be able to place readily every Object in its true situation.
                        Friend,
            Now you talk of Nature and Statues, I have heard Painters blam’d for working after both.
                        Traveller,
            It is very true, and justly ; but less for working after Nature than otherwise. Caravaggio a famous Painter is blam’d for having meerly imitated Nature as he found her, without any correction of Forms. And Perugin, another Painter is blam’d for having wrought so much after Statues, that his Works never had that lively easiness which accompanies Nature ; and of this fault Raphael his Scholar was a long time guilty, till he Reform’d it by imitating Nature.

nature


Quotation

Traveller,
            There remained in Græce some little footsteps of the Art [ndr : au Moyen Âge] ; and from thence it was, that about the Year 1250, there came some Painters, who could hardly be called Masters, having scarce any more knowledge of the Art than just to draw the Out-lines without either Grace or Proportion ; the first Schollar they made in Italy, was at Florence, and was called Cimabue ; who being helped by Nature, soon outdid his Masters, and began to give some strength to his Drawings, but still without any great Skill, as not understanding how to manage his Lights and Shadows, or indeed, how to Design truely ; it being it those days an unusual and unattempted thing to Draw after the
Life.

truly


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Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.

Vleughels traduit "leggiadro" qui signifie "gracieux, charmant" par "agréable"



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’ARTISTE → qualités

4 quotations

Quotation

Are. La proportion etant donc le principal fondement du dessein, celui la y fera le plus pour faire un corps parfait qui l’observera le mieux. Or pour faire un corps parfait, outre l’imitation ordinaire de la nature, & la necessité de s’attacher aussi aux anciens, il faut savoir que cette imitation doit se faire avec un bon jugement, de crainte qu’en croiant imiter les bonnes parties, nous n’imitions les mauvaises. Come il est arrivé à certain peintre, qui voiant que les anciens le plus souvent faisoient leurs figures fines & deliées, s’attacha tellement à cette coutume, qui etoit bonne, qu’il la fit devenir defectueuse. D’autres se sont attachés à faire, sur tout aux têtes des femmes, un long cou ; & ceci pour avoir remarqué, que la plus part des figures des femmes Romaines, dans l’antique avoient le cou long, parceque ceux qui sont courts n’ont point de grace, mais ceux la aiant donné dans le trop, ce qui devroit etre un agrêment, est devenu tout le contraire.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition du dessin
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’ARTISTE → qualités

Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.

La "vénustà" signifie "grâce, vénusté" ; Vleughels la traduit par "agrément"

je-ne-sais-quoi



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’ARTISTE → qualités
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

Titien dans ses ouvrages n’a point montré d’inutils agremens, mais une convenable proprieté de couleurs ; point d’ornemens affectés, mais une gravité de maitre ; point de dureté ; mais le moûelleux, & le tendre de la nature : & dans ses ouvrages les lumieres combattent, & se joûent toujours avec les ombres, elles se perdent & diminuent de la même façon que fait la nature elle même.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

Quotation

Nous avons dit que la vérité l’emportoit toujours sur l’imitation. Par conséquent, quelque soigneusement que soit imitée la Nature, l’Art s’échappe toujours, & avertit le cœur, que ce qu’on lui présente n’est qu’un fantôme, qu’une apparence ; & qu’ainsi il ne peut lui apporter rien de réel. C’est ce qui revêt d’agrément dans les Arts les objets qui étoient désagréables dans la Nature. Dans la Nature ils nous faisoient craindre notre destruction, ils nous causoient une émotion accompagnée de la vue d’un réel danger : & comme l’émotion nous plaît par elle-même, & que la réalité du danger nous déplaît, il s’agissoit de séparer ces deux parties de la même impression. C’est à quoi l’Art a réussi : en nous présentant l’objet qui nous effraye, & en se laissant voir en même-tems lui-même, pour nous rassurer & nous donner, par ce moyen, le plaisir de l’émotion, sans aucun mélange désagréable. Et s’il arrive par un heureux effort de l’Art, qu’il soit pris un moment pour la Nature elle-même, qu’il peigne par exemple un Serpent, assez bien pour nous causer les allarmes d’un danger véritable ; cette terreur est aussitôt suivie d’un retour gracieux, où l’ame jouit de sa délivrance comme d’un bonheur réel. Ainsi l’imitation est toujours la source de l’agrément. C’est elle qui tempere l’émotion, dont l’excès seroit désagréable. C’est elle qui dédommage le cœur, quand il en a souffert l’excès.


1 quotations

Quotation

Mais que sert-il, reprit Damon, de sçavoir cette amitié & cette antipathie des Couleurs, puisqu'il n'y a qu'à imiter par le mélange des Couleurs artificielles celles qui sont naturelles à l'objet qui est devant nos yeux.
La nature, repartit Pamphile, n'est pas toûjours bonne à imiter ; il faut que le Peintre la choisisse selon les regles de son Art ; & s'il ne la trouve pas telle qu'il la cherche, il faut qu'il corrige celle qui luy est presente. Et de mesme que celuy qui dessine n'imite pas tout ce qu'il voit dans un modele defectueux, & qu'au contraire, il change en des proportions & des contours avantageux les défauts qu'il y trouve : ainsi le Peintre ne doit pas imiter toutes les couleurs qui se presentent indifferemment, il ne doit choisir que celles qui luy conviennent, ausquelles (s'il le juge à propos) il en ajoûte d'autres qui puissent produire un effet tel qu'il l'imagine pour la beauté de son Ouvrage : il songe non seulement à rendre ses objets en particulier beaux, naturels & véritables : mais encore il a soin de l'union du Tout-ensemble : tantost il diminuë de la vivacité du Naturel, & tantost il encherit sur l’éclat & sur la force des couleurs qu'il y trouve.

antipathie



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

2 quotations

Quotation

[...] Car comment pourra-t-il representer les choses, desquelles il ne connoistra pas la nature, les proprietés, les causes & les effets ; comment peindra-t-il les Elemens, les Metheores, les Cieux, les Astres, & cette infinité, pour ainsi dire, de choses admirables que nous voyons dans la Nature ? Quelle image fera-t-il de la Tristesse, de la Joye, du Plaisir, de la Douleur & des autres passions ? Enfin, de quelle couleur peindra-t-il le Vice & la Vertu, sans la connoissance de ces sciences ? Quelle idée pourra-t-il former d’un malade & des diverses maladies d’un mourant, & de la Mort-même, s’il n’en connoist pas les symptomes ? Comment representera-t-il le corps humain, & les autres animaux dans leurs mouvemens divers, & tous les accidens qui s’y rencontrent, s’il n’en connoist la disposition par le moyen de l’Anatomie ; ainsi des autres choses qu’il aura à representer ? Et l’on voit tous les jours dans les ouvrages des faux Peintres, & de ceux même que l’on estime parmi le beau monde, que les deffauts qu’ils y commettent ne procedent que de l’ignorance de toutes ces choses, comme vous l’avez pû voir, lorsque vous avez passé parmi les Cacopeintres & les Cabalistes.
La Musique ne lui doit pas estre inconnuë, pour le grand raport quelle a avec la Peinture ; car si l’une a pour objet l’harmonie des sons, l’autre a l’harmonie des proportions des corps & des couleurs, fondée sur les mêmes principes.

Le but de la peinture est de représenter l’homme en action



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

Quelqu'un repartit à cela, qu'il ne suffisoit pas de sçavoir exactement les noms des muscles, leurs situations, & leurs formes, que le principal étoit d'en connoître les effets exterieurs, ce que l'on ne pouvoit apprendre que sur un naturel vivant & animé, & qu'il ne falloit pas trop s'arrêter l'esprit à l'étude de l'Anatomie, ni s'y engager trop avant, parce qu'il ny a rien de certain que la mesure des proportions, qu'on ne peut prendre que sur l'Ostollogie, [...].

Un Bacchus est également cité en exemple par Testelin. Il se peut qu'il s'agisse du Bacchus de Versailles datant du IIe siècle de notre ère, qui faisait partie de la collection de Louis XIV (actuellement conservé au Musée National des Châteaux de Versailles et de Trianon).



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L’ARTISTE → apprentissage

1 quotations

Quotation

Some further Observations in drawing a Naked Figure, standing Foreright, by the Life.


In my Opinion, to understand how to make choice of a good
Naked, and to draw it well, is one of the most Difficult Studies in Painting, because it cannot be done well without the understanding of Anatomy. Being then desirous to draw a Naked Figure, you must strike a Line Perpendicular as long you would have the Figure to be, then you divide that Line into so many Divisions or Parts as you design the Proportion […]. And since Nature, that Cunning Work-Mistress, is so extremely Various in her Representations, the Painter is not bound to observe this Rule exactly when he draws to the life ; because all these Rules were intended for no other use then to create the Idea of such and such Proportions first in our Brain, and before they be designed in a true Symmetrical way upon Paper, and to prevent us from Designing our Figures in an Extravagant or Preposterous Proportion. […]. 
Observe (as you proceed downwards) to place all the Muscles in their right and proper places according to Nature, as you judiciously may observe in the Life, there being no certain Rules for placing and drawing the Muscles in their proper places Therefore ’tis extremely Advantageous to draw very much after the Life, and after good Prints of Anatomy, and those Statues aforementioned, and Anatomies of Plaster of Paris, which is the onely way to arrive at the perfection of Drawing a Naked Figure well ; without which never expect to be a good History Painter.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

2 quotations

Quotation

Traveller,
            I grant you, Inclination goes a great way in disposing the Hand, but a strong Imagination only, will not carry a Painter through ; For when he compares his Work to
Nature, he will soon find, that great Judgment is requisite, as well as a Lively Fancy ; and particularly when he comes to place many Objects together in one Piece or Story, which are all to have a just relation to one another. There he will find that not only the habit of the Hand but the strength of the Mind is requisite ; therefore all the Eminent Painters that ever were, spent more time in Designing after the Life, and after the Statues of the Antients, then ever did in learning how to colour their Works ; that so they might be Masters of Design, and be able to place readily every Object in its true situation.
                        Friend,
            Now you talk of Nature and Statues, I have heard Painters blam’d for working after both.
                        Traveller,
            It is very true, and justly ; but less for working after Nature than otherwise. Caravaggio a famous Painter is blam’d for having meerly imitated Nature as he found her, without any correction of Forms. And Perugin, another Painter is blam’d for having wrought so much after Statues, that his Works never had that lively easiness which accompanies Nature ; and of this fault Raphael his Scholar was a long time guilty, till he Reform’d it by imitating Nature.

                        Friend,
            How is it possible to erre in imitating Nature ?
                        Traveller,
           
Though Nature be the Rule, yet Art has the Priviledge of Perfecting it ; for you must know that there are few Objects made naturally so entirely Beautiful as they might be, no one Man or Woman possesses all the Advantages of Feature, Proportion and Colour due to each Sence. Therefore the Antients, when they had any Great Work to do, upon which they would Value themselves did use to take several of the Beautifullest Objects they designed to Paint, and out of each of them, Draw what was most Perfect to make up One exquisite Figure ; Thus Zeuxis being imployed by the Inhabitants of Crotona, a City of Calabria, to make for their Temple of Juno, a Female Figure, Naked ; He desired the Liberty of seeing their Hansomest Virgins, out of whom he chose Five, from whose several Excellencies he fram’d a most Perfect Figure, both in Features, Shape and Colouring, calling it Helena.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Friend,
            When a Painter has acquired any Excellency in
Desinging, readily and strongly ; What has he to do next ?
                        Traveller,
            That is not half his Work, for then he must begin to mannage his
Colours, it being particularly by them, that he is to express the greatness of his Art. ’Tis they that give, as it were, Life and Soul to all that he does ; without them, his Lines will be but Lines that are flat, and without a Body, but the addition of Colours makes that appear round ; and as it were out of the Picture, which else would be plain and dull. ’Tis they that must deceive the Eye, to the degree, to make Flesh appear warm and soft, and to give an Air of Life, so as his Picture may seem almost to Breath and Move.
                        Friend,
            Did ever any Painter arrive to that Perfection you mention ?
                        Traveller,
            Yes, several, both of the
Antient and Modern Painters. Zeuxis Painted Grapes, so that the Birds flew at them to eat them. Apelles drew Horses to such a likeness, that upon setting them before live Horses, the Live ones Neighed, and began to kick at them, as being of their own kind.


1 quotations

Quotation

Das 9. Capitel . Von der Stellung der Glieder/ und derer Verekürzung in einem Bilde.
Viel berühmte Mahler haben diesen Übelstande an stehenden und auch liegenden Bildern eingeführet, daß sie, wenn die rechte und lincke Hüffte auswancket, die Achsel selbiger Seiten erhoben. Da doch hingegen insgemein die Achsel der Seiten niedrig als die andere seyn soll: es soll auch jederzeit das Haupt, wenn es möglich, es sich nach der höchste Achsel wenden. Wenn zierliche fürnehme Bilder und nicht grobe Arbeiten zu machen sind, […]. Man soll im wenden und biegen der Glieder erbarlich bei der Natur-Zierde bleiben […]. 
Hingegen ist bey den Händen und Füssen mehr Freiheit erlaubet […]
Es ist allezeit die Natur für eine sichere Richtschnur zu halten. Die gehenden Bilder sollen nicht weiter schreiten, als eines Fusses-Länge von einen zum andern, die perfecten Antiquen haben allezeit ihre stehenden Bilder als wolten sie gehen, auch etwas wanckendt, sehr rühmlich und angenehm gestellet. 
Kürtzlich man hat in dergleichen Gemählden auf der Bilder-Natur, artige und wohlsittliche Verrichtung und Arbeit scharff zu sehen […]. Man hat auch auf der Personen ihre Leidenschaften, Amt und Beruff zu sehen, daß man gleich aus ihren Gesichte, Verrichtungen und Geberden ihre Unternehmungen erkennen möge.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

1 quotations

Quotation

Mais que sert-il, reprit Damon, de sçavoir cette amitié & cette antipathie des Couleurs, puisqu'il n'y a qu'à imiter par le mélange des Couleurs artificielles celles qui sont naturelles à l'objet qui est devant nos yeux.
La nature, repartit Pamphile, n'est pas toûjours bonne à imiter ; il faut que le Peintre la choisisse selon les regles de son Art ; & s'il ne la trouve pas telle qu'il la cherche, il faut qu'il corrige celle qui luy est presente. Et de mesme que celuy qui dessine n'imite pas tout ce qu'il voit dans un modele defectueux, & qu'au contraire, il change en des proportions & des contours avantageux les défauts qu'il y trouve : ainsi le Peintre ne doit pas imiter toutes les couleurs qui se presentent indifferemment, il ne doit choisir que celles qui luy conviennent, ausquelles (s'il le juge à propos) il en ajoûte d'autres qui puissent produire un effet tel qu'il l'imagine pour la beauté de son Ouvrage : il songe non seulement à rendre ses objets en particulier beaux, naturels & véritables : mais encore il a soin de l'union du Tout-ensemble : tantost il diminuë de la vivacité du Naturel, & tantost il encherit sur l’éclat & sur la force des couleurs qu'il y trouve.

amitié



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

2 quotations

Quotation

The next thing to be considered in an Historical Piece, is the Truth of the Drawings, and the Correction of the Design, as Painters call it ; that is, whether they have chosen to imitate Nature in her most Beautiful Part ; for though a Painter be the Copist of Nature, Yet he must not take her promiscuously, as he finds her, but have an Idea of all that is Fine and Beautiful in an Object, and choose to Represent that, as the Antients have done so admirably in their Paintings and Statues : And ’tis in this part that most of the Flemish Painters, even Rubens himself, have miscarryed, by making an ill Choice of Nature ; either because the Beautiful Natural is not the Product of their Countrey, or because they have not seen the Antique, which is the Correction of Nature by Art ; for we may truly say that the Antique is but the best of Nature ; and therefore all that resembles the Antique, will carry that Character along with it.
                       
Friend,
            I remember, you reckoned it to me among the Faults of some Painters, that they had studied too long upon the Statues of the Antients ; and that they had indeed thereby acquired the Correction of Design you speak of ; but they had by the same means lost that Vivacity and Life which is in Nature, and which is the true Grace of Painting.

                        Traveller.
            ’Tis very true, that a Painter may fall into that Error, by giving himself up too much to the Antique ; therefore he must know, that his Profession is not tyed up to that exact Imitation of it as the Sculptor’s is, who must never depart from that exact Regularity of Proportion which the Antients have settled in their Statues ; but Painters Figures must be such as may seem rather to have been Models for the Antique, than drawn from it ;
and a Painter that never has studied it at all, will never arrive at that as Raphael, and the best of the Lombard Painters have done ; who seem to have made no other Use of the Antique, than by that means to choose the most Beautiful of Nature.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

Quotation

Draught is a Physical Line, or Lineal Demonstration ; and hath always some Dimentions, if it be never so slender : and serves to represent Bodys according to their Forms, Aspects and Scituation ; Limiting and Determining the surface of an Object ; and Making out the Several Parts, which are contain’d therein. For no Superficies can Exist, without being Terminated by Lines, Streight, Circular or Mixt.
            The
Extent of Draught is Immense ; for it is not only concern’d in all the Visible Things in Nature, but in all Things which the Fancy or Imagination can form any Idea of, that can be compris’d under the Figure of Body : nay, so vast is its extent, that it adventures to Dive into the very Soul, and express its Thoughts ; for though Colour is accessary to Expression, yet nothing can be Terminated without Lines.
            They that would arrive to the Perfection in the
Practick, must dilligently observe these following Rules.
            First he must draw by the Hand,
Circles, Ovals, &c. Then the several Features of the Face by themselves, [...] then the several Members, [...]. Observing in the Hands and Feet, to draw the upper Lines first then the lower ; [...]. [...] They must Design the Nudity, Model, &c. exactly, without Charging or overburthening any of their Parts ; their being no way to obtain an entire exactness, but by proportioning every part with the first, comparing them exactly, so that we may be at liberty to Strengthen and go over again the Parts as we shall think fit, when we make use of this Design ; as it truly follows and represents the Models whither they be Antique or Natural.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

12 quotations

Quotation

{XX. L’Antique regle la Nature.} 
Ce qu’il y a icy à faire, est d’imiter le beau Naturel, comme ont fait les Anciens, tel que l’objet & la Nature de la chose le demandent : Et c’est pour cela que vous serez soigneux de rechercher les Medailles antiques, les Statuës, les Vases, les Bas-reliefs, *& tout ce qui fait connoistre les Pensées & les Inventions des Grecs ; parce qu’elles nous donnent de grandes idées, & nous font produire de belles choses.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Ce n'est pas par prévention, dit Pamphile, qu'il faut se faire le Goust aux Ouvrages antiques mais par raison. Peut-estre aussi le prenez-vous trop à la lettre. Ne croyez-pas, mon cher Damon, que je veuille vous conseiller de iuger des figures peintes par la ressemblance qu'elles auront à des figures de Marbre, non plus qu'à beaucoup d'autres choses que l’on voit dans l'antique. L'idée que ie fouhaitte que vous vous en fassiez, n'est pas pour juger directement des beautez peintes ; mais des beautez naturelles : C'est à dire en deux mots, que les personnes qui auront le plus de ce bon air des Figures antiques, seront d'un meilleur choix, & les plus propres à estre peintes, & à faire l'ornement d'un beau Tableau.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

Quotation

Le naturel a toujours quelque chose de vif, & de remuant, qui tempère cette immobilité des Figures antiques : & ceux qui prennent trop de soin de les imiter, sans prendre garde aux grâces particulières qui accompagnent la Nature vivante, tombent toujours dans la sécheresse.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

Quotation

Que trouvez-vous donc de beau dans l’Antique, interrompit Damon. Plusieurs choses, répondit Pamphile; la correction de la forme, la pureté & l'élegance des contours, la naïveté & la noblesse des expressions, la variété, le beau choix, l’ordre & la négligence des ajustemens ; mais surtout une grande simplicité qui retranche tous les ornemens superflus, qui n'admet que ceux où l'artifice semble n'avoir aucune part, & qui rendant la Nature toujours la Maistresse, l'a fait voir plus noble, plus grande, & plus majestueuse. Voila ce que je trouve de plus remarquable dans les Sculptures antiques, & ce qui en fait le grand Goust ; […].



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Mon Dieu, interrompit Leonidas, vous n'avez que vostre Antique dans la teste, & vous n'est jamais content d'un Tableau si vous n'y reconnoissez quelqu'une des statues que vous avez veuës à Rome. Trouvez-vous que j'aye grand tort, repartit Caliste, & peut-on mieux faire que de suivre ce qui est approuvé de tout le monde. Cela est bon pour la Sculpture, respondit Leonidas, & non pas pour les Tableaux où tout doit estre plein de vie. Les Statues & les Bas-reliefs ont esté faits pour immortaliser les Héros, & pour conserver la mémoire de leurs belles actions, plustost que pour tromper les yeux &: représenter les choses de la manière qu'elles se sont effectivement passées. N'avez- vous pas remarqué que la pluspart des figures Antiques sont dans des Attitudes de repos & comme immobiles ; & les Bas-reliefs seroient-ils supportables dans les actions qu'ils representent, si on y cherchoit la vraysemblance & les naïvetez de la nature. En un mot, ce sont des espèces de Hierogliphes ausquels il faut estre accoustumé pour les entendre. Une action y suffit pour en représenter plusieurs, l'unité y est prise souvent pour un grand nombre, &peu de chose en suppose beaucoup.[…] La pluspart des autres choses y sont exprimées froidement, sans conter les actions qui y sont fausses, & contre les effets ordinaires de la nature.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

[...] s'il [ndr : Rubens] ne s'est pas si fort arresté au goust de l'Antique, ce n'est point par impuissance, c'est qu'il n'y trouvoit pas assez la vérité du naturel dont il vouloir estre un parfait imitateur : Il estoit bien persuadé, comme il est vray, que la diversité de la Nature est une de ses plus grandes beautez, & il ne trouvoit pas qu'en s'attachant aux Statües & aux Bas-reliefs, il pût se satisfaire assez pleinement.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

S'estant donc proposé la Nature comme l'objet de ses [ndr : Rubens] études & de ses reflexions, il a observé exactement & avec un jugement admirable le véritable caractère des choses, ce qui les distingue les unes des autres, & qui les fait paroistre ce qu'elles sont à nos yeux : Et il a poussé cette connoissance si loin, qu'avec une hardie, mais sage & sçavante exagération de ce caractere, il a rendu la Peinture plus vivante & plus naturelle, pour ainsi dire, que le Naturel mesme. C'est dans la veuë de cet heureux succès qu'il ne s'est pas mis si fort en peine de se remplir l'idée des contours Antiques, dont la pluspart estant imitez avec trop d'affectation, portent avec eux une idée de pierre qu'ils communiquent infailliblement aux Ouvrages de ceux qui s'y sont trop attachez, au lieu que les contours de Rubens donnent au nud un véritable caractère de chair, telle qu'il l'a voulu representer selon les âges, les sexes & les conditions. Car on voit cette diversité dans les sujets qui la demandent ; [...].



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Le Vrai Ideal est un choix de diverses perfections qui ne se trouvent jamais dans un seul modele ; mais qui se tirent de plusieurs & ordinairement de l’Antique.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

Quotation

l’Antique n’est beau que parce qu’il est fondé sur l’imitation de la belle Nature dans la convenance de chaque objet qu’on a voulu representer.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

Quotation

Tous les Arts ont commencé par imiter la Nature, & ils ne se sont perfectionnés que par le bon choix. Ce bon choix qui se trouve dans l'Antique, a été fait par des hommes d'un bon esprit, qui cherchoient la gloire par la science, & qui ont examiné pour arriver à leur fin, les modeles les plus parfaits



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Puisqu’il est constant que les figures antiques renferment non seulement tout ce qu’il y a de plus beau dans les proportions ; mais qu’elles sont encore la source des graces, de l’élegance, & des expressions : c’est une étude d’autant plus nécessaire qu’elle conduit au chemin de la belle verité. Il faut s’y exercer sans avoir égard au tems qu’elle exige pour la bien posseder : car puisque l’Antique est la regle de la beauté, il la faut dessiner jusqu’à s’en former une juste & forte idée, qui serve à bien voir la Nature […]
Comme le plus bel exemple que nous ayons dans cette conduite, est celle qu’a tenue Raphaël dans ses Ouvrages, il est bon de les dessiner en même tems, afin qu’il nous serve de guide dans l’heureux mélange qu’il a fait de l’Antique & de la Nature.



Other conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Are. On doit donc choisir la forme la plus parfaite, imitant en partie la nature. C’est ce que faisoit Apelles, qui peignit d’apres Phriné la plus fameuse courtisane de son tems, sa celebre Venus sortant de la mer (de la quelle Ovide dit, que si elle n’eut pas eté peinte par Apelles, elle seroit toujours restée cachée dans les eaux.) Tout ainsi Praxitele fit la belle statue de la Venus Gnidienne d’apres la meme Phriné. On doit en partie imiter les belles statues de marbre ou de bronze des anciens. Quiconque goutera & possedera pleinement les perfections admirables de ces statues, pourra corriger a coup sûr plusieurs defauts de la nature meme, & rendre ses peintures agreables, & estimables a tout le monde, parceque l’antique renferme toute la perfection de l’art, & peut servir de modelle a toute sorte de beauté.

APELLES, Vénus anadyomène
PRAXITELES, Vénus de Cnide



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

1 quotations

Quotation

On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.


1 quotations

Quotation

Onzen Fabritius, mijn meedeleerling, stelde my in onze jeugd deeze vraeg voor: Welk zijn de gewisse kenteykenen, en vruchten van den geest in een jong leerling, om een goet Schilder uit te verhoopen? {Kenteykenen} Ik antwoorde; na de maete mijns begrips in dien ouderdom: Dat hy niet alleen schijne de konst te beminnen, maer dat hy in der daet, in de aerdicheden der bevallijke natuur uit te beelden, verlieft is. Dat hy niet alleen het doode lichaem der konst beooge, dat is trant te volgen, en te doen als andre, maer dat hy op de ziele der konst als verslingert is: dat is, de natuur in hare eigenschappen te onderzoeken. Hy is nijdich dat een ander iets, hem onbekent, weet, hy schaemt hem van iemant iets indrukkender wijze te leeren, en zoekt alles door eygen arbeit uit te vinden.

[BLANC J, 2006, p.89] Lorsque j’étais jeune, notre Fabritius, mon condisciple, me posa cette question : quels sont les signes distinctifs certains et les dons de l’esprit qui font espérer qu’un jeune élève deviendra un grand peintre ? {Les signes distinctifs}Je répondis […] : il devrait non seulement paraître aimer l’art mais être aussi, en vérité, épris de la représentation des charmes de la plaisante nature, non seulement rechercher le corps mort de l’art ( c’est-à-dire suivre un style et faire comme les autres) , mais être aussi comme épris de l’âme de l’art et examiner la nature dans toutes ses propriétés, être envieux qu'un autre sache ce qu’il ne sait pas, avoir honte d’apprendre de façon très édifiante quelque chose de quelqu’un d’autre, et chercher à tout découvrir par son propre travail.



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L’ARTISTE → règles et préceptes
L’ARTISTE → qualités

3 quotations

Quotation

An easie way to take the naturall, and lively shape of the leafe of any hearbe or tree, which thing passeth the Art of man to imitate with Pen or Pensill.


First take the leafe that you would have, and gently bruise the ribs and veines on the backe side of it, afterwards wet that side with Linseed-oyle, and then presse it hard upon a peece of cleane white paper, and so you shall have the perfect figure of the said leafe, with every veine thereof, so exactly exprest as being lively coloured, it would seeme to bee truly naturall, by this we learne, that Nature being but a little adjuvated or seconded with Art, can worke wonders.
Now for the farther information of such as are desirous of exemplarie instruction, I have set downe in order following the delineation of the proportion of such things as in my judgement seemed most necessarie for young beginners, and those in such easie demonstrations as for the most part they consist of equall squares, and require no more for their right understanding, then diligent observation, I might have filled a whole Booke of such like: but having considered that what I had done, was a sufficient ground for a farther procession, I thought fitting to leave each person to the exercise and practise of his best Invention.


Quotation

{Likenesse, not to be compared} But the worke of Art, is not singly in the Similitude or likenesse to the Life, (as common judgement will have it) but in the Symmetry  ; which in truth, proceeds from someskill in the Artizan’s surpassing Art.
{To Symmetry} It was distinguished by that excellent
Painter. A Boy holding a cluster of Grapes so like, that deceived the Birds, and yet not deterred by the shape of the Lad ; which therefore being an exception to the excellencie of the Piece, the Painter put out the Grapes, (though most like,) but reserved the Boy (for his Symmetry,) as the better esteem of the Art ; not understood by ordinary capacities.
{And therefore Naked Bodies hard to Paint.} You shall hardly find an
Artist, very excellent in a naked body, where true Symmetry is expected ; and therefore the ancient skill of the Græcians, sildome apparelled any. A timorous Painter, excuses his weaknesse, by covering the body, with a muffled Mantle.
{Defining Lines, what ?} The
Artizans call this proportion, the designing lines, Scatches, the first draught, and so a second and third, before you Paint them ; {A Cut.} which stroaks, by those that have insight in Art, are esteemed of high value ; for by these first draughts, the true force and undisguised Lineaments of Nature, do ravish the contemplation ; wherein the thought of a studious Artificer is perfectly evidenced.
[…].



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

I own there are Beauties in Nature which we cannot reach ; Chiefly in Colours, together with a certain Spirit ; Vivacity, and Lightness ; Motion alone is a Vast Advantage ; it occasions a great degree of Beauty purely from that Variety it gives ; so that what I have said elsewhere is true, ‘tis impossible to Reach Nature by Art ; But This is not inconsistent with what I have been saying just now ; Both are True in different Senses. We cannot reach what we set [ndr : une erreur est notée dans l’errata présent au début de l’ouvrage : il s’agit du verbe see et non du verbe set] before us, and attempt to Imitate, but we Can carry our Ideas, so far beyond what we have seen, that tho’ we fall short of executing them with our hands, what we do will nevertheless excel Common Nature, Especially in Some particulars, and those very considerable ones.
When I say Nature is to be Rais’d, and Improv’d by Painting it must be understood that the Actions of Men must be represented better than probably they Really were, as well as that their Persons must appear to be Nobler, and more Beautifull than is Ordinarily seen. In treating a History a Painter has Other Rules to go by than a Historian, whereby he is as much Oblig’d to Imbellish his Subject, as the other is to relate it Justly.


11 quotations

Quotation

Preface au Lecteur de la Peinture, p. 301
Mais il save [ndr. le peintre] tromper l'œil ou tout n'y vaut rien ; il faut qu'on croye que cela est creux & enfoncé, cela enflé & boursoufflé, cecy hors d'œuvre, & qui se jette entierement hors du Tableau
, cecy esloigné d'une bonne lieuë, cela d'une haute extréme, cela percé à jour, cecy tout vif & plein de mouvement, que ce cheval court & escume à force de souffler, que ce chien jappe voirement, que ce sang coule de la playe, que les nuées tonnent en effet, & que les nuages sont tous decousus à force d'esclairs qu'on void sortir coup sur coup, que cet homme rend l'esprit & que l'on void l'ame sur ses levres, que les oyseaux bequettent ces raisins & se cassent le bec, qu'on crie haut qu'il faut oster le rideau afin de voir ce qui est caché, cependant il n'y a rien de tout cela, car tout cela est plat, pres, bas, mort & contrefait si artistement qu'il semble que la nature se soit couché là dessus pour aider le peintre à nous tromper finement, & se moquer de nostre bestise. 
De là vient qu'un d'eux [ndr. les peintres] escrit en ses ouvrages,
Res ipsa, c'est la chose mesme, non pas la Peinture; & l'autre, Fecit Apelles, ce qu'il mit en trois pieces où il surmonta l'art, la nature, & soy-mesme. Aux autres il mettoit Faciebat, c'est à dire, il faisait, & à dessein n'a point voulu achever de peur de faire rougir la nature qui se fut confessée vaincue par l'esprit  & par l'art. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

[ndr : Le Père] Tu dois doncques mon fils d’un jugement plus sain
Des yeux de ton esprit penetrer mon dessin,
[…]
Pour bien Peindre il te faut suivre le naturel
Marchant sur un chemin droit et continuel.

Le F. Me faut-il simplement imiter la nature
Pour devenir fameux en l’Art de la Peinture ?
{2. Precepte très important}
Le P. Il la faut imiter, mais c’est adroitement ;
Car il ne suffit pas d’imiter simplement ;
Puis qu’il n’est rien de beau, rare, charmant, & juste
Qui n’ai quelque defaut, & que l’Art ne l’ajuste.



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

[...] C’est en cet Ouvrage [ndr : groupe sculpté par Phidias représentant le Parnasse] que l’on peut dire que l’Art a égalé la Nature ; car ce sçavant Sculpteur [ndr : Phidias] avoit mis tant de grace, de beauté, de guayté dans toutes ces Figures, qu’il sembloit avoir fait vivre le marbre, & qu’il n’y manquoit que la parole.

Le but l’art est d’imiter la nature et d’insuffler la vie aux figures représentées



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Rien n’est bon, rien ne plaît sans le Vrai ; c’est la raison, c’est l’équité, c’est le bon sens & la base de toutes les perfections, c’est le but des Sciences, & tous les Arts qui ont pour objet l’Imitation ne s’exercent que pour instruire & pour divertir les hommes par une fidelle representation de la Nature.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Outre ce Vrai général qui doit se trouver par tout, il y a un Vrai dans chacun des beaux Arts, & dans chaque Science en particulier. […] dans l’Imitation en fait de Peinture, il y a à observer que bien que l’objet naturel soit vrai & que l’objet qui est dans le Tableau ne soit que feint, celui-ci neanmoins est appellé Vrai quand il imite parfaitement le caractère de son modele.


Quotation

Au reste de tous les beaux Arts, celui où le Vrai se doit trouver le plus sensiblement est sans doute la Peinture. Les autres Arts ne font que réveiller l’idée des choses absentes, au lieu que la Peinture les supplée entierement, & les rend presentes par son essence qui ne consiste pas seulement à plaire aux yeux, mais à les tromper.


Quotation

Tous les Arts ont commencé par imiter la Nature, & ils ne se sont perfectionnés que par le bon choix. Ce bon choix qui se trouve dans l'Antique, a été fait par des hommes d'un bon esprit, qui cherchoient la gloire par la science, & qui ont examiné pour arriver à leur fin, les modeles les plus parfaits



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

[…] la Nature commence toujours par les choses les moins parfaites, & l’Art qui en est l’imitateur suit la même regle. D’abord le Peintre ébauche son sujet par le moyen du Dessein, & le finit ensuite par le coloris qui en jettant le vrai sur les objets dessinés, y jette en même tems la perfection dont la Peinture est capable.



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L’ARTISTE → règles et préceptes
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Quotation

Fab. C’est avec justice qu’on a toujours estimé les peintres, parce qu’ils semblent surpasser en esprit, & en courage les autres hommes ; puisqu’ils osent par leur art imiter ce que Dieu a fait, & le representer de maniere qu’il semble vrai : c’est ce qui fait que je ne m’etonne pas que les Grecs, qui connoissoient le sublime de la peinture, deffendissent aux esclaves de la professer. Aussi Aristote se garde bien de confondre cet art parmi les mecaniques, disant qu’on devroit etablir des ecoles publiques dans les villes, ou les enfants allassent apprendre.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
L’ARTISTE → qualités

Quotation

Fab. Il ne suffit pas de dire, ce nud est parfait, & beau autant que cet autre, il faut le prouver.
Are. Repondez moi avant toutes choses. Le [sic] nuds de Rafael sont-ils estropiés ? Sont-ils nains ? trop charnus ? Sont-ils secs, ont-ils les muscles deplacés ou autres parties vicieuses ?
Fab. J’ai entendu dire à tout le monde qu’ils sont biens : mais qu’ils ne renferment pas en eux tout l’art qu’on trouve en ceux de Michel Ange.
Are. Quel est cet art ?
Fab. Ils n’ont pas ces beaux contours qu’on les nuds de celuy-ci.
Are. Quels sont ces beaux contours ?
Fab. Ceux qui forment ces belles jambes, ces beaux piés, & ces belles mains, les dos, les ventres, & tout le reste.
Are. Vous ne croiez donc pas, vous, ni les partisans de Michel Ange, que les nuds de Rafael aient ces belles parties ?
Fab. Je dis non seulement belles, mais tres belles ; sans pourtant qu’elles egalent les nuds de Michel Ange.



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Au contraire les Peintres qui travaillent aujourd'hui, tirent plus de secours de l'Art, que Raphaël & ses contemporains n'en pouvoient tirer. Depuis Raphaël, l'art & la nature se sont perfectionnez, […]. L'Ecole Lombarde a apporté le coloris à une perfection où il n'avoit pas encore atteint du vivant de Raphaël. L'Ecole d'Anvers a fait encore depuis lui plusieurs découvertes sur la magie du clair-obscur. Michel-Ange de Caravage & ses imitateurs ont aussi fait sur cette partie de la Peinture, des découvertes excellentes, quoiqu'on puisse leur reprocher d'en avoir été trop amoureux. Enfin depuis Raphaël, la nature s'est embellie. Expliquons ce Paradoxe. 
Nos Peintres connoissent présentement une nature d'arbres & une nature d'animaux plus belle & plus parfaite que celle qui fut connuë aux devanciers de Raphaël et à Raphaël lui-même. […] Ce n'est qu'après lui que ces parties du monde [ndr : Asie orientale, Amérique, Brésil] ont été découvertes pour les Peintres, & qu'on en a rapporté les desseins des plantes, des fruits & des animaux rares qui s'y trouvent, & qui peuvent servir à l'embellissement des tableaux.
[…]
Il est vrai que Raphaël & ses contemporains n'étudioient pas la nature seulement dans la nature elle-même. Ils l'étudiaient encore dans les ouvrages des anciens. Mais les anciens eux-mêmes ne connoissoient pas les arbres [ndr.: des Pays-Bas] et les animaux [ndr.: d'Angleterre]. L'idée de belle nature que les anciens s'étaient formée sur certains arbres & sur certains animaux, en prenant pour modeles les arbres & les animaux de la Grece et de l'Italie, n'approche pas de ce que la nature produit en ce genre-là dans d'autres contrées.
[…]
Il faudrait connoître le monde presqu'aussi bien que l'intelligence qui l'a créé, & qui a décidé de son arrangement, pour imaginer la perfection où la nature est capable d'arriver. […] Les connaissances des hommes sur la conformation de l'Univers, étant aussi bornées qu'elles le sont, ils ne peuvent, en prêtant à la nature les beautés qu'ils imaginent, l'annoblir dans leurs inventions, autant qu'elle sçait l'annoblir elle-même à la faveur de certaines conjectures. Souvent leur imagination la gâte au lieu de la perfectionner.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

4 quotations

Quotation

La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 314
La façon de parler des beaux Tableaux
1. Cela n'est pas Peinture, mais nature, & ces personnages là regardent tous ceux qui les regardent, mais d'une œillade si naïve, que vous jureriez qu'ils sont en vie.
2. Voyez ces poissons là, si vous versez dessus de l'eau ils nageront, car rien ne leur manque. Et ces oiseaux s'ils n'estoient attachez ils prendroient l'air, & fendroient le Ciel tant ils sont bien faits.
3. Comment est-il possible que le pinceau ait couché tant de douceurs sous des traits si rudes, sous des couleurs si dures, & que parmy tant de nonchalance, on ait caché tant d'attraits.
4. Quand la Peinture était encore au berceau, & à son premier lait, le pinceau estoit si niais, les ouvrages si lourds, qu'il falloit escrire dessus, c'est un bœuf, c'est un Asne, autrement vous eussiez pris cela pour un quartier de veau, maintenant il faut mettre dessous, qu'un tel peignoit, de peur qu'on ne creut que ce sont des morts qu'on a collé sur la toile, & des personnes vivantes sans vie tant le tout est bien fait.
5. Pour parler des riches Peintures il en faut parler comme si les choses estoient vrayes, non pas peintes. […]
6. Apelles peignoit ce qui ne se pouvoit peindre, on oyait craquer les tonnerres, & le tintamarre des nuées esclatantes & toutes trenchées d'esclairs.
7. Voyez comme ce drap est bien plissé, voyez ces mains de neige où les veines s'enflent […] tout le corps est aussi bien fait que si nature l'avoit façonné de ses mains. Mais encore est-ce Peinture ou nature, vérité ou artifice.
8. Mon amy pourquoy avez-vous donné une bride à ce cheval qui court de toute sa puissance, & jette son escume à gros boüillons, & est hors d'haleine ? je l'ay fait à dessein, car en deux bonds il se fut jetté hors de la carrière & hors de la toile, il l'a fallu retenir par force, voyez comme par dépit il s'en cabre. 
9. Mon Dieu que ce fonds est haché bien menu, & treillissé de bonne grace, vous jureriez que c'est une chose creuse, & bien profonde. 
10. Voyez comme ces fontaines sourdent des crouppes de ces montagnes, comme la main du Peintre meine ces ruisseaux aussi bien que sçauroit faire la nature […]; voyez comme ces canards se coulent parmy ces herbes, & cornillent, voyez-là comme ils se plongent boursoufflans contre-mont de petits brins & filets d'eau, retirez-vous un peu à l'escart de peur qu'ils ne vous aspergent, & moüillent, en frétillant ainsi des pattes & battant l'eau.
11. Philostrate
en ses Tableaux est excellent en cecy, & vous fera riche en cette matiere. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

II [ndr : Rubens] a fait voir par cette figure qu'il fçavoit finir quand il vouloit, & quand il le jugeoit nécessaire : Et par ses autres tableaux que cette grande exactitude estoit inutile, puis qu'ils font tout l'effet qu'on en doit attendre. Mais outre que cette manière de peindre les choses si nettement & avec tant de patience ne convient guéres au tempérament actif de Rubens, ny a son Génie tout de feu, c'est qu'il n'a pas trouvé à propos de se servir de cette conduite dans la pluspart de ses Ouvrages, & en voicy deux raisons que l'on y découvre. La première, que tous les tableaux ne sont point faits pour estre veus de prés, ny pour estre tenus à la main, il suffit qu'ils fassent leur effet du lieu d'où on les regarde ordinairement, si ce n'est que les Connoisseurs aprés les avoir veus d'une distance raisonnable veüillent s'en approcher ensuite pour en voir l'artifice. Car il n'y a point de tableau, qui ne doive avoir son point de distance d'où il doit estre regardé : & il est certain qu'il perdra d'autant plus de sa beauté, que celuy qui le voit sortira de ce point, pour s'en approcher ou pour s'en éloigner. Cela estant, je trouve que c'est une perte de temps, pour ne pas dire un manque d'intelligence, que de faire un travail inutile & qui se perd dans la distance, convenable. Et au contraire il y a beaucoup d'Art & de science en faisant tout ce qui est nécessaire, de ne faire que ce qui est nécessaire.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → qualités

Quotation

Je sçay bien, continua-t-il, que Rubens est un de vos Heros de Peinture, & que vous avez toûjours estimé l’Ouvrage qui est dans la gallerie du Luxembourg, comme une des plus belles choses qui soient dans l’Europe, si l'on en retranchoit (disiez-vous) en beaucoup d'endroits le goût de Dessein dont il n'est pas question presentement. Mais tout le monde n'est pas de vôtre goût, & ceux qui sont d'un sentiment contraire, disent qu'on trouve peu de verité dans les Ouvrages de Rubens, quand on les examine de prés, que les Couleurs & les Lumieres y sont exagérées, que ce n'est qu'un fard, & qu'enfin ce n'est point ainsi que l'on voit ordinairement la Nature.
O le beau fard ! s'écria Pamphile, & plût à Dieu mon cher Damon, que les Tableaux qu'on fait aujourd'huy, fussent fardez de cette sorte ! ne sçavez-vous pas que la Peinture n'est qu'un fard, qu'il est de son essence de tromper, & que le plus grand trompeur en cet Art est le plus grand Peintre. La Nature est ingrate d'elle-même, & qui s'attacheroit à la copier simplement comme elle est & sans artifice, feroit toûjours quelque chose de pauvre & d'un tres-petit goût. Ce que vous nommez exageration dans les Couleurs & dans les Lumieres, est une admirable industrie, qui fait paroître les objets peints plus veritables (s'il faut ainsi dire) que les veritables mêmes. C'est ainsi que les Tableaux de Rubens sont plus beaux que la Nature, laquelle semble n'être que la copie des Ouvrages de ce grand Homme. Et quand les choses aprés être bien examinées ne se trouveroient pas justes, comme vous le supposez, qu'importe, pourvû qu'elles le paroissent ; puisque la fin de la Peinture n'est pas tant de convaincre l’esprit que de tromper les yeux.
Cet artifice, dit Damon, me semble merveilleux dans les grands Ouvrages.
C'est aussi dans ceux-là, reprit Pamphile, où l'on voit que Rubens l'a rendu plus sensible à ceux qui sont capables d'y faire attention & de l'examiner : car aux personnes qui ne s'y connoissent que peu, rien n'est plus caché que cet Artifice.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

L’on sait assez que la peinture n’est qu’un fard, qu’il est de son essence de tromper, & que le plus grand trompeur en cet Art, est le plus grand Peintre. La Nature est ingrate d’elle-même, & qui s’attacheroit à la copier simplement comme elle est & sans artifice, feroit toujours quelque chose de pauvre & de très-petit goût. Ce que l’on nomme Exageration dans les couleurs & dans les lumieres, est l’effet d’une profonde connoissance de la valeur des couleurs, & une admirable industrie qui fait paroître les objets peints plus vrais (s’il faut ainsi dire) que les veritables mêmes. C’est dans ce sens que l’on peut dire, que dans les Tableaux de Rubens l’Art est audessus de la Nature, laquelle semble en cette occasion n’être que la copie des ouvrages de ce grand Peintre : & quand les choses, après avoir été bien examinées, ne se trouveroient pas justes, comme on les suppose, qu’importe après tout, pourvû qu’elles le paroissent ; puisque la fin de la Peinture n’est pas tant de convaincre l’esprit que de tromper les yeux.
 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

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Quotation

282. [Que vous fassiez paroistre les Corps éclairez par des Ombres qui arrestent vostre veuë, &c.] C’est à dire proprement, qu’apres de grands Clairs il faut de grandes Ombres, qu’on appelle des Repos ; parce que effectivement la veuë seroit fatiguée, si elle estoit attirée par une continuité d’objets petillans. Les Clairs peuvent servir de repos aux Bruns, comme les Bruns en servent aux Clairs. […]
Ces Repos se font de deux manieres, dont l’une est Naturelle, & l’autre Artificielle : La Naturelle se fait par une étenduë de Clairs ou d’Ombres, qui suivent naturellement & necessairement les Corps solides, ou les Masses de plusieurs Figures agrouppées lors que le jour vient à frapper dessus : Et l’Artificielle consiste dans les Corps des Couleurs que le Peintre donne à de certaines choses telles qu’il luy plaist, & les compose de telle sorte, qu’elles ne fassent point de tort aux Objets qui sont auprés d’elles. Une Draperie par exemple que l’on aura fait jaune ou rouge en certain endroit, pourra estre dans un autre de Couleur brune, & y conviendra mieux pour produire l’effet que l’on demande. L’on doit prendre occasion autant qu’il est possible de se servir de la premiere Maniere, & de trouver les Repos dont nous parlons par le Clair ou par l’Ombre, qui accompagnent naturellement les Corps solides […] 
Ainsi le Peintre qui a de l'intelligence prendra ses avantages de l'une & de l'autre Maniere ; & s'il fait un Dessein qui doive estre gravé, il se souviendra que les Graveurs ne disposent pas des Couleurs, comme font les Peintres, & que par consequent il doit prendre occasion de trouver les Repos de son Dessein dans les Ombres naturelles des Figures, qu'il aura disposées à cet effet. Rubens en donne une parfaite connoissance dans les Estampes qu'il a fait graver ; & je ne croy pas que l'on puisse rien voir de plus beau en ce genre : Toute l'intelligence des Grouppes, du Clair-Obscur & de ces Masses que le Titien appelloit
la Grappe de Raisin, y est si nettement exposée, que la veüe de ces Estampes & l'attention que l'on y apporterait contribueraient beaucoup à faire un Habile-homme. […]
Ce n'est pas que les Graveurs ne puissent & ne doivent imiter les Corps des Couleurs par les degrez du Clair-Obscur, autant qu'ils jugeront que cela doit produire un bel effet ; au contraire il est à mon avis, impossible de donner beaucoup de force à tout ce que l'on gravera d'après les Ouvrages de l'Ecole de Venise, & de tous ceux qui ont eu l'intelligence des Couleurs & du Contraste du Clair-Obscur, sans imiter en quelque façon la Couleur des Objets selon le rapport qu'elle a aux degrez du Blanc & du Noir. […]



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière

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Quotation

II. Was das Gemähl seye, p. 128
Das Gemähl ist eine Gleichheit dessen/ das man sehen kan/ sagt Socrates bey Xenoph.I.3. Solche Gleichheit erfreut das Gesicht mit ihrer Schönheit/ schärpfet den Verstand mit ihrer Artigkeit/ erfrischet das Gedächtniß mit gemercksamen Bildern/ erquicket das Gemüth mit allerhand seltnen Erfindunge[n]/ entzündet die Begierden zu vielen Heldentugenden/ ist bei Fürsten angenehm/ bey den Gelehrten wehrt/ von der Jungend geliebt und vo[n] jedermann gelobet. Hat auch in Kriegswesen einen grossen Nutzten/ das Abwesende/ als Gegenwärtig fürzustellen. 

Xénophon est cité d'après l'édition française de François Charpentier (1620-1702) : Les Choses Mémorables De Socrate/ ouvrage de Xenophon/ traduit de Grec en François..., Paris, Camusat, 1650.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

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Preface au Lecteur de la Peinture, p. 301
Mais il save [ndr. le peintre] tromper l'œil ou tout n'y vaut rien ; il faut qu'on croye que cela est creux & enfoncé, cela enflé & boursoufflé, cecy hors d'œuvre, & qui se jette entierement hors du Tableau
, cecy esloigné d'une bonne lieuë, cela d'une haute extréme, cela percé à jour, cecy tout vif & plein de mouvement, que ce cheval court & escume à force de souffler, que ce chien jappe voirement, que ce sang coule de la playe, que les nuées tonnent en effet, & que les nuages sont tous decousus à force d'esclairs qu'on void sortir coup sur coup, que cet homme rend l'esprit & que l'on void l'ame sur ses levres, que les oyseaux bequettent ces raisins & se cassent le bec, qu'on crie haut qu'il faut oster le rideau afin de voir ce qui est caché, cependant il n'y a rien de tout cela, car tout cela est plat, pres, bas, mort & contrefait si artistement qu'il semble que la nature se soit couché là dessus pour aider le peintre à nous tromper finement, & se moquer de nostre bestise. 
De là vient qu'un d'eux [ndr. les peintres] escrit en ses ouvrages,
Res ipsa, c'est la chose mesme, non pas la Peinture; & l'autre, Fecit Apelles, ce qu'il mit en trois pieces où il surmonta l'art, la nature, & soy-mesme. Aux autres il mettoit Faciebat, c'est à dire, il faisait, & à dessein n'a point voulu achever de peur de faire rougir la nature qui se fut confessée vaincue par l'esprit  & par l'art. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

1 quotations

Quotation

{Pen and Pensill described.} The most excellent use of the Penn, and Pensil, is illustrated by the admirable Art of Drawing, and Painting ; and perfectly defined, to be the Imitation of the Surface of Nature, in Proportion and Colour.
By
Mathematicall Demonstration of Globes, Spheres, Charts, […].
Or, by particular description of
Plotts, Fortifications, […].
Or, by shapes of Creatures ;
Men, and Beasts ; Birds, and Fishes.
Or, by
Vegetables ; Fruits, Flowers, Hearbs.
In all, it preferrs likenesse to the
Life, and conserves it, after Death ; and altogether by the Sense of Seeing.



Other conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition du dessin

1 quotations

Quotation

Among the many Operations of Mysterious Nature, the Intellectual Part of Man hath no equal : Among the multifarious Productions of Man’s Understanding, the Art of LIMNING is by none excelled ; whether we consider the Grandeur of Spirit therein expressed, or the Ingenious Delight thereby acquired. What Ray of the Great Creator’s Image is more conspicuous in the Soul of Man, than that of Intense Desire to produce Creatures of his own ? And wherein is that Inclination so compleatly answered, as by Delineating the Workmanship of God in Artificial Resemblances contrived and wrought by his proper Wit ? Nor can any Satisfaction equal what is derived from the Perfection of these Designs. Are the Proportions exact ? How strongly do they attract the Eye ? Be the Shadowings accurate ? How strangely do they affect the Mind ? But if the Artist hath stoln so much of Promethean Fire as to add the Excellency of Life to well-disposed Lineaments, representing the Native Air and sprightly Gesture of the Person in vive : How unspeakably doth he gratify both ?



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

2 quotations

Quotation

{Pen and Pensill described.} The most excellent use of the Penn, and Pensil, is illustrated by the admirable Art of Drawing, and Painting ; and perfectly defined, to be the Imitation of the Surface of Nature, in Proportion and Colour.
By
Mathematicall Demonstration of Globes, Spheres, Charts, […].
Or, by particular description of
Plotts, Fortifications, […].
Or, by shapes of Creatures ;
Men, and Beasts ; Birds, and Fishes.
Or, by
Vegetables ; Fruits, Flowers, Hearbs.
In all, it preferrs likenesse to the
Life, and conserves it, after Death ; and altogether by the Sense of Seeing.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition du dessin

Quotation

Traveller,
            The Art of
Painting, is the Art of Representing any Object by Lines drawn upon a flat Superficies, which Lines are afterwards covered with Colours, and those Colours applied with a certain just distribution of Lights and Shades, with a regard to the Rules of Symetry and Perspective ; the whole producing a Likeness, or true Idæa of the Subject intended.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

1 quotations

Quotation

Dès que l'attrait principal de la Poësie & de la Peinture, dès que le pouvoir qu'elles ont pour nous émouvoir & pour nous plaire vient des imitations qu'elles sçavent faire des objets capables de nous interresser : la plus grande imprudence que le Peintre ou le Poëte puissent faire, c'est de prendre pour l'objet principal de leur imitation des choses que nous regarderions avec indifference dans la nature : c'est d'emploïer leur Art à nous représenter des actions qui ne s'attireroient qu'une attention médiocre si nous les voïions veritablement. Comment serons-nous touchez par la copie d'un original incapable de nous affecter ? Comment serons-nous attachez par un tableau qui représente un villageois passant son chemin en conduisant deux bêtes de somme, si l'action que ce tableau imite ne peut pas nous attacher ? [...] L'imitation ne sçauroit donc nous émouvoir quand la chose imitée n'est point capable de le faire. Les sujets que Teniers, Wowermans & les autres Peintres de ce genre ont représentez, n'auroient obtenu de nous qu'une attention très-legere. Il n'est rien dans l'action d'une fête de village ou dans les divertissemens ordinaires d'un corps de garde qui puisse nous émouvoir. Il s'ensuit donc que l'imitation de ces objets peut bien nous amuser durant quelques momens, qu'elle peut bien nous faire applaudir aux talens que l'ouvrier avoit pour l'imitation, mais elle ne sçauroit nous toucher.  


1 quotations

Quotation

La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 306
9. Pourtraire & enlever au vif une personne ; du commencement on ne faisoit que pourfiler, puis apres on couvrit le pourfil d'une seule couleur. Donner contenances aux Images, & bonne mine, ouvrant la bouche, l'œil, le ris, &c. peindre l'esprit, les mœurs, les passions, &c. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

1 quotations

Quotation

 Il y en a aussi [ndr : des peintres] qui, soit par leur propre connoissance, soit qu’ils en ayent esté advertis, sçavent d’une bonne partie faire distinction des deffauts qui se trouvent en divers Corps visibles de la nature, & quantité d’autres observations, & se sentans trop peu Sçavants pour remedier à ces choses, recherchent dans les Ouvrages Modernes ou de l’Antiquité, si aucun Artisan de cét Art, n’y a point suppléé ; Cela estant ils le choisissent pour leur servir comme de Principe, Baze, Modelle, ou Fondement, & ainsi s’y attacheront sans vouloir en considérer d’autres : Puis estans arrivez au point, que leurs Ouvrages approchent beaucoup de ceux qu’ils ont ainsi pris ou choisis pour Modelles, ils s’efforcent de pouvoir descouvrir quel a esté le but ou Fondement, de celuy ou ceux qui les ont faits, & s’ils trouvent qu’une partie ait esté faite par l’ayde de vestiges & fragments de ces Excellents Statuaires ou Sculptures, [...], ils les considereront & desseigneront tant & tant de fois, qu’ils en auront l’imagination remplie ; De sorte que venans à former quelques Ouvrages de leur Caprice ou Invention, & mesme se servans du naturel, ce qu’ils produiront tiendra de l’air & de la proportion de ces belles choses ; [...]

principe · modèle · fondement



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L’ARTISTE → règles et préceptes

6 quotations

Quotation

Cela paroît d’abord fort aisé : car puisque toute la perfection de l’Art consiste à bien imiter la nature, il semble qu’il ne faille point consulter d’autre Maistre, & qu’on n’ait qu’à travailler d’aprés les modelles vivans ; toutefois si l’on veut approfondir la chose, on verra qu’il ne se trouve que peu ou point d’hommes dont toutes les parties soient dans leur juste proportion sans aucun défaut. Il faut donc choisir ce qu’il y a de beau dans chacun, & ne prendre que ce qu’on nomme communément la belle nature. Mais qui osera presumer d’avoir le discernement assez juste pour ne se point tromper dans un tel choix ?



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

Sur cela quelqu’un de la Compagnie prenant la parolle, dit qu’à parler universellement la veritable beauté consistoit en la perfection des choses, en leur juste proportion & en une convenance raisonnable ; que les choses naturelles doivent être reconnues plus belles selon quelles participent moins a la corruption, & font plus relatives à la bonté & aux proprietés qui leur appartiennent ; & les artificielles, en ce en quoi elles se rapportent mieux à leur principe & à leur regle : que l’on ne devoit pas juger de la beauté des objets, par ce qu’ils ont de surprenant, n’y sur des opinions singulieres, mais suivant le sentiment universel des Esprits les plus éclairés & l’approbation la plus generale, qu’en la Peinture l’on devoit tenir pour beau ce qui imitoit le mieux le naturel dans un choix raisonnable, que dans les choses naturelles il falloit distinguer le naturel simple, d’avec un naturel composé, & entre ces derniers de reguliers & d’autres Rustiques ; dans le regulier, que la beauté consiste en la Cimetrië, & en la belle ordonnance de l’art & dans le rustique, l’irregularité champestre.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Enfin pour bien reussir, il est absolument necessaire d’étudier le naturel : d’apprendre de la nature méme tous les diferens mouvements, qu’elle peut faire dans le corps d’un homme vivant, & les diferens éfets des Muscles. Il ne s’agit pas pourtant de copier la Nature tantôt seche, tantôt petite, ou grande : Mesquine, ou estravagante : Il faut composer une belle figure sur un corps, qui ne sera pas également beau. Et s’il y a quelque chose de beau, il le faut savoir choisir en supleant au reste, s’il manque.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

Quotation

Toutes les Atitudes & les situations des corps naturels, ne sont pas également belles, pour étre representées dans une parfaite Composition de Peinture, quoique d’ailleurs, elles soient tres-naturelles […]
L’excellence de l’Invention consiste donc à trouver facilement, & à savoir à méme-tems choisir ce qu’il y a de plus beau dans la situation de toutes les figures qui doivent composer une Histoire, afin qu’elles se presentent du côté qui les est le plus avantageux.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

D. Mais comment connoître ce BEAU NATUREL ?
R. Je vous diray que dans la Peinture l’on doit tenir pour beau, ce qui imite le mieux le naturel dans un choix raisonnable ; que dans les choses naturelles, il faut distinguer le naturel simple d’avec le naturel composé, & dans ce dernier, faire distinction du regulier, ou de celuy qui peut être rustique ; parce que dans le regulier, la beauté consiste en la symetrie & la belle ordonnance de l’Art, & quant au rustique sa beauté consiste dans l’irrégularité champêtre.
Dans les objets naturellement simples à l’égard des choses inanimées, la beauté se rencontre dans les bizarres productions d’une terre inculte, qui forme toutes choses irrégulièrement, dont les aspects se rencontrent plaisans, selon les accidens de lumiere & autres choses qui y surviennent, & qui sont des effets admirables & charmans.
Mais la veritable beauté d’un Tableau consiste en la conformité de toutes les parties qui entrent en la composition & ordonnance, avec une judicieuse expression.
Quant à ce qui est du corps humain, chacun sçait que sa beauté n’est que dans la régularité de ses parties, & dans la précision de ses proportions, selon l’expression & le caractere des vertus & des fonctions qui luy sont appropriées. Il faut dire aussi que l’on trouve ordinairement les choses belles & estimables en quatre manieres ; PREMIEREMENT à cause de la commodité, SECONDEMENT de l’utilité, TROISIEMEMENT de la nouveauté ; & en dernier lieu à cause de leur rareté.
Or comme l’utilité de la Peinture est de plaire aux yeux, & de satisfaire à l’esprit par la representation des choses absentes ; le Peintre ne peut avoir trop de soin d’imiter le naturel dans sa verité, & de choisir les plus agréables aspects.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 40 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
EFFET PICTURAL → qualité de la composition
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Un Peintre habile doit rectifier la nature en l’imitant ; surtout quand il s’en est rendu maître comme M. Vanlo. Il doit retrancher adroitement ce qu’elle a de trop, & ajouter à ce qui lui manque. Il faut qu’il songe à peindre toujours en beau, autant qu’il lui est possible, & que l’occasion semble le permettre : les Peintres et les Poëtes sont les panégyristes de la Nature.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

3 quotations

Quotation

Je [ndr : C.-A. Dufresnoy] ne veux pas non plus étoufer le Genie par un amas de Regles, ny éteindre le feu d’une veine qui est vive & abondante : mais plûtost faire en sorte que l’Art fortifié par la connoissance des choses, passe en nature peu à peu & comme par degrez, & qu’en suite il devienne un pur Genie, capable de bien choisir le Vray, & de sçavoir faire le discernement du beau Naturel d’avec le bas & le mesquin, & que le Genie par l’exercice & par l’habitude s’acquiere parfaitement toutes les regles & tous les secrets de l’Art.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

{XX. L’Antique regle la Nature.} 
Ce qu’il y a icy à faire, est d’imiter le beau Naturel, comme ont fait les Anciens, tel que l’objet & la Nature de la chose le demandent : Et c’est pour cela que vous serez soigneux de rechercher les Medailles antiques, les Statuës, les Vases, les Bas-reliefs, *& tout ce qui fait connoistre les Pensées & les Inventions des Grecs ; parce qu’elles nous donnent de grandes idées, & nous font produire de belles choses.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

enfin que dans cette partie de la couleur, l’on doit considerer ces trois choses conjointement pour y exceller, la belle oeconomie des couleurs, la propreté dans leur mêlange & application, & la liberté du Pinceau ; ces trois choses (qui bien souvent font chacune tout le talant d’un homme) ne se doivent jamais separer, encore qu’ils requierent chacun un soin particulier pour imiter la beauté du naturel.
Quelqu’un de l’Academie prit de là occasion de proposer une question de sçavoir, ce que l’on doit entendre par le beau naturel, & en quoi consiste cette beauté, laquelle le Peintre doit imiter, disant que si l’on en devoit croire le sens naturel & commun, (les choses étant ordonnées dans une reguliere Cimetrie,) un air serein, des arbres fort bien dressés, un terrain uni, & des objets plaisants, lui paroissoient d’une très agreable beauté, qu’il pensoit que l’on devoit du moins approprier les choses à la nature des sujets, pour former la beauté d’un Tableau, par une convenance raisonnable, & que neantmoins il avoit remarqué dans les ouvrages de tres-habilles hommes une affectation de faire paroître les choses dans l’irregularité, le désordre & l’obscurité, comme l’on voyoit en beaucoup d’endroits des Bacchanalles representées en des lieux sombres & mal plaisants, contre l’usage ordinairement pratiqué par tout de chercher des lieux agreables pour les rejouissances [...] que l’on ne devoit pas juger de la beauté des objets, par ce qu’ils ont de surprenant, n’y sur des opinions singulieres, mais suivant le sentiment universel des Esprits les plus éclairés & l’approbation la plus generale, qu’en la Peinture l’on devoit tenir pour beau ce qui imitoit le mieux le naturel dans un choix raisonnable, que dans les choses naturelles il falloit distinguer le naturel simple, d’avec un naturel composé, & entre ces derniers de reguliers & d’autres Rustiques ; dans le regulier, que la beauté consiste en la Cimetrië, & en la belle ordonnance de l’art & dans le rustique, l’irregularité champestre.

Le tableau tout comme le nom de Véronèse ne sont pas explicitement précisés par Testelin, mais le rapprochement avec le Persée délivrant Andromède a été fait par Christian Michel et Jacqueline Lichtenstein dans les Conférences de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture. Tome 1, Les Conférences au temps d'Henry Testelin 1648-1681, vol. 2. p. 614-615. Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 69-71 puis 73-75 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte reprend également la Table des Préceptes sur la Couleur aux pages 50-53.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

12 quotations

Quotation

Ce que Raphaël a eu de plus commun avec Appelle, c’est que la beauté de ses pieces n’ostoit rien à la ressemblance ; de sorte qu’un Physionome pouvoit faire dessus ses conjectures, comme Apion disoit d’un Metoposcope qu’il dressoit ses jugemens certains sur le front d’une teste tirée de la main d’Appelle.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible.

Terme traduit par BELLEZZA dans Lomazzo, 1585, p. 8.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

Quotation

Ce n'est pas par prévention, dit Pamphile, qu'il faut se faire le Goust aux Ouvrages antiques mais par raison. Peut-estre aussi le prenez-vous trop à la lettre. Ne croyez-pas, mon cher Damon, que je veuille vous conseiller de iuger des figures peintes par la ressemblance qu'elles auront à des figures de Marbre, non plus qu'à beaucoup d'autres choses que l’on voit dans l'antique. L'idée que ie fouhaitte que vous vous en fassiez, n'est pas pour juger directement des beautez peintes ; mais des beautez naturelles : C'est à dire en deux mots, que les personnes qui auront le plus de ce bon air des Figures antiques, seront d'un meilleur choix, & les plus propres à estre peintes, & à faire l'ornement d'un beau Tableau.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
SPECTATEUR → jugement
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
CONCEPTS ESTHETIQUES → merveilleux et sublime

Quotation

enfin que dans cette partie de la couleur, l’on doit considerer ces trois choses conjointement pour y exceller, la belle oeconomie des couleurs, la propreté dans leur mêlange & application, & la liberté du Pinceau ; ces trois choses (qui bien souvent font chacune tout le talant d’un homme) ne se doivent jamais separer, encore qu’ils requierent chacun un soin particulier pour imiter la beauté du naturel.
Quelqu’un de l’Academie prit de là occasion de proposer une question de sçavoir, ce que l’on doit entendre par le beau naturel, & en quoi consiste cette beauté, laquelle le Peintre doit imiter, disant que si l’on en devoit croire le sens naturel & commun, (les choses étant ordonnées dans une reguliere Cimetrie,) un air serein, des arbres fort bien dressés, un terrain uni, & des objets plaisants, lui paroissoient d’une très agreable beauté, qu’il pensoit que l’on devoit du moins approprier les choses à la nature des sujets, pour former la beauté d’un Tableau, par une convenance raisonnable, & que neantmoins il avoit remarqué dans les ouvrages de tres-habilles hommes une affectation de faire paroître les choses dans l’irregularité, le désordre & l’obscurité, comme l’on voyoit en beaucoup d’endroits des Bacchanalles representées en des lieux sombres & mal plaisants, contre l’usage ordinairement pratiqué par tout de chercher des lieux agreables pour les rejouissances

Le tableau tout comme le nom de Véronèse ne sont pas explicitement précisés par Testelin, mais le rapprochement avec le Persée délivrant Andromède a été fait par Christian Michel et Jacqueline Lichtenstein dans les Conférences de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture. Tome 1, Les Conférences au temps d'Henry Testelin 1648-1681, vol. 2. p. 614-615.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Sur cela quelqu’un de la Compagnie prenant la parolle, dit qu’à parler universellement la veritable beauté consistoit en la perfection des choses, en leur juste proportion & en une convenance raisonnable ; que les choses naturelles doivent être reconnues plus belles selon quelles participent moins a la corruption, & font plus relatives à la bonté & aux proprietés qui leur appartiennent ; & les artificielles, en ce en quoi elles se rapportent mieux à leur principe & à leur regle : que l’on ne devoit pas juger de la beauté des objets, par ce qu’ils ont de surprenant, n’y sur des opinions singulieres, mais suivant le sentiment universel des Esprits les plus éclairés & l’approbation la plus generale, qu’en la Peinture l’on devoit tenir pour beau ce qui imitoit le mieux le naturel dans un choix raisonnable, que dans les choses naturelles il falloit distinguer le naturel simple, d’avec un naturel composé, & entre ces derniers de reguliers & d’autres Rustiques ; dans le regulier, que la beauté consiste en la Cimetrië, & en la belle ordonnance de l’art & dans le rustique, l’irregularité champestre. Dans les objets naturellement simples à l’égard des choses inanimées, la beauté se rencontre dans les bizares productions d’une terre inculte qui forme toutes choses irregulierement, dont les aspects se rencontrent plaisants selon les accidents de lumiere, ou d’autres choses qui y surviennent & qui sont des effets admirables & charmants. C’est en quoi les Peintres trouvent la beauté par les irregularités & ce qui leur fait concevoir, de belles idées, mais la veritable beauté d’un tableau consiste en la conformité de toutes les parties qui entrent en sa composition & en l’ordonnance, avec une judicieuse expression.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 73-75 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte reprend également la Table des Préceptes sur la Couleur aux pages 50-53.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

L’on fit observer que chacun voit la nature de differentes façons selon la disposition des organes & du temperament, ce qui fait la diversité des goûts & la difference des manieres. C’est pourquoi on ne pouvoit pas decider de la beauté sur des inclinations particulieres, lesquelles se trouvant differentes dans la diversité des nations & des climats, mais que l’on doit suivant un jugement degagé de toutes preventions faire choix des effets naturels, qui se rapportent mieux aux regles de l’art, se detournant de tout ce qui est manieré, & que pour reconnoître la meilleure des manieres, il falloit non pas les comparer l’une à l’autre, mais confronter celles des plus habiles hommes avec le naturel, pour juger des plus raisonnables. [...] Que la perspective fournissoit des regles universelles pour la representation des objets tant pour la forme que pour la couleur, & pour les degrés de force, des teintes & des ombres, tellement que l’on devoit s’étudier à se rendre trés familieres, afin de les bien mettre en pratique, en observant toûjours de faire un choix avantageux des divers effets de la nature, pour s’efforcer d’atteindre à la beauté & perfection de l’art

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 73-76 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc).



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Quotation

LXXXXII.
L’on ne fait les Arbres qu’aprés que le Ciel est finy, l’on peut neantmoins en épargner les places quand ils en tiennent beaucoup, & de quelque façon que ce soit, il faut ébaucher ceux qui approchent avec du Verd de Montagne, y meslant quelque-fois de l’occre, & les ombrer des mesmes couleurs, y ajoûtant du Verd d’Iris ; en suite il faut feüiller là-dessus en pointillant sans croiser ; car il faut que ce soit des petits points longuets, d’une couleur plus brune, & assez nourris, qu’il faut conduire du costé que vont les branches, par petites Touffes d’une couleur un peu plus brune […]
C’est le plus difficile du Païsage, & quasi de la Mignature, que de bien feüiller un arbre : Pour l’apprendre & pour s’y rompre un peu la main, il en faut copier de bons ; car la maniere de les toucher est singuliere, & ne peut s’acquerir qu’en travaillant aux arbres mesmes, au tour desquels vous observerez aussi de faire passer de petits Rameaux qu’il faut feüiller, sur tout ce qui se rencontre dessous & sur le Ciel.
Et en general, que vos Païsages soient coloriez de bonne sorte, & pleins de verité ; car c’est ce qui en fait la beauté.



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GENRES PICTURAUX → paysage
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

l’Antique n’est beau que parce qu’il est fondé sur l’imitation de la belle Nature dans la convenance de chaque objet qu’on a voulu representer.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

Quotation

Are. [...] Le peintre doit donc s’appliquer non seulement à imiter, mais aussi à surpasser la nature ; je dis surpasser en partie ; car au reste ce seroit un prodige, non pas s’il arrivoit à l’imiter, mais meme s’il en approchoit : ce qui consiste à faire paroitre par le moien de l’art dans un seul corps toutes les perfections de la beauté, qu’a peine la nature a coutume de faire voir en mille. Parcequ’il ne se trouve point de corps humain de si parfaite beauté, qu’il ne lui en manque quelque partie. Aussi avons nous l’exemple de Zeuxis, qui aiant à peindre Helene dans le temple des Crotoniates, choisit cinq jeunes filles qu’il vit toutes nûes, & prenant les belles parties de l’une, qui manquoient à l’autre, reduisit son Helene au point de perfection que la renomée en subsiste encore aujourdhui. Ce qui peut aussi servir d’avis pour ceux qui ont la temerité de faire tous leurs ouvrages de pratique. Mais si les peintres veulent trouver sans peine le parfait modelle d’une belle femme, ils n’ont qu’a lire les stances dans les quelles l’Arioste decrit admirablement les beautés de la Fée Alcine. Il [sic] verront en même tems, combien les bons poetes sont aussi bons peintres. [...]
Elle etoit aussi bien faite que les plus industrieux peintres eussent sû la representer.
Voila pour la proportion que l’ingenieux Arioste etablit 1, la plus exacte que les plus excellents peintres puissent former : il se sert de l’epithete industrieux, pour marquer le soin, qui convient un excellent ouvrier.
[...]
Avec une blonde chevelure longue & nouée :
Il n’y a point d’or qui eclatte & brille davantage.
De la meme façon que l’Arioste a dit tresse blonde, il pouvoit dire tresse d’or : mais peut etre crut-il, que l’expression auroit trop senti son poete : d’ou on peut conclure que le peintre doit imiter l’or, & non pas l’emploier dans sa peinture comme font ceux qui peignent en mignature, ensorte qu’on puisse dire ces cheveux ne sont pas d’or, & cependant ils semblent briller comme l’or. Je suis bien aise d’avoir touché ce point, quand meme la chose ne meriteroit pas qu’on y fit reflexion. […] On doit conclure de là, que le peintre est obligé d’imiter les proprietés de chaque chose avec les distinctions qui leur conviennent.

 
1 On a encore ici prophetisé, plus pour ce tems ici, que pour aucun autre qui ce soit passè.

Utilisation du lieu communu de Zeuxis peigant Hélène à partir de cinq jeunes filles pour illustrer la notion de beauté



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’ARTISTE → qualités
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

On n'examine pas long-temps les ouvrages des grands Maîtres, sans s'appercevoir qu'ils n'ont pas regardé la régularité & les beautez de l'execution comme le dernier but de leur art, mais bien comme les moïens de mettre en œuvre des beautez d'un ordre superieur.
Ils ont observé les regles, afin de gagner notre esprit par une vrai-semblance toujours soutenüe, & capable de lui faire oublier que c'est sur une fiction que notre cœur s'attendrit. Ils ont mis en œuvre les beautez d'exécution, afin de nous prevenir en faveur de leurs personnages, par l'élégance de l'extérieur, ou par l'agrément du langage. Ils ont voulu arrêter nos sens sur les objets destinés à toucher notre ame.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

1 quotations

Quotation

The next thing to be considered in an Historical Piece, is the Truth of the Drawings, and the Correction of the Design, as Painters call it ; that is, whether they have chosen to imitate Nature in her most Beautiful Part ; for though a Painter be the Copist of Nature, Yet he must not take her promiscuously, as he finds her, but have an Idea of all that is Fine and Beautiful in an Object, and choose to Represent that, as the Antients have done so admirably in their Paintings and Statues : And ’tis in this part that most of the Flemish Painters, even Rubens himself, have miscarryed, by making an ill Choice of Nature ; either because the Beautiful Natural is not the Product of their Countrey, or because they have not seen the Antique, which is the Correction of Nature by Art ; for we may truly say that the Antique is but the best of Nature ; and therefore all that resembles the Antique, will carry that Character along with it.
                       
Friend,
            I remember, you reckoned it to me among the Faults of some Painters, that they had studied too long upon the Statues of the Antients ; and that they had indeed thereby acquired the Correction of Design you speak of ; but they had by the same means lost that Vivacity and Life which is in Nature, and which is the true Grace of Painting.

                        Traveller.
            ’Tis very true, that a Painter may fall into that Error, by giving himself up too much to the Antique ; therefore he must know, that his Profession is not tyed up to that exact Imitation of it as the Sculptor’s is, who must never depart from that exact Regularity of Proportion which the Antients have settled in their Statues ; but Painters Figures must be such as may seem rather to have been Models for the Antique, than drawn from it ;
and a Painter that never has studied it at all, will never arrive at that as Raphael, and the best of the Lombard Painters have done ; who seem to have made no other Use of the Antique, than by that means to choose the most Beautiful of Nature.


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Quotation

J’avouë que vous embarasseriez fort la plus grande partie des Peintres si vous portiez le compas sur leurs Ouvrages dans tous les endroits qui se peuvent mesurer : plusieurs se sauvent à la faveur des graces de la Peinture, mais ne nous flatons point, ni la vivacité du coloris, ni la richesse des dispositions, ni les expressions les plus fortes, ne formeront jamais un beau tout, & ne seront que de fausses apparences de beauté, si elles ne sont pas soutenuës de la correction du dessein.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

3 quotations

Quotation

Albeit Dame Nature, the cunningest Work-Mistress of all others, doth ordinarily observe so great variety, in all her Workes, that each of her particulars differeth in Beauty and Proportion ; yet notwithstanding, we find by experience, that she is more industrious, In shewing her Art and Skill in some few most Beautifull creatures, whereupon I (insomuch as Art being the counterfeiter of Nature, must ever endeavour to imitate the most absolute things) intending to handle the proportion of a Woman mean not to spend much time in discoursing of the several proportions of all the Sorts of Women which Nature affordeth […].



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

I own there are Beauties in Nature which we cannot reach ; Chiefly in Colours, together with a certain Spirit ; Vivacity, and Lightness ; Motion alone is a Vast Advantage ; it occasions a great degree of Beauty purely from that Variety it gives ; so that what I have said elsewhere is true, ‘tis impossible to Reach Nature by Art ; But This is not inconsistent with what I have been saying just now ; Both are True in different Senses. We cannot reach what we set [ndr : une erreur est notée dans l’errata présent au début de l’ouvrage : il s’agit du verbe see et non du verbe set] before us, and attempt to Imitate, but we Can carry our Ideas, so far beyond what we have seen, that tho’ we fall short of executing them with our hands, what we do will nevertheless excel Common Nature, Especially in Some particulars, and those very considerable ones.
When I say Nature is to be Rais’d, and Improv’d by Painting it must be understood that the Actions of Men must be represented better than probably they Really were, as well as that their Persons must appear to be Nobler, and more Beautifull than is Ordinarily seen. In treating a History a Painter has Other Rules to go by than a Historian, whereby he is as much Oblig’d to Imbellish his Subject, as the other is to relate it Justly.


Quotation

Apelles himself was so ingenuous to own so great a Proficiency therein, as might seem to add Confirmation, while in the Disposition, or Ordinance, he modestly yielded to Amphion ; in the Measures, or Proportions, he subscribed to Aschepiodorus ; and of Protogenes was wont to say, in all Points he was equal to him, if not above him ; but after all, there was yet one Thing wanting in them all, which was instar omnium, or, however, the Beauty and Life of all, which he only ascribed, and was proud in being the sole Master of himself, viz. his Venus by the Greeks, named ΧΑΡΙΣ a certain peculiar Grace, sometimes called the Air of the Picture, resulting from a due Observation and Concurrence of all the essential Points and Rules requisite in a compleat Picture, accompany’d with an unconstrained and unaffected Facility and Freedom of the Pencil, which together produced such a ravishing Harmony, that made their Works seem to be performed by some divine and unspeakable Way of ART ; and which (as Fr. Junius expresseth it) is not a Perfection of ART, proceeding meerly from ART, but rather a Perfection proceeding from a consummate ART.
HENCE it was that
Apelles admiring the wonderful Pains and Curiosity in each Point in a Picture of Protogenes’s Painting, yet took Occasion from thence to reprehend him for it as a Fault quod nescivit manum tollere de tabula, implying, that a heavy and painful Diligence and Affectation, are destructive of that Comeliness, Beauty and admired Grace, which only a prompt and prosperous Facility proceeding from a found Judgment of ART, can offord unto us.

comeliness · grace



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → qualités

1 quotations

Quotation

D’où je conclus, que les Arts, dans ce qui est proprement Art, ne sont que des imitations, des ressemblances qui ne font point la Nature, mais qui paroissent l’être ; & qu’ainsi la matière des beaux Arts n‘est point le vrai, mais seulement le vrai-semblable. […]
Qu’est-ce que la Peinture ? Une imitation des objets visibles. Elle n’a rien de réel, rien de vrai, tout est phantôme chez elle, & sa perfection ne dépend que de sa ressemblance avec la réalité.


2 quotations

Quotation

{Een spiegel der natuer}. Want een volmaekte Schildery is als een spiegel van de Natuer, die de dingen, die niet en zijn, doet schijnen te zijn, en op een geoorlofde vermakelijke en prijslijke wijze bedriegt. Den Konst versmader Agrippa bekent, dat de Schilder konst een zeer zuivere navolgster der natuerlijke dingen is, die eertijts d'eerste plaets der vrye konsten in hadde.

[BLANC J, 2006, p. 104] {Un miroir de la nature}. Une peinture parfaite, en effet, est comme un miroir de la nature. Elle fait que des choses qui n'existent pas paraissent exister, et trompe d'une façon permise, amusante et louable. Agrippa, pour lequel l'art de peinture est méprisable, reconnait toutefois qu'il constitue une très pure imitation des choses naturelles et qu'il a occupé naguère la première place des arts libéraux.

Hoogstraten fait ici référence à l'ouvrage de Heinrich Cornelius Agrippa (1486-1535), Van de onzekerheid en ijdelheid der wetenschappen en konsten, (1530) traduit du latin par J. Oudaan, Rotterdam, 1661, chapitre XXI, p.92-93. Voir BLANC J, 2006, p.104, n.115.


Quotation

{Van de Deurzigtkunde.} [...]  Maer ik zegge dat een Schilder, diens werk het is, het gezigt te bedriegen, ook zoo veel kennis van de natuur der dingen moet hebben, dat hy grondig verstaet, waer door het oog bedroogen wort. En deeze kennis brengt ons ook zoo ver, dat wy bescheydelijk weeten, hoe verre het eene ding van het ander is, schoon het in d'oogen der onkundigen als in malkander hangt.

[BLANC J, 2006, p. 414] {De la perspective}Mais je dirai qu'un peintre dont la tâche est de tromper la vue doit connaitre la nature des choses suffisemment bien pour comprendre complètement par quels moyens l'oeil est trompé. Et cette connaissance nous amène également si loin que nous savons clairement à quelle distance telle chose se trouve de telle autre, quoiqu'aux yeux des ignorants l'une soit attachée à l'autr



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L’ARTISTE → règles et préceptes

4 quotations

Quotation

[…] c’est la belle Nature que le Goût demande ; mais encore que la belle Nature est, selon le Goût, celle qui a 1°. Le plus de rapport avec notre propre perfection, notre avantage, notre intérêt. 2° Celle qui est en même-tems la plus parfaite en soi. Je suis cet ordre, parce que c’est le Goût qui nous méne dans cette matiere : Id generatim pulcrum est, quod tume ipsius naturae, tum nostrae convenit.
Supposons que les règles n’existent point : & qu’un Artiste philosophe soit chargé de les reconnoître & de les établir pour la premiere fois. Le point d’où il part est une idée nette & précise de ce dont il veut donner des régles. Supposons encore que cette idée se trouve dans la définition des Arts, telle que nous l’avons donnée : Les Arts sont l’imitation de la belle Nature. Il se demandera ensuite, quelle est la fin de cette imitation ? Il sentira aisément que c’est de plaire, de remuer, de toucher, en un mot le plaisir. Il sait d’où il part : il sait où il va : il lui est aisé de régler sa marche.


Quotation

D’où il faut conclure que la belle Nature, telle qu’elle doit être présentée dans les Arts, renferme toutes les qualités du beau & du bon. Elle doit nous flatter du côté de l’esprit, en nous offrant des objets parfaits en eux-mêmes, qui étendent & perfectionnent nos idées ; c’est le beau. Elle doit flatter notre cœur en nous montrant dans ces mêmes objets des intérêts qui nous soient chers, qui tiennent à la conservation ou à la perfection de notre être, qui nous fassent sentir agréablement notre propre existence : & c’est le bon, qui, se réunissant avec le beau dans un même objet présenté, lui donne toutes les qualités dont il a besoin pour exercer & perfectionner à la fois notre cœur & notre esprit.


Quotation

Qu’il n’y a qu’un bon Goût en général, & qu’il peut y en avoir plusieurs en particulier
[…] La nature est le seul objet du goût : donc il n’y a qu’un seul bon goût, qui est celui de la nature. Les arts mêmes ne peuvent être parfaits qu’en représentant la nature : donc le goût qui régne dans les arts mêmes, doit être encore celui de la nature. Ainsi il ne peut y avoir en général qu’un seul bon goût, qui est celui qui approuve la belle nature : & tous ceux qui ne l’approuvent point, ont nécessairement le goût mauvais.


Quotation

Cet article sera fort court, parce que le principe de l’imitation de la belle Nature, surtout après en avoir fait l’application à la Poësie, s’applique presque de lui-même à la Peinture. Ces deux Arts ont entr’eux une si grande conformité ; qu’il ne s’agit, pour les avoir traités tous les deux à la foi, que de changer les noms, & de mettre Peinture, Desseing, Coloris, à la place de Poësie, de Fable, de Versification. C’est le même Génie qui crée dans l’une & dans l’autre : le même goût qui dirige l’Artiste dans le choix, la disposition, l’assortiment des grandes & des petites parties : qui fait les groupes & les contrastes : qui pose, & qui nuance les couleurs : en un mot, qui règle la Composition, le Desseing, le Coloris. Ainsi, nous n’avons qu’un mot à dire sur les moyens, dont se sert la Peinture pour imiter & exprimer la Nature.


2 quotations

Quotation

En nadien dan alle dese dingen genoegsaam bewijsen, dat de verscheydenheyd der Schoonheyd en Bevalligheyd, ten opsigt der navolging in de Schilderkonst, niet ligt onder soo net bepaalde regelen te brengen is, datmense daar na, als na een onfeylbare Leest met aangenaamheyd, sonder verder waarneming van ’t Leven, in de Konst-tafereelen sou konnen overstorten; Soo staat ons in ’t voorby gaan aan te merken, dat een Leersaam Schilder sich uyt al sijn vermogen behoorde te beneerstigen, om door een geduurige beschouwingh van al wat hem van ’t menschelijk schoon voorkomt, het uytgelesenste daar van soodanig sijn gedagten kragtelijk in te drukken, en aan sijn inbeelding gemeen te maken, dat hy buyten de beschouwing van de selve, sich de schoonheyd van een Mensch, op verscheyde wijsen, en in onderscheyde trappen, soo bevallig en levendig kan verbeelden, als of hy de Schoonheyd selver voor hem had. {Hoe de Schoonheyd in de gedagten en ’t gemoet van den Schilder moet ingedrukt zijn.} En dit sal hy aldergeluckigst konnen doen, wanneer hy niet alleen wel en aandagtig sal na gespeurd hebben, welke Deelen en Partyen Schoon gemaakt zijn, en wat Proportie sy hebben moeten, om sulx volgens de Teykenkundige trek te verbeelden; maar dan voornamelijck, wanneer hy tot al het vorige, net sal hebben af gesien, door welk een Trap en toeval, dese en gene deelen de Schoonheyd in dit of dat voorwerp onderlingh aan ’t geheel vereenigt, Verminderd of Vermeerderd:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And as all these things sufficiently prove, that the diversity of Beauty and Gracefulness with regard to the imitation in Painting, is not easily to accommodate in clearly defined rules, which one can then, as with an infallible model could overflow in Art-scenes with loveliness and without any further observation of Life; As such we should note in passing, that a diligent Painter should endeavor with all his might, through a consistent observation of all that he perceives of the human beauty, to imprint that which he deems the most exquisite of it so strongly in his mind, and to make it common to his imagination, that he will be able to depict, without its direct observation, the beauty of a Man in different ways and in distinct steps, so lovely and lively, as if he had Beauty itself before his eyes. {How Beauty has to be imprinted in the thoughts and mind of the Painter.} And he will be able to do this best, when he has not only studied well and carefully which Parts and Elements have been beautifully made, and which Proportion they should have, to depict them with the Draught; but then especially, when with regard to all the previous, will have observed precisely by which Step and coincidence this and other parts unites, lessens or increases the Beauty in this or that object to the whole:

waarneming



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SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

En dewijl dan uyt al ’t geseyde genoegsaam openbaar is, dat de Schoonheyd der Lichamen moet gesogt werden, in de wel gemaaktheyd der Deelen, en proportionele onderschikking tot het geheel; {Proportie en schikking, de voorname oorsaak van Schoonheyd.} Soo volgd van selfs dat d’ondersoeking van de Proportie, soo in ’t algemeen geheel, als in ’t bysonder van de Leden, een voornaam deel der Mensch-kunde is: Sulx dat den Schilder die sich daar in wil volmaken, benoodigt is, sijn hulp in veel en verscheyde dingen te soeken; Onder welk, de beschouwing van het Leven, de Schilde-konstige Anatomie, de Proportie-maat. De Schoone toegestemde Voorbeelden, en de gesonde Reden, de voornaamste zijn; In welk ook alle fraye Meesters, met goeden uytslagh haar hulp gesogt hebben. {Waar die moet gesogt werden.} Want de beschouwingh van ’t Natuurlijk Leven, kan den Schilder de Schoonheyd door verbeeldenskragt in alle voorval, doen voor oogen komen. D’Ontleding sal hem het maaksel en dienst van alle Beenen, Muskelen, Deelen en Ledematen aanwijsen. De Proportie-maat sal hem de goede Leden-stemmingh des geheelen Lichaams wijs maken. De Schoone Voorbeelden, sullen hem in sijn verstandt ondersteunen, en als een Toetsteen aanwijsen, waar in hy dwaald. En de gesonde Reden sal hem als een trouw Meester onderwijsen,[…]

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And while it is sufficiently clear from that what has been said so far, that the Beauty of the Bodies has to be searched for in the good creation of the Limbs and the proportional order to the whole; {Proportion and order, the main cause of Beauty.} It automatically follows that the investigation of the Proportion, both in the whole and especially of the Limbs, is an important part of the Anatomy: So much so that the Painter who wants to perfect himself in it, needs to find assistance in many and different things; Amongst which, the observation of Life, the painterly Anatomy, the mesure of Proportion, the Beautiful accepted Examples and the healthy Reason are the principal; the good Masters have also found their assistance there with great results. {Where it should be found.} Because the observation of the Natural Life, allows the Painter to bring the Beauty to mind on any occasion by means of the power of imagination. Dissection will illustrate the structure and function of all the Bones, Muscles, Parts and Limbs to him. The mesure of Proportion will teach him the good balance between Limbs of the whole body. The Beautiful Examples will support him in his mind and as a reference will point out where he is mistaken. And the healthy Reason will instruct him like a loyal Master, […]



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SPECTATEUR → perception et regard

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Quotation

les Peintres n’ont qu’un blanc & un noir pour la lumière & les ombres ; & ce blanc & ce noir ne peuvent point imiter parfaitement la Nature, parce que le blanc quelque blanc qu’il soit n’a point assez d’éclat pour representer les corps lumineux & le brillant des corps luisans ; & le noir, quelque noir qu’il soit, ne peut imiter qu’imparfaitement les ombres, qui dans la Nature sont des privations de lumiere. Car les noirs d’un Tableau font des matières qui ne peuvent estre privées de la lumiere qui les éclaire aussi bien que les autres couleurs qui sont étenduës sur la superficie de la toile.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière

1 quotations

Quotation

And it is obvious to any, that have any competent Talent in Painting, how impossible it must needs be, such rare and extraordinary Paintings as seems to emulate and challenge Nature herself in all her luxuriant Variety of Composures and Colour, should ever be express’d, or accomplish’d by the slender Assistance, only of those four Species of Colours  [ndr : white, yellow, red, black] ; and unless they were as comprehensive as the four Elements, out of which they tell us all Things do emerge ; […] yet it will come short of giving a full Answer to the Objection ; for, without Blew, the derivative Colours cannot be made up to furnish and compleat our Painters Palate ; and without this, how can it be imagin’d he [ndr : Apelle] was able to approach the Beauty of the Heavens in the glorious Representation of the Sky ? How could he ever expect to parallel the variegated and unparallel’d Complections of the glorious Gayeties of the Gardens ? In Absence of this, the Fields and sprightly Plants must loose their Verdure, and appear only in their Autumnal Dress ; and his Venus herself must fall short of what she was, for want of a Tenderness to express the Delicacy of her azured Veins.


2 quotations

Quotation

The Goût is a mixture of Poussin’s usual Manner [ndr : il s’agit ici du Tancrède et Herminie, réalisé par Poussin], and (what is very rare) a great deal of Guilio, particulary in the Head, and Attitude of the Lady, and both the Horses ; Tancred is naked to the Wast having been stripp’d by Erminia and his ’Squire to search for his Wounds, he has a piece of loose Drapery which is Yellow, bearing upon the Red in the Middle Tincts, and Shadows, this is thrown over his Belly, and Thighs, and lyes a good length upon the ground ; ’twas doubtless painted by the Life, and is intirely of a Modern Taste. And that nothing might be shocking, or disagreeable, the wounds are much hid, nor is his Body, or Garment stain’d with Blood, only some appears here, and there upon the ground just below the Drapery, as if it flow’d from some Wounds which That cover’d ;


Quotation

ALL that is done in Picture is done by Invention ; Or from the Life ; Or from another Picture ; Or Lastly ‘tis a Composition of One, or More of these.
The term Picture I here understand at large as signifying a Painting, Drawing, Graving, &c.

Perhaps nothing that is done is Properly, and Strictly Invention, but derived from somthing already seen, tho’ somtimes Compounded, and jumbled into Forms which Nature never produced : These Images laid up in our Minds are the Patterns by which we Work when we do what is said to be done by Invention ; just as when follow Nature before our eyes, the only difference being that in the Latter case these Ideas are fresh taken in, and immediately made use of, in the other they have been reposited there, and are less Clear, and Lively.

So That is said to be done by the Life which is done the thing intended to be represented being set before us, tho’ we neither follow it Intirely, nor intend so to do, but Add, or Retrench by the help of preconceiv’d Ideas of a Beauty, and Perfection we imagine Nature is capable of, tho’ ‘tis Rarely, or Never found.
We [ndr : présence du déterminant « a » à cet endroit du texte, mais est à supprimer, voir l’errata au début de l’ouvrage] say a Picture is done by the Life as well when the Object represented is a thing Inanimate, as when ‘tis an Animal ; and the work of Art, as well as Nature ; But then for Distinction the term Still-Life is made use of as occasion requires.


2 quotations

Quotation

 Il y en a aussi [ndr : des peintres] qui, soit par leur propre connoissance, soit qu’ils en ayent esté advertis, sçavent d’une bonne partie faire distinction des deffauts qui se trouvent en divers Corps visibles de la nature, & quantité d’autres observations, & se sentans trop peu Sçavants pour remedier à ces choses, recherchent dans les Ouvrages Modernes ou de l’Antiquité, si aucun Artisan de cét Art, n’y a point suppléé ; Cela estant ils le choisissent pour leur servir comme de Principe, Baze, Modelle, ou Fondement, & ainsi s’y attacheront sans vouloir en considérer d’autres : Puis estans arrivez au point, que leurs Ouvrages approchent beaucoup de ceux qu’ils ont ainsi pris ou choisis pour Modelles, ils s’efforcent de pouvoir descouvrir quel a esté le but ou Fondement, de celuy ou ceux qui les ont faits, & s’ils trouvent qu’une partie ait esté faite par l’ayde de vestiges & fragments de ces Excellents Statuaires ou Sculptures, [...], ils les considereront & desseigneront tant & tant de fois, qu’ils en auront l’imagination remplie ; De sorte que venans à former quelques Ouvrages de leur Caprice ou Invention, & mesme se servans du naturel, ce qu’ils produiront tiendra de l’air & de la proportion de ces belles choses ; [...]

invention



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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
L’ARTISTE → qualités

Quotation

ALCIPE.  […] Ne croïez pas même qu’ils [ndr : les prétendus connoisseurs] aillent chercher les preuves de l’originalité dans les grandes parties ; non, c’est souvent un petit coin de tableau, la touche d’une plante, d’un nuage, ou le derriere de la toile qui les determinent. D’ailleurs ces gens là n’ignorent aucuns termes de l’art, sçavent exactement la vie des peintres, l’histoire de chaque tableau ; mais ils ne se servent de ces choses, que pour jetter plus d’obscurité dans leur raisonnemens, & donnent aux autres une idée si bizarre de la Peinture, que s’ils ne la regarde pas comme un art purement dépendant du caprice, du moins, ils n’osent plus s’en rapporter à leurs yeux ; ils n’osent enfin loüer la lumiere d’un tableau, parce qu’ils ne scavent pas le mot de clair-obscur ; la beauté des couleurs, parce que le grand terme d’harmonie des couleurs ne leur est pas familier. S’ils voïent par exemple, une belle tête de vieillard, dans laquelle d’heureuses épaisseurs de couleur leur representent des rides, ils n’ignorent pas qu’il y a pour les loüer un terme, dont ils ne peuvent se souvenir ; & faute de se rappeler le beau mot de patroüillis, ils croient devoir se taire.


3 quotations

Quotation

Appelles avoit donc plus de soin d’observer le Vrai dans ses portraits, que de les embellir en les altérant.
En effet le Vrai a tant de charmes en cette occasion, qu’on le doit toujours préferer au secours d’une beauté étrangere. Car sans le Vrai les portraits ne peuvent conserver qu’une idée vague & confuse de nos amis, & non pas un véritable caractere de leur personne.



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

[…] Mais lui direz-vous, il me semble que le Peintre qui a voulu representer dans ce tableau une Venus, lui a donné un air désagréable, qui ne convient point à cette Déesse. Eh que dites-vous, répondra-t-il, cette tête est divine ! Regardez-moi cette fonte, cette moële, ce tour pittoresque, cette touche hardie ; comme cet endroit est soufflé ! quelle fabrique dans ces cheveux... Mais, mais, Monsieur, le caractere... Le caractere, Monsieur, le caractere ; voyez comme ces sourcils sont frappez, ce front heurté, & peint à pleine couleur, puis retouché à gras, pouf, pouf, pouf, comme ces gens là faisoient rouler leur pinceau ! comme cela est foüetté !



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

CARACTERE. Les Peintres entendent par ce mot, les qualités qui constituent l’essence d’une chose, & qui la distinguent d’une autre. Caractere des objets, caractere des passions. 
Chaque espéce d’objet demande une marque différente de distinction, la pierre, les eaux, les arbres, la plume, &c. 
Chaque animal demande une touche différente, qui exprime fidélement sont
caractere ; le nud même des figures humaines a ses marques de distinction. De Piles, cours de Peint.


2 quotations

Quotation

Il est vray aussi que ces grandes idées qu’il [ndr : Léonard de Vinci] avoit de la perfection & de la beauté des choses, a esté cause que voulant terminer ses Ouvrages au delà de ce que peut l’Art, il a fait des figures qui ne sont pas tout-à-fait naturelles. Il en marquoit beaucoup les contours, il s’arrestoit à finir les plus petites choses, & mettoit trop de noir dans les ombres ; En cela il ne laissoit pas de faire connoistre sa science dans le dessein & dans l’entente des lumieres, par le moyen desquelles il donnoit à tous les corps un relief qui trompe la veuë.
Mais sa [ndr : Léonard de Vinci] maniere de travailler les carnations ne represente point une veritable chair, comme le Titien faisoit dans ses Tableaux. On voit plûtost qu’à force de finir son Ouvrage & d’y arrester le pinceau trop-longtemps, il a fait des choses si achevées & si polies qu’elles semblent de marbre.

chair



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

Des Carnations.

LXVI.
Il y a dans les Carnations tant de differens coloris qu’il seroit mal-aisé de donner sur des sujets si particuliers des regles generales, aussi n’en garde-t’on point quand on a acquis par l’usage d’habitude de travailler aisément, & ceux qui sont arrivez à ce degré s’attachent à copier leurs Originaux, où bien ils travaillent sur leurs idées sans sçavoir comment ; De sorte que les plus habiles qui le font avec moins de reflexion & de peine que les autres, en auroient aussi d’avantage à rendre raison de leur Doctrine eu fait de Peinture, si on leur demandoit de quelles couleurs ils se servent pour faire un tel ou un tel Coloris, une Teinte icy, & là une autre.
Cependant comme les commençans à qui je destine ce petit Ouvrage ont besoin de quelque instruction d’abord. Je dirai icy en general de quelle maniere il faut faire diverses carnations.

LXVII.
Premierement aprés avoir desseigné sa Figure avec du Carmin, & ordonné sa piece, l’on applique pour les Femmes, les Enfans, & generalement pour tous les coloris tendres, une couche de blanc, meslé avec tant soit peu de ce bleu fait pour les visages dont j’ay dit la composition ; mais qu’il ne paroisse quasi pas.

LXVIII.
Et pour les Hommes, au lieu de bleu on met dans cette premiere couche un peu de Vermillon, & lors qu’ils sont vieux on y méle de l’Occre.

LXIX.
En suite on recherche tous les traits avec du Vermillon, du Carmin, & du blanc, mélez ensemble, & l’on ébauche toutes les ombres de ce mélange, ajoûtant du blanc à proportion qu’ils sont foibles, & n’en mettant guere aux plus bruns […].

LXX.
Après avoir ébauché de rouge, l’on fait des teintes bleuës avec de l’Outremer & beaucoup de blanc, sur les parties qui fuïent, c’est à dire, sur les tempes, au dessous, & aux coins des yeux, […] & aux autres endroits où la chair a je ne sçay quel œil bleu.
L’on fait encore des teintes jaunâtres avec de l’Occre, ou de l’Orpin, & un peu de Vermillon meslé de blanc au dessus des soucis, aux costez du nez vers le bas, un peu au dessous des joües, & sur les autres parties qui approchent.
C’est particulierement pour ces Teintes qu’ils faut observer le naturel, afin de le prendre, car la peinture estant une imitation de la Nature, la perfection de l’Art consiste en la justesse & en la naïveté de cette representation, sur tout pour le portrait.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

1 quotations

Quotation

[...] pour imiter quelque chose en Peinture il faut s'imaginer un Quarelage intelectuel pour placer chaque partie à l'endroit où les choses se rencontrent Diametralement opposées ; & à l'égard de la proportion, comparer leurs grandeurs selon la diversité des parties. [...] & il n'est pas possible d'imiter en Peinture la moindre chose sans cette observation du Quarelage ideal, qui est comme regarder les objets au travers d'un vitrage.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est en partie repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément à la page 61 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte semble néanmoins davantage reprendre la Table des Préceptes sur le Trait, que le texte en lui-même.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

4 quotations

Quotation

S'estant donc proposé la Nature comme l'objet de ses [ndr : Rubens] études & de ses reflexions, il a observé exactement & avec un jugement admirable le véritable caractère des choses, ce qui les distingue les unes des autres, & qui les fait paroistre ce qu'elles sont à nos yeux : Et il a poussé cette connoissance si loin, qu'avec une hardie, mais sage & sçavante exagération de ce caractere, il a rendu la Peinture plus vivante & plus naturelle, pour ainsi dire, que le Naturel mesme. C'est dans la veuë de cet heureux succès qu'il ne s'est pas mis si fort en peine de se remplir l'idée des contours Antiques, dont la pluspart estant imitez avec trop d'affectation, portent avec eux une idée de pierre qu'ils communiquent infailliblement aux Ouvrages de ceux qui s'y sont trop attachez, au lieu que les contours de Rubens donnent au nud un véritable caractère de chair, telle qu'il l'a voulu representer selon les âges, les sexes & les conditions. Car on voit cette diversité dans les sujets qui la demandent ; [...].



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Sa Venus au bain [ndr : de Vanlo] est tout à fait intéressante ; de même que la Vestale ; quoique ce dernier tableau soit un peu sec. On sent bien que M. Vanlo a voulu y fatiguer ses chairs le moins qu’il lui étoit possible, pour mieux exprimer le caractere de virginité qui étoit de son sujet ; mais on s’apperçoit en même-tems que la nature ne lui a pu servir en cette occasion ; & qu’il n’a pu peindre cet objet que d’idée, & comme un beau fantôme, que lui retraçoit son imagination. La question étoit de chercher un beau modele de Vierge, quelque part ; mais en bonne vérité où le trouver !


Quotation

Ce n’est pas, néanmoins, que cet Auteur [ndr : Pierre] n’ait son agrément, mais qui est bien supérieur à ce qu’on appelle purement de ce nom. Sa Psyché est tout ce qu’on peut voir de plus aimable : toutes les figures qui entrent dans ce Tableau y ont une noblesse & une élégance singulieres. On ne sauroit trop admirer l’effort que le Peintre a du faire pour nous représenter Psyché avec tant de graces, après celle que son pinceau avoit si libéralement prodiguées à toutes les figures qui composent ce Tableau. C’est surtout avec la derniere volupté que l’œil contemple la fraîcheur & le beau moëlleux des chairs qu’a peintes ici M. Pierres, qui rendent par leur fraïcheur & leur élasticité tout le charme du nud féminin.
[...] La Présentation au Temple, qui est le dernier Tableau de M. Pierres, est peinte avec toute la sagesse & la noble  pauvreté qui conviennent à ce sujet.


1 quotations

Quotation

On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.



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L’ARTISTE → apprentissage

1 quotations

Quotation

Ainsi tous les Arts dans tout ce qu’ils ont de vraiment artificiel, ne sont que des choses imaginaires, des êtres feints, copiés & imités d’après les véritables. C’est pour cela qu’on met sans cesse l’Art en opposition avec la Nature : qu’on n’entend partout que ce cri, que c’est la Nature qu’il faut imiter : que l’Art est parfait quand il la représente parfaitement : enfin que les chefs-d’œuvres de l’Art, sont ceux qui imitent si bien la Nature, qu’on les prend pour la Nature elle-même.
Et cette imitation pour laquelle nous avons tous une disposition si naturelle, puisque c’est l’exemple qui instruit & qui règle le genre humain,
Vivimus ad exempla, cette imitation, dis-je, est une des principales sources du plaisir que causent les Arts. L’esprit s’exerce dans la comparaison du modèle avec le portrait, & le jugement qu’il en porte, fait sur lui une impression d’autant plus agréable, qu’elle lui est un témoignage de sa pénétration & de son intelligence.
Et cette doctrine n’est pas nouvelle.
On la trouve par-tout chez les anciens. Aristote commence sa Poëtique par ce principe : que la Musique, la Danse, la Poësie, la Peinture, sont des Arts imitateurs (a). [...]
(a) […] M. Remond de S. Mard qui a beaucoup réfléchi sur l’essence de la Poësie & qui n’écrivant que pour les plus délicats n’a dû prendre que la fleur de son sujet, dit formellement dans une de ses Notes que les beaux Arts ne consistent que dans l’imitation. Voici ses termes : On n’y songe pas assez, la Poësie, la Musique, la Peinture sont trois Arts consacrés au plaisir, tous trois faits pour imiter la nature, tous trois destinés à imiter les mouvemens de l’ame : les tirer de là, c’est les deshonorer, c’est les montrer par leur endroit foible. […]


7 quotations

Quotation

{I. Precepte. Du Beau}
*La principale & la plus importante partie de la Peinture, est de sçavoir connoistre ce que la Nature a fait de plus beau & de plus convenable à cet Art ; *dont le choix s’en doit faire selon le Goust & la Maniere des Anciens […]



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.



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EFFET PICTURAL → qualité du dessin
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

Quotation

C'est tres-peu de chose qu'un Peintre qui imite précisément les objets comme il les voit dans la Nature, ils y font presque toujours imparfaits & sans ornement. Son Art ne doit pas servir à les imiter seulement, mais à les bien choisir; & il est impossible de les bien choisir qu'il n'ait une idée de leur perfection.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
CONCEPTS ESTHETIQUES → merveilleux et sublime

Quotation

Le Vrai Ideal est un choix de diverses perfections qui ne se trouvent jamais dans un seul modele ; mais qui se tirent de plusieurs & ordinairement de l’Antique.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

Quotation

Tous les Arts ont commencé par imiter la Nature, & ils ne se sont perfectionnés que par le bon choix. Ce bon choix qui se trouve dans l'Antique, a été fait par des hommes d'un bon esprit, qui cherchoient la gloire par la science, & qui ont examiné pour arriver à leur fin, les modeles les plus parfaits



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → qualités
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

1 quotations

Quotation

Are. je passe au coloris, nous pouvons juger combien il est important, par les exemples que nous en ont donné suffisament les peintres qui tromperent les oyseaux et les chevaux.
[…]
Are. Cela montre la grande attention qu’avoient les anciens à bien colorer, afinque leurs ouvrages imitassent le vrai. Il est certain que le coloris est de si grande importance, & a tant de force, que quand le peintre imite bien les teintes, le tendre des chairs, & la propriété de chaque chose, telle qu’elle soit, il fait paroitre ses peintures animeés, & telles qu’il ne leur manque autre que la respiration.
La partie principale du coloris est le contraste que fait la lumiere avec l’ombre, au quel on trouve un milieu, qui unit un contraire à l’autre, & fait paroitre rondes les figures, & selon le besoin plus ou moins eloignées ; car le peintre doit prendre garde, en les plaçant, qu’elles ne fassent de la confusion. En quoi il est aussi tres necessaire d’avoir une grande connoissance de la perspective, pour la diminution des objets, qui s’eloignent, ou qu’on feint eloignées [sic] : mais il faut toujours avoir l’œil attentif sur tout au coloris, & au tendre des chairs, parceque plusieurs en font de maniere qu’elles paroissent de porfire, tant en couleur, qu’en dureté : & les ombres si rudes, que le plus souvent elles degenerent en pur noir : d’autres les font trop blanches, & les autres trop rouges. Pour moi je desirerois une couleur plûtot brune, qu’excessivement blanche ; & je bannirois de mes tableaux pour l’ordinaire, ces joües vermeilles, avec ces levres de coral, parceque de tels visages semblent des masques. Nous trouvons qu’Apelles emploioit frequemment le brun  ; d’ou Properce pour corriger sa maitresse Cinthie, qui se fardoit, dit qu’il souhaitoit qu’elle montrat une simplicité, & pureté de couleur telle qu’on en voit dans les tableaux d’Apelles. Il est vrai qu’on doit varier ces teintes, & avoir aussi egard aux sexes, aux ages, & aux conditions. […]
Or il faut que le melange des couleurs soit temperé, & melangé de maniere, qu’il represente le naturel, & qu’il ne reste rien qui blesse la vûe, telles que sont les lignes des contours qu’on doit eviter, parceque la nature ne les marque point, non plus que le noir dans les ombres dont je viens de parler. Ces lumieres, & ces ombres placées avec jugement, & avec art arrondissent les figures, & leur donnent le relief qu’on recherche ; car sans ce relief, les figures, comme vous avez fort bien dit, paroissent peintes, parcequ’elles ont la superficie platte. Celui qui a donc cette qualité, en possede une des plus importantes. [...]



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
L’ARTISTE → qualités

1 quotations

Quotation

Il faut apprendre à bien voir la Nature pour la bien representer. Il y a deux manieres de la colorier, la premiere dépend de l’habitude que ceux qui commencent à Peindre se forment, & l’autre comprend la veritable connoissance des couleurs dont on se sert, ce qu’elles valent l’une auprès de l’autre, & le juste temperament de leur mélange pour imiter les diverses couleurs de la Nature.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’ARTISTE → apprentissage
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

7 quotations

Quotation

Ainsi quoy que l'Idée parfaite du Peintre dépende du Dessein & du Coloris tout ensemble, il faut se la former spécialement par le dernier, d'autant que par cette différence qui le rend un parfait imitateur de la Nature, on le démelle d’entre les autres Ouvriers dont l'Art ne peut arriver à cette parfaite imitation, & l'on ne peut concevoir qu'un Peintre.



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L’ARTISTE → qualités
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Quotation

C'est, repartit Pamphile, que la Couleur & la Lumiere ne sont l'objet que de la veuë, & que le Dessein l’est encore du toucher, comme je vous l'ay déja dit. Je vous avouë que la pureté & la delicatesse du Dessein est un grand charme pour moy, mais vous m'avoüerez aussi que sans le Coloris qui est l'autre partie essentielle de l’Art, le contour ne sçauroit representer aucun objet comme nous le voyons dans la Nature.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Je conviens, dit Damon, que le Dessein se communique à plusieurs sortes d'Arts : mais ne pourroit-on pas vous dire que la Couleur se communique aussi de la mesme maniere, & que les Tapissiers & les Teinturiers s'en servent aussi bien que les Peintres.
Pour l’ouvrage des Tapissiers, repliqua Pamphile, je ne trouve pas qu'il soit different de celuy des Peintres ; les Tapissiers representent comme les Peintres, les Couleurs & les formes qui sont dans la Nature. Leurs Couleurs sont attachées aux laines, & celles des Peintres aux terres ou aux mineraux qu'ils employent : & cette difference de matiere, comme vous sçavez, n'est jamais essentielle. Pour l’objection des Teinturiers ; vous pouviez bien vous passer de me la faire, & de mettre en compromis les Peintres avec les Teinturiers : neanmoins il faut vous satisfaire. Il est vray que les Teinturiers entendent quelque chose aux Couleurs ; mais non pas au Coloris dont il est icy question. L'on appelle souvent du nom de Couleur la partie de Peinture qui s'appelle Coloris, l’usage en est assez ordinaire, & cette équivoque vous a fait faire l’objection des Teinturiers : Cependant, il y a grande difference entre Couleur & Coloris, & je vous ay fait voir que le Coloris n'estoit point, ny le blanc, ny le noir, ny le jaune, ny le bleu, ny aucune autre Couleur semblable : mais que c'estoit l’intelligence de ces mesmes Couleurs dont le Peintre se sert pour imiter les objets naturels : ce que n'ont pas les Teinturiers.



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MATERIALITE DE L’ŒUVRE → couleurs
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

le Dessein tout seul est quelque chose d’imparfait à l’égard de la Peinture : Car le Dessein n’est le fondement du Coloris & ne subsiste avant luy que pour en recevoir toute sa perfection ; & ce n’est pas merveille si ce qui reçoit, a son estre, & subsiste avant ce qui doit estre receu. Il en est ainsi de toutes les matieres, qui doivent estre disposées avant que de recevoir leur perfection des formes substantielles. Le corps de l’homme, par exemple, doit estre entierement formé & organisé avant que l’ame y soit receuë. Et c’est avec cet ordre que Dieu fit le premier homme, il prit de la terre, il en forma un corps, il y mit toutes les dispositions necessaires ; puis il crea l’ame qu’il y infusa pour le perfectionner, & pour en faire un homme. Ce corps ne dépendoit point de l’ame pour subsister ; puis qu’il estoit avant l’ame : Cependant vous ne voudriez pas soûtenir que le corps fust la partie de l’homme la plus noble & la plus considerable. La Nature commence toûjours par les choses les moins parfaites & par consequent l’Art qui en est l’imitateur ; ainsi on l’ébauche avant que de finir.
A l’égard d’estre plus ou moins necessaire, je vous ay déjà dit que pour faire un tout, les parties sont également necessaires ; il n’y a point d’homme si l’ame n’est jointe au corps ; aussi n’y a-t-il point de Peinture si le Coloris n’est joint au Dessein.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Quotation

Are. je passe au coloris, nous pouvons juger combien il est important, par les exemples que nous en ont donné suffisament les peintres qui tromperent les oyseaux et les chevaux.
[…]
Are. Cela montre la grande attention qu’avoient les anciens à bien colorer, afinque leurs ouvrages imitassent le vrai. Il est certain que le coloris est de si grande importance, & a tant de force, que quand le peintre imite bien les teintes, le tendre des chairs, & la propriété de chaque chose, telle qu’elle soit, il fait paroitre ses peintures animeés, & telles qu’il ne leur manque autre que la respiration.
La partie principale du coloris est le contraste que fait la lumiere avec l’ombre, au quel on trouve un milieu, qui unit un contraire à l’autre, & fait paroitre rondes les figures, & selon le besoin plus ou moins eloignées ; car le peintre doit prendre garde, en les plaçant, qu’elles ne fassent de la confusion. En quoi il est aussi tres necessaire d’avoir une grande connoissance de la perspective, pour la diminution des objets, qui s’eloignent, ou qu’on feint eloignées [sic] : mais il faut toujours avoir l’œil attentif sur tout au coloris, & au tendre des chairs, parceque plusieurs en font de maniere qu’elles paroissent de porfire, tant en couleur, qu’en dureté : & les ombres si rudes, que le plus souvent elles degenerent en pur noir : d’autres les font trop blanches, & les autres trop rouges. Pour moi je desirerois une couleur plûtot brune, qu’excessivement blanche ; & je bannirois de mes tableaux pour l’ordinaire, ces joües vermeilles, avec ces levres de coral, parceque de tels visages semblent des masques. Nous trouvons qu’Apelles emploioit frequemment le brun  ; d’ou Properce pour corriger sa maitresse Cinthie, qui se fardoit, dit qu’il souhaitoit qu’elle montrat une simplicité, & pureté de couleur telle qu’on en voit dans les tableaux d’Apelles. Il est vrai qu’on doit varier ces teintes, & avoir aussi egard aux sexes, aux ages, & aux conditions. […]
Or il faut que le melange des couleurs soit temperé, & melangé de maniere, qu’il represente le naturel, & qu’il ne reste rien qui blesse la vûe, telles que sont les lignes des contours qu’on doit eviter, parceque la nature ne les marque point, non plus que le noir dans les ombres dont je viens de parler. Ces lumieres, & ces ombres placées avec jugement, & avec art arrondissent les figures, & leur donnent le relief qu’on recherche ; car sans ce relief, les figures, comme vous avez fort bien dit, paroissent peintes, parcequ’elles ont la superficie platte. Celui qui a donc cette qualité, en possede une des plus importantes. [...]



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Are. Ainsi la principale difficulté du coloris consiste dans l’imitation des chairs, & dans la varieté des teintes, & en la douceur. Il faut ensuite savoir imiter la couleur du drap, de la soye, de l’or, & de chaque espece, si bien qu’on croye en voir la dureté, ou la molesse plus ou moins, selon qu’il convient à la qualité de l’etoffe. Savoir representer la lueur des armes, l’obscurité de la nuit, la clarté du jour, eclairs, feux, lumieres, eau, terre, pierres, herbes, arbres, feüilles, fleurs, fruits, batimens, maisons, animaux, & autres choses semblables, si bien qu’elles aient une certaine vivacité, qui ne rassasie jamais la vûe des spectateurs.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Quotation

Are. [...] Qu’on ne croie pas que la force du coloris consiste dans les choix des belles couleurs, come dans la belle laque, dans le bel azur, dans le beau verd, & autres couleurs semblables : parceque cellescy sont egallement belles, sans qu’on les mette en œuvre ; & le fin de l’art, est de savoir les emploier ou elles conviennent. J’ai connu dans cette ville un peintre, qui imitoit à merveille le camelot, mais il ne savoit pas en draper le nud, & il sembloit que ce n’etoit pas un habillement, mais un morceau de camelot jetté en hazard sur la figure. D’autres au contraire ne savent pas imiter la diversité des teintes des etoffes, mais ils appliquent seulement les couleurs crûes telles quelles sont, desorte que dans leurs ouvrages, on ne peut louer autre chose que les couleurs.
Fab. Il me semble qu’en cela il faudroit une certaine negligence convenable, desorte qu’on ne voit pas un trop grand brillant de couleur, ni d’affectation ; mais qu’on trouvât en tout un aimable accord. Car il y a des peintres qui font leurs figures si joliment polies, qu’elles paroissent fardées, & avec un arrangement de cheveux distribués avec tant de soin, qu’il n’en sort pas un seul de sa place ; ce qui est un deffaut, & non pas un merite ; parcequ’on tombe dans l’affectation, qui ote la grace a toutes choses. […] C’est aussi pour cela qu’Horace avertit qu’on doit retrancher du poeme les ornemens excessifs.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

1 quotations

Quotation

Friend.
 
            What is properly the Colouring of a Piece of Painting ?
 
                        Traveller.
 
           
It is the Art of employing the Colours proper to the Subject, with a regard to the Lights and Shadows that are incident to the Story, either according to the Truth of it, or to the Painter’s Invention : and out of the Management of these comes all the Strength, Relievo, and Roundness that the Figures have : ’tis hard to give Positive Rules here, it depending much on Practice ; but the most General is, so to manage your Colours, Lights, and Shadows, that the Bodies enlightned may appear by the Opposition of your Shadows ; which by that means may make the Eye rest with Pleasure upon them ; and also, that there be an imperceptible passage from your Shadows to your Lights.
            ’Tis generally observed likewise to make the greatest Light fall upon the middle of the Piece, where the principal Figures ought to be, and to lessen it by degrees towards the sides till it loose it self.
In gentle Shadows, avoid strong Shadowings upon the Naked Members, least the black that is in them seems to be part of the Flesh. But above all, there is a thing called by the Italians, Il degra damento de Colori ; which in English may be termed, The diminishing of Colours : And it consists in making an Union and Concord between the Colours in the formost part of your Piece, and those that are behind, so that they be all of one tenour, and not broke ; and by this means every part corresponds with another in your Picture, and makes up one Harmony to the Eye.
           
As for Face-Painting alone, it is to be manage another way, for there you must do precisely what Nature shows you.
           Tis true, that Beautiful Colours may be employed, but they must be such as make not your Piece like a Picture, rather than like Nature it self ; and particularly, you must observe to express the true Temper as well as the true Phisionomy of the Persoms that are Drawn ; for it would be very absurd to give a Smiling, Airy Countenance to a Melancholly Person ; or, to make a Young, Lively Woman, Heavy and Grave. ’Tis said of Apelles, that he expressed the Countenance and true Air of the Persons he Drew, to so great a degree, that several Physionomists did predict Events upon his Pictures to the Persons Drawn by him, and that with true Success. If after that, you can give your Picture a great Relievo, and make your Colours Represent the true Vivacity of Nature, you have done your Work as to that part of Painting, which is no small one, being, next to History, the most difficult to obtain ; for though there be but little Invention required, yet ‘tis necessary to have a Solid Judgment and Lively Fancy.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

1 quotations

Quotation

De la pratique que le peintre doit rechercher avec tous le soin possible
Et vous peintre qui désirez acquerir une tres-grande pratique ; Je vous advertis, que si l’estude que vous ferez pour y parvenir n’est bien fondée sur la connaissance du naturel, vostre travail vous reüssira avec peu d’honneur & moins de profit ; & si vous prenez le bon chemin vos ouvrages seront en grand nombre & loüables, avec grand honneur & utilité.



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4 quotations

Quotation

17 […]
maer conterfeytende hebt ghy te letten,
V voorbeeldt te gheven zijn rechte stede, {Voorbeeldt, dat is, het naect, datmen voor heeft te conterfeyten, niet te by te hebben.}
Want menigh Schilder daer in oyt misdede,
Niet te hoogh, te lagh’, of te by te setten :
Sommighe ghebruycken ruyten en netten,
Of raemkens met draden cruyswijs ghespannen,
Om uyt t’conterfeyten fauten te bannen.

 
18 Dits t’Velum dat ick in mijn ordinancy { Dit velum, is een taem met draden gespannen in ruyten, die men oock op t'papier trect om vast te stellen, siende zijn principael door t'velum.}
Voor by gae, en elcken doch vry wil laten
Te ghebruycken, oock alderley substancy,
Want t’is even eens hoe men ter playsancy
Sijn werck can brenghen en ter rechter maten,
Noch comt grootlijcx de teycken-const te baten,
Wel te verstaen (met dooden te sien villen)
Waer Muschels beginnen, oft eynden willen.

[D'après NOLDUS 2008, p. 39-40:] 17 […] Toutefois, en copiant le modèle il vous faut bien veiller à le mettre à sa bonne distance. {Il ne faut pas que le modèle, c’est-à-dire le nu qu’on souhaite contrefaire, soit trop proche.} De nombreux Peintres en effet se sont là fourvoyés. Il ne faut l’installer ni trop haut, ni trop bas ni trop près. Certains utilisent des quadrillés : des cadres tendus de fils croisés pour bannir les erreurs de leur travail. 18 Il s’agit du Velum que j’omets dans le chapitres sur l’ordonnance bien que je veuille laisser libre chacun de l’utiliser, comme d’autres outils. {Ce velum est un cadre tendu de fils en carrés, qu’on trace aussi sur le papier afin de bien placer son sujet qu’on voit à travers le velum.} Peu importe en effet comment on rend plaisante son œuvre et comment on l’amène à la bonne mesure. Il est aussi très utile pour le dessinateur de bien savoir (par l’étude de morts écorchés) où commencent les Muscles et ou ceux-ci s’arrêtent.


Quotation

Wanneer de Schilders eenighe schoone ende bevallighe tronien, daer nochtans ’t eene of ’t andere ghebreck in ghespeurt wordt bestaen te Contrefeyten seght Plutarchus {In Cimonis vita.}, wy plaghten dan op deselvighe te versoecken, datse die mismaeckte hardigheyd niet t’eenemael en souden voorby gaen, noch oock al te besighlick uytdrucken, overmids het seker is dat het Beeld dat of soo ghehandelt wesende, ofte omghelijck, ofte leelick schijnen sal.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] When the Painters are needed to portray some beautiful and lovely faces, in which one then finds some sort of flaw, says Plutarchus {…}, we then tend to request for this, that they do not neglect that deformed hardness immediately, but neither express it too readily, since it is certain that the Image that is being made that way, would appear either uneven [NDR: not resembling the sitter] or ugly.

The verb conterfeyten (to portray) is used to describe the specific act of portraying someone’s face. Junius cites Plutarchus, who stated that one should not neglect flaws in the face, nor should these elements be emphasized. If the flaws are too clearly present, the image would be perceived as not resembling the sitter (ongelijk) or ugly (lelijk). [MO]



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GENRES PICTURAUX → portrait

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’t Ghene yet anders ghelijckt, seght hy [NDR: Quintilianus] {Lib. x. Cap. 2.}, moet noodsaeckelick te kort schieten en meer bevalligheyd hebben dan die dinghen welckers ghelijckenis het schijnt te draegen. Want ghelijck de dinghen, die wy voor ons patroon aennemen, de nature selver ende een waere kracht in sich hebben; soo plaght allerley naevolghinge in ’t teghendeel maer alleen ghecontrefeyt te sijn en sich nae anderer dinghen gheleghenheyd te voeghen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] That which resembles something else, he says {…}, necessarily has to have shortcomings and have more gracefulness than the things whose similitude it appears to bear. Because like the things that we take as our example, have nature itself and the true power in them; as such all sorts of imitations, on the other hand, only tend to be portrayed and follow the situation of other things


Quotation

Wanneer nu een vast Teykenaar de schets deser Tronie-Geslagten eenmaal op sekere wijse sijn geheugenis heeft ingedrukt; {Hoemen sig moet bereyden om Tronien of Konterfeytsels by inbeelding te maken, dat is, uyt de Geest na ’t leven te Schilderen.} En hy vind gelegentheyd om ymand dien hy maar eens gesien heeft, te verbeelden, dat is te Konterfeyten, soo moet hy door een kragtige Inbeelding, alles dat hem van den begeerderden Mensch sijn Swemingh en opsigt, in sijn Gedagten speeld, wel Erinneren, en Levendig te voren brengen; En dat tot aan het Sweemsel van d’een of d’ander Tronie, of Model over brengen; En socken in welke soort of Model, d’algemeene Schets meest met sijn Gedagten over een stemd, en merkelijk gestijfd en geholpen, of tot de gelijkenis van sijn denk-Beeld gebragt werd. Dan moetmen tot de bysondere trek des Voor-Hoofds, Neus en Mond, en Kin overslag maken, en letten in wat Trap van Sweming sijn beschoude Voor-beelden met die van de ingebeelde Sweming de meeste gelijkenis hebben. In welk doen met sekerlijk sal ontwaar werden, datmen de middel in de Hand heeft, om dat volgens een sekeren Regel te doen. Van den Italiaanschen Schilder D. Girlandaio werd aangetekend, dat hy de Tronie-kunde soo vast had, dat hy in ’t Konterfeyten, by Inbeelding noyt en miste een kenbare gelijkenis aan te treffen. In welk doen ook eene Francisco Mossoli hem een Konst-genood verstrekte. Andere Geesten hebben sulx op ’t berigt van andere konnen doen: Sulx datse Konterfeytsels en Tafereelen maakten, van Luyden die al een wijle gestorven waren; en diese noyt met Oogen aanschouwd hadden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Now when a steady Draughtsman has planted the illustration of these Facial Categories in some way in his memory; (How one should prepare oneself to paint Faces or Portraits after his imagination, that is, from the Mind after Life.} And he will find the opportunity to depict, that is to portray, someone who he has only seen once, as such he has to remember and reproduce in a lively manner, all that comes to his mind about the Expression and Features of the proposed Man, by means of a powerful Imagination; And deliver this to the Expression of some or other Face, or Model; And determine which type or Model of the general illustration coincides best with his Thought, rather stylized and forced, or with the likeness of his mental Image. Then one has to move to the specific feature of the forehead, Nose or Mouth and Chin, and pay attention to which degree of expression the Examples that he has seen have a resemblance with that of the imagined Expression. By doing this one will certainly become aware, that one possesses a means to do this according to a certain Rule. It is written about the Italian Painter Domenico Ghirlandaio that he had mastered the Physiognomy so well, that through Imagination he never missed to notice a clear resemblance, while making a Portrait. In which a certain Francesco Mazzoli [ndr: Parmigianino] also was a fellow craftsman. Other Minds have been able to do it based on the description of others: Such that they made Portraits and Scenes of People who had long been deceased; and whom they had never seen with their own Eyes.

technical note: There is a mistake in the pdf, these are pages 230 and 223 of the pdf. [MO]

verbeelden



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

1 quotations

Quotation

Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.



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EFFET PICTURAL → qualité du dessin
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

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Quotation

Preface au Lecteur de la Peinture, p. 301
Mais il save [ndr. le peintre] tromper l'œil ou tout n'y vaut rien ; il faut qu'on croye que cela est creux & enfoncé, cela enflé & boursoufflé, cecy hors d'œuvre, & qui se jette entierement hors du Tableau
, cecy esloigné d'une bonne lieuë, cela d'une haute extréme, cela percé à jour, cecy tout vif & plein de mouvement, que ce cheval court & escume à force de souffler, que ce chien jappe voirement, que ce sang coule de la playe, que les nuées tonnent en effet, & que les nuages sont tous decousus à force d'esclairs qu'on void sortir coup sur coup, que cet homme rend l'esprit & que l'on void l'ame sur ses levres, que les oyseaux bequettent ces raisins & se cassent le bec, qu'on crie haut qu'il faut oster le rideau afin de voir ce qui est caché, cependant il n'y a rien de tout cela, car tout cela est plat, pres, bas, mort & contrefait si artistement qu'il semble que la nature se soit couché là dessus pour aider le peintre à nous tromper finement, & se moquer de nostre bestise. 
De là vient qu'un d'eux [ndr. les peintres] escrit en ses ouvrages,
Res ipsa, c'est la chose mesme, non pas la Peinture; & l'autre, Fecit Apelles, ce qu'il mit en trois pieces où il surmonta l'art, la nature, & soy-mesme. Aux autres il mettoit Faciebat, c'est à dire, il faisait, & à dessein n'a point voulu achever de peur de faire rougir la nature qui se fut confessée vaincue par l'esprit  & par l'art. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

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Quotation

{I. Precepte. Du Beau}
*La principale & la plus importante partie de la Peinture, est de sçavoir connoistre ce que la Nature a fait de plus beau & de plus convenable à cet Art ; *dont le choix s’en doit faire selon le Goust & la Maniere des Anciens […]



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

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Quotation

Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.



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EFFET PICTURAL → qualité du dessin
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

Quotation

l’Antique n’est beau que parce qu’il est fondé sur l’imitation de la belle Nature dans la convenance de chaque objet qu’on a voulu representer.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

9 quotations

Quotation

 Je tiens donc qu’à toute rigueur lon ne peut donner le titre d’Original qu’à une chose de laquelle on ne puisse trouver le semblable dans la nature, ainsi qu’un Tableau representant divers Corps & dont la forme ne soit connuë qu’à celuy qui la fait, car de faire la Representation ou Pourtrait d’une chose connuë, quoy que naturelle, elle ne peut prendre que le nom de Coppie d’après cette naturelle ; Mais lorsqu’on fera une Coppie dudit Tableau, il se peut nommer Original d’iceluy. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Or, comme le Peintre qui imite le Naturel, ne vient jamais à la mesme perfection d’iceluy ; ainsi le Copiste ne rend jamais sa Copie à la perfection de son Original.
Ceux qui font leurs Ouvrages d’apres le relief ou Naturel, & aussi par les regles, taschent de faire paroistre de relief le
relief, tendre le tendre, dur le dur, molet le molet, & ainsi du reste.
Ceux qui Copient lesdits Ouvrages, taschent bien d’en faire le mesme, mais comme le Naturel & relief est d’ordinaire de beaucoup plus parfait que l’ouvrage fait sur iceluy, de mesme l’Original est-il plus parfait & complet en ces choses que sa Copie.

Celuy qui a le don de faire d’invention, & qui a l’œil bon à distinguer la tendresse, mollesse, & l’affoiblissement des profils, contours, ou extremitez tournans, & fuyans, de la masse des corps, & de leurs autres parties, principalement des ronds, & la main & le pinceau libre pour les excecuter ainsi, doit faire un plus grand effort, & en tirer quelque chose de meilleur que le Copiste ; Et encore que ledit Copiste aye des pratiques mecaniques assez certaines, pour prendre sur son Original le Trait ou contour de ces Corps ou Figures, il ne laisse pas bien souvent d’en corrompre une bonne partie, principalement lorsqu’il tasche d’en Peindre & perdre les extremitez ou contours tournans, & en suitte les Eminences, Muscles & autres particularitez ; Car une bonne partie de ce qui fait arrondir, tourner & fuir, ainsi ces contours, est assez difficile à bien pratiquer, dautant qu’il faut estre sçavant & entendu en cette circonstance, & qu’il est rare qu’un Copiste en soit bien instruit, autrement il seroit en quelque sorte capable de faire d’invention, car en la plus part des Copies, au lieu que les corps imitans le relief doivent paroistre tels, ils sont comme s’ils avoient esté applatis ou mis en presse, & pour parler en terme comme s’ils estoient en un mesme plan.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

Quotation

Il se rencontre aussi que plusieurs qui Copient d’apres le naturel ou de ressouvenir, ne sachans point ces particularitez, ne font pas faire tout l’effect desiré sur cela, leurs yeux n’estans pas d’ordinaire si bons pour les bien discerner, le mesme font divers Copistes encore que leurs Originaux ou Patrons expriment bien en quelque façon ces choses ; davantage il est comme impossible que l’Art puisse de tout point imiter la nature, le mesme arrive aux Copistes, laissant tousjours quantité de perfections à faire en leurs Copies, qui se trouvent en leurs Originaux, de façon que la pluspart des Copies qu’on voit outre ce qui a esté cy-devant dit, lon les reconnoist telles par cette derniere particularité. Car ces choses qui y doivent ainsi bien faire paroistre leur relief & tournant, & sembler bien perduës & meslées ensemble dans une union & Couleur des airs qui les environnent, & le tout franchement fait, semblent plustost en quelque sorte plattes, & les Couleurs Teintes & Ombres distinctes & separées les unes des autres, comme des pieces de diverses Couleurs rapportées ou cousuës ensemble, & le tout semblant attaché au fonds, & finalement tout le reste du travail sentant sa peine & sueur, ou pour mieux dire son incertitude. Or ces choses ainsi mal executées paroissent dures, seiches & tranchées, & c’est ce qui arrive d’ordinaire aux copies ; aux mauvaises davantage, & aux bonnes moins.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

Quotation

Ainsi ladite regle de la Perspective donnera la connoissance universelle à celuy qui sera exercé à celle du trait & proportion des Corps visibles de la Nature, & aussi d’en composer de son Invention, ensemble au maniement du Pinceau & alliage des Couleurs, à Fraisq, à Destrempe, ou à Huile, de representer tous les Corps imaginables de la Nature, tant en general qu’en particulier, afin que la Copie ou Tableau qui s’en fera, fasse aux yeux de ceux qui le regarderont autant que l’Art & la capacité de l’Ouvrier le peut permettre, la mesme sentation ou vision que feroient lesdits Corps ; Et pour ce faire elle vous donnera non seulement la precision de la place des Contours ou Traits de la plus grande partie desdits Corps ; Mais aussi celle de leurs Jours, Ombres, Ombrages, ensemble l’endroit de la Force & Foiblesse de leurs Touches, Teintes ou Couleurs



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L’ARTISTE → apprentissage
EFFET PICTURAL → perspective

Quotation

Si vous voulez avoir la satisfaction en peignant vostre ouvrage, qu’il soit entierement fait & disposé dans vostre teste avant qu’il soit commencé sur le Tableau, prévoyant l’effet des grouppes, le Fond & le Clairobscur de chaque chose, l’armonie [sic] des couleurs, & l’intelligence de tout le sujet : En sorte que ce que vous mettez sur la Toile, ne soit que la copie de ce que vous avez dans l’esprit.
Si vous vous servez de cette conduite, vous n’aurez pas la peine de changer & rechanger vos ouvrages.


Quotation

Il y a, en un mot, des élegances à rechercher, qu’on ne sauroit pas exprimer par le discours : Mais pour les découvrir, on considere souvent les Ouvrages de Michel Ange, pour les atachemens des Membres : De Raphaël pour la Noblesse du contour & pour la grace : Du Carache pour l’excellence de son Dessein. S’il n’est pas possible de voir leurs Ouvrages Originaux : on considere les meilleurs Dessein, fait d’aprés ces grands hommes : Ces Desseins se voïent commodement en Estampe, & on tâche avec cela de se former une idée avantageuse de la belle proportion. On considere aussi les plus belles Antiques, d’où ces grands Maîtres ont tiré leur savoir : Et faute des originaux de Marbres nous avons recours aux Plâtres.
On doit pourtant remarquer, que ce n’est pas le seul moïen de se rentre tres-habile, que de considerer incessament les ouvrages des plus grand Hommes, ou leurs Estampes : On doit avec cela dessiner, & venir à la pratique. Ce n’est pas encore assez de les copier incessement : Il sufit de l’avoir fait dans le commencement, on doit tâcher de les aprocher, ou de les égaler en les imitant sans pourtant les copier toujours.
Enfin pour bien reussir, il est absolument necessaire d’étudier le naturel : d’apprendre de la nature méme tous les diferens mouvements, qu’elle peut faire dans le corps d’un homme vivant, & les diferens éfets des Muscles. Il ne s’agit pas pourtant de copier la Nature tantôt seche, tantôt petite, ou grande : Mesquine, ou estravagante : Il faut composer une belle figure sur un corps, qui ne sera pas également beau. Et s’il y a quelque chose de beau, il le faut savoir choisir en supleant au reste, s’il manque.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Les Peintres & les Poëtes excitent en nous ces passions artificielles, en nous présentant les imitations des objets capables d'exciter en nous des passions veritables.
Comme l'impression que ces imitations font sur nous est du même genre que l'impression que l'objet imité par le Peintre ou par le Poëte feroit sur nous : comme l'impression que l'imitation fait n'est differente de l'impression que l'objet imité feroit, qu'en ce qu'elle est moins forte, elle doit exciter dans notre ame une passion qui ressemble à celle que l'objet imité y auroit pu exciter. La copie de l'objet doit, pour ainsi dire, exciter en nous une copie de la passion que l'objet y auroit excitée. Mais comme l'impression que l'imitation fait n'est pas aussi profonde que l'impression que l'objet même auroit faite ; comme l'impression faite par l'imitation n'est pas serieuse, d'autant qu'elle ne va point jusqu'à l'ame pour laquelle il n'y a pas d'illusion dans ces sensations, ainsi que nous l'expliquerons tantôt plus au long ; enfin comme l'impression faite par l'imitation n'affecte que l'ame sensitive, elle s'efface bientôt. Cette impression superficielle faite par une imitation, disparoît sans avoir des suites durables, comme en auroit une impression faite par l'objet même que le Peintre ou le Poëte ont imité.
On conçoit facilement la raison de la difference qui se trouve entre l'impression faite par l'objet même & l'impression faite par l'imitation. L'imitation la plus parfaite n'a qu'un être artificiel, elle n'a qu'une vie empruntée, au lieu que la force & l'activité de la nature se trouve dans l'objet imité. C'est en vertu du pouvoir qu'il tient de la nature même que l'objet réel agit sur nous.

imitation



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

On pourroit objecter que des tableaux où nous ne voïons que l'imitation de differens objets qui ne nous auroient point attachez, si nous les avions vûs dans la nature, ne laissent pas de se faire regarder longtems. Nous donnons plus d'attention à des fruits & à des animaux répresentez dans un tableau, que nous n'en donnerions à ces objets mêmes. La copie nous attache plus que l'original.


Quotation

Le Génie doit donc avoir un appui pour s’élever & se soutenir, & cet appui est la nature. Il ne peut la créer, il ne doit point la détruire ; il ne peut donc que la suivre & l’imiter, & par conséquent tout ce qu’il produit ne peut être qu’imitation.
Imiter, c’est copier un modèle. Ce terme contient deux idées. I° le Prototype qui porte les traits qu’on veut imiter. 2° la Copie qui les représente. La Nature, c’est-à-dire tout ce qui est, ou comme nous concevons aisément comme possible, voilà le prototype ou le modèle des Arts. Il faut, comme nous venons de le dire, que l’industrieux imitateur ait toujours les yeux attachés sur elle, qu’il la contemple sans cesse : Pourquoi ? C’est qu’elle renferme tous les plans des ouvrages réguliers, & les desseins de tous les ornemens qui peuvent nous plaire. Les Arts ne créent point leurs règles : elles sont indépendants de leur caprice, & invariablement tracées dans l’exemple de la Nature.
Quelles sont donc les fonctions des Arts ? C’est de transposer les traits qui sont dans la Nature, & de les présenter dans des objets à qui ils ne sont point naturels. C’est ainsi que le ciseau du statuaire montre un héros dans un bloc de marbre. Le peintre par ses couleurs, fait sortir de la toile tous les objets visibles.


5 quotations

Quotation

Si tous ceux qui pratiquent ainsi à veuë d’œil cét Art, copioient les mesmes Corps visibles de la Nature en sorte que leurs Ouvrages fissent aux yeux la mesme Sensation ou Vision que feroit le Naturel, il y a apparence que lon ne discerneroit en aucuns d’eux des manieres differentes, ains au contraire une seule qui seroit celle du Naturel.
De plus si de mesme arrivoit à tous ceux qui pratiquent la mesme chose par la regle & mesure Perspective, il n’y auroit non plus de Manieres qu’en celles des autres ; Mais il y a en cela une difference qui est, que deux Peintres estans doüez d’un pareil Esprit, bon Œil, & bonne Main, si l’un venoit à s’exercer de Copier toutes choses par la regle, & l’autre à veuë d’œil, il est très asseuré que le premier fera bien plustot, asseurement, & precisement ses Ouvrages, que l’autre.

Cecy soit dit pour expliquer en gros, que le Naturel estant ainsi bien Copié, il n’y auroit point tant de diverses manieres, car ainsi faisant plusieurs qui Copieroient d’apres Nature une mesme teste communement nommée Pourtrait, & d’une mesme position & distance, il arriveroit que tous ces divers Pourtraits seroient entierement semblables, & qu’on ne pourroit pas dire celuy-là est de la maniere d’un tel, ou d’un tel, & ainsi le mesme des autres Corps visibles de la Nature.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

L’effect donc que cét Art [ndr : de la poutraiture et de la peinture] doit produire est, de si bien representer ou copier sur une surface platte, soit mur, bois, toile, cuivre, ou autre matiere, tous les Corps visibles de la Nature, que cette representation face avoir la mesme sensation ou vision à l’œil de ceux qui la regarderont, que feroit lesdits corps s’ils y estoient ainsi presens ou exposez devant luy : Or cette surface plate, de telle matiere & en quelque situation qu’elle soit est communement nommée Tableau

représenter



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Pour l’autre Composition, qui est de nostre Moderne Jules Romain, elle nous monstre en effet, qu’une Imitation ingenieuse peut egaler et mesme passer encore au-dessus de l’Original, et que par consequent, il n’est pas moins glorieux d’imiter ainsi par concurrence d’esprit, la pensée d’un autre, et de l’enrichir comme il a fait, qu’il est honteux à un Peintre de copier mechaniquement figure à figure tout un Tableau, sans y apporter du sien autre chose que la peine et la sujetion d’un simple Ouvrier ; ce travail n’estant pas tant reputé l’Ouvrage d’un peintre, que l’estude d’un apprenty.


Quotation

L'habitude d'imiter les autres, nous conduit à nous copier nous-mêmes. L'idée de ce que nous avons peint, est toujours plus présente à notre esprit que l'idée de ce qu'ont peint les autres. C'est la première qui s'offre  aux Peintres qui cherchent la composition, & les figures des tableaux qu'ils ont entrepris plutôt dans leur mémoire que dans leur imagination. Les uns, comme le Bassan, se livrent de bonne foi à une répétition sincere de leurs ouvrages. Les autres, en voulant cacher les larcins qu'ils se font à eux-mêmes, reproduisent sur la Scene leur personnages déguisez, mais non pas méconnaissables, & ils rendent ainsi leurs larçins encore plus odieux. […]



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Quotation

Mais, diront les Partisans de l'esprit, ne doit-il pas y avoir plus de mérite à inventer des choses qui ne furent jamais pensées, qu'à copier la nature, ainsi que fait votre Peintre qui excelle dans l'expression des passions ? Je leur réponds qu'il faut sçavoir faire quelque chose de plus que copier servilement la nature, ce qui est déjà beaucoup, pour donner à chaque passion son caractère convenable, & pour bien exprimer les sentiments de tous les personnages d'un tableau. Il faut pour ainsi dire copier la nature sans la voir. Il faut pouvoir imaginer avec justesse quels sont ses mouvements dans des cironstances où on ne l'a vît jamais. Est-ce avoir la nature devant les yeux que de dessiner d'après un modele tranquille, lorsqu'il s'agit de peindre une tête où l'on découvre de l'amour à travers la fureur de la jalousie. On voit bien une partie de la nature dans son modele, mais on n'y voit pas ce qu'il y a de plus important par rapport au sujet qu'on peint. On voit bien le sujet que la passion doit animer, mais on ne le voit point dans l'état où la passion doit le réduire, & c'est dans cet état qu'il faut le peindre. Il faut encore que le Peintre applique à la tête qu'il fait ce que les livres disent en général de l'effet des passions sur le visage, & des traits auxquels elles y sont marquées. […] Il faut donc que l'imagination de l'ouvrier supplée à tout ce qu'il y a de plus difficile à faire dans l'expression,  [ …] 



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L’ARTISTE → qualités

1 quotations

Quotation

The next thing to be considered in an Historical Piece, is the Truth of the Drawings, and the Correction of the Design, as Painters call it ; that is, whether they have chosen to imitate Nature in her most Beautiful Part ; for though a Painter be the Copist of Nature, Yet he must not take her promiscuously, as he finds her, but have an Idea of all that is Fine and Beautiful in an Object, and choose to Represent that, as the Antients have done so admirably in their Paintings and Statues : And ’tis in this part that most of the Flemish Painters, even Rubens himself, have miscarryed, by making an ill Choice of Nature ; either because the Beautiful Natural is not the Product of their Countrey, or because they have not seen the Antique, which is the Correction of Nature by Art ; for we may truly say that the Antique is but the best of Nature ; and therefore all that resembles the Antique, will carry that Character along with it.
                       
Friend,
            I remember, you reckoned it to me among the Faults of some Painters, that they had studied too long upon the Statues of the Antients ; and that they had indeed thereby acquired the Correction of Design you speak of ; but they had by the same means lost that Vivacity and Life which is in Nature, and which is the true Grace of Painting.

                        Traveller.
            ’Tis very true, that a Painter may fall into that Error, by giving himself up too much to the Antique ; therefore he must know, that his Profession is not tyed up to that exact Imitation of it as the Sculptor’s is, who must never depart from that exact Regularity of Proportion which the Antients have settled in their Statues ; but Painters Figures must be such as may seem rather to have been Models for the Antique, than drawn from it ;
and a Painter that never has studied it at all, will never arrive at that as Raphael, and the best of the Lombard Painters have done ; who seem to have made no other Use of the Antique, than by that means to choose the most Beautiful of Nature.


1 quotations

Quotation

Traveller.
           
After the Death of Raphael and his Schollars (for, as for Michael Angelo he made no School) Painting seemed to be Decaying ; and for some Years, there was hardly a Master of any Repute all over Italy. The two best at Rome were Joseph Arpino and Michael Angelo da Caravaggio, but both guilty of great Mistakes in their Art : the first followed purely his Fancy, or rather Humour, which was neither founded upon Nature nor Art, but had for Ground a certain Practical, Fantastical Idea which he had framed to himself. The other was a pure Naturalist, Copying Nature without distinction or discretion ; he understood little of Composition or Decorum, but was an admirable Colourer.


1 quotations

Quotation

Dans le Jugement de Paris, par exemple, quelque soin qu'ait pris le Peintre de rendre les couleurs du teint des Déesses éclatant par luy mesme, il a voulu encore se servir d'un fond bleu, pour donner par cette opposition une plus vive idée & une ressemblance plus véritable de la chair il en a usé de mesme dans le Bacchus, dans l'Eliston, dans l'Andromède, & dans plusieurs autres endroits : & l'on voit par tout dans ces Tableaux que la couleur distingue parfaitement les corps les uns des autres, selon l'idée exterieure que nous en avons conceüs: les chairs, le linge &: les étoffes de différentes façons; tout ce qu'il a mis dans le ciel paroist céleste, & ce qu'il a peint fur la terre conserve le caractere de sa Nature.



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L’ARTISTE → règles et préceptes
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
EFFET PICTURAL → qualité de la composition

2 quotations

Quotation

Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.



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EFFET PICTURAL → qualité du dessin
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

Quotation

Et s'il n'en [ndr : des objets] trouve point qui réponde à son idée, reprit Damon, faut-il qu'il se contente de ceux qui seront présents à sa veüe? Non, repondit Philarque, car il doit les corriger & les rendre conformes à la perfection qu'il a conçeuë dans toutes les parties de la Peinture, en conservant neantmoins la vérité & la diversité de la Nature; la vérité, de peur de tomber dans le sauvage, & la diversité pour éviter la répétition.



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L’ARTISTE → règles et préceptes
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

1 quotations

Quotation

The next thing to be considered in an Historical Piece, is the Truth of the Drawings, and the Correction of the Design, as Painters call it ; that is, whether they have chosen to imitate Nature in her most Beautiful Part ; for though a Painter be the Copist of Nature, Yet he must not take her promiscuously, as he finds her, but have an Idea of all that is Fine and Beautiful in an Object, and choose to Represent that, as the Antients have done so admirably in their Paintings and Statues : And ’tis in this part that most of the Flemish Painters, even Rubens himself, have miscarryed, by making an ill Choice of Nature ; either because the Beautiful Natural is not the Product of their Countrey, or because they have not seen the Antique, which is the Correction of Nature by Art ; for we may truly say that the Antique is but the best of Nature ; and therefore all that resembles the Antique, will carry that Character along with it.
                       
Friend,
            I remember, you reckoned it to me among the Faults of some Painters, that they had studied too long upon the Statues of the Antients ; and that they had indeed thereby acquired the Correction of Design you speak of ; but they had by the same means lost that Vivacity and Life which is in Nature, and which is the true Grace of Painting.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

12 quotations

Quotation

Le genre donc de la Peinture est l’Art : & qu’elle soit Art, il se prouve par la definition d’iceluy, lequel n’est autre, en un mot, qu’une raison droite & bien reglée des choses qui se doivent faire. De plus, il se prouve encore, parce que toutes les choses naturelles sont la regle & la mesure de la pluspart des Sciences & des Arts qui sont au monde […] ; C’est pourquoy elles peuvent estre la droite regle des choses artificielles. D’où s’ensuit que la Peinture est Art, puis qu’elle prend pour sa regle les susdites choses naturelles, & qu’elle est imitatrice, ou pour mieux dire, singe de la mesme nature, taschant tousjours d’imiter sa quantité, relief, & couleur. Ce qu’elle fait par l’ayde de la Geometrie, Arithmetique, Perspective, & Philosophie naturelle, avec une si grande & parfaite raison, qu’il ne se peut davantage.

Terme traduit par COLORE dans Lomazzo, 1585, p. 19.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Quotation

Le Peintre qui doit aller plus avant & qui est un parfait imitateur de la Nature, ne doit pas seulement demeurer dans cette partie comme dans son terme: (car il ne seroit jamais Peintre) mais il doit en avoir une habitudes consommée pour n'estre point embarrassé dans la recherche des parties qui le font Peintre, & pour manier a son gré la couleur : car c'est elle qui trompe les yeux, qui donne la derniere perfection à ses Ouvrages.



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → règles et préceptes
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

La fin du Peintre &: du Sculpteur est donc l’imitation ; mais ils y arrivent par de différentes voyes, le Sculpteur par la matière solides en imitant la quantité, & le Peintre par la couleur en imitant & la quantité, & la qualité des objets en sorte qu'il est obligé non seulement de plaire aux yeux comme le Sculpteur ; mais encore de les tromper dans tout ce qu’il représente.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Le Clair-obscur regarde les objets particuliers, les Groupes de & le Tout-ensemble. Rubens avoit pour maxime dans les objets particuliers exposez sous une lumiere ordinaire, d'éclairer d'autant plus les endroits relevez, qu'ils avoient de saillie, & la pluspart des figures qui sont en ces Tableaux ne font le bel effet que vous voyez, que parce que le Peintre les a traitez dans ce principe.



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → règles et préceptes
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Dans l'imitation des objets particuliers, le grand secret n'est point de faire en sorte qu'ils ayent leur véritable couleur, mais qu'ils paroissent l'avoir : car les couleurs artificielles ne pouvant atteindre à l'éclat de celles qui sont en la Nature, le Peintre ne peut les faire valoir que par comparaison.



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → règles et préceptes
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.



Other conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTS ESTHETIQUES → merveilleux et sublime

Quotation

Il est vray, repris-je qu’un sçavant homme peut donner à ses figures par le beau choix de la forme, & l’intelligence des couleurs, plus de beauté & de grace que l’on n’en voit d’ordinaire dans les belles personnes, parce que quelques belles qu’elles soient, elles ne seront jamais si accomplies que le peut estre une figure d’un excellent Peintre. Neanmoins quelque effort que puisse faire ce sçavant homme, il n’y aura point dans ses Tableaux tant de relief qu’on en voit dans le naturel, à cause que la force des couleurs est limitée, & ne peut faire paroistre à la veuë une rondeur pareille à celle que l’on voit dans la Nature.



Other conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Vous comprenez bien par ce que j’ay dit que le Peintre a deux sortes de couleurs à imiter, sçavoir les couleurs fixes et permanentes des corps, comme le blanc d’un linge, le vert d’un arbre ; Et les couleurs apparentes & passageres, qui ne sont point attachées aux objets, mais qui semblent y estre par le reflechissement des rayons lumineux qui les portent. De sorte que ceux qui travaillent avec science, & qui cherchent un reputation solide, ne se contentent pas quand ils font des Tableaux de mettre les couleurs naturelles à chaque chose représentée, mais ils ont un soin particulier de bien observer les couleurs estrangeres qui peuvent paroistre parmy les veritables & naturelles, & qui peuvent changer […].



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Ceux [ndr : les peintres] au contraire qui sont dans le style Pastoral, s’attachent fortement à la couleur pour représenter plus vivement la verité. L'un & l'autre style ont leurs spectateurs & leurs partisans. […]
Ainsi pour contrebalancer l’élevation des Païsages Heroïques, je croirois qu’il seroit à propos de jetter dans les Païsages champêtres, non seulement un grand caractere de verité, mais encore quelque effet de la Nature piquant, extraordinaire & vraisemblable, comme a toujours fait le Titien.



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GENRES PICTURAUX → paysage

Quotation

Le Peintre qui est un parfait imitateur de la Nature, pourvû de l’habitude d’un excellent Dessein, comme nous le supposons, doit donc considerer la couleur comme son objet principal, puisqu’il ne regarde cette même Nature que comme imitable, qu’elle ne lui est imitable, que parce qu’elle est visible, & qu'elle n’est visible que parce qu’elle est colorée.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
L’ARTISTE → qualités
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Il faut apprendre à bien voir la Nature pour la bien representer. Il y a deux manieres de la colorier, la premiere dépend de l’habitude que ceux qui commencent à Peindre se forment, & l’autre comprend la veritable connoissance des couleurs dont on se sert, ce qu’elles valent l’une auprès de l’autre, & le juste temperament de leur mélange pour imiter les diverses couleurs de la Nature.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’ARTISTE → apprentissage
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

A l’égard de la couleur, vous êtes à portée de même, & plus encore d’en sentir les beautez, puisqu’il ne s’agit que de comparer le vrai avec l’imitation. Quand vous verrez de la chair qui ressemblera à de la chair, dites hardiment : voilà qui est bien colorié. Lorsqu’au contraire vous verrez dans un tableau de la chair, dans laquelle vous distinguerez le verd, le rouge, le gris ou le jaune ; moquez-vous des grands mots de couleurs brillante, rousse, dorée, suave, precieuse, allez votre chemin : demander la couleur de la chair.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Le coloris est le mot génerique, c’est la partie de la peinture qui fait imiter la couleur des objets naturels & donner aux artificiels la couleur qui leur convient ; c’est, pour ainsi dire, l’intelligence de toutes les couleurs.
La couleur est ce qui rend les objets sensibles à la vuë. Il y en deux, la naturelle & l’artificielle. La couleur naturelle est celle qui nous rend visibles les objets de la nature.
L’artificielle est une matiere dont le peintre se sert pour imiter ces mêmes objets & représenter la nature dont il faut un peu outrer les clairs & les ombres, afin de remedier au brillant que les couleurs perdent étant employées, & à l’éloignement du tableau peint sur une superficie plate. C’est ce qu’on nomme en peinture exageration.

exagération



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → couleurs

Quotation

Dans le Jugement de Paris, par exemple, quelque soin qu'ait pris le Peintre de rendre les couleurs du teint des Déesses éclatant par luy mesme, il a voulu encore se servir d'un fond bleu, pour donner par cette opposition une plus vive idée & une ressemblance plus véritable de la chair il en a usé de mesme dans le Bacchus, dans l'Eliston, dans l'Andromède, & dans plusieurs autres endroits : & l'on voit par tout dans ces Tableaux que la couleur distingue parfaitement les corps les uns des autres, selon l'idée exterieure que nous en avons conceüs: les chairs, le linge &: les étoffes de différentes façons; tout ce qu'il a mis dans le ciel paroist céleste, & ce qu'il a peint fur la terre conserve le caractere de sa Nature.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
EFFET PICTURAL → qualité de la composition

Quotation

A l’égard de la couleur, vous êtes à portée de même, & plus encore d’en sentir les beautez, puisqu’il ne s’agit que de comparer le vrai avec l’imitation. Quand vous verrez de la chair qui ressemblera à de la chair, dites hardiment : voilà qui est bien colorié. Lorsqu’au contraire vous verrez dans un tableau de la chair, dans laquelle vous distinguerez le verd, le rouge, le gris ou le jaune ; moquez-vous des grands mots de couleurs brillante, rousse, dorée, suave, precieuse, allez votre chemin : demander la couleur de la chair.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

1 quotations

Quotation

Hence it appeareth that Painting is an Art, because it imitateth natural things most precisely, and is the counterfeiter and (as it were) the very Ape of nature ; whose Quantity, Eminency and Colours, it ever striveth to imitate, performing the same by the help of Geometry, Arithmetick, Perspective, and Natural Philosophy, with most Infallible Demonstrations, but because of Arts some be Liberal, and some Mechanical, it shall not be amiss, to shew amongst which of them Painting ought to be numbred. {Painting is a liberal Art.} Now Pliny calleth it plainly a liberal Art, which authority of his may be proved by reason, for although the Painter cannot attain to his end, but by working both with his hand and pencil, yet there is so little pains and labour bestowed in this Exercise, that there is no Ingenious Man in the World, unto whose Nature it is not most agreeable, and infinitely pleasant.
For we read of the French King
Francis, the First of that name, that he oftentimes delighted to handle the pencil, by exercising, drawing and painting ; […], so that in these and the like Exercises, nothing is Base or Mechanical, but all Noble and Ingenious.
[…]. Farthermore it cannot be denied, but that the
Geometrician also worketh with the Hand, by drawing Lines, as Circles, Triangles, Quadrangles and such like Figures ; neither yet did ever any Man therefore account Geometry a Mechanical Art because the Hand-labour therein imployed is so sleight, that it were an absurdity in respect thereof, to reckon it a base condition.
The like reason is there of
painting, the Practice whereof, doth so little weary a Man, that he which was Noble before, cannot justly be reputed Base by exercising the same ; but if besides all this, we shall farther consider, that Painting is subordinate to the Perspectives, to Natural philosophy, and Geometry (all which out of question are Liberal Sciences) and moreover that it hath certain Demonstrable conclusions, deduced from the First and immediate Principalls thereof, we must needs conclude that it is a Liberal Art.

ape



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

1 quotations

Quotation

The most generall and absolute Rule in Landskip, was observed by that excellent Master at Rome, Paul Brell, whose delightfull works many of them extent in Prints, are set out by Raphael and John Sadler. Besides many Paintings of his own hand both in Frescoe and Oyle, in the Pallace of Cardinal Montaltre, by St. Maria Mahgior, Bentoglia in Mount Gaballo, and in the Church of St. Cecillia ; His observation is onely this, That an Artist must be sure to make all his shadows fall one way ; that is, to place light against dark, and dark against light. {Light against dark, et è contrario.} His meaning is, that to oppose Light to shadows, is only to remove and extend the Prospect, and to make it shew far off, yet so as ever they must lose their force of vigour as they remove from the eye, and if strongest alwaies neerest at hand, and as they fall on the first ground.
[…].

The uppermost of all, you are last of all to express by lightly touching the exteriour
edges and brimes of some of the former leaves, with a little green Masticoate, and white. If deeper, darkest shadows, you may well set off with sap-green and Indico. Only remember, that both in the leaves and trees, Rivers, and far distant Mountains, you must affect, to express certain reall Morrice-dello (as Paul Brell calls it), or soft delicateness, which is the very next remarkable in the worke.
[…].

The greatest cunning herein is to cosen your own
eyes ; which yet, you cannot do, without their consent in assisting, by an apt accommodation of rarity of Colours, in their due places, In such manner, that many times in a Tablet of a span long, a man’s Imagination, may be carried quite out of the Country, Seas, and Citties, by a sure Piece of his own making. See Streeter’s most exact and rare Landskips in Oyl.



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GENRES PICTURAUX → paysage

1 quotations

Quotation

Are. [...] Qu’on ne croie pas que la force du coloris consiste dans les choix des belles couleurs, come dans la belle laque, dans le bel azur, dans le beau verd, & autres couleurs semblables : parceque cellescy sont egallement belles, sans qu’on les mette en œuvre ; & le fin de l’art, est de savoir les emploier ou elles conviennent. J’ai connu dans cette ville un peintre, qui imitoit à merveille le camelot, mais il ne savoit pas en draper le nud, & il sembloit que ce n’etoit pas un habillement, mais un morceau de camelot jetté en hazard sur la figure. D’autres au contraire ne savent pas imiter la diversité des teintes des etoffes, mais ils appliquent seulement les couleurs crûes telles quelles sont, desorte que dans leurs ouvrages, on ne peut louer autre chose que les couleurs.
Fab. Il me semble qu’en cela il faudroit une certaine negligence convenable, desorte qu’on ne voit pas un trop grand brillant de couleur, ni d’affectation ; mais qu’on trouvât en tout un aimable accord. Car il y a des peintres qui font leurs figures si joliment polies, qu’elles paroissent fardées, & avec un arrangement de cheveux distribués avec tant de soin, qu’il n’en sort pas un seul de sa place ; ce qui est un deffaut, & non pas un merite ; parcequ’on tombe dans l’affectation, qui ote la grace a toutes choses. […] C’est aussi pour cela qu’Horace avertit qu’on doit retrancher du poeme les ornemens excessifs.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

1 quotations

Quotation

{Penseelen.} De Penseelen worden bequamelijk, gelijk als by vele in gebruik is, tot vier soorten of trappen gebragt; […]
{En haare verscheydentheid.} De grootste soorten gebruiktmen; om logten en gronden aanteleggen, en de tweede soorte is dienstig om aanteleggen boomen en aardgronden; de derde kan verstrekken; om de zelve en nog wat fijndere voorwerpen op te maken, en de laatste werd gebezigt om alle netheid en kurieusheid uit te drukken die noodig is, om de kragt van ’t leven, in edeler dingen en van na by gezien, of van verre gants fijn zig vertoonende te schilderen.
’t Zijn de beste
Penseelen, die kort van hair en puntig zijn, en daaren boven wel gesloten, en die niet en kleven in ’t schilderen: maar staat aantemerken, dat de landschapschilderen tot de boomen zig best van de gekloofde dienen konnen.

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] {Soft hair brushes} Soft hair brushes are commonly divided into four types or grades;[…] {And their differences}The largest types are used for applying sky and grounds, and the second for laying in trees and earth grounds; the third can serve for filling these in and for somewhat finer objects, and the last is used to render all the precise and particular detail necessary for painting life in all its intensity, in precious things seen up close or things that appear in very delicate form in the distance.The best soft brushes are those that have short hair and are pointed; they are also compact and the hairs do not split apart during painting. But it should be noted that landscape painters can very well use split brushes for trees.



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EFFET PICTURAL → touche
CONCEPTS ESTHETIQUES → merveilleux et sublime

1 quotations

Quotation

Het welschicken van dagen en schaduwen by een, is een van de principaelste hooft-banden daer een goet Schilder mede verciert dient te zijn, om de wel-standigheyt die de selve onse Konst aen brenght: want de schaduwe by een ghevoeght zijnde op haer behoorlijcke plaets, gheven sulcken tooverachtighe kracht, en wonderbaerlijcke welstandt; dat veel dinghen, die nauwelijcx door gheen Penceelen met verwen zijn na te bootsen, seer eyghentlijck doen schijnen.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Le bon arrangement des jours et des ombres est l’une des principales couronnes dont doit se parer un bon peintre, car il apporte à notre art sa bienséance. Car lorsque les ombres sont arrangées à leurs propres places les unes à côté des autres, elles possèdent un pouvoir tellement enchanteur et une convenance si merveilleuse, qu’elles font apparaître comme tout à fait vraies certaines choses qu’il est difficile d’imiter avec un pinceau et des couleurs.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière
CONCEPTS ESTHETIQUES → merveilleux et sublime
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance
EFFET PICTURAL → qualité de la composition

Quotation

Apres, c’est un pur terme de Peinture. Nous disons cette teste, ce corps, cette draperie, &c. est apres nature, ou apres le Vif, ce Tableau vient d’Apres le tel, cette figure vient d'Apres la bosse, &c.


3 quotations

Quotation

UN Tableau Original peut estre composé de toutes sortes de Corps visibles de la Nature, ou du moins de la plus grande partie, soit que celuy qui le peut avoir fait, les ait imitez apres le Naturel, ou bien faits de son genie ou invention, tant à veuë d’œil, que par regle de Perspective : Ledit Tableau peut aussi n’estre composé que d’un seul desdits Corps ou Objets, & fait de l’une ou de l’autre de ces deux sortes de pratique, soit à veuë d’œil ou par regle. 
 
Sur chacun de ces Originaux, il s’en peut faire diverses Copies, les unes par de plus excellens Copistes que les autres, & par ainsi meilleures l’une que l’autre, & pareillement des Copies sur ces premieres, & ainsi successivement Copies sur Copies. 
Lors qu’un Peintre est venu au point de faire quelques Ouvrages, aucunement raisonnables, d’apres Nature ou d’invention il luy est comme impossible, ou du moins il se trouve tres-embarassé & déplaisant, d’estre reduit ou obligé d’en Copier, à moins qu’ils soient bien plus excellens que les siens, ou qu’il ait affection de ce faire ; [...]



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

Quotation

Les Etudes sont des parties de figures dessinées d’après nature, telles que des têtes, des mains, des pieds, des bras, quelquefois même des figures entières, lesquelles entrent dans la composition totale d’un tableau ; les draperies, les animaux, les arbres, les plantes, les fleurs, les fruits & les païsages sont aussi des études qui y servent infiniment.
On donne le nom d’académies à des figures faites d’après nature, dans les attitudes convenables à la composition d’un tableau, pour en avoir exactement le nu & les contours ; on drappe ensuite ces figures, de manière à caresser toujours ce nu, & à le faire deviner. Rien ne fait mieux connoître la correction d’un maître que ces sortes de desseins ; ils prouvent en même temps sa capacité dans l’anatomie.


1 quotations

Quotation

Friend,
            When a Painter has acquired any Excellency in
Desinging, readily and strongly ; What has he to do next ?
                        Traveller,
            That is not half his Work, for then he must begin to mannage his
Colours, it being particularly by them, that he is to express the greatness of his Art. ’Tis they that give, as it were, Life and Soul to all that he does ; without them, his Lines will be but Lines that are flat, and without a Body, but the addition of Colours makes that appear round ; and as it were out of the Picture, which else would be plain and dull. ’Tis they that must deceive the Eye, to the degree, to make Flesh appear warm and soft, and to give an Air of Life, so as his Picture may seem almost to Breath and Move.
                        Friend,
            Did ever any Painter arrive to that Perfection you mention ?
                        Traveller,
            Yes, several, both of the
Antient and Modern Painters. Zeuxis Painted Grapes, so that the Birds flew at them to eat them. Apelles drew Horses to such a likeness, that upon setting them before live Horses, the Live ones Neighed, and began to kick at them, as being of their own kind. And amongst the Modern Painters, Hannibal Carache, relates to himself, That going to see Bassano at Venice, he went to take a Book off a Shelf, and found it to be the Picture of one, so lively done, that he who was a Great Painter, was deceived by it. The Flesh of Raphael’s Pictures are so Natural, that this seems to be Alive. And so do Titians Pictures, who was the Greatest Master for Colouring that ever was, having attained to imitate Humane Bodies in all the softness of Flesh, and beauty of Skin and Complexion.



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SPECTATEUR → perception et regard
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

2 quotations

Quotation

Cela paroît d’abord fort aisé : car puisque toute la perfection de l’Art consiste à bien imiter la nature, il semble qu’il ne faille point consulter d’autre Maistre, & qu’on n’ait qu’à travailler d’aprés les modelles vivans ; toutefois si l’on veut approfondir la chose, on verra qu’il ne se trouve que peu ou point d’hommes dont toutes les parties soient dans leur juste proportion sans aucun défaut. Il faut donc choisir ce qu’il y a de beau dans chacun, & ne prendre que ce qu’on nomme communément la belle nature. Mais qui osera presumer d’avoir le discernement assez juste pour ne se point tromper dans un tel choix ?



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L’ARTISTE → qualités
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

Ajoûtons à tant de preventions que chacun prend de soy-mesme, celles qui viennent du Maistre, de la maniere duquel on retient presque toûjours quelque chose. Sur quoy, nous pouvons remarquer en passant, que ce qu’on appelle maniere, en Peinture, est communément un defaut, n’estant pour l’ordinaire autre chose que quelque trait agreable où l’on s’est tellement pleu qu’on l’a chargé avec excés ; en quoy l’on a passé le juste poinct de ce Vray que tout le monde cherche, & où il est si difficile de parvenir.



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L’ARTISTE → qualités
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

1 quotations

Quotation

Now the Effects proceeding from Proportion are unspeakable, the Principal whereof, is that Majestie and Beautie which is found in Bodies, called by Vitruvius, EURITHMIA. And hence it is, that when behold a well-proportioned thing, we call it Beautiful, as if we should say, Indued with that exact and comely Grace, whereby all the Perfection of sweet Delights belonging to the Sight, are communicated to the Eye, and so conveyed to the Understanding.
But if we shall enter into a farther Consideration of this
Beauty, it will appear most evidently in things appertaining to Civil Discipline ; for it is strange to consider what effects of Piety, Reverence and Religion, are stirred up in mens Minds, by means of this suitable comeliness of apt proportion. A pregnant example whereof we have in the Jupiter carved by Phidias at Elis, which wrought an extraordinary sense of Religion in the People, whereupon the antient and renowned Zeuxis well knowing the excellency and dignity thereof, perswaded Greece in her most flourishing Estate, that the Pictures wherein this Majesty appeared were dedicated to great Princes, and consecrated to the Temples of the Immortal gods, so that they held them in exceeding great estimation ; partly because they were the Works of those famous Masters, who were reputed as gods amongt men ; and partly because they not only represented the Works of God, but also supplyed the defects of Nature : ever making choice of the Flower and Quintessence of Eye-pleasing delights.


1 quotations

Quotation

Parce que nous n’avons pas de clair assez vif pour imiter la Nature, il faut employer le plus proprement qu’il se peut celuy que nous avons, pour ne point le ternir par un mélange indiscret. Et puis, nous faisons nos demy-teintes un peu fortes, & quelquefois nous mettons des bruns, comme nous voulons represener la lumiere du Soleil ou celle d’un Flambeau ; nous opposons alors à ces grands clairs, des bruns plus forts que la Nature ne nous les represente, afin de ménager la finesse de l’Art avec la portée de nos Couleurs, qui défaillent en ces rencontres & n’expriment qu’imparfaitement les vivacitez de la Nature.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

1 quotations

Quotation

{De Schilder konst is de Natuur te verbeelden.} De Schilderkonst is een wetenschap, om alle ideen, ofte denkbeelden, die de gansche zichtbaere natuer kan geven, te verbeelden: en met omtrek en verwe het oog te bedriegen.

[BLANC J, 2006, p. 104] L'art de peinture doit représenter la nature.} L'art de peinture est une science qui doit permettre de représenter toutes les idées ou tous les concepts que l'ensemble de la nature visible peut nous donner, et tromper l'oeil par les contours et les couleurs.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

1 quotations

2 quotations

Quotation

Design.
Has two Significations : First, As a part of Painting, it signifies the just Measures, Proportions, and Outvvard Forms that a Body, imitated from Nature, ought to havt. Secondly, It signifies the whole Composition of a piece of Painting ; as when we say, There is great Design in such a Piece.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

Quotation

Traveller,
           
Design is the Expressing with a Pen, or Pencil, or other Instrument, the Likeness of any Object by its out Lines, or Contours ; and he that Understands and Mannages well these first Lines, working after Nature still, and using extream Diligence, and skill may with Practice and Judgment, arrive to an Excellency in the Art.
                        Friend,
            Me thinks that should be no difficult Matter, for we see many whose Inclination carys them to Draw any thing they see, and they perform it with ease.
                       
Traveller,
            I grant you, Inclination goes a great way in disposing the Hand, but a strong Imagination only, will not carry a Painter through ; For when he compares his Work to
Nature, he will soon find, that great Judgment is requisite, as well as a Lively Fancy ; and particularly when he comes to place many Objects together in one Piece or Story, which are all to have a just relation to one another. There he will find that not only the habit of the Hand but the strength of the Mind is requisite ; therefore all the Eminent Painters that ever were, spent more time in Designing after the Life, and after the Statues of the Antients, then ever did in learning how to colour their Works ; that so they might be Masters of Design, and be able to place readily every Object in its true situation.



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L’ARTISTE → qualités
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

1 quotations

Quotation

So neither are there two Men, nor two Faces, no, not two Eyes, Foreheads, Noses, or any other Features : Nay farther, there is not two Leaves, tho’ of the same Species, perfectly alike.
A Designer therefore must consider, when he draws after Nature, that his Business is to describe That very Form, as distinguish’d from every other Form in the Universe.
In order to give this Just Representation of Nature […] I say in order to follow Nature exactly, a Man must be well acquainted with Nature, and have a reasonable Knowledge of Geometry, Proportion, (which must be varied according to the Sex, Age, and Quality of the Person) Anatomy, Osteology, and Perspective. I will add to these an Acquaintance with the Works of the best Painters, and Sculptors, Ancient, and Modern : For ‘tis a certain Maxim, No Man sees what things Are, that knows not what they Ought to be.
That this Maxim is true, will appear by an Academy Figure drawn by one ignorant in the Structure, and knitting of the Bones, and Anatomy, compar’d with another who understands these throughly :



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → apprentissage

1 quotations

Quotation

Traveller,
            There remained in Græce some little footsteps of the Art [ndr : au Moyen Âge] ; and from thence it was, that about the Year 1250, there came some Painters, who could hardly be called Masters, having scarce any more knowledge of the Art than just to draw the Out-lines without either Grace or Proportion ; the first Schollar they made in Italy, was at Florence, and was called Cimabue ; who being helped by Nature, soon outdid his Masters, and began to give some strength to his Drawings, but still without any great Skill, as not understanding how to manage his Lights and Shadows, or indeed, how to Design truely ; it being it those days an unusual and unattempted thing to Draw after the
Life.

Expression Design truely

draw


4 quotations

Quotation

[...] & souvenez-vous, seulement que pour juger des beautez peintes , il faut connoistre les beautez naturelles, & que vous jugerez bien mieux de la beauté & du bon air des gens quand vous aurez un peu gousté l'Antique, qui est un modelé incontestable pour le bon Goust du Dessein, comme l'Ecole de Venize en est un autre pour le Coloris. Et le bon Goust de l'invention, interrompit Damon, où voudriez-vous qu'on le prist ?
Dans l'Histoire, répondit Pamphile, dans la Fable, dans les Figures, & les Bas-reliefs antiques qui font des instructions tres-exactes des choses qui conviennent aux sujets que l'on veut représenter.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

Quotation

Ainsi quoy que l'Idée parfaite du Peintre dépende du Dessein & du Coloris tout ensemble, il faut se la former spécialement par le dernier, d'autant que par cette différence qui le rend un parfait imitateur de la Nature, on le démelle d’entre les autres Ouvriers dont l'Art ne peut arriver à cette parfaite imitation, & l'on ne peut concevoir qu'un Peintre.



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

Quotation

Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.



Other conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → qualité du dessin
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

Quotation

La peinture & la sculpture sont filles du dessein […]. Ces deux sœurs ont toujours marché sur les mêmes traces, leur but de tout temps, par une parfaite imitation de la nature, a été de séduire nos yeux & de les tromper agréablement.



Other conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

1 quotations

Quotation

La seconde chose étoit de bien sçavoir menager leur diminution, pour faire enfoncer les objets dans le Tableau, & imiter le plus qu’il est possible, les beaux effets du naturel.
En parlant de la degradation des Couleurs ou Perspectives aërées, on dit que s’il étoit possible d’en fixer ou déterminer un degré principal de lumiere sur la Couleur, on pouvoit venir à donner quelques régles de degrés fuyants, mais qu’outre les difficultés qu’il y a pour atteindre à cette exactitude cela empêcheroit les beaux effets de l’Art ; qui ne se rencontrent jamais si agreablement par une dégradation de couleur suivie, que par les éclats que produisent le different rencontre des choses opposées, que le naturel ne nous paroît si égal que tres rarement, à cause des differants rencontres des nuages opposez qui forment des effets de lumiere differants, mais que le Peintre peut poser sur la premiere ligne de son Tableau une couleur dans son plus parfait éclat, & dans l’éloignement placer de distance en distance, de semblables couleurs diminuées proportionnement selon la perspective du Trait. De plus on doit observer que dans la distance de laquelle on regarde le Tableau, il y a beaucoup d’air qui efface la force & vivacité des couleurs, ce qui oblige le Peintre à les fortifier plus qu’elle ne devroient être si l’Ouvrage étoit regardé de prés ; c’est pourquoi il importe necessairement d’observer la position du Tableau, & de quelle lumiere il doit être éclairé, pour aproprier la douceur ou la force des couleurs.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément à la page 69 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte reprend également la Table des Préceptes sur la Couleur aux pages 50-53.

dégradation



Other conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

1 quotations

Quotation

II [ndr : Rubens] a fait voir par cette figure qu'il fçavoit finir quand il vouloit, & quand il le jugeoit nécessaire : Et par ses autres tableaux que cette grande exactitude estoit inutile, puis qu'ils font tout l'effet qu'on en doit attendre. Mais outre que cette manière de peindre les choses si nettement & avec tant de patience ne convient guéres au tempérament actif de Rubens, ny a son Génie tout de feu, c'est qu'il n'a pas trouvé à propos de se servir de cette conduite dans la pluspart de ses Ouvrages, & en voicy deux raisons que l'on y découvre. La première, que tous les tableaux ne sont point faits pour estre veus de prés, ny pour estre tenus à la main, il suffit qu'ils fassent leur effet du lieu d'où on les regarde ordinairement, si ce n'est que les Connoisseurs aprés les avoir veus d'une distance raisonnable veüillent s'en approcher ensuite pour en voir l'artifice. Car il n'y a point de tableau, qui ne doive avoir son point de distance d'où il doit estre regardé : & il est certain qu'il perdra d'autant plus de sa beauté, que celuy qui le voit sortira de ce point, pour s'en approcher ou pour s'en éloigner. Cela estant, je trouve que c'est une perte de temps, pour ne pas dire un manque d'intelligence, que de faire un travail inutile & qui se perd dans la distance, convenable. Et au contraire il y a beaucoup d'Art & de science en faisant tout ce qui est nécessaire, de ne faire que ce qui est nécessaire.



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

4 quotations

Quotation

S'estant donc proposé la Nature comme l'objet de ses [ndr : Rubens] études & de ses reflexions, il a observé exactement & avec un jugement admirable le véritable caractère des choses, ce qui les distingue les unes des autres, & qui les fait paroistre ce qu'elles sont à nos yeux : Et il a poussé cette connoissance si loin, qu'avec une hardie, mais sage & sçavante exagération de ce caractere, il a rendu la Peinture plus vivante & plus naturelle, pour ainsi dire, que le Naturel mesme. C'est dans la veuë de cet heureux succès qu'il ne s'est pas mis si fort en peine de se remplir l'idée des contours Antiques, dont la pluspart estant imitez avec trop d'affectation, portent avec eux une idée de pierre qu'ils communiquent infailliblement aux Ouvrages de ceux qui s'y sont trop attachez, au lieu que les contours de Rubens donnent au nud un véritable caractère de chair, telle qu'il l'a voulu representer selon les âges, les sexes & les conditions. Car on voit cette diversité dans les sujets qui la demandent ; [...].



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Les passions de l'ame, reprit Philarque, s'expriment par les mouvemens, non seulement des parties du visage, mais encore de celles du corps : Et de toutes les passions il y en a de violentes, il y en a de douces. Les violentes sont beaucoup moins difficiles à exprimer, & Rubens y a reüssi autant bien que Peintre qui l'ait precedé. Mais pour les expressions douces, soit qu'elles paroissent comme un effet de la tranquillité de l'âme, ou qu'elles soient de ces sortes de passions qui causant peu de changement sur le visage, ne laissent pas de faire voir que le dedans est fort agité, c'est où Rubens a merveilleusement bien reüssi : il y en a une infinité d'exemples dans ses Ouvrages.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

Quotation

Et s'il n'en [ndr : des objets] trouve point qui réponde à son idée, reprit Damon, faut-il qu'il se contente de ceux qui seront présents à sa veüe? Non, repondit Philarque, car il doit les corriger & les rendre conformes à la perfection qu'il a conçeuë dans toutes les parties de la Peinture, en conservant neantmoins la vérité & la diversité de la Nature; la vérité, de peur de tomber dans le sauvage, & la diversité pour éviter la répétition.



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L’ARTISTE → règles et préceptes
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Le dessein est pris non seulement pour la justesse des contours, & pour la proportion des parties ; mais encore pour une imitation du caractere des objets visibles, lequel caractere n’est autre chose que l’effet que les objets font d’abord à nos yeux. C’est dans cette dernière signification que le dessein est un instrument dont on a besoin en toutes rencontres pour exprimer plus nettement & plus vivement sa pensée. Si vous voulez vous en servir avec succès, il faut que vous fassiez attention que ce dessein n’étant encore qu’une imitation imparfaite, puisque le Coloris y manque, il est necessaire de suppléer à ce deffaut par une expression spirituelle de traits qui doivent estre differens selon la diversité des objets qui se voyent dans la nature : car les figures demandent un maniement de crayon ou de plume tout particulier aussi bien que les animaux & les païsages, & chacun dans leur genre ont encore leurs parties qui veulent estre touchées differemment les unes des autres pour y donner l’esprit & le veritable caractere. Il n’y a que ceux qui ont du genie, qui trouvent d’eux-mesme les moyens de donner à ce qu’ils font cet esprit dont je parle & qui soient capables de remarquer en quoi il consiste, & si tous ceux qui ont du genie n’en usent pas de la sorte, c’est qu’ils ne s’en sont pas encore avisez, & que faute de réflexions ils n’ont pas cultivé tous les talens qui sont en eux : ainsi la pensée qui m’est icy venüe est plutost un avertissement particulier qu’une instruction generale.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → apprentissage
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

1 quotations

Quotation

{Van de Deurzigtkunde.} [...]  Maer ik zegge dat een Schilder, diens werk het is, het gezigt te bedriegen, ook zoo veel kennis van de natuur der dingen moet hebben, dat hy grondig verstaet, waer door het oog bedroogen wort. En deeze kennis brengt ons ook zoo ver, dat wy bescheydelijk weeten, hoe verre het eene ding van het ander is, schoon het in d'oogen der onkundigen als in malkander hangt.

[BLANC J, 2006, p. 414] {De la perspective} Mais je dirai qu'un peintre dont la tâche est de tromper la vue doit connaitre la nature des choses suffisemment bien pour comprendre complètement par quels moyens l'oeil est trompé. Et cette connaissance nous amène également si loin que nous savons clairement à quelle distance telle chose se trouve de telle autre, quoiqu'aux yeux des ignorants l'une soit attachée à l'autre.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

1 quotations

Quotation

Pour bien imiter le vrai, il est nécessaire de jetter les draperies, ou sur un manequin de la grandeur du naturel, ou sur le naturel même. Mais il faut extrémement prendre garde que la draperie ne conserve rien de l’immobilité qu’elle a sur le manequin.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → vêtements et plis

1 quotations

Quotation

He [ndr : Cimon de Cleonen] was the First bold and daring Man that took Courage to adventure into the Ocean of this ART [ndr : la peinture], that made many remarkable Discoveries of the incognita thereof, and left the Way open and fairly obvious to all his Followers ; for he enriched it with such a Variety of Embellishments, that in him first it began to have some Form of itself, and arrive to a competent Perfection ; what in their Paintings was Dead and Stiff, he gave Motion and Life to by his Skill, that he attained to in the Art of Fore-shortenings, turning the Faces of his Figures several Ways, either looking Upward, Backward, or Downward ; and by his Kowledge in the various Motions of the Limbs and Joints, and Muscling of the whole Body, which he was the first that attained and taught, what before either they knew nothing at all of Drapery, or, however, but some very unpleasant, flat and startch’d Way, he rectify’d, and, as Pliny tells us, taught a true and natural sort of Drapery, and the proper Plaiting and Foldings of all sorts of Garments.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → vêtements et plis

1 quotations

Quotation

Draught is a Physical Line, or Lineal Demonstration ; and hath always some Dimentions, if it be never so slender : and serves to represent Bodys according to their Forms, Aspects and Scituation ; Limiting and Determining the surface of an Object ; and Making out the Several Parts, which are contain’d therein. For no Superficies can Exist, without being Terminated by Lines, Streight, Circular or Mixt.
            The
Extent of Draught is Immense ; for it is not only concern’d in all the Visible Things in Nature, but in all Things which the Fancy or Imagination can form any Idea of, that can be compris’d under the Figure of Body : nay, so vast is its extent, that it adventures to Dive into the very Soul, and express its Thoughts ; for though Colour is accessary to Expression, yet nothing can be Terminated without Lines.
            They that would arrive to the Perfection in the
Practick, must dilligently observe these following Rules.
            First he must draw by the Hand,
Circles, Ovals, &c. Then the several Features of the Face by themselves, [...] then the several Members, [...]. Observing in the Hands and Feet, to draw the upper Lines first then the lower ; [...].
            When he attempts a whole Body, he must begin with a Body standing Frontwise, [...].
            For
Rustick and Country Figures, the Contours must be Gross, Equally Counterhatch’d and Notch’d, without regard to extraordinary Neatness and Roundness.
            But for Grave and serious Persons, they must be rounded, noble and Certain ; not so at adventure as the foremention’d.
            They must be strong, Resolute, Noble, Perfect and Chose for
Heroes.
            They must be Puissant and Austere, full of Greatness and Majesty, for
Deifyd Bodys.
            And for
young Women and Children, the Contours must be Smooth, Round and Delicate.
            They must Design the Nudity, Model, &c. exactly, without Charging or overburthening any of their Parts ; their being no way to obtain an entire exactness, but by proportioning every part with the first, comparing them exactly, so that we may be at liberty to Strengthen and go over again the Parts as we shall think fit, when we make use of this Design ; as it truly follows and represents the Models whither they be Antique or Natural.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition du dessin
L’ARTISTE → apprentissage

1 quotations

Quotation

The Face is admirably well Drawn [ndr : du portrait de la comtesse Dowager of Exeter, par Van Dyck]; the Features are pronounc’d Clean, and Firmly, so as ‘tis evident he that did That conceiv’d strong, and Distinct Ideas, and saw wherein the Lines that form’d Those differ’d from all others ; there appears nothing of the Antique, or Raffaelle-Tast of Designing, but Nature, well understood, well chosen, and well manag’d ; the Lights, and Shadows are justly plac’d, and shap’d, and both sides of the Face answer well to each other. The Jewel on the Breast is finely dispos’d, and directs the Eye to the line between the Breasts, and gives the Body there a great Relief, the Girdle also has a good effect, for by being mark’d pretty strongly the Eye is shown the Wast very readily. The Linnen, the Jewel, the Gold Curtain, the Gause Veil are all extreamly Natural, that is they are justly Drawn, and Colour’d.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

1 quotations

Quotation

Waer uyt het dan blijckt dat den Konstenaer maer alleen duydelick ende uytdruckelick wercken kan, de welcke de dinghen die hy ter handt treckt als teghenwoordigh aenschouwt. 't Welck meest van allen in de herts-tochten of te in de inwendighe beweginghen onses ghemoedts plaetse heeft;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Which then makes it evident that the Artist can only clearly and expressively work out those things which he traces by hand when he beholds them presently. Which most of all takes place in the passions or the inner movements of our mind;


2 quotations

Quotation

Staet de Konstenaers maer alleen daer op te letten, dat sy haer selven in dit stuck niet al te vele toe geven, met Dionysius Longynus {de sublimi oratione par. 2} wat onderscheydt maeckende tusschen de verbeeldenskracht die de Poeten gaerne maeckt; en d'andere die de Schilders te werck stelt. De Poetische fantasije en heeft anders gheen ooghenmerck, als een onsinnigheyds der verwonderinghe te verwecken: De Konstenaers daer en teghen sijn maer allen op de uytdruckelickheydt uyt. Soo soecken 't oock de Poeten alsso te maecken, seght den selvighen Autheur {par. 13}, dat haere ghedichten fabelachtigh en de waerheydt onghelick souden schijnen te sijn; 't fraeyste daer en teghen 't welck in de fantasije der Schilders aen ghemerckt moet worden, bestaet daerin, dat haere verbeeldinghen krachtigh sijn en de waerheydt over-een komen. Aenghesien wy dan uyt het ghene tot noch toe gheseyt is ten volsten overtuyght sijn dat de fantasije de Schilders soo wel als de Poeten treffelicke verbeeldinghen voordraeght, soo en mach oock niemant daer aen twijffelen of 't staet hun beyde toe dese milde Beelden-voetster in grooter waerdt te houden, ten eynde dat de selvighe door een daghelicksche oeffeninghe vast en seker ginghe, sonder in 't minste te wanckelen of sich yet van 't ghene sy eens ghevat heeft te laeten ontvallen. […] Soo verstaen wy dan oock uyt het gene voor desen gheseyt is de reden waerom Dionysius Longinus {par. 13} betuyght dat het voornaemste eynde der fantasije in de uytdruckelickheyt ofte duydelickheyt bestaet: als oock dat de Konst door 't behulp der fantasije gheholpen sijnde ghemackelick van de menschen schijnt te verwerven het ghene sy hun afdringht,

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is only necessary for the Artists to pay attention that they do not show themselves too much in this part, discerning somewhat, together with Dionysius Longynus {…}, between the imagination that makes the Poets; and the other that puts the Painters to work. The Poetic fantasy has no other aim than to stir a senselessness of astonishment: The Artists by contrast only aim at perspicuity. The Poets also try to make it such, says the same Author {…}, that her poems would appear to be fabulous and different from the truth; by contrast the most splendid [NDR: element] which has to be noticed in the fantasy of Painters, consists of this, that her representations are powerful and consistent with the truth. Seeing that we are then completely convinced, from that which has been said up until now, that the fantasy offers striking representations, as such nobody can doubt that both place high value on this mild 'Image-nurse', with the result that it surely goes through daily exercise, without ever staggering or letting go of anything they once comprehended. […]From that which has been said before we thus we understand the reason why Dionysius Longinus {…} declares that the principal aim of fantasy exists in the perspicuitys or the clarity: as well that the Art, helped by the assistance of fantasy, appears to easily obtain of man that which she exacts of him.

In the Latin edition (1637), Junius only uses the Greek term, εκπληξις. [MO]


Quotation

Alhoewel wy in de voorighe afdeylinghen wijdloopighlick genoeg hebben aengewesen, dat de schilderijen door ’t bequaeme by een voeghen der figuren veelsins worden gheholpen; so schijnt doch evewel de duydelickheyt, die somtijds oock d’uytdruckelickheyt ghehnaemt wordt, een van de voornaemste vruchten der Ordinantie te wesen. Want gelijck een goed ende omsightigh Konstenaer het gantsche beleyd sijner Dispositie uyt de kracht der fantasije ghewoon is the haelen, mids de gantsche geleghenheyd der materie sich selven als teghenwoordigh voorstellende; so plaght hy oock altijd een klaer en levendigh afdrucksel van dese verbeelde teghenwordigheyd soo krachtighlick in sijne wercken in te printen, dat d’aendachtighe aenschouwers door de duydelickheyt deser afbeeldinghen aengheleydt sijnde, even de selvighe verbeeldenskracht in haere herten schijnen te vernemen, die den werckenden Konstenaer wel eer in ’t schicken ende ’t by een voeghen der materie ghevoelt heeft, siet de laetste afdeylinge van ’t vierde Capittel onses eersten Boecks, alwaer wy den grond-slag van dit punt kortelick hebben aengheroert. De uytdruckelickheyt vereyscht dat men d’afgebeelde dinghen niet verkeerdelick voorstelle, maer achter volghens d’orden daer in de dinghen selver gheschiedt sijn, seght Aristides Rhetor de Civili orat. Cap. 10. De uytdruckelickheyd t’saemen ghevoeghd e en konstighlick in een ghevlochten dinghen, seght Lucianus [De Conscribe. historia}, moet over al in het gantsche werck uytschijnen; vant de volmaecktheyd des wercks voornamelick daer in gheleghen is.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Although we have abundantly shown in the previous sections, that the paintings are helped significantly by the competent combining of figures; as such the clarity, which is sometimes also called the perspicuitys, appears to be one of the main fruits of the Ordinance. Because like a good and careful Artist is used to get the whole idea of his Disposition from the power of the fantasy, by imagining the whole circumstance of the matter to himself as if present; as such he also always tends imprint a clear and lively impression of this imagined presence so powerful in his mind, that the observant spectators, because of the clarity of this depiction, are incited to seemingly feel the same imagination in their hearts, which the Artist has felt earlier in the composing and combining of the matter, see the last section of the fourth Chapter of our first Book, where we have refered briefly to the principle of this point. The perspicuitys demands that one does not depict the depicted things incorrectly, but [NDR: instead] by following the order in which the things themselves happened, says Aristides (…). The perspicuitys of combined and artfully interwoven things, says Lucianus {…}, has to be clear everywhere in the whole work, because the perfection of the work mainly consists in this.

Junius explicitly mentions clarity (duidelijkheid) and perspicuity (uitdrukkelijkheid) as the result of a good composition or the right way of ordering the figures and subject matter in a painting. He explains that a good artist has imprinted the circumstances or presence (tegenwoordigheid) of the subject matter in his mind and will then instill this idea in the public. The Latin edition of 1637 only includes the citation from Lucian, the rest of the section is not present there. [MO]



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

1 quotations

1 quotations

Quotation

Aengaende voor eerst de Leeringh, {I. De Leer-tijt.} die moetmen vroeg beginnen, voorsichtigh aenleggen, ende van alles dat de algemeene Teyken-Konst, Bouw-konst, Perspectijf, Mensch-kunde, Ordineeringh ende Coloreeringh aengaet, neerstigh doorsoecken, ende arbeyden om van jonghs aen, sulcken fixen ende vaerdigen maniere aen te nemen, datmen in geene dingen verlegen blijve; noch oyt een arbeytsame pijlijckheyt in sijne Konst-Wercken en laet blijcken, maer de rechte eenvoudigheyt der nature kome te vertoonen; welcke alleen ende oock niet anders verkregen wordt, dan, na datmen van alles goede fondamenten geleyt heeft, want die Jongelingen welcke vande voornaemste gronden der Konsten weynigh wercks maecken, geven weynigh hope van seer geleert daer in te werden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] First of all regarding the Education, {I. The Apprenticeship.} one should start it early, starting carefully, and diligently investigating all that concerns the general Art of Drawing, Architecture, Perspective, Anatomy, Composition and Coloring, and working to obtain such a firm and able manner right from childhood, that one will not be lacking in anything; nor ever show a laborious grieve in his Art Works, but display the true simplicity of nature; which is then only obtained after one has taken good principles of everything, because those young men who do not put that much work in the main principles of the Arts, have little hope to become very learned in them.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

4 quotations

Quotation

{14. L’actitude qui aproche de la forme endoiante de la flamme donne un grand esprit aux figures.}
Ce n’est pas que le geste approchant de la flame
Qui rend le corps sujet aux passions de l’âme
Comme le principal ne soit fort à propos ;
Mais puis que certains corps panchent vers le repos,
Et que pour exceller en la rare Peinture
Nous devons imiter les effets de la nature
 ;
C’est chopper lourdement et manquer de discours,
De faire en tous les corps l’enflure des contours
D’une pareille force, et pour paroistre habile,
Monstrer evidemment qu’on a l’esprit debile.


Quotation

Enfin pour bien reussir, il est absolument necessaire d’étudier le naturel : d’apprendre de la nature méme tous les diferens mouvements, qu’elle peut faire dans le corps d’un homme vivant, & les diferens éfets des Muscles.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

Ceux [ndr : les peintres] au contraire qui sont dans le style Pastoral, s’attachent fortement à la couleur pour représenter plus vivement la verité. L'un & l'autre style ont leurs spectateurs & leurs partisans. […]
Ainsi pour contrebalancer l’élevation des Païsages Heroïques, je croirois qu’il seroit à propos de jetter dans les Païsages champêtres, non seulement un grand caractere de verité, mais encore quelque effet de la Nature piquant, extraordinaire & vraisemblable, comme a toujours fait le Titien.



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GENRES PICTURAUX → paysage

Quotation

Les études des Païsagistes consistent donc dans les recherches des beaux effets de la Nature, desquels il peut avoir besoin dans la composition de ses Tableaux, ou dans l’execution de quelque partie, soit pour la forme, soit pour la couleur. Mais la question est de bien choisir ces beaux effets de la Nature. Il faut pour cela être né avec un bon esprit, un bon goût, & un beau genie, & avoir cultivé ce genie par les observations que l’on aura faites sur les ouvrages des meilleurs Maîtres, & avoir examiné comment ils ont eux-mêmes choisi la Nature, & comment en la rectifiant selon leur Art, ils en ont conservé le caractere. Avec ces avantages que donne la naissance, & que l'Art perfectionne, le Peintre ne peut manquer de faire de bons choix ; & sachant ainsi démêler le bon d’avec le mauvais, il tirera beaucoup d’utilité des choses même les plus communes.



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GENRES PICTURAUX → paysage
L’ARTISTE → qualités

1 quotations

Quotation

[…] dewyl het zommige Schilders (wegens de regelen der Konst in 't beschilderen van zaalen, kamers, en andere vertrekken) dikwils voorkomt verscheidene werken daar van te zien; daar zy nochtans, wanneerze een kamer zullen onder handen neemen, niet konnen besluiten noch verkiezen wat het beste zal staan en 't voordeeligste voor hen weezen. Als zy dan iets in 't werk stellen, doen zich daar omtrent zo veele zwaarigheden op, en hunne gevoelens zyn zo veelderley, dat zy in twyffel staan wat te kiezen uit deze drie volgende zaaken, schildery, of schildery tapytsgewyze, of de natuur zelfs te verbeelden […] De derde soort, wegens 't verbeelden der natuur, is zekerlyk de beste: want wat kan'er aan ontbreeken, als het natuurlyk, konstig, en tot de plaats eigen is.

[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 290:] […] since some Painters often happen to see different Management with respect to the Rules [ndr : of Art] for painting Halls, Parlours, &c., and therefore cannot resolve on what is most suitable and advantageous for those Apartments ; and when they are to perform something therein, so many Difficulties arise, and their Opinions somuch vary, that they are at a stand whether they shall represent a Picture, or, a Painting in the Manner of Tapestry, or, Nature itself […] The third Sort, viz. to represent Nature, is certainly the best : For, what can be wanting, when the Work is natural, artful and proper to the Place ?



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2 quotations

Quotation

Siet, dese vrucht der eygen natuerlicke uyt-beeldinge ontstont door de Hystorie wel gelesen en ondertast te hebben door hooge en verre na-ghedachten. Soo yet bysonders; doch natuerlicx heb'ick bevonden in een graentje van Jan Lievensz. daer hy de offerhanden des Patriarchs Abraham in affghemaelt hadd', doch gansch onghemeen, en evenwel eygentlick […]. Siet! Dese vryheyt is gheoorloft dat yemandt om tot meerder veranderlicke kennisse der Hystorien te komen, meer als een Boeck doorlesen mach, het sy een die het breeder beschrijft, of uytleyt, waer van den Schilder door sijn goet oordeel dat hy heeft, het eyghenlicxste en seeckerste moet nabootsen, […] Oock heeft dese Gheest sijn wonderbaerlijcke na-ghedachte te kennen ghegheven in de Historie van Bath-seba uyt te beelden […].

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Voyez la représentation du vrai et du naturel peut être le fruit d’une lecture appropriée de l’histoire et de son examen lorsqu’ils sont associés à des réflexions hautes et profondes. J’ai trouvé quelque chose de semblablement original mais naturel dans une petite grisaille de Jan Lievens, dans laquelle il a représenté le sacrifice du patriarche Abraham, chose qui était très inhabituelle et pourtant naturelle. […] Voyez, cette liberté est légitime dans la mesure où il faudrait lire plus d’un livre pour parvenir à une telle connaissance variée de l’histoire, chose pouvant consister en une plus ample description ou explication, l’essence ou certains aspects de celle-ci devant être imités par le peintre en usant de son bon jugement. […] Le même esprit a également montré sa merveilleuse réflexion en représentant l’histoire de Bethsabée […].



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
GENRES PICTURAUX → peinture d’histoire

Quotation

Laet ons […] verkiesen daer de meeste Lof door te bekomen is, soeckende de Natuyre die so overvloeyende in veranderlickheyt is, dat, wie de selve eygentlick na volght, noyt besloten en sal konnen werden, wie het ghemaeckt heeft; of ten waer dat yemandt het leven soo na-quam, dat men moste besluyten om dat het selve soo eyghentlick, en niet min veranderlick was, van soo een Meester ghedaen te zijn, om datmen noyt te voren van sulcke na-by-kominghe nae 'tleven gehoort en had' dan van hem; soo dat sulcx niet en wierdt besloten uyt sijn handelinghe, maer uyt de ongewoone over-een-kominge die het met het leven heeft.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] […] Choisissons donc le plus louable en suivant la nature, si abondante dans sa diversité que si quelqu’un l’imite de manière vraie, il sera impossible de déterminer l’auteur de l’œuvre. À moins que quelqu’un n’imite la vie d’une façon si naturelle et non moins variée, qu’on puisse en déduire que l’œuvre a dû être faite par tel maître, car jamais auparavant on avait entendu parler de quelqu’un s’approchant autant du vif. Cela serait alors déduit non de sa manière de faire mais de sa ressemblance inédite avec la vie.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

1 quotations

Quotation

Dès que l'attrait principal de la Poësie & de la Peinture, dès que le pouvoir qu'elles ont pour nous émouvoir & pour nous plaire vient des imitations qu'elles sçavent faire des objets capables de nous interresser : la plus grande imprudence que le Peintre ou le Poëte puissent faire, c'est de prendre pour l'objet principal de leur imitation des choses que nous regarderions avec indifference dans la nature : c'est d'emploïer leur Art à nous représenter des actions qui ne s'attireroient qu'une attention médiocre si nous les voïions veritablement. Comment serons-nous touchez par la copie d'un original incapable de nous affecter ? Comment serons-nous attachez par un tableau qui représente un villageois passant son chemin en conduisant deux bêtes de somme, si l'action que ce tableau imite ne peut pas nous attacher ? [...] L'imitation ne sçauroit donc nous émouvoir quand la chose imitée n'est point capable de le faire. Les sujets que Teniers, Wowermans & les autres Peintres de ce genre ont représentez, n'auroient obtenu de nous qu'une attention très-legere. Il n'est rien dans l'action d'une fête de village ou dans les divertissemens ordinaires d'un corps de garde qui puisse nous émouvoir. Il s'ensuit donc que l'imitation de ces objets peut bien nous amuser durant quelques momens, qu'elle peut bien nous faire applaudir aux talens que l'ouvrier avoit pour l'imitation, mais elle ne sçauroit nous toucher.  



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

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Quotation

Die gene dan de welcke door den volstandigen ernst harer Aemulatio d’eenvoudigheyd der ouder wercken gheluckighlick hadden uytgedruckt, vonden haere herten so dapper daer in verghenoeght, dat haer ghemoed door de soete vermaeckelickheydt der Konste eenmael gheketelt sijnde, sich niet en ontsach den aller swaersten arbeyd t’ondergaen, op hope dat het de loffelicke eygenschappen der ouder Meesters door een onbedwonghen naevolginghe naerder en naerder souden treffen;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Those who had expressed the simplicity of the old works by the sufficient seriousness of their Emulation, found their hearts so bravely pleased in this, that their mind, once moved by the sweet amusement of Art, did not spare itself from taking on the most heavy labor, hoping that it would approach the lovely characteristics of the old masters further and further by an unrestricted imitation;

This is one of the few instances in which Junius uses the latin spelling of the term: Aemulatio. The Latin edition is much shorter in this section of the text. [MO]


1 quotations

1 quotations

Quotation

II. Was das Gemähl seye, p. 128
Das Gemähl ist eine Gleichheit dessen/ das man sehen kan/ sagt Socrates bey Xenoph.I.3. Solche Gleichheit erfreut das Gesicht mit ihrer Schönheit/ schärpfet den Verstand mit ihrer Artigkeit/ erfrischet das Gedächtniß mit gemercksamen Bildern/ erquicket das Gemüth mit allerhand seltnen Erfindunge[n]/ entzündet die Begierden zu vielen Heldentugenden/ ist bei Fürsten angenehm/ bey den Gelehrten wehrt/ von der Jungend geliebt und vo[n] jedermann gelobet. Hat auch in Kriegswesen einen grossen Nutzten/ das Abwesende/ als Gegenwärtig fürzustellen. 

Xénophon est cité d'après l'édition française de François Charpentier (1620-1702) : Les Choses Mémorables De Socrate/ ouvrage de Xenophon/ traduit de Grec en François..., Paris, Camusat, 1650.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

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Quotation

Preface au Lecteur de la Peinture, p. 301
Mais il save [ndr. le peintre] tromper l'œil ou tout n'y vaut rien ; il faut qu'on croye que cela est creux & enfoncé, cela enflé & boursoufflé, cecy hors d'œuvre, & qui se jette entierement hors du Tableau
, cecy esloigné d'une bonne lieuë, cela d'une haute extréme, cela percé à jour, cecy tout vif & plein de mouvement, que ce cheval court & escume à force de souffler, que ce chien jappe voirement, que ce sang coule de la playe, que les nuées tonnent en effet, & que les nuages sont tous decousus à force d'esclairs qu'on void sortir coup sur coup, que cet homme rend l'esprit & que l'on void l'ame sur ses levres, que les oyseaux bequettent ces raisins & se cassent le bec, qu'on crie haut qu'il faut oster le rideau afin de voir ce qui est caché, cependant il n'y a rien de tout cela, car tout cela est plat, pres, bas, mort & contrefait si artistement qu'il semble que la nature se soit couché là dessus pour aider le peintre à nous tromper finement, & se moquer de nostre bestise. 
De là vient qu'un d'eux [ndr. les peintres] escrit en ses ouvrages,
Res ipsa, c'est la chose mesme, non pas la Peinture; & l'autre, Fecit Apelles, ce qu'il mit en trois pieces où il surmonta l'art, la nature, & soy-mesme. Aux autres il mettoit Faciebat, c'est à dire, il faisait, & à dessein n'a point voulu achever de peur de faire rougir la nature qui se fut confessée vaincue par l'esprit  & par l'art. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

1 quotations

Quotation

Les études des Païsagistes consistent donc dans les recherches des beaux effets de la Nature, desquels il peut avoir besoin dans la composition de ses Tableaux, ou dans l’execution de quelque partie, soit pour la forme, soit pour la couleur. Mais la question est de bien choisir ces beaux effets de la Nature. Il faut pour cela être né avec un bon esprit, un bon goût, & un beau genie, & avoir cultivé ce genie par les observations que l’on aura faites sur les ouvrages des meilleurs Maîtres, & avoir examiné comment ils ont eux-mêmes choisi la Nature, & comment en la rectifiant selon leur Art, ils en ont conservé le caractere. Avec ces avantages que donne la naissance, & que l'Art perfectionne, le Peintre ne peut manquer de faire de bons choix ; & sachant ainsi démêler le bon d’avec le mauvais, il tirera beaucoup d’utilité des choses même les plus communes.



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GENRES PICTURAUX → paysage
L’ARTISTE → qualités

2 quotations

Quotation

[…] L’imitation, pour être aussi parfaite qu’elle peut l’être, doit avoir deux qualités : l’exactitude & la liberté. L’une règle l’imitation, & l’autre l’anime. […] Ainsi tout est presque fini pour l’exactitude, quand le tableau ideal est parfaitement formé. Mais il n’en est pas de même de la liberté, qui est d’autant plus difficile à atteindre, qu’elle paroît opposée à l’exactitude. Souvent l’une n’excelle qu’aux dépens de l’autre. Il semble que la Nature se soit réservée à elle seule de les concilier, pour faire par-là reconnoître sa supériorité. Elle marche sans étude & sans réflexion, parce qu’elle est libre. Au lieu que les Arts liés à un modèle portent presque toujours les marques de leur servitude.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Je crois pouvoir vous parler, après lui, d’un jeune homme qui a donné quelques essais dans le même genre, & qui à mon gré a beaucoup de talent. Il se nomme M. Bachelier. S’il y a quelque chose de répréhensible dans ses ouvrages, c’est le trop grand soin qu’il y apporte. On compte le poil & la plume des Animaux qu’il représente. Il peut défier toute la Flandre & la Hollande en exactitude. Cette trop grande attention dégénère nécessairement en froid quand on peint surtout, comme il a fait ici, la nature morte. M. Bachelier doit savoir que le grand fini n’est pas ce qui touche le plus en peinture ; qu’au contraire le goût a toujours réprouvé ce scrupule & cette exactitude. Vous aurez beau faire & lécher votre Tableau, vous aider pour cela de toute la patience de Gerad-dow, & de leurs verres convexes ; vous ne parviendrez jamais à être aussi exacts que la nature, je vous en défie. Je laisserai là votre Tableau ; & je considérerai l’objet que vous aurez imité qui sera toujours plus parfait. D’ailleurs ce n’est nullement l’objet imité qui plait en peinture, c’est son imitation. […] On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.


2 quotations

Quotation

Draught is a Physical Line, or Lineal Demonstration ; and hath always some Dimentions, if it be never so slender : and serves to represent Bodys according to their Forms, Aspects and Scituation ; Limiting and Determining the surface of an Object ; and Making out the Several Parts, which are contain’d therein. For no Superficies can Exist, without being Terminated by Lines, Streight, Circular or Mixt.
            The
Extent of Draught is Immense ; for it is not only concern’d in all the Visible Things in Nature, but in all Things which the Fancy or Imagination can form any Idea of, that can be compris’d under the Figure of Body : nay, so vast is its extent, that it adventures to Dive into the very Soul, and express its Thoughts ; for though Colour is accessary to Expression, yet nothing can be Terminated without Lines.
            They that would arrive to the Perfection in the
Practick, must dilligently observe these following Rules.
            First he must draw by the Hand,
Circles, Ovals, &c. Then the several Features of the Face by themselves, [...] then the several Members, [...]. Observing in the Hands and Feet, to draw the upper Lines first then the lower ; [...]. [...] They must Design the Nudity, Model, &c. exactly, without Charging or overburthening any of their Parts ; their being no way to obtain an entire exactness, but by proportioning every part with the first, comparing them exactly, so that we may be at liberty to Strengthen and go over again the Parts as we shall think fit, when we make use of this Design ; as it truly follows and represents the Models whither they be Antique or Natural.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

Quotation

The History-Painter is obliged oftentimes to paint all these kinds of Subjects [ndr : visages, histoires, paysages, batailles, sujets grotesques, natures mortes, fleurs, fruits, bateaux, etc.], and the Face-Painter Most of ‘em ; but besides that they in such Cases are allow’d the Assistance of other Hands, the Inferior Subjects are in Comparison of their Figures as the Figures in a Landscape, there is no great Exactness required, or pretended to.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

1 quotations

Quotation

Je sçay bien, continua-t-il, que Rubens est un de vos Heros de Peinture, & que vous avez toûjours estimé l’Ouvrage qui est dans la gallerie du Luxembourg, comme une des plus belles choses qui soient dans l’Europe, si l'on en retranchoit (disiez-vous) en beaucoup d'endroits le goût de Dessein dont il n'est pas question presentement. Mais tout le monde n'est pas de vôtre goût, & ceux qui sont d'un sentiment contraire, disent qu'on trouve peu de verité dans les Ouvrages de Rubens, quand on les examine de prés, que les Couleurs & les Lumieres y sont exagérées, que ce n'est qu'un fard, & qu'enfin ce n'est point ainsi que l'on voit ordinairement la Nature.
O le beau fard ! s'écria Pamphile, & plût à Dieu mon cher Damon, que les Tableaux qu'on fait aujourd'huy, fussent fardez de cette sorte ! ne sçavez-vous pas que la Peinture n'est qu'un fard, qu'il est de son essence de tromper, & que le plus grand trompeur en cet Art est le plus grand Peintre. La Nature est ingrate d'elle-même, & qui s'attacheroit à la copier simplement comme elle est & sans artifice, feroit toûjours quelque chose de pauvre & d'un tres-petit goût. Ce que vous nommez exageration dans les Couleurs & dans les Lumieres, est une admirable industrie, qui fait paroître les objets peints plus veritables (s'il faut ainsi dire) que les veritables mêmes. C'est ainsi que les Tableaux de Rubens sont plus beaux que la Nature, laquelle semble n'être que la copie des Ouvrages de ce grand Homme. Et quand les choses aprés être bien examinées ne se trouveroient pas justes, comme vous le supposez, qu'importe, pourvû qu'elles le paroissent ; puisque la fin de la Peinture n'est pas tant de convaincre l’esprit que de tromper les yeux.
Cet artifice, dit Damon, me semble merveilleux dans les grands Ouvrages.
C'est aussi dans ceux-là, reprit Pamphile, où l'on voit que Rubens l'a rendu plus sensible à ceux qui sont capables d'y faire attention & de l'examiner : car aux personnes qui ne s'y connoissent que peu, rien n'est plus caché que cet Artifice.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

2 quotations

Quotation

Toutes ces observations, […] furent jugées tres dignes d’être établies en forme de Preceptes certains & octorisez, mais on conclu neanmoins qu’il n’étoit pas possible de prescrire des regles sur la forme des Ordonnances, parce que chacun y doit agir selon la disposition & la force de son genie, & dans toute la liberté de ses propres conceptions & de son esprit, que cette partie depandoit donc d’un talent surnaturel, & que le conseil qu’on pouvoit donner aux Etudians se reduisoit à ces trois chefs, à sçavoir premierement de bien étudier les Histoires dans les meilleurs Auteurs, afin d’en bien comprendre l’idée principale & les circonstances essentielles : Secondement de menager discretement le Contraste en toutes les parties de son Dessein, pour en former comme un agreable harmonie à la vûe, & enfin s’attacher aux beaux exemples des plus excellens Ouvrages afin de se remplir l’esprit des belles idées pour s’en servir dans la construction des Ordonnances.

La formulation de Testelin ne fait pas directement référence dans cet extrait, à une oeuvre précise, mais tout au long de sa partie consacrée à l'ordonnance, quatre exemples et oeuvres servent de modèles à son discours : L'École d'Athènes, Le Grand Saint Michel et La Grande Sainte Famille de Raphaël et enfin Les Israélites recueillant la manne dans le désert de Nicolas Poussin. Ce passage de Testelin se retrouve par ailleurs chez Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 49-50 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc, tome I, vol. I).



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L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

comme des regles sur l’Ordonnance ne se peuvent donner, & qu’il faut que chacun y agisse selon la disposition & la force de son genie ; aussi cette partie dépendant d’un talent surnaturel, le conseil que peuvent donnez les plus sçavans, se reduit à trois chefs, sçavoir
DE BIEN ETUDIER les Histoires dans les meilleurs Auteurs, afin d’en bien comprendre l’idée principale, & les circonstances essentielles, pour se distinguer des Peintres d’un mediocre merite, & qui ne sont pas moins Peintres sans sçavoir à fond ce qui regarde l’Histoire, de même qu’un homme n’est pas moins homme quelque dépourvû qu’il soit de la vertu qui le doit émouvoir à acquerir les sçiences : ne voyons-nous pas que les Peintres du premier ordre agissans en Maîtres se sont donné des licences d’autant plus imperceptibles qu’elles sont judicieusement raisonnées, avantageusement executées, & que les Histoires autorisent.
DE BIEN MENAGER avec discretion, le contraste en toutes les parties de son dessein, pour en faire comme une agreable harmonie à la vûë ; & enfin
DE S’ATTACHER aux Exemples des plus excellens ouvrages, afin de se remplir l’esprit de belles idées pour s’en servir dans la construction des ordonnances ; &
comme vous pouvez avoir eu la curiosité d’apprendre de quelque habile Peintre, ce que c’est que LA COULEUR, & la manière de l’employer, ce ne sera rien de nouveau pour vous, quand je vous diray que les COULEURS se doivent considerer à l’égard de leur employ, soit à huile, ou à l’eau.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).



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L’ARTISTE → apprentissage

1 quotations

Quotation

An easie way to take the naturall, and lively shape of the leafe of any hearbe or tree, which thing passeth the Art of man to imitate with Pen or Pensill.


First take the leafe that you would have, and gently bruise the ribs and veines on the backe side of it, afterwards wet that side with Linseed-oyle, and then presse it hard upon a peece of cleane white paper, and so you shall have the perfect figure of the said leafe, with every veine thereof, so exactly exprest as being lively coloured, it would seeme to bee truly naturall, by this we learne, that Nature being but a little adjuvated or seconded with Art, can worke wonders.
Now for the farther information of such as are desirous of exemplarie instruction, I have set downe in order following the delineation of the proportion of such things as in my judgement seemed most necessarie for young beginners, and those in such easie demonstrations as for the most part they consist of equall squares, and require no more for their right understanding, then diligent observation, I might have filled a whole Booke of such like: but having considered that what I had done, was a sufficient ground for a farther procession, I thought fitting to leave each person to the exercise and practise of his best Invention.



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Quotation

[…] L'enthousiasme qui fait les Peintres & les Poetes, ne consiste pas dans l'invention des mysteres allégoriques, mais bien dans le talent d'enrichir ses compositions par tous les ornemens que la vrai-semblance du sujet peut permettre, ainsi qu'à donner de la vie à tous ses personnages par l'expression des passions. Telle est la Poësie de Raphaël ; telle est la Poësie du Poussin, & de Le Sueur ; & telle fut souvent celle de Monsieur Le Brun & de Rubens. 



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

En supposant que le tableau idéal a été conçu selon les régles du Beau, dans l’imagination du Peintre : sa première opération pour l’exprimer ou le faire naître, est le trait : c’est ce qui commence à donner un être réel & indépendant de l’esprit, à l’objet qu’on veut peindre, qui lui détermine un espace juste, & le renferme dans ses bornes légitimes : c’est le Desseing. La seconde opération, est de poser les Ombres & les jours, pour donner de la rondeur, de la saillie, du relief aux objets, pour les lier ensemble, les détacher du plan, les approcher, ou les éloigner du Spectateur : c’est le Clair-obscur. La troisième est d’y répandre les couleurs, telles que ces objets les porteroient dans la Nature, d’unir ces couleurs, de les nuancer, de les dégrader selon le besoin, pour les faire paroître naturelles : c’est le Coloris. Voilà les trois degrés de l’expression pittoresque : & ils sont si clairement renfermés dans le principe général de l’imitation, qu’ils ne laissent lieu à aucune difficulté même apparente. A quoi se réduisent toutes les régles de la Peinture ? à tromper les yeux par la ressemblance, à nous faire croire que l’objet est réel, tandis que ce n’est qu’une image. Cela est évident.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière

1 quotations

Quotation

[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible. […] Tellement que ces deux Ouvriers procederont par les regles du mesme art dans leur imagination & entendement. En suite, auparavant qu’il s’employent autour de la matière, ils desseignent sur le papier, ou autre choses tout ce que leur esprit avoit conceu, & le dessein expressif de l’idée de tous deux convient en tout ce qui peut exprimer la ressemblance qui est l’essentiel de ces deux Arts : & peut-estre seront-ils seulement differents en quelque chose accidentelle […].

La citation s’inscrit dans le cadre du passage portant sur la supériorité des arts ; le terme expression est lié à la fois au dessin (pratique graphique) et à l'imitation de la nature qui touche à la fois la peinture et la sculpture. Terme traduit par ESPRIMERE dans Lomazzo, 1585, p. 8.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

2 quotations

Quotation

Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
CONCEPTS ESTHETIQUES → merveilleux et sublime

Quotation

{Le grand Goût}. Qu’il < le peintre> ne se contente pas d’être exact & régulier, qu’il répande encore un grand goût dans tout ce qu’il fera, & qu’il évite surtout ce qui est bas & insipide. Ce grand Goût dans l’ouvrage du peintre est, Un Usage des effets de la nature bien choisis, grands, extraordinaires & vraisemblables : Grands, parce que les choses sont d’autant moins sensibles qu’elles sont petites & partagées ; Extraordinaires, car ce qui est ordinaire ne touche point, & n’attire point l’attention ; vraisemblables, parce qu’il faut que ces choses grandes & extraordinaires paraissent possibles, & non chimériques.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

1 quotations

Quotation

Friend,
            When a Painter has acquired any Excellency in
Desinging, readily and strongly ; What has he to do next ?
                        Traveller,
            That is not half his Work, for then he must begin to mannage his
Colours, it being particularly by them, that he is to express the greatness of his Art. ’Tis they that give, as it were, Life and Soul to all that he does ; without them, his Lines will be but Lines that are flat, and without a Body, but the addition of Colours makes that appear round ; and as it were out of the Picture, which else would be plain and dull. ’Tis they that must deceive the Eye, to the degree, to make Flesh appear warm and soft, and to give an Air of Life, so as his Picture may seem almost to Breath and Move.
                        Friend,
            Did ever any Painter arrive to that Perfection you mention ?
                        Traveller,
            Yes, several, both of the
Antient and Modern Painters. Zeuxis Painted Grapes, so that the Birds flew at them to eat them. Apelles drew Horses to such a likeness, that upon setting them before live Horses, the Live ones Neighed, and began to kick at them, as being of their own kind. And amongst the Modern Painters, Hannibal Carache, relates to himself, That going to see Bassano at Venice, he went to take a Book off a Shelf, and found it to be the Picture of one, so lively done, that he who was a Great Painter, was deceived by it. The Flesh of Raphael’s Pictures are so Natural, that this seems to be Alive. And so do Titians Pictures, who was the Greatest Master for Colouring that ever was, having attained to imitate Humane Bodies in all the softness of Flesh, and beauty of Skin and Complexion.



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SPECTATEUR → perception et regard
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Dat ick hier dese Schakel der waerneminghe van d'eyghen natuyrlicke dinghen in de Keting' der Schilder-Konst hier in haecken […]. Ick hebbe, Kunst-lievende Geesten, dickmael op een seer grove foute die soo wel (met eerbiedicheyt seg'ick het) onder de grootste en meest-geachste Meesters, dan onder de geringsten begaen wert, gelet. […] Het welcke nergens anders uyt voort en komt dan datse de eyghe natuyrlicke dinghen met gheen bysondere opmerckinghen waer en nemen […]. By aldien sy nu alle de eyghen natuerlicke dingen hadden met rechte op merckinge in goede achtinge genomen, soo soudese dese foute door een scherper op-merckinge ontrent de natuerlicke beweginge hebben konn voor komen, ons voor-stellende de eygen-schijnende gedaente, want dit sietmen wanneer een Wage-rat, of Spinne-wiel met groote kracht beweecht wert, datmen door 't snelle om-draeyen geen sporte sal eygentlick konnen bekennen, maer een twijffelachtige schemeringe der selven, (het welcke ick) schoon ick al menichte v stucken daer Wagen-wielen in gheschildert waren heb' gesien, soo en heb'ick dat noyt eygentlicke na gebootst gesien, maer yder sport soo geteyckent of gheschildert als of de Wagen haer niet en scheen te beweghen, soo datter geen onderscheyt tusschen een stilstaende, en een schijn-rijende Wagen gevonden en wert. Nu mochte vele oordeelen dese eyghentlickheyt veel moeylicker te sijn om na te volgen, dan anders; maer aenghesien wy na-bootsers van 't leven sijn, soo en moetmen om wat meerder moeyten (alsmen de natuerlicke dingen daer mede nader by komt) niet achter laten; oock soo en ist gheen meerder moeyte schoon het selve door de onghewoonte wel wat swaerder valt als anders, maer veel lichter.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Certains esprits amateurs d’art trouveront étrange que j’insère ici le lien de l’observation des choses réelles et naturelles dans la chaîne de l’art de peinture, mais […] j’ai souvent observé une très grave erreur régulièrement commise (et je le dis avec respect) et ce, qu’ils s’agissent des maîtres les plus grands et les plus estimés ou non. […] La simple raison en est qu’ils n’observent pas la particularité naturelle des choses avec suffisamment d’attention. […] S’ils avaient correctement observé les propriétés naturelles des choses de près, ils auraient pu éviter cette erreur en prêtant davantage d’attention à leur mouvement naturel, nous présentant leurs formes propres telles qu’elles nous apparaissent véritablement ; car lorsqu’une roue de carrosse ou de rouet tourne avec grande force, l’on remarque qu’en raison de cette rotation, la trace de ce mouvement n’est visible que de manière brouillée. Si j’ai vu de nombreuses peintures où des roues de carrosses sont représentées, je ne les ai jamais vues correctement imitées, mais avec chaque partie dessinée ou peinte de telle manière qu’il soit impossible de distinguer si le carrosse est à l’arrêt ou en mouvement. Certes beaucoup jugeront ces particularités bien plus difficiles à imiter que d’autres mais dans la mesure où nous sommes des imitateurs de la vie, nous ne devons pas nous épargner davantage d’effort (si ceci nous rapproche d’une imitation réussie des choses naturelles). La peine n’en sera d’ailleurs pas plus grande, même si dans la pratique l’inhabituel est plus pénible, mais bien plus légère.


Quotation

Siet dan, wat het al vermach wel op de eyghentlijckheyt van de natuerlijcke dinghen te letten, men sal bevinden dat het niet alleen desen mis-slach ter zijden en sal doen setten, maer datter oock veel soet-aerdighe dinghen selfs hier door aen den dagh sullen komen, gelijck die ghene dat waer soude konnen nemen, die haer Studie maecken van Corteguarden te schilderen, als sy in de selve ordineeren hier een Bootsje dat Toeback smoockt; ginder een Beeldeken dat besich is met sijn Rustinghe aen te gorden; ende elders, daerse sitten Dobbelen en Troeven; onder alle oock een Krijghs-knecht stelde, die hem bekommerde met sijn Lont te ontsteecken, aen de welcke hy nu eenigh vyer siende, neerstigheyt dede om verder te doen voncken, draeyende de selve snel om, om door de krachtighe door-snyinghen des luchts, de Lont te beter te doen aen gaen. […] welcke eyghentlijckheyt ick noch noyt waer-ghenomen ghesien en heb: ende niet-te-min, soo houd ick het daer voor, dat het niet min behaeghlijck, als natuerlijck soude zijn in de ghemoederen der Konst-beminders, en oock een meerder begheer-lust tot de Kunst soude verwecken. Siet, soo souden dierghelijcke natuyrlijcke dingen meer na-ghe-bootst konnen werden, die ick nu aen 't naeuwe waer-nemen der recht-kunst-beminnende Gheesten laet,

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Voyez ainsi ce qu’il peut apporter de prêter attention à la vérité des choses naturelles. Non seulement des erreurs seront écartées mais de nombreuses choses douces et aimables viendront au jour, telles les figures inclues ça et là par ceux qui font leur étude en peignant des Corps de garde : ici un grossier personnage fumant du tabac, là une petite figure occupée à revêtir son armure; ailleurs enfin, d’autres assises jouant aux dés ou aux atouts; parmi elles également, un simple soldat se souciant d’allumer sa Mèche et, la voyant s’embraser par friction avec l’air, tente d’y faire prendre la flamme en la faisant rapidement tournoyer dans les airs. […] je n’ai encore jamais observé une telle vérité, mais je crois néanmoins que cela ne serait pas moins plaisant que naturel dans l’esprit des amateurs, et susciterait un plus grand désir pour l’art. Voyez, il y a encore tant d’autres choses naturelles qui mériteraient d’être imitées et que je laisse à l’observation attentive des justes esprits amateurs d’art […]



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

2 quotations

Quotation

Titian was the best Colourer, perhaps, that ever was ; he Designed likewise very well, but not very exactly ; the Airs of his Heads for Women and Children are admirable, and his Drapery loose and noble ; his Portraits are all Master-pieces, no man having ever carried Face-Painting so far ; the Persons that he has drawn having all the Life and Spirit as if they were alive ;

portrait



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

Friend.
 
            What is properly the Colouring of a Piece of Painting ?
 
                        Traveller.
 
           
It is the Art of employing the Colours proper to the Subject, with a regard to the Lights and Shadows that are incident to the Story, either according to the Truth of it, or to the Painter’s Invention : [...] As for Face-Painting alone, it is to be manage another way, for there you must do precisely what Nature shows you.
           Tis true, that Beautiful Colours may be employed, but they must be such as make not your Piece like a Picture, rather than like Nature it self ; and particularly, you must observe to express the true Temper as well as the true Phisionomy of the Persoms that are Drawn ; for it would be very absurd to give a Smiling, Airy Countenance to a Melancholly Person ; or, to make a Young, Lively Woman, Heavy and Grave. ’Tis said of Apelles, that he expressed the Countenance and true Air of the Persons he Drew, to so great a degree, that several Physionomists did predict Events upon his Pictures to the Persons Drawn by him, and that with true Success. If after that, you can give your Picture a great Relievo, and make your Colours Represent the true Vivacity of Nature, you have done your Work as to that part of Painting, which is no small one, being, next to History, the most difficult to obtain ; for though there be but little Invention required, yet ‘tis necessary to have a Solid Judgment and Lively Fancy.



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GENRES PICTURAUX → portrait
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

1 quotations

Quotation

{Of Imitation.} The powers of a Painter, is expresses, by Imitation of Naturall things, whereof the most excellent, are ever, the most difficult ; easie to paint deformity.
{In severall graces and abilities.} In your Imitations of Art or Copying, observe to hit the virtues of the Piece, and to refuse the vices ; for all
Masters have somewhat, of them both. For, Paintings, may be puft-up, but not stately ; starved in Colour, nor delicate ; rash, not Confident ; Negligent, not Plain. […].
{Of Fancie.} Proficiency of
Painting, is purchased, not (altogether) by Imitation, (the common drole-way of ordinary Painters) if you neglect the amendment, by your own generous fancie ; (Est autem proprie Imago rerum animo insidentium). For, he that only follows another’s steps, must (needs) be the last in the race : Lazy Painters study not, the brain : Nature can do much with Doctrine ; but not Doctrine, without Nature : Nature, is of greater Moment : Every Artificer hath a peculiar Grace, in his own worke, agreeing to his Nature ; though many (of the other sort,) owe most to Doctrine.
{Surpassing Imitation.} The force, of Imitation of
Nature, is in the Fancie ; which worketh with the more Wisdome. It being an imaginative faculty, or wit, and is set on worke to imagine, what we have seen (or at least made up with some other Sense) being the Print or foot-steps of Sense. It is the treasury of the mind, The darkness of night awakes our Speculations of the day ; when sleep failes, the Mind does, then, digest the conceived things into Order ; that so, the whole invention wants nothing, but the hand of the Artificer, to effect the worke ; and, without Art, to do, Imagination is uselesse ; Fancie supplyes Imitation’s weakness : the property and Office whereof, is to retain those images, and figures, which the Common Sense receives : First, from the exterior sense ; and then transmits it to the judgemnt ; from thence, to the fancie ; and there locked up, and covered in the memory ; and we may alter and move with the re-presentation of things, although it have them not present, which the common Sense cannot have, unlesse present.
[…].

imagination



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

1 quotations

Quotation

Je sçay bien, continua-t-il, que Rubens est un de vos Heros de Peinture, & que vous avez toûjours estimé l’Ouvrage qui est dans la gallerie du Luxembourg, comme une des plus belles choses qui soient dans l’Europe, si l'on en retranchoit (disiez-vous) en beaucoup d'endroits le goût de Dessein dont il n'est pas question presentement. Mais tout le monde n'est pas de vôtre goût, & ceux qui sont d'un sentiment contraire, disent qu'on trouve peu de verité dans les Ouvrages de Rubens, quand on les examine de prés, que les Couleurs & les Lumieres y sont exagérées, que ce n'est qu'un fard, & qu'enfin ce n'est point ainsi que l'on voit ordinairement la Nature.
O le beau fard ! s'écria Pamphile, & plût à Dieu mon cher Damon, que les Tableaux qu'on fait aujourd'huy, fussent fardez de cette sorte ! ne sçavez-vous pas que la Peinture n'est qu'un fard, qu'il est de son essence de tromper, & que le plus grand trompeur en cet Art est le plus grand Peintre. La Nature est ingrate d'elle-même, & qui s'attacheroit à la copier simplement comme elle est & sans artifice, feroit toûjours quelque chose de pauvre & d'un tres-petit goût. Ce que vous nommez exageration dans les Couleurs & dans les Lumieres, est une admirable industrie, qui fait paroître les objets peints plus veritables (s'il faut ainsi dire) que les veritables mêmes. C'est ainsi que les Tableaux de Rubens sont plus beaux que la Nature, laquelle semble n'être que la copie des Ouvrages de ce grand Homme. Et quand les choses aprés être bien examinées ne se trouveroient pas justes, comme vous le supposez, qu'importe, pourvû qu'elles le paroissent ; puisque la fin de la Peinture n'est pas tant de convaincre l’esprit que de tromper les yeux.
Cet artifice, dit Damon, me semble merveilleux dans les grands Ouvrages.
C'est aussi dans ceux-là, reprit Pamphile, où l'on voit que Rubens l'a rendu plus sensible à ceux qui sont capables d'y faire attention & de l'examiner : car aux personnes qui ne s'y connoissent que peu, rien n'est plus caché que cet Artifice.



Other conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

2 quotations

Quotation

Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
CONCEPTS ESTHETIQUES → merveilleux et sublime

Quotation

D’autres [ndr : Peintres] encore, qui ont eû des considérations plus raisonnables, ont connu qu’ils réussissoient mieux dans les grandes choses que dans les petites, comme il est ordinaire à ceux qui ont beaucoup de feu & de facilité à executer leurs pensées. Telles estoient les qualitez de Pierre de Cortone. Quand il travailloit à de grands Tableaux, la vivacité de son esprit, & une émotion violente qui animoit sa main, & qui luy estoit comme naturelle, l’échaufoit, & l’emportoit hors de luy-mesme : ce qui faisoit que ses productions estoient pleines de chaleur & de vehemence ; au lieu que quand recueïlli dans son cabinet il prenoit le pinceau pour travailler avec plus de repos, cette émotion qui comme un vent impetueux l’agitoit dans les grand lieux, se trouvant plus resserré, affoiblissait le feu de son imagination, & ses pensées demeurant sans vigueur, devenoient laguissantes.
Il n’en est pas de mesme de ceux qui se sont étudiez à travailler avec tranquillité d’une maniere plus correcte & plus arrestée : leur jugement les accompagne toûjours ; ils agissent en toutes choses avec les mesmes lumieres, & par ce moyen conservent une force égale & un semblable caractere, soit qu’ils travaillent à de grands Tableaux, soit qu’ils en peignent de plus petits, soit mesme qu’ils ne fassent que de simples desseins.
Comme l’esprit ne peut estre continuellement dans un mesme degré de chaleur, lors que cette chaleur vient à diminuer, il faut que la force, & si j’ose le dire, toute la flamme d’un Peintre s’éteigne. De sorte que c’est seulement dans les grandes productions du Cortone qu’on découvre la beauté de son imagination ; comme au contraire on apperçoit également dans tous les Tableaux du Poussin cette force d’esprit, cette science solide, & ce profond raisonnement qui l’ont rendu superieur à tant d’autres.



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L’ARTISTE → qualités

2 quotations

Quotation

Some further Observations in drawing a Naked Figure, standing Foreright, by the Life.


In my Opinion, to understand how to make choice of a good
Naked, and to draw it well, is one of the most Difficult Studies in Painting, because it cannot be done well without the understanding of Anatomy. Being then desirous to draw a Naked Figure, you must strike a Line Perpendicular as long you would have the Figure to be, then you divide that Line into so many Divisions or Parts as you design the Proportion […]. And since Nature, that Cunning Work-Mistress, is so extremely Various in her Representations, the Painter is not bound to observe this Rule exactly when he draws to the life ; because all these Rules were intended for no other use then to create the Idea of such and such Proportions first in our Brain, and before they be designed in a true Symmetrical way upon Paper, and to prevent us from Designing our Figures in an Extravagant or Preposterous Proportion. […]. 
Observe (as you proceed downwards) to place all the Muscles in their right and proper places according to Nature, as you judiciously may observe in the Life, there being no certain Rules for placing and drawing the Muscles in their proper places Therefore ’tis extremely Advantageous to draw very much after the Life, and after good Prints of Anatomy, and those Statues aforementioned, and Anatomies of Plaster of Paris, which is the onely way to arrive at the perfection of Drawing a Naked Figure well ; without which never expect to be a good History Painter.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

In order to give this Just Representation of Nature […] I say in order to follow Nature exactly, a Man must be well acquainted with Nature, and have a reasonable Knowledge of Geometry, Proportion, (which must be varied according to the Sex, Age, and Quality of the Person) Anatomy, Osteology, and Perspective. I will add to these an Acquaintance with the Works of the best Painters, and Sculptors, Ancient, and Modern : For ‘tis a certain Maxim, No Man sees what things Are, that knows not what they Ought to be.
That this Maxim is true, will appear by an Academy Figure drawn by one ignorant in the Structure, and knitting of the Bones, and Anatomy, compar’d with another who understands these throughly :



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L’ARTISTE → apprentissage
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

3 quotations

Quotation

Le Peintre tasche non seulement de donner la quantité vraye & juste de la figure dans son dessein, & la rendre égale au naturel, comme le fait le Sculpteur, mais luy joint de plus la qualité qui est la couleur, & donne à la figure la qualité & la ressemblance […]

Terme traduit par FIGURA dans Lomazzo, 1585, p. 24.



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EFFET PICTURAL → qualité du dessin
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Il est vray, repris-je qu’un sçavant homme peut donner à ses figures par le beau choix de la forme, & l’intelligence des couleurs, plus de beauté & de grace que l’on n’en voit d’ordinaire dans les belles personnes, parce que quelques belles qu’elles soient, elles ne seront jamais si accomplies que le peut estre une figure d’un excellent Peintre. Neanmoins quelque effort que puisse faire ce sçavant homme, il n’y aura point dans ses Tableaux tant de relief qu’on en voit dans le naturel, à cause que la force des couleurs est limitée, & ne peut faire paroistre à la veuë une rondeur pareille à celle que l’on voit dans la Nature.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

On apelle Dessein la science des proportions, & de la situation des Figures, qui dicerne si elles peuvent faire dans la nature ce qu'elles font dans l'Art.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

1 quotations

Quotation

II [ndr : Rubens] a fait voir par cette figure qu'il fçavoit finir quand il vouloit, & quand il le jugeoit nécessaire : Et par ses autres tableaux que cette grande exactitude estoit inutile, puis qu'ils font tout l'effet qu'on en doit attendre. Mais outre que cette manière de peindre les choses si nettement & avec tant de patience ne convient guéres au tempérament actif de Rubens, ny a son Génie tout de feu, c'est qu'il n'a pas trouvé à propos de se servir de cette conduite dans la pluspart de ses Ouvrages, & en voicy deux raisons que l'on y découvre. La première, que tous les tableaux ne sont point faits pour estre veus de prés, ny pour estre tenus à la main, il suffit qu'ils fassent leur effet du lieu d'où on les regarde ordinairement, si ce n'est que les Connoisseurs aprés les avoir veus d'une distance raisonnable veüillent s'en approcher ensuite pour en voir l'artifice. Car il n'y a point de tableau, qui ne doive avoir son point de distance d'où il doit estre regardé : & il est certain qu'il perdra d'autant plus de sa beauté, que celuy qui le voit sortira de ce point, pour s'en approcher ou pour s'en éloigner. Cela estant, je trouve que c'est une perte de temps, pour ne pas dire un manque d'intelligence, que de faire un travail inutile & qui se perd dans la distance, convenable. Et au contraire il y a beaucoup d'Art & de science en faisant tout ce qui est nécessaire, de ne faire que ce qui est nécessaire.



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SPECTATEUR → perception et regard
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → qualités

1 quotations

Quotation

{Likenesse, not to be compared} But the worke of Art, is not singly in the Similitude or likenesse to the Life, (as common judgement will have it) but in the Symmetry  ; which in truth, proceeds from someskill in the Artizan’s surpassing Art.
{To Symmetry} It was distinguished by that excellent
Painter. A Boy holding a cluster of Grapes so like, that deceived the Birds, and yet not deterred by the shape of the Lad ; which therefore being an exception to the excellencie of the Piece, the Painter put out the Grapes, (though most like,) but reserved the Boy (for his Symmetry,) as the better esteem of the Art ; not understood by ordinary capacities.
{And therefore Naked Bodies hard to Paint.} You shall hardly find an
Artist, very excellent in a naked body, where true Symmetry is expected ; and therefore the ancient skill of the Græcians, sildome apparelled any. A timorous Painter, excuses his weaknesse, by covering the body, with a muffled Mantle.
{Defining Lines, what ?} The
Artizans call this proportion, the designing lines, Scatches, the first draught, and so a second and third, before you Paint them ; {A Cut.} which stroaks, by those that have insight in Art, are esteemed of high value ; for by these first draughts, the true force and undisguised Lineaments of Nature, do ravish the contemplation ; wherein the thought of a studious Artificer is perfectly evidenced.
[…].


1 quotations

Quotation

Soo zijnder noch verscheyden andere voorvallen, daer inden Schilder hem voorsichtigh moet draghen, wil hy inde gunste der Menschen komen. {Gemeene opmerckingen om sich bemint te maken.} In ’t gemeen willende Menschen altijt schoonder zijn dan sy inder daet ben; ghemerckt elck sich selven geerne behaeght: Hierom moet den Schilder in het Conterfeyten een betamelijke flateringh, die meer natuerlijck dan op-ghepronckt is, sich aenwennen; de Postueren wel in een goeden stant verkiesen, schoon en sonder onaenghename schaduwen inde Tronyen wesentlijck doen gelijcken: want indien yemandt schoonheydt heeft, hy siet het geerne in sijn Schilderye.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such there are many other cases, in which the Painter should behave himself carefully, if he wants to regain people’s favor. {General remarks to make oneself loved.} In general People always want to be more beautiful than they really are; as everyone likes to please oneself: Therefore in Portraying, the Painter should acquire the habit of flattering fittingly, in a way that is more natural than ostentatious; choosing the posture well in a good pose, beautiful and without unpleasant shadows in the Face, making it truly resemble: because if someone has beauty, he would be glad to see it in his Painting.


2 quotations

Quotation

Friend,
            When a Painter has acquired any Excellency in
Desinging, readily and strongly ; What has he to do next ?
                        Traveller,
            That is not half his Work, for then he must begin to mannage his
Colours, it being particularly by them, that he is to express the greatness of his Art. ’Tis they that give, as it were, Life and Soul to all that he does ; without them, his Lines will be but Lines that are flat, and without a Body, but the addition of Colours makes that appear round ; and as it were out of the Picture, which else would be plain and dull. ’Tis they that must deceive the Eye, to the degree, to make Flesh appear warm and soft, and to give an Air of Life, so as his Picture may seem almost to Breath and Move. [...] Friend,
            Wherein particularly lies the Art of
Colouring ?
            Traveller.
Beside the Mixture of Colours, such as may answer the Painter’s Aim, it lies in a certain Contention, as I may call it, between the Light and the Shades, which by the means of Colours, are brought to Unite with each other ; and so to give that Roundness to the Figures, which the Italians call Relievo, and for which we have no other Name : In this, if the Shadows are too strong, the Piece is harsh and hard, if too weak, and there be too much Light, ’tis flat. I, for my part, should like a Colouring rather something Brown, but clear, than a bright gay one : But particularly, I think, that those fine Coral Lips, and Cherry Cheeks, are to be Banished, as being far from Flesh and Blood. ’Tis true, the Skins, or Complexions must vary, according to the Age and Sex of the Person ; An Old Woman requiring another Colouring than a fresh Young one.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

Traveller.
           
There is a thing which the Italians call Morbidezza ; The meaning of which word, is to Express the Softness, and tender Liveliness of Flesh and Blood, so as the Eye may almost invite the Hand to touch and feel it, as if it were Alive ; and this is the hardest thing to Compass in the whole Art of Painting. And ‘tis in this particular, that Titian, Corregio, and amongst the more Modern, Rubens, and Vandike, do Excel.
                       
Friend.
            I have heard, that in some Pictures of Raphael, the very Gloss of Damask, and the Softness of Velvet, with the Lustre of Gold, are so Expressed, that you would take them to be Real, and not Painted : Is not that as hard to do, as to imitate Flesh ?
                        Traveller.
            No : Because those things are but the stil Life, whereas there is a Spirit in Flesh and Blood, which is hard to Represent. But a good Painter must know how to do those Things you mention, and many more : As for Example, He must know how to Imitate the Darkness of Night, the Brightness of Day, the Shining and Glittering of Armour ; the Greenness of Trees, the Dryness of Rocks. In a word, All Fruits, Flowers, Animals, Buildings, so as that they all appear
Natural and Pleasing to the Eye.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

1 quotations

Quotation

Des Fleurs.
LXXXXIII.
Il est agreable de peindre des Fleurs, non seulement par l’éclat de leurs differentes couleurs, mais aussi par le peu de temps & de peine qu’on employe à les faire, il n’y a que du plaisir, & quasi point d’application, vous estropiez un visage si vous faites un œil plus haut ou plus bas que l’autre, un petit nez, avec une grande bouche, & ainsi des autres parties : mais la crainte de ces disproportions ne gesne point l’esprit pour les Fleurs, car à moins qu’elles ne fussent tout à fait remarquables, elles ne gastent rien Aussi la plus grande partie des Personnes de qualité qui se divertissent à peindre, s’en tiennent aux Fleurs : Il faut neanmoins s’attacher à copier juste : & pour cette partie de la Mignature comme le reste, je vous renvoye au naturel, car c’est le meilleur modelle que vous puissiez vous proposer. Travaillez-donc aprés les Fleurs naturelles, & cherchez-en les Teintes, & les diverses couleurs sur vostre palette, un peu d’usage vous les fera trouver aisément, & pour vous le faciliter d’abord, je diray, en continüant mon dessein, la maniere d’en faire quelques-unes, aussi bien ne peut-on pas toûjours avoir des Fleurs naturelles & l’on n’est souvent obligé de travailler d’aprés des Estampes, où l’on ne void que la gravûre. En ce cas servez-vous de celles de Nicolas Guillaume la Fleur, & de Messieurs Robert & Baptiste, elles sont toutes tres-bonnes.

Le traducteur ne mentionne pas les artistes cités dans la version française.



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GENRES PICTURAUX → nature morte

1 quotations

Quotation

II n'est pas toujours necessaire que les objets qui contribüent à faire un fond soient ramassez ensemble, pourveu qu'ils s'unissent en couleur & en lumière : Par exemple, dans le Massacre des Innocens, le ciel, les anges, les figures & les bastimens qui sont dans le païsage, quoy que séparez les uns des autres, sont tous d'une couleur legere, & ne composent qu'un mesme fond clair ; comme les quatre soldats armez, & le Vestibule du Pretoire où ils sont n'en font qu'un brun : Dans le Ravissement des Sabines, le ciel l'architecture & les soldats que l'on voit sur le derriere, sont un fond clair pour l'amphiteatre qui en fait un autre, avec toutes les figures dont il est rempli pour d'autres objets plus avancez : Dans le Jugement de Paris les satyres, la discorde qui est dans les nuées & le Païsage, ne composent ensemble qu'un fond d'un brun doux , pour soustenir & pour faire paroistre l'esclat du tein des trois Déesses. Pour les groupes, il faut que non seulement ils soient composez de corps ramassez ensemble, mais encore qu'ils le soient en boule, en monceau, ou comme disoit le Titien, en grape de raisin, afin que toutes les parties esclairées du groupe se trouvant ensemble, ne fassent pour ainsi dire, qu'une lumière, & que toutes ses ombres n'en paroissent qu'une, en sorte neanmoins que cela soit naturel, sans affectation, &comme si les choses s'estoient ainsi trouvées par hazard.



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L’ARTISTE → règles et préceptes
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
EFFET PICTURAL → qualité de la composition

1 quotations

Quotation

 Il y en a aussi [ndr : des peintres] qui, soit par leur propre connoissance, soit qu’ils en ayent esté advertis, sçavent d’une bonne partie faire distinction des deffauts qui se trouvent en divers Corps visibles de la nature, & quantité d’autres observations, & se sentans trop peu Sçavants pour remedier à ces choses, recherchent dans les Ouvrages Modernes ou de l’Antiquité, si aucun Artisan de cét Art, n’y a point suppléé ; Cela estant ils le choisissent pour leur servir comme de Principe, Baze, Modelle, ou Fondement, & ainsi s’y attacheront sans vouloir en considérer d’autres : Puis estans arrivez au point, que leurs Ouvrages approchent beaucoup de ceux qu’ils ont ainsi pris ou choisis pour Modelles, ils s’efforcent de pouvoir descouvrir quel a esté le but ou Fondement, de celuy ou ceux qui les ont faits, & s’ils trouvent qu’une partie ait esté faite par l’ayde de vestiges & fragments de ces Excellents Statuaires ou Sculptures, [...], ils les considereront & desseigneront tant & tant de fois, qu’ils en auront l’imagination remplie ; De sorte que venans à former quelques Ouvrages de leur Caprice ou Invention, & mesme se servans du naturel, ce qu’ils produiront tiendra de l’air & de la proportion de ces belles choses ; [...]

caprice



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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
L’ARTISTE → qualités

1 quotations

Quotation

M. Nattoire n’étoit point dans son genre, qui est le tendre & le gracieux, & non pas des boucheries de Saints. autant en est arrivé à M. Retout. (5) qui a voulu sortir de son caractere de dévotion pour faire le galand. Sa toilette de Vénus est tout ce qu’on peut de moins agreable & de plus forcé.

Dans les Remarques servant d’éclaircissemens ou de preuves à différens endroits de ces Réflexions, p. 28, Baillet invite M. Restout « à ne plus peindre de graces ».


1 quotations

Quotation

He [ndr : Cimon de Cleonen] was the First bold and daring Man that took Courage to adventure into the Ocean of this ART [ndr : la peinture], that made many remarkable Discoveries of the incognita thereof, and left the Way open and fairly obvious to all his Followers ; for he enriched it with such a Variety of Embellishments, that in him first it began to have some Form of itself, and arrive to a competent Perfection ; what in their Paintings was Dead and Stiff, he gave Motion and Life to by his Skill, that he attained to in the Art of Fore-shortenings, turning the Faces of his Figures several Ways, either looking Upward, Backward, or Downward ; and by his Kowledge in the various Motions of the Limbs and Joints, and Muscling of the whole Body, which he was the first that attained and taught, what before either they knew nothing at all of Drapery, or, however, but some very unpleasant, flat and startch’d Way, he rectify’d, and, as Pliny tells us, taught a true and natural sort of Drapery, and the proper Plaiting and Foldings of all sorts of Garments.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

1 quotations

Quotation

CHAP. XII. Of Mixed and Uncertain Forms.
I. For the drawing the form of any beast, begin with your lead or coal at the forehead, drawing downward the nose, mouth, upper and nether chop, ending your line at the throat ; then viewing it again where you begun, from the forehead, over the head, ears and neck, continuing till you have given the full compass of the buttock, then mark out the legs and feet : [...].
            II. In drawing beasts you must be well acquainted with their shape and action, [...].
            III. In birds begin also the draught at the head, (and beware of making it too big) [...].
            IV. Insects, as flies, bees, [&], are easie to be drawn and not hard to be laid in Colours ; [...].
            V. To draw a flower, begin from the boss, tufft or wart in the middle ; as in a Rose or Marigold, [...].
            VI. To take the natural and lively shape of the leaf of any herb or tree,
            First, take the leaf that you would have, and gently bruise the ribs and veins on the back-side of it ; [...].



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L’ARTISTE → règles et préceptes

1 quotations

Quotation

II. Was das Gemähl seye, p. 128
Das Gemähl ist eine Gleichheit dessen/ das man sehen kan/ sagt Socrates bey Xenoph.I.3. Solche Gleichheit erfreut das Gesicht mit ihrer Schönheit/ schärpfet den Verstand mit ihrer Artigkeit/ erfrischet das Gedächtniß mit gemercksamen Bildern/ erquicket das Gemüth mit allerhand seltnen Erfindunge[n]/ entzündet die Begierden zu vielen Heldentugenden/ ist bei Fürsten angenehm/ bey den Gelehrten wehrt/ von der Jungend geliebt und vo[n] jedermann gelobet. Hat auch in Kriegswesen einen grossen Nutzten/ das Abwesende/ als Gegenwärtig fürzustellen. 

Xénophon est cité d'après l'édition française de François Charpentier (1620-1702) : Les Choses Mémorables De Socrate/ ouvrage de Xenophon/ traduit de Grec en François..., Paris, Camusat, 1650.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

17 quotations

Quotation

[...] 't en waer saeck dat die ghene noch verder gingen de welcke dese wonderen der Nature niet alleen nae de maete des menschelicken vernufts beschouwen, maer oock de ghelijckenisse der selvigher wonderen nae 't leven wonderbaerlick af-maelen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] …it is necessity that those go even further, who observe these wonders of Nature not only to the extent of human ingenuity, but also wonderfully reproduce the similitude after life of the same wonders.


Quotation

't Is ghewisselick een uyttermaeten groote saeck de waere verbeeldinghen van allerley roerende ende onroerende dinghen in sijn ghemoedt op te legghen; evenwel nochtans is het noch een meerder saecke datmen een levende ghelijckenisse deser inwendigher verbeeldinghen kan uytwercken, voornaemelick indien den Konstenaer niet en blijft hanghen aen dese of geene bysondere wercken der Natuere, maer liever uyt opmerkinghe van d'aller schoonste lichamen die erghens te vinden sijn een volmaeckt voor-beeldt in sijn fantasije indruckt,

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is clearly an extremely important case to imprint the true representations of all sorts of movable and unmovable things in one's mind; even so it is an even more important case that one can bring about a living similitude of these inner representations, especially if the Artist does not stick to these or other specific works of Nature, but rather by observation imprints a perfect example of the most beautiful bodies that can be found anywhere in his fantasy.


Quotation

Hoe gantsh grof ende on-volmaeckt de beginselen der Schilder-Konst wel eer gheweest sijn, geeft ons Aelianus te verstaen, als hy {var. Hist. Lib. X. cap. 10.} ghetuyght dat d'aller Oudste Schilders de waere gelijckenisse der naturelicker dinghen soo gantsch erbarmelick plachten af te maelen, dat sy ghedwonghen waeren by elck bysonder Beeldt haerer Schilderyen by te schrijven.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] How very crude and imperfect the beginnings of the Art of Painting used to be, is explained to us by Aelianus, when he {…} attests that the Oldest Painters used to reproduce the true similitude of the natural things so completely abominably, that they were forced to add writing to every special image in her paintings.


Quotation

Ghemerckt dat ons dan in de treffelicke wercken van groote Meesters de schoonheyd der dinghen selver nerghens nae so krachtighlick beweeght; als de voorspoedighe stoutigheyd der Konste, soo ghebeurt het oock menighmael dat de levende ghelijckenisse van lellicke ende afsichtighe dinghen niet min vermaeckelick bevonden wordt als de gelijckenisse van d'aller schoonste lichamen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Seen that nothing moves us more powerful than the beauty of things themselves in the striking works of great Masters; as the successful boldness of Art, this is how it also often happens that the living similitude of ugly or hideous things can be found just as entertaining as the similitude of the most beautiful bodies.


Quotation

Wy aenschouwen de Schilderije van een hagedisse, van een Simme, van Tersites tronie met lust ende verwonderingh, seght Plutarchus {de poesis aud.}, meer om de ghelijckenisse die wy daer in sien dan om de schoonheyd. Want alhoewel men het ghene in sijn eyghen nature leelick is niet en kan schoon maecken, d'imitatie van schoone of leelicke dinghen werd nochtans sonder eenigh onderscheyd gepresen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] We behold the Painting of a lizard, of an Ape, or of the face of Tersites with desire and astonishment, says Plutarchus {…}, more for the similitude that we see in it than for the beauty. Because although one cannot make beautiful that which is in his one nature ugly, the imitation of beautiful or ugly things is nevertheless praised without any distinction.


Quotation

Apelles plaght de Conterfeytsels van d’een en d’ander soo gantsch ghelijck te maecken, dat de troniebekijckers, diemen Metopocopos ofte Physiognomers noemt, soo wel uyt sijne Schilderyen als uyt het leven selver voorsegghen konden wanner dien afghemaelde persoone soude overlijden. Plin. XXXV.10. Dies heeft sich oock Philophomus vervoordert de reden by te brenghen, waerom goede Schilders de waere ghelijckenisse der naeghebootster dinghen niet wel en konnen missen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Apelles tends to make the portraits of one and the other so very resembling, that the ‘watchers of faces’, who one calls Metopocopos or Physiognomers, could predict from both his paintings and from life itself when the depicted person would die. Plin. XXXV.10. This also made Philophomus develop the reasoning, why good Painters could not very well miss the true resemblance of imitated things.



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

Ghelijck dan d’oude Konstenaers de ghelijckenisse niet t’eenemael en versuymden, soo plaghtense nochtans meer wercks van de Symmetrie te maecken; achtende dat de ghelijckenisse maer alleen uyt de Konst ontstaet, waer als de Symmetrie uyt een sekere volmaecktheyd, die de Konst verder te boven gaet, hervoord komt, siet Maximus Tyrius Dissertat. XVI. Want daer stelt hy ons een gantsch merckelick onderscheyd tussen dese twee hoofd-stucken voor ooghen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Just like the old Artists did never neglect the resemblance, as such they tend to make even more work of Symmetry; believing that the resemblance only springs forth from the Art, whereas the Symmetry comes forth from a certain kind of perfection, that far surpasses the Art, see Maximus Tyrius (…). Because there he shows us a rather significant difference between these two chief principles

The paraphrasing of the citation is somewhat different in the Latin edition. [MO]


Quotation

Philostratus heeft den rechten aerd midsgaders oock de waere kracht van de Teycken-konst veele dudydelicker uytghedruckt. Het en maght niet gheloochent werden of de linien, seght hy {Lib. ii. de vita Apollonij. Cap. 10.}, die sonder eenighen verwen-prael maer allen in licht en schaduwe bestaen, verdienen den naem van een Schilderye; vermids wy in de selvighe niet alleen de ghelijckenisse van d’afgebeelde personagien beschouwen, maer oock haere bewegheninghen selver, ’t sy datse door een schroomherighe schaemte ergens afghekeert of door een vrymoedighe voordvaerendheyd ergens tot aenghedreven worden ende alhoewel dese linien op ’t aller eenvoudighste t’saemen ghestelt sijnde de vermenghinghe van ’t bloed als oock de jeughdigheyd van ’t hayr en den baerd in ’t minste niet uyt en drucken, nochtans ghevense ons de volmaeckte ghestaltenis van eenen swarten ofte witten mensche bescheydenlick te kennen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Philostratus has expressed the true nature as well as the true power of the Art of Drawing much clearer. It may not be denied that the lines, he says {…}, that exist without any splendor of colours but only in light and shadow, deserve the name of Painting; as we see not only the similitude of the depicted persons in it, but also their movements itself, whether that they are averted out of a hesitant shame or are driven towards something by a frank diligence and although these lines that are composed in the most simple way do not express the mixing of blood or the youthfulness of the hair and the beard in any way, nevertheless they modestly illustrate the perfect shape of a black or white man to us.


Quotation

Die ghene onder en tusschen dewelcke het teyckenen langh ghenoegh en met eenene vlijtighen ernst gheoeffent hebben, moghen ’t hier by niet laeten blijven en d’aenghevoanghene Konste ten halven niet laeten steken; aengesien de Teycken-konst (alhoewelse met goed recht voor een gantsch ghewightigh point en voor den eenighen ghebaenden wegh tot de Schilder-Konst en d’andere Bootser-konsten gheouden wordt) maer alleenlick een aenleydinghe tot yet grootsers schijnt te wesen. De verwen hebben een sonderlinghe kracht om onse ooghen tot sich te trecken, seght Plutarchus {In Pericle circa ipsum initium}, vermids ’t menschelicke ghesicht door de bloeyende lieffelickheyd der selvighen krachtighlick opgheweckt ende ghespijst wordt. Ghelijck het oversulcks uyt ons voorighe bewijs lichtelicken is af te nemen, dat een welgheproportioneerde Teyckeningh de waere ghelijckenisse der afgheteyckender dinghen ghenoeghsaemlick uyt-druckt; soo en magh men evenwel de schaduwe deser onvolmaeckter ghelijckenisse met de levendighe volmaecktheyd van een veelverwighe Schilderye in ’t minste niet verghelijcken.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Meanwhile those who have practiced drawing long enough and with a diligent seriousness, can leave it to this and not abandon the commenced Art halfway; since the Art of Drawing (although she is thought with good reason to be a very important point and the only common road towards the Art of Painting and the other Imitation-arts) appears to only be occasion for something bigger. The colours have a remarkable power to draw our eyes towards them, says Plutarchus {…}, as the human sight is strongly excited and fed by its blooming loveliness. Just like it is therefore easy to deduct from our previous evidence, that a well-proportioned Drawing delightfully expresses the true similitude of the drawn things; as such one may nevertheless not compare the shadow of this imperfect similitude in the least with the living perfection of a Painting with many colours.

Junius states that the (art of) drawing (tekenen, tekenkunst) is the basis for Painting (schilderkunst) and for the other arts that consist in imitation. However, he argues that an artist should never be satisfied by only producing drawings, as the colours (verf) add enormously to the impact of a painting. The liveliness of a painting with many different colours (veelverwigh schilderij) is much closer to perfection than a drawing. As such, the effect of colour is connected to the liveliness of a painting. In this citation, ‘verf’ should be translated as colour. In the Latin edition (1637), this term is described as 'diversissimorum colorum'. In the English edition, Junius refers to the collection of the earl of Arundel. This reference is missing in the Latin and Dutch edition. [MO]


Quotation

Alhoewel een Beeld alle de waerachtighe linien der afghebeelder dingen uytdruckt; nochtans derft het de rechte kracht der dinghen selver, als wesende onbeweghelick en sonder eenigh roersel, seght Tertullianus Lib. II. adversus Marcionem. Het manghelt de kley-stekerye, seght Apuleius {In Apologia.}, aen de behaeghelicke lustigheyd die het leven dapper plaght te verwackeren; het schort de steenen aen de Coleur; het liegt de Schilderyen aen stijvigheyd; en alle dese verscheydene soorten van naeboetsinghe hebben ’t roersel ghebreck, ’t welck de levende ghelijckenisse der dinghen met een sonderlinghe ghetrouwigheyd plaght te vertoonen. Ghelijck het oversulcks altijd waerachtigh is dat d’afghebeelde dinghen ’t naturelicke roersel derven, soo plaghtense oock somtijds heel end’al van het naegheboetste roersel ontbloot te sijn; ghemerckt d’aller oudste en d’eerste Meesters in haere wercken een gantsch swaere, lompe, ende onbeweghelicke maniere volghden, sonder eenigh levendighe roersel in de selvighe uyt te storten.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Although an Image only expresses the true lines of the depicted things; it nevertheless lacks the true power of the things themselves, like being unmoving and with any stir, says Tertullianus (…). The clay-sculpting misses, says Apuleius, the comforting delight that life strongly tends to incite; the stones lack Colour; the Paintings lack stiffness; and all these different sorts of imitation miss the stirring, which the living similitudees of things tend to show with a remarkable faithfulness. Like it is moreover always true that the depicted things lack the natural movement, as such they sometimes also are completely devoid of the imitated movement; seen that the oldest and first Masters followed a rather heavy, akward and still manner, without putting any lively movement in it.


Quotation

’t Ghene yet anders ghelijckt, seght hy [NDR: Quintilianus] {Lib. x. Cap. 2.}, moet noodsaeckelick te kort schieten en meer bevalligheyd hebben dan die dinghen welckers ghelijckenis het schijnt te draegen. Want ghelijck de dinghen, die wy voor ons patroon aennemen, de nature selver ende een waere kracht in sich hebben; soo plaght allerley naevolghinge in ’t teghendeel maer alleen ghecontrefeyt te sijn en sich nae anderer dinghen gheleghenheyd te voeghen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] That which resembles something else, he says {…}, necessarily has to have shortcomings and have more gracefulness than the things whose similitude it appears to bear. Because like the things that we take as our example, have nature itself and the true power in them; as such all sorts of imitations, on the other hand, only tend to be portrayed and follow the situation of other things


Quotation

Even alsoo plaght het oock met de Copijen van d’allervolmaeckste Schilderijen toe te gaen; met sietse daghelicks van de nettigheyd haerer originelen afwijcken; Want ghelijck het swaer valt een waere ghelijckenisse nae het leven te treffen, seght den selvighen Plinius in een andere plaets {Lib. V. Epist.28.}, soo is het nabootseren van ’t naeghebootseerde noch veel moeyelicker.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The fate of the copies of the most perfect Paintings tend to be similar; one sees them daily diverging from the neatness of their originals; Because as it is difficult to make a true similitude after life, says the same Plinius in another location {…}, as such the imitation of the imitated is even harder

Somewhat contradicting earlier statements in this chapter, Junius states that is more difficult to produce a good copy (kopie), as it is hard to imitate (nabootsen) the imitation. Copies necessary lack the neatness (netheid) of the originals (origineel) that are painted after natuur (naar het leven). [MO]


Quotation

{Gelijckenis der dingen woont meest in ’t generael.} Nu gelijck als de gelijckenis, en kennelijckheydt der dinghen meest woont inde generaelheydt der groote deelen, als wy door het Exempel van een Hooft [ndr: reference to illustration] getoont hebben, soo schuylt deselve oock in het generael van het gheheel al, ’t welck wy hier door eenighsins konnen bewijsen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {The resemblance of things mostly lies in the Generality.} Now, just like the resemblance and characteristics of things mostly lie in the generality of the large parts, as we have shown by means of the Example of a Head [ndr.: reference to illustration], as such it hides also in the Generality of the whole thing, as we have been able to somewhat prove here.


Quotation

Welke Oeffening den Schilder niet alleen een getrouwe hulp-Suster sal ’t zijn in ’t volgen van het natuurlijk Leven, maar sy sal hem voor een ervare Meesteres konnen dienen, wanneer hy ’t Leven moet derven; om door de beseffing van een ware ingebeelde Schoonheyd sijn geest soodanig te onderwijsen, en sijn hand soo verstandig te bestuuren, dat hy de voorgestelde Schoonheyd uyt de volle Bron-ader van sijn gemoet, als met volle stroomen op den Schilder-doek sal konnen uytgieten. Waarlijk d’uitdrukking van de Schoonheyd kan door de sterke Inbeeldingskracht merkelijk verbeterd werden. Van den grooten Phydias werd verhaald, dat als hy het Beeld van Jupiter en Minerva maakte, dat hy sijn oogen op niemand sloeg daar hy die gelijkenis uyt ontleende, maar dat hy sijn gemoed het Voor-beeld van een seer uytgelesen Schoonheyd kragtelijck voor stelde, op ’t welk hy de oogen van sijn verstand, soo stantvastelijk gevesigt hield, dat hy sijn hand en sijn Konst, sonder eenige afwisseling, na de gelijkenis des selven Voor-beelds bestuurd heeft. De Oude hebben seer wel gesien, dat de Schoonheyd selden volkomen te bekomen was, doch dat en schrikten haar niet af; {De uyterste Schoonheyd vint men selden of noyt in een mensch volkomen.} maar sy wierden des te meer aangeset om door alle betamelijke middelen, en voornamelijck door de Verbeeldens-kragt, haar selven die kragtelijck in te boesemen. Den geleerden Junius heeft menige puyk-staaltjes hier van opgehaalt, die niet en behoorden onbekent te zijn. […]

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] This Practice will not only be a loyal assistant to the Painter in the imitation of the natural Life, by she will serve him as an experienced Mistress, when Life is lacking him; by instructing his mind so much through the sense of a true imagined Beauty and by guiding his hand so wisely, that he will be able to pour the imagined Beauty from the source of his mind in full streams on the Canvas. Truly, the expression of Beauty can be significantly increased by the strong Power of Imagination. It is said of the great Phydias, that when he made the Statue of Jupiter and Minerva, he did not cast his eye on anyone from whom he borrowed their likeness, but that he imagined the Example of the very exquisite Beauty powerfully in his mind, on which he held his mind’s eye so steadily focused, that he has guided his hand and his Art, without any distraction, after the likeness of this Example. The Old have noticed very well, that beauty is seldom to be obtained perfect, but this did not chase them away; {The utmost Beauty is seldom or never to be found in one entire person.} rather they were even more stimulated to procure her by all means necessary, and especially through the power of imagination. The learned Junius has evoked many excellent examples of this, which should not be unknown. […]

PHIDIAS, Jupiter en Minerva, antique sculpture (dans GOEREE 1682, p. 35-36)


Quotation

Maar ook om selfs Menschen lange na haar Dood, of diemen maar eens gesien heeft, of die ons van eenen anderen werden aangebragt, te konnen afmalen, datse een tamelijke gelijkenis sullen hebben. En op datwe de Gedagten en Verbeeldens-kragt, ontrent dese, even als ontrent de voorgaande, door eenig behulp-middel mogten ondersteund vinden, soo sullenwe ook dese Sweemsels onder eenige algemeene soorten of Geslagten, in afschetzing vertoonen [ndr: reference to illustration]; Welke ook soodanig kennelijk gereguleerd zijn, datter weynig Opsigtige Tronien sullen ontmoet werden, die niet met d’een of d’ander soort sullen schijnen over een te komen; of ten minsten daar na te Swemen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] But also in order to paint People long after their Death, or those who one has only seen once, or those who are described to us by someone else, with a reasonable likeness. And in order for us to support the Thoughts and power of Imagination regarding this, as well as the aforementioned, with some sort of tool, as such we will also show these Expressions in some general types or categories, in an illustration [ndr: reference to illustration]; Which apparently are so regulated, that one will meet but a few Remarkable Faces, that do not coincide with one or the other category; or at least lean towards them.



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

Wanneer nu een vast Teykenaar de schets deser Tronie-Geslagten eenmaal op sekere wijse sijn geheugenis heeft ingedrukt; {Hoemen sig moet bereyden om Tronien of Konterfeytsels by inbeelding te maken, dat is, uyt de Geest na ’t leven te Schilderen.} En hy vind gelegentheyd om ymand dien hy maar eens gesien heeft, te verbeelden, dat is te Konterfeyten, soo moet hy door een kragtige Inbeelding, alles dat hem van den begeerderden Mensch sijn Swemingh en opsigt, in sijn Gedagten speeld, wel Erinneren, en Levendig te voren brengen; En dat tot aan het Sweemsel van d’een of d’ander Tronie, of Model over brengen; En socken in welke soort of Model, d’algemeene Schets meest met sijn Gedagten over een stemd, en merkelijk gestijfd en geholpen, of tot de gelijkenis van sijn denk-Beeld gebragt werd. Dan moetmen tot de bysondere trek des Voor-Hoofds, Neus en Mond, en Kin overslag maken, en letten in wat Trap van Sweming sijn beschoude Voor-beelden met die van de ingebeelde Sweming de meeste gelijkenis hebben. In welk doen met sekerlijk sal ontwaar werden, datmen de middel in de Hand heeft, om dat volgens een sekeren Regel te doen. Van den Italiaanschen Schilder D. Girlandaio werd aangetekend, dat hy de Tronie-kunde soo vast had, dat hy in ’t Konterfeyten, by Inbeelding noyt en miste een kenbare gelijkenis aan te treffen. In welk doen ook eene Francisco Mossoli hem een Konst-genood verstrekte. Andere Geesten hebben sulx op ’t berigt van andere konnen doen: Sulx datse Konterfeytsels en Tafereelen maakten, van Luyden die al een wijle gestorven waren; en diese noyt met Oogen aanschouwd hadden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Now when a steady Draughtsman has planted the illustration of these Facial Categories in some way in his memory; (How one should prepare oneself to paint Faces or Portraits after his imagination, that is, from the Mind after Life.} And he will find the opportunity to depict, that is to portray, someone who he has only seen once, as such he has to remember and reproduce in a lively manner, all that comes to his mind about the Expression and Features of the proposed Man, by means of a powerful Imagination; And deliver this to the Expression of some or other Face, or Model; And determine which type or Model of the general illustration coincides best with his Thought, rather stylized and forced, or with the likeness of his mental Image. Then one has to move to the specific feature of the forehead, Nose or Mouth and Chin, and pay attention to which degree of expression the Examples that he has seen have a resemblance with that of the imagined Expression. By doing this one will certainly become aware, that one possesses a means to do this according to a certain Rule. It is written about the Italian Painter Domenico Ghirlandaio that he had mastered the Physiognomy so well, that through Imagination he never missed to notice a clear resemblance, while making a Portrait. In which a certain Francesco Mazzoli [ndr: Parmigianino] also was a fellow craftsman. Other Minds have been able to do it based on the description of others: Such that they made Portraits and Scenes of People who had long been deceased; and whom they had never seen with their own Eyes.

technical note: There is a mistake in the pdf, these are pages 230 and 223 of the pdf. [MO]


Quotation

Om dit voor te komen, raad ik een Conterfeiter, dat hy voor al eerst de tronie wel doe gelyken, en die schildere tot dat den eigenaar te vrede zynde, hy met het overige na zynen zin, genoegen en oordeel zonder schroom moge omspringen, en daar door eere en lof behaalen; vermits het leven zelf, in zodanig een gewaad gekleed, niet meerder kan veranderen.
Noch acht ik het wel der moeite waard, dat een Schilder, zo veel hem mogelyk is, den aart en manieren der geenen, die zich willen laaten schilderen, als mede waar zy hun meeste vermaak en vergenoeging in scheppen, zoeke te kennen en te ontdekken      [...] Die geenen, welke hun discours dusdanig niet weeten te maatigen, zullen daarom veel langer over een tronie bezig zyn eer zy de gelykenis daar in konnen brengen: ja de menschen zullen drie à vier maal zitten, en ieder reis met een byzonder wezen: en al kwamen zy tien maal, noch geloof ik, dat hy daar wat aan te doen zou vinden.

[D'après DE LAIRESSE, 1787, vol. 2, p. 139:] Je conseille donc au peintre [ndr. dans le portrait] de commencer par faire bien ressembler la tête, de manière qu’on ne puisse s’y méprendre, & d’en agit après avec les draperies & les accessoires comme il le jugera le plus convenable pour faire honneur à son talent ; car la nature ne peut plus alors changer, sous quel costume qu’on la représente. Il faut aussi que le peintre tâche de connoître, autant qu’il est possible, le caractère & le tempérament de la personne qu’il doit mettre sur la toile. [….] Les artistes qui ne possèdent pas ce talent, auront beaucoup plus de peine à parvenir à la ressemblance, qu’il leur sera même souvent impossible d’attraper jamais.



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GENRES PICTURAUX → portrait

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Dies behoort een goed Konstenaar voor ’t eerste daer nae te trachten, dat sijn werck niet en schijne in alles met de Tafereelen van andere vermaerde Meesters over een te komen; ghebeurt het onder en tusschen dat de gantsche gheleghenheydt sijnes wercks een sekere ghelijckheydt met de voorighe stucken van andere Konstenaers uyt wijst; soo moet hij in de tweede plaetse besorghen dat hy dese gelijckheydt niet by gevalle, maer met opset schijne ghetroffen te hebben, ’t Staet yder een vry den eenen ofte den anderen Konstenaer, van weghen dese of ghene deuchdt, hooghe te verheffen: wat my belanght, die Konstenaers spannen, mijnes dunckens, de kroone boven d’andere, de welcke d’oude Konst ontrent een nieuw argument naerstighlick oeffenen, om haere Schilderyen door dit middel met het aengename vermaeck van een ongelijcke gelijckheyt behendighlick te vervullen. Soo staet ons oock alhier aen te mercken, dat dit aldermeest by hun in 't werck gestelt moet worden, wanneer sy door eenen loffelicken naer-yver worden aen ghedreven, om dese bevalligheydt van een ongelijcke ghelijckheydt in soodaenighe wercken uyt te drucken die met de treffelicke Stucken der voorigher Meesters maer alleen in de bequaeme handelinge souden over een komen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] This is the first that a good Artist should aim for, that his work does not seem to resemble the scenes of other famous Masters in everything; if it happens nonetheless that the whole occurrence of his work shows a certain similarity to the previous pieces of other artists; then he should secondly take care that he appears to have made this similarity not by accident but on purpose, It is open to everyone to highly esteem some Artist or another because some virtue: what is important to me, those artists, in my opinion, beat the lot, who practice the old Art diligently regarding a new subject, to fill their Paintings by this means with the pleasant entertainment of an uneven similarity. As such we can remark here as well, that this should be done by them the most when they are driven by a praiseworthy envy to express this gracefulness of a uneven evenness in such works that only resemble the striking Pieces of previous Master in the able treatment.

Junius discusses the complexities of the concept of ‘gelijkheid’ (similarity) in art. He is not opposed to the idea that one can point out elements that are taken from the work of another artist, it is however important for the artist to make clear the resemblance is made on purpose. As such, it is necessary to practice producing ‘ongelijcke ghelijckheydt’(uneven similarity), that is to make the resemblance evident but not overall. This text fragment is much more elaborate in the Dutch edition than in the English and Latin (1694) editions. [MO]


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Quotation

II. Was das Gemähl seye, p. 128
Das Gemähl ist eine Gleichheit dessen/ das man sehen kan/ sagt Socrates bey Xenoph.I.3. Solche Gleichheit erfreut das Gesicht mit ihrer Schönheit/ schärpfet den Verstand mit ihrer Artigkeit/ erfrischet das Gedächtniß mit gemercksamen Bildern/ erquicket das Gemüth mit allerhand seltnen Erfindunge[n]/ entzündet die Begierden zu vielen Heldentugenden/ ist bei Fürsten angenehm/ bey den Gelehrten wehrt/ von der Jungend geliebt und vo[n] jedermann gelobet. Hat auch in Kriegswesen einen grossen Nutzten/ das Abwesende/ als Gegenwärtig fürzustellen. 

Xénophon est cité d'après l'édition française de François Charpentier (1620-1702) : Les Choses Mémorables De Socrate/ ouvrage de Xenophon/ traduit de Grec en François..., Paris, Camusat, 1650.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

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{XIX. Qu’il ne faut pas trop s’attacher à la Nature, mais l’accommoder à son Genie.} 
*Ne soyez pas si fort attaché à la Nature, que vous ne donniez rien à vos estudes ny à vostre Genie : mais aussi ne croyez pas que vostre Genie & la seule memoire des choses que vous avez veuës vous fournissent assez pour faire un beau tableau, sans l’aide de cette incomparable maistresse la Nature, *que vous devez toûjours avoir presente comme un témoin de la verité. 



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L’ARTISTE → qualités
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

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Maar een Spel verscheelt hier in met een Schildery, dat het eerste in elke handeling een byzonderen tijd, plaats, of daad begrijpt; daar het Schildery maar een oogenblikkelijke daad of zaak vertoont. [...] dat 'er tweederley soort van Schilderyen aan te merken zyn, te weten, natuurlijke en onnatuurlijke; en ten tweeden, wat goede Historien zijn om achtervolgens in een Stuk uit te beelden. De natuurlyke Schilderyen zijn die, waar in men vertoont de hoedanigheid van een Geschiedenis of Voorval door een enkele hertstogt […] De onnatuurlyke zijn deze, waar in men meer als eens een en den zelven Persoon vertoont, en alzo twee Voorvallen in een vermengt, […]

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 250-252:] […] mais une pièce de théâtre diffère d’un tableau, en ce que la première comprend dans chaque acte un fait, un tems & un lieu particuliers; tandis qu’un tableau ne représente qu’une seule action momentanée. […] il y a deux especes de tableaux : des naturels ou vrais, & d’autres qui pechent contre la vérité et la nature. Les premiers sont ceux où l’on ne représente la nature d’un événement [NDR : histoire] ou d’une action que par une seule passion […] Les tableaux de la seconde espèce, sont ceux dans le même personnage se présente plus d’une fois ; où par conséquent il y a complication de sujets […]



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

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SECT. I. Of Actions or Gestures.
These are those that most nearly resemble the life, be it either in laughing, grieving, sleeping, fighting, wrastling, running, leaping, and the like.
Amongst the Ancients, famous for lively motion and gesture,
Leonard Vincent deserves much, whose custom was to behold clowns, condemned persons, and did mark the contracting of their brows, the motions of their eyes and whole bodies ; and doubtless it cannot but be very expedient for an Artist in this kind to behold the variety of exercises, that discovers various actions, where the motion is discovered between the living and the dead, the fierce and the gentle, the ignorant and learned, the sad and the merry.
John de Bruges was the first inventer of Oyl-painting, that deserv’d excellently in this particular.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

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Quotation

Alhoewel een Beeld alle de waerachtighe linien der afghebeelder dingen uytdruckt; nochtans derft het de rechte kracht der dinghen selver, als wesende onbeweghelick en sonder eenigh roersel, seght Tertullianus Lib. II. adversus Marcionem. Het manghelt de kley-stekerye, seght Apuleius {In Apologia.}, aen de behaeghelicke lustigheyd die het leven dapper plaght te verwackeren; het schort de steenen aen de Coleur; het liegt de Schilderyen aen stijvigheyd; en alle dese verscheydene soorten van naeboetsinghe hebben ’t roersel ghebreck, ’t welck de levende ghelijckenisse der dinghen met een sonderlinghe ghetrouwigheyd plaght te vertoonen. Ghelijck het oversulcks altijd waerachtigh is dat d’afghebeelde dinghen ’t naturelicke roersel derven, soo plaghtense oock somtijds heel end’al van het naegheboetste roersel ontbloot te sijn; ghemerckt d’aller oudste en d’eerste Meesters in haere wercken een gantsch swaere, lompe, ende onbeweghelicke maniere volghden, sonder eenigh levendighe roersel in de selvighe uyt te storten.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Although an Image only expresses the true lines of the depicted things; it nevertheless lacks the true power of the things themselves, like being unmoving and with any stir, says Tertullianus (…). The clay-sculpting misses, says Apuleius, the comforting delight that life strongly tends to incite; the stones lack Colour; the Paintings lack stiffness; and all these different sorts of imitation miss the stirring, which the living similitudees of things tend to show with a remarkable faithfulness. Like it is moreover always true that the depicted things lack the natural movement, as such they sometimes also are completely devoid of the imitated movement; seen that the oldest and first Masters followed a rather heavy, akward and still manner, without putting any lively movement in it.


1 quotations

Quotation

Hoewel zommige deze zaak te gering, en te verre gezogt, mogten oordeelen, is het nochtans geen van de minste opmerkelykheden, maar ten hoogsten noodzaaklyk om, nevens andere hulpmiddelen, de waarschynlykheid, zo veel als het mogelyk is, in een Stuk te zoeken; 't zy om voorwerpen, die door hunne eigene koleur te veel geweld zouden doen, daar door eenigsins te verbreeken, en aan malkanderen te binden; of om eenige andere inzicht: doch niet zonder wettige reden, op dat het ook niet al te gezogt zoude schynen.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 381:] Quoique quels peintres regarderont peut-être ces réflexions comme puériles & inutiles, elles sont néanmoins de la dernière importance pour donner, avec quelques autres moyens, le plus grand air de vérité possible aux ouvrages de l’art ; soit pour rompre & marier ensemble des couleurs qui, par leur nature, feroint un trop grand effet [NDR : violence], soit pour quelqu’autre raison, mais : cependant jamais sans une cause motivée, afin de ne pas paroître trop affecté.


2 quotations

Quotation

II. Was das Gemähl seye, p. 128
Das Gemähl ist eine Gleichheit dessen/ das man sehen kan/ sagt Socrates bey Xenoph.I.3. Solche Gleichheit erfreut das Gesicht mit ihrer Schönheit/ schärpfet den Verstand mit ihrer Artigkeit/ erfrischet das Gedächtniß mit gemercksamen Bildern/ erquicket das Gemüth mit allerhand seltnen Erfindunge[n]/ entzündet die Begierden zu vielen Heldentugenden/ ist bei Fürsten angenehm/ bey den Gelehrten wehrt/ von der Jungend geliebt und vo[n] jedermann gelobet. Hat auch in Kriegswesen einen grossen Nutzten/ das Abwesende/ als Gegenwärtig fürzustellen. 

Xénophon est cité d'après l'édition française de François Charpentier (1620-1702) : Les Choses Mémorables De Socrate/ ouvrage de Xenophon/ traduit de Grec en François..., Paris, Camusat, 1650.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

II. Was das Gemähl seye, p. 128
Wegen der sichtbarlichen Abbildungen wird das Gemähl ein lieblicher Betrug der Augen genennet/ und ist der beste Mahler der beste und redlichste Betrüger besagten// fürnemsten Sinnes/ deß Gesichts. Sie ist ein zuläßiger und löblicher Betrug/ abgesehen von der Gleichheit der Natur; massen alle Künste ihre Herzwurzel gleichsam in deren natürlichen Wesen habe[n]/ von welchen sie herstammen/ und nachgehends/ als abgesonderte Zweige verpflanzet und neuen Safft und Kräfften erlanget haben.
Also hat Zeuxis die Vögel betrogen/ in dem er Weintrauben mit so natürlichen Farben gemahlt/ daß sie selbe herzugelocket/darvon zu picken/wie der Poet sagt : […
]



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
SPECTATEUR → perception et regard

2 quotations

Quotation

Les autres, comme les Carraces, Barroche, le Carravage, & plusieurs cy devant nommez, sont aussi tous differens en gousts, toutefois leurs desseins, ordonnances, expressions, & manieres de Peindre, beaucoup moins artistes ou croquées, que celles de ceux [ndr : Le Tintoret, Veronèse, Bassan] dont je viens de parler ; Le Carravage imitoit la Nature en son air & en son trait, telle qu’il en avoit le goust ; [...]



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MANIÈRE ET STYLE → école
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

{I. Precepte. Du Beau}
*La principale & la plus importante partie de la Peinture, est de sçavoir connoistre ce que la Nature a fait de plus beau & de plus convenable à cet Art ; *dont le choix s’en doit faire selon le Goust & la Maniere des Anciens […]



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

1 quotations

Quotation

Yet although in Things at Distance, we must go by the Rationall Proportion in Perspective, and in things near by the Natural ; yet we must not so observe the Natural, but regard must be had to the Grace of the Picture.
            For the Power of
Painting, not only extends it self, to the Imitation of Nature, but sometimes to the Correcting of it : rendring Things more pleasing to the Eye, then they are of themselves.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

1 quotations

Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’ARTISTE → qualités
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

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Quotation

{Le grand Goût}. Qu’il < le peintre> ne se contente pas d’être exact & régulier, qu’il répande encore un grand goût dans tout ce qu’il fera, & qu’il évite surtout ce qui est bas & insipide. Ce grand Goût dans l’ouvrage du peintre est, Un Usage des effets de la nature bien choisis, grands, extraordinaires & vraisemblables : Grands, parce que les choses sont d’autant moins sensibles qu’elles sont petites & partagées ; Extraordinaires, car ce qui est ordinaire ne touche point, & n’attire point l’attention ; vraisemblables, parce qu’il faut que ces choses grandes & extraordinaires paraissent possibles, & non chimériques.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

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Quotation

Friend,
            When a Painter has acquired any Excellency in
Desinging, readily and strongly ; What has he to do next ?
                        Traveller,
            That is not half his Work, for then he must begin to mannage his
Colours, it being particularly by them, that he is to express the greatness of his Art. ’Tis they that give, as it were, Life and Soul to all that he does ; without them, his Lines will be but Lines that are flat, and without a Body, but the addition of Colours makes that appear round ; and as it were out of the Picture, which else would be plain and dull. ’Tis they that must deceive the Eye, to the degree, to make Flesh appear warm and soft, and to give an Air of Life, so as his Picture may seem almost to Breath and Move.
                        Friend,
            Did ever any Painter arrive to that Perfection you mention ?
                        Traveller,
            Yes, several, both of the
Antient and Modern Painters. Zeuxis Painted Grapes, so that the Birds flew at them to eat them. Apelles drew Horses to such a likeness, that upon setting them before live Horses, the Live ones Neighed, and began to kick at them, as being of their own kind. And amongst the Modern Painters, Hannibal Carache, relates to himself, That going to see Bassano at Venice, he went to take a Book off a Shelf, and found it to be the Picture of one, so lively done, that he who was a Great Painter, was deceived by it. The Flesh of Raphael’s Pictures are so Natural, that this seems to be Alive. And so do Titians Pictures, who was the Greatest Master for Colouring that ever was, having attained to imitate Humane Bodies in all the softness of Flesh, and beauty of Skin and Complexion.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → grandeur et noblesse

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II n'est pas toujours necessaire que les objets qui contribüent à faire un fond soient ramassez ensemble, pourveu qu'ils s'unissent en couleur & en lumière : Par exemple, dans le Massacre des Innocens, le ciel, les anges, les figures & les bastimens qui sont dans le païsage, quoy que séparez les uns des autres, sont tous d'une couleur legere, & ne composent qu'un mesme fond clair ; comme les quatre soldats armez, & le Vestibule du Pretoire où ils sont n'en font qu'un brun : Dans le Ravissement des Sabines, le ciel l'architecture & les soldats que l'on voit sur le derriere, sont un fond clair pour l'amphiteatre qui en fait un autre, avec toutes les figures dont il est rempli pour d'autres objets plus avancez : Dans le Jugement de Paris les satyres, la discorde qui est dans les nuées & le Païsage, ne composent ensemble qu'un fond d'un brun doux , pour soustenir & pour faire paroistre l'esclat du tein des trois Déesses. Pour les groupes, il faut que non seulement ils soient composez de corps ramassez ensemble, mais encore qu'ils le soient en boule, en monceau, ou comme disoit le Titien, en grape de raisin, afin que toutes les parties esclairées du groupe se trouvant ensemble, ne fassent pour ainsi dire, qu'une lumière, & que toutes ses ombres n'en paroissent qu'une, en sorte neanmoins que cela soit naturel, sans affectation, &comme si les choses s'estoient ainsi trouvées par hazard.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → groupe
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
EFFET PICTURAL → qualité de la composition

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Laet ons […] verkiesen daer de meeste Lof door te bekomen is, soeckende de Natuyre die so overvloeyende in veranderlickheyt is, dat, wie de selve eygentlick na volght, noyt besloten en sal konnen werden, wie het ghemaeckt heeft; of ten waer dat yemandt het leven soo na-quam, dat men moste besluyten om dat het selve soo eyghentlick, en niet min veranderlick was, van soo een Meester ghedaen te zijn, om datmen noyt te voren van sulcke na-by-kominghe nae 'tleven gehoort en had' dan van hem; soo dat sulcx niet en wierdt besloten uyt sijn handelinghe, maer uyt de ongewoone over-een-kominge die het met het leven heeft.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] […] Choisissons donc le plus louable en suivant la nature, si abondante dans sa diversité que si quelqu’un l’imite de manière vraie, il sera impossible de déterminer l’auteur de l’œuvre. À moins que quelqu’un n’imite la vie d’une façon si naturelle et non moins variée, qu’on puisse en déduire que l’œuvre a dû être faite par un tel maître, car jamais auparavant on avait entendu parler de quelqu’un s’approchant autant du vif. Cela serait alors déduit non de sa manière de faire mais de sa ressemblance inédite avec la vie.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

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Siet, dese vrucht der eygen natuerlicke uyt-beeldinge ontstont door de Hystorie wel gelesen en ondertast te hebben door hooge en verre na-ghedachten. Soo yet bysonders; doch natuerlicx heb'ick bevonden in een graentje van Jan Lievensz. daer hy de offerhanden des Patriarchs Abraham in affghemaelt hadd', doch gansch onghemeen, en evenwel eygentlick […]. Siet! Dese vryheyt is gheoorloft dat yemandt om tot meerder veranderlicke kennisse der Hystorien te komen, meer als een Boeck doorlesen mach, het sy een die het breeder beschrijft, of uytleyt, waer van den Schilder door sijn goet oordeel dat hy heeft, het eyghenlicxste en seeckerste moet nabootsen, […] Oock heeft dese Gheest sijn wonderbaerlijcke na-ghedachte te kennen ghegheven in de Historie van Bath-seba uyt te beelden […].

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Voyez la représentation du vrai et du naturel peut être le fruit d’une lecture appropriée de l’histoire et de son examen lorsqu’ils sont associés à des réflexions hautes et profondes. J’ai trouvé quelque chose de semblablement original mais naturel dans une petite grisaille de Jan Lievens, dans laquelle il a représenté le sacrifice du patriarche Abraham, chose qui était très inhabituelle et pourtant naturelle. […] Voyez, cette liberté est légitime car il faudrait lire plus d’un livre pour parvenir à une telle connaissance variée de l’histoire, chose pouvant consister en une plus ample description ou explication, l’essence ou certains aspects de celle-ci devant être imités par le peintre en usant de son bon jugement. […] Le même esprit a également montré sa merveilleuse réflexion en représentant l’histoire de Bethsabée […].



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
GENRES PICTURAUX → peinture d’histoire

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Der dritte Discours von der Mahlerey. Das III. Capitel. Worauf über dieses in HISTORIEN-Gemählden besonders zu sehen, p. 67
[Ist ferner nöthig auf folgende Stücke mit Achtung zu geben]
1. Auf die Warheit/ daß nichts in dem Gemählde sey/ so der Historie/ wie sie von guten Historie/ wie sie von guten Auctoribus beschrieben ist/ zuwider lauffe. Also darff man bey der Hochzeit zu Cana in
Galilea keinen weissen Wein mahlen/ weil nur rother in Judaea gewachsen ist. Als wenn an einem päpstischen Altat das Abendmahl gemachet wird/ als Sässen die Junger dabey/ da sie doch nach der alten Manier dabey gelegen/ damit solcher Gebrauch dem gemeinen Volck nicht wunderlich vorkomme.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix
GENRES PICTURAUX → peinture d’histoire

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But these Liberties [ndr : prises envers la vérité historique et naturelle] must be taken with great Caution and Judgment ; for in the main, Historical, and Natural Truth must be observed, the Story may be embellish’d, or something of it par’d away, but still So as it may be immediately known ; nor must any thing be contrary to Nature but upon great Necessity, and apparent Reason. History must not be corrupted, and turn’d into Fable or Romance : Every Person, and Thing must be made to sustain its proper Character ; and not only the Story, but the Circumstances must be observ’d, the Scene of Action, the Countrey, or Place, the Habits, Arms, Manners, Proportions, and the like, must correspond. This is call’d the observing the Costûme.

story



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

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Quotation

[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible. […] Tellement que ces deux Ouvriers procederont par les regles du mesme art dans leur imagination & entendement. En suite, auparavant qu’il s’employent autour de la matière, ils desseignent sur le papier, ou autre choses tout ce que leur esprit avoit conceu, & le dessein expressif de l’idée de tous deux convient en tout ce qui peut exprimer la ressemblance qui est l’essentiel de ces deux Arts : & peut-estre seront-ils seulement differents en quelque chose accidentelle […].

Terme traduit par IDEA dans Lomazzo, 1585, p. 8.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

Quotation

Sa Venus au bain [ndr : de Vanlo] est tout à fait intéressante ; de même que la Vestale ; quoique ce dernier tableau soit un peu sec. On sent bien que M. Vanlo a voulu y fatiguer ses chairs le moins qu’il lui étoit possible, pour mieux exprimer le caractere de virginité qui étoit de son sujet ; mais on s’apperçoit en même-tems que la nature ne lui a pu servir en cette occasion ; & qu’il n’a pu peindre cet objet que d’idée, & comme un beau fantôme, que lui retraçoit son imagination. La question étoit de chercher un beau modele de Vierge, quelque part ; mais en bonne vérité où le trouver !


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Quotation

On raconte un grand nombre d'histoires d'animaux, d'enfans, & même d'hommes faits qui s'en sont laissé imposer par des tableaux, au point de les avoir pris pour les objets dont ils n'étoient qu'une imitation. Toutes ces personnes dira-t-on, sont tombées dans l'illusion que vous regardez comme impossible. On ajoutera que plusieurs oiseaux se sont froissé la tête contre la perspective de Ruel, trompez par son ciel si bien imité qu'ils ont cru pouvoir prendre l'essort à travers. Des hommes ont souvent adressé la parole à des portraits, croïant parler à d'autres hommes. Tout le monde sçait l'histoire du portrait de la servante de Rembrandt. Il l'avoit exposé à une fenêtre où cette fille se tenoit quelquefois, & les voisins y vinrent tour à tour pour faire conversation avec la toile. Je veux bien tomber d'accord de tous ces faits, qui prouvent seulement que les tableaux peuvent bien quelquefois nous faire tomber en illusion, mais non pas que l'illusion soit la source du plaisir que nous font les imitations Poëtiques ou Pittoresques. La preuve est que le plaisir continuë, quand il n'y a plus de lieu à la surprise. Les tableaux plaisent sans le secours de cette illusion, qui n'est qu'un incident du plaisir qu'ils nous donnent, et même un incident assez rare. Les tableaux plaisent, quoiqu'on ait présent à l'esprit qu'ils ne sont qu'une toile sur laquelle on a placé des couleurs avec art.
 


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Quotation

Pymandre relevoit encore le merite de la Peinture par cette merveilleuse puissance qu’elle a de nous mettre devant les yeux une image veritable des personnes que nous cherissons, & de les representer si parfaitement, qu’il nous semble, quoy qu’éloignez d’elles, les avoir comme presentes & jouïr de leur compagnie.
Ces diverses reflexions servirent à nous entretenir agreablement. Car demeurant d’accord que la Peinture estoit née pour tenir lieu d’une chose reelle, & qu’elle s’estoit mise en estime par l’avantage qu’elle a de si bien representer les personnes absentes ; Je dis à Pymandre qu’elle avoit pourtant acquis sa principale reputation de ce qu’on n’a point trouvé de plus beau moyen pour recompenser les vertus des grands hommes & pour rendre leur nom immortel, qu’en laissant leur image à la postérité.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

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Quotation

Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → merveilleux et sublime

Quotation

Mais, diront les Partisans de l'esprit, ne doit-il pas y avoir plus de mérite à inventer des choses qui ne furent jamais pensées, qu'à copier la nature, ainsi que fait votre Peintre qui excelle dans l'expression des passions ? Je leur réponds qu'il faut sçavoir faire quelque chose de plus que copier servilement la nature, ce qui est déjà beaucoup, pour donner à chaque passion son caractère convenable, & pour bien exprimer les sentiments de tous les personnages d'un tableau. Il faut pour ainsi dire copier la nature sans la voir. Il faut pouvoir imaginer avec justesse quels sont ses mouvements dans des cironstances où on ne l'a vît jamais. Est-ce avoir la nature devant les yeux que de dessiner d'après un modele tranquille, lorsqu'il s'agit de peindre une tête où l'on découvre de l'amour à travers la fureur de la jalousie. On voit bien une partie de la nature dans son modele, mais on n'y voit pas ce qu'il y a de plus important par rapport au sujet qu'on peint. On voit bien le sujet que la passion doit animer, mais on ne le voit point dans l'état où la passion doit le réduire, & c'est dans cet état qu'il faut le peindre. Il faut encore que le Peintre applique à la tête qu'il fait ce que les livres disent en général de l'effet des passions sur le visage, & des traits auxquels elles y sont marquées. […] Il faut donc que l'imagination de l'ouvrier supplée à tout ce qu'il y a de plus difficile à faire dans l'expression,  [ …] 



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Au contraire les Peintres qui travaillent aujourd'hui, tirent plus de secours de l'Art, que Raphaël & ses contemporains n'en pouvoient tirer. Depuis Raphaël, l'art & la nature se sont perfectionnez, […]. L'Ecole Lombarde a apporté le coloris à une perfection où il n'avoit pas encore atteint du vivant de Raphaël. L'Ecole d'Anvers a fait encore depuis lui plusieurs découvertes sur la magie du clair-obscur. Michel-Ange de Caravage & ses imitateurs ont aussi fait sur cette partie de la Peinture, des découvertes excellentes, quoiqu'on puisse leur reprocher d'en avoir été trop amoureux. Enfin depuis Raphaël, la nature s'est embellie. Expliquons ce Paradoxe. 
Nos Peintres connoissent présentement une nature d'arbres & une nature d'animaux plus belle & plus parfaite que celle qui fut connuë aux devanciers de Raphaël et à Raphaël lui-même. […] Ce n'est qu'après lui que ces parties du monde [ndr : Asie orientale, Amérique, Brésil] ont été découvertes pour les Peintres, & qu'on en a rapporté les desseins des plantes, des fruits & des animaux rares qui s'y trouvent, & qui peuvent servir à l'embellissement des tableaux.
[…]
Il est vrai que Raphaël & ses contemporains n'étudioient pas la nature seulement dans la nature elle-même. Ils l'étudiaient encore dans les ouvrages des anciens. Mais les anciens eux-mêmes ne connoissoient pas les arbres [ndr.: des Pays-Bas] et les animaux [ndr.: d'Angleterre]. L'idée de belle nature que les anciens s'étaient formée sur certains arbres & sur certains animaux, en prenant pour modeles les arbres & les animaux de la Grece et de l'Italie, n'approche pas de ce que la nature produit en ce genre-là dans d'autres contrées.
[…]
Il faudrait connoître le monde presqu'aussi bien que l'intelligence qui l'a créé, & qui a décidé de son arrangement, pour imaginer la perfection où la nature est capable d'arriver. […] Les connaissances des hommes sur la conformation de l'Univers, étant aussi bornées qu'elles le sont, ils ne peuvent, en prêtant à la nature les beautés qu'ils imaginent, l'annoblir dans leurs inventions, autant qu'elle sçait l'annoblir elle-même à la faveur de certaines conjectures. Souvent leur imagination la gâte au lieu de la perfectionner.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Sa Venus au bain [ndr : de Vanlo] est tout à fait intéressante ; de même que la Vestale ; quoique ce dernier tableau soit un peu sec. On sent bien que M. Vanlo a voulu y fatiguer ses chairs le moins qu’il lui étoit possible, pour mieux exprimer le caractere de virginité qui étoit de son sujet ; mais on s’apperçoit en même-tems que la nature ne lui a pu servir en cette occasion ; & qu’il n’a pu peindre cet objet que d’idée, & comme un beau fantôme, que lui retraçoit son imagination. La question étoit de chercher un beau modele de Vierge, quelque part ; mais en bonne vérité où le trouver !


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Quotation

{Of Imitation.} The powers of a Painter, is expresses, by Imitation of Naturall things, whereof the most excellent, are ever, the most difficult ; easie to paint deformity.
{In severall graces and abilities.} In your Imitations of Art or Copying, observe to hit the virtues of the Piece, and to refuse the vices ; for all
Masters have somewhat, of them both. For, Paintings, may be puft-up, but not stately ; starved in Colour, nor delicate ; rash, not Confident ; Negligent, not Plain. […].
{Of Fancie.} Proficiency of
Painting, is purchased, not (altogether) by Imitation, (the common drole-way of ordinary Painters) if you neglect the amendment, by your own generous fancie ; (Est autem proprie Imago rerum animo insidentium). For, he that only follows another’s steps, must (needs) be the last in the race : Lazy Painters study not, the brain : Nature can do much with Doctrine ; but not Doctrine, without Nature : Nature, is of greater Moment : Every Artificer hath a peculiar Grace, in his own worke, agreeing to his Nature ; though many (of the other sort,) owe most to Doctrine.
{Surpassing Imitation.} The force, of Imitation of
Nature, is in the Fancie ; which worketh with the more Wisdome. It being an imaginative faculty, or wit, and is set on worke to imagine, what we have seen (or at least made up with some other Sense) being the Print or foot-steps of Sense. It is the treasury of the mind, The darkness of night awakes our Speculations of the day ; when sleep failes, the Mind does, then, digest the conceived things into Order ; that so, the whole invention wants nothing, but the hand of the Artificer, to effect the worke ; and, without Art, to do, Imagination is uselesse ; Fancie supplyes Imitation’s weakness : the property and Office whereof, is to retain those images, and figures, which the Common Sense receives : First, from the exterior sense ; and then transmits it to the judgemnt ; from thence, to the fancie ; and there locked up, and covered in the memory ; and we may alter and move with the re-presentation of things, although it have them not present, which the common Sense cannot have, unlesse present.
[…].

fancy



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L’ARTISTE → qualités
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

2 quotations

Quotation

An easie way to take the naturall, and lively shape of the leafe of any hearbe or tree, which thing passeth the Art of man to imitate with Pen or Pensill.


First take the leafe that you would have, and gently bruise the ribs and veines on the backe side of it, afterwards wet that side with Linseed-oyle, and then presse it hard upon a peece of cleane white paper, and so you shall have the perfect figure of the said leafe, with every veine thereof, so exactly exprest as being lively coloured, it would seeme to bee truly naturall, by this we learne, that Nature being but a little adjuvated or seconded with Art, can worke wonders.
Now for the farther information of such as are desirous of exemplarie instruction, I have set downe in order following the delineation of the proportion of such things as in my judgement seemed most necessarie for young beginners, and those in such easie demonstrations as for the most part they consist of equall squares, and require no more for their right understanding, then diligent observation, I might have filled a whole Booke of such like: but having considered that what I had done, was a sufficient ground for a farther procession, I thought fitting to leave each person to the exercise and practise of his best Invention.


Quotation

He [ndr : un peintre] must not only have a nice Judgment to distinguish betwixt things nearly Resembling one another, but not the same […], but he must moreover have the same Delicacy in his Eyes to judge of the Tincts of Colours which are of infinite Variety ; and to distinguish whether a Line be streight, or curv’d a little ; whether This is exactly parallel to That, or oblique, and in what degree ; how This curv’d Line differs from That, if it differs at all, of which he must also judge ; whether what he has drawn is of the same Magnitude with what he pretends to imitate, and the like ; and must have a Hand exact enough to form these in his Work, answerable to the Ideas he has taken of them.



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L’ARTISTE → qualités

2 quotations

Quotation

Je le redis donc encore avec plus de confiance : apprenons à critiquer nos propres ouvrages à la vûë des beautez que nous découvrons dans ceux des autres ; ne rougissons point de chercher à les étudier ; ne craignons point qu’on nous accuse d’être de serviles imitateurs, quand nous aurons l’adresse de nous approprier les parties qui nous manquent, & de les joindre à celles que nous possedons. Le goût de dessein de celui-ci est plus noble & plus délicat que le vôtre, mais votre coloris l’emporte sur le sien ; ne pouvez-vous, sans perdre ce que vous avez acquis dans la couleur, faire votre profit de son heureuse maniere de dessiner ? Raphaël n’a t-il pas ajouté une nouvelle grandeur à la sienne à la vûë des ouvrages de Michel-Ange, sans se dépoüiller de sa sage simplicité & des graces nobles qui le caracterisent. Louis Carrache a-t-il passé pour un plagiaire, pour avoir étudié les tournures naïves & piquantes du Correge ? J’ai entre mes mains des études d’Annibal d’après Raphaël d’une beauté à faire comprendre qu’il étoit déjà digne de sa grande reputation lorsqu’il les a faites. Le Roy possede un Tableau de Vandeik d’après Le Titien, qui n’est point l’ouvrage d’un écolier.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

Le Génie doit donc avoir un appui pour s’élever & se soutenir, & cet appui est la nature. Il ne peut la créer, il ne doit point la détruire ; il ne peut donc que la suivre & l’imiter, & par conséquent tout ce qu’il produit ne peut être qu’imitation.
Imiter, c’est copier un modèle. Ce terme contient deux idées. I° le Prototype qui porte les traits qu’on veut imiter. 2° la Copie qui les représente. La Nature, c’est-à-dire tout ce qui est, ou comme nous concevons aisément comme possible, voilà le prototype ou le modèle des Arts. Il faut, comme nous venons de le dire, que l’industrieux imitateur ait toujours les yeux attachés sur elle, qu’il la contemple sans cesse : Pourquoi ? C’est qu’elle renferme tous les plans des ouvrages réguliers, & les desseins de tous les ornemens qui peuvent nous plaire. Les Arts ne créent point leurs règles : elles sont indépendants de leur caprice, & invariablement tracées dans l’exemple de la Nature.
Quelles sont donc les fonctions des Arts ? C’est de transposer les traits qui sont dans la Nature, & de les présenter dans des objets à qui ils ne sont point naturels. C’est ainsi que le ciseau du statuaire montre un héros dans un bloc de marbre. Le peintre par ses couleurs, fait sortir de la toile tous les objets visibles.



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L’ARTISTE → qualités

14 quotations

Quotation

Dit is dan dese naeboetsinghe, die men ghemeyndelick d'Imitatie noemt, uyt welcke de Teycken-Konst, de Schilder-Konst, de Giet-Konst en al 'andere Konsten van desen aerd voord-spruyten. Oock so is 't dat dese Imitatie van Philostratus {in proaemio Iconum} genaemt wordt een seer oude vont ende met de Nature selver wonderlick wel overeen komende. […]Oock soo en moghen wy in 't minste niet eens twijfelen of 't grootste deel der Konsten, ghelijck den selvighen Quintilianus elders {orat. Instit. Lib. X. cap. 2} steunt op d'imitatie, jae dat noch meer is, 't gantsche belydt onses levens bestaet daerin dat wy altijdt vaerdighlick naetrachten, 't ghene wy in andere hoogh achten.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] This is than that imitation, which one commonly calls imitation, from which the Art of Drawing, the Art of Painting, the Art of Casting and all the other Arts of this earth spring forth. Just as this Imitation is called by Philostratus {…} a very old source and wonderfully similar to Nature itself. […]Just like that we cannot doubt in the least or 'the larger part of the Art, like the same Quintilianus [says] elsewhere {…}, leans on Imitation, yes even more so, the whole ruling of our lives consists therein that we always capably aim to that which we esteem highly in others.

For the translation, I could not find a suitable synonym for Imitation, that would reflect the sense of the Dutch term 'nabootsing'/'imitatie'. [MO]

naeboetsinghe


Quotation

Beneffens dese voornoemde Imitatie der naturelicker lichaemen door welcke de Konstenaers aengeleyd worden om allerley sienelicke dingen nae 't leven uyt te drucken, so staet ons alhier noch een andere soorte van Imitatie aen te mercken, door welcke den Konstenaer sich verstoutet oock soodaenighe dinghen af te beelden die van 's menschen ghesicht verde sijn afgescheyden. Ende al hoewel de voornaemste kracht van dese imitatie in de fantasije bestaet, soo is het nochtans dat wy d'eerste beginselen deser imaginatie onsen ooghen moeten danck weten; want d'inwendighe verbeeldinghen die in onse ghedachten spelen, konnen daer in noyt ghefatsoenert worden 't en sy dat wy eerst de ghedaente der dinghen ergens in 't rouwe met onse ooghen hebben aenschouwet, of ten minsten met d'een of d'ander onser vijf sinnen hebben ghevoelt.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Besides this aforementioned Imitation of natural bodies by which the Artists are stimulated to express all sorts of visible things after life, we should here consider another type of Imitation, by which the Artists dares to also depict such things that are far removed from man's view. And although the principal power of this imitation exists in the fantasy, then we should still thank our eyes for the first beginnings of this imagination; as the internal representations that play in our thoughts can never be modeled there, unless we have first beheld the shape of things somewhere in coarse with our eyes, or at least have felt with one or another of our five senses.

Junius identifies to types or levels of imitation. The first type occupies itself with expressing the natural world directly. The second type of imitation starts by this direct observation of nature, but subsequently processes this observation in the mind, by means of fantasy.[MO]



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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

Quotation

Dit selvighe wordt ons noch duydelicker voor ghestelt in die treffelicke saemen-sprekinghe die nae 't verhael van Philostratus ghehouden is gheweest tusschen Thespesion den voornaemsten der Gymnosophisten ende Apollonius Tyaneus. De woorden van Philostratus {Lib VI de vita Apollonii, cap. 9} sijn aenmerkenswaerd, Hebben Phidias en Praxiteles seght Thespesion, den Hemel bekommen ende vandaer e ghedaente der Goden tot de Konst neder ghebracht; of is het wat anders, 't welck hun de ghestaltenisse der Goden heeft leeren af-vormen? Vry wat anders, seght Apollonius, en dat vol van allerley wijsheydt. Wat is doch dat? Seght Thespesion, want du en wetest behalven d'Imitatie anders niet voordt te brenghen. De fantasije, seght Apollonius, heeft dese dinghen voltrocken, als wesende een Konstenaer vele wijser dan d'Imitatie. Want d'Imitatie werkt maer alleen wat sy ghesien heeft; de fantasije werckt oock wat sy niet ghesien en heeft s'haer selven 't ghene sy noyt gheseien heeft voorstellende met een opsicht op 't ghene in de nature is, noch soo wordt d'Imitatie menighmael door een verbaesde dusyelinghe verhindert; de fantasije daer en teghen wil sich niet laeten stutten, maer sy vaere koenelick voordt in 't ghene sy voor heeft.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The same is explained to us even clearer in the striking dialogue which according to Philostratus was held between Thespesion the most prominent amongst the Gymnosophists and Apollonius Tyaneus. The words of Philostratus {…} are remarkable, Have Phidias and Praxiteles says Thespeison, climbed the Heavens and from there brought down the shape of the Gods to the Art; or is it something else, that has taught them to reproduce the shape of the Gods? Truly something else, says Apollonius, filled with all sorts of wisdom. What then is this? Says Thespesion, because you do not know to produce anything besides Imitation. Fantasy, says Apollonius, has developed these things, being an Artist much wiser than Imitation. Because Imitation only makes what it has seen; fantasy also makes what she has not seen and she has by imagining to hetself that which she has never seen by looking towards that which is in nature, similarly Imitation is often obstructed by an unexpected dizziness; fantasy by contrast does not let herself be stopped, but she boldly sails on in that which she intends.


Quotation

Staet ons dan alhier naeuw te letten op dese woorden van Quintilianus, daer en is nerghens yet, seght hy {orat. Instit. Lib. 10, cap. 2}, welcke door enckele imitatie toe neemt: ende indien het ongheoorloft waere gheweest tot hetgene ghevonden was yet-wat toe te voeghen, wy en souden als noch anders gheen Schilder-konst hebben dan die d'uytersterste linien van de schaduwe der lichaemen nae-treckt. Slaat uwe ooghen waer-waerd ghy wilt, nochtans houdt ick my selven daervan ver-sekert, dat ghy nerghens eenighe konsten sult ontmoeten die sich binnen d'enge palen haere eerster beginselen ghehouden hebben.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] We should then pay close attention to these words by Quintilianus, there is nowhere something, he says {…}, which augments through simple imitation: and if it were improper to add something to that which had been found, we still would not have any other Art of Painting than one which draws after the outer lines of the shadow of bodies. Shed your eyes wherever you want, I am sure that you will nowhere meet any arts that have remained inside the narrow poles of her first principles.

In this extract, basing himself on Quintilianus, Junius explains that the first paintings consisted of the simplest form of imitation : the tracing of shadows by means of lines. He calls this ‘the first principles of art’ and adds that art has developed far beyond it now. On page 22, Junius has already discussed this topos, in that case by citing Pliny the Elder. [MO]


Quotation

Wy moeten in 't eerste daer op letten, wat voor Konstenaers wy bestaen nae te volghen; in die ghene dewelcke wy ons selven aldus voorstellen; want wy ontmoeten selfs in d'alder volmaeckste Konstenaers eenighe dinghen die laeckenswaerdt sijn: en 't waere wel te wenschen dat ghelijck wy 't quaede 't welck in de Konstenaers ghevonden wordt ergher maecken, dat wy even alsoo 't goede beter uytdruckten. Even wel nochtans soo en is het den ghenen die oordeels ghenoegh hebben om de fouten groote Meesters te vermijden niet ghenoegh dat sy maer alleenlick een ydele schaduwe haere deughden nae volghen, overmidts d'Imitatie dan eerst prijswaerdigh schijnt te wesen als sy de volle kracht der Konst in de voornaemste dinghen heeft ghetroffen. Dies worden oock die ghene voor onvroedt ende onbesint gehouden, de welcke de deugheden van groote Meesters niet wel-doorgrondet hebbende op 't eerste ghesicht te werck gaen, meynende dat hun d'Imitatie wonderlick wel gheluckt is als sy d'uytgelesen wercken der ouder Konstenaeren eenigher wijse in 't nae-trecken van Linien en 't opsmeeren van Coleuren hebben afghebeeldet, daer sy nochtans verde van de rechte kracht der selvigher verscheyden sijn.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Firstly we should pay attention to what kind of Artists we had best imitate; in those which we then imagine ourselves; as we even meet some things that are condemnable in the most perfect Artists: and it is good to wish that, like we make the bad that is found in Artists worse, that we also express the good better. Similarly it is currently not enough to those who have enough judgement to avoid the mistakes of great Masters to only imitate the idle shadow of their virtues, as the imitation only appears to be praiseworthy when she strikes the full power of Art in the principal things. This is also held as unwise and thoughtless in those who, not having penetrated the virtues of the great Masters well, work from first sight, thinking that their Imitation has succeeded wonderfully well when they have depicted the exquisite works of the old Artists in some way by the tracing of lines and the smearing of colours, although they are still further from the true power of it.

Junius explains the importance of selecting which artists and which aspects to imitate (‘navolgen’). He goes on to explain that, in imitation, it is necessary to avoid mistakes that were made and portray only the aspects that convey the true power of an artwork. Junius uses ‘imitatie’ and ‘navolgen’ as equivalents. [MO]

naevolghen


Quotation

't Ghene wy voor desen alreede voor ghehouden hebben, moet hier en elders al wederom verhaelt worden; dat wy naemlick de kracht der oprechter imitatie niet behooren te stellen in 't nae-aepen van uytwendighe verciersels, maer dat wy meest van allen d'inwendighe kracht des wercks moeten uyt drucken. Laet ons dan altijdt nieuwe achtinghe daer op nemen, wat een sonderlinghe bevalligheydt d'oude Meesters in 't wercken ghehadt hebben; hoedaenigh haer voornemen gheweest is; wat maniere van stellinghe sy hebben ghebruyckt, als oock hoe dat hun selfs die dinghen, dewelcke maer alleen tot vermaeck scheenen te dienen, den wegh tot eenen eeuwigen naem hebben ghebaent. Voor end'alleer wy dese dinghen grondighlick begrijpen, soo en is het ons niet moghelick d'oude wel nae te volghen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] That which we have already proposed, has to be retold here and elsewhere; namely that we should not place the power of honest imitation in aping external embellishments, but that we most of all have to express the internal force of the work. Let us then always reconsider this anew, what a remarkable gracefulness the old Master have had in working; what has been her aim; which manner of composition they have used, as well as how those things which appeared to have only served entertainment, have paved the way to eternal fame. Not before we understand these things thoroughly, it is impossible to us to imitate the old well.

This section is not present in the first Latin edition (1637), but is included in the later Latin editions (1694). [MO]


Quotation

Want als dese groote Meesters bevonden dat hun haere fantasije volmaeckt ter verbeeldingen sonder eenigh exempel voor droegh, soo en konde het niet gheschieden dat sulcken puyck der menschen de rechte reden soo verde van sich soude verbannen, als dat sy de liefde van een mis-prijselicke ghewoonte hoogher souden achten dan 't ghene sy verstonden de Konst dienstigher te sijn. Dus blijckt het hoe gantsch grooten goedt dese fantasije te weghe brenght; wanneer sy naemelick de wackere verstanden der Konstenaeren van den onvruchtbaeren arbeydt der ghewoonelicker imitatie tot een groot-moedigher stoutigheydt overbrenght, soo dat sy haer selven nu niet meer aen soo een slaefachtighe maniere van doen verbinden, maer bestaen met eenen vryen Gheest verder te gaen dan haere voorganghers wel oyt hebben gedaen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Because if these great Masters thought that their fantasy presented them representations completely without any example, then it could not happen that such splendid men would ban the true reason so far, that they would consider the love of a disdainful habit better than that which they understood to be more useful for the Art. So it becomes clear how much good this fantasy brings forth; namely when she conducts the alert minds of Artists from the unprofitable labour of the usual imitation to generous boldness, such that they no longer relate to such a slavish manner, but manage with a free mind manage to go further than their predecessors ever did.

In this excerpt, Junius calls imitation a ‘slavish manner’, which can be improved by means of fantasy. As such, imitation is placed in a negative light. [MO]


Quotation

De Poesije ende de Schilder-Konst sijn oock daer in malkanderen gelijck datse haer selven allebeyde meest met d'imitatie besigh houden. Wy sien 't daghelicks hoe niet alleen de Poeten maer oock de Schilders door eenen onderlinghen naer-yver ofte aemulatie de ghedaente der Goden met een stoute handt af-beelden, oock soo besteden sy haeren arbeydt om den mensche met t'saemen 't menschelick bedrijf uyt te drucken.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Poetry and Painting are also equal to each other, in that they occupy themselves mostly with imitation. We see daily how not only the Poets but the Painters as well because of a mutual envy or emulation portray the shape of Gods with a bold hand, just as they use their labor to express together the human activity.

In this citation, Junius connects emulation to ‘naer-yver’ (envy), but makes a difference. Emulation is used in the practical sense of ‘emulating’ colleagues and is seen as an aspect of the work of painters. Junius refers to the aemulation between Painters (and Poets) amongst themselves. Junius remarks on the similarity between painters and poets : both compete amongst eachother while depicting the Gods, so he sees no difference between painting and poetry here. [MO]


Quotation

…de Schilderye is een swijghende Poesye; de Poesye daer en teghen is een sprekende Schilderye. Op welck segghen Plutarchus dese woorden toe past, die dinghen, seght hy {Bellone an pace clariores fuerent Athenienses}, dewelcke de Schilder-Konst vertoont als offe teghenwoordighlick gedaen wierden, de selvighe stelt ons de spraeck-konst voor ooghen als offe langhe te vooren gheschiedt waeren, ende ghelijck de Schilders dat met verwen afbeelden, 't gene de Schrijvers met woorden uytdrucken, soo is 't dat sy maer alleen verschillen in de materie en maniere van imitatie; want sy hebben alle beyde 't selvige oogenmerck.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] … the Painting is a silent Poem, the Poem on the other hand is a speaking Painting. On this saying Plutarchus applies these words, those things, he says {…}, which Painting shows as if they are currently being done, rhetoric offers us the same [NDR: things] as if they have happened long before, and like the Painters depict that with paint, which Writers express with words, it is thus that they only differ in the matter and manner of imitation; since they both have the same aim.


Quotation

't Gaet vast en seker dat d'alderbeste Meesters die hare Konst in Koper, Yvoor, Marmer, ofte oock in verscheydene verwen oeffenen, uyt de naturelicke dinghen selver eenigh grondt-leeringhen trecken om haere imitatie nae 't voorschrift der selvigher te richten, om niet alleen den gantschen omtreck der voorghestelder lichaemen recht wel te treffen, maer oock om 't licht ende de schaduwe, de verhooginghen ende de verdiepingen nae 't leven uyt te drucken.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is certain that the very best Masters who practice their Art in Copper, Ivory, Marble, or also in different paints, extract some precepts from the natural things themselves to direct their imitation after the precepts of this, to not only strike the entire contour of the depicted bodies well, but also to express the light and shadow, the highlights and depths after life.

This section is not present in the first Latin edition of 1637, but is included in the 1694 editions. [MO]


Quotation

Wy aenschouwen de Schilderije van een hagedisse, van een Simme, van Tersites tronie met lust ende verwonderingh, seght Plutarchus {de poesis aud.}, meer om de ghelijckenisse die wy daer in sien dan om de schoonheyd. Want alhoewel men het ghene in sijn eyghen nature leelick is niet en kan schoon maecken, d'imitatie van schoone of leelicke dinghen werd nochtans sonder eenigh onderscheyd gepresen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] We behold the Painting of a lizard, of an Ape, or of the face of Tersites with desire and astonishment, says Plutarchus {…}, more for the similitude that we see in it than for the beauty. Because although one cannot make beautiful that which is in his one nature ugly, the imitation of beautiful or ugly things is nevertheless praised without any distinction.


Quotation

Die gene daer-en-tegen, die andere navolgen ende blijven navolgen, zijn even als die, welcke langs de grondt blijven kruypen, ende uyt vreese van te vallen niet op haer eyghen beenen derven staen, veel min haer selven aenporren om het gene daer andere nalatigh in zijn geweest, te verbeteren, ofte yets toe te voegen. Vande sulcke seght Davincy datse geen Echte Soonen, maer alleen Neven van de Konst en mogen genoemt werden. {Wat Davincy seyde vande gene die nalatigh in de verbeteringh van haer doen waren.} Waerom oock Iunius seght dat sulcke navolgingh een slaefse Imitatie is, den aenkomelingen meer schadelijck dan profijtelijck;

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Those, on the other hand, who imitate others and keep on imitating, are like those who keep on crawling close to the ground, and do not dare to stand on their own feet out of a fear to fall, even less push themselves to improve that where others have been negligent, or to add something. About such [artists] Da Vinci says that they are no real Sons, but may only be called Cousins of Art. {What Da Vinci said of those who were negligent in improving their action.} Why Junius also says that such imitation is a slavish imitation, more harmful than profitable for beginners;

navolgingh


Quotation

[…] Want (seght hy op een andere plaets) daer en is niets ’t welck door de enckele Imitatie toeneemt: Ende indien het ongeoorloft waere gheweest, tot het gene gevonden was, yets toe te voegen, wy souden als noch anders geen Schilder-Konst hebben, dan die d’uyterste Lynien van de schaduwen der Lichamen natreckt.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] […] As (he says somewhere else) there is nothing which increases through simple imitation: And if it had been inacceptable, to add something to that which was found, we would not have any other Art of Painting, than one which traces the outer lines of the shadows of bodies.


Quotation

De moderne Teekenkonst is, diemen van jongs op leerd, door een natuurlyk begrip, en oeffening der handen, dewelke zo noodzaakelyk is, datmen onmoogelyk tot de tweede kan koomen, dan alvoorens haar, korrekt en vast te kennen, als zynde de grondslag van t’geheel. […] is voor zo ver een goed modern teekenaar, dewyl niet meer vereyscht wordt, als een eenvoudige imitatie, of naarbootzing, zonder het minste af, of toe te doen; Zy vraagt, nog wijst niet, wat goed en kwaad is in de voorwerpen? maar laat haar vergnoegen, als zy zo ver zyn, wyzende hen lieden dan verders, een trap hooger, naar haar Zuster Antik, die ouwer en wyzer is: Dat’s voor zoveel de moderne, en Algemeene Teekenkonst betreft, als zynde noodzaakelyk.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] The modern art of drawing is that which one learns since childhood, through a natural understanding and practice of the hands, which is so necessary, that one can impossibly obtain the second, before one knows her correctly and steadily, as the basis of it all. […] is thus far a good modern draughtsman, as nothing else is demanded but a simple imitation, without deleting or adding anything; She does not ask or points out, what is good or bad in the objects, but limits herself, when they have advanced this much, to point them ahead, to a next step, to her sister Antiquity, who is older and wiser: That’s it for as far as the modern and general art of drawing is concerned, being necessary.

nabootsing


5 quotations

Quotation

Of the Graces of Landtskip.
Though invention and imitation in this kinde are infinite, you must have a care to worke with a found judgement, that your worke become not ridiculous to the beholders eye, as well for true observation of the distance as absurditie of accident : that is, though your Landtship be good and true in generall, yet some particular error overslips your judgment either in mistaking or not observing the time and season of the yeere, the true shadow of your worke with the light of the Sunne, the bending of trees in winds and tempests, the naturall course of river and such like.
To settle therefore your judgement in these and the like, I whis you first to imitate the abstract or labour of every moneth. […].
  If you draw your Landtskip according to your invention, you shall please very well, if you shew in the same, the faire side of some goodly Citie, haven, forrest, stately house with gardens, I ever tooke delight in those peeces that shewed to the like a country village, faire or market,
Bergamascas cookerie, Morrice dancing, peasants together by the eares, and the like.
For your
Parergas or needlesse graces, you may set forth the same with farme houses, water-milles, pilgrimes travelling through the woods, the ruines of Churches, Castles, &c. but you shall finde your conceipt seconded with a thousand inventions.



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GENRES PICTURAUX → paysage

Quotation

{Of Imitation.} The powers of a Painter, is expresses, by Imitation of Naturall things, whereof the most excellent, are ever, the most difficult ; easie to paint deformity.
{In severall graces and abilities.} In your Imitations of Art or Copying, observe to hit the virtues of the Piece, and to refuse the vices ; for all
Masters have somewhat, of them both. For, Paintings, may be puft-up, but not stately ; starved in Colour, nor delicate ; rash, not Confident ; Negligent, not Plain. […].
{Of Fancie.} Proficiency of
Painting, is purchased, not (altogether) by Imitation, (the common drole-way of ordinary Painters) if you neglect the amendment, by your own generous fancie ; (Est autem proprie Imago rerum animo insidentium). For, he that only follows another’s steps, must (needs) be the last in the race : Lazy Painters study not, the brain : Nature can do much with Doctrine ; but not Doctrine, without Nature : Nature, is of greater Moment : Every Artificer hath a peculiar Grace, in his own worke, agreeing to his Nature ; though many (of the other sort,) owe most to Doctrine.
{Surpassing Imitation.} The force, of Imitation of
Nature, is in the Fancie ; which worketh with the more Wisdome. It being an imaginative faculty, or wit, and is set on worke to imagine, what we have seen (or at least made up with some other Sense) being the Print or foot-steps of Sense. It is the treasury of the mind, The darkness of night awakes our Speculations of the day ; when sleep failes, the Mind does, then, digest the conceived things into Order ; that so, the whole invention wants nothing, but the hand of the Artificer, to effect the worke ; and, without Art, to do, Imagination is uselesse ; Fancie supplyes Imitation’s weakness : the property and Office whereof, is to retain those images, and figures, which the Common Sense receives : First, from the exterior sense ; and then transmits it to the judgemnt ; from thence, to the fancie ; and there locked up, and covered in the memory ; and we may alter and move with the re-presentation of things, although it have them not present, which the common Sense cannot have, unlesse present.
[…].


Quotation

I. POLYGRAPHICE is an Art, so much imitating Nature, as that by proportional lines with answerable Colours, it teacheth to represent to the life (and that in plano) the forms of all  corporeal things, with their respective passions.
II. It is called in general in Greek
Χρωματινη, in Latine Pictura, and in English the Art of Painting.
III. It is sevenfold (to wit) in
Drawing, Engraving, Etching, Limning, Painting, Washing and Colouring.
IV. Drawing is, that whereby we represent the shape and form of any corporeal substance in rude lines onely.
V. It consists in proportion and passion, as it hath relation to motion and situation, in respect of Light and Vision.
VI.
Sanderson saith, This Admirable Art is the Imitation of the surface of Nature in Colour and proportion, 1. By Mathematical demonstration, 2. By Chorographical description, 3. By shapes of Living creatures, 4. And by the forms of Vegetables, in all which it prefers Likeness to the life, conserves it after death, and this altogether by the sense of seeing.


Quotation

In imitation whereof, I hold it expedient for a Painter, to delight in seeing those which fight at cuffs, to observe the Eyes of privy murtherers, the courage of wrastlers, the actions of Stage-players, and the inticing allurements of curtesans, to the end he be not to seek many particulars, wherein the very Life and Soul of painting consisteth, wherefore, I could wish all Men carefully to keep their Brains waking, which whosoever shall omit his invention (out of doubt) will sleep, studying perhaps Ten Years about the action of one Figure, which in the end will prove nothing worth, whence all famous inventors, for the avoiding of such gross defects, have the rather shewed themselves subtile Searchers out of the effects of nature, being moved thereunto by a special delight of often seeing, and continually practizing that which they have preconceived, so that who so keepeth this Order, shall unawares attain to such an habit of practice, in lively expressing all Actions and Gestures, best fitting his purpose, that it will become an other nature.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

The next thing to be considered in an Historical Piece, is the Truth of the Drawings, and the Correction of the Design, as Painters call it ; that is, whether they have chosen to imitate Nature in her most Beautiful Part ; for though a Painter be the Copist of Nature, Yet he must not take her promiscuously, as he finds her, but have an Idea of all that is Fine and Beautiful in an Object, and choose to Represent that, as the Antients have done so admirably in their Paintings and Statues : And ’tis in this part that most of the Flemish Painters, even Rubens himself, have miscarryed, by making an ill Choice of Nature ; either because the Beautiful Natural is not the Product of their Countrey, or because they have not seen the Antique, which is the Correction of Nature by Art ; for we may truly say that the Antique is but the best of Nature ; and therefore all that resembles the Antique, will carry that Character along with it.
                       
Friend,
            I remember, you reckoned it to me among the Faults of some Painters, that they had studied too long upon the Statues of the Antients ; and that they had indeed thereby acquired the Correction of Design you speak of ; but they had by the same means lost that Vivacity and Life which is in Nature, and which is the true Grace of Painting.

                        Traveller.
            ’Tis very true, that a Painter may fall into that Error, by giving himself up too much to the Antique ; therefore he must know, that his Profession is not tyed up to that exact Imitation of it as the Sculptor’s is, who must never depart from that exact Regularity of Proportion which the Antients have settled in their Statues ; but Painters Figures must be such as may seem rather to have been Models for the Antique, than drawn from it ;
and a Painter that never has studied it at all, will never arrive at that as Raphael, and the best of the Lombard Painters have done ; who seem to have made no other Use of the Antique, than by that means to choose the most Beautiful of Nature.


1 quotations

44 quotations

Quotation

La Peinture est un Art, qui par le moyen des lignes proportionnées, & avec des couleurs semblables à la nature des sujets, suivant la lumière de la Perspective, imite si bien la nature des choses corporelles, que non seulement elle represente sur un plan la grosseur & le relief des corps, mais encore le mouvement ; & monstre visiblement à nos yeux plusieurs affections & passions de l’Ame.

Terme traduit par IMITARE dans Lomazzo, 1585, p. 19.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

la Peinture est Art, puis qu’elle prend pour sa regle les susdites choses naturelles, & qu’elle est imitatrice, ou pour mieux dire, singe de la mesme nature, taschant tousjours d’imiter sa quantité, relief, & couleur. Ce qu’elle fait par l’ayde de la Geometrie, Arithmetique, Perspective, & Philosophie naturelle, avec une si grande & parfaite raison, qu’il ne se peut davantage.

Terme traduit par IMITARE et IMITATORE dans Lomazzo, 1585, p. 19.



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L’ARTISTE → règles et préceptes
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Il me souvient d’avoir veu à Rome, dans le Palais de Vigna Madama, ce mesme Sujet  [Grand Cyclope de Timanthe] traitté d’une autre manière aussi fort galante, quoy que la pensée n’en soit proprement qu’une imitation de celle-cy, mais elle a pourtant je ne sçay quoy de particulier, qui semble encore enchérir en quelque façon sur l’Original : [...]


Quotation

Pour l’autre Composition, qui est de nostre Moderne Jules Romain, elle nous monstre en effet, qu’une Imitation ingenieuse peut egaler et mesme passer encore au-dessus de l’Original, et que par consequent, il n’est pas moins glorieux d’imiter ainsi par concurrence d’esprit, la pensée d’un autre, et de l’enrichir comme il a fait, qu’il est honteux à un Peintre de copier mechaniquement figure à figure tout un Tableau, sans y apporter du sien autre chose que la peine et la sujetion d’un simple Ouvrier ; ce travail n’estant pas tant reputé l’Ouvrage d’un peintre, que l’estude d’un apprenty.


Quotation

[ndr : LE PEINTRE]
[...] lors que l’on voit en Italie & sur tout en la Lombardie & à Venise, les ouvrages de ces grands Peintres, le Titian, le Georgeon, Tintoret, P. Veroneze, le Palme, le Bassan, & autres Excellens Coloristes & tres-abondans en compositions de figures, cela surprend extremément la veuë, ce que ne font pas ainsi les
Œuvres du grand Raphaël & autres de ce goust, mais en recompense ceux-cy ont cét avantage qu’elles s’insinüent doucement dans l’esprit, de sorte qu’elles y font un tel effet, que plus vous les revoyez plus vous en estes satisfaits, en ce que vous y découvrez toûjours de nouvelles beautez.
Et pour les autres, c’est tout le contraire, car osté le Colory & l’Artiste maniere de peindre l’on y trouve en la pluspart, les revoyant toüjours de differantes méprises et erreurs, tant contre l’histoire & usage, que contre les Regles de Perspective.
Pour celles d’Anibal Carrace & de ses Contemporains [...] leur imitation n’a garde d’estre si nuisible à vous détourner de ce bon Goust [...].

L'imitation des Carraches et ses contemporains est comprise comme néfaste pour le disciple


Quotation

1. [La Peinture & la Poësie sont deux Sœurs qui se ressemblent si fort en toutes choses.] Elles tendent toutes deux à mesme fin, qui est l’Imitation. Toutes deux excitent nos passions ; & nous nous laissons tromper volontairement, mais agreablement par l’une & par l’autre ; nos yeux & nos esprits y sont si fort attachez, que nous voulons nous persuader que les Corps peints respirent, & que les fictions sont des veritez. Toutes deux sont occupées par les belles actions des Heros, & travaillent à les éterniser. Toutes deux enfin sont appuyées sur les forces de l’Imagination, & se servent des licences qu’Apollon leur donne également, & que leur Genie leur inspire. {Horace} Pictoribus atque Poëtis Quidlibet audendi semper fuit aequa potestas. L’avantage que la Peinture a pardessus la Poësie, est, Que parmy cette grande diversité de Langues, elle se fait entendre de toutes les Nations de la Terre ; & qu’elle est necessaire à tous les autres Arts, à cause du besoin qu’ils ont de figures demonstratives, qui donnent bien souvent plus d’intelligence que tous les discours du monde.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Voir des Tableaux, répondit Pamphile, les regarder comme si iamais vous n'en aviez veu, & en juger de bonne foy sans vouloir trop faire le Connoisseur, & préférer ceux qui vous surprendront davantage. Car les yeux d'un homme d'esprit, quoy que tout noeufs en Peinture, doivent estre touchez d'un beau Tableau ; & s'ils n'en sont pas contens, il faut conclure que la Nature y est mal imitée, & que les objets qui y sont peints, ne ressemblent gueres aux véritables.


Quotation

Le Peintre qui doit aller plus avant & qui est un parfait imitateur de la Nature, ne doit pas seulement demeurer dans cette partie comme dans son terme: (car il ne seroit jamais Peintre) mais il doit en avoir une habitudes consommée pour n'estre point embarrassé dans la recherche des parties qui le font Peintre, & pour manier a son gré la couleur : car c'est elle qui trompe les yeux, qui donne la derniere perfection à ses Ouvrages.



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L’ARTISTE → règles et préceptes
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

La fin du Peintre &: du Sculpteur est donc l’imitation ; mais ils y arrivent par de différentes voyes, le Sculpteur par la matière solides en imitant la quantité, & le Peintre par la couleur en imitant & la quantité, & la qualité des objets en sorte qu'il est obligé non seulement de plaire aux yeux comme le Sculpteur ; mais encore de les tromper dans tout ce qu’il représente.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

On divise ordinairement la Peinture en trois Parties, Invention, Dessein & Coloris. L’Invention est une partie, qui ne s’acquiert que peu ou point du tout ; elle vient d’une heureuse naissance & se cultive par la lecture des bons livres, & par la veuë des bons Tableaux & des Sculptures Antiques. Cette partie consiste à trouver les objets que l’on veut faire entrer dans le tableau, & il est certain qu'on ne doit rien peindre sans y avoir pensé. Cependant il y a quantité de tableaux où l’Invention n’est comptée pour rien : comme dans l’imitation d’une teste, de quelques fruits, de quelques fleurs, & d’autres choses semblables où l’imagination n’a comme point de part, & où il n’est question que d’imiter ce que l’on voit. Mais pour donner le caractere des objets visibles, deux choses sont essentiellement necessaires, dessiner & colorier. Par dessiner l’on entend icy autre chose, sinon donner les veritables mesures & les proportions aux objets que l’on peint ; & colorier, est donner à ces mêmes objets les couleurs, les lumières & les ombres qui leurs conviennent, en sorte que par le Dessein & par le Coloris on imite si bien la nature, que l’on trompe la veuë s’il est possible.


Quotation

Le dessein est pris non seulement pour la justesse des contours, & pour la proportion des parties ; mais encore pour une imitation du caractere des objets visibles, lequel caractere n’est autre chose que l’effet que les objets font d’abord à nos yeux. C’est dans cette dernière signification que le dessein est un instrument dont on a besoin en toutes rencontres pour exprimer plus nettement & plus vivement sa pensée. Si vous voulez vous en servir avec succès, il faut que vous fassiez attention que ce dessein n’étant encore qu’une imitation imparfaite, puisque le Coloris y manque, il est necessaire de suppléer à ce deffaut par une expression spirituelle de traits qui doivent estre differens selon la diversité des objets qui se voyent dans la nature : car les figures demandent un maniement de crayon ou de plume tout particulier aussi bien que les animaux & les païsages, & chacun dans leur genre ont encore leurs parties qui veulent estre touchées differemment les unes des autres pour y donner l’esprit & le veritable caractere. Il n’y a que ceux qui ont du genie, qui trouvent d’eux-mesme les moyens de donner à ce qu’ils font cet esprit dont je parle & qui soient capables de remarquer en quoi il consiste, & si tous ceux qui ont du genie n’en usent pas de la sorte, c’est qu’ils ne s’en sont pas encore avisez, & que faute de réflexions ils n’ont pas cultivé tous les talens qui sont en eux : ainsi la pensée qui m’est icy venüe est plutost un avertissement particulier qu’une instruction generale.


Quotation

Après avoir consideré la division que fait le Seigneur François Junius des parties de ce bel art, j’ay osé mettre icy brievement ce que j’en ay appris. Il est necessaire premierement de sçavoir ce que c’est que cette sorte d’imitation & de la définir.
DEFINITION
C’est une imitation faite avec ligne & couleurs en quelque superficie, de tout ce qui se voit sous le Soleil. Sa fin est la délectation.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Des Carnations.

LXVI.
Il y a dans les Carnations tant de differens coloris qu’il seroit mal-aisé de donner sur des sujets si particuliers des regles generales, aussi n’en garde-t’on point quand on a acquis par l’usage d’habitude de travailler aisément, & ceux qui sont arrivez à ce degré s’attachent à copier leurs Originaux, où bien ils travaillent sur leurs idées sans sçavoir comment ; De sorte que les plus habiles qui le font avec moins de reflexion & de peine que les autres, en auroient aussi d’avantage à rendre raison de leur Doctrine eu fait de Peinture, si on leur demandoit de quelles couleurs ils se servent pour faire un tel ou un tel Coloris, une Teinte icy, & là une autre.
Cependant comme les commençans à qui je destine ce petit Ouvrage ont besoin de quelque instruction d’abord. Je dirai icy en general de quelle maniere il faut faire diverses carnations.

LXVII.
Premierement aprés avoir desseigné sa Figure avec du Carmin, & ordonné sa piece, l’on applique pour les Femmes, les Enfans, & generalement pour tous les coloris tendres, une couche de blanc, meslé avec tant soit peu de ce bleu fait pour les visages dont j’ay dit la composition ; mais qu’il ne paroisse quasi pas.

LXVIII.
Et pour les Hommes, au lieu de bleu on met dans cette premiere couche un peu de Vermillon, & lors qu’ils sont vieux on y méle de l’Occre.

LXIX.
En suite on recherche tous les traits avec du Vermillon, du Carmin, & du blanc, mélez ensemble, & l’on ébauche toutes les ombres de ce mélange, ajoûtant du blanc à proportion qu’ils sont foibles, & n’en mettant guere aux plus bruns […].

LXX.
Après avoir ébauché de rouge, l’on fait des teintes bleuës avec de l’Outremer & beaucoup de blanc, sur les parties qui fuïent, c’est à dire, sur les tempes, au dessous, & aux coins des yeux, […] & aux autres endroits où la chair a je ne sçay quel œil bleu.
L’on fait encore des teintes jaunâtres avec de l’Occre, ou de l’Orpin, & un peu de Vermillon meslé de blanc au dessus des soucis, aux costez du nez vers le bas, un peu au dessous des joües, & sur les autres parties qui approchent.
C’est particulierement pour ces Teintes qu’ils faut observer le naturel, afin de le prendre, car la peinture estant une imitation de la Nature, la perfection de l’Art consiste en la justesse & en la naïveté de cette representation, sur tout pour le portrait.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Quotation

Tous ceux qui en ont parlé, conviennent que la Peinture, n'est autre chose qu'une imitation, qu'une ressemblance : Mais ils n'ajoutent pas, en quoy consiste cette imitation, cette ressemblance : quoi que ce soit la question principale, & ce que nous desirons particulièrement de savoir […] elle est une imitation de corps naturels, dont elle exprime aussi les passions. La distribution qu'il [ndr : G. P. Lomazzo] fait ensuite des parties de cet Art, me paroit extrêmement vague : car il le divise en Teorie, & en pratique.

ressemblance



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Nous aprenons de Felibien dans la vie de Poussin, que ce Peintre consulté sur la Peinture, par un de ses amis, luy avoit écrit, qu'elle est une imitation faite avec lignes & couleurs, en quelque superficie, de tout ce qui se voit sous le Soleil, dont la fin est la delectation. Quoique cette définition parte de la main d'un des plus excellens Peintres qui ont paru dans ces derniers siecles : Il semble pourtant qu'on y pourroit ajouter quelque circonstance, pour en faire une description achevée : parce que l'étude des Peintres ne se borne pas seulement à l'imitation des choses visibles : Ils les doivent encore representer, dans la plus parfaite idée qu'elles peuvent donner ; Et la fin de cet Art n'est pas de plaire uniquement aux yeux : Mais d'avertir, d'enseigner, & de plaire à même tems.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Il y a, en un mot, des élegances à rechercher, qu’on ne sauroit pas exprimer par le discours : Mais pour les découvrir, on considere souvent les Ouvrages de Michel Ange, pour les atachemens des Membres : De Raphaël pour la Noblesse du contour & pour la grace : Du Carache pour l’excellence de son Dessein. S’il n’est pas possible de voir leurs Ouvrages Originaux : on considere les meilleurs Dessein, fait d’aprés ces grands hommes : Ces Desseins se voïent commodement en Estampe, & on tâche avec cela de se former une idée avantageuse de la belle proportion. On considere aussi les plus belles Antiques, d’où ces grands Maîtres ont tiré leur savoir : Et faute des originaux de Marbres nous avons recours aux Plâtres.
On doit pourtant remarquer, que ce n’est pas le seul moïen de se rentre tres-habile, que de considerer incessament les ouvrages des plus grand Hommes, ou leurs Estampes : On doit avec cela dessiner, & venir à la pratique. Ce n’est pas encore assez de les copier incessement : Il sufit de l’avoir fait dans le commencement, on doit tâcher de les aprocher, ou de les égaler en les imitant sans pourtant les copier toujours.
Enfin pour bien reussir, il est absolument necessaire d’étudier le naturel : d’apprendre de la nature méme tous les diferens mouvements, qu’elle peut faire dans le corps d’un homme vivant, & les diferens éfets des Muscles. Il ne s’agit pas pourtant de copier la Nature tantôt seche, tantôt petite, ou grande : Mesquine, ou estravagante : Il faut composer une belle figure sur un corps, qui ne sera pas également beau. Et s’il y a quelque chose de beau, il le faut savoir choisir en supleant au reste, s’il manque.
Tous les corps en éfet ont du beau dans quelques parties & du Mesquin en quelques autres : La nature ne formant que rarement des ouvrages acomplis. On voit souvent qu’elle ôte à l’un, ce qu’elle donne à l’autre : De sorte qu’il faudroit plusieurs modeles, pour en faire un qui fut parfait : Mais comme j’ay dit, la Sience consiste à supléer, où la nature s’est négligé.
Quand je dis que la nature manque, ou qu’elle se neglige, je ne pretens pas dire qu’elle ne fasse tous ses ouvrages parfait dans leurs proportions, pour toutes les fonctions naturelles : Mais je veux dire, que toutes les parties ne sont pas également bien formée, pour plaire aux Yeux.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

L’essence & la définition de la Peinture, est l’imitation des objets visibles par le moyen de la forme & des couleurs. Il faut donc conclure, que plus la Peinture imite fortement & fidelement la nature, plus elle nous conduit rapidement & directement vers sa fin, qui est de séduire nos yeux, & plus elle nous donne en cela des marques de sa veritable idée.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

la veritable Peinture doit appeller son Spectateur par la force & par la grande verité de son imitation ; & que le Spectateur surpris doit aller à elle, comme pour entrer en conversation avec les figures qu’elle represente. En effet quand elle porte le caractere du Vrai, elle semble ne nous avoir attirez que pour nous divertir, & nous instruire.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Rien n’est bon, rien ne plaît sans le Vrai ; c’est la raison, c’est l’équité, c’est le bon sens & la base de toutes les perfections, c’est le but des Sciences, & tous les Arts qui ont pour objet l’Imitation ne s’exercent que pour instruire & pour divertir les hommes par une fidelle representation de la Nature.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Outre ce Vrai général qui doit se trouver par tout, il y a un Vrai dans chacun des beaux Arts, & dans chaque Science en particulier. […] dans l’Imitation en fait de Peinture, il y a à observer que bien que l’objet naturel soit vrai & que l’objet qui est dans le Tableau ne soit que feint, celui-ci neanmoins est appellé Vrai quand il imite parfaitement le caractère de son modele.


Quotation

Je trouve trois sortes de Vrai dans la Peinture.
Le Vrai Simple,
Le Vrai Ideal,
Et le Vrai Composé, ou le Vrai Parfait.
Le Vrai Simple que j’appelle le premier Vrai, est une imitation simple & fidelle des mouvemens expressifs de la Nature, & des objets tels que le Peintre les a choisis pour modele, & qu’ils se presentent d’abord à nos yeux, en sorte que les Carnations paroissent de veritables Chairs, […] que par l’intelligence du clair-obscur & de l’union des couleurs, les objets qui sont peints paroissent de relief, & le tout ensemble harmonieux.
Ce Vrai Simple trouve dans toutes sortes de naturels les moyens de conduire le Peintre à sa fin, qui est une sensible & vive imitation de la Nature […].
Le Vrai Ideal est un choix de diverses perfections qui ne se trouvent jamais dans un seul modele ; mais qui se tirent de plusieurs & ordinairement de l’Antique.
Ce Vrai Ideal comprend l’abondance des pensées, la richesse des inventions, la convenance des attitudes, l’élégance des contours, le choix des belles expressions, le beau jet des draperies, enfin tout ce qui peut sans alterer le premier Vrai le rendre plus piquant & plus convenable. Mais toutes ces perfections ne pouvant subsister que dans l’idée par raport à la Peinture, ont besoin d’un sujet légitime qui les conserve & qui les fasse paroître avec avantage ; & ce sujet légitime est le Vrai Simple : […] c’est-à-dire, un sujet bien disposé pour les recevoir & les faire subsister, […]. Il paroît donc que ces deux Vrais, le Vrai Simple & le Vrai Ideal font un composé parfait, dans lequel ils se prêtent un mutuel secours, avec cette particularité, que le premier Vrai perce & se fait sentir au travers de toutes les perfections qui lui sont jointes.
Le troisiéme Vrai qui est composé du Vrai Simple & du Vrai Ideal fait par cette jonction le dernier achevement de l’Art, & la parfaite imitation de la belle Nature. C’est ce beau Vraisemblable qui paroît souvent plus vrai que la verité-même, parce que dans cette jonction le premier Vrai saisit le Spectateur, sauve plusieurs négligences, & se fait sentir le premier sans qu’on y pense. […]
Ce troisiéme Vrai, est un but où personne n’a encore frappé ; on peut dire seulement que ceux qui en ont le plus approché sont les plus habiles. Le Vrai Simple & le Vrai Ideal ont été partagés selon le génie & l’éducation des Peintres, qui les ont possedés. Georgion, Titien, Pordenon, le vieux Palme, les Bassans, & toute l’Ecole Venitienne n’ont point eu d’autre merite que d’avoir possedé le premier Vrai. Et Leonard de Vinci, Raphaël, Jules Romain, Polidore de Caravage, le Poussin, & quelques autres de l’Ecole Romaine, ont établi leur plus grande reputation par le Vrai Ideal ; mais sur-tout Raphaël, qui outre les beautés du Vrai Ideal a possedé une partie considerable du Vrai Simple, & par ce moyen a plus approché du Vrai parfait qu’aucun de sa Nation.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

Quotation

Tous les Arts ont commencé par imiter la Nature, & ils ne se sont perfectionnés que par le bon choix. Ce bon choix qui se trouve dans l'Antique, a été fait par des hommes d'un bon esprit, qui cherchoient la gloire par la science, & qui ont examiné pour arriver à leur fin, les modeles les plus parfaits



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → qualités
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

Quotation

IV. La Nature simple & naïve convient mieux à l’imitation, elle est d’un meilleur choix que celle qui est ajustée & que l’on a voulu embelir par un trop grand artifice.
V. C’est une violence qu’on fait à la Nature que de la trop parer, & l’action qui en est inseparable ne peut être libre dans les ajustemens qui portent avec eux de la contrainte. En un mot la Nature parée en est moins Nature, pour ainsi dire.



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

Le Peintre qui est un parfait imitateur de la Nature, pourvû de l’habitude d’un excellent Dessein, comme nous le supposons, doit donc considerer la couleur comme son objet principal, puisqu’il ne regarde cette même Nature que comme imitable, qu’elle ne lui est imitable, que parce qu’elle est visible, & qu'elle n’est visible que parce qu’elle est colorée.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
L’ARTISTE → qualités
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Je viens de faire voir que l’Essence de la Peinture consistait dans une fidelle imitation, à la faveur de laquelle les Peintres peuvent instruire & divertir selon la mesure de leur Génie. [….] C’est pourtant cette imitation &cette sensation parfaite qui fait l’essentiel de la Peinture, comme je l'ai fait voir. Cette perfection vient du Dessein & du Coloris



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

A l’égard de la couleur, vous êtes à portée de même, & plus encore d’en sentir les beautez, puisqu’il ne s’agit que de comparer le vrai avec l’imitation. Quand vous verrez de la chair qui ressemblera à de la chair, dites hardiment : voilà qui est bien colorié. Lorsqu’au contraire vous verrez dans un tableau de la chair, dans laquelle vous distinguerez le verd, le rouge, le gris ou le jaune ; moquez-vous des grands mots de couleurs brillante, rousse, dorée, suave, precieuse, allez votre chemin : demander la couleur de la chair.


Quotation

Les Peintres & les Poëtes excitent en nous ces passions artificielles, en nous présentant les imitations des objets capables d'exciter en nous des passions veritables.
Comme l'impression que ces imitations font sur nous est du même genre que l'impression que l'objet imité par le Peintre ou par le Poëte feroit sur nous : comme l'impression que l'imitation fait n'est differente de l'impression que l'objet imité feroit, qu'en ce qu'elle est moins forte, elle doit exciter dans notre ame une passion qui ressemble à celle que l'objet imité y auroit pu exciter. La copie de l'objet doit, pour ainsi dire, exciter en nous une copie de la passion que l'objet y auroit excitée. Mais comme l'impression que l'imitation fait n'est pas aussi profonde que l'impression que l'objet même auroit faite ; comme l'impression faite par l'imitation n'est pas serieuse, d'autant qu'elle ne va point jusqu'à l'ame pour laquelle il n'y a pas d'illusion dans ces sensations, ainsi que nous l'expliquerons tantôt plus au long ; enfin comme l'impression faite par l'imitation n'affecte que l'ame sensitive, elle s'efface bientôt. Cette impression superficielle faite par une imitation, disparoît sans avoir des suites durables, comme en auroit une impression faite par l'objet même que le Peintre ou le Poëte ont imité.
On conçoit facilement la raison de la difference qui se trouve entre l'impression faite par l'objet même & l'impression faite par l'imitation. L'imitation la plus parfaite n'a qu'un être artificiel, elle n'a qu'une vie empruntée, au lieu que la force & l'activité de la nature se trouve dans l'objet imité. C'est en vertu du pouvoir qu'il tient de la nature même que l'objet réel agit sur nous.

copie



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Dès que l'attrait principal de la Poësie & de la Peinture, dès que le pouvoir qu'elles ont pour nous émouvoir & pour nous plaire vient des imitations qu'elles sçavent faire des objets capables de nous interresser : la plus grande imprudence que le Peintre ou le Poëte puissent faire, c'est de prendre pour l'objet principal de leur imitation des choses que nous regarderions avec indifference dans la nature : c'est d'emploïer leur Art à nous représenter des actions qui ne s'attireroient qu'une attention médiocre si nous les voïions veritablement. Comment serons-nous touchez par la copie d'un original incapable de nous affecter ? Comment serons-nous attachez par un tableau qui représente un villageois passant son chemin en conduisant deux bêtes de somme, si l'action que ce tableau imite ne peut pas nous attacher ? [...] L'imitation ne sçauroit donc nous émouvoir quand la chose imitée n'est point capable de le faire. Les sujets que Teniers, Wowermans & les autres Peintres de ce genre ont représentez, n'auroient obtenu de nous qu'une attention très-legere. Il n'est rien dans l'action d'une fête de village ou dans les divertissemens ordinaires d'un corps de garde qui puisse nous émouvoir. Il s'ensuit donc que l'imitation de ces objets peut bien nous amuser durant quelques momens, qu'elle peut bien nous faire applaudir aux talens que l'ouvrier avoit pour l'imitation, mais elle ne sçauroit nous toucher.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

Quotation

On pourroit objecter que des tableaux où nous ne voïons que l'imitation de differens objets qui ne nous auroient point attachez, si nous les avions vûs dans la nature, ne laissent pas de se faire regarder longtems. Nous donnons plus d'attention à des fruits & à des animaux répresentez dans un tableau, que nous n'en donnerions à ces objets mêmes. La copie nous attache plus que l'original.


Quotation

Non seulement le sujet de l'imitation doit être interessant par lui-même, mais il faut encore le choisir convenable pour la Peinture quand on veut faire un tableau, & convenable à la Poësie , quand on veut le traiter en vers.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

Quotation

Enfin la manière de dessiner d’un peintre se distingue comme le caractère de l’écriture, & mieux que le style d’un auteur. On sçait que les gens de lettres qui ont le tact fin & le goût délicat s’y trompent rarement.
Si les peintres n’avoient point de manieres, il seroit impossible de les distinguer les uns des autres ;
les manieres se forment de la différente façon dont l’esprit humain est capable de concevoir une même chose, qui est l’imitation de la nature. Les plus habiles peintres ont leur manière, sans néanmoins être manierés. La manière s’entend de la façon d’opérer ; c’est le faire d’un peintre, c’est son style



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Le Génie doit donc avoir un appui pour s’élever & se soutenir, & cet appui est la nature. Il ne peut la créer, il ne doit point la détruire ; il ne peut donc que la suivre & l’imiter, & par conséquent tout ce qu’il produit ne peut être qu’imitation.


Quotation

D’où je conclus, que les Arts, dans ce qui est proprement Art, ne sont que des imitations, des ressemblances qui ne font point la Nature, mais qui paroissent l’être ; & qu’ainsi la matière des beaux Arts n‘est point le vrai, mais seulement le vrai-semblable. […]
Qu’est-ce que la Peinture ? Une imitation des objets visibles. Elle n’a rien de réel, rien de vrai, tout est phantôme chez elle, & sa perfection ne dépend que de sa ressemblance avec la réalité.

ressemblance


Quotation

Ainsi tous les Arts dans tout ce qu’ils ont de vraiment artificiel, ne sont que des choses imaginaires, des êtres feints, copiés & imités d’après les véritables. C’est pour cela qu’on met sans cesse l’Art en opposition avec la Nature : qu’on n’entend partout que ce cri, que c’est la Nature qu’il faut imiter : que l’Art est parfait quand il la représente parfaitement : enfin que les chefs-d’œuvres de l’Art, sont ceux qui imitent si bien la Nature, qu’on les prend pour la Nature elle-même.
Et cette imitation pour laquelle nous avons tous une disposition si naturelle, puisque c’est l’exemple qui instruit & qui règle le genre humain,
Vivimus ad exempla, cette imitation, dis-je, est une des principales sources du plaisir que causent les Arts. L’esprit s’exerce dans la comparaison du modèle avec le portrait, & le jugement qu’il en porte, fait sur lui une impression d’autant plus agréable, qu’elle lui est un témoignage de sa pénétration & de son intelligence.
Et cette doctrine n’est pas nouvelle.
On la trouve par-tout chez les anciens. Aristote commence sa Poëtique par ce principe : que la Musique, la Danse, la Poësie, la Peinture, sont des Arts imitateurs (a). [...]
(a) […] M. Remond de S. Mard qui a beaucoup réfléchi sur l’essence de la Poësie & qui n’écrivant que pour les plus délicats n’a dû prendre que la fleur de son sujet, dit formellement dans une de ses Notes que les beaux Arts ne consistent que dans l’imitation. Voici ses termes : On n’y songe pas assez, la Poësie, la Musique, la Peinture sont trois Arts consacrés au plaisir, tous trois faits pour imiter la nature, tous trois destinés à imiter les mouvemens de l’ame : les tirer de là, c’est les deshonorer, c’est les montrer par leur endroit foible. […]


Quotation

De tout ce que nous venons de dire, il résulte que la Poësie ne subsiste que par l’imitation. Il en est de même de la Peinture, de la Danse, de la Musique : rien n’est réel dans leurs Ouvrages : tout y est imaginé, feint, copié, artificiel. C’est ce qui fait leur caractere essentiel par opposition à la nature.


Quotation

[…] si les Arts sont imitateurs de la Nature ; ce doit être une imitation sage & éclairée, qui ne la copie pas servilement ; mais qui choisissant les objets & les traits, les présente avec toute la perfection dont ils sont susceptibles. En un mot, une imitation, où on voye la Nature, non telle qu’elle est en elle-même, mais telle qu’elle peut être, & qu’on peut la concevoir par l’esprit.
Que fit Zeuxis quand il voulut peindre une beauté parfaite ? Fit-il le portrait de quelque beauté particulière, dont sa peinture fût l’histoire ? Non, il rassembla les traits séparés de plusieurs beautés existantes. Il se forma dans l’esprit une idée factice qui résulta de tous ces traits réunis : & cette idée fut le prototype, ou le modèle de son tableau, qui fut vraisemblablement & poëtique dans sa totalité, & ne fut vrai & historique que dans ses parties prises séparément. Voilà l’exemple donné à tous les Artistes : voilà la route qu’ils doivent suivre, & c’est la pratique de tous les grands Maîtres sans exception.


Quotation

Jusqu’ici on a tâché de montrer que les Arts consistoient dans l’imitation ; & que l’objet de cette imitation étoit la belle Nature représentée à l’esprit dans l’enthousiasme. Il ne reste plus qu’à exposer la manière dont cette imitation se fait.
On peut diviser la Nature par rapport aux beaux Arts en deux parties : l’une qu’on saisit par les yeux, & l’autre, par le ministere des oreilles : car les autres sens sont stériles pour les beaux Arts. La premiere partie est l’objet de la Peinture qui représentent sur un plan tout ce qui est visible. […]
Ainsi la Peinture imite la belle Nature par les couleurs, la Sculpture par les reliefs, la Danse par les mouvements par les attitudes du corps. La Musique l’imite par les sons inarticulés, & la Poësie enfin par la parole mesurée. Voilà les caracteres distinctifs des Arts principaux. […]


Quotation

Supposons que les règles n’existent point : & qu’un Artiste philosophe soit chargé de les reconnoître & de les établir pour la premiere fois. Le point d’où il part est une idée nette & précise de ce dont il veut donner des régles. Supposons encore que cette idée se trouve dans la définition des Arts, telle que nous l’avons donnée : Les Arts sont l’imitation de la belle Nature. Il se demandera ensuite, quelle est la fin de cette imitation ? Il sentira aisément que c’est de plaire, de remuer, de toucher, en un mot le plaisir. Il sait d’où il part : il sait où il va : il lui est aisé de régler sa marche.


Quotation

[…] L’imitation, pour être aussi parfaite qu’elle peut l’être, doit avoir deux qualités : l’exactitude & la liberté. L’une règle l’imitation, & l’autre l’anime.


Quotation

Nous avons dit que la vérité l’emportoit toujours sur l’imitation. Par conséquent, quelque soigneusement que soit imitée la Nature, l’Art s’échappe toujours, & avertit le cœur, que ce qu’on lui présente n’est qu’un fantôme, qu’une apparence ; & qu’ainsi il ne peut lui apporter rien de réel. C’est ce qui revêt d’agrément dans les Arts les objets qui étoient désagréables dans la Nature. Dans la Nature ils nous faisoient craindre notre destruction, ils nous causoient une émotion accompagnée de la vue d’un réel danger : & comme l’émotion nous plaît par elle-même, & que la réalité du danger nous déplaît, il s’agissoit de séparer ces deux parties de la même impression. C’est à quoi l’Art a réussi : en nous présentant l’objet qui nous effraye, & en se laissant voir en même-tems lui-même, pour nous rassurer & nous donner, par ce moyen, le plaisir de l’émotion, sans aucun mélange désagréable. Et s’il arrive par un heureux effort de l’Art, qu’il soit pris un moment pour la Nature elle-même, qu’il peigne par exemple un Serpent, assez bien pour nous causer les allarmes d’un danger véritable ; cette terreur est aussitôt suivie d’un retour gracieux, où l’ame jouit de sa délivrance comme d’un bonheur réel. Ainsi l’imitation est toujours la source de l’agrément. C’est elle qui tempere l’émotion, dont l’excès seroit désagréable. C’est elle qui dédommage le cœur, quand il en a souffert l’excès.


Quotation

Cet article sera fort court, parce que le principe de l’imitation de la belle Nature, surtout après en avoir fait l’application à la Poësie, s’applique presque de lui-même à la Peinture. Ces deux Arts ont entr’eux une si grande conformité ; qu’il ne s’agit, pour les avoir traités tous les deux à la foi, que de changer les noms, & de mettre Peinture, Desseing, Coloris, à la place de Poësie, de Fable, de Versification. C’est le même Génie qui crée dans l’une & dans l’autre : le même goût qui dirige l’Artiste dans le choix, la disposition, l’assortiment des grandes & des petites parties : qui fait les groupes & les contrastes : qui pose, & qui nuance les couleurs : en un mot, qui règle la Composition, le Desseing, le Coloris. Ainsi, nous n’avons qu’un mot à dire sur les moyens, dont se sert la Peinture pour imiter & exprimer la Nature.


Quotation

Celui du célébre Crébillon fait par le Sr. Aved est encore un très-beau Portrait & fort ressemblant. Tout ce qui l’accompagne y est peint avec un artifice merveilleux. Mais comme l’imitation seule des traits du visages, quelque exacte qu’elle soit, n’est point suffisante pour donner l’idée d’un homme aussi singulier que celui-ci, & de qui la chaleur du génie échauffe sans cesse l’action, & donne à sa phisionomie toute la véhémence du Cothurne, on auroit souhaité qu’à une imitation des traits si parfaite, on eût jointe une action liée par un beau choix d’attitude à celle de sa phisionomie, ce qui auroit fait tableau, & tableau d’ame & de caractère.


Quotation

Un Peintre habile doit rectifier la nature en l’imitant ; surtout quand il s’en est rendu maître comme M. Vanlo. Il doit retrancher adroitement ce qu’elle a de trop, & ajouter à ce qui lui manque. Il faut qu’il songe à peindre toujours en beau, autant qu’il lui est possible, & que l’occasion semble le permettre : les Peintres et les Poëtes sont les panégyristes de la Nature.


Quotation

Je crois pouvoir vous parler, après lui, d’un jeune homme qui a donné quelques essais dans le même genre, & qui à mon gré a beaucoup de talent. Il se nomme M. Bachelier. S’il y a quelque chose de répréhensible dans ses ouvrages, c’est le trop grand soin qu’il y apporte. On compte le poil & la plume des Animaux qu’il représente. Il peut défier toute la Flandre & la Hollande en exactitude. Cette trop grande attention dégénère nécessairement en froid quand on peint surtout, comme il a fait ici, la nature morte. M. Bachelier doit savoir que le grand fini n’est pas ce qui touche le plus en peinture ; qu’au contraire le goût a toujours réprouvé ce scrupule & cette exactitude. Vous aurez beau faire & lécher votre Tableau, vous aider pour cela de toute la patience de Gerad-dow, & de leurs verres convexes ; vous ne parviendrez jamais à être aussi exacts que la nature, je vous en défie. Je laisserai là votre Tableau ; & je considérerai l’objet que vous aurez imité qui sera toujours plus parfait. D’ailleurs ce n’est nullement l’objet imité qui plait en peinture, c’est son imitation. […] On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.


25 quotations

Quotation

UN Tableau Original peut estre composé de toutes sortes de Corps visibles de la Nature, ou du moins de la plus grande partie, soit que celuy qui le peut avoir fait, les ait imitez apres le Naturel, ou bien faits de son genie ou invention, tant à veuë d’œil, que par regle de Perspective : Ledit Tableau peut aussi n’estre composé que d’un seul desdits Corps ou Objets, & fait de l’une ou de l’autre de ces deux sortes de pratique, soit à veuë d’œil ou par regle. 



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EFFET PICTURAL → perspective

Quotation

Or, comme le Peintre qui imite le Naturel, ne vient jamais à la mesme perfection d’iceluy ; ainsi le Copiste ne rend jamais sa Copie à la perfection de son Original.



Other conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

Quotation

[...] Ainsi lors que l’Ouvrage d’un Peintre qui est imité sur des corps humains, soit vivans, soit morts, quoy que Coloriez, paroissent tels, c’est manque d’avoir fait reflexion à ces choses, & qu’il faut pour bien faire que la chair paroisse chair, la pierre pierre, le bois bois, & ainsi semblablement toutes les autres matieres ; Or comme la pluspart des Copistes n’ont pas fait toutes ses remarques, & mesme qu’il y en a qui ne se sont que tres-peu adonnez à faire d’invention ou imiter le naturel, ils n’expriment pas bien ces choses, quoy qu’ils les voyent toutes faites sur la pluspart de leurs Originaux. Il se rencontre aussi que plusieurs qui Copient d’apres le naturel ou de ressouvenir, ne sachans point ces particularitez, ne font pas faire tout l’effect desiré sur cela, leurs yeux n’estans pas d’ordinaire si bons pour les bien discerner, le mesme font divers Copistes encore que leurs Originaux ou Patrons expriment bien en quelque façon ces choses ; davantage il est comme impossible que l’Art puisse de tout point imiter la nature, le mesme arrive aux Copistes, laissant tousjours quantité de perfections à faire en leurs Copies, qui se trouvent en leurs Originaux, de façon que la pluspart des Copies qu’on voit outre ce qui a esté cy-devant dit, lon les reconnoist telles par cette derniere particularité. Car ces choses qui y doivent ainsi bien faire paroistre leur relief & tournant, & sembler bien perduës & meslées ensemble dans une union & Couleur des airs qui les environnent, & le tout franchement fait, semblent plustost en quelque sorte plattes, & les Couleurs Teintes & Ombres distinctes & separées les unes des autres, comme des pieces de diverses Couleurs rapportées ou cousuës ensemble, & le tout semblant attaché au fonds, & finalement tout le reste du travail sentant sa peine & sueur, ou pour mieux dire son incertitude. Or ces choses ainsi mal executées paroissent dures, seiches & tranchées, & c’est ce qui arrive d’ordinaire aux copies ; aux mauvaises davantage, & aux bonnes moins.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

Qu’il ne faut pas qu’un peintre en imite un autre.
Un peintre ne doit jamais imiter la manière d’un autre peintre, parce qu’il ne seroit appelé que le nepveu, & non pas le fils de la nature, laquelle est si abondante & si feconde en ses productions, qu’on doit plustost recourir à elle-mesme qu’aux peintres qui ne sont que ses disciples.



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Quelle peinture est la plus parfaite 
La plus excellente maniere de peindre est celle qui imite mieux, & qui a plus de conformité au naturel qu’on represente, & ce parangon se fait souvent à la honte de certains peintres qui semblent vouloir reformer les ouvrages de la nature […] & ces ignorants ont tant de fois pratiqué et veu pratiquer ces fautes qu'ils ont fait habitude, laquelle leur a passé si avant, & s'est tellement enracinée en leur jugement corrompu, qu'ils se persuadent eux-mesmes que la nature, ou ceux qui l'imitent sont fort abusez de suivre un autre chemin que celuy qu'ils tiennent.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

[ndr : Le Père] Tu dois doncques mon fils d’un jugement plus sain
Des yeux de ton esprit penetrer mon dessin,
[…]
Pour bien Peindre il te faut suivre le naturel
Marchant sur un chemin droit et continuel.

Le F. Me faut-il simplement imiter la nature
Pour devenir fameux en l’Art de la Peinture ?
{2. Precepte très important}
Le P. Il la faut imiter, mais c’est adroitement ;
Car il ne suffit pas d’imiter simplement ;
Puis qu’il n’est rien de beau, rare, charmant, & juste
Qui n’ai quelque defaut, & que l’Art ne l’ajuste.


Quotation

Et que pour exceller en la rare Peinture
Nous devons imiter les effets de la nature


Quotation

[…] ceux qui ne font que copier les ouvrages des autres, & qui n’entrent point dans les secrets de la science & de l’art, ne sont point assurez de bien reüssir dans ce qu’ils entreprennent, & ne sont passablement bien qu’autant qu’ils sont exacts à imiter avec justesse ce qu’ils prennent pour modelle.

copier



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L’ARTISTE → qualités
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

Quotation

{I. Precepte. Du Beau.} 
Cependant vous ne devez pas vous attendre que la fortune & le hazard vous donnent infailliblement les belles choses ; quoy que celles que nous voyons soient vrayes & naturelles, elles ne sont pas toûjours pour la bienséance & pour l’ornement : ce n’est pas assez d’imiter de point en point d’une maniere basse toute sorte de Nature ; mais il faut que le Peintre en prenne ce qui est de plus beau, *comme l’Arbitre souverain de son Art, & que par le progrès qu’il y aura fait, il en sçache reparer les defauts, & n’en laisse point échapper les beautez* fuyantes & passageres. […]


Quotation

37. [La principale & la plus importante partie de la Peinture, est de sçavoir connoistre ce que la Nature a fait de plus beau & de plus convenable à cet Art.] Voicy où échoüent presque tous les Peintres Flamans ; & la pluspart sçavent imiter la Nature pour le moins aussi bien que les Peintres des autres Nations ; mais ils en font un mauvais choix, soit parce qu’ils n’ont pas veu l’Antique, ou que le beau Naturel ne se trouve pas ordinairement dans leur païs. Et dans la vérité ce beau estant fort rare […], il est difficile d'en faire le choix, & de s'en former des idées qui puissent servir de modele.



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Imiter. Quand on dit qu’il faut imiter l’Antique, ou la maniere d’un tel Maistre, ce n’est pas copier trait pour trait ce qui est desseigné ou peint, ou ce qui est de Sculpture, mais c’est se former une Idée semblable, & suivre la mesme maniere.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

Quotation

Il [ndr : Rubens] estoit si fort persuadé que la fin du Peintre estoit d'imiter parfaitement la nature, qu'il n'a rien fait sans la consulter, & qu'il n'y a point eu de Peintre qui ait observé & qui ait sceu mieux que luy donner aux objets le véritable caractere qui les distingue.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Le Peintre qui est un parfait imitateur de la Nature, doit donc considérer la couleur comme son objet principal ; puis qu'il ne regarde cette mesme Nature que comme imitable, qu'elle ne luy est imitable que parce qu'elle est visible, & qu'elle n'est visible que parce qu'elle est colorée.



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L’ARTISTE → règles et préceptes
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Cela paroît d’abord fort aisé : car puisque toute la perfection de l’Art consiste à bien imiter la nature, il semble qu’il ne faille point consulter d’autre Maistre, & qu’on n’ait qu’à travailler d’aprés les modelles vivans ; toutefois si l’on veut approfondir la chose, on verra qu’il ne se trouve que peu ou point d’hommes dont toutes les parties soient dans leur juste proportion sans aucun défaut. Il faut donc choisir ce qu’il y a de beau dans chacun, & ne prendre que ce qu’on nomme communément la belle nature. Mais qui osera presumer d’avoir le discernement assez juste pour ne se point tromper dans un tel choix ?



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

On peut avancer hardiment qu’ils [n.d.r. les sculpteurs antiques] ont en quelque sorte surpassé la nature ; car bien qu’il soit vray de dire qu’ils n’ont fait veritablement que l’imiter cela s’entend pour chaque partie en particulier, mais jamais pour le tout ensemble, & il ne s’est point trouvé d’homme aussi parfait en toutes ses parties que le sont quelques-unes de leurs Figures. Ils [n.d.r. les sculpteurs antiques] ont imité les bras de l’un, les jambes de l’autre, ramassant ainsi dans une seule Figure toutes les beautez qui pouvoient convenir au sujet qu’ils representoient, comme nous voyons qu’ils ont rassemblé dans l’Hercule tous les traits qui marquent la force, & dans la Venus toute la délicatesse & toutes les graces qui peuvent former une beauté achevée.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

Je me contenteray seulement de vous dire icy que la Peinture considérée selon son essence est un Art, qui par le moyen de la forme extérieure, & des couleurs imite sur une superficie plate tous les objets qui tombent sous le sens de la veuë. Cette imitation qui se peut faire de plusieurs façons est réduite communément à cinq qui sont, l’Huile, la Fresque, la Détrempe, la Miniature, & le Pastel, […].


Quotation

Il n’y a presque personne qui n’aime la Peinture : mais il y en a tres-peu qui soient nez avec les talens necessaires pour y réussir. Ceux qui commencent à dessiner, & qui n’ont point de genie, imitent servilement leur original sans y mettre l’esprit, & sans songer à l’effet de l’ouvrage, soit pour la rondeur, soit pour l’expression, s’attachant seulement à une fidelité extérieure dont on les peut veritablement loüer par dessus les autres. Mais ceux qui ont du genie, estant frappez d’abord par l’effet de l’ouvrage qui est devant leurs yeux, ne manquent jamais de répandre dans leurs copies cet esprit dont ils sont animez eux-mesmes.


Quotation

[...] pour imiter quelque chose en Peinture il faut s'imaginer un Quarelage intelectuel pour placer chaque partie à l'endroit où les choses se rencontrent Diametralement opposées ; & à l'égard de la proportion, comparer leurs grandeurs selon la diversité des parties. [...] & il n'est pas possible d'imiter en Peinture la moindre chose sans cette observation du Quarelage ideal, qui est comme regarder les objets au travers d'un vitrage.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est en partie repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément à la page 61 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte semble néanmoins davantage reprendre la Table des Préceptes sur le Trait, que le texte en lui-même.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Et comme on remarqua sur les Desseins des Etudians une diversité de manieres, les uns imitant le naturel dans la simplicité de sa forme, les autres affectant un embellissement par le renforcement des contours, qu'on appelle charger les contours & y donner le grand goût, cela donna l'occasion à l'Académie de s'entretenir sur ces differentes manieres. Ceux qui oppinoient pour les charges d'agrement alleguoient la beauté des figures Antiques, le grand Dessein de Michel l'Ange, des Caraches, & autres grands peintres de l'Antiquité, & soûtenoient qu'il falloit de bon heure se remplir l'esprit de ces grandes idées, pour se conformer à ces beaux exemples ; et se faire une habitude de ses belles & grandes manières [...]. L'oppinion opposée qu'on appelle naturaliste, parce que qu'ils estiment necessaire l'imitation exacte du naturel en toutes choses, étoit d'assujettir le Dessignateur à imiter les objets avec simplicité & pressisement comme ils sont. Leurs raisons à l'égard des Etudians étoit pour les dresser à une habitude de justesse & de precision ; & pour les avancés une expression nayve & convenable à toute sorte de sujets [...].
[...] l'étude des belles figures Antiques étoit très necessaire dans le commencement, & même plus avantageuse que le naturel, mais l'on assura qu'en l'un & en l'autre on étoit obligé de s'assujettir à imiter exactement son objet pour en receuillir le fruit qu'on en desire, & s'habituer l'oeil & la main à la justesse & precision, ce qui est le fondement de la Pratique de la Peinture [...]. [...] Quant à l'imitation precise des modelles, l'on avoüa enfin que même les plus habiles hommes doivent observer cette regle de dessigner le naturel justement & precisement, comme ils le voient pour ne s'écarter point de la verité, quand ils étudient leurs morceaux sur le naturel ; afin que s'en voulant servir en l'execution de l'Ouvrage, ses Desseins representent la verité du naturel, les laissant dans la liberté de donner à leurs figures tels caracteres de force ou de foiblesse convenables à leurs sujets, ce qui est la principale fin à laquelle toutes leurs études ce doivent raporter.



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L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

Cette conclusion déplut à ceux qui étoient engagés dans l’amour de la couleur, tellement, qu’il s’en émeut une contestation, celui qui entreprit le parti proposa ces trois choses. Primo, que la couleur est aussi necessaire que le dessein. Secundo, qu’en diminuant le merite de la couleur, on diminuë celui du Peintre. Tertio, que la couleur a merité des loüanges en tous tems : pour soûtenir sa premiere proposition, il dit, qu’il falloit examiner, quelle est la fin en general, que le Peintre se doit proposer, & lequel du dessein ou de la couleur le conduit plus directement à cette fin ; que de dire que la fin de la Peinture est d’imiter la nature, ce n’est pas assez, puisque plusieurs autres arts se proposent la même chose ; de dire que ce soit pour tromper les yeux, cela ne suffiroit pas encore, si on y ajoutoit que cela se fait par le moyen des couleurs. [...] L’on ajoûta que le dessein étoit commun avec les sculpteurs & Graveurs, mais que la couleur est le propre du Peintre, & que l’on ne pouvoit prendre cette qualité qu’à cause de l’emploi des couleurs, qui sont capables de tromper les yeux en imitant les choses naturelles ; qu’étant donc la chose qui le distingue d’avec les autres Artisans, elle devoit être considerée d’une façon singuliere


Quotation

de même que j’ay dit ci-devant que celuy qui dessine, ne doit pas imiter tout ce qu’il voit dans un modelle défectueux, & qu’au contraire, il doit changer en des proportions & en des contours avantageux les défauts qu’il y trouve. De même le Peintre ne doit pas imiter toutes les couleurs qui se presentent indifferemment, il ne doit choisir que celles qui luy conviennent, ausquelles (s’il le juge à propos) il en ajoûte d’autres qui puissent produire l’effet qu’il s’imagine pour la beauté de son ouvrage : il doit songer non seulement à rendre ses objets en particulier beaux, veritables & naturels, mais encore il doit avoir soin de l’union du tout ensemble ; tantôt il doit diminuer de la vivacité du naturel, & tantôt il doit encherir sur l’éclat & la force des couleurs qu’il y rencontre.


Quotation

Fab. C’est avec justice qu’on a toujours estimé les peintres, parce qu’ils semblent surpasser en esprit, & en courage les autres hommes ; puisqu’ils osent par leur art imiter ce que Dieu a fait, & le representer de maniere qu’il semble vrai : c’est ce qui fait que je ne m’etonne pas que les Grecs, qui connoissoient le sublime de la peinture, deffendissent aux esclaves de la professer. Aussi Aristote se garde bien de confondre cet art parmi les mecaniques, disant qu’on devroit etablir des ecoles publiques dans les villes, ou les enfants allassent apprendre.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
L’ARTISTE → qualités

Quotation

Are. [...] Le peintre doit donc s’appliquer non seulement à imiter, mais aussi à surpasser la nature ; je dis surpasser en partie ; car au reste ce seroit un prodige, non pas s’il arrivoit à l’imiter, mais meme s’il en approchoit : ce qui consiste à faire paroitre par le moien de l’art dans un seul corps toutes les perfections de la beauté, qu’a peine la nature a coutume de faire voir en mille.


Quotation

Ces esprits médiocrement propres à beaucoup de choses, ont la même destinée, quand on les applique à la Peinture. Un homme de cette trempe, que les conjonctures engagent à se faire Peintre, imite servilement plutôt qu'exactement, le goût de son maître dans les contours & dans le coloris. Il devient un dessinateur correct, s'il ne devient pas un dessinateur élégant, & si l'on ne sçauroit loüer l'excellence de son coloris, du moins n'y remarque-t'on pas de fautes grossieres contre la vérité ; il est des regles pour n'en point faire : mais comme les regles ne peuvent enseigner qu'aux personnes de génie à réussir dans l'ordonnance & dans la composition poëtique, ses tableaux, ses tableaux sont très-défectueux dans ce deux parties. Ses ouvrages ne sont beaux que par endroits, parce que n'aïant pas imaginé tout son plan, mais l'aïant fait seulement piece à pièce, rien n'y est ensemble. 



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Le Génie doit donc avoir un appui pour s’élever & se soutenir, & cet appui est la nature. Il ne peut la créer, il ne doit point la détruire ; il ne peut donc que la suivre & l’imiter, & par conséquent tout ce qu’il produit ne peut être qu’imitation.
Imiter, c’est copier un modèle. Ce terme contient deux idées. I° le Prototype qui porte les traits qu’on veut imiter. 2° la Copie qui les représente. La Nature, c’est-à-dire tout ce qui est, ou comme nous concevons aisément comme possible, voilà le prototype ou le modèle des Arts. Il faut, comme nous venons de le dire, que l’industrieux imitateur ait toujours les yeux attachés sur elle, qu’il la contemple sans cesse : Pourquoi ? C’est qu’elle renferme tous les plans des ouvrages réguliers, & les desseins de tous les ornemens qui peuvent nous plaire. Les Arts ne créent point leurs règles : elles sont indépendants de leur caprice, & invariablement tracées dans l’exemple de la Nature.
Quelles sont donc les fonctions des Arts ? C’est de transposer les traits qui sont dans la Nature, & de les présenter dans des objets à qui ils ne sont point naturels. C’est ainsi que le ciseau du statuaire montre un héros dans un bloc de marbre. Le peintre par ses couleurs, fait sortir de la toile tous les objets visibles.


1 quotations

Quotation

Ce seul exemple de Jules Romain pourra servir de boussole à ceux qui ayant déjà fait habitude au Dessein et au Coloris, n’ont plus besoin que de s’embarquer dans le droit chemin de l’Art, et d’esveiller leur Genïe à l’Invention : Car il leur suffit de considerer les compositions des Maistres auxquels ils ont de l’Inclination, et d’en estudier les pensées et l’Intention, sans s’amuser à prendre chaque figure piece par piece dans un Ouvrage, comme sont tous ces Copistes, qui, ne voyant que l’escorce de la Peinture, auront toûjours cette disgrace dans leur travail, qu’ils ne sçauroient jamais parvenir à egaler leur original : au lieu que dans les operations de l’esprit, et dans l’Invention, la Nature est tellement infinie, que l’Imitateur a presque toûjours de l’avantage sur le premier.


1 quotations

Quotation

  Et touchant ce que j’ay cy-dessus dit des Tableaux à qui je donne ce nom ou tiltre d’Originaux, c’est de ceux desquels les Figures & autres Corps dont ils sont composez ou formez, sont tellement diversifiez tant en leur air, vestements, & autres dependances, qu’il ne puisse venir aucune Idée d’en avoir veu de semblables ; ainsi, ce sont de tels Desseignateurs & Peintres, que je nomme Sçavants Originaux, qui outre qu’ils sçavent au besoin bien Coppier toutes les choses visibles de la nature, sçavent aussi en inventer de telles.
Car ainsi faisant, ils font de mesme que les
Historiens, & Poëtes, lesquels quoy qu’ils ayent diverses Histoires anciennes & modernes, tant véritables que fabuleuses qui leur peuvent servir de sujet pour composer leurs œuvres, ne laissent pas pour faire paroistre la vivacité de leur Esprit, d’en inventer de telles, qu’on n’en ait jamais veu ny fait mention de semblables.
Ainsi un tel Peintre, quoy qu’il ait toutes les choses visibles de la nature presentes à ses yeux, ou descrites & expliquées dans des livres, neantmoins il ne laisse pas pour faire paroistre la force de son imagination, & acquerir reputation, d’en inventer & d’en former d’autres, qui luy seront toutes particulieres.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

3 quotations

Quotation

 Il y en a aussi [ndr : des peintres] qui, soit par leur propre connoissance, soit qu’ils en ayent esté advertis, sçavent d’une bonne partie faire distinction des deffauts qui se trouvent en divers Corps visibles de la nature, & quantité d’autres observations, & se sentans trop peu Sçavants pour remedier à ces choses, recherchent dans les Ouvrages Modernes ou de l’Antiquité, si aucun Artisan de cét Art, n’y a point suppléé ; Cela estant ils le choisissent pour leur servir comme de Principe, Baze, Modelle, ou Fondement, & ainsi s’y attacheront sans vouloir en considérer d’autres : Puis estans arrivez au point, que leurs Ouvrages approchent beaucoup de ceux qu’ils ont ainsi pris ou choisis pour Modelles, ils s’efforcent de pouvoir descouvrir quel a esté le but ou Fondement, de celuy ou ceux qui les ont faits, & s’ils trouvent qu’une partie ait esté faite par l’ayde de vestiges & fragments de ces Excellents Statuaires ou Sculptures, [...], ils les considereront & desseigneront tant & tant de fois, qu’ils en auront l’imagination remplie ; De sorte que venans à former quelques Ouvrages de leur Caprice ou Invention, & mesme se servans du naturel, ce qu’ils produiront tiendra de l’air & de la proportion de ces belles choses ; [...]

caprice



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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
L’ARTISTE → qualités

Quotation

UN Tableau Original peut estre composé de toutes sortes de Corps visibles de la Nature, ou du moins de la plus grande partie, soit que celuy qui le peut avoir fait, les ait imitez apres le Naturel, ou bien faits de son genie ou invention, tant à veuë d’œil, que par regle de Perspective : Ledit Tableau peut aussi n’estre composé que d’un seul desdits Corps ou Objets, & fait de l’une ou de l’autre de ces deux sortes de pratique, soit à veuë d’œil ou par regle. 
 
Sur chacun de ces Originaux, il s’en peut faire diverses Copies, les unes par de plus excellens Copistes que les autres, & par ainsi meilleures l’une que l’autre, & pareillement des Copies sur ces premieres, & ainsi successivement Copies sur Copies. 
Lors qu’un Peintre est venu au point de faire quelques Ouvrages, aucunement raisonnables, d’apres Nature ou d’invention il luy est comme impossible, ou du moins il se trouve tres-embarassé & déplaisant, d’estre reduit ou obligé d’en Copier, à moins qu’ils soient bien plus excellens que les siens, ou qu’il ait affection de ce faire ; [...]



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L’ARTISTE → qualités
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

Quotation

[...] Ainsi lors que l’Ouvrage d’un Peintre qui est imité sur des corps humains, soit vivans, soit morts, quoy que Coloriez, paroissent tels, c’est manque d’avoir fait reflexion à ces choses, & qu’il faut pour bien faire que la chair paroisse chair, la pierre pierre, le bois bois, & ainsi semblablement toutes les autres matieres ; Or comme la pluspart des Copistes n’ont pas fait toutes ses remarques, & mesme qu’il y en a qui ne se sont que tres-peu adonnez à faire d’invention ou imiter le naturel, ils n’expriment pas bien ces choses, quoy qu’ils les voyent toutes faites sur la pluspart de leurs Originaux.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’ARTISTE → qualités

1 quotations

Quotation

Deeze oordeelden dat de Teykenkonst zich alleen ontrent het schoone, maer d'andere, datze zich ontrent alles, wat de natuer voortbrengt, beezich hielt. En dezen wech zal de jeugt voor eerst alderdienstichst zijn, datmen zich gewenne de dingen, eeven alsze zijn, nae te bootsen, om met der tijdt, tot de kennis der dingen geraekt zijnde, de schoonste met oordeel te verkiezen.

[BLANC J, 2006, p. 119] Certains jugeaient que l'art du dessin ne devait concerner que le beau, d'autres qu'il devait toucher à tout ce que la nature produit. Et c'est ce chemin qui est d'abord plus utile aux jeunes gens, afin qu'ils s'habituent à imiter les choses telles qu'elles sont, pour, avec le temps et en ayant atteint la connaissance des choses, choisir avec jugement ce qui existe de plus beau.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → apprentissage

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Quotation

Are. La proportion etant donc le principal fondement du dessein, celui la y fera le plus pour faire un corps parfait qui l’observera le mieux. Or pour faire un corps parfait, outre l’imitation ordinaire de la nature, & la necessité de s’attacher aussi aux anciens, il faut savoir que cette imitation doit se faire avec un bon jugement, de crainte qu’en croiant imiter les bonnes parties, nous n’imitions les mauvaises. Come il est arrivé à certain peintre, qui voiant que les anciens le plus souvent faisoient leurs figures fines & deliées, s’attacha tellement à cette coutume, qui etoit bonne, qu’il la fit devenir defectueuse. D’autres se sont attachés à faire, sur tout aux têtes des femmes, un long cou ; & ceci pour avoir remarqué, que la plus part des figures des femmes Romaines, dans l’antique avoient le cou long, parceque ceux qui sont courts n’ont point de grace, mais ceux la aiant donné dans le trop, ce qui devroit etre un agrêment, est devenu tout le contraire.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition du dessin
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’ARTISTE → qualités

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Quotation

Des Fleurs.
LXXXXIII.
Il est agreable de peindre des Fleurs, non seulement par l’éclat de leurs differentes couleurs, mais aussi par le peu de temps & de peine qu’on employe à les faire, il n’y a que du plaisir, & quasi point d’application, vous estropiez un visage si vous faites un œil plus haut ou plus bas que l’autre, un petit nez, avec une grande bouche, & ainsi des autres parties : mais la crainte de ces disproportions ne gesne point l’esprit pour les Fleurs, car à moins qu’elles ne fussent tout à fait remarquables, elles ne gastent rien Aussi la plus grande partie des Personnes de qualité qui se divertissent à peindre, s’en tiennent aux Fleurs : Il faut neanmoins s’attacher à copier juste : & pour cette partie de la Mignature comme le reste, je vous renvoye au naturel, car c’est le meilleur modelle que vous puissiez vous proposer. Travaillez-donc aprés les Fleurs naturelles, & cherchez-en les Teintes, & les diverses couleurs sur vostre palette, un peu d’usage vous les fera trouver aisément, & pour vous le faciliter d’abord, je diray, en continüant mon dessein, la maniere d’en faire quelques-unes, aussi bien ne peut-on pas toûjours avoir des Fleurs naturelles & l’on n’est souvent obligé de travailler d’aprés des Estampes, où l’on ne void que la gravûre. En ce cas servez-vous de celles de Nicolas Guillaume la Fleur, & de Messieurs Robert & Baptiste, elles sont toutes tres-bonnes.

Le traducteur ne mentionne pas les artistes cités dans la version française.



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GENRES PICTURAUX → nature morte

1 quotations

Quotation

{Gelijckenis der dingen woont meest in ’t generael.} Nu gelijck als de gelijckenis, en kennelijckheydt der dinghen meest woont inde generaelheydt der groote deelen, als wy door het Exempel van een Hooft [ndr: reference to illustration] getoont hebben, soo schuylt deselve oock in het generael van het gheheel al, ’t welck wy hier door eenighsins konnen bewijsen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {The resemblance of things mostly lies in the Generality.} Now, just like the resemblance and characteristics of things mostly lie in the generality of the large parts, as we have shown by means of the Example of a Head [ndr.: reference to illustration], as such it hides also in the Generality of the whole thing, as we have been able to somewhat prove here.


1 quotations

Quotation

Wy vinden te Romen en elders blijken genoeg, dat'er een konstige kennis der maetschiklijkheit geweest is. En of wy schoon tot haere onfeylbaere kennis niet en geraken, zoo zal nochtans ons oog keurlijk worden, in 't vermijden der wanstalticheden, die gemeenlijk deur 't naevolgen van de gemeene natuer worden voortgebracht, zoo wy op de waere maetschiklijkheyt beginnen te verlekkeren.

[BLANC J, 2006, p. 138-139] Nous trouvons, à Rome et ailleurs, assez de preuves de l'existence de cette habile connaissance des proportions. Et si nous ne parvenons pas à la connaissance [ndr: des anciens], notre oeil gagnera toutefois en précision, afin d'éviter les laideurs habituellement produites par l'imitation de la nature ordinaire, si nous commençons ainsi à prendre goût aux vraies proportions.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

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Quotation

Voor alle dingen moet oock een Meesterlijck Schilder wil hy eenen goeden naem behouden, seer na-denckende en omsichtigh in al sijn doen wesen, insonderheyt ontrent sijn Inventien, en by-een ordineeringe der Historyen, op dat hy niet alleen geen onmogelijcke of Konst-strijdige dingen voort en brenge; {Een Schilder moet omsichtig ende nadenkdende wesen.} maer dat hy doch in geenen deele dingen maeckt, van welcke, of de Luyden diese toehooren, of andere diese beschouwen sullen, eenen quaden uytlegh daer van doen komen, of oock buyten de Intenty vanden Schilder, oorsaeck van beschimpingh verleenen. Hierom is ‘et datmen sich altijdt wel vanden sin en waerheydt van sijn voornemen moet verseeckeren, datse op een goede meeninge, en in reden bestaende uytlegh gegrontvest is.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Above all a Masterly Painter should also, if he wants to keep his good name, be very thoughtful and careful in all his behavior, especially with regard to his Inventions and the way he brings together the composition of his Histories, so that he would not only avoid to bring forth impossible things or those that go against Art; {A painter has to be careful and thoughtful.} but that in no case he would make things, about which the people to whom they belong or others who see them, would get a bad explanation from them, or also give cause for taunting outside the Intention of the Painter. Therefore one should always ascertain himself well of the meaning and truth of his plan, that it is based on a good opinion and an explanation consisting of reason.


4 quotations

Quotation

Want een recht-sinnigh Nae-boetser moet immers doch een goedt verheler sijner Konste wesen: soo wordt het oock voor enckel kinderwerck ghehouden, wanneer enigh Schilder sich selven meynt wel ghequeten te hebben, als hij slechts de selvighe trecken en linien in 't Copyeren van d'oude Stucken redelicker wijse kan waernemen. Alhoewel eenighe over sulcks uyt der maeten wel daer mede ghepast sijn, dat een Konstenaer de Venus van Apelles ofte den Satyr van Protogenes bequaemlick uyt drucke; alhoewel het oock in haer oordeel een gantsch prijs-waerdighe saecke schijnt te sijn, dat hy d'on-onderscheydenlicke ghelijckenisse van soodaenighe edele Patronen suyverlick treffe;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Because a frank Imitator then needs to be a good concealer of his Art: thus it is taken for simple child's work, when any Painter thinks himself discharged, when in Copying of the old Pieces he can barely observe those strokes and lines in an acceptable way. Although it suits some extraordinarily well that an Artist capably expresses the Venus by Apelles or the Satyr by Protogenes; while it also appears to be very praiseworthy in their eyes, if he perfectly hits the indistinguishable similitude of such noble Patterns; (…)

APELLES, Venus
PROTOGENES, Satyr

This section does not occur in the first Latin edition of 1637, but is included in the 1694 editions. [MO]



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

Quotation

Maer gelijck het wel geraetsaem, ja oock seer noodigh is, datmen inden beginne van sijne Studien andere Brave Meesters navolgt, en tracht in dat gene, in welcke sy gedwaelt hebben, haer te overtreffen, soo moet geweten worden datmen daer ontrent niet alleen yver ende neerstigheyt moet aenwenden, maer oock voor al sich seer wijslijck dragen: {Watter in ’t volgen van andere Meesters moet waergenomen worden.} Want het geleerdelijck navolgen van een groot Meester vereyst vry wat anders, als het simpel Na-Copieeren, dat voor de Jongelingen wel een bequaem middel is, om voor eerst de Pinceel te leeren handelen, de Verwen ende Colorijten te leeren vinden, ende soo voorts: Maer in het Meesterlijck studeeren, ende navolgen daer moet alleen het oordeel sich ontrent de Deughden vande alderbeste dingen oeffenen: ende dat met een sorghvuldige Naerstigheyt, om alles uyt te vorssen, ’t geen daer vanden rechten aert der Konsten in is. Want inde beste Tafereelen, sitten de Deughden somtijts soo diepe verborgen, ende soo konstelijck door het geheele Werck ingewickelt, ende door-vlochten, dat den alderscherpsinnighsten Meester de selve niet als na een lange opmerckingh en bestaet te vatten. Soo dat van een onkundige dickwils de fauten die daer noch in gebleven zijn, best van alles worden opgevolght en ingezogen; {Onkundige volgen de fauten in ’t Copieeren best na.} daerom datmen met een verstandigh en rechtsinnigh oordeel soodanige dingen bestuderen sal, ende en etent niet al voor Suycker op wat van dese of gene groote Meesters voortkomt, invoegen men de gebreecken soo wel als de volmaecktheden tot een wet van navolgingh komt te stellen, even offe uyt respect van hare Meesterschap niet en hadden konnen dwalen: Maer dan kan het navolgen eerst prijswaerdigh en voordeeligh zijn, soo wanneer sy de volle kracht der Konst inde voornaemste dingen heeft getroffen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Yet as it is advisable, yes also very necessary, that one imitates other Good Masters in the beginning of his Studies, and attempts to surpass them where they have strayed, as such it should be known that one should not only apply ardor and diligence, but also behave themselves very wisely: {What should be observed in following other Masters.} Because it demands something different to intelligently imitate a great Master, than simply Copying After, which is an adequate means for young ones, to learn to treat the brush for the first time, to learn to find the colors and colorations et cetera: But in studying masterfully, and imitating, there only the judgement regarding the Virtues of the very best things should be practiced: and with a careful diligence, to find out everything, which is in it about the true nature of the Arts. Because the Virtues are often soo deeply hidden in the best Paintings, and are so artfully folded and braided into the whole work, that the most perceptive Master cannot assume to understand it but after a long observation. Such that the mistakes that remain in it are often followed the best and taken in by an incapable [artist]; {Incapable artists imitate the mistakes the best in Copying.} which is why with a wise and frank judgement one should study such things and not take at face value [ndr: literally: eat like sugar] everything that comes from this or another great Master, as such one may take the flaws as well as the perfections for a law to imitate, as if out of respect for their Mastery they could not stray: But the imitation will first become praiseworthy and useful, when she has captured the full power of Art in the principal things.



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L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

Zelfs is myn gevoelen, dat 'er twee groote voordeelen in het navolgen en copieeren van braave Meesters gevonden worden. Het eerste is, dat men in dezelve veele misstallen, die de eenvoudige natuur bezit, door hunne geest en konst verbeterd ziet: het tweede, dat men op dien voet zich gewent om dezelve, wanneer wy de natuur voor ons hebben, te verbeteren. Waarlyk, twee dingen en wezendlyke zaaken van groot belang. Ja wat meer is, een Meester in zyne natuurlyke neiging aangemerkt, is hy anders als een kind, dat grooter en ouder werdende, de driften van de natuur opvolgt? […] Maar laat reden en konst dezen ingeboorenen aart leiden: dan zal, als door een zuiver kanaal, de heldere vocht van den geest rein en onbesmet geleid worden. […] om dat de natuur in een eenig voorwerp dikwils ten opzichte der begeerde volmaaktheid gebreekig is: maar omtrent haare uitwerkselen en voorwerpen in het algemeen is zy volmaakt; en de konst werd hier gedwongen haar op te volgen.

[D'après DE LAIRESSE 1787, vol. 2, p. 176:] Au reste, il y a deux grands avantages à imiter & à copier les ouvrages des bons maîtres, 1. parce qu’on y voit la nature corrigée [ndr : par leur esprit et leur art] des défauts qu’elle peut offrir ; quelquefois même elle y est embellie : 2. à cause que par ce moyen on apprend à faire soi-même ces corrections & ces embellissemens, quand on a la nature devant les yeux : deux points qui, sans contredit, sont de la plus grande importance. Cependant on peut dire qu’un artiste, par l’inclination qui lui est innée, ne doit être regardé que comme un enfant, qui en grandissant, suit de plus en plus l’impulsion de la nature […] Mais lorsque la raison & l’art le guident, il ne peut manquer de parvenir à la perfection ; ce qui me conduit à remarquer que l’étude & la pratique de l’art sont infiniment plus utiles que toutes les notions que nous tenons de la nature seule, qui souvent nous induit en erreur, en nous ne faisant chercher la perfection dans une seule partie, quoiqu’elle soit parfaite dans tout ce qu’elle produit ; et à cet égard l’art est obligé de suivre la nature […]



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L’ARTISTE → apprentissage

1 quotations

Quotation

Soo sijn oock de Meditatien en Bedenckinghen diemen in het beschouwen der Print-konst heeft, een bysonder krachtigh Middel om alles ( de Konst betreffende) te leeren verstaen; {’t Beschouwen van Print-Kunst een middel om geoefent verstant te verkrijgen.} niet tegenstaende bevonden wordt datter sommige, een af-keer van hebben, meenende door een opgeraepte Schijn-deugt van Meesterschap, datse terstont onder het getal van Copieisten en Brekebeenen souden geteldt werden, om datter sommighe Crampoenen gevonden worden, die anders niet en doen dan Printen, Teyckeningen, Ja oock Schilderyen na Schilderen: {Misverstant van sommige hier in.}

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such the Meditations and Considerations that one has in the observation of the Art of Print, a specifically powerful Means to learn to understand everything (concerning the Art); {The observation of the Art of Print is a means to obtain a practiced mind.} notwithstanding it is argued that some resent it, believing because of a boasted fake Virtue of Mastery, that they would immediately be grouped amongst the Copyists and Failures, because some Losers exist, who do nothing but painting after Prints, Drawings as well as Paintings; {A misunderstanding of some in this regard.}



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L’ARTISTE → qualités

1 quotations

Quotation

Rede bey Stellung des Modells, p. 14-15
[…] diejenigen Zeichners/ welche Liebhaber der Anatomie seyn/ sich vorzusehen haben/ daß sie nicht ohne Unterscheid alle Glieder gleiche starck oder deutlich musculiren/ als ob die Zeichnung eine Anatomische Lection seyn sollte: Es haben zu dem Ende alle berühmt Italiänische/ Französischen und Teutsche Meisters ja selbst die Academien beyder erstbenannten Nationen, vor nöthig geurtheilet/ daß man im Nachzeichnen des lebendiges Modells, nemlich : Was die menge der Musculen/ die breite der Glieder/ und die Degadation des Lichtes und des Schattens beträffe/ dasselbige genau folgen solle. Und wenn ja in denen Dingen etwas an dem Modell zu corrigiren/ oder zu verbesseren wäre/ […] Dann selbige Zeichnung als ein aufrichtiger Zeuge der Nature dienen würde.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

1 quotations

Quotation

Siet dan, wat het al vermach wel op de eyghentlijckheyt van de natuerlijcke dinghen te letten, men sal bevinden dat het niet alleen desen mis-slach ter zijden en sal doen setten, maer datter oock veel soet-aerdighe dinghen selfs hier door aen den dagh sullen komen, gelijck die ghene dat waer soude konnen nemen, die haer Studie maecken van Corteguarden te schilderen, als sy in de selve ordineeren hier een Bootsje dat Toeback smoockt; ginder een Beeldeken dat besich is met sijn Rustinghe aen te gorden; ende elders, daerse sitten Dobbelen en Troeven; onder alle oock een Krijghs-knecht stelde, die hem bekommerde met sijn Lont te ontsteecken, aen de welcke hy nu eenigh vyer siende, neerstigheyt dede om verder te doen voncken, draeyende de selve snel om, om door de krachtighe door-snyinghen des luchts, de Lont te beter te doen aen gaen.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Voyez ainsi ce qu’il peut apporter de prêter attention à la vérité des choses naturelles. Non seulement des erreurs seront écartées mais de nombreuses choses douces et aimables viendront au jour, telles les figures inclues çà et là par ceux qui font leur étude en peignant des Corps de garde : ici un grossier personnage fumant du tabac, là une petite figure occupée à revêtir son armure; ailleurs enfin, d’autres assises jouant aux dés ou aux atouts; parmi elles également, un simple soldat se souciant d’allumer sa mèche et, la voyant s’embraser par friction avec l’air, tente d’y faire prendre la flamme en la faisant rapidement tournoyer dans les airs.



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GENRES PICTURAUX → scène de genre

1 quotations

Quotation

Alhoewel een Beeld alle de waerachtighe linien der afghebeelder dingen uytdruckt; nochtans derft het de rechte kracht der dinghen selver, als wesende onbeweghelick en sonder eenigh roersel, seght Tertullianus Lib. II. adversus Marcionem. Het manghelt de kley-stekerye, seght Apuleius {In Apologia.}, aen de behaeghelicke lustigheyd die het leven dapper plaght te verwackeren; het schort de steenen aen de Coleur; het liegt de Schilderyen aen stijvigheyd; en alle dese verscheydene soorten van naeboetsinghe hebben ’t roersel ghebreck, ’t welck de levende ghelijckenisse der dinghen met een sonderlinghe ghetrouwigheyd plaght te vertoonen. Ghelijck het oversulcks altijd waerachtigh is dat d’afghebeelde dinghen ’t naturelicke roersel derven, soo plaghtense oock somtijds heel end’al van het naegheboetste roersel ontbloot te sijn; ghemerckt d’aller oudste en d’eerste Meesters in haere wercken een gantsch swaere, lompe, ende onbeweghelicke maniere volghden, sonder eenigh levendighe roersel in de selvighe uyt te storten.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Although an Image only expresses the true lines of the depicted things; it nevertheless lacks the true power of the things themselves, like being unmoving and with any stir, says Tertullianus (…). The clay-sculpting misses, says Apuleius, the comforting delight that life strongly tends to incite; the stones lack Colour; the Paintings lack stiffness; and all these different sorts of imitation miss the stirring, which the living similitudees of things tend to show with a remarkable faithfulness. Like it is moreover always true that the depicted things lack the natural movement, as such they sometimes also are completely devoid of the imitated movement; seen that the oldest and first Masters followed a rather heavy, akward and still manner, without putting any lively movement in it.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

3 quotations

Quotation

Onzen Fabritius, mijn meedeleerling, stelde my in onze jeugd deeze vraeg voor: Welk zijn de gewisse kenteykenen, en vruchten van den geest in een jong leerling, om een goet Schilder uit te verhoopen? {Kenteykenen} Ik antwoorde; na de maete mijns begrips in dien ouderdom: Dat hy niet alleen schijne de konst te beminnen, maer dat hy in der daet, in de aerdicheden der bevallijke natuur uit te beelden, verlieft is. Dat hy niet alleen het doode lichaem der konst beooge, dat is trant te volgen, en te doen als andre, maer dat hy op de ziele der konst als verslingert is: dat is, de natuur in hare eigenschappen te onderzoeken. Hy is nijdich dat een ander iets, hem onbekent, weet, hy schaemt hem van iemant iets indrukkender wijze te leeren, en zoekt alles door eygen arbeit uit te vinden.


Quotation

{Een spiegel der natuer}. Want een volmaekte Schildery is als een spiegel van de Natuer, die de dingen, die niet en zijn, doet schijnen te zijn, en op een geoorlofde vermakelijke en prijslijke wijze bedriegt. Den Konst versmader Agrippa bekent, dat de Schilder konst een zeer zuivere navolgster der natuerlijke dingen is, die eertijts d'eerste plaets der vrye konsten in hadde.

[BLANC J, 2006, p. 24] {Een spiegel der natuer}. Want een volmaekte Schildery is als een spiegel van de Natuer, die de dingen, die niet en zijn, doet schijnen te zijn, en op een geoorlofde vermakelijke en prijslijke wijze bedriegt. Den Konst versmader Agrippa bekent, dat de Schilder konst een zeer zuivere navolgster der natuerlijke dingen is, die eertijts d'eerste plaets der vrye konsten in hadde.

Hoogstraten fait ici référence à l'ouvrage de Heinrich Cornelius Agrippa (1486-1535), Van de onzekerheid en ijdelheid der wetenschappen en konsten, (1530) traduit du latin par J. Oudaan, Rotterdam, 1661, chapitre XXI, p.92-93.Voir BLANC J, 2006, p.104, n.115.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Die lof begeert, zeyt hy verder, vermijde de leelijkheyt in zijne beelden, dat is, hy zuivere haer van alle opspraeklijke teykenen, en trachte nae 't geene gezont en behaeglijk is. En hier toe wil hy, dat men zich veel levendige menschen lichamen voor oogen stelle, en de schoonste maeten vergadere. Want de konst is in de natuer ingedoopt, als gy die daer uit zult getrokken hebben, zult gy veele dwaelingen in uw werk vermijden. Dit is 't meest al, dat den grooten Albert Durer tot onderwijs in zijn Proportieboek voorstelt, ik geloove, dat hem de doodt, terwijl hy dit werk opstelde, verrast heeft.

[BLANC J, 2006, p.137] Qui désire les louanges, dit-il plus loin, doit éviter la laideur dans ses figures. Autrement dit, il doit les épurer de tous les signes condamnables et ne rechercher que ce qui est sain et plaisant. Et pour cela, il veut que l'on contemple sur le vif de nombreux corps d'hommes et que l'on recueille les plus belles mesures. L'art, en effet est immergé dans la nature. Lorsque vous l'en aurez sorti, vous eviterez de nombreux errements dans vos oeuvres. Voici l'enseignement du grand Albrecht Dürer, dans son livre des proportions, avant que la mort, je crois, ne l'ait surpris alors qu'il préparait cet ouvrage.


3 quotations

Quotation

Of the Graces of Landtskip.
Though invention and imitation in this kinde are infinite, you must have a care to worke with a found judgement, that your worke become not ridiculous to the beholders eye, as well for true observation of the distance as absurditie of accident : that is, though your Landtship be good and true in generall, yet some particular error overslips your judgment either in mistaking or not observing the time and season of the yeere, the true shadow of your worke with the light of the Sunne, the bending of trees in winds and tempests, the naturall course of river and such like.
To settle therefore your judgement in these and the like, I whis you first to imitate the abstract or labour of every moneth. […].
  If you draw your Landtskip according to your invention, you shall please very well, if you shew in the same, the faire side of some goodly Citie, haven, forrest, stately house with gardens, I ever tooke delight in those peeces that shewed to the like a country village, faire or market,
Bergamascas cookerie, Morrice dancing, peasants together by the eares, and the like.
For your
Parergas or needlesse graces, you may set forth the same with farme houses, water-milles, pilgrimes travelling through the woods, the ruines of Churches, Castles, &c. but you shall finde your conceipt seconded with a thousand inventions.



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GENRES PICTURAUX → paysage

Quotation

The second Division by Landskips : The Tablet.
{Tablet for Landskip.} […].
Green, of all Colours is most delightfull to the Eye. Not in all Art of Painting such variety of Colour, more pleasing then is the Prospect of a well-wrought Landskip ; especially when your ingenious Industry hath already rendred you a Master of Art and contemplation. {Landskip after the Life, the way to draw it.} If you draw a Prospect from the Life ; Take your Station upon the rize of ground, or top of an Hill, where you shall have a large Horizon ; and skore your Tablet into three divisions downwards, from the top to the bottome, set your face directly opposite to the midst of your Horizon, and keeping your body fixed, Observe what is comprehended directly before your eyes, and draw that into forme upon your Tablet in the middle Division.
[…].
And as all things appear in
Distance and Truth, Proportion and Colour, so be carefull to express them ; […]. So then, the Dutch in composing a Piece of Prospect, of their own Fancie and Invention, for want of the Life most grosly erre in Proportion, Distance and Colour. Now for the want of the Life and Nature, if you will adventure on your fancie ; Go to work this way.
I cannot prescribe, how to order your light, in a piece of Landskip by the Life ; for according to the place, as you look North, or Southward, East, or West-ward, as the time of the day and the Sun’s declination, so must you order your shadows as they appear. But in all working of Painting by Fancie, let your light descend from your left, to your right hand : So will it appear upon the work, from the right to the left, the more gracefull. […].
{To make a Landskip.} In making it ; First, beginne with a large
skie or Element and if there be any shining or reflection of the Sunne, (in which only the Dutch are neat and curious,) then you must be carefull, by no meanes to mixe Red-lead, or Mene, in the purple of the skie, or Clouds, but only with Lake and White ; […] For you must not mingle the blew Colours of the Clouds with any Pensil that hath touched Masticoate ; It will make the skie Greenish and discoloured.
[…].

{
Paul Brell’s observations.} The most generall and absolute Rule in Landskip, was observed by that excellent Master at Rome, Paul Brell, whose delightfull works many of them extent in Prints, are set out by Raphael and John Sadler. Besides many Paintings of his own hand both in Frescoe and Oyle, in the Pallace of Cardinal Montaltre, by St. Maria Mahgior, Bentoglia in Mount Gaballo, and in the Church of St. Cecillia ; His observation is onely this, That an Artist must be sure to make all his shadows fall one way ; that is, to place light against dark, and dark against light. {Light against dark, et è contrario.} His meaning is, that to oppose Light to shadows, is only to remove and extend the Prospect, and to make it shew far off, yet so as ever they must lose their force of vigour as they remove from the eye, and if strongest alwaies neerest at hand, and as they fall on the first ground.
[…].



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GENRES PICTURAUX → paysage
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière

Quotation

Titian was the best Colourer, perhaps, that ever was ; he Designed likewise very well, but not very exactly ; the Airs of his Heads for Women and Children are admirable, and his Drapery loose and noble ; his Portraits are all Master-pieces, no man having ever carried Face-Painting so far ; the Persons that he has drawn having all the Life and Spirit as if they were alive ; his Landskips are the Truest, best Coloured, and Strongest that ever were.



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GENRES PICTURAUX → paysage
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

2 quotations

Quotation

{Wie man die wol gefasste Zeichen-Kunst/ mit den Farben secundiren müsse}
Von dem rechten Gebrauch und Erneurung guter Mahlerey steht ferner zu melden/ daß gleichwie/ vorangedeuteter Massen/ der Zeichenkunst Vollkommenheit iedesmal den Vorzug haben solle: also hernach/ durch die Farben/ selbe todte Risse/ lebendig gemacht werden müssen/ wann diese beede Theile fein wol aufeinander treffen/durch vernünftigen Gebrauch und Annehmung guter Manier/ welche bey dem nachcopiren andrer vortreflicher Wercke/ ihren Anfang nehmen muß/ besonderlich in grossen Bildern: so macht sich der Verstand beqvem/ und in allen Dingen fähig: zumal wann also die gute Manier/ Geist und Tapfferkeit zusammen kommen: Welche aus nachcopiren der besten Hand zuerlangen. Alsdann soll man zu dem Leben selbsten schreiten/ um solche modellen, mit vorgefaster Warnehmung/ zu folgen.


Quotation

Schatten und Licht machen gleichsam das Leben aus von einer Zeichnung, und diese bekommt durch jene seine mögliche Vollkommenheit. Je besser diese ausgeführet wird ; je näher kommt deine Zeichnung der Nature.



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EFFET PICTURAL → qualité du dessin
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

2 quotations

Quotation

Es sollen aber/ in aller Kunst und Fleiß/ der Verstand und die Hand des Künstlers/ glücklich und klüglich zusammen spielen/ und die Lieblichkeit/ sich also zur Vollkommenheit gesellen/ daß die Spectatores, nicht zur Furcht und Unlust/ sondern vielmehr zu herzlicher Freude über der perfection und Glücklichkeit des Meisters/ beweget werden. Es soll auch ein vollkommenes Werk/ mehr lebendig/ als gemahlet/ scheinen.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

{Gute Mahlerey mus mühsam seyn/ und nicht also scheinen} Und diß ist die wahre und beste Manier/ ein vollkommenes Werk zu machen/ wann alles mit großer Mühe vollbracht wird/ und es gleichwol also in die Augen fället/ als ob es ohne Bemühung geschehen wäre: dann solche Stucke sind gemeinlich geistreich/ und lebendig.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

1 quotations

Quotation

Onzen Fabritius, mijn meedeleerling, stelde my in onze jeugd deeze vraeg voor: Welk zijn de gewisse kenteykenen, en vruchten van den geest in een jong leerling, om een goet Schilder uit te verhoopen? {Kenteykenen} Ik antwoorde; na de maete mijns begrips in dien ouderdom: Dat hy niet alleen schijne de konst te beminnen, maer dat hy in der daet, in de aerdicheden der bevallijke natuur uit te beelden, verlieft is. Dat hy niet alleen het doode lichaem der konst beooge, dat is trant te volgen, en te doen als andre, maer dat hy op de ziele der konst als verslingert is: dat is, de natuur in hare eigenschappen te onderzoeken. Hy is nijdich dat een ander iets, hem onbekent, weet, hy schaemt hem van iemant iets indrukkender wijze te leeren, en zoekt alles door eygen arbeit uit te vinden.



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → apprentissage

1 quotations

Quotation

Die lof begeert, zeyt hy verder, vermijde de leelijkheyt in zijne beelden, dat is, hy zuivere haer van alle opspraeklijke teykenen, en trachte nae 't geene gezont en behaeglijk is. En hier toe wil hy, dat men zich veel levendige menschen lichamen voor oogen stelle, en de schoonste maeten vergadere. Want de konst is in de natuer ingedoopt, als gy die daer uit zult getrokken hebben, zult gy veele dwaelingen in uw werk vermijden. Dit is 't meest al, dat den grooten Albert Durer tot onderwijs in zijn Proportieboek voorstelt, ik geloove, dat hem de doodt, terwijl hy dit werk opstelde, verrast heeft.

[BLANC J, 2006, p.137] Qui désire les louanges, dit-il plus loin, doit éviter la laideur dans ses figures. Autrement dit, il doit les épurer de tous les signes condamnables et ne rechercher que ce qui est sain et plaisant. Et pour cela, il veut que l'on contemple sur le vif de nombreux corps d'hommes et que l'on recueille les plus belles mesures. L'art, en effet est immergé dans la nature. Lorsque vous l'en aurez sorti, vous eviterez de nombreux errements dans vos oeuvres. Voici l'enseignement du grand Albrecht Dürer, dans son livre des proportions, avant que la mort, je crois, ne l'ait surpris alors qu'il préparait cet ouvrage.


25 quotations

Quotation

Dat ick hier dese Schakel der waerneminghe van d'eyghen natuyrlicke dinghen in de Keting' der Schilder-Konst hier in haecken […]. Ick hebbe, Kunst-lievende Geesten, dickmael op een seer grove foute die soo wel (met eerbiedicheyt seg'ick het) onder de grootste en meest-geachste Meesters, dan onder de geringsten begaen wert, gelet. […] Het welcke nergens anders uyt voort en komt dan datse de eyghe natuyrlicke dinghen met gheen bysondere opmerckinghen waer en nemen […]. By aldien sy nu alle de eyghen natuerlicke dingen hadden met rechte op merckinge in goede achtinge genomen, soo soudese dese foute door een scherper op-merckinge ontrent de natuerlicke beweginge hebben konn voor komen, ons voor-stellende de eygen-schijnende gedaente, want dit sietmen wanneer een Wage-rat, of Spinne-wiel met groote kracht beweecht wert, datmen door 't snelle om-draeyen geen sporte sal eygentlick konnen bekennen, maer een twijffelachtige schemeringe der selven, (het welcke ick) schoon ick al menichte v stucken daer Wagen-wielen in gheschildert waren heb' gesien, soo en heb'ick dat noyt eygentlicke na gebootst gesien, maer yder sport soo geteyckent of gheschildert als of de Wagen haer niet en scheen te beweghen, soo datter geen onderscheyt tusschen een stilstaende, en een schijn-rijende Wagen gevonden en wert. Nu mochte vele oordeelen dese eyghentlickheyt veel moeylicker te sijn om na te volgen, dan anders; maer aenghesien wy na-bootsers van 't leven sijn, soo en moetmen om wat meerder moeyten (alsmen de natuerlicke dingen daer mede nader by komt) niet achter laten; oock soo en ist gheen meerder moeyte schoon het selve door de onghewoonte wel wat swaerder valt als anders, maer veel lichter.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Certains esprits amateurs d’art trouveront étrange que j’insère ici le lien de l’observation des choses réelles et naturelles dans la chaîne de l’art de peinture, mais […] j’ai souvent observé une très grave erreur régulièrement commise (et je le dis avec respect) et ce, qu’ils s’agissent des maîtres les plus grands et les plus estimés ou non. […] La simple raison en est qu’ils n’observent pas la particularité naturelle des choses avec suffisamment d’attention. […] S’ils avaient correctement observé les propriétés naturelles des choses de près, ils auraient pu éviter cette erreur en prêtant davantage d’attention à leur mouvement naturel, nous présentant leurs formes propres telles qu’elles nous apparaissent véritablement ; car lorsqu’une roue de carrosse ou de rouet tourne avec grande force, l’on remarque qu’en raison de cette rotation, la trace de ce mouvement n’est visible que de manière brouillée. Si j’ai vu de nombreuses peintures où des roues de carrosses sont représentées, je ne les ai jamais vues correctement imitées, mais avec chaque partie dessinée ou peinte de telle manière qu’il soit impossible de distinguer si le carrosse est à l’arrêt ou en mouvement. Certes beaucoup jugeront ces particularités bien plus difficiles à imiter que d’autres mais dans la mesure où nous sommes des imitateurs de la vie, nous ne devons pas nous épargner davantage d’effort (si ceci nous rapproche d’une imitation réussie des choses naturelles). La peine n’en sera d’ailleurs pas plus grande, même si dans la pratique l’inhabituel est plus pénible, mais bien plus légere.


Quotation

Oock soo neemtmen tot een stralende Sonne-schijn Saffraen met Meny, en hooghtet met Schulp-Gout, en soo voorts; d’andere voorvallen en gematightheden der Lochten, moetmen uyt dese voornoemde sien te schicken, want alles niet wel en kan geschreven werden, om de menighvuldige veranderingen dider in gesien werden: Waerom wy den Verstandigen Konst-Oeffenaer tot het Leven, en andere fraeye Schilderyen goede Meesters heen wijsen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Similarly one takes Saffron and Minium for a beaming Sunlight, and heighten it with shell gold, and so on; the other appearances and moderations of the Skies, should be composed from the ones that were described, because not everything can be described, about the manifold changes that can be seen in it: Which is why we refer the Sensible Art-Practitioner to the Life, and other beautiful Paintings by good Masters.


Quotation

Het Hair vande jonge Kinderen, salmen als der jonge Vrouwen en Maeghden aenleggen, doch daer altijt wel in acht nemen, de verschillige Colorijten die in deselve komen te vallen; als namentlijck dat d’een veel Geelder, Bruynder, Vaelder, Blonter, ofte Swarter en Graeuwer als d’ander is; ’t welckmen moet navolgen met de Temperantie der Verwen, om het leven best te treffen, ’t welck den Konst-Oeffenaer moet aenmercken, en in sijn doen gheduerigh overwegen, op dat hy niet en doe als den Onverstandigen Landtman die sijn ploeg altijt inde oude vore stelt;

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] The hair of young Children, should be build up as that of young Women and Maidens, yet one should always pay attention to the different Colorings that occur in it; namely that the one is much more Yellow, Brown, Pale, Blond, Black or Gray than the other; wich one should imitate with the Mixing of Colors, to best approach the life, which the Art-Practitioner should remark and consider continually, so that he does not act like the Unwise Farmer who always puts his plow in the old furrow;

The chapter on hair (chapter five in the Dutch edition of 1670 and chapter four in the English translation) is much more succinct in the English translation. The section selected here is missing. [MO]


Quotation

Hier by sal, oock eyndelingh, een verstandigh Konst-oeffenaer moeten weten, dat hy hem boven de study van alle voorgemelde dingen, seer neerstigh besich houdt omtrent het beschouwen van het natuerlijck leven, ende dat in alle voorvallen daer ’t mogelijck is ghebruycken, want datmen sich soude willen laten voorstaen, soo rasmen eenige trappen vande Konst te boven is geklommen, datmen alle de formen, en doeningen van het leven in sijn memorye kan houden, ende tevoorschijn brenghen, soo wanneermen die aan zijn inventien wil toepassen, die soude sich seer dickwils bedrogen vinden; {By alles watmen navorst moet ook vooral het leven gekent worden.} alwaert saecke yemant in alle de voorige studien sich al heel wel geoeffent had: Want het natuerlijck leven is in alles soo rijck, overvloedigh, konstigh en geleert, dat onse geheughnis op verr’na niet machtig is die geheel te bevatten veel min te behouden: Invoegen men noch Wercks genoegh vint om de gedachten besich te houden ontrent de menighte der saecken, diemen in ’t leven niet altijdt en kan bekomen, ten sy slechts in een schemerent oogenblick, of andersins door een krachtighe verbeeldenskracht, die door het sien van veele saecken ende verstandigh begrijp der dingen op-gekoestert ende ondersteunt wort: Welck ontrent het uytstorten van Geestige fantasien veele vermach; en deswegen niet t’onrecht aengeraden daer na te trachten, want door de inbeeldinge soo konnen wy d’afwesende dingen ons soo gemeen maecken als ofmen die tegenwoordich by sich hadde; {Wat d’Inbeeldingh vermagh.} invoegen daer niet anders dan de handt des Constenaers van nooden is om die op den Schilder-doeck te brenghen; waerom oock eenighe de In-beeldinghen by waeckende Droomen vergeleken hebben.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Finally, a wise practitioner of the Art should also know, that he should diligently occupy himself with the observation of the natural Life, besides the study of all the aforementioned things, and to apply it in all possible occasions, because he would be often feel deceived who would boast – as soon as he has climbed some steps of the Art – that he could store all forms and actions of life in his memory and bring them forth whenever he would want to apply them to his inventions; {In all that one investigates, one should especially know life.} although it is necessary that someone has already practiced a lot in all the aforementioned studies: As the natural life is so rich in everything, abundant, artful and learned, that our memory is not at all capable to conceive it in its entirety and even less to remember: As such one moreover finds enough work to keep the thoughts occupied regarding the quantity of things, that one cannot find in life, unless in a dusky moment, or else by means of a powerful power of imagination, which is enforced and sustained by the observation of many things and a sensible understanding of things: Which may be capable of a lot regarding the pouring out of witty fantasies; and therefore it is justified to advice to attempt this, as we can appropriate the unavailable things by means of the imagination as if we had them presently with us; {What the imagination is capable of.} as such we need nothing but the hand of the Artist to apply it to the Painter’s canvas; which is why some have compared the imaginations to awake Dreams.


Quotation

Soo weten wy oock wel, dat het niet mogelijck en is, alles door regulen van buyten te leeren, en datmen derhalven het leven in velen diende te gebruycken: maer alsoo het veelmalen gebeurt datmen het leven op die tijt als ’t ons van nooden is, net en kan bekomen, so behoordemen neerstigh te wesen om in sijnen opgaenden tijt alle dingen te modellen, {Hoemen moet soeken veel dingen te modellen.} [….] [ndr: Goeree lists different subjects of which one can create models.] Voornamentlijck moetmen sijn kans waernemen ontrent de vremdigheden,{En welcke voornamentlijck.} […] en somtijts evenwel hebben moet om in sijn Inventien toe te passen; daerom datmen die in verscheyde opsichten en verkiesingen moet sien te bekomen. Staet allen hier in goede toeversicht te nemen, om die Meesterlijck ende niet Kinderachtigh te passe te brengen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such we also recognize that it is not possible to learn everything exhaustively by means of the rules, and that one should therefore make use of the life in many cases: but as it frequently happens that one cannot obtain the life at that moment when it is needed, one should be diligent to make models of all things in the course of time, {How one should attempt to model many things.} […] One should especially grab his chances with regard to the exotic things, {And which specifically.} […] and sometimes are also needed to apply to his Inventions; therefore one should obtain these in different views and situations. Take good care to apply these Masterly and not in a Childish way.


Quotation

{Middelen waer door men sich in dese Konst oeffenen sal.} De middelen nu waer door men sich in dese Konst kan oeffenen, konnen bequamelijck in twee generale leden onderscheyen worden: de eene is de onderwijsinge, het andere is de doeningh van den Leerlingh selfs.
{Hoedanig ’t onderwijs geschiet.} De onderwijsinghe geschiet door eenen Meester, het sy dan over eenige Konst die men door Teyckenen na-volght, ofte over het natuerlijck leven, en wat daer vorder kan onder begrepen worden, daer na is het natuerlijck leven, den Meester en ’t onderwijs van de Leerlingh selfs.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {Means by which one should practice oneself in this Art.} Now the means by which one can practice oneself in this art, can successfully be divided into two general parts: the one is the instruction, the other the practice of the Pupil himself. {How the instruction takes place.} The instruction takes place by a Master, either with regard to some Art that one imitates by means of Drawing, or with regard to the natural life, and what else can be included in it, after that there is the natural life, the Master and the instruction of the Pupil himself.


Quotation

Nu willen wy tot Besluyt Van het Op-Teyckenen en Uyt-voeren Spreecken, omtrent welcke, wel met een geleerde Oogh dient aengemerckt te werden, datmen de dingen diemen in ’t navolgen siet, niet alleen Manneken na Manneken na en aept, even als de Kinderen doen; maer datmen lette (het zy datmen na Print, Teyckeningh, of Schilderye yets doet) wat den Meester van sijn Principael, met alle het gene hy in sijn werck gemaeckt heeft, seggen wil; wat sijn gedachten daer omtrent zijn geweest; wat dese of gene treck, schaduw, licht of Hooghsel beteeckent, waer sy van daen komt, waerom hy het hier bruyn, gints noch donckerder, vlack, of licht gemaeckt heeft; en door wat middel, en om wat reden, en diergelijcke opmerckingh; om dat alles na den regel van proportie, sulcks oock in uwe Teyckeningh te brengen, en geleert inde Konst te werden.
Insghelijcks moetmen in ’t beschouwen van ’t natuerlijck leven aenmercken, door wat leden en deelen een dingh komt te wesen, soo als wy sien dat het is, of sich aen ons vertoont:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] In closing, we now want to talk about the finishing of the draught and the execution, about which it should be remarked with a learned Eye, that one does not simply ape the things that one sees in imitating, Figure after Figure, like Children do; but rather that one pays attention (whether one does something after a Print, Drawing or Painting) to what the Master of the Original wants to say with all that which he has put in his work; what his thoughts were about it; what this or that line, shadow, light or Highlight means, where it comes from, why he has made it dark here and there even darker, flat or light; and by what means, and for what reason, and such observations; to apply all that, following the rule of proportion, in your Drawing, and become learned in the Art. Similarly, one should notice in the observation of the natural life, of what members and parts a thing consists, through which we recognize it and it shows itself to us:

In the German translation, the term is described as 'lebendige Vorbild'. [MO]


Quotation

{Een goet Konterfeyter behoort ten minsten een figuer wel te konnen teykenen.} VEele hebben zich 't na 't leeven schilderen van menschentronien onderwonden, en zijn ook veeltijts daer op zoo verlekkert geworden, dat zy de rest van de konst geheel versloft hebben: ja zoo schandich vervallen zijn, dat zy niet alleen niet een arm of been, maer zelf niet een gezonde schouder aen den hals van haere Konterfeytsels hebben kunnen vastmaken. 't Is wel waer, dat het aengezicht het voornaemste deel eens menschen is; maer dies te min is 't te verschoonen, onbequaem tot de rest te zijn;[...] Een goede trony te kunnen maken is wel prijsselijk, maer een welstandige figuer met een maer taemelijke trony te maken, is meer.

[BLANC J, 2006, p. 130] {Un bon portraitiste doit au moins savoir dessiner une figure}. Nombreux sont ceux qui cherchent à peindre sur le vif des visages d'hommes. Et souvent ils aiment tant faire cela qu'ils négligent totalement le reste de l'art, et qu'ils y échouent même si honteusement qu'ils sont incapables d'attacher un bras, une jambe et même une bonne épaule au cou de leurs portraits. Il est bien vrai que le visage est la partie la plus importante d'un homme. Mais cela n'excuse pas pour autant d'être incapable dans le reste. [....] Pouvoir faire un bon visage est bien louable. Mais savoir représenter une figure dans [ndr: une bonne position], même avec un visage passable est préférable.



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

Ten is niet genoeg dat men den Filosoof Sokrates aen zijn kalen kop, platten ingevallen neuze  en uit puilende oogen kent. Plutarchus zeyt in't gros, dat de Schilders, die na 't leven konterfeyten, yverich acht geeven op de gelijkenisse des aengezichts, opslach der oogen, of trekken des voorhoofts, waer uit men der menschen zeedenaert verneemt. Let dan op die deelen, als of gy haren zeedenaert naspeurde, maer met een schilderachtich oog, vaerdiger tot uitbeelden, als tot uitspreeken; op dat, zoo wel hand als verstant, flux en vaerdich worde.

[BLANC J, 2006, p. 46] Il ne suffit pas de reconnaitre le philosophe Socrate à son crâne chauve, son nez plat et tombant et ses yeux exhorbités. Plutarque disait en gros que les peintres faisaient des portraits sur le vif savaient estimer avec diligence la ressemblance d'un visage, le mouvement des yeux ou les rides du front, et parvenait à faire en sorte qu'on en devinât le caractère moral des hommes.



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

{Academyteykenen}. [...] Wanneer de herfst korte dagen en lange avonden maekt, en het u beuren mach naekten na't leeven te teykenen, sla dan wel gade, wat zwier de geheele figuer heeft, schets'er uit, wijlze onvermoeit is, en vergelijk de deelen wel tegen elkander. Neem op 't verkorten acht, leg de schaduwen op'er rechte plaets, en handel alles na den aert van het zachte vleisch. Hier meenen veele wonder in de kunst te vorderen, [...].

[BLANC J, 2006, p. 151] {Les dessins d'académie}. [...] Quand l'automne raccourcit les jours et rallonge les soirées, il se peut que vous ayez l'occasion de dessiner des nus sur le vif. Observez alors quel est le mouvement que fait l'ensemble de la figure. Esquissez-là quand elle n'est pas encore fatiguée. Comparez-bien les parties les unes avec les autres. Prenez garde aux raccourcis. Posez les ombres à la bonne place. Et touchez chaque chose pour qu'elle présente le caractère de la douce chair. Beaucoup considèrent que c'est ainsi que l'on progresse merveilleusement dans l'art.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

Want indien zulk een meester, als Titiaen, zoo begaeft in de natuur en 't leven te volgen, deur de Teykenkonst geholpen waer geweest, en zijn grooten geest en levende handeling op de studie gesteunt hadde, hy waer alles te boven gekomen. Laet nu dit oordeel vry wat eenzijdich zijn; want de Teykenkonst wort hier niet genomen voor wel het leeven te volgen, maer voor altijts het schoonste te verbeelden, gelijk Agnolo in zijn grooten Laetsten dach wel betoont heeft, daer hy zijne beelden met een grootse maniere, en in schoone gestaltenissen, voeglijk aen d'opstanding, heeft voortgebracht.

[BLANC J, 2006, p. 287] Si un maître tel que Titien, si doué dans l'imitation de la nature et sur le vif, avait en effet été bien aidé par l'art du dessin, et s'il avait soutenu son grand esprit et son vif tour de main par l'étude, il aurait surpassé tout le monde. Mais laissons à ce jugement sa partialité : l'art du dessin n'est pas ici défini comme la façon de bien imiter sur le vif mais comme la façon de représenter toujours le plus beau, comme Michel-Ange l'a bien montré dans son grand Jugement dernier, où il a fait des figures d'une très grande manière et de belles formes convenant à la résurrection des corps.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

Waarom wy dan ook, om dese beschroomde geesten niet bang te maken, het hatelijk en onschilderagtig woord Anatomie veelsints achter de bank smijten, en noemen dese nutte wetenschap liever niet een sagter naam Menschkunde; alhoewel de eerste benaming alrede onder de schilderkunstige konstwoorden, ingehuldigd en gemeen genoeg geworden is. Op de rest antwoorden wy; dat alhoewel, behalven de brodders, selfs eenige van de beroemde meesters der voorige eeuwen, niet geheel vry van de geseyde misslag zijn geweest, en somtijts Naakten hebben gemaakt, daar aan men de Spieren en muskelen niet met een sagte twijffelagtige betrecking, noch met een beklonckene vleesigheyd, of met poeseligheyd, of veilige ontspanningh, of volkomen opspanning en gehoorsaam werkende volsappigheyd, maar die veel eer als klotsen en schollen van harde klippen op en aan den anderen geflanst, schijnd te sien, men nogtans de mistasting van eenige dier groote Geesten soo seer niet en moet afleyden van de al te grondige kennis der muskelen, als wel daar van voorkomende, dat alhoewelse ’t regte pad bewandelen, sy mogelijk noch niet ver genoeg daar in doorgeboord, hun grondige kennis niet genoegsaam met de bevalligheyd van ’t leven en de schoonheyd hebben weten te vereenigen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] For this reason, to not scare the shy minds, we would rather throw away the hateful and un-picturesque term Anatomie and prefer to call this useful science with the softer term Menschkunde; although the first term has already become appraised and common amongst the painterly art terms. What the rest is concerned, we answer that, although besides the botchers even some of the famous masters of the previous centuries were not completely void of the aforementioned mistake and sometimes made Nudes in which the muscles are not with a soft doubtful draught nor with a firm fleshiness, nor with plumpness, nor safe relaxation, nor complete tension or obediently working juiciness, but that appear to be cobbled together like blotches and slabs, one should not so much deduct the misguidance of some of those great Minds from the too profound knowledge of muscles, but rather coming from this, that although they walk the righteous path, they have possibly not gone deep enough into it, not having been able to satisfactorily combine their profound knowledge with the gracefulness of life and beauty.


Quotation

Dien treffelijken Onderwijser wilde dat sijn discipelen haar geheel en al aan de leere van de Natuure en wetten van het Leven souden overgeven, sonder daar niet alleen niet af te wijcken, maar daar ook niet als ongehoorsame Leerkinders tegen te knorren, en te morren: want een Schilder magh hem noit laten voorstaan datter wetten of regels in de natuur of in ’t leven sijn, die in haar selven onvoegsaam, lastig of moyelijk zijn; {Een Schilder moet noit tegen de wetten van de natuyr twistreden.} zulx dat hy wenschen sou datse hem te geval anders waren danse sijn; of datse mogten toelaten, soo ’t mogelijk waar, datse door hem wat verhansseld wierden. Maar hy moet de wetten van ’t leven soo aanmerken, datse enkel en hem alleen tot voordeel van sijn konst, soo alsse zijn, gestelt zijn.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] That outstanding Teacher wanted his pupils to completely surrender themselves to the teaching of Nature and the laws of Life, without straying from it, and also without complaining and grumble against it: because a Painter may never argue that there are laws or rules in nature or in life, that are improper, hard or difficult; {A Painters should never fight against the laws of nature.} such that he would wish that they were different than they are; or that they would allow, if it were possible, that they were pushed around by him a bit. But he should observe the laws of nature as such, that they are formed as they are, only to the advantage of his art.

natuur


Quotation

En nadien dan alle dese dingen genoegsaam bewijsen, dat de verscheydenheyd der Schoonheyd en Bevalligheyd, ten opsigt der navolging in de Schilderkonst, niet ligt onder soo net bepaalde regelen te brengen is, datmense daar na, als na een onfeylbare Leest met aangenaamheyd, sonder verder waarneming van ’t Leven, in de Konst-tafereelen sou konnen overstorten; Soo staat ons in ’t voorby gaan aan te merken, dat een Leersaam Schilder sich uyt al sijn vermogen behoorde te beneerstigen, om door een geduurige beschouwingh van al wat hem van ’t menschelijk schoon voorkomt, het uytgelesenste daar van soodanig sijn gedagten kragtelijk in te drukken, en aan sijn inbeelding gemeen te maken, dat hy buyten de beschouwing van de selve, sich de schoonheyd van een Mensch, op verscheyde wijsen, en in onderscheyde trappen, soo bevallig en levendig kan verbeelden, als of hy de Schoonheyd selver voor hem had. {Hoe de Schoonheyd in de gedagten en ’t gemoet van den Schilder moet ingedrukt zijn.} En dit sal hy aldergeluckigst konnen doen, wanneer hy niet alleen wel en aandagtig sal na gespeurd hebben, welke Deelen en Partyen Schoon gemaakt zijn, en wat Proportie sy hebben moeten, om sulx volgens de Teykenkundige trek te verbeelden; maar dan voornamelijck, wanneer hy tot al het vorige, net sal hebben af gesien, door welk een Trap en toeval, dese en gene deelen de Schoonheyd in dit of dat voorwerp onderlingh aan ’t geheel vereenigt, Verminderd of Vermeerderd:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And as all these things sufficiently prove, that the diversity of Beauty and Gracefulness with regard to the imitation in Painting, is not easily to accommodate in clearly defined rules, which one can then, as with an infallible model could overflow in Art-scenes with loveliness and without any further observation of Life; As such we should note in passing, that a diligent Painter should endeavor with all his might, through a consistent observation of all that he perceives of the human beauty, to imprint that which he deems the most exquisite of it so strongly in his mind, and to make it common to his imagination, that he will be able to depict, without its direct observation, the beauty of a Man in different ways and in distinct steps, so lovely and lively, as if he had Beauty itself before his eyes. {How Beauty has to be imprinted in the thoughts and mind of the Painter.} And he will be able to do this best, when he has not only studied well and carefully which Parts and Elements have been beautifully made, and which Proportion they should have, to depict them with the Draught; but then especially, when with regard to all the previous, will have observed precisely by which Step and coincidence this and other parts unites, lessens or increases the Beauty in this or that object to the whole:


Quotation

Egter en werd hier door niet verworpen ’t gevoelen der gener die drijven dat het Leven selfs, is het beste Voorbeeld, en noodigst na te volgen; als waar uyt die groote volmaaktheyd der Ouden, sijn oorsprong heeft. En ook nu alsoo staat daar uyt te soeken: Maar daar de Ouden seer keurlijk in soo verscheydentheyt van ’t Leven, daar ’t Schoon met het onprijselijke vermengd is, dikmaal in een Lichaam het Schoonste hebben uitgesogt, mach dit met recht de beste Leydsman wel genoemd werden:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] However, this does not dismiss the feeling of those who argue that Life itself is the best Example, and the most necessary to imitate; as the great perfection of the Ancients has its source in it. And thus it is also necessary today to draw from it: But as the Ancients have chosen wisely from the wide diversity of Life, in which the Beautiful is mixed with the undesirable, often selecting that which is the most Beautiful in a Body, this may rightfully be called the best guide:

Goeree explains that Life is a good subject for artistic imitation, but that the imitation of the Ancient artists is preferable. [MO]


Quotation

En dewijl dan uyt al ’t geseyde genoegsaam openbaar is, dat de Schoonheyd der Lichamen moet gesogt werden, in de wel gemaaktheyd der Deelen, en proportionele onderschikking tot het geheel; {Proportie en schikking, de voorname oorsaak van Schoonheyd.} Soo volgd van selfs dat d’ondersoeking van de Proportie, soo in ’t algemeen geheel, als in ’t bysonder van de Leden, een voornaam deel der Mensch-kunde is: Sulx dat den Schilder die sich daar in wil volmaken, benoodigt is, sijn hulp in veel en verscheyde dingen te soeken; Onder welk, de beschouwing van het Leven, de Schilde-konstige Anatomie, de Proportie-maat. De Schoone toegestemde Voorbeelden, en de gesonde Reden, de voornaamste zijn; In welk ook alle fraye Meesters, met goeden uytslagh haar hulp gesogt hebben. {Waar die moet gesogt werden.} Want de beschouwingh van ’t Natuurlijk Leven, kan den Schilder de Schoonheyd door verbeeldenskragt in alle voorval, doen voor oogen komen. D’Ontleding sal hem het maaksel en dienst van alle Beenen, Muskelen, Deelen en Ledematen aanwijsen. De Proportie-maat sal hem de goede Leden-stemmingh des geheelen Lichaams wijs maken. De Schoone Voorbeelden, sullen hem in sijn verstandt ondersteunen, en als een Toetsteen aanwijsen, waar in hy dwaald. En de gesonde Reden sal hem als een trouw Meester onderwijsen,[…]

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And while it is sufficiently clear from that what has been said so far, that the Beauty of the Bodies has to be searched for in the good creation of the Limbs and the proportional order to the whole; {Proportion and order, the main cause of Beauty.} It automatically follows that the investigation of the Proportion, both in the whole and especially of the Limbs, is an important part of the Anatomy: So much so that the Painter who wants to perfect himself in it, needs to find assistance in many and different things; Amongst which, the observation of Life, the painterly Anatomy, the mesure of Proportion, the Beautiful accepted Examples and the healthy Reason are the principal; the good Masters have also found their assistance there with great results. {Where it should be found.} Because the observation of the Natural Life, allows the Painter to bring the Beauty to mind on any occasion by means of the power of imagination. Dissection will illustrate the structure and function of all the Bones, Muscles, Parts and Limbs to him. The mesure of Proportion will teach him the good balance between Limbs of the whole body. The Beautiful Examples will support him in his mind and as a reference will point out where he is mistaken. And the healthy Reason will instruct him like a loyal Master, […]


Quotation

En alhoewel die geen, welk van de Proportie der Menschbeelden hebben gesproken, leeren datmen de Lichamen met 7 met 8 en met 9 Hoofden moet bepalen, (onder welk de Proportie van 8 Hoofden, wel voor de Schoonste gehouden werd) egter er moet menniet meenen datmen altijd verpligt is, een van de geseyde Maat-Wetten soo stipt te volgen, datm’er niet van sou mogen afwijken: Dewijl het Leven en de Voor-beelden der frayste Meesters ons genoegsaam aanwijsen, datse daar in met groote Welstand konnen Verschillen. Met moet dan aanmerken, dat de Proportie-Regels alleen dienen, om van de saak yts vast en seker te stellen; Op datmen aanwijse, dat wanneermen de gestelde Regel Voorsigtig nawandelt, datmen geheel buyten Dwaling, en algemeene Berisping sal blijven. De vast gestelde Regelen selfs, Leeren genoegsaam, ’t geen wy voor hebben te seggen: Want nadien by yeder meer dan een Regel gegeven werd, die doch alle uyt het Voor-beeld der onbelemmerde Natuur geput zijn; Soo volgt ten minsten dat de Lichamen op verscheyden Wijsen konnen schoon Geproportioneerd zijn. {Hoe die Verscheyde en nochtans goed konnen zijn.}

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And although those who discussed the Proportion of Human Figures explain that one has to determine the Bodies with 7, 8 and 9 Heads, (amongst which the Proportion of 8 Heads is perceived as the most beautiful), one should however not think that one is always obligated to follow one of the said Laws of Measurement so closely, that one were not to diverge from them: While the Life and the Examples of the best Masters clarify sufficiently that they differ with great harmony in this. One should take notice that the Rules of Proportion only serve to ascertain some things about the matter; In order to point out, that when one carefully follows the formulated Rule, one will completely stay away from errors and general reprimands. The formulated Rules themselves teach sufficiently that which we intend to say: Because afterwards more than one Rule was provided for everything, although they were all based on the Example of the unspoiled Nature; From this it follows at least that Bodies can be beautifully proportioned in different Ways. {How they can be different and still good.}


Quotation

Want ymand sal ons ligt te Gemoete voeren, dat de Ziele des Menschen alleen tot de onsienelijke dingen en geensints tot de Schilder-Konst behoord; die alleen de sienelijke Lichamen tot haar Voor-werpen verkiest. Doch wy antwoorden: Nadien de Konst-Beelden uyt haar eygen Natuur het Leven en de beweging derven; dat sulx ons te meer vermaand na Middelen om te sien, waar door de Beelden in de Tafereelen soodanig konnen voortgebragt werden, datse den Beschouwer alle gedagten van Doek en Panneel, Verf en Olye, ofte van Hout en Steen en Koper soose mogten gegoten of Geboedseerd zijn, konden doen afleggen, en een Denk-Beeld geven dat hy niet Geschilderde noch Gegotene, maar Natuurlijk Levende Mensch-beelden voor sijn Oogen meend te sien.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Because someone will quickly bring us to mind, that the Soul of Man only belongs to the invisible things and not at all to the Art of Painting; which only selects the visible Bodies for its subject. Yet we answer: Since the Art-Figures lack Life and movement from their own Nature; it exhorts us even more to consider Means, by which the Figures in Paintings can be constructed such, that they may make the Spectator discard all thoughts of Canvas and Panel, Paint and Oil, or of Wood and Stone and Copper – if they were to be casted or sculpted - , and give him the Idea that he believes not to see Painted or Casted, but rather Natural Living Human figures before his eyes



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

En op dat een Schilder-Geest in dit voorname Deel der Menschekunde sich op een bequame en voordeelige wijse sou konnen oeffenen, sal het hem voordeelig zijn, hem een wijle tijd besig te houden in het nateykenen van Anatomie-Beelden, het sy na Pleyster na geboetseerde dingen of na Printverbeeldingen by dese en geene alreede uytgegeven. In welke doen hy de selve met groote opmerking moet beschouwen; en zijn gedagten indrukken. [...] Want die sonder dese voorbereyding tot het Leven, entot het Teykenen van Akademie-Beelden gaat; die is sekerlijk al ziende Blind, en is genoodsaakt by de gist, en by den rast te werken. Wy hebben dan versorgd dat onse Vertoogschetsen der Anatomie-Mannen soodanig afgerigt zijn, datse aangaande de gelegentheyd der Muskelen, den Oeffenaar niet ligt en sullen Verlegen laten; wy voegender by dat soo haast alsmen eenig ligt en grondige Kennis van de selve begind te krijgen, datmen sonder de geseyde oeffening eenigsints de sak te geven, aanstonts sal tot het leven gaan, en sien dat gene dat men in de Anatomie-Beelden geleerd heeft aan de selve over te brengen. En dan sult gy ligt ontwaar werden hoe noodig niet alleen de Voorkennis der Anatomie is, maar ook weten en gevoelen waarom gy uwen tijd om die te leeren verstaan daar in versleten hebt.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And in order for a Painter’s Mind to practice himself in this important part of the Anatomy in a competent and profitable manner, it will be profitable to him, to occupy himself for a while with drawing after Anatomical Figures, either after Plaster casts, after sculpted things or after print illustrations published by one or another. While doing this, he should observe it with great observation; and imprint it in his thoughts. […]Because someone who moves onto Life, and onto the Drawing of Academy Figures without this preparation; there is certainly none so blind as he who won’t see, and he would be forced to work by guessing and luck. We have then made sure that our illustrations are made such that they will not easily leave a Practitioner in want regarding the subject of the Muscles; we might add that as soon as one starts to acquire some idea and profound Knowledge of it, that one might – without neglecting the aforementioned practice at all – will soon move onto life and manage to convey to it that which one has seen in the Anatomy Figures. And then you will soon understand how necessary not only the Knowledge of Anatomy, but also know and feel why you have spent your time learning to comprehend it.


Quotation

{Besluit.} ’t Is nu niet noodig nader van scorpioenen te handelen: want uit al het gezegde, zal een Schilder, ’t leeven voor zig hebbende, die genoeg konnen afmaalen, […]

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] {Conclusion} Now it is not necessary to go into more detail about scorpions, for from everything that has already been said, a painter that has the life situation before him will be able to paint it well enough. […]


Quotation

{Roode wijn.} Indien ‘er roode wijn in ’t glas is, zoo gebruikt na voorval en vereisch lak en swart tot de diepsels, tot de tusschenkoleur lak alleen, en tot de weersteutinge lak en vermilioen; zoodanig, datge het leeven zoo na by komt, als ’t mogelijk is.
{Witte wijn.} De
witte wijn in een glaze vat begeert swart en ligte schijtgeel tot zijn diepsel, tot de tusschenkoleur terreverde swart en ligte schijtgeel en tot de weersteutinge ligte schijtgeel en koningsgeel, na de kragt en gloeyentheid van de wijn is.

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] {Red wine} If there is red wine in the glass, you should use—in keeping with what the situation requires—lake and black for the deeper tones, for the midtone only lake, and for the reflection lake and vermilion, all in such a way that you make it as true to life as possible. {White wine} White wine in a glass container requires black and light yellow lake for the deeper tones, for the midtone green earth, black, and light yellow lake, and for the reflection light yellow lake and king’s yellow, in keeping with the intensity and glow of the wine.

Besides the translation 'Widerschein', the German translation includes the description: 'wiederzurukschlagenden Glanz'. [MO]


Quotation

T: […] Oeffent dan voor eerst, naar al het fraaiste dat hier te krygen is, zo Teekeningen, als Printen; voornamentlyk naar de Statuaas, en Basre-leeves van Perrier, zo naakt als Gekleed; neemende voor al wel acht, op de byzondere drachten, Cieraaden, en Ornamenten daar in gebruikelyk: Playsterbeelden, Gekleede Leeman; ’t Naakte Leven &c.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] T [ndr: draughtsman]: […] Then first practice all the beautiful things that can be found here, such as drawings and prints; especially after sculpture and bas-reliefs by Perrier, both nude and dressed; paying special attention to the specific dress, jewels, ornaments that are common in them: plaster statues, dressed manikin, the nude life etc.



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

T: Wel aan, begeef u dan met den eersten in het Kollegie naar het naakte leeven te teekenen, want daar door is het, dat van al ’t geen gy tot noch toe geleerd hebt, verzeekert zult werden. Het onbeweegelke hebt gy genoegzaam in u magt, maar het beweegelyke, zult gy in ’t naakt Modél moeten vinden. En wilt, of kund gy noch een tusschen tyd vinden, als gy de Perspektief verstaat, zo kyk somtyts in het Anathomie-boek van vander Gragt, daar zult gy baat by vinden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] T [ndr: draughtsman]: Very well, then go at once draw after the nude life in the College, as all that which you have learned so far will be ascertained by this. The unmovable you master satisfactorily, but the movable you will have to find in the nude model. And if you want or can find some spare time, once you understand the perspective, do sometimes look in the anatomy book by Vander Gragt [ndr: Jacob van der Gracht], it will be of use to you.


Quotation

Het is myn vast gevoelen dat de Oeffening der plooijen niet volkomen geleerd kan worden, zonder de Leeman te gebruiken; Want wat baat het dat men zich uitmergeld met kleêren uit de Geest te Teikenen als wy ’t leeven voor ons kunnen hebben, zonder welke het onmogelyk is de natuur der Stoffe te doorgronden: daar zich, in tegendeel, veele niet anders oeffenen dan naar de Statuaas en fraaiste printen der beroemste meesters, welke hier in uitgemunt hebben: als Raphaël, Barotius, Guido, Albaan, Pousyn &c; denkende uit dezelfde reeds een gebaande weg te hebben gevonden, om tot genoegzame volkomentheid te geraken, en hun oogmerk te bereiken. Daar men nochtans weet, dat Raphaël voornaamentlyk, die gelegentheid niet gehad hebbende, echter in zyn tyd, de fraayste dingen voor den dag gekomen zyn. Nu zoude men mogen vragen, waarom eenige andere vermaarde Meesters, als Titiaan, Tintoret, Paulo Veronees, Julio Romano, Michel Angelo, Dominiquin, Bassan &c, zo goed daar in niet geoordeeld werden? de reeden is deeze, dat Raphaël het leeven gebruikt heeft, wel te verstaan een Leeman, waar door hy de natuur en eigenschap der Stoffe grondig heeft leeren onderzoeken: alhoewel men hem nogtans zou kunnen beschuldigen dat hy zyn beelden de meesten tyd met eenderly Stoffe kleeden, in voorvallen, daar de verandering genoegzaam verschillende kon geweest hebben. Evenwel moet men bekennen dat ‘er voor, noch naderhand, geen zo ervaren en Konstryk in dezelve geweest is, dan een alleen, te weten Nikolas Poussyn; echter is dit geen wonder; dewyl hy het Natuurlyke leeven onderzocht en gebruikten gelyk hem bewust was dat Raphaël gedaan had, en niet gelyk anderen die alleen zyn werk navolgden: daarom zyn zy ook slegter geweest, hebben minder kennis gehad, en meenigmaal niet van de natuur der stoffe of plooijen geweeten.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] I feel that the practice of the folds cannot be learned completely, without using a manikin; Because what use it that one strains himself with drawing clothing from the mind if we can have the life in front of us, without which it is impossible to comprehend the nature of the fabric: although many, to the contrary, do not train themselves in any other way than with the statues and beautiful prints of the most famous masters, who have excelled in this: like Raphael, Federico Barocci, Guido Reni, Francesco Albano, Nicolas Poussin etc. in the belief they have found a well-treaded road in this, to easily obtain perfection and reach their goal. Although we know, that Raphael in particular did not have this opportunity, but that the most beautiful things came to light in his time. Now we might ask, why some other famous masters, like Titian, Tintoretto, Paolo Veronese, Giulio Romano, Michelangelo, Domenichino, Bassano etc. were thought not to be so good in this. The reason is, that Raphael used the life, that is to say a manikin, through which he has learned to profoundly investigate the nature and character of the fabric: although we could still accuse him that most of the time he has dressed his figures with one type of fabric, in cases where the variety could have easily been different. Likewise we should confess that neither before nor after, none was so experienced and artful in this, than one, that is Nicolas Poussin; however this is no miracle; while he studied and used the natural life, as he was aware that Raphael had done and not like the others who only followed his [ndr: Raphael] work: this is also why they were worse, had fewer knowledge and many times did not know about the nature of the fabric or folds.


6 quotations

Quotation

Ghelijck dan de oude Konstenaers een seer treffelicke maniere van wercken ghehadt hebben, soo hadden sy mede een sonderlinghe gaeve om sich de waere verbeeldinghe van allerley beweghinghen onses ghemoeds op ’t aller levendighste voor te stellen; ja wy moghen ’t oock vrijelick daer voor houden, dat sy haere wercken nimmermeer met sulcke bequaeme uytdruckinghen van de verscheydene herts-tochten souden vervult hebben, ’t en waer saecke dat sy met pijne waerd gheacht hadden alle die naturelicke beroerten wijslick nae te speuren door de welcke ons ghemoed verruckt ende den gewoonlicken schijn onses wesens verscheydenlick verandert wordt. Zeuxis heeft de schilderije van Penelope gemaeckt, so dat hy de sedigheyd haeres eerbaeren wesens daer in konstighlick schijnt uytghedruckt te hebben. Plin. XXXV.9. Timomachus heeft den raesenden Aiax afghemaelt, en hoe hy sich in dese uytsinnighe dolligheyd al aenstelde Philostr. Lib. II. de vita Apollonii. Cap. 10. Silanion heeft den wrevelmoedighen Konstenaer Apollodorus ghemaeckt; ende overmids desen Apollodorus eenen rechten korselkop was, soo ist dat Silanion niet alleen den Konstenaer selver, maer sijn koppighe krijghelheydt met eenen oock in ’t koper heeft ghegoten Plin. XXXIV.8. Protogenes heeft Philiscus geschildert, als wesende met eenighe diepe bedenckinghen opghenomen Plin. XXXV.10. Praxiteles heeft Phryne ghemackt, als of men haer weelderigh herte in een volle Zee van vreughd en wellust sach swemmen, Plin. XXXIV.8. Parrhasius maeckten eenen jonghelingh die in sijne wapenrustinge om strijd loopt, Plin. XXXV.10. Den Anapanomenos van Aristides sterft uyt liefde van sijnen broeder, Plin. ibidem. Philostratus {Iconoum Lib. I. in Ariadne} beschrijft ons de schilderije van eenen Bacchus die maer alleen bekent wordt by de minne-stuypen die hem quellen. Dese exempelen gheven ons ghenoegh te verstaen, hoe grooten ervaerenheyd d’oude Meesters in’t uytdrucken van allerley beroerten ende beweghinghen ghehad hebben;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Just like the old Artists had a very striking manner of working, as such they had a special gift to imagine the true representation of all sorts of movements of our mind in the most lively way; yes we may also interpret freely, that they would never have filled their works again with such able expressions of the different passions, if they had not have thought it painfully worthful to wisely trace all those natural commotions by which our mind delights and the common appearance of our being is changed varyingly. Zeuxis has made a painting of Penelope, in a way that he appears to have artfully depicted the modesty of her being. Plin. XXXV.9. Timomachus has depicted the raging Aiax, and how he behaved in this outrageous madness Philostr. Lib. II. de vita Apollonii.Cap. 10. Silanion has made the resentful Artist Apollodorus; and as this Apollodorus was a grumpy guy, Silanion did not only cast the Artist himself, but also his stubborn touchiness Plin. XXXIV.8. Protogenes has painted Philiscus, being taken by deep reflections Plin. XXXV.10. Praxiteles has made Phyrne, as if one saw her luxuriant heart bathe in a great see of happiness and lust, Plin. XXXIV.8. Parrhasius made a young man who is walking around in his armour looking for a fight, Plin. ibidem. Philostratus {…} describes a painting to us of a Bacchus who can only be recognized by the heartaches that torture him. These examples illustrate clearly enough, how big a skill the old Masters have had in expressing all sorts of commotions and movements;

Only the citations are mentioned in the Latin edition, but there is no commentary, like in the Dutch and English edition. [MO]



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

Die ghene onder en tusschen dewelcke het teyckenen langh ghenoegh en met eenene vlijtighen ernst gheoeffent hebben, moghen ’t hier by niet laeten blijven en d’aenghevoanghene Konste ten halven niet laeten steken; aengesien de Teycken-konst (alhoewelse met goed recht voor een gantsch ghewightigh point en voor den eenighen ghebaenden wegh tot de Schilder-Konst en d’andere Bootser-konsten gheouden wordt) maer alleenlick een aenleydinghe tot yet grootsers schijnt te wesen. De verwen hebben een sonderlinghe kracht om onse ooghen tot sich te trecken, seght Plutarchus {In Pericle circa ipsum initium}, vermids ’t menschelicke ghesicht door de bloeyende lieffelickheyd der selvighen krachtighlick opgheweckt ende ghespijst wordt. Ghelijck het oversulcks uyt ons voorighe bewijs lichtelicken is af te nemen, dat een welgheproportioneerde Teyckeningh de waere ghelijckenisse der afgheteyckender dinghen ghenoeghsaemlick uyt-druckt; soo en magh men evenwel de schaduwe deser onvolmaeckter ghelijckenisse met de levendighe volmaecktheyd van een veelverwighe Schilderye in ’t minste niet verghelijcken.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Meanwhile those who have practiced drawing long enough and with a diligent seriousness, can leave it to this and not abandon the commenced Art halfway; since the Art of Drawing (although she is thought with good reason to be a very important point and the only common road towards the Art of Painting and the other Imitation-arts) appears to only be occasion for something bigger. The colours have a remarkable power to draw our eyes towards them, says Plutarchus {…}, as the human sight is strongly excited and fed by its blooming loveliness. Just like it is therefore easy to deduct from our previous evidence, that a well-proportioned Drawing delightfully expresses the true similitude of the drawn things; as such one may nevertheless not compare the shadow of this imperfect similitude in the least with the living perfection of a Painting with many colours.

Junius states that the (art of) drawing (tekenen, tekenkunst) is the basis for Painting (schilderkunst) and for the other arts that consist in imitation. However, he argues that an artist should never be satisfied by only producing drawings, as the colours (verf) add enormously to the impact of a painting. The liveliness of a painting with many different colours (veelverwigh schilderij) is much closer to perfection than a drawing. As such, the effect of colour is connected to the liveliness of a painting. In this citation, ‘verf’ should be translated as colour. In the English edition, Junius refers to the collection of the earl of Arundel. This reference is missing in the Latin and Dutch edition. [MO]



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Alhoewel een Beeld alle de waerachtighe linien der afghebeelder dingen uytdruckt; nochtans derft het de rechte kracht der dinghen selver, als wesende onbeweghelick en sonder eenigh roersel, seght Tertullianus Lib. II. adversus Marcionem. Het manghelt de kley-stekerye, seght Apuleius {In Apologia.}, aen de behaeghelicke lustigheyd die het leven dapper plaght te verwackeren; het schort de steenen aen de Coleur; het liegt de Schilderyen aen stijvigheyd; en alle dese verscheydene soorten van naeboetsinghe hebben ’t roersel ghebreck, ’t welck de levende ghelijckenisse der dinghen met een sonderlinghe ghetrouwigheyd plaght te vertoonen. Ghelijck het oversulcks altijd waerachtigh is dat d’afghebeelde dinghen ’t naturelicke roersel derven, soo plaghtense oock somtijds heel end’al van het naegheboetste roersel ontbloot te sijn; ghemerckt d’aller oudste en d’eerste Meesters in haere wercken een gantsch swaere, lompe, ende onbeweghelicke maniere volghden, sonder eenigh levendighe roersel in de selvighe uyt te storten.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Although an Image only expresses the true lines of the depicted things; it nevertheless lacks the true power of the things themselves, like being unmoving and with any stir, says Tertullianus (…). The clay-sculpting misses, says Apuleius, the comforting delight that life strongly tends to incite; the stones lack Colour; the Paintings lack stiffness; and all these different sorts of imitation miss the stirring, which the living similitudees of things tend to show with a remarkable faithfulness. Like it is moreover always true that the depicted things lack the natural movement, as such they sometimes also are completely devoid of the imitated movement; seen that the oldest and first Masters followed a rather heavy, akward and still manner, without putting any lively movement in it.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

En nadien dan alle dese dingen genoegsaam bewijsen, dat de verscheydenheyd der Schoonheyd en Bevalligheyd, ten opsigt der navolging in de Schilderkonst, niet ligt onder soo net bepaalde regelen te brengen is, datmense daar na, als na een onfeylbare Leest met aangenaamheyd, sonder verder waarneming van ’t Leven, in de Konst-tafereelen sou konnen overstorten; Soo staat ons in ’t voorby gaan aan te merken, dat een Leersaam Schilder sich uyt al sijn vermogen behoorde te beneerstigen, om door een geduurige beschouwingh van al wat hem van ’t menschelijk schoon voorkomt, het uytgelesenste daar van soodanig sijn gedagten kragtelijk in te drukken, en aan sijn inbeelding gemeen te maken, dat hy buyten de beschouwing van de selve, sich de schoonheyd van een Mensch, op verscheyde wijsen, en in onderscheyde trappen, soo bevallig en levendig kan verbeelden, als of hy de Schoonheyd selver voor hem had. {Hoe de Schoonheyd in de gedagten en ’t gemoet van den Schilder moet ingedrukt zijn.} En dit sal hy aldergeluckigst konnen doen, wanneer hy niet alleen wel en aandagtig sal na gespeurd hebben, welke Deelen en Partyen Schoon gemaakt zijn, en wat Proportie sy hebben moeten, om sulx volgens de Teykenkundige trek te verbeelden; maar dan voornamelijck, wanneer hy tot al het vorige, net sal hebben af gesien, door welk een Trap en toeval, dese en gene deelen de Schoonheyd in dit of dat voorwerp onderlingh aan ’t geheel vereenigt, Verminderd of Vermeerderd:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And as all these things sufficiently prove, that the diversity of Beauty and Gracefulness with regard to the imitation in Painting, is not easily to accommodate in clearly defined rules, which one can then, as with an infallible model could overflow in Art-scenes with loveliness and without any further observation of Life; As such we should note in passing, that a diligent Painter should endeavor with all his might, through a consistent observation of all that he perceives of the human beauty, to imprint that which he deems the most exquisite of it so strongly in his mind, and to make it common to his imagination, that he will be able to depict, without its direct observation, the beauty of a Man in different ways and in distinct steps, so lovely and lively, as if he had Beauty itself before his eyes. {How Beauty has to be imprinted in the thoughts and mind of the Painter.} And he will be able to do this best, when he has not only studied well and carefully which Parts and Elements have been beautifully made, and which Proportion they should have, to depict them with the Draught; but then especially, when with regard to all the previous, will have observed precisely by which Step and coincidence this and other parts unites, lessens or increases the Beauty in this or that object to the whole:


Quotation

Wanneer nu een vast Teykenaar de schets deser Tronie-Geslagten eenmaal op sekere wijse sijn geheugenis heeft ingedrukt; {Hoemen sig moet bereyden om Tronien of Konterfeytsels by inbeelding te maken, dat is, uyt de Geest na ’t leven te Schilderen.} En hy vind gelegentheyd om ymand dien hy maar eens gesien heeft, te verbeelden, dat is te Konterfeyten, soo moet hy door een kragtige Inbeelding, alles dat hem van den begeerderden Mensch sijn Swemingh en opsigt, in sijn Gedagten speeld, wel Erinneren, en Levendig te voren brengen; En dat tot aan het Sweemsel van d’een of d’ander Tronie, of Model over brengen; En socken in welke soort of Model, d’algemeene Schets meest met sijn Gedagten over een stemd, en merkelijk gestijfd en geholpen, of tot de gelijkenis van sijn denk-Beeld gebragt werd. Dan moetmen tot de bysondere trek des Voor-Hoofds, Neus en Mond, en Kin overslag maken, en letten in wat Trap van Sweming sijn beschoude Voor-beelden met die van de ingebeelde Sweming de meeste gelijkenis hebben. In welk doen met sekerlijk sal ontwaar werden, datmen de middel in de Hand heeft, om dat volgens een sekeren Regel te doen. Van den Italiaanschen Schilder D. Girlandaio werd aangetekend, dat hy de Tronie-kunde soo vast had, dat hy in ’t Konterfeyten, by Inbeelding noyt en miste een kenbare gelijkenis aan te treffen. In welk doen ook eene Francisco Mossoli hem een Konst-genood verstrekte. Andere Geesten hebben sulx op ’t berigt van andere konnen doen: Sulx datse Konterfeytsels en Tafereelen maakten, van Luyden die al een wijle gestorven waren; en diese noyt met Oogen aanschouwd hadden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Now when a steady Draughtsman has planted the illustration of these Facial Categories in some way in his memory; (How one should prepare oneself to paint Faces or Portraits after his imagination, that is, from the Mind after Life.} And he will find the opportunity to depict, that is to portray, someone who he has only seen once, as such he has to remember and reproduce in a lively manner, all that comes to his mind about the Expression and Features of the proposed Man, by means of a powerful Imagination; And deliver this to the Expression of some or other Face, or Model; And determine which type or Model of the general illustration coincides best with his Thought, rather stylized and forced, or with the likeness of his mental Image. Then one has to move to the specific feature of the forehead, Nose or Mouth and Chin, and pay attention to which degree of expression the Examples that he has seen have a resemblance with that of the imagined Expression. By doing this one will certainly become aware, that one possesses a means to do this according to a certain Rule. It is written about the Italian Painter Domenico Ghirlandaio that he had mastered the Physiognomy so well, that through Imagination he never missed to notice a clear resemblance, while making a Portrait. In which a certain Francesco Mazzoli [ndr: Parmigianino] also was a fellow craftsman. Other Minds have been able to do it based on the description of others: Such that they made Portraits and Scenes of People who had long been deceased; and whom they had never seen with their own Eyes.

technical note: There is a mistake in the pdf, these are pages 230 and 223 of the pdf. [MO]


Quotation

En hoewelmen de dieren teekenen kan, dat is, met dag en schaduwe aanwijsen, of nader met krijonnen, of waterverwen vertegenwoordigen, zoo is ‘er nogtans niet leevendiger en duirsamer, te gelijk; als dat zulx door olyverwen geschiet.

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] And although animals can be drawn—that is, depicted just with light and shadow, or in a more detailed way with crayons or water colors—there is nevertheless no more lifelike, and at the same time more durable way to portray them than with oil paints.


1 quotations

Quotation

De opperste volmaecktheyd der Schilderyen is voornaemelick daer in gheleghen, dat dese vijf hoofd-stucken malckander in ’t werck soo vriendelick ontmoeten en soo wel met malckander over een draghen, datse door haeren onderlinghen eendraght een sekere soort van aenghenaemheyd ofte welstandigheyd (die ghemeynlick de Gratie ende Bevalligheydt der Schilderyen ghenaemt wordt) ’t saementlick uytstorten: Soo en is oock dese Gratie in haeren eyghen aerd anders niet, dan een soete en gantsch vriendelicke over een stemmige van allerley volmaecktheden in een stuck wercks op een ghehoopt: Het is de beste versaemelingh van d’aller beste dinghen. […] Ghemerckt dan dat de gheestigheyd der Inventie ons ghemoed soetelick plaght te verlocken, dat de nettigheyd der Proportie onse ooghen vaerdighlick plaght tot sich te trecken, dat de bequaemheyd der verwen onse fantasie door een aenghenaem bedrogh seldsaemlick plaght te beguychelen, dat de levendigheyd des Roersels onse ziele kraghtiglick plaght te verrucken dat de ordentelickheyd der schickinghe onse sinnen op een gantsch wonderbaerlicke wijse plaght te belesen; hoe en sal doch die Schilderye gheen sonderlinghe kracht in onse herten uytstorten, daer in sich alle dese hoofd-stucken eensaementlick laeten vinden:

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The highest perfection of the paintings lies foremost therein, that these five chief principles meet eachother so pleasantly in the work and coincide so well with eachother, that they extent a certain kind of agreeability or convenance (which are commonly called the Grace and the Charm [NDR: both would be translated as Grace in English] of the paintings): As such this Grace is nothing else in nature, than a sweet and rather friendly harmony of all sorts of perfections combined in one piece of work: It is the best collection of the very best things (…) Seen that the spirit of the Invention tends to sweetly seduce our mind, that neatnes of the Proportion tends to capably pull our eyes towards it, that the adequate use of colours tends to confuse our fantasy extraordinarily by a pleasant deceit, that the liveliness of the mouvement tends to enchant our soul powerfully, that the order of the composition tends to instruct our senses in a rather miraculous way; how than can the Painting not spread a remarkable power in our hearts, in which all these principles can be found together:

While moving towards the conclusion of the third Book, Junius explains that the perfection (volmaaktheid) of an art work lies in the agreement (overeenstemming) of the five chief principles (hoofdstuk), as described in the previous chapters. He uses different terms for this perfection: aangenaamheid (agreeability), propriety (welstand), grace (gratie), charm (bevalligheid). He goes on to list the most perfect state of the different principles: spirit (geestigheid) of invention, neatness (netheid) of proportion, an adequate use (bekwaamheid) of colours, liveliness (levendigheid) of the movements and order (ordentelijkheid) in the composition. In the English edition, this term is described as 'the aire of the picture'. [MO]


1 quotations

Quotation

[…] L’imitation, pour être aussi parfaite qu’elle peut l’être, doit avoir deux qualités : l’exactitude & la liberté. L’une règle l’imitation, & l’autre l’anime. […] Ainsi tout est presque fini pour l’exactitude, quand le tableau ideal est parfaitement formé. Mais il n’en est pas de même de la liberté, qui est d’autant plus difficile à atteindre, qu’elle paroît opposée à l’exactitude. Souvent l’une n’excelle qu’aux dépens de l’autre. Il semble que la Nature se soit réservée à elle seule de les concilier, pour faire par-là reconnoître sa supériorité. Elle marche sans étude & sans réflexion, parce qu’elle est libre. Au lieu que les Arts liés à un modèle portent presque toujours les marques de leur servitude.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

1 quotations

Quotation

{Dat door de vlacke schaduwen vry wat goets wort voortgebracht.} Daer mach vry gelooft worden dat dese vlacke en snelle manniere van schaduwen, over al, en altijdt, als een onfeylbaren Gront-regel, een uytnemende Welstandt, Macht en lichamelijckheydt in uwe dinghen voortbrenght, waer doorse playsant voor het ooghe volkomender na ’t leven als eenighe manniere, en verstandigh na de Konst-regelen, sich wonderlijck welsullen komen uyt te heffen:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {That a lot of good things are caused by flat shadows.} It may be believed that this flat and quick manner of shading, everywhere and always, as an infallible Principle, causes an excellent Harmony, Force and corporeality in your things, through which they will wonderfully distinguish themselves as pleasing to the eye, more perfect after the life than any other manner, and wisely after the rules of Art.

This section is not included in the English translation. [MO]



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12 quotations

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{Likenesse, not to be compared} But the worke of Art, is not singly in the Similitude or likenesse to the Life, (as common judgement will have it) but in the Symmetry  ; which in truth, proceeds from someskill in the Artizan’s surpassing Art.
{To Symmetry} It was distinguished by that excellent
Painter. A Boy holding a cluster of Grapes so like, that deceived the Birds, and yet not deterred by the shape of the Lad ; which therefore being an exception to the excellencie of the Piece, the Painter put out the Grapes, (though most like,) but reserved the Boy (for his Symmetry,) as the better esteem of the Art ; not understood by ordinary capacities.
{And therefore Naked Bodies hard to Paint.} You shall hardly find an
Artist, very excellent in a naked body, where true Symmetry is expected ; and therefore the ancient skill of the Græcians, sildome apparelled any. A timorous Painter, excuses his weaknesse, by covering the body, with a muffled Mantle.
{Defining Lines, what ?} The
Artizans call this proportion, the designing lines, Scatches, the first draught, and so a second and third, before you Paint them ; {A Cut.} which stroaks, by those that have insight in Art, are esteemed of high value ; for by these first draughts, the true force and undisguised Lineaments of Nature, do ravish the contemplation ; wherein the thought of a studious Artificer is perfectly evidenced.
[…].


Quotation

Of Action and Passion.
{4. Action and Passion.} The next observation, is out of which,
Life and Motion doth result : It shews no Action or Passion in a Piece, barely upright, looking forward ; the Armes hanging down, the feet close together, and so seems unmoveable, and stiff.
{How to be expressed} In lineall
Pieces, there may be a deceitfull similitude of Life and Motion, and statues may seem to live and breathe but coloured Pictures shew a lively force in the severall effects, and properties of Life and Spirit.
{And to be improved} To be well acquainted with
Nature, Manner, guize and behaviour ; as to paint a Man, angry or sad ; joyfull earnest ; or idle ; all passions to be proper to the figure : […]. Indeed the severall postures of the head, describe the Numbers of passions ; […]. In a word, each severall member or part of the body, either of themselves, or in reference of some other part, expresses the passions of the mind, as you may easily observe in the Life.
[…].
{By example of Titian’ Pieces.} I have seen a piece of
Tytian’s : A Child in the Mothers Lap playing with a Bird ; so round and pleasing, it seem’s a doubt whether a Sculpture or Painting ; whether Nature or Art, made it ; the mother smiles and speaks to : the child starts, and answers.
{And of
Palma’s Piece.} Another of Palma’s ; a speaking Piece indeed. The young Damsell brought for Old Davids Bedfellow ; all the company in Passion and Action : some in admiration of her beauty, others in examining her features, which so please the good Old Man, that in some Extasie of passion, he imbraces her which her humility admits, yet with a silent modesty as best became her, only to be dumb and so suffer.
[…].
[...] And so have we done with an Example of all in One : For
 
                       Invention
allures the mind.
                       Proportion, attracts the Eyes.
                       Colour ;
delights the Fancie.
                      
Lively Motion, stirs up our Soul.
                      
Orderly Disposition, charmes our Senses.
 
{Conclude a rare Picture.} These produce gracefull
Comliness, which makes one fairer then fair ; […].
This Grace is the close of all, effected by a familiar facility in a free and quick spirit of a bold and resolute Artificer ; not to be done by too much double
diligence, or over doing ; a careless shew, hath much of Art.

Sanderson reprend ici un passage d'une lettre de Sir Henry Wotton au Marquis de Buckingham, datant du 2 décembre 1622. Dans cette dernière, Sir H. Wotton mentionne l'achat d'une Vierge à l'Enfant de Titien et d'un David et Bethsabée exécuté par Palma le jeune (voir à ce propos HARD, Frederick, 1939, p. 230).



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

Quotation

The second Division by Landskips : The Tablet.
{Tablet for Landskip.} […].
Green, of all Colours is most delightfull to the Eye. Not in all Art of Painting such variety of Colour, more pleasing then is the Prospect of a well-wrought Landskip ; especially when your ingenious Industry hath already rendred you a Master of Art and contemplation. {Landskip after the Life, the way to draw it.} If you draw a Prospect from the Life ; Take your Station upon the rize of ground, or top of an Hill, where you shall have a large Horizon ; and skore your Tablet into three divisions downwards, from the top to the bottome, set your face directly opposite to the midst of your Horizon, and keeping your body fixed, Observe what is comprehended directly before your eyes, and draw that into forme upon your Tablet in the middle Division.
[…].
And as all things appear in
Distance and Truth, Proportion and Colour, so be carefull to express them ; […]. So then, the Dutch in composing a Piece of Prospect, of their own Fancie and Invention, for want of the Life most grosly erre in Proportion, Distance and Colour. Now for the want of the Life and Nature, if you will adventure on your fancie ; Go to work this way.
I cannot prescribe, how to order your light, in a piece of Landskip by the Life ; for according to the place, as you look North, or Southward, East, or West-ward, as the time of the day and the Sun’s declination, so must you order your shadows as they appear. But in all working of Painting by Fancie, let your light descend from your left, to your right hand : So will it appear upon the work, from the right to the left, the more gracefull. […].



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GENRES PICTURAUX → paysage

Quotation

It is reported then that Michael Angelo upon a time gave this observation to the Painter Marius de Scina his Schollar, that he should alwayes make a Figure Pyramidal, Serpent like, and multiplyed by One Two and Three, in which precept (in my Opinion) the whole Mystery of the Art consisteth, for the greatest Grace and Life that a Picture can have, is, that it express motion ; which the Painters call the Spirit of a Picture. Now there is no Form so fit to express this Motion, as that of the Flame of Fire, which according to Aristotle, and the other Philosophers is an Element most active of all others, because the Forme of the Flame thereof is most apt for Motion, for it hath a Conus or sharp Point wherewith it seemeth to divide the Aire that so it may ascend to his proper Sphere, so that a Picture having this forme will be most beautifull.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

Of the Vertue and Efficacy of Motion.


It is generally confessed of all Men, that all such
Motions in Pictures, as do most neerly resemble the Life, are exceeding pleasant, and contrarywise those that which do farthest dissent from the same, are void of all gracious Beauty, committing the like discord in Nature, which untuned strings do in an instrument. Neither do these motions thus lively imitating Nature in Pictures, breed only an Eye-pleasing contentment, but do also performe the self same effects, which the natural do, for as he which laugheth, mourneth, or is otherwise effected, doth naturally move the beholders to the self same passion, of mirth or sorrow, so a picture artificially expressing the true natural motions, will (surely) procure laughter when it laugheth, pensiveness when it is grieved &c. […], All which points are (in truth) worthy of no less admiration then those miracles of the antient Musicians, who with the variety of their melodious harmony, were wont to stir Men up to wrath and indignation, love, warr, […]. 
But to return thither were I left, I am of Opinion that insomuch as these Motions are so Potent in affecting our Minds, when they be most artifcially counterfeited, we ought for our bettering in the knowledge thereof, to propose unto us the example of Leonard Vincent above all others : Of whom, it is reported, that he would never express any motion in a Picture, before he had first carefully beheld the Life, to the end he might come as neer the same, as was possible : whereunto afterwards joyning Art, his Pictures surpassed the Life.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

Quotation

Of a Graceful Posture.


The second thing in good Pictures is their
graceful Posture and Proper Actions ; that is, that the true and natural Motion of every thing be expressed in the Life and Spirit of it, that is, to quicken the Life by Art ; as in a King, to express the greatest Majesty by putting or designing him in such a Graceful posture, that may move the Spectators with Reverence to behold him. […]. So in all your Draughts the Inward Affections and Dispositions of the Mind may be most lively exprest in the Outward Action and Gesture of the Body. Now to attain to the Knowledge of this, you ought most diligently to observe the Works of several Famous Masters, and also to follow their Examples, who were used to delight themselves in beholding the Eyes of Private Murtherers, the Actions and Carriages of Wrestlers, and those that fought at Cuffs ; to observe the Actions of Stage-Players, the Inticing Allurements of Curtizans ; and for Thieves that are led to Execution, to mark the Contracting of their Brows, the Motions of their Eyes, and the Carriage of their whole Bodies, to the end they may express them to the Life in their Drawings and Works.


Quotation

Friend,
            When a Painter has acquired any Excellency in
Desinging, readily and strongly ; What has he to do next ?
                        Traveller,
            That is not half his Work, for then he must begin to mannage his
Colours, it being particularly by them, that he is to express the greatness of his Art. ’Tis they that give, as it were, Life and Soul to all that he does ; without them, his Lines will be but Lines that are flat, and without a Body, but the addition of Colours makes that appear round ; and as it were out of the Picture, which else would be plain and dull. ’Tis they that must deceive the Eye, to the degree, to make Flesh appear warm and soft, and to give an Air of Life, so as his Picture may seem almost to Breath and Move.
                        Friend,
            Did ever any Painter arrive to that Perfection you mention ?
                        Traveller,
            Yes, several, both of the
Antient and Modern Painters. Zeuxis Painted Grapes, so that the Birds flew at them to eat them. Apelles drew Horses to such a likeness, that upon setting them before live Horses, the Live ones Neighed, and began to kick at them, as being of their own kind. And amongst the Modern Painters, Hannibal Carache, relates to himself, That going to see Bassano at Venice, he went to take a Book off a Shelf, and found it to be the Picture of one, so lively done, that he who was a Great Painter, was deceived by it. The Flesh of Raphael’s Pictures are so Natural, that this seems to be Alive. And so do Titians Pictures, who was the Greatest Master for Colouring that ever was, having attained to imitate Humane Bodies in all the softness of Flesh, and beauty of Skin and Complexion.

soul



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EFFET PICTURAL → trompe-l’œil
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Among the many Operations of Mysterious Nature, the Intellectual Part of Man hath no equal : Among the multifarious Productions of Man’s Understanding, the Art of LIMNING is by none excelled ; whether we consider the Grandeur of Spirit therein expressed, or the Ingenious Delight thereby acquired. What Ray of the Great Creator’s Image is more conspicuous in the Soul of Man, than that of Intense Desire to produce Creatures of his own ? And wherein is that Inclination so compleatly answered, as by Delineating the Workmanship of God in Artificial Resemblances contrived and wrought by his proper Wit ? Nor can any Satisfaction equal what is derived from the Perfection of these Designs. Are the Proportions exact ? How strongly do they attract the Eye ? Be the Shadowings accurate ? How strangely do they affect the Mind ? But if the Artist hath stoln so much of Promethean Fire as to add the Excellency of Life to well-disposed Lineaments, representing the Native Air and sprightly Gesture of the Person in vive : How unspeakably doth he gratify both ?



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

SECT. I. Of Actions or Gestures.
These are those that most nearly resemble the life, be it either in laughing, grieving, sleeping, fighting, wrastling, running, leaping, and the like.
Amongst the Ancients, famous for lively motion and gesture,
Leonard Vincent deserves much, whose custom was to behold clowns, condemned persons, and did mark the contracting of their brows, the motions of their eyes and whole bodies ; and doubtless it cannot but be very expedient for an Artist in this kind to behold the variety of exercises, that discovers various actions, where the motion is discovered between the living and the dead, the fierce and the gentle, the ignorant and learned, the sad and the merry.
John de Bruges was the first inventer of Oyl-painting, that deserv’d excellently in this particular.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

Quotation

Bring all your Work together to an equal roundness [ndr : lors de la première séance de pose d’un portrait en miniature], and give perfection to no particular part at this time, but view your object well, and see how near you hit the Life, not only in seeming likeness, but in roundness, boldness of posture, colouring, and such like.



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

He [ndr : Cimon de Cleonen] was the First bold and daring Man that took Courage to adventure into the Ocean of this ART [ndr : la peinture], that made many remarkable Discoveries of the incognita thereof, and left the Way open and fairly obvious to all his Followers ; for he enriched it with such a Variety of Embellishments, that in him first it began to have some Form of itself, and arrive to a competent Perfection ; what in their Paintings was Dead and Stiff, he gave Motion and Life to by his Skill, that he attained to in the Art of Fore-shortenings, turning the Faces of his Figures several Ways, either looking Upward, Backward, or Downward ; and by his Kowledge in the various Motions of the Limbs and Joints, and Muscling of the whole Body, which he was the first that attained and taught, what before either they knew nothing at all of Drapery, or, however, but some very unpleasant, flat and startch’d Way, he rectify’d, and, as Pliny tells us, taught a true and natural sort of Drapery, and the proper Plaiting and Foldings of all sorts of Garments.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

Apelles himself was so ingenuous to own so great a Proficiency therein, as might seem to add Confirmation, while in the Disposition, or Ordinance, he modestly yielded to Amphion ; in the Measures, or Proportions, he subscribed to Aschepiodorus ; and of Protogenes was wont to say, in all Points he was equal to him, if not above him ; but after all, there was yet one Thing wanting in them all, which was instar omnium, or, however, the Beauty and Life of all, which he only ascribed, and was proud in being the sole Master of himself, viz. his Venus by the Greeks, named ΧΑΡΙΣ a certain peculiar Grace, sometimes called the Air of the Picture, resulting from a due Observation and Concurrence of all the essential Points and Rules requisite in a compleat Picture, accompany’d with an unconstrained and unaffected Facility and Freedom of the Pencil, which together produced such a ravishing Harmony, that made their Works seem to be performed by some divine and unspeakable Way of ART ; and which (as Fr. Junius expresseth it) is not a Perfection of ART, proceeding meerly from ART, but rather a Perfection proceeding from a consummate ART.
HENCE it was that
Apelles admiring the wonderful Pains and Curiosity in each Point in a Picture of Protogenes’s Painting, yet took Occasion from thence to reprehend him for it as a Fault quod nescivit manum tollere de tabula, implying, that a heavy and painful Diligence and Affectation, are destructive of that Comeliness, Beauty and admired Grace, which only a prompt and prosperous Facility proceeding from a found Judgment of ART, can offord unto us.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → qualités

3 quotations

Quotation

{Likenesse, not to be compared} But the worke of Art, is not singly in the Similitude or likenesse to the Life, (as common judgement will have it) but in the Symmetry  ; which in truth, proceeds from someskill in the Artizan’s surpassing Art.
{To Symmetry} It was distinguished by that excellent
Painter. A Boy holding a cluster of Grapes so like, that deceived the Birds, and yet not deterred by the shape of the Lad ; which therefore being an exception to the excellencie of the Piece, the Painter put out the Grapes, (though most like,) but reserved the Boy (for his Symmetry,) as the better esteem of the Art ; not understood by ordinary capacities.
{And therefore Naked Bodies hard to Paint.} You shall hardly find an
Artist, very excellent in a naked body, where true Symmetry is expected ; and therefore the ancient skill of the Græcians, sildome apparelled any. A timorous Painter, excuses his weaknesse, by covering the body, with a muffled Mantle.
{Defining Lines, what ?} The
Artizans call this proportion, the designing lines, Scatches, the first draught, and so a second and third, before you Paint them ; {A Cut.} which stroaks, by those that have insight in Art, are esteemed of high value ; for by these first draughts, the true force and undisguised Lineaments of Nature, do ravish the contemplation ; wherein the thought of a studious Artificer is perfectly evidenced.
[…].

similitude


Quotation

The first sitting to worke in particular.
{Particular directions of the Picture.} The comlinesse of the
face consists in three abilities, Beautifull, Colour or Complexion ; true Proportion and Favour ; and Grace in the Countenance ; The curious Artist must watch and catch the lovely graces, witty smilings, short and suddain, which pass like Lightning. […].
  The first
Colour to begin the face, are the Redds of the Cheeks and Lipps […]. I have seen Pictures of a good Master begun, and dead-coloured only, that neer at hand they seemed exceeded Rough, Uneven, and unpleasant ; yet being viewed at a distance from your Eye, they appear very smooth, neat and delicate : therefore I shall perswade you in this first worke, not to study or regard curiosity, or neatness of your Colours ; but a bold and judicious manner of expressing, what you see in the Life.
[…].


 
Second sitting.
[…].

Third Sitting.
{Third sitting.} The
third sitting will be only spent in giving the strong touches necessary for rounding the face, which now will appear better for observation, the apparrell, hair, and ground, being already finished.
{Likenesse, Resemblance, Countenance, Marks, Moles.} In this
sitting therefore observe, what ever may conduce to the likeness and resemblance, which above all is the principal aime : viz. skin-molds, smiling, or glanceing of the eye, descending or contracting the mouth ; narrowing the eyes, with smiling : to which purpose, find occasion of discourse, or cause the party to be in action, or to regard you with a Joviall merry and discoursive aspect. Wherein you must be ready and apprenhensive to steal observations, and to express them with a quick bold and constant hand, ever remembring not to make the deeper shadows too darke and obscure, as happily you may think they appear in the Life, which in Painting (as deep as the Life) is no good Rule to follow, and in Limning is a note of very necessary consequences ; conclude your face with these observations, that the eye gives the life ; the nose, the flavour ; the mouth, the likeness.

resemblance



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

Chap. VI, Of Shadowing, and Rules to be observed therein.
The out-lines of any Draught or Picture give the Symmetry or Proportion, which is enough to a good judgment : So the Figures before in this Book have only the out-lines, and those are best to practice first by : I say, the Out-lines shew the Proportion to a good judgment ; but the Lines and Shadows give the lively likeness. In Shadowing therefore of any Picture you must observe these Rules following.

RULE I.
Cast your Shadows always one way, that is, on which side you begin to shadow your Figure, either on the right or left side, you must continue so doing through your whole work. As in the figure of a Man, if you begin to shadow his left Cheek, you must shadow the left side of his Neck, the left side of his Arms, the left side of his Body, […].
RULE II.
All Shadows must grow fainter and fainter, as they are farther removed from the opacous body from whence they issue.
RULE III.
In great Winds, where Clouds are driven to and for several ways ; as also in Tempests at Sea, where Wave exposeth Wave ; here contrary shadows must concur, as striving for superiority : here in such cases you must be sure to supply the greatest first, and from them, according to your judgment supply the lesser ; practice and imitation of good Copies will be your best director.
RULE IV.
All Circular bodies must have a Circular shadow, as they have a Circular form, and as the object of light which causeth shadow is Circular.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

1 quotations

Quotation

CHAP. XV. Of  Limning and the Materials thereof.
I. Limning is an Art whereby in water Colours, we strive to resemble Nature in every thing to the life.

II. The Instruments and Materials thereof are chiefly these. 1.
Gums. 2. Colours. 3. Liquid Gold and Silver. 4. The Grindstone and Muller. 5. Pencils. 6. Tables to Limn in. 7. Little glass or China dishes.
III. The
Gums are chiefly these four, Gum Arabick, Gum Lake, Gum Hedera, Gum Armoniack.
IV. The principal
Colours are these seven, White, Black, Red, Green, Yellow, Blew, Brown : out of which are made mixt or compound Colours.
V. The
Liquid Gold and Silver is eithe natural or artificial.
The natural is that which is produced of the Metals themselves : the Artificial is that which is formed of other colours.
VI. The
Grinding stone, Muller, Pencils, Tables, and Shells or little China dishes are only the necessary instruments and attendants, which belong to the practice of Limning.



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MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique de la peinture

1 quotations

Quotation

Chap. VI, Of Shadowing, and Rules to be observed therein.
The out-lines of any Draught or Picture give the Symmetry or Proportion, which is enough to a good judgment : So the Figures before in this Book have only the out-lines, and those are best to practice first by : I say, the Out-lines shew the Proportion to a good judgment ; but the Lines and Shadows give the lively likeness. In Shadowing therefore of any Picture you must observe these Rules following.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
EFFET PICTURAL → qualité du dessin

1 quotations

Quotation

Among the many Operations of Mysterious Nature, the Intellectual Part of Man hath no equal : Among the multifarious Productions of Man’s Understanding, the Art of LIMNING is by none excelled ; whether we consider the Grandeur of Spirit therein expressed, or the Ingenious Delight thereby acquired. What Ray of the Great Creator’s Image is more conspicuous in the Soul of Man, than that of Intense Desire to produce Creatures of his own ? And wherein is that Inclination so compleatly answered, as by Delineating the Workmanship of God in Artificial Resemblances contrived and wrought by his proper Wit ? Nor can any Satisfaction equal what is derived from the Perfection of these Designs. Are the Proportions exact ? How strongly do they attract the Eye ? Be the Shadowings accurate ? How strangely do they affect the Mind ? But if the Artist hath stoln so much of Promethean Fire as to add the Excellency of Life to well-disposed Lineaments, representing the Native Air and sprightly Gesture of the Person in vive : How unspeakably doth he gratify both ?



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

1 quotations

Quotation

[…] le Peintre doit user de ces lignes proportionnés par une certaine methode, & regle qui n’est autre que celle dont use la nature pour faire un de ses composez ; où premierement elle presuppose la matiere qui est une chose sans forme, sans beauté, & sans bornes, & dans cette matiere, elle introduit la forme qui est une chose belle & terminé. Le Peintre fait de mesme, lequel prend une table ou une toile, qui n’a en sa face qu’une superficie ou un plan sans beauté, les parties duquel n’ont ny terme ny fin, & il l’embellit & termine designant sur iceluy les lineamens d’un homme, d’un cheval, ou d’une colomne ; & formant ou polissant tous ces contours : & en fin imitant par les lignes la nature de la chose qu’il peint, tant en la longueur qu’en la largeur, corpulence, & grosseur.

Terme traduit par DELINEANDO dans Lomazzo, 1585, p. 21.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
L’ARTISTE → règles et préceptes
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

2 quotations

Quotation

An easie way to take the naturall, and lively shape of the leafe of any hearbe or tree, which thing passeth the Art of man to imitate with Pen or Pensill.


First take the leafe that you would have, and gently bruise the ribs and veines on the backe side of it, afterwards wet that side with Linseed-oyle, and then presse it hard upon a peece of cleane white paper, and so you shall have the perfect figure of the said leafe, with every veine thereof, so exactly exprest as being lively coloured, it would seeme to bee truly naturall, by this we learne, that Nature being but a little adjuvated or seconded with Art, can worke wonders.
Now for the farther information of such as are desirous of exemplarie instruction, I have set downe in order following the delineation of the proportion of such things as in my judgement seemed most necessarie for young beginners, and those in such easie demonstrations as for the most part they consist of equall squares, and require no more for their right understanding, then diligent observation, I might have filled a whole Booke of such like: but having considered that what I had done, was a sufficient ground for a farther procession, I thought fitting to leave each person to the exercise and practise of his best Invention.


Quotation

Several Observations, in drawing a Head after the Life


And because the greatest difficulty, and principal parts of this Art consist in some part in drawing the lively Resemblance of a
Face, therefore I thought it very necessary to add this as a further Direction to draw any Face after the life. Therefore if you will draw any Face after the life, that it may resemble the party you draw it after ; take notice in the First place of the Physiognomy or circumference of the Face, whiter it be round or long, Fat or Lean, Big or Little, […], then you must diligently and judiciously observe and discern all the Gentle Master Touches, which gives the Spirit and Life to a Face, and discovers the Grace or Disposition of the Mind, wherein lieth the whole Grace of the Work, and the Credit of the Artist, you may easily discern a smiling Countenance in the Corners of the Mouth, when they turn up a little ; […] ; there are also some touches about the Eyes and Mouth which you must diligently observe, which gives the Spirit and Life to a Face.



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GENRES PICTURAUX → portrait

2 quotations

Quotation

Mais quand l'Art & la raison n'exigeroient pas ces accords des couleurs, la Nature nous le montre & y oblige presque toûjours ceux qui ne la copient que servilement. Car soit que vous considériez la lumiere, ou directe sur les jours, ou réfléchie dans les ombres, elle ne peut se communiquer qu'en communiquant sa couleur, qui est tantost d'une façon, tantost d'une autre, & vous sçavez que la lumière du soleil est bien differente à midy, de ce qu' elle est le soir ou le matin, & que la lune a de mesme une couleur particulière aussi bien que la lüeur du feu, ou celle d'un flambeau.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière

Quotation

II n'est pas toujours necessaire que les objets qui contribüent à faire un fond soient ramassez ensemble, pourveu qu'ils s'unissent en couleur & en lumière : Par exemple, dans le Massacre des Innocens, le ciel, les anges, les figures & les bastimens qui sont dans le païsage, quoy que séparez les uns des autres, sont tous d'une couleur legere, & ne composent qu'un mesme fond clair ; comme les quatre soldats armez, & le Vestibule du Pretoire où ils sont n'en font qu'un brun : Dans le Ravissement des Sabines, le ciel l'architecture & les soldats que l'on voit sur le derriere, sont un fond clair pour l'amphiteatre qui en fait un autre, avec toutes les figures dont il est rempli pour d'autres objets plus avancez : Dans le Jugement de Paris les satyres, la discorde qui est dans les nuées & le Païsage, ne composent ensemble qu'un fond d'un brun doux , pour soustenir & pour faire paroistre l'esclat du tein des trois Déesses. Pour les groupes, il faut que non seulement ils soient composez de corps ramassez ensemble, mais encore qu'ils le soient en boule, en monceau, ou comme disoit le Titien, en grape de raisin, afin que toutes les parties esclairées du groupe se trouvant ensemble, ne fassent pour ainsi dire, qu'une lumière, & que toutes ses ombres n'en paroissent qu'une, en sorte neanmoins que cela soit naturel, sans affectation, &comme si les choses s'estoient ainsi trouvées par hazard.



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L’ARTISTE → règles et préceptes
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

Quotation

Il est vray, repris-je qu’un sçavant homme peut donner à ses figures par le beau choix de la forme, & l’intelligence des couleurs, plus de beauté & de grace que l’on n’en voit d’ordinaire dans les belles personnes, parce que quelques belles qu’elles soient, elles ne seront jamais si accomplies que le peut estre une figure d’un excellent Peintre. Neanmoins quelque effort que puisse faire ce sçavant homme, il n’y aura point dans ses Tableaux tant de relief qu’on en voit dans le naturel, à cause que la force des couleurs est limitée, & ne peut faire paroistre à la veuë une rondeur pareille à celle que l’on voit dans la Nature.
Je voudrois bien, interrompit Pymandre, que vous voulussiez m’en dire la raison.
C’est premièrement, luy répondis-je, que
les Peintres n’ont qu’un blanc & un noir pour la lumière & les ombres ; & ce blanc & ce noir ne peuvent point imiter parfaitement la Nature, parce que le blanc quelque blanc qu’il soit n’a point assez d’éclat pour representer les corps lumineux & le brillant des corps luisans ; & le noir, quelque noir qu’il soit, ne peut imiter qu’imparfaitement les ombres, qui dans la Nature sont des privations de lumiere. Car les noirs d’un Tableau font des matières qui ne peuvent estre privées de la lumiere qui les éclaire aussi bien que les autres couleurs qui sont étenduës sur la superficie de la toile.
Secondement c’est que nous voyons le naturel d’une autre façon que les Tableaux, parce que les rayons qui partent de nos yeux vont embrasser les tournants des corps qui sont de relief, ce qui ne se fait pas de mesme à l’égard des superficies plates, sur lesquelles les rayons visuels demeurent arrestez. C’est ce que Leonard de Vinci remarque dans son traité de la Peinture, où il fait voir que si nous regardons les choses peintes avec un seul œil, elles nous sembleront plus vrayes, & paroistront avoir plus de rondeur, quoyqu’il y ait toujours bien de la difference entre une chose peinte & le naturel, à cause, comme je viens de dire, qu’il y a dans les corps naturels une lumière & des ombres que la Peinture n’a pas force de bien representer.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière

1 quotations

Quotation

Die lof begeert, zeyt hy verder, vermijde de leelijkheyt in zijne beelden, dat is, hy zuivere haer van alle opspraeklijke teykenen, en trachte nae 't geene gezont en behaeglijk is. En hier toe wil hy, dat men zich veel levendige menschen lichamen voor oogen stelle, en de schoonste maeten vergadere. Want de konst is in de natuer ingedoopt, als gy die daer uit zult getrokken hebben, zult gy veele dwaelingen in uw werk vermijden. Dit is 't meest al, dat den grooten Albert Durer tot onderwijs in zijn Proportieboek voorstelt, ik geloove, dat hem de doodt, terwijl hy dit werk opstelde, verrast heeft.

[BLANC J, 2006, p.137] Qui désire les louanges, dit-il plus loin, doit éviter la laideur dans ses figures. Autrement dit, il doit les épurer de tous les signes condamnables et ne rechercher que ce qui est sain et plaisant. Et pour cela, il veut que l'on contemple sur le vif de nombreux corps d'hommes et que l'on recueille les plus belles mesures. L'art, en effet est immergé dans la nature. Lorsque vous l'en aurez sorti, vous eviterez de nombreux errements dans vos oeuvres. Voici l'enseignement du grand Albrecht Dürer, dans son livre des proportions, avant que la mort, je crois, ne l'ait surpris alors qu'il préparait cet ouvrage.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

1 quotations

Quotation

{Der Mahler soll mehr bey der Natur/ als bey andern/ zur Schul gehen.} Ein Mahler/ der mit Verstand und Sinnreichtum versehen ist/ mus sich nicht eben an eines andern Manier binden/ demselben allerdings nachzufolgen: dann also würde er/ nicht ein Sohn/ sondern ein Enkel oder Vetter der Natur seyn. Da er den großen Schauplatz der Natur vor sich hat/ warum wolte andern in die Winkel nachlaufen/ die auch allein von ihr gelernet? Man schöpfet das Wasser reiner und bässer aus den Quellbrunnen/ als aus Bächen oder Cisternen/ die von dannen geronnen sind. Es hat ein jeder die Freyheit/ in der Natur zu studiren.



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L’ARTISTE → qualités
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

1 quotations

Quotation

Want indien zulk een meester, als Titiaen, zoo begaeft in de natuur en 't leven te volgen, deur de Teykenkonst geholpen waer geweest, en zijn grooten geest en levende handeling op de studie gesteunt hadde, hy waer alles te boven gekomen. Laet nu dit oordeel vry wat eenzijdich zijn; want de Teykenkonst wort hier niet genomen voor wel het leeven te volgen, maer voor altijts het schoonste te verbeelden, gelijk Agnolo in zijn grooten Laetsten dach wel betoont heeft, daer hy zijne beelden met een grootse maniere, en in schoone gestaltenissen, voeglijk aen d'opstanding, heeft voortgebracht.

[BLANC J, 2006, p. 287] Si un maître tel que Titien, si doué dans l'imitation de la nature et sur le vif, avait en effet été bien aidé par l'art du dessin, et s'il avait soutenu son grand esprit et son vif tour de main par l'étude, il aurait surpassé tout le monde. Mais laissons à ce jugement sa partialité : l'art du dessin n'est pas ici défini comme la façon de bien imiter sur le vif mais comme la façon de représenter toujours le plus beau, comme Michel-Ange l'a bien montré dans son grand Jugement dernier, où il a fait des figures d'une très grande manière et de belles formes convenant à la résurrection des corps.



Other conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

3 quotations

Quotation

Si tous ceux qui pratiquent ainsi à veuë d’œil cét Art, copioient les mesmes Corps visibles de la Nature en sorte que leurs Ouvrages fissent aux yeux la mesme Sensation ou Vision que feroit le Naturel, il y a apparence que lon ne discerneroit en aucuns d’eux des manieres differentes, ains au contraire une seule qui seroit celle du Naturel.
De plus si de mesme arrivoit à tous ceux qui pratiquent la mesme chose par la regle & mesure Perspective, il n’y auroit non plus de Manieres qu’en celles des autres ; Mais il y a en cela une difference qui est, que deux Peintres estans doüez d’un pareil Esprit, bon Œil, & bonne Main, si l’un venoit à s’exercer de Copier toutes choses par la regle, & l’autre à veuë d’œil, il est très asseuré que le premier fera bien plustot, asseurement, & precisement ses Ouvrages, que l’autre.

Cecy soit dit pour expliquer en gros, que le Naturel estant ainsi bien Copié, il n’y auroit point tant de diverses manieres, car ainsi faisant plusieurs qui Copieroient d’apres Nature une mesme teste communement nommée Pourtrait, & d’une mesme position & distance, il arriveroit que tous ces divers Pourtraits seroient entierement semblables, & qu’on ne pourroit pas dire celuy-là est de la maniere d’un tel, ou d’un tel, & ainsi le mesme des autres Corps visibles de la Nature.
[...] Car il est tres-constant que si depuis que cét Art de Pourtraiture est inventé, il eust esté tousjours pratiqué par d’Excellens hommes sçavants en la Perspective & touchez de ce bon Goust, nous ne serions point si empeschez à discerner tant de diverses manieres, du moins dans le gros de l’Ouvrage.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Qu’il ne faut pas qu’un peintre en imite un autre.
Un peintre ne doit jamais imiter la manière d’un autre peintre, parce qu’il ne seroit appelé que le nepveu, & non pas le fils de la nature, laquelle est si abondante & si feconde en ses productions, qu’on doit plustost recourir à elle-mesme qu’aux peintres qui ne sont que ses disciples.


Quotation

M. du Mont me semble faire autant d’efforts pour s’éloigner de la nature que quelques autres en prennent pour s’en approcher. Il s’épuise à chercher une maniere qui lui coûte beaucoup ; & qui n’en vaut gueres mieux, puisqu’elle ne ressemble à rien de naturel. Je me plaindrai d’autant plus sur ce sujet, qu’on voit tous les jours des Peintres, qui n’ont pas le méme talent, donner dans le même ridicule. Tout [sic] y visent grands & petits ; c’est proprement le péché originel, en Peinture. On va voir ce qu’a produit cette affectation. M. du Mont a exposé cette année deux Tableaux, extrêmement travaillés, dessinés & peints tous deux avec la même sévérité ; & où on le reconnoît enfin, pour tout dire.



Other conceptual field(s)

MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

1 quotations

Quotation

Pour bien imiter le vrai, il est nécessaire de jetter les draperies, ou sur un manequin de la grandeur du naturel, ou sur le naturel même. Mais il faut extrémement prendre garde que la draperie ne conserve rien de l’immobilité qu’elle a sur le manequin.



Other conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → vêtements et plis

1 quotations

Quotation

Every Action must be represented as done, not only as ‘tis possible it might be perform’d, but in the Best manner. In the Print after Rafaëlle, grav’d by Marc Antonio, you see Hercules gripe Anteus with all the Advantage one can wish to have over an Adversary : […]. Daniele da Volterra has not succeeded so well in his famous Picture of the Descent from the Cross, where one of the Assistants, who stands upon a Ladder drawing out a Nail, is so disposed as is not very Natural, and Convenient for the purpose.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

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Quotation

Wy vinden te Romen en elders blijken genoeg, dat'er een konstige kennis der maetschiklijkheit geweest is. En of wy schoon tot haere onfeylbaere kennis niet en geraken, zoo zal nochtans ons oog keurlijk worden, in 't vermijden der wanstalticheden, die gemeenlijk deur 't naevolgen van de gemeene natuer worden voortgebracht, zoo wy op de waere maetschiklijkheyt beginnen te verlekkeren.

[BLANC J, 2006, p. 138-139] Nous trouvons, à Rome et ailleurs, assez de preuves de l'existence de cette habile connaissance des proportions. Et si nous ne parvenons pas à la connaissance [ndr: des anciens], notre oeil gagnera toutefois en précision, afin d'éviter les laideurs habituellement produites par l'imitation de la nature ordinaire, si nous commençons ainsi à prendre goût aux vraies proportions.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

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Quotation

Qu'il est impossible qu'une mémoire puisse retenir tous les aspects & les changements des membres
Il est impossible qu'aucune memoire puisse conserver toutes les veües & les changements de certains membres de quelques animal que ce soit, & nous allons demonstrer cecy par l'exemple d'une main ;
[…]



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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

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Quotation

Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → merveilleux et sublime

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Quotation

CXXXIII.
N’employez à aucune de ces choses [ndr : les fruits, les poissons, les reptiles, les oiseaux, les animaux, les figures et les fleurs] du Blanc de Plomb, il n’est propre qu’en Huile, & il noircit comme de l’Ancre, n’estant détrempé qu’à la Gomme, partïculierement si vous mettez vostre ouvrage dans un lieu humide ou avec des Parfuns, & la Ceruse de Venise est aussi fine, & d’un aussi grand blanc. De celuy-là, n’en épargnez pas l’usage, sur tout en ébauchant, & faites-en entrer dans tous vos meslanges, afin de leur donner un certain Corps qui empaste vostre ouvrage, & qui le fasse paroistre doux & moileux.

Le goust des Peintres est neanmoins different en ce point, les uns en employent un peu, d’autres point du tout ; mais la maniere de ceux-cy est maigre & seiche, les autres en mettent beaucoup, & c’est sans contredi la meilleure Methode & la plus usitée parmy les habiles Gens ; car outre qu’elle est prompte, c’est que l’on peut en s’en servant (ce qui seroit quasi impossible autrement) copier toutes sortes de Tableaux, nonobstant le sentiment contraire de quelques-uns, qui disent qu’en mignature l’on ne peut donner la Force & toutes les differentes Teintes qu’on void dans les Pieces en Huile, ce qui n’est pas vray, du moins pour les bons Peintres, & les effets le prouvent assez ; car il se void des Figures, des Païsages, des Portraits, & toute autre chose en mignature, touchez d’une aussi grande maniere, aussi vraye & aussi noble, quoy que plus mignonne & delicate qu’en huile.

Je sçay pourtant que cette Peinture a ses avantages, quand ce ne seroit que celuy de rendre plus d’ouvrage, & de consommer moins de temps, elle se deffend mieux aussi contre ses injures, & il faut encore luy ceder le droit d’Ainesse & la gloire de l’Antiquité.
Mais aussi la Mignature a les siens, & sans repeter ceux que j’ay déja montrez, elle est plus propre & plus commode, l’on porte aisément tout son Attirail dans sa poche, vous travaillez par tout quand il vous plaist, sans tant de preparatifs, vous pouvez la quitter & la reprendre quand & autant de fois que vous voulez, ce qui ne se fait pas à la premiere, où l’on ne doit guere travailler à sec.
Mais remarquez qu’il est de l’une & de l’autre, comme de la Comedie, dans laquelle la plus grande ou la moindre perfection des Acteurs ne consiste pas à faire les hauts ou les bas Rolles, mais à faire extremement bien ceux qu’ils font, car si celuy qui aura le dernier personnage, s’en acquitte mieux qu’un autre de celuy de Heraut, il meritera sans doute plus d’approbation & de loüange.
C’est la mesme chose dans l’Art de Peindre, son excellence n’est pas attachée à la Noblesse d’un sujet ; mais à la maniere dont on le traite, avez-vous talent pour celuy-cy, ne vous jettez pas inconsiderément dans celuy-là, & si vous avez receu du Ciel quelque étincelle de ce beau Feu, connoissez pourquoy il vous est donné, & faites-vous-y un chemin facile ; les uns prendront bien les differens airs du Teste, les autres réussiront mieux en Païsages, ceux-cy travaillent en petit, qui ne le pourroient faire en grand, ceux-là sont bons Coloristes, & ne possedent pas le Dessein, d’autres enfin n’ont du Genie que pour les Fleurs : Et les Bassans mémes, se sont acquis un nom par les Animaux, qu’ils ont touchez de tres-bonne maniere, & mieux que toute autre chose.
C’est pour dire que chacun se doit contenter de sa Verve, sans vouloir se revétir du talent d’autruy, […].



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EFFET PICTURAL → touche
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
CONCEPTS ESTHETIQUES → grandeur et noblesse
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

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Quotation

{XLIX. Le Miroir est le Maître des Peintres.}
*Le Miroir vous apprendra quantité de belles choses, que vous remarquerez sur la Nature, aussi bien que les Objets veus le Soir dans des endroits spacieux.



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MATERIALITE DE L’ŒUVRE → outils

2 quotations

Quotation

Model.
Is any Object that a Painter works by, either after Nature, or otherwise ; but most commonly it signifies that which Sculptors, Painters, and Architects make to Govern themselves by in their Design.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

Quotation

Friend,
            I remember, you reckoned it to me among the Faults of some Painters, that they had studied too long upon the Statues of the Antients ; and that they had indeed thereby acquired the Correction of Design you speak of ; but they had by the same means lost that Vivacity and Life which is in Nature, and which is the true Grace of Painting.

                        Traveller.
            ’Tis very true, that a Painter may fall into that Error, by giving himself up too much to the Antique ; therefore he must know, that his Profession is not tyed up to that exact Imitation of it as the Sculptor’s is, who must never depart from that exact Regularity of Proportion which the Antients have settled in their Statues ; but Painters Figures must be such as may seem rather to have been Models for the Antique, than drawn from it ;
and a Painter that never has studied it at all, will never arrive at that as Raphael, and the best of the Lombard Painters have done ; who seem to have made no other Use of the Antique, than by that means to choose the most Beautiful of Nature.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

7 quotations

Quotation

Seker een Schilder die niet anders en weet dan de bloote omtrekken der schoone leden, en de muskelen der Statue-beelden in haar teykeningh en gedaante na te volgen, sal sich seer verlegen vinden wanneer hy eenige beelden na seker gegeven voornemen moet schicken, op datmen waarlijck de vereyste werckingh, en geen andere in zou zien. Ja hy sal sich genoegsaam onbedreven in de Menschkunde vinden, wanneer hy slegts in de Collegien Akademie beelden sal Teyckenen; als niet wel konnende waarnemen door welke meester spelende Muskelen, en Partyen, sijn voorgesteld beeld in ’t leven werkt; op dat hy die nauwkeurig in agt nemende, en wel navolgende, die ook aan sijn Beeld sou konnen geven, en maken dat de actie van sijn Teykening met die van sijn Model, welwerkende over eenstemd. Want nadien de muskelen volgens d’ontelbare verscheydentheden der werckingen, oneyndig verschillige gedaantes konnen hebben; die onmogelijck uyt geen Statuen of Pronkbeelden konnen geleerd werden, om dat in yder voorbeeld slegts een enkel en bepaald geval vertoond werd: soo volgd van selfs, datmen in de algemeene Schilderkonst, niet alleen en moet verstaan wat yder Muskel in dusdanigen Actie doet, maar in wat trap en gedaante en onderschikking sy sulx doet; en wanneerse min en wanneerse meer, geweldig of stemmingh sulx doet: want men moet vast stellen dat yder bysondere doening of beroerlijkheyd niet alleen sijn eygen muskel, of muskelen heeft, om dit of dat lit te buygen, te regten, op te trekken, na binnen, na buyten en elders heen te drayen en op te houden, maar dat sulx ook door veelerhande toevallige trappen geschied.[continues…]

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Certainly, a painter who knows nothing but how to imitate the naked contours of beautiful parts and the muscles of the sculpted figures in their design and appearance, will feel very embarrassed when he has to arrange some figures after a certain concept, in order to see the required function and not some other. Yes he will find himself completely incapable in the Anatomy, if he would only draw Academy figures in the Colleges; as he is unable to perceive by which master moving muscles and parts his imagined figure does in real life; so that he could observe this carefully, and imitating it well, to give it to his figure as well, to ascertain that the action of his drawing coincides well with that of his model. Because since the muscles can have an endless amount of different shapes, following the countless differences of actions; which can impossibly be learned from Statues or Sculptures, because in every examples but one and a specific case is show: and it naturally follows that in the general Art of Painting, one should not only understand what every muscles does in such an action, but to what extent and shape and subordination he does it; and when it does it more or less great or enjoyable: because one has to note that every specific action or movement does not only have its own muscle or muscles, to make this or that limb bend, straighten, pull up, turn in or out or in another direction and keep it up, but that this happens through manifold coincidental steps.



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Quotation

Wanneer nu een vast Teykenaar de schets deser Tronie-Geslagten eenmaal op sekere wijse sijn geheugenis heeft ingedrukt; {Hoemen sig moet bereyden om Tronien of Konterfeytsels by inbeelding te maken, dat is, uyt de Geest na ’t leven te Schilderen.} En hy vind gelegentheyd om ymand dien hy maar eens gesien heeft, te verbeelden, dat is te Konterfeyten, soo moet hy door een kragtige Inbeelding, alles dat hem van den begeerderden Mensch sijn Swemingh en opsigt, in sijn Gedagten speeld, wel Erinneren, en Levendig te voren brengen; En dat tot aan het Sweemsel van d’een of d’ander Tronie, of Model over brengen; En socken in welke soort of Model, d’algemeene Schets meest met sijn Gedagten over een stemd, en merkelijk gestijfd en geholpen, of tot de gelijkenis van sijn denk-Beeld gebragt werd. Dan moetmen tot de bysondere trek des Voor-Hoofds, Neus en Mond, en Kin overslag maken, en letten in wat Trap van Sweming sijn beschoude Voor-beelden met die van de ingebeelde Sweming de meeste gelijkenis hebben. In welk doen met sekerlijk sal ontwaar werden, datmen de middel in de Hand heeft, om dat volgens een sekeren Regel te doen. Van den Italiaanschen Schilder D. Girlandaio werd aangetekend, dat hy de Tronie-kunde soo vast had, dat hy in ’t Konterfeyten, by Inbeelding noyt en miste een kenbare gelijkenis aan te treffen. In welk doen ook eene Francisco Mossoli hem een Konst-genood verstrekte. Andere Geesten hebben sulx op ’t berigt van andere konnen doen: Sulx datse Konterfeytsels en Tafereelen maakten, van Luyden die al een wijle gestorven waren; en diese noyt met Oogen aanschouwd hadden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Now when a steady Draughtsman has planted the illustration of these Facial Categories in some way in his memory; (How one should prepare oneself to paint Faces or Portraits after his imagination, that is, from the Mind after Life.} And he will find the opportunity to depict, that is to portray, someone who he has only seen once, as such he has to remember and reproduce in a lively manner, all that comes to his mind about the Expression and Features of the proposed Man, by means of a powerful Imagination; And deliver this to the Expression of some or other Face, or Model; And determine which type or Model of the general illustration coincides best with his Thought, rather stylized and forced, or with the likeness of his mental Image. Then one has to move to the specific feature of the forehead, Nose or Mouth and Chin, and pay attention to which degree of expression the Examples that he has seen have a resemblance with that of the imagined Expression. By doing this one will certainly become aware, that one possesses a means to do this according to a certain Rule. It is written about the Italian Painter Domenico Ghirlandaio that he had mastered the Physiognomy so well, that through Imagination he never missed to notice a clear resemblance, while making a Portrait. In which a certain Francesco Mazzoli [ndr: Parmigianino] also was a fellow craftsman. Other Minds have been able to do it based on the description of others: Such that they made Portraits and Scenes of People who had long been deceased; and whom they had never seen with their own Eyes.

technical note: There is a mistake in the pdf, these are pages 230 and 223 of the pdf. [MO]


Quotation

Soo geeft ook de innerlijke vreese selden groot misbaar, {Inwendige vreese geeft selden groote Actien.} maar laat sig meest sien aan het Aangesigt, dat in dit voor-val meest altijd bleek en besturven word. Want om dat het Bloed schielijker als ander na het herte gaat, of mogelijk op eeniger wijs stil staat, of trager loopt, soo schijnd het datter een koude over al de Leden komt, die dese Dood verwe veroorsaakt. Daar werd van de Schilders niet ligter aangetast dan dusdanige Passien, om dat de Historien daar sulx in voorvalt, gemeen en veel zijn, of ten minsten daar in ligt konnen te pas gebragt werden. Doch wy agten datter inde Schilder Konst niet swaarder is, dan het selve Natuurlijk en als een ware oorsaak hebbende, te doen. De reden schijnd ons, om datmen sulx naulijx in ’t Leven voor een oogenblik kan sien en waarnemen, en dat de Modellen diemen daar toe verkiest, alleen gemaakte Passien hebben; die in ’t volgen dikwils noch een Natuurlijk Rokjen uyt trekken, eermense op het Tafereel siet. Men Leest van eenen Gonzaga Hertog van Mantua, dat hy op sekeren tijd den Italiaanschen Schilder Francisco Monsignori [ndr: Bonsignori] eenen Sebastiaan Leerde Schilderen, die seer natuurlijk, vol Vrees en Schrik voor de Scheut, aan een Boom gebonden stond: {Hoe den Hertog Gonzaga een schikkigen Sebastiaan Leerde Schilderen.} ’t werk hy door een Arbeyder die Monsignori voor Model diende, verrigte. Want als dien schilder ’t geseyde Model, in sijn onnooselheyd naakt had vast gebonden, quam den Hertog onverwagt met een Dagge in de Kamer gesprongen, seggende: Sa Schelm nu moetje’er aan; hier toe heb ikje op dese plaats laten brengen. Gy kunt denken Leser, of dien Bloed niet waarlijker verschrikte ! en sigh inbeelde, dat hem de steek aanstonds souw door het Hert gaan. Welken oogenblik Monsignori sonder sig te ontsetten soo wel in agt nam, dat hy sijnen Sebastiaan seer angstvallig aan den Hertog geschilderd leverde.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such the inner fear also causes little clamor, {Internal fear seldom causes great Actions.} but it shows itself most in the Face, that in this case becomes pale and ashen. As the Blood moves quicker than usual to the heart, or possibly stops somehow, or flows slower, it appears that a cold comes over the Limbs, which causes this Deadly color. This [ndr: subject] was not lightly touched upon by Painters since such Passions , as the Histories in which this occurs are common and frequent, or at least could be easily implemented in them. Yet we think that there is nothing more difficult in the Art of Painting, than to do this Naturally and as if it has a real cause. The reason appears to be, as one can rarely see and observe such a thing in Life for a moment, and that Models that one selects for this, only have constructed Passions, that often take off their skirt [ndr: i.e. loose their essence] before one sees them in a scene. One reads about a certain Gonzaga Duke of Mantua, that at one time he instructed to paint the Italian Painter Francisco Monsignori [ndr: Bonsignori] a Sebastian, who was tied very naturally to a Tree, full of Fear and Terror for the Arrow: {How the Duke Gonzaga taught how to paint a fearful Sebastian.} which he did by means of a Worker who served as Monsignori’s Model. Because when the painter had the aforementioned Model tied up naked in his ignorance, the Duke jumped into the room unexpectedly with a dagger, saying: Yes Rascal, now you have to go; I have brought you here for this purpose. You can believe, Reader, that his Blood was truly frightened! and that he imagined that the thrust would soon go through his Heart. Without getting upset Monsignori observed this moment so well, that he delivered his very scared Sebastian as a painting to the Duke.



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Quotation

Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is noteworthy, that in these countries the Art of Drawing is so seldom attempted, yes judged to be so worthless and unnecessary, as if it were a waste of time, and not worth the trouble, to dedicate any effort or study to. Although I have had to work very hard, to learn something. Not only in my youth, but until the last day before this accident happened to me, I have followed the weekly classes and drawn academy figures after the life, besides the other habits that I had, of drawing after the Antique, bas-reliefs, and the dressed manikin, as these models or drawings that are in the possession of the amateurs, may show. And still I did not know enough, for my liking, to carry the name of history painter. But why would it be necessary to provide my own example, as if it does not show enough in the works of the old famous masters, that they have applied all their diligence and care to excel in the Art of Drawing, such as Raphael, Michelangelo, Carracci and many others; not only for the human figure, but everything; for landscape, architecture, portraits, flowers, animals and what else is necessary to be universal or general?

tekening



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition du dessin

Quotation

Om van verscheide handelingen, de beste en bequaamste te verkiezen, en aan te wennen, zullen wy tweederly voorstellen; de eerste om naar het Modél te teekenen, en d’andere om een Ordinantie uit te voeren. De eerste vaardig en vlug; om die Redens wil, dat het Leeven of Modél, zo haast verandert, en zo net niet weêr hersteld kan worden. De tweede bedaarder, met wat meerder tyd uitgevoerd, of zuiverder gehandeld: Geevende ieder voorwerp, naar dat zy voorkomen of wegwyken, min of meerder kragt. Den een kloekmoedig handelende, en d’ander Sagt en Eel: ten einde d’eene, natuurlyker wys na by schynt, en d’ander door een dunne damp beneveld, allengskens verzwakt, en uit het gezicht verdwynt. Het welk de Teekenaar, met Kreon, Pen, of Penseel, in zyn Ordinantie te weeg kan brengen, als een Schilder met Kouleuren en Penseelen. Een Graveerder niet uitgezondert, bestaand het zelve, in een handelinge der werktuigen, en gevoel der handen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] To select the best and most apt of the different manners, and get used to it, we will introduce two; the first to draw after the model, the other to execute a composition. The first [ndr: is] competent and quick; for that reason, that the life or model quickly changes and cannot easily be repaired [ndr: also: but in the same pose again]. The second [ndr: is] more modest, execute with a bit more time, or handled more purely: Providing each object, more or less power as they come forward or move away. The first handled strongly, the other soft and noble: so that the former appears closer to nature and the latter hazy by a thin mist, gradually weakened and disappearing from sight. Which the draughtsman can do with crayon, pen or brush in his composition, like a painter with colours and brushes. The Engraver not excepted, doing the same, by handling tools, and feeling of the hands.



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Quotation

Maar als ik daar na zogt, zo bevond ik de oorzaak te zyn, de sobere kennis dien ik van de voornoemde schoonheid der Antiken had: derhalven dezelve vlytig onderzoekende, waar in die meest geleegen was, zo zag ik het Leeven, met een heel ander Oog als te vooren: en wierd doe magtig, al Teekenende naar het Naakt Modél, hier en daar, eenige verbeetering aan te doen, zonder myn gedagten eenigzints daar aan te hangen, zo te zeggen ongevoelig. Het alderbeste dan myns oordeels, om met voordeel op de Akadeemien te studeeren, is wanneer het Model taamelyk goed, en wel Geproportioneerd zy; zich t’eenemaal daar aan te verbinden, zonder het minste by te doen, of af te laaten; inzonderheid de geenen, die de schoone Bevalligheid van ’t Antik, niet volkoomen bekend is: zich ondertusschen oeffenende naar Playster, Fraaje Printen en Teekeningen, om het zelve te verkrygen, en alzo (zonder veel hoofdbreekens) te gewennen, haar Modéllen te verhelpen; zoekende hier en daar, de Deelen die u Modéllen gelyk zyn, dezelve daar na Korrigeerende: Gelyk een Borst, Dye, Arm, Handen en Voeten. Het welk doende, zo zult gy zeekerlyk de regte Kennisse daar van bekoomen, en het Antik, van ’t Modern kunnen onderscheiden, en uw Modéllen, niet teegenstaande in eenige Deelen gebrekkelyk, gelyk ik gezegt heb beschouwen, niet als het is; maar zo als ’t behoord te weezen, en al Teekenende ongevoelig verhelpen. En op des te beeter te vorderen, in deeze Oeffening naar ’t Leeven, en de naaste weg in te slaan; zo neemt u toevlugt tot de Anathomie:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] But when I searched for it, I found the sober knowledge that I had about the aforementioned beauty of the ancients to be the reason: therefore investigating eagerly wherein it lay most, I say the life with a very different eye than before: and then became able, while drawing after the nude model, to make some improvements here and there, without putting too much thought in it, insensitive so to say. The very best, to my opinion, to study with benefit at the Academies, is when the model is rather good and well-proportioned; to commit to it at once, without adding the least, or leave out; especially those who are not perfectly familiar with the beautiful grace of the Antique: meanwhile practicing themselves after plaster casts, beautiful prints and drawings, to obtain it, and thus (without much effort) get used to improve their models; searching here and there, the parts that resemble to your models, correcting it accordingly: Such as a breast, thigh, arm, hands and feet. By doing this, you will certainly obtain the right knowledge of it, and be able to distinguish the antique from the modern, and observe your models, notwithstanding they are faulty in some parts, in the manner that I said, not how it is; but how it is supposed to be, and improving it unaffectedly. And to advance even better, in this practice after the life and continue; you rely on the anatomy [ndr: the study of the anatomy]:



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L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

De aloude Beeldhouwers onderrechten ons van duizenderhande aardige uitvindingen en omstandigheden der Historien, waar van zy de oplossing geeven; ons leerende de gewoontens der Ouden, der zelver Godtsdienst, verscheidene kleedingen, wapenen, enz. vermits alle die dingen van een zeer naauwkeurig onderzoek en oeffening zyn. Het is ook niet door gebrek van verstand, dat men de Antieken als de volmaaktste modellen van welstand en treffelijke overeenkomste heeft voorgesteld […]

[D'après DE LAIRESSE 1787, vol. 2, p. 429:] Les ouvrages des anciens statuaires servent à nous instruire de mille choses propres à éclaircir l’histoire, & à nous rendre familiers avec les usages & les costumes de leur tems [ndr : les Anciens], qui, à tous égards, méritent notre attention, & dont un bon artiste doit être parfaitement instruit. Ce n’est pas non plus sans raison qu’on propose les statues antiques, comme des modèles [ndr : de bienséance et de concordance] de beauté, d’élégance & de bon goût […]



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L’ARTISTE → apprentissage

11 quotations

Quotation

 Il y en a aussi [ndr : des peintres] qui, soit par leur propre connoissance, soit qu’ils en ayent esté advertis, sçavent d’une bonne partie faire distinction des deffauts qui se trouvent en divers Corps visibles de la nature, & quantité d’autres observations, & se sentans trop peu Sçavants pour remedier à ces choses, recherchent dans les Ouvrages Modernes ou de l’Antiquité, si aucun Artisan de cét Art, n’y a point suppléé ; Cela estant ils le choisissent pour leur servir comme de Principe, Baze, Modelle, ou Fondement, & ainsi s’y attacheront sans vouloir en considérer d’autres : Puis estans arrivez au point, que leurs Ouvrages approchent beaucoup de ceux qu’ils ont ainsi pris ou choisis pour Modelles, ils s’efforcent de pouvoir descouvrir quel a esté le but ou Fondement, de celuy ou ceux qui les ont faits, & s’ils trouvent qu’une partie ait esté faite par l’ayde de vestiges & fragments de ces Excellents Statuaires ou Sculptures, [...], ils les considereront & desseigneront tant & tant de fois, qu’ils en auront l’imagination remplie ; De sorte que venans à former quelques Ouvrages de leur Caprice ou Invention, & mesme se servans du naturel, ce qu’ils produiront tiendra de l’air & de la proportion de ces belles choses ; [...]

base · principe · fondement



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

toutefois lon voit que plusieurs Peintres qui n’estans pas advertis des erreurs qu’ils faisoient, ces manquemens ont esté la cause du mespris de beaucoup de leurs Ouvrages, & pour m’expliquer mieux sur cela, Je dis que tout ainsi qu’on reconnoist par l’air du Visage, les diverses Nations les unes des autres, ensemble leurs Formes de Vestemens, & autres choses de service, lon peut pareillement distinguer les Peintures ou Tableaux qui les representent, & qu’un Peintre feroit mal de se servir d’un Modelle ou Original Anglois, ou Suedois, pour representer un Espagnol, ou Italien, & aussi le mesme d’un Bastiment Gotique, pour un des anciens Grecs, & de plusieurs autres diverses choses de leur usage ; [...]


Quotation

Et comme il n'y a rien dans la nature qu'il [ndr : le peintre] ne doive quelquefois representer, il faut aussi qu'il ait une connoissance parfaite de tous les corps naturels avant que d'entreprendre d'en faire l'image. Mais il doit se souvenir qu'encore que l'art de portraire s'étende sur tous les sujets naturels tant beaux que difformes ; Toutefois quand il viendra à l'execution s'il veut tenir rang entre les plus habiles ; il est obligé de faire choix de ce qu'il y a de plus beau, parce qu'encore que les corps naturels luy servent de modele, neanmoins comme ils ne sont pas tous également beaux, il ne doit considerer que ceux qui sont les plus parfaits.
Mais parce que souvent on peut se tromper dans ce choix de belles choses ; il me semble qu'il faudroit dire en premier lieu ce que c'est que la Beauté, & en quoy elle consiste, principalement dans le Corps humain, qui est le plus parfait ouvrage que Dieu ait fait sur la terre. Et comme il est constant qu'elle procede de la proportion des parties comme je vous disois tantost, il faudroit parler ensuite de ce qui est necessaire dans chacune de ces parties pour produire cette Proportion admirable, afin que le Peintre en ayant une exacte connoissance, puisse égaler à son sujet la beauté de ses Figures lors qu'il viendra à desseigner sur le naturel : Et l'on se reserveroit à traiter des mesures dans la seconde partie, où l'on parleroit du Dessein.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

Quotation

Modelle. Les Peintres & les Sculpteurs nomment modelle tout ce qu’ils se proposent d’imiter. C’est pourquoy dans l’Academie de Peinture, & de Sculpture, on nomme Modelle celuy qui s’expose tout nud devant les Escoliers, pour desseigner d’après luy. […]
Mais on n’appelle pas modelle, le premier dessein ou esquisse d’un Tableau ; on dit le
dessein, quoy que les Peintres disent qu’ils ayent eu pour modelle tels ou tels ouvrages.



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L’ARTISTE → apprentissage
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

Quotation

Cela paroît d’abord fort aisé : car puisque toute la perfection de l’Art consiste à bien imiter la nature, il semble qu’il ne faille point consulter d’autre Maistre, & qu’on n’ait qu’à travailler d’aprés les modelles vivans ; toutefois si l’on veut approfondir la chose, on verra qu’il ne se trouve que peu ou point d’hommes dont toutes les parties soient dans leur juste proportion sans aucun défaut. Il faut donc choisir ce qu’il y a de beau dans chacun, & ne prendre que ce qu’on nomme communément la belle nature. Mais qui osera presumer d’avoir le discernement assez juste pour ne se point tromper dans un tel choix ?



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

Et d'autant que la principale étude du Dessein se fait sur un modele vivant, l'Académie jugea que les Etudiants doivent Exquisser leurs figures legerement & promptemement, selon la regle d'oppostion et de comparaison pour concevoir la vivacité du mouvement de l'action & l'esprit dont le naturel est animé afin que par cette promptitude ils s'en impriment l'idée, & s'en remplissent l'esprit tellement que leur Dessein paroisse animé de la même vivacité du naturel [...].

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est en partie repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément à la page 61 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte semble néanmoins davantage reprendre la Table des Préceptes sur le Trait, que le texte en lui-même.



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L’ARTISTE → apprentissage
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

Quant à l'imitation precise des modelles, l'on avoüa enfin que même les plus habiles hommes doivent observer cette regle de dessigner le naturel justement & precisement, comme ils le voient pour ne s'écarter point de la verité, quand ils étudient leurs morceaux sur le naturel ; afin que s'en voulant servir en l'execution de l'Ouvrage, ses Desseins representent la verité du naturel, les laissant dans la liberté de donner à leurs figures tels caracteres de force ou de foiblesse convenables à leurs sujets, ce qui est la principale fin à laquelle toutes leurs études ce doivent raporter.



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L’ARTISTE → apprentissage
L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Des Fleurs.
LXXXXIII.
Il est agreable de peindre des Fleurs, non seulement par l’éclat de leurs differentes couleurs, mais aussi par le peu de temps & de peine qu’on employe à les faire, il n’y a que du plaisir, & quasi point d’application, vous estropiez un visage si vous faites un œil plus haut ou plus bas que l’autre, un petit nez, avec une grande bouche, & ainsi des autres parties : mais la crainte de ces disproportions ne gesne point l’esprit pour les Fleurs, car à moins qu’elles ne fussent tout à fait remarquables, elles ne gastent rien Aussi la plus grande partie des Personnes de qualité qui se divertissent à peindre, s’en tiennent aux Fleurs : Il faut neanmoins s’attacher à copier juste : & pour cette partie de la Mignature comme le reste, je vous renvoye au naturel, car c’est le meilleur modelle que vous puissiez vous proposer. Travaillez-donc aprés les Fleurs naturelles, & cherchez-en les Teintes, & les diverses couleurs sur vostre palette, un peu d’usage vous les fera trouver aisément, & pour vous le faciliter d’abord, je diray, en continüant mon dessein, la maniere d’en faire quelques-unes, aussi bien ne peut-on pas toûjours avoir des Fleurs naturelles & l’on n’est souvent obligé de travailler d’aprés des Estampes, où l’on ne void que la gravûre. En ce cas servez-vous de celles de Nicolas Guillaume la Fleur, & de Messieurs Robert & Baptiste, elles sont toutes tres-bonnes.

Le traducteur ne mentionne pas les artistes cités dans la version française.



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GENRES PICTURAUX → nature morte

Quotation

Enfin pour bien reussir, il est absolument necessaire d’étudier le naturel : d’apprendre de la nature méme tous les diferens mouvements, qu’elle peut faire dans le corps d’un homme vivant, & les diferens éfets des Muscles. Il ne s’agit pas pourtant de copier la Nature tantôt seche, tantôt petite, ou grande : Mesquine, ou estravagante : Il faut composer une belle figure sur un corps, qui ne sera pas également beau. Et s’il y a quelque chose de beau, il le faut savoir choisir en supleant au reste, s’il manque.
Tous les corps en éfet ont du beau dans quelques parties & du Mesquin en quelques autres : La nature ne formant que rarement des ouvrages acomplis. On voit souvent qu’elle ôte à l’un, ce qu’elle donne à l’autre : De sorte qu’il faudroit plusieurs modeles, pour en faire un qui fut parfait : Mais comme j’ay dit, la Sience consiste à supléer, où la nature s’est négligé.
Quand je dis que la nature manque, ou qu’elle se neglige, je ne pretens pas dire qu’elle ne fasse tous ses ouvrages parfait dans leurs proportions, pour toutes les fonctions naturelles : Mais je veux dire, que toutes les parties ne sont pas également bien formée, pour plaire aux Yeux.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Le Vrai Ideal est un choix de diverses perfections qui ne se trouvent jamais dans un seul modele ; mais qui se tirent de plusieurs & ordinairement de l’Antique.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

Quotation

Sa Venus au bain [ndr : de Vanlo] est tout à fait intéressante ; de même que la Vestale ; quoique ce dernier tableau soit un peu sec. On sent bien que M. Vanlo a voulu y fatiguer ses chairs le moins qu’il lui étoit possible, pour mieux exprimer le caractere de virginité qui étoit de son sujet ; mais on s’apperçoit en même-tems que la nature ne lui a pu servir en cette occasion ; & qu’il n’a pu peindre cet objet que d’idée, & comme un beau fantôme, que lui retraçoit son imagination. La question étoit de chercher un beau modele de Vierge, quelque part ; mais en bonne vérité où le trouver !


1 quotations

Quotation

Soo weten wy oock wel, dat het niet mogelijck en is, alles door regulen van buyten te leeren, en datmen derhalven het leven in velen diende te gebruycken: maer alsoo het veelmalen gebeurt datmen het leven op die tijt als ’t ons van nooden is, net en kan bekomen, so behoordemen neerstigh te wesen om in sijnen opgaenden tijt alle dingen te modellen, {Hoemen moet soeken veel dingen te modellen.} [….] [ndr: Goeree lists different subjects of which one can create models.] Voornamentlijck moetmen sijn kans waernemen ontrent de vremdigheden,{En welcke voornamentlijck.} […] en somtijts evenwel hebben moet om in sijn Inventien toe te passen; daerom datmen die in verscheyde opsichten en verkiesingen moet sien te bekomen. Staet allen hier in goede toeversicht te nemen, om die Meesterlijck ende niet Kinderachtigh te passe te brengen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such we also recognize that it is not possible to learn everything exhaustively by means of the rules, and that one should therefore make use of the life in many cases: but as it frequently happens that one cannot obtain the life at that moment when it is needed, one should be diligent to make models of all things in the course of time, {How one should attempt to model many things.} […] One should especially grab his chances with regard to the exotic things, {And which specifically.} […] and sometimes are also needed to apply to his Inventions; therefore one should obtain these in different views and situations. Take good care to apply these Masterly and not in a Childish way.



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L’ARTISTE → apprentissage

1 quotations

Quotation

Friend,
            When a Painter has acquired any Excellency in
Desinging, readily and strongly ; What has he to do next ?
                        Traveller,
            That is not half his Work, for then he must begin to mannage his
Colours, it being particularly by them, that he is to express the greatness of his Art. ’Tis they that give, as it were, Life and Soul to all that he does ; without them, his Lines will be but Lines that are flat, and without a Body, but the addition of Colours makes that appear round ; and as it were out of the Picture, which else would be plain and dull. ’Tis they that must deceive the Eye, to the degree, to make Flesh appear warm and soft, and to give an Air of Life, so as his Picture may seem almost to Breath and Move.
                        Friend,
            Did ever any Painter arrive to that Perfection you mention ?
                        Traveller,
            Yes, several, both of the
Antient and Modern Painters. Zeuxis Painted Grapes, so that the Birds flew at them to eat them. Apelles drew Horses to such a likeness, that upon setting them before live Horses, the Live ones Neighed, and began to kick at them, as being of their own kind. And amongst the Modern Painters, Hannibal Carache, relates to himself, That going to see Bassano at Venice, he went to take a Book off a Shelf, and found it to be the Picture of one, so lively done, that he who was a Great Painter, was deceived by it. The Flesh of Raphael’s Pictures are so Natural, that this seems to be Alive. And so do Titians Pictures, who was the Greatest Master for Colouring that ever was, having attained to imitate Humane Bodies in all the softness of Flesh, and beauty of Skin and Complexion.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

1 quotations

1 quotations

Quotation

Le Giorgion, comme je vous ay dit, surpassa par la beauté & par le maniement de son pinceau tous ceux qui l’avoient precedé. Il sceut si bien mesler les couleurs les unes avec les autres, & en ménager la force, que ses Tableaux parurent plus beaux que tous ceux qu’on avoit veus auparavant. Il disposa et vestit ses portraits d’une maniere avantageuse, & trouvant l’art de manier les cheveux, il leur donna une mollesse & un certain tour qui est assez difficile à bien representer.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
GENRES PICTURAUX → portrait

6 quotations

Quotation

Of Action and Passion.
{4. Action and Passion.} The next observation, is out of which,
Life and Motion doth result : It shews no Action or Passion in a Piece, barely upright, looking forward ; the Armes hanging down, the feet close together, and so seems unmoveable, and stiff.
{How to be expressed} In lineall
Pieces, there may be a deceitfull similitude of Life and Motion, and statues may seem to live and breathe but coloured Pictures shew a lively force in the severall effects, and properties of Life and Spirit.
{And to be improved} To be well acquainted with
Nature, Manner, guize and behaviour ; as to paint a Man, angry or sad ; joyfull earnest ; or idle ; all passions to be proper to the figure : […]. Indeed the severall postures of the head, describe the Numbers of passions ; […]. In a word, each severall member or part of the body, either of themselves, or in reference of some other part, expresses the passions of the mind, as you may easily observe in the Life.
[…].
{By example of Titian’ Pieces.} I have seen a piece of
Tytian’s : A Child in the Mothers Lap playing with a Bird ; so round and pleasing, it seem’s a doubt whether a Sculpture or Painting ; whether Nature or Art, made it ; the mother smiles and speaks to : the child starts, and answers.
{And of
Palma’s Piece.} Another of Palma’s ; a speaking Piece indeed. The young Damsell brought for Old Davids Bedfellow ; all the company in Passion and Action : some in admiration of her beauty, others in examining her features, which so please the good Old Man, that in some Extasie of passion, he imbraces her which her humility admits, yet with a silent modesty as best became her, only to be dumb and so suffer.
[…].
[...] And so have we done with an Example of all in One : For
 
                       Invention
allures the mind.
                       Proportion, attracts the Eyes.
                       Colour ;
delights the Fancie.
                      
Lively Motion, stirs up our Soul.
                      
Orderly Disposition, charmes our Senses.
 
{Conclude a rare Picture.} These produce gracefull
Comliness, which makes one fairer then fair ; […].
This Grace is the close of all, effected by a familiar facility in a free and quick spirit of a bold and resolute Artificer ; not to be done by too much double
diligence, or over doing ; a careless shew, hath much of Art.

Sanderson reprend ici un passage d'une lettre de Sir Henry Wotton au Marquis de Buckingham, datant du 2 décembre 1622. Dans cette dernière, Sir H. Wotton mentionne l'achat d'une Vierge à l'Enfant de Titien et d'un David et Bethsabée exécuté par Palma le jeune (voir à ce propos HARD, Frederick, 1939, p. 230).



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

It is reported then that Michael Angelo upon a time gave this observation to the Painter Marius de Scina his Schollar, that he should alwayes make a Figure Pyramidal, Serpent like, and multiplyed by One Two and Three, in which precept (in my Opinion) the whole Mystery of the Art consisteth, for the greatest Grace and Life that a Picture can have, is, that it express motion ; which the Painters call the Spirit of a Picture. Now there is no Form so fit to express this Motion, as that of the Flame of Fire, which according to Aristotle, and the other Philosophers is an Element most active of all others, because the Forme of the Flame thereof is most apt for Motion, for it hath a Conus or sharp Point wherewith it seemeth to divide the Aire that so it may ascend to his proper Sphere, so that a Picture having this forme will be most beautifull.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Of the Vertue and Efficacy of Motion.


It is generally confessed of all Men, that all such
Motions in Pictures, as do most neerly resemble the Life, are exceeding pleasant, and contrarywise those that which do farthest dissent from the same, are void of all gracious Beauty, committing the like discord in Nature, which untuned strings do in an instrument. Neither do these motions thus lively imitating Nature in Pictures, breed only an Eye-pleasing contentment, but do also performe the self same effects, which the natural do, for as he which laugheth, mourneth, or is otherwise effected, doth naturally move the beholders to the self same passion, of mirth or sorrow, so a picture artificially expressing the true natural motions, will (surely) procure laughter when it laugheth, pensiveness when it is grieved &c. […], All which points are (in truth) worthy of no less admiration then those miracles of the antient Musicians, who with the variety of their melodious harmony, were wont to stir Men up to wrath and indignation, love, warr, […]. 
But to return thither were I left, I am of Opinion that insomuch as these Motions are so Potent in affecting our Minds, when they be most artifcially counterfeited, we ought for our bettering in the knowledge thereof, to propose unto us the example of Leonard Vincent above all others : Of whom, it is reported, that he would never express any motion in a Picture, before he had first carefully beheld the Life, to the end he might come as neer the same, as was possible : whereunto afterwards joyning Art, his Pictures surpassed the Life.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Of Natural Guidances


The fifth thing in Good Drawing is, that every thing be done by
The Guidance of Nature ; that is, that nothing be exprest but what may accord and agree with Nature in every point. As if we were to design or draw a Man turning his Head over his Shoulder, I must not make him turn or wind more then Nature will admit, nor must any other Action be forced beyond the limits of Nature, neither should any thing be made to come short of Nature ; but Nature, though it is not to be strained beyond its certain bounds, yet it should be quickened to the Highest pitch of it. As if we were to express any man in any Violent Action, as in a Battel, either to strike, or to avoid the Stroke of his Enemy ; or as in Running, or Wrestling, or Leaping, or other Violent Actions : yet must none of these be drawn in a posture that cannot agree with the Motions of Nature, that is, which a Man cannot imitate with his Natural Body. And so for all things else whatsoever, Nature must be the Parent and Patern for all kind of Draughts.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

SECT. I. Of Actions or Gestures.
These are those that most nearly resemble the life, be it either in laughing, grieving, sleeping, fighting, wrastling, running, leaping, and the like.
Amongst the Ancients, famous for lively motion and gesture,
Leonard Vincent deserves much, whose custom was to behold clowns, condemned persons, and did mark the contracting of their brows, the motions of their eyes and whole bodies ; and doubtless it cannot but be very expedient for an Artist in this kind to behold the variety of exercises, that discovers various actions, where the motion is discovered between the living and the dead, the fierce and the gentle, the ignorant and learned, the sad and the merry.
John de Bruges was the first inventer of Oyl-painting, that deserv’d excellently in this particular.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

Quotation

He [ndr : Cimon de Cleonen] was the First bold and daring Man that took Courage to adventure into the Ocean of this ART [ndr : la peinture], that made many remarkable Discoveries of the incognita thereof, and left the Way open and fairly obvious to all his Followers ; for he enriched it with such a Variety of Embellishments, that in him first it began to have some Form of itself, and arrive to a competent Perfection ; what in their Paintings was Dead and Stiff, he gave Motion and Life to by his Skill, that he attained to in the Art of Fore-shortenings, turning the Faces of his Figures several Ways, either looking Upward, Backward, or Downward ; and by his Kowledge in the various Motions of the Limbs and Joints, and Muscling of the whole Body, which he was the first that attained and taught, what before either they knew nothing at all of Drapery, or, however, but some very unpleasant, flat and startch’d Way, he rectify’d, and, as Pliny tells us, taught a true and natural sort of Drapery, and the proper Plaiting and Foldings of all sorts of Garments.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

1 quotations

Quotation

{Sur le mouvement} […] pour mieux faire comprendre cette Doctrine du Mouvement, je feray cette comparaison, qu’on prenne une corde, & que l’un des bouts d’icelle marqué A, soit attaché à une grosse piece de plomb que nous signerons B, & que cette piece de plomb soit mise sur la branche d’un arbre fort haut ; que façon que l’autre bout de la corde, que nous marquerons C, trouvant l’air libre, pende & n‘arrive qu’à un vingtième plus ou moins, de l’espace qui est depuis la terre jusqu’à la branche qui soustient A & B qui sont le plomb, & l’autre bout de la corde. Il est certain, MESSIEURS, que tant que la branche soustiendra le plomb, le bout de la corde C, sera plus proche de son centre, qui est la Terre ; mais ce sera contre le mouvement naturel, & par accident ; puisque le bous A, B, comme le plus pesant à cause du plomb gagnera bien-tost le devant au bout de la corde C, qui sera le dernier à arriver à terre, si la Branche vient à se rompre ; & si la distance est grande depuis le commencement du Mouvement, jusqu’au terme du Repos (qui est la Terre), il est asseuré que le bout de corde B, n’arrivera aussi-tost que le plomb A, que parce qu’il sera attaché à iceluy, ce que le bout C venant après témoignera : estant inégalement agité par l’air à guise d’une flame, au lieu que l’autre bout descendra avec la mesme velocité du plomb, qui tombant en ligne Perpendiculaire, entraînera le tout apres soy, de mesme que les deux corps de mes Figures entraînent la Branche, leurs cheveux (dont le bouts sont plus reculés du terme du repos que leur racine) & la Draperie […]



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

1 quotations

Quotation

Nu komen wy tot de dingen die in het Teyckenen na ’t leven te observeren zijn. {’t Leven is overvloedigh.} ’t Is kennelijck dat het Leven, en de Natuere overvloedigh en in allen volmaeckt is, en dienvolgende soo is haer geringhste Heerlijcker om na te volgen dan des besten Meesters Hant-werck; gelijck den Ouden vermaerden Schilder Eupompus, dat eens voor een Lesse gaf aen sijne Descipulen, die nu machtigh waren, om alleen sonder hulp van Bies-bossen te swemmen; dat ons nu hier een spoor moet geven, om soo ras alsmen de maniere van andere haer Konstigen Arbeydt na te Bootsen hebben bekomen, neffens dat, tot het natuerlijck leven selfs te gaen; als zijnde het noodighste van allen. {Opweckingh en nuttigheyt van het leven te volgen.} Hier to isset dat de Leergierige Discipulen malkander gaende moeten maecken, tijdt en gelegentheydt van een bequame plaetse uytkiesen, ende met eenige Borsten een Collegie maken, om een dach ofte twee, ten minsten een ter Weecke na het levendt naeckt te Teyckenen. Want dit een nuttigh en loffelijck ghebruyck heeft, en seer voordeeligh is tot bevorderinge der study; {Collegie verkiesen en tot wat eynde.} het sy dan dat sy dat doen onder het opsicht en onderwijs van een goet Meester, ofte in Collegie onder haer acht of thienen, niet uyt in-sicht van malkanderen door dese by een komste te verleyden, ofte om te rallieren, en den kostelijcken tijdt door te brengen met elkanders Teyckeninghen te beschimpen, maer om d’een den anderen stil en heusselijck op te wecken, en met een neerstigh Exempel voor te gaen; malkanders fouten na de kennis diemen heeft, onder verbeteringh van eens anders Oordeel, beleefdelijck aen te wijsen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Now we arrive at those things that need to be observed in Drawing after the life. {The Life is abundant.} It is clear that the Life and Nature are abundant and perfect in everything, and therefore the lesser parts of it are more delightful to imitate than the craft work of the best Masters; like the Ancient renowned Painter Eupompus provided this once as Lesson for his disciples, as soon as they were capable to swim without the help of aid [ndr.: literally floaties that help poor swimmers to stay afloat]; which should give us an indication to, as soon as we have obtained the way to imitate the Artful Work of others, to proceed to the natural life itself as well; as it is the most necessary of all. {Stimulus and necessity to follow the life.} Here the curious disciples should encourage each other, choosing the time and occasion of an adequate location, and start a College with some fellows to draw after the living nude, once every other day, at least once a Week. Because this is a useful and praiseworthy custom, and very beneficial for the progress of study; {Choosing a College and for what reason.} they either do this under the supervision of a good Master, or in a College with eight or ten of them, not with the purpose to seduce each other with this gathering, or to cause disturbance and spend the precious time taunting each other, but to quietly and truly stimulate the others and to show a diligent example; to politely point out each other’s faults, with the knowledge that one has, by improving through each other’s judgement.

In the German translation of 1677, this term (in Dutch, it is connected to 'levendt': living) is translated by 'nach dem Leben', thus neglecting the fact that Goeree is discussing the nude model. [MO]


3 quotations

Quotation

T: Wel aan, begeef u dan met den eersten in het Kollegie naar het naakte leeven te teekenen, want daar door is het, dat van al ’t geen gy tot noch toe geleerd hebt, verzeekert zult werden. Het onbeweegelke hebt gy genoegzaam in u magt, maar het beweegelyke, zult gy in ’t naakt Modél moeten vinden. En wilt, of kund gy noch een tusschen tyd vinden, als gy de Perspektief verstaat, zo kyk somtyts in het Anathomie-boek van vander Gragt, daar zult gy baat by vinden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] T [ndr: draughtsman]: Very well, then go at once draw after the nude life in the College, as all that which you have learned so far will be ascertained by this. The unmovable you master satisfactorily, but the movable you will have to find in the nude model. And if you want or can find some spare time, once you understand the perspective, do sometimes look in the anatomy book by Vander Gragt [ndr: Jacob van der Gracht], it will be of use to you.



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Quotation

Maar als ik daar na zogt, zo bevond ik de oorzaak te zyn, de sobere kennis dien ik van de voornoemde schoonheid der Antiken had: derhalven dezelve vlytig onderzoekende, waar in die meest geleegen was, zo zag ik het Leeven, met een heel ander Oog als te vooren: en wierd doe magtig, al Teekenende naar het Naakt Modél, hier en daar, eenige verbeetering aan te doen, zonder myn gedagten eenigzints daar aan te hangen, zo te zeggen ongevoelig. Het alderbeste dan myns oordeels, om met voordeel op de Akadeemien te studeeren, is wanneer het Model taamelyk goed, en wel Geproportioneerd zy; zich t’eenemaal daar aan te verbinden, zonder het minste by te doen, of af te laaten; inzonderheid de geenen, die de schoone Bevalligheid van ’t Antik, niet volkoomen bekend is: zich ondertusschen oeffenende naar Playster, Fraaje Printen en Teekeningen, om het zelve te verkrygen, en alzo (zonder veel hoofdbreekens) te gewennen, haar Modéllen te verhelpen; zoekende hier en daar, de Deelen die u Modéllen gelyk zyn, dezelve daar na Korrigeerende: Gelyk een Borst, Dye, Arm, Handen en Voeten. Het welk doende, zo zult gy zeekerlyk de regte Kennisse daar van bekoomen, en het Antik, van ’t Modern kunnen onderscheiden, en uw Modéllen, niet teegenstaande in eenige Deelen gebrekkelyk, gelyk ik gezegt heb beschouwen, niet als het is; maar zo als ’t behoord te weezen, en al Teekenende ongevoelig verhelpen. En op des te beeter te vorderen, in deeze Oeffening naar ’t Leeven, en de naaste weg in te slaan; zo neemt u toevlugt tot de Anathomie:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] But when I searched for it, I found the sober knowledge that I had about the aforementioned beauty of the ancients to be the reason: therefore investigating eagerly wherein it lay most, I say the life with a very different eye than before: and then became able, while drawing after the nude model, to make some improvements here and there, without putting too much thought in it, insensitive so to say. The very best, to my opinion, to study with benefit at the Academies, is when the model is rather good and well-proportioned; to commit to it at once, without adding the least, or leave out; especially those who are not perfectly familiar with the beautiful grace of the Antique: meanwhile practicing themselves after plaster casts, beautiful prints and drawings, to obtain it, and thus (without much effort) get used to improve their models; searching here and there, the parts that resemble to your models, correcting it accordingly: Such as a breast, thigh, arm, hands and feet. By doing this, you will certainly obtain the right knowledge of it, and be able to distinguish the antique from the modern, and observe your models, notwithstanding they are faulty in some parts, in the manner that I said, not how it is; but how it is supposed to be, and improving it unaffectedly. And to advance even better, in this practice after the life and continue; you rely on the anatomy [ndr: the study of the anatomy]:


Quotation

In het Teekenen naar ’t Leeven of Naakt Modél, zyn deze voornaame dingen aan te merken: Eerstelyk een bekwaame zitplaats, of afstand van ’t Beeld. Ten tweede, de çentrale linie of eevenwigtigheid, zittende of staande. Ten derde de Deelen die Beweegelyk of werkelyk zyn, waar in de Muskulen zich kragitg vertoonen. Ten vierden, de Slagschaaduwe op ’t Planum of grond, zyn Lengte en Breedte. En ten laatsten den Horizont.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] In drawing after the life or the nude model, the principal things can be remarked: Firstly an adequate place to sit or distance to the figure. Secondly, the central line or balance, sitting or standing. Thirdly, the [ndr: body] parts that are moving or working, in which the muscles show themselves strongly. Fourthly, the cast shadow on the planum [ndr: surface] or ground, its length and breadth. And finally the horizon.



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4 quotations

Quotation

't Ghene wy voor desen alreede voor ghehouden hebben, moet hier en elders al wederom verhaelt worden; dat wy naemlick de kracht der oprechter imitatie niet behooren te stellen in 't nae-aepen van uytwendighe verciersels, maer dat wy meest van allen d'inwendighe kracht des wercks moeten uyt drucken. Laet ons dan altijdt nieuwe achtinghe daer op nemen, wat een sonderlinghe bevalligheydt d'oude Meesters in 't wercken ghehadt hebben; hoedaenigh haer voornemen gheweest is; wat maniere van stellinghe sy hebben ghebruyckt, als oock hoe dat hun selfs die dinghen, dewelcke maer alleen tot vermaeck scheenen te dienen, den wegh tot eenen eeuwigen naem hebben ghebaent. Voor end'alleer wy dese dinghen grondighlick begrijpen, soo en is het ons niet moghelick d'oude wel nae te volghen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] That which we have already proposed, has to be retold here and elsewhere; namely that we should not place the power of honest imitation in aping external embellishments, but that we most of all have to express the internal force of the work. Let us then always reconsider this anew, what a remarkable gracefulness the old Master have had in working; what has been her aim; which manner of composition they have used, as well as how those things which appeared to have only served entertainment, have paved the way to eternal fame. Not before we understand these things thoroughly, it is impossible to us to imitate the old well.

This section is not present in the first Latin edition (1637), but is included in the later Latin editions (1694). [MO]


Quotation

De Teyckeningen, Schetsen, ende Printen, moetmen in ’t sien met het verstant ende niet met handt ende ooge gebruycken om daer stucken ende brocken uyt te stelen, {Recht gebruyck der Print-Konst.} veel min om die geheel na te apen (al-hoe-wel dat oock zijn nuttigheyt heeft wanneer ’t wel wort aengeleyt, gelijckw’in onse Teycken-Konst leeren,) ende blijven alsoo geduerlijck door den Bril van een ander kijcken. Maer neen, men moet alleen de deughden, als fraye maniere van ordineeringhe, Teyckeningh, geestige gedachten ende verstandighe opmerckingen, door het besien, hersien, bedencken, overleggen ende herkauwen, trachten in sijn gemoet te drucken, ende daer in, met dickwils eraen te dencken, bewaren; invoegen sy door het toedoen van uwen Geest, niet meer eenes anderen, maer in U eygen vindingen verandert worden: Ten eynde sy oock in het ordineeren, t’samenstellen, ende vercieringen van uwe inventien als wijse Raets-mannen souden konnen dienen. Ende op dese maniere salmen vol van gedachten, vlugge van ordinnantie, rijp ende overvloedigh van Schilderachtige stoffe werden:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] In observing the Drawings, Sketches and Prints, they should be used with the mind and not with the hand or eye to steal bits and pieces from it, even less to ape it entirely (although this also has its use when it applied well, as we teach in our Teycken-Konst,) {The right use of the Art of Print.} and they will continue to look through the Glasses of someone else. But no, one should aim to only impress the virtues, such as the lovely manner of composition, Drawing, clever thoughts and wise observations in his mind by looking, looking again, reasoning, deliberating and ruminating, and all this by repeatedly thinking about it, preserving; as such they will be turned into your own discoveries by the functioning of your Mind, and not those of someone else: So that they may serve as wise Councilors in the composing, ordering and decorating of your inventions. And this way one will become full of thoughts, quick of composition, mature and abundant of Painterly matter:



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Nu willen wy tot Besluyt Van het Op-Teyckenen en Uyt-voeren Spreecken, omtrent welcke, wel met een geleerde Oogh dient aengemerckt te werden, datmen de dingen diemen in ’t navolgen siet, niet alleen Manneken na Manneken na en aept, even als de Kinderen doen; maer datmen lette (het zy datmen na Print, Teyckeningh, of Schilderye yets doet) wat den Meester van sijn Principael, met alle het gene hy in sijn werck gemaeckt heeft, seggen wil; wat sijn gedachten daer omtrent zijn geweest; wat dese of gene treck, schaduw, licht of Hooghsel beteeckent, waer sy van daen komt, waerom hy het hier bruyn, gints noch donckerder, vlack, of licht gemaeckt heeft; en door wat middel, en om wat reden, en diergelijcke opmerckingh; om dat alles na den regel van proportie, sulcks oock in uwe Teyckeningh te brengen, en geleert inde Konst te werden.
Insghelijcks moetmen in ’t beschouwen van ’t natuerlijck leven aenmercken, door wat leden en deelen een dingh komt te wesen, soo als wy sien dat het is, of sich aen ons vertoont:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] In closing, we now want to talk about the finishing of the draught and the execution, about which it should be remarked with a learned Eye, that one does not simply ape the things that one sees in imitating, Figure after Figure, like Children do; but rather that one pays attention (whether one does something after a Print, Drawing or Painting) to what the Master of the Original wants to say with all that which he has put in his work; what his thoughts were about it; what this or that line, shadow, light or Highlight means, where it comes from, why he has made it dark here and there even darker, flat or light; and by what means, and for what reason, and such observations; to apply all that, following the rule of proportion, in your Drawing, and become learned in the Art. Similarly, one should notice in the observation of the natural life, of what members and parts a thing consists, through which we recognize it and it shows itself to us:


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Invoegen het Modern schilderen voor geen konst geacht kan worden, wanneer de natuur enkelyk gevolgd is: want dan is het slechts een onvolmaakte nabootsinge, of wel een gebrekkelyke na-äapinge. Ja alwaar het schoon dat men een zaak natuurlyk uitgebeeld had, wel getekend, geordineerd, en voegelijk geschikt; landaard, manieren en gebruik, modes en dragten, als mede de koleuren duidelyk waargenomen en vertoond; zoo zal zulks nochtans, door rechte kenders voor geen konstig werk aangezien worden: maar als de Konst met de Natuur, wanneer zy door een schranderen en verheevenen geest van haare gebrekkelykheden gezuiverd en verbeterd is, gepaard, de overhand hebben, en dan de voornoemde deugden hier by gevoegd zyn, zal het zekerlyk een volmaakt en deftig Konststuk voortbrengen […] De nooitvolpreezene Anthoni van Dyk was in het Antiek zo wel uitmuntende als in 't Modern; hebbende in het laatste zo wel als in het eerste de voorzeide drie bevalligheden gelyk een staale wet gevolgd, […]

[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 134:] The modem Painting can therefore not be accounted Art, when Nature is simply followed ; which is a meer imperfect Imitation or defective aping her. Even, were a Thing represented ever so natural, well-designed and properly ordered ; the Condition, Manners and Cuftom of the Country well obferved, and the Colouring most exact:, yet the Knowing will not think it artful: But when Nature is corrected and improved by a judicious Master, and the aforefaid Qualities joined to it, the Painting must then be noble and perfect [...] Van Dyk, never enough to be commended, gained Excellence in the antique as well as the modern Manner, by strictly following the aforesaid three Graces in both […]



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

37 quotations

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Eumarus ghewende hem alles te doen nae t’leven.

[d'après NOLDUS 2008, p. 5-7:] Eumarus avait l’habitude de tout faire d’après la vie.


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Clesides, nae t’leven, oock by onthoudt :

[D'après NOLDUS 2008, p. 5-7:] Clésidès travaillait d’après la vie, et aussi d’après ses souvenirs.


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13 Als ghy de handt hebt wacker sonder swaerheyt
Nu ghemaeckt, door oeffeninghe gheduldich, {Dat men veel na t’leven doen moet. In het leven is een seker soete simpel doenlijcheyt.}
En d’ooghen aenvanghen te hebben claerheyt,
Gaet van de vercieringhe totter waerheyt,
Dat is, tot het leven ons meest ghehuldich,
In welck een doenlijcke soetheyt eenvuldich
Oprecht is blijckend’ in’t stilstaen en rueren,
Dat zy u Leydsterr’, om tschip nae te stueren

[D'après NOLDUS 2008, p. 38:] 13 Quand vous vous serez fait la main, sans trop peiner, mais en vous exerçant patiemment, et que vos yeux commencent à y voir clair passez de l’imagination à la réalité, c’est-à-dire à la vie qui nous est propice. En elle, une douceur facile et simple {Qu’il faut beaucoup travailler d’après la vie ; dans la vie, il y a une certaine facilité agréable.} se manifeste dans le repos comme dans le mouvement. Qu’elle soit votre Étoile qui vous guide le navire.


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21 Cryons maecktmen van verscheyden colueren, {Cryons hoemense maect.}
Die men wrijft met Lijm die half is verdorven,
Waer mede de ghedaenten der Natueren {Cryons zijn nut, om nae t’leven de verwen waer te nemen.}
Men nae bootsen can, jae alle figueren
Verwe gheven, t’zy jeuchdich, oft verstorven :
Hier mede can eere worden verworven,
Want is Teycken-const van Schilderen Vader,
Gheen dingh malcander can ghelijcken nader.

[D'après NOLDUS 2008, p.40-41:] 21 On fait des pastels de différentes couleurs {Comment on fait des pastels.} qu’on mélange à une Colle à moitié putréfiée. Avec cela, on peut imiter les formes de la Nature ; {Les pastels sont utiles pour rendre les couleurs d’après la vie.} Oui, donner aussi à toutes les figures des couleurs vives tout aussi bien que pâles. Ainsi l’on peut s’attirer des louanges car si l’Art du Dessin est le Père de la Peinture il n’y a pas deux choses qui se ressemblent plus.


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37 Al soudemen soecken op veel manieren,
nae t’leven, oft handelingh aenghename,
Ghestadelijck op grondighe papieren,
Met sap al wasschende bladers te swieren,
Hopend’ ofmer al metter tijdt toe quame :
Doch, ten schijnt niet alst bemuysde lichame
Leersaem Const : want bladen, hayr, locht, en laken,
Dat is al gheest, en den gheest leert het maken. {Bladen, hayr, locht, en laken, quaet te leeren, wesende een gheestich dinghen.}

[D'après NOLDUS 2008, p. 134-135:] 37 Même s’il faut chercher, de maintes manières, - d’après la vie ou d’après des modèles agréables -, à jeter – au lavis – des feuillages sur des papiers teintés, en espérant s’accomplir avec le temps, cela ne paraît pas être, au contraire des corps musclés, un Art qu’on peut apprendre. Car feuilles, cheveux, ciels et drapés relèvent de l’esprit, et seul l’esprit peut nous y guider. {Les feuilles, cheveux et drapés sont difficiles à apprendre parce que ce sont des choses de l’esprit.}


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36 Wat helpet, of ick u altijt nae steenen
Oft coper wou wijsen te conterfeyten,
Den const-rijcken Bassaen, die den alleenen {’T Beest schilderen van Bassano tot Exempel gepresen.}
Voorgangh heeft in Beesten, en wien dat gheenen
Hier in beneven is in digniteyten,
Zijn ghelockte Schapen, en ruyghe Geyten,
Voghels, Visschen, Fruyten, materialen,
Deed’ hy nae t’leven, want hier ist te halen.

[D'après NOLDUS 2008, p. 148:] 36. À quoi vous servirais-je, si je vous recommandais toujours de copier des statues ou des gravures ? Bassan, ce grand artiste, seul maître absolu de la Peinture animalière, {Il est recommandé de prendre les peintures animalières du Bassan pour Exemple.} et que personne n’égale en valeur artistique, peignait ses Moutons toisonnés, ses Chèvres hirsutes, ses Oiseaux, Poissons, Fruits et métaux d’après la vie, car c’est là où l’on trouve le vrai.


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47 Wie can u hongherich begheeren spijsen,
O Ieught, en hier alle Dieren afmalen,
Niet alleen Leeuwen : maer om verafgrijsen,
Monsters en Draken, niet beters dan wijsen
V totter Natuer, om niet te verdwalen,
Waer ghy eenich patroon meught achterhalen,
Merckt hoe elck light, loopt, stapt, oft wandelt,
maer maeckt dat alles zy aerdich ghehandelt. {Datter niet beter en is, als alle dinghen nae t’leven te schilderen, merckende op alle actien, en bysonder aerdich te handelen.}

[D'après NOLDUS 2008, p. 151:] 47 Qui pourrait assouvir votre faim et votre envie ô Jeunes ? et dépeindre ici tous les Animaux, non seulement les Lions, mais aussi les horribles Monstres et Dragons ? Il n’y a rien de mieux pour éviter des erreurs que de vous renvoyer à la Nature. Vous y trouverez un modèle pour toutes choses ; observez comment chaque être se couche, court, marche ou se tourne, et traitez tout selon sa nature. {Qu’il n’y a rien de meilleur que de tout peindre d’après la vie, en étant attentif à tous les mouvements, et au traitement spécifique de chaque sujet.}


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8 Ick ontrade niet datmen hem veel wende
Te leeren maken al verscheyden aerden
Van Lakens nae ’t leven waer in gheen ende
Was met Lucas, soo yemandt die hem kende
Wel heeft betuyght van desen wijt vermaerden
Doch is Laken meer als loof, hayr, oft baerden, {Laken geestiger, als loof oft hayr.}
Een gheestich soecken, jae versierich vinden,
Met een aerdich varten, schorten en binden.

[D'après NOLDUS 2008, p. 155:] 8 Je ne déconseille pas une grande application dans l’apprentissage de la peinture de différents Tissus d’après la vie : aux yeux de Lucas, c’était sans fin, {Différentes sortes de Tissus d’après la vie. Le Drapé relève davantage de l’Esprit que le feuillage ou les cheveux.} selon le témoignage d’un proche qui avait bien connu cet artiste très célèbre. Cependant, le Drapé est, plus que le feuillage, les cheveux ou les barbes, une quête de l’esprit, et une invention de l’imagination, parce qu’il faut l’arranger, le ramasser, le relever, et l’attacher.{Manipuler et attacher les Tissus.}


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[...] 't en waer saeck dat die ghene noch verder gingen de welcke dese wonderen der Nature niet alleen nae de maete des menschelicken vernufts beschouwen, maer oock de ghelijckenisse der selvigher wonderen nae 't leven wonderbaerlick af-maelen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] …it is necessity that those go even further, who observe these wonders of Nature not only to the extent of human ingenuity, but also wonderfully reproduce the similitude after life of the same wonders.


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Beneffens dese voornoemde Imitatie der naturelicker lichaemen door welcke de Konstenaers aengeleyd worden om allerley sienelicke dingen nae 't leven uyt te drucken, so staet ons alhier noch een andere soorte van Imitatie aen te mercken, door welcke den Konstenaer sich verstoutet oock soodaenighe dinghen af te beelden die van 's menschen ghesicht verde sijn afgescheyden. Ende al hoewel de voornaemste kracht van dese imitatie in de fantasije bestaet, soo is het nochtans dat wy d'eerste beginselen deser imaginatie onsen ooghen moeten danck weten; want d'inwendighe verbeeldinghen die in onse ghedachten spelen, konnen daer in noyt ghefatsoenert worden 't en sy dat wy eerst de ghedaente der dinghen ergens in 't rouwe met onse ooghen hebben aenschouwet, of ten minsten met d'een of d'ander onser vijf sinnen hebben ghevoelt.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Besides this aforementioned Imitation of natural bodies by which the Artists are stimulated to express all sorts of visible things after life, we should here consider another type of Imitation, by which the Artists dares to also depict such things that are far removed from man's view. And although the principal power of this imitation exists in the fantasy, then we should still thank our eyes for the first beginnings of this imagination; as the internal representations that play in our thoughts can never be modeled there, unless we have first beheld the shape of things somewhere in coarse with our eyes, or at least have felt with one or another of our five senses.

Junius identifies to types or levels of imitation. The first type occupies itself with expressing the natural world directly. The second type of imitation starts by this direct observation of nature, but subsequently processes this observation in the mind, by means of fantasy.[MO]


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't Gaet vast en seker dat d'alderbeste Meesters die hare Konst in Koper, Yvoor, Marmer, ofte oock in verscheydene verwen oeffenen, uyt de naturelicke dinghen selver eenigh grondt-leeringhen trecken om haere imitatie nae 't voorschrift der selvigher te richten, om niet alleen den gantschen omtreck der voorghestelder lichaemen recht wel te treffen, maer oock om 't licht ende de schaduwe, de verhooginghen ende de verdiepingen nae 't leven uyt te drucken.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is certain that the very best Masters who practice their Art in Copper, Ivory, Marble, or also in different paints, extract some precepts from the natural things themselves to direct their imitation after the precepts of this, to not only strike the entire contour of the depicted bodies well, but also to express the light and shadow, the highlights and depths after life.

This section is not present in the first Latin edition of 1637, but is included in the 1694 editions. [MO]


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Doch hier moeten wy eerst een onderscheyd maecken tussen de Dispositie die uyt d’Inventie plaght te vloeyen, en d’andere Dispositie die ’t werck is van een nauluysterende Proportie. Dese eerste Dispositie ofte Ordinantie, die haeren oorsprongh uyt d’Inventie selver treckt, en is anders niet dan een levendighe afbeeldinghe van de naturelicke orden diemen in ’t vervolgh der voorvallender Inventie plaght te speuren: Oversulcks behoeftmen hier niet te verwachten, dat dese Ordinantie yet nieus soude voord-brenghen; want haer anders niet te doen staet, dan datse ’t gunt alreede ghevonden is soo bequaemelick aen een soecke te hechten, dat het d’eenvoudigheyd der naturelicker gheschiedenisse door een effene ende eenpaerighe vloeyenheyd nae ’t leven uytdrucke. Ghelijck dit een gheweldigh punt is, soo vereyst het een sonderlinghe sorgvuldigheyd: Want indien het d’oude Meesters moghelick hadde gheweest een sekere Ordinantie te beraemen die tot allerley voorvallende ghelegenheden toeghepast konde worden, veele souden seer uytnemende in ’t by eenvoeghen haerer figuren gheweest sijn,…

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Yet here we should first make the distinction between the Disposition that tends to spring forth from the Invention, and the other Disposition that is the work of a careful Proportion. This first Disposition or Ordinance, which has its origin in the Invention itself, is nothing else but a lively depiction of the natural order that one tends to recognize in the sequence of the occurring Invention: As such one should not expect here, that this Ordinance would bring forth something new; because it has nothing else to do, than that it attempts to competently bring together that which has already been found, that it expresses the simplicity of the natural history after life by means of an even and singular fluency. As this is a great point, as such it demands an extraordinary carefulness: Because if it had been possible for the old Masters to come up with a certain Ordinance that could be applied to all sorts of occurring situations, many would have been very excellent in grouping their figures,…

Junius distinguishes between two types of composition, although he calls them both disposition (dispositie) and ordinance (ordonnantie) interchangeably. The first type is connected to the artistic invention (inventie) and basically expresses that which is already seen in nature. It requires that the artist works with care (zorgvuldigheid) after life (naar het leven). The other type, on which Junius does not elaborate here, is related to proportion (proportie), thus suggesting the necessity of the artist’s knowledge of proportion. This paragraph is very different in the Latin edition, the explanation of the distinction between the different terms does not occur in the Latin edition and only partially in the English edition. The part after 'Oversulcks behoeft men...' is not included in the English edition. [MO]


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Wy vinden schier over al in de wijdloopigheyt van de Historische materien eenen eersten, tweeden, derden sin, onstaende uyt het menighvuldigh bedrijf ’t welck daer in vertoont wordt, ghelijck het oversulcks niet ghenoegh en is, dat wy de veelvoudighe gheleghenheydt van een overvloedigh argument in een schijnschickelicke orden soecken te betrecken, het en sy saecke dese orden het bysondere vervolgh het welck in d’omstandigheden der gheschiedenisse selver te vinden is nae het leven voorstelle; soo behooren wy noch voorder ons uyterste beste daer toe aen te wenden, dat alle de bysondere ghedeelten der voorvallender materie met sulcken behendighen enden onuytvindelicken te saemen knoopinghe aen een ghehecht wierden, datse nu niet meer verscheydene ghedeelten, maer een gheheel ende volkomen lichaem schenen te sijn.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] In the diversity of the Historical matters we find a first, second, third meaning almost everywhere, coming from the manifold action which is shown in it, yet as such it is not enough that we attempt to involve the manifold circumstances of an abundant subject in an apparent order, unless this order depicts the specific sequence that can be found in the circumstances of the history itself after life; as such we should make an even greater effort to put all the separate parts of the occurring matter together with such an able and unfathomable connection, that they no longer appear to be separate parts, but a whole and perfect body.


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Die ghene dan de welcke haere ooghen door de daghelicksche oeffeningh van een ghestaedighe opmerckinghe tot dese onmoeyelicke vaerdigheyd van een onwedersprekelick oordeel ghebraght hebben, plagten de meeste kracht haerer Konst-kennisse daer in voornaemelick te bewijsen, datse d’originelen staends-voets van de copijen weten t’onderscheyden. d’Oorspronckelicke wercken die de treffelicke Meesters nae ’t leven selver ghemaeckt hebben, worden alhier door de naem van originele stucken te verstaen ghegeven; de copijen daer en teghen en sijn anders niet dan d’afteyckeninghen, ofte uytdrucksels, ofte afsetsels, ofte naemaelsels diemen nae ’t oorspronckelicke stuck heeft afgheteyckent en naeghemaelt. De rechtsinnighe Konst-kenners plaghten oversulcks ind’oorspronckelicke stucken de volkomene kracht van een levendige bevalligheyd te vernemen; daerse nochtans in de naemaecksels maer allen in de ghebrekelicke lammigheyd van een ontleende welstandigheyd ghewaer te worden. Daer is altijd een bevallighe lustigheyd in alle origineelen te vinden, segt Dionisius Halicarnassensis {In Dimarcho.}, de ghecopieerde stucken daer en teghen, al sijnse noch soo wel uytghedruckt, plagten uyt het een of het ander uyt te wijsen het welck al te seer bearbeydt sijnde uyt de nature niet en schijnt voord te komen. […]

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Those who have developed their eyes to this tireless ability of an incontradictable judgement through the daily practice of a steady observation, tend to demonstrate the most power of their knowledge of art by knowing to immediately distinguish the originals from the copies. The original works that the competent Masters have made after life itself, are understood here wit the term of original pieces; the copies on the other hand are nothing else than the drawings after it, or the offprints, or casts, or paintings after it that one has drawn or painted after the original piece. The frank Art-connoisseurs tend to perceive the complete power of a lively gracefulness in the original pieces; while they only become aware of the defective wretchedness of a flawed lifelessness in the fakes. There is always a graceful pleasure to be found in all the originals, says Dionisius Halicarnessensis {…}, the copied pieces on the other hand, as competently expressed as they may be, tend to show by one element or another that is too cultivated, to not be originating from nature. […]



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

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Even alsoo plaght het oock met de Copijen van d’allervolmaeckste Schilderijen toe te gaen; met sietse daghelicks van de nettigheyd haerer originelen afwijcken; Want ghelijck het swaer valt een waere ghelijckenisse nae het leven te treffen, seght den selvighen Plinius in een andere plaets {Lib. V. Epist.28.}, soo is het nabootseren van ’t naeghebootseerde noch veel moeyelicker.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The fate of the copies of the most perfect Paintings tend to be similar; one sees them daily diverging from the neatness of their originals; Because as it is difficult to make a true similitude after life, says the same Plinius in another location {…}, as such the imitation of the imitated is even harder

Somewhat contradicting earlier statements in this chapter, Junius states that is more difficult to produce a good copy (kopie), as it is hard to imitate (nabootsen) the imitation. Copies necessary lack the neatness (netheid) of the originals (origineel) that are painted after natuur (naar het leven). [MO]


Quotation

Laet ons […] verkiesen daer de meeste Lof door te bekomen is, soeckende de Natuyre die so overvloeyende in veranderlickheyt is, dat, wie de selve eygentlick na volght, noyt besloten en sal konnen werden, wie het ghemaeckt heeft; of ten waer dat yemandt het leven soo na-quam, dat men moste besluyten om dat het selve soo eyghentlick, en niet min veranderlick was, van soo een Meester ghedaen te zijn, om datmen noyt te voren van sulcke na-by-kominghe nae 'tleven gehoort en had' dan van hem; soo dat sulcx niet en wierdt besloten uyt sijn handelinghe, maer uyt de ongewoone over-een-kominge die het met het leven heeft.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] […] Choisissons donc le plus louable en suivant la nature, si abondante dans sa diversité que si quelqu’un l’imite de manière vraie, il sera impossible de déterminer l’auteur de l’œuvre. À moins que quelqu’un n’imite la vie d’une façon si naturelle et non moins variée, qu’on puisse en déduire que l’œuvre a dû être faite par un tel maître, car jamais auparavant on avait entendu parler de quelqu’un s’approchant autant du vif. Cela serait alors déduit non de sa manière de faire mais de sa ressemblance inédite avec la vie.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

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(…) staet alleen vande Conijnen te Noteeren, datter meer verscheyden van coleuren gevonden worden, als vande Hasen; Namentlijck witte, swarte, vaele, rosse, doch meest graeuwe; ontrent welcke in ’t Coloreeren niet anders als het toepassen en verkiesen vande Verwen waer te nemen is, gelijck deselve in andere Dieren die alreede beschreven zijn, gevonden werden: want die dus verre zijn ghekomen, sullen de overighe na het leven en aenleydingh van hunnen Geest, weten na te volghen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] [...] about the Rabbits we only have to remark, that more different colours can be found, than with the Hares; Namely white, black, pale, reddish, yet most grayish; regarding which nothing else but applying and choosing the colours is to be observed for the Colouring, like it can be found in other Animals that have already been described: because those who have come this far, will be able to imitate the other [ndr: animals] after the life and the occasion of their Mind.

The phrasing is more succinct in the English translation. [MO]


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Voorts de andere kleynen Aert-Vruchten moeten na het leven sien te doen, want den Liefhebbenden Konstenaer die hem hier in wil oeffenen, behoort altijt genegen te wesen om het leven doorgaens met aendacht te beschouwen, ten eynde als hy het leven moet missen, sich door sijn geoeffende inbeeldingh soude konnen behelpen, want alles te beschrijven is hier onmoghelijck.
Maer eer wy dit Capittel eyndighen, soo staet eens voor al noch aen te mercken, en in sonderheyt inde Vruchten, datmen deselve niet altijt van eenerley Colorijt en moet maecken, voornamentlijck daer een selfde dingh verscheydemael in een stuck wercks vertoont, gelijck als in Freuytagien, daer den eenen Appel, Peer, Abrikoos noch Pruym, niet juyst en is als den anderen, maer altijt verschillende, d’een geelder, groender, rooder, en soo voorts als d’ander, welck een playsantie in ’t aensien is, en ’t verstant des Constenaers  te kennen geeft.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Furthermore, the other small Fruit growing in the earth [ndr: beets, carrots etc.] should attempted to be done after the life, because the Loving Artist who wants to practice himself in this, should always be inclined to generally observe the life with attention, so that – if he has to do without the life – he could help himself by means of his trained imagination, because it is impossible to describe everything here. But before we end this Chapter, we should first remark, especially for the Fruits, that one should not make them always of one Colouring, especially when the same thing is depicted several times in one piece, like in Fruit pieces, in which an Apple, Pear, Apricot nor Prune is not the same as the others, but always different, one a bit more yellow, greener, redder, and so on, than the other, which is a pleasure to behold and shows the mind of the Artist.

This section is more succinct in the English translation and the selected terms are missing. [MO]


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En deswegen seer noodigh, soo ras men de voor-gemelde dinghen eenigermaten verstaet, datmen sich begeeft tot het Teyckenen na ’t Leven, mits onder alle natuerlijcke Schepsels sich te oeffenen, in het na-teyckenen van dat heerlijcke Schepsel, het Menschen Beeldt {Menschen Beelt het voornaemste.}, in welcke de wijse God en Schepper van alle sienlijcke en onsienlijcke dingen, alles dat inde gantsche Weerelt is, als in een kort begrijp beslooten heeft.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And therefore it is very necessary, as soon as one somewhat understands the aforementioned things, that one moves to the Drawing after Life, besides practicing oneself with all natural Creatures, in the drawing after that delightful Creature, the Human Figure {The Human Figures is the principal thing.}, in which the wise God and Creator has contained all visible and invisible things, all that is in the whole World, as in a summary.

Goeree discerns different types of drawing and gives ample advice and commentary. Here he discusses the practice of drawing after the life. This section is somewhat different in the English translation, where the text places more emphasis on the diligence of the pupil. [MO]


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Nu komen wy tot de dingen die in het Teyckenen na ’t leven te observeren zijn. {’t Leven is overvloedigh.} ’t Is kennelijck dat het Leven, en de Natuere overvloedigh en in allen volmaeckt is, en dienvolgende soo is haer geringhste Heerlijcker om na te volgen dan des besten Meesters Hant-werck; gelijck den Ouden vermaerden Schilder Eupompus, dat eens voor een Lesse gaf aen sijne Descipulen, die nu machtigh waren, om alleen sonder hulp van Bies-bossen te swemmen; dat ons nu hier een spoor moet geven, om soo ras alsmen de maniere van andere haer Konstigen Arbeydt na te Bootsen hebben bekomen, neffens dat, tot het natuerlijck leven selfs te gaen; als zijnde het noodighste van allen. {Opweckingh en nuttigheyt van het leven te volgen.} Hier to isset dat de Leergierige Discipulen malkander gaende moeten maecken, tijdt en gelegentheydt van een bequame plaetse uytkiesen, ende met eenige Borsten een Collegie maken, om een dach ofte twee, ten minsten een ter Weecke na het levendt naeckt te Teyckenen. Want dit een nuttigh en loffelijck ghebruyck heeft, en seer voordeeligh is tot bevorderinge der study; {Collegie verkiesen en tot wat eynde.} het sy dan dat sy dat doen onder het opsicht en onderwijs van een goet Meester, ofte in Collegie onder haer acht of thienen, niet uyt in-sicht van malkanderen door dese by een komste te verleyden, ofte om te rallieren, en den kostelijcken tijdt door te brengen met elkanders Teyckeninghen te beschimpen, maer om d’een den anderen stil en heusselijck op te wecken, en met een neerstigh Exempel voor te gaen; malkanders fouten na de kennis diemen heeft, onder verbeteringh van eens anders Oordeel, beleefdelijck aen te wijsen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Now we arrive at those things that need to be observed in Drawing after the life. {The Life is abundant.} It is clear that the Life and Nature are abundant and perfect in everything, and therefore the lesser parts of it are more delightful to imitate than the craft work of the best Masters; like the Ancient renowned Painter Eupompus provided this once as Lesson for his disciples, as soon as they were capable to swim without the help of aid [ndr.: literally floaties that help poor swimmers to stay afloat]; which should give us an indication to, as soon as we have obtained the way to imitate the Artful Work of others, to proceed to the natural life itself as well; as it is the most necessary of all. {Stimulus and necessity to follow the life.} Here the curious disciples should encourage each other, choosing the time and occasion of an adequate location, and start a College with some fellows to draw after the living nude, once every other day, at least once a Week. Because this is a useful and praiseworthy custom, and very beneficial for the progress of study; {Choosing a College and for what reason.} they either do this under the supervision of a good Master, or in a College with eight or ten of them, not with the purpose to seduce each other with this gathering, or to cause disturbance and spend the precious time taunting each other, but to quietly and truly stimulate the others and to show a diligent example; to politely point out each other’s faults, with the knowledge that one has, by improving through each other’s judgement.


Quotation

{Lantschap Teykenen ten hoogsten nut en vermakelijck.} Maer eer wy van het leven afscheyden, soo en konnen wy niet wel nalaten, oock kortelijck aen te wijsen, de nuttigheyt van het Teyckenen van Landschappen, Verschieten, Bergen, Duynen, Bosschadien, Struycken, Kruyden, Ruynen, en allerhande Dieren des Velts, als Paerden, Ossen, Koyen, Schapen, Bocken, en watmen dies meer te Landewaert ontmoet; als zijnde voor de Teyckenaers (boven de verlichtinge die het inde verposingh vande ghewoonlijcke Beeldt-Oeffeningh geeft) een vermaeckelijcke Study, en nuttighe uytspanning; daer-en-boven een middel om sich Universeel inde Konst te maken: {Datmen alle Study vande Schilder-Konst moet beminnen.} Want hy en kan voor geen groot Meester ofte kloecke Geest in achtingh wesen, (seght L. Davincy) die slegts in een dinck volmaeckt is; daer zijn weynige sulcke plompe herssens of sy sullen mettet tijdt tot het wel-doen van een saeck konnen geraecken: Invoegen dat een Jongelingh die niet ghelijckelijck alle deelen vande Konst en bemindt, hy sy soo kloeck als hy wil, hy sal nimmer tot een groot universeel Meester werden. Men siet in ’t gemeen van Teyckenaers ofte Schilders die geene genegentheyt en hebben tot het gene de Landschappen betreft, en sy daer toe versocht worden, ofte aenleydingh krijgen die te maecken, of om na ’t leven te gaen Teyckenen, datse haer dickwils laten voorstaen dat die Study te slecht is om haren tijt daer aen te verquisten; en door dese en andere nalatigheyt geschiet het dat soo weynigh haer selven algemeen inde Konst konnen maecken. Maer om dese misslagh te verbeteren, soo isset raetsaem datmen sich des Jaers twee, of drymael te Landewaert begeeft, om na de verscheyden Zaysoenen, de Landschappen, en wat daer ontrent tot voordeel vande Universeele Study kan ghehaelt worden, na ’t leven af te Teyckenen:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {Drawing the landscape is very useful and delightful.} But before we part from the life, we cannot omit to also briefly point out the use of Drawing Landscapes, Perspectives, Mountains, Dunes, Shadows in the Forrest, Bushes, Plants, Ruins and all sorts of Animals of the Field, like Horses, Oxen, Cows, Sheep, Goats and what else one runs into in the countryside; this is a pleasant Study and useful relaxation for the Draughtsmen (besides the relief that it provides as the leisure of the usual Figure-Practice); moreover it is a way to make oneself Universal in the Art: {That one should love all Study of the Art of Painting.} ‘Because he cannot be considered a great Master or bright Mind, (says Leonardo da Vinci) who is only perfect at one thing; there are few such firm brains that with time will arrive at doing one thing well: Adding that a Young Man who does not love all parts of the Art equally, he may be as bright as he wishes, but he will never become a great universal Master.’ In general one observes that Draughtsmen and Painters who have inclination for that which concerns the Landscapes, and when they are asked to go draw after the life, or find a reason to make them [ndr.: i.e. landscapes], or to draw after the life, they often boast that this Study is too bad to waste their time on; and because of this neglect, amongst other things, it happens that so few are able to make themselves general in the Art. But to improve on this flaw, it is advisable that one goes twice or three times a year to the countryside, to draw after the life according to the different seasons, the landscapes and all that may be gathered from it to advance the Universal Study:

The citation from Leonardo da Vinci is not included in the English translation and the reflection on how to become a universal master is only partially included. [MO]


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In die tijt dat eenige Meesters haar in de Mensch kunde verliepen en sommige te kort schoten, hebben sich eenige veel bescheydender aangesteld, {Wat sommige meesters hebben gedaan om de vervalle Menschkunde te XX.} gelijk hunne Tafereelen en printen aanwijsen. Men getuygt van den Florentijnschen Schilder Dello dat hy een van de eerste is geweest onder de moderne, die met een verstandig oordeel de muskelen, volgens de actien en werckingen begonde te vertoonen. Insgelijx werd van den Schilder Rosso verhaald dat hy de Dooden stellswijse ontgroef, en met groote neerstigheyd daar een Anatomie of Menschkunde uyt maakte. Seker die tot de algemeene Lees-oeffening en beschouwing der voorbeelden, beneffens ’t geduurig Teykenen van Academie-beelden, te mets gelegentheyd kan vinden om het dood lichaam van een mensch te sien ontleden, of sulx op een zedige wijse selfs te doen, die heeft de middel in de hand om met opmerking de konstige samenstel van het grootste meesterstuk der schepping wel te doorgronden, en ’t geen hy hier na ’t leven in een doode romp siet, tot de regelen van sijn konst over te brengen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] In the period when some Masters overestimated themselves in the Anatomy and some failed, some have behaved themselves much more modestly, as their works and prints demonstrate. {What some master have done to XX [ndr: illegible] the decayed Anatomy.} People testify that the Florentine Painter Dello was the first under the modern [ndr: artists], who started to portray the muscles with an intelligent judgement according to the actions and movements. Likewise it was said about the painter Rosso that he systematically exhumed the dead and made an Anatomy out of them with great diligence. Certainly, he who, for the general practice and observation of examples, besides the frequent Drawing of Academy-figures, can also find the opportunity to observe the dissection of the dead body of a man, or do such a thing himself in a decent way, he has the means to penetrate the artful invention of the biggest masterpiece of creation with observation, and to bring that which he sees here after life in a dead corpse into the rules of his art.



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L’ARTISTE → apprentissage

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So isset boven alle ’t gene geseyd is ook misgetast te meenen datmen alleen door veel na het leven te Teyckenen (en dat even soo als ’t ons voorkomt te volgen) tot de voorgestelde trap der ware Menschkunde kan komen: want na dienmen met onbereyde oogen en zinnen, tot het Leven komende, veel dingen in het leven niet en kan sien, om dat noch door een bysondere voorbereydinge de oogen niet open gedaan zijn, (of soo mense ziet, niet verstaat watse in dat geval daarmense ontwaar werd, voor dienst en werking hebben) soo gebeurd het datmense onkundig en onseker aantast; en dickmaal stilstaande spieren ’t onregt in haar uyterste vermogen, en sterck werckende in een gemeene, of geheel niet werkende stand aansiet en vertoond. […] Waarlijck, L. de Vincy en taste niet geheel mis, als hy seyde dat de Schilders welcke naakte beelden buyten de grondige ervarentheyd der Menschkunde schilderden, niet anders dan de opperste huyd der beelden maakten, maar niets van het Beeld self, nog yets dat aan sijn werckelijcke actien of inwendige geest deelachtig is. Men leeft van seker verstandig meester die van sijn leerlingen niet alleen begeerde dat sy in het ondersoeken der muskelen die souden afteyckenen, en by geschrifte aanteekenen wat Spieren en Pesen sich in yder lit volgens sekere bepaalde actien en bewegingen lieten sien of verscholen of het meeste werk, of niet met allen deeden; {Naukeurige maniere om den aart der muskelen te verstaan.} maar hy begeerde selfs datse ontrent de lichaamtjes der kleyne kinderen, van haar geboorte aan tot hun volle wasdom en van daar tot haar hoogste jaren, door alle trappen des ouderdoms en verandering die in yder lit en in de samenvoegselen valt, souden opschrijven, welcke dicker, welke vetter, en welcke magerder wierden; en met welck een onderscheyd, sy in d’een en d’ander staat en stand te kennen waren; ’t geen waarlijck een groote ervarentheyd heeft te weegh gebracht.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Besides all that has been said it is also a mistake to think that one can only reach the envisioned step of true Anatomy by drawing a lot after life (and imitate it this just like it appears to us): because since one, approaching Life with unprepared eyes and senses, cannot see many things in life, because the eyes have not been opened by a special preparation, (or, if one can see them, will in that case not understand what function and action they have) as such it happens that one ruins them through incapably and uncertainly; and often see and show unmoving muscles in their uttermost power, and forcefully working [muscles, ndr.] in a common, or completely silent posture. […] Truly, Leonardo da Vinci was not completely mistaken, when he said that the painters who painted the naked figures without a profound experience of Anatomy, made nothing but the epidermis of the figures, but nothing of the figure itself, nor something that had to do with his true actions or internal mind. There was a certain wise master who did not only ask from his pupils that they would draw the muscles while they were studying them and note by writings which muscles and tendons showed or hid themselves in each limb with certain actions and movements or which did the most work or not with all; {Precise manner to understand the nature of muscles.} but he even wanted them to write about the little bodies of small children, from their birth until their full maturity and from that moment until their old age, through all the different ages and change that happens in each limb and in their assembly, which one became thicker, which fatter, which leaner; and with which difference they could be seen in one or another state or posture; which has truly instilled a great experience.



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L’ARTISTE → apprentissage

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[...] gelijk dan ook de Genesers en Heel-Konstenaars wel een Getal van twaalf (dosijn-Werkers zijn immers Broddelaars?) Verscheyde Formen van Hoofden hebben aangewesen; die om datse meest alle van ’t algemeen Schoon en wel Geschapen afwijken, hier niet nodig zijn op te halen, dewijl de Schilder Konst de Mismaaktheyd geheel wel missen kan. Daar is in de Generale Klomp of Vorm van het Hoofd soo veel gelegen, dat een Konterfeytsel of Tronie na ’t Leven Geschilderd, niet wel ten uytersten kan gelijken, by aldien’er het Generaal van het geheele Hooft niet wel in waargenomen is, alswe in onse Teykenkunde[ndr: reference to his own work] breeder hebben geleerd.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] …like the Physicians and Surgeons by the dozens (since mass-producers are botchers?) have pointed out different Shapes of Heads; which – as they most of all diverge from the generally Beautiful and Well-made – do not need to be repeated here, while the Art of Painting can do without all Deformity. There are so many elements in the common Lump or Form of the Head, that a Portrait or Face that is Painted after Life, cannot even resemble it a bit, if the General [characteristics] of the whole Head have not been observed in it, as we have elaborately taught in our Teykenkunde [ndr: reference to his own book].


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Wanneer nu een vast Teykenaar de schets deser Tronie-Geslagten eenmaal op sekere wijse sijn geheugenis heeft ingedrukt; {Hoemen sig moet bereyden om Tronien of Konterfeytsels by inbeelding te maken, dat is, uyt de Geest na ’t leven te Schilderen.} En hy vind gelegentheyd om ymand dien hy maar eens gesien heeft, te verbeelden, dat is te Konterfeyten, soo moet hy door een kragtige Inbeelding, alles dat hem van den begeerderden Mensch sijn Swemingh en opsigt, in sijn Gedagten speeld, wel Erinneren, en Levendig te voren brengen; En dat tot aan het Sweemsel van d’een of d’ander Tronie, of Model over brengen; En socken in welke soort of Model, d’algemeene Schets meest met sijn Gedagten over een stemd, en merkelijk gestijfd en geholpen, of tot de gelijkenis van sijn denk-Beeld gebragt werd. Dan moetmen tot de bysondere trek des Voor-Hoofds, Neus en Mond, en Kin overslag maken, en letten in wat Trap van Sweming sijn beschoude Voor-beelden met die van de ingebeelde Sweming de meeste gelijkenis hebben. In welk doen met sekerlijk sal ontwaar werden, datmen de middel in de Hand heeft, om dat volgens een sekeren Regel te doen. Van den Italiaanschen Schilder D. Girlandaio werd aangetekend, dat hy de Tronie-kunde soo vast had, dat hy in ’t Konterfeyten, by Inbeelding noyt en miste een kenbare gelijkenis aan te treffen. In welk doen ook eene Francisco Mossoli hem een Konst-genood verstrekte. Andere Geesten hebben sulx op ’t berigt van andere konnen doen: Sulx datse Konterfeytsels en Tafereelen maakten, van Luyden die al een wijle gestorven waren; en diese noyt met Oogen aanschouwd hadden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Now when a steady Draughtsman has planted the illustration of these Facial Categories in some way in his memory; (How one should prepare oneself to paint Faces or Portraits after his imagination, that is, from the Mind after Life.} And he will find the opportunity to depict, that is to portray, someone who he has only seen once, as such he has to remember and reproduce in a lively manner, all that comes to his mind about the Expression and Features of the proposed Man, by means of a powerful Imagination; And deliver this to the Expression of some or other Face, or Model; And determine which type or Model of the general illustration coincides best with his Thought, rather stylized and forced, or with the likeness of his mental Image. Then one has to move to the specific feature of the forehead, Nose or Mouth and Chin, and pay attention to which degree of expression the Examples that he has seen have a resemblance with that of the imagined Expression. By doing this one will certainly become aware, that one possesses a means to do this according to a certain Rule. It is written about the Italian Painter Domenico Ghirlandaio that he had mastered the Physiognomy so well, that through Imagination he never missed to notice a clear resemblance, while making a Portrait. In which a certain Francesco Mazzoli [ndr: Parmigianino] also was a fellow craftsman. Other Minds have been able to do it based on the description of others: Such that they made Portraits and Scenes of People who had long been deceased; and whom they had never seen with their own Eyes.

technical note: There is a mistake in the pdf, these are pages 230 and 223 of the pdf. [MO]


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Wy zijn altijd van gedagten geweest, datter tot d’uytdrukking van allerhande gevallige Actien en Hertstogten, uyt welk de beste voort spruyten, geen oeffening den Schilder nutter is; dan met goede opmerking vele dingen na ’t Leven af te schetsen; en voornamelijk die dingen, die hem by toeval, en in stilligheyd hier en daar voor komen;

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] We have always been of the opinion, that for the expression of all sorts of charming Actions and Passions, from which the best spring forth, no practice is more useful to the Painter; than to sketch many thing after Life with good observation; and especially those things, that occur to him by accident and occasionally in silence;


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En dit zal genoeg zijn, omtrent alle vogelen, inzonderheid alswe de schoone en glanzige verwen van de paauw door ’t penseel leeren na ’t leeven afschilderen.

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] And this should be enough on the subject of all birds, particularly if we learn how to render with the brush the beautiful, shining colors of the peacock, as they appear in life.


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{Silver.} Het silver heeft geen swaarigheid, ten zy gebruineert hoedaanig het meest geschildert word, als men het aanlegt met swart, omber en ligten oker, met swart diept, en met schulpwit hoogt. De schitteringe tot het oog des zienders na het min of meer ligt, dat ‘er op valt min of meer kragtig zig volgens de wetten der natuir na ’t oogpunt weerstouwene, kan na ’t leeven ligt in kolorijt gevonden worden

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] {Silver} Silver presents no difficulties unless in a burnished state, the way it is usually painted, starting with black, umber, and light ochre, then deepened with black, and heightened with flake white. It is easy to arrive at a color for the sheen that strikes the eye of the viewer—which corresponds to the amount of light that falls on it, and is bounced back more or less intensely to the viewing point, in keeping with the laws of nature.


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Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is noteworthy, that in these countries the Art of Drawing is so seldom attempted, yes judged to be so worthless and unnecessary, as if it were a waste of time, and not worth the trouble, to dedicate any effort or study to. Although I have had to work very hard, to learn something. Not only in my youth, but until the last day before this accident happened to me, I have followed the weekly classes and drawn academy figures after the life, besides the other habits that I had, of drawing after the Antique, bas-reliefs, and the dressed manikin, as these models or drawings that are in the possession of the amateurs, may show. And still I did not know enough, for my liking, to carry the name of history painter. But why would it be necessary to provide my own example, as if it does not show enough in the works of the old famous masters, that they have applied all their diligence and care to excel in the Art of Drawing, such as Raphael, Michelangelo, Carracci and many others; not only for the human figure, but everything; for landscape, architecture, portraits, flowers, animals and what else is necessary to be universal or general?


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Nu is het licht af te neemen hoe vermaakelyk het is, in het Teekenen naar ’t Leeven, wanneer men een vaste Omtrek heefd, van een Enkeld of Rond voorwerp, ’t zy Konterfytzels, Naakte Beelden, Kleedinge, ja wat zoude mooge zyn; ’t geen alleen met ophoogen, ons werk verheeven maakt, ’t voorwerp gelyk doet worden, en de Schaduwe ziet voortkomen, zonder daar aan te raaken; als hier en daar des noods zynde, een diepzeltje in de donkerste holligheeden te geeven, de Reflexien daar uit te spaaren indien het zulks vereyscht: en zo de Grond wat te donker mogt zyn; zult gy met u licht, de gemelde Reflektien sagjes aanwyzen. Waar uit men wel kan afneemen, hoe veel vaardiger deeze manier, als d’anderen is: want terwyl den eenen, zyn Beeld op wit papier tykenende vaardig maakt, hebt gy’er dikwils met zulks te doen, twee of meer gedaan. En deeze Teekeninge wel uitgevoerd zynde, zyn zeekerlyk de bekwaamste om naar te Schilderen, en hoeft geen graau geschilderd Modél, ja het Leeven zelfs te wyken, wel te verstaan op de Kouleur na.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Now it is easy to understand how delightful it is, in drawing after the life, when one has a firm contour, of a single or round object, whether portraits, nude figures, drapery, yes whatever it may be; which makes our work elevated by heightening alone, makes the object resemble and show the shadow coming forward, without touching it; if necessary, put a little depth in the darkest hollow parts, save the reflections from it if demanded: and if the ground is a bit too dark; you will point out the aforementioned reflections with your light. From which one can easily understand, how much more adequate than the other this manner is: because although one [ndr: artist] capably makes his figure by drawing on white paper, you will have done two or more in this manner. And if these drawings are executed well, they are surely the most adequate to paint after, and no model painted in gray will have to be inferior to life itself, that is except for the colour.


Quotation

Maar als ik daar na zogt, zo bevond ik de oorzaak te zyn, de sobere kennis dien ik van de voornoemde schoonheid der Antiken had: derhalven dezelve vlytig onderzoekende, waar in die meest geleegen was, zo zag ik het Leeven, met een heel ander Oog als te vooren: en wierd doe magtig, al Teekenende naar het Naakt Modél, hier en daar, eenige verbeetering aan te doen, zonder myn gedagten eenigzints daar aan te hangen, zo te zeggen ongevoelig. Het alderbeste dan myns oordeels, om met voordeel op de Akadeemien te studeeren, is wanneer het Model taamelyk goed, en wel Geproportioneerd zy; zich t’eenemaal daar aan te verbinden, zonder het minste by te doen, of af te laaten; inzonderheid de geenen, die de schoone Bevalligheid van ’t Antik, niet volkoomen bekend is: zich ondertusschen oeffenende naar Playster, Fraaje Printen en Teekeningen, om het zelve te verkrygen, en alzo (zonder veel hoofdbreekens) te gewennen, haar Modéllen te verhelpen; zoekende hier en daar, de Deelen die u Modéllen gelyk zyn, dezelve daar na Korrigeerende: Gelyk een Borst, Dye, Arm, Handen en Voeten. Het welk doende, zo zult gy zeekerlyk de regte Kennisse daar van bekoomen, en het Antik, van ’t Modern kunnen onderscheiden, en uw Modéllen, niet teegenstaande in eenige Deelen gebrekkelyk, gelyk ik gezegt heb beschouwen, niet als het is; maar zo als ’t behoord te weezen, en al Teekenende ongevoelig verhelpen. En op des te beeter te vorderen, in deeze Oeffening naar ’t Leeven, en de naaste weg in te slaan; zo neemt u toevlugt tot de Anathomie:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] But when I searched for it, I found the sober knowledge that I had about the aforementioned beauty of the ancients to be the reason: therefore investigating eagerly wherein it lay most, I say the life with a very different eye than before: and then became able, while drawing after the nude model, to make some improvements here and there, without putting too much thought in it, insensitive so to say. The very best, to my opinion, to study with benefit at the Academies, is when the model is rather good and well-proportioned; to commit to it at once, without adding the least, or leave out; especially those who are not perfectly familiar with the beautiful grace of the Antique: meanwhile practicing themselves after plaster casts, beautiful prints and drawings, to obtain it, and thus (without much effort) get used to improve their models; searching here and there, the parts that resemble to your models, correcting it accordingly: Such as a breast, thigh, arm, hands and feet. By doing this, you will certainly obtain the right knowledge of it, and be able to distinguish the antique from the modern, and observe your models, notwithstanding they are faulty in some parts, in the manner that I said, not how it is; but how it is supposed to be, and improving it unaffectedly. And to advance even better, in this practice after the life and continue; you rely on the anatomy [ndr: the study of the anatomy]:


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In het Teekenen naar ’t Leeven of Naakt Modél, zyn deze voornaame dingen aan te merken: Eerstelyk een bekwaame zitplaats, of afstand van ’t Beeld. Ten tweede, de çentrale linie of eevenwigtigheid, zittende of staande. Ten derde de Deelen die Beweegelyk of werkelyk zyn, waar in de Muskulen zich kragitg vertoonen. Ten vierden, de Slagschaaduwe op ’t Planum of grond, zyn Lengte en Breedte. En ten laatsten den Horizont.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] In drawing after the life or the nude model, the principal things can be remarked: Firstly an adequate place to sit or distance to the figure. Secondly, the central line or balance, sitting or standing. Thirdly, the [ndr: body] parts that are moving or working, in which the muscles show themselves strongly. Fourthly, the cast shadow on the planum [ndr: surface] or ground, its length and breadth. And finally the horizon.



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Doch voor af is noodig te weeten, dat het naar ’t Leeven Teekenen, tweederly is, ’t een Noodzakelyk, en het ander Toevallig. De Noodzakelyke is, wanneer men een Ordinantie Gekonsipieert heeft, en tot het uitvoeren zelve, het Leeven behoeft. De Toevallige is die, welke men zonder Konzept (waar toe ’t gebruikt zal worden) in de Kollegien Teekent, door d’een of d’ander op gesteld.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Yet beforehand it is necessary to know, that drawing after the life is twofold, one is necessary, the other coincidental. The necessary is, when one has conceived a composition and is in need of the life to execute it. The coincidental is that which one draws without concept (for which it will be used) in the College, positioned by someone.


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Verders om in het Naakt aan te toonen, wat een goede Kontraste is; en waar uit een welgesteld Beeld in zyne Beweeginge, of Aktie, is voortkomende. Want de Deftigheid, Sierlijkheid, en Bevalligheid van een welgemaakt Lichaam, bestaat in een ordentelyke en werkelyke Schikkinge der Leeden. Als ik mijn gevoelen zeggen zal, zo agt ik het Teikenen naar ’t Leeven van geender waarden, zo dat niet voor af en ging: ja niet meer als de Koloriet zonder Teikenkonst. Want wat baat ons het Leven, al Teikenen wy noch zo lang, als men de macht niet en heeft om een Beeld te kunnen stellen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Furthermore, to point out in a nude what is a good contrast and from which a well-positioned figure derives his movement, or action. Because the solemnity, elegance and grace of a well-made body consists in an orderly and real positioning of the limbs. If I should say how I feel, I think the drawing after the life is of no value whatsoever, if this does not precede it: yes no more than the colouring without the art of drawing. Because of what use is the life, no matter how long we draw, if one does not have the power to position a figure well.


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{De Coloriet moet men alleen in ’t leven zoeken}Zoek daar na de Coloriet, niet uit Spanjolet noch Carlot, maar uit en na het leeven, schilder zo natuurlyk vlees, als ’t u mogelyk is […

[D'après DE LAIRESSE 1787, p.57:] Etudiez ensuite le coloris, nons dans l’Espagnolet ou dans le Caravage, mais dans la nature, & donnez à vos chairs toute la vérité possible […]

In the French edition of 1787, the second artist is wrongfully identified as Caravaggio, instead of Carlotto (Johann Carl Loth).


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Om nu den leergierige Konstenaar, een goed begrip van de schoone verdeeling der Leedemaaten te vertoonen, zal ik hier de maat stellen, zo als wy dezelve uit het geraamte van een dooden opgenomen hebbe, wanneer ik voor de Heer Professor Bidlo, alle de teekeningen in zijn vermaard Anatomie-boek, na het leeven, teekende, volgens zijn opstel.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p.76:] Afin de donner au jeune artiste une juste idée de la belle proportion des membres, je vais en mettre le rapport sous ses yeux,d’après la mésure que j’en ai faite sur un squélette, conformément aux principes du professeur Bidlo, dans le tems que je dessinois, d’après nature, les figures de son célèbre ouvrage sur l’anatomie.


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DEwyl wy genoodzaakt zyn de wonderen der Natuure niet alleenlyk na de maate des menschelyken vernufts te beschouwen, maar ook de gelykenisse derzelve wonderen, die de waereld in haaren schoot vervat, na 't leeven op het allernaauwkeurigste af te maalen; zo zullen wy tegenwoordig tot de opmerkingen van het allerschoonste der dingen treeden [… Is 'er wel iets ter waereld dat men met penceel en verw niet kan nabootsen, 't zy hitte, koude, dag en nacht, aarde, lucht, water, vuur, wind, donderslag […] ja zelfs onzichtbaare dingen, gelyk de klank van een bazuin of hoorn? enz.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 448-450:] Comme le peintre est non-seulement obligé de connoître les merveilles de la nature ; mais qu’il doit encore pouvoir représenter, avec la plus grande vérité possible tous les objets, il est nécessaire que nous fassions quelques réflexions sur la plus belle production inanimée […]il n’y a rien au monde qu’on ne puisse rendre [NDR : imiter avec un pinceau et la peinture] sur la toile : le jour, la nuit, le froid, la chaleur, la terre, le ciel ou l’air, l’eau, le feu, le vent la foudre […] & même les choses invisibles, tels que le son d’une trompette […]


17 quotations

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21 Cryons maecktmen van verscheyden colueren, {Cryons hoemense maect.}
Die men wrijft met Lijm die half is verdorven,
Waer mede de ghedaenten der Natueren {Cryons zijn nut, om nae t’leven de verwen waer te nemen.}
Men nae bootsen can, jae alle figueren
Verwe gheven, t’zy jeuchdich, oft verstorven :
Hier mede can eere worden verworven,
Want is Teycken-const van Schilderen Vader,
Gheen dingh malcander can ghelijcken nader.

[D'après NOLDUS 2008, p.40-41:] 21 On fait des pastels de différentes couleurs {Comment on fait des pastels.} qu’on mélange à une Colle à moitié putréfiée. Avec cela, on peut imiter les formes de la Nature ; {Les pastels sont utiles pour rendre les couleurs d’après la vie.} Oui, donner aussi à toutes les figures des couleurs vives tout aussi bien que pâles. Ainsi l’on peut s’attirer des louanges car si l’Art du Dessin est le Père de la Peinture il n’y a pas deux choses qui se ressemblent plus.


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St Chrysostomus […] maeckt een wijdt-loopigh verhael der dinghen die de Schilder-konst plaght nae te boetsen; De schilders, seght hy {Homilia de Psal. 50.}, bestaen de Nature door hare Konst uyt te drucken, nae't vermenghen haere verwen, afmaelende allerley ghelijckenisse der sienelicker lichamen;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] St Chrysostomus (…) constructs a verbose story of the things that the Art of Painting tends to imitate; The painters, he says {…}, consist in expressing Nature by her Art, after mixing her paints, reproducing all sorts of similitudees of visible bodies.


Quotation

Noch soo wordt de Schilder-Konst seer wel met de Poesye daer in vergheleken, dat soo wel d'eene als d'andere met een dapper vermaeckelicke beweginghe in onse herten insluypen, alwaer sy ons verslaegen ghemoedt door d'aenlockelickheydt van een aenghenaeme verwonderingh soo gheweldigh beroeren ende ontstellen, dat wy 't ghene naegeboetst is voor 't waere aennemen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Similarly the Art of Painting compares very well with Poetry, as the one as well as the other sneaks into our hearts with a brave entertaining movement, where it moves and startles our defeated mind by the attraction of a pleasant astonishment in which we accept that which has been imitated for real.


Quotation

Even alsoo plaght het oock met de Copijen van d’allervolmaeckste Schilderijen toe te gaen; met sietse daghelicks van de nettigheyd haerer originelen afwijcken; Want ghelijck het swaer valt een waere ghelijckenisse nae het leven te treffen, seght den selvighen Plinius in een andere plaets {Lib. V. Epist.28.}, soo is het nabootseren van ’t naeghebootseerde noch veel moeyelicker.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The fate of the copies of the most perfect Paintings tend to be similar; one sees them daily diverging from the neatness of their originals; Because as it is difficult to make a true similitude after life, says the same Plinius in another location {…}, as such the imitation of the imitated is even harder

Somewhat contradicting earlier statements in this chapter, Junius states that is more difficult to produce a good copy (kopie), as it is hard to imitate (nabootsen) the imitation. Copies necessary lack the neatness (netheid) of the originals (origineel) that are painted after natuur (naar het leven). [MO]


Quotation

Korts naer desen geestighe Apollodorus, is die uytmuntende Zeuxus ten voorschijn ghekomen, die onse Konst een grooten luyster heeft weten te geven, soo dat hy de Vogelen door sijn geschildert fruyt heeft weten uyt de lucht te lock, en door sijn natuerelijck nabootsen in de selve een begeerte verwect om te prouven, en daer toe vliegende sijnse bedrogen gheweest.

L’excellent Zeuxis apparut bientôt après cet ingénieux Apollodore et contribua à apporter davantage de gloire à notre art, étant parvenu à leurrer les oiseaux depuis leur ciel en peignant un fruit, son imitation de celui-ci étant si naturelle qu’elle réveilla chez les oiseaux un désir de le goûter. Ces derniers, plongeant pour ce faire en sa direction, furent ainsi trompés.



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GENRES PICTURAUX → nature morte
EFFET PICTURAL → trompe-l’œil

Quotation

Een [schilder, ndr.] die ghesonde kennisse heeft, by-al-dien hem een Stuck Schildery voor komt, het gheen hy oordeelt aerdich en onverbeterlick te sijn, ten aensien van hem selven, wetende dat hy 't in 't u niet bereycken en mach, sal hem wel wachten van dese slordige foute te begaen, die nu niet dan al te veel in swang en sijn: dat is, hy en sal int na-botsen van soodanigh werck niet meer dan sijn arbeyt daer toe doen, niet willende (alsser nu vele doen) met die huyck te Kercken gaen, datse door yet van haer eyghen Ordonnantie daer toe gedaen te hebben, het selve aen de lieden willen wijs maken, dat het teenemael haer Inventien sijn […]. Doch dit kan een ghesont verstant door het bequaem oordeel dat hy heeft, voor komen, wetende dat die eer-dievery nergens toe en streckt dan tot nadeel van de Konst. 

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] [ndr. Un peintre] doté d’un jugement sensé, face à un morceau de peinture qu’il juge être plaisant et imperfectible, sachant qu’il ne parviendra pas à l’égaler en le copiant, prendra soin de ne pas commettre une faute impropre qui est bien trop commune de nos jours. C’est à dire qu’il ne fera pas plus que son travail en copiant une telle peinture, ne souhaitant pas se couvrir pour aller à l’église [proverbe néerlandais, ndr.] (comme tant le font actuellement), en ajoutant de leur propre composition dans le but de tromper les gens en leur faisant croire qu’elles sont leurs propres inventions […]. Un peintre doté d’une compréhension sensée peut éviter ceci en exerçant son bon jugement, sachant que ce crime d’honneur ne sert rien d’autre que le détriment de l’art.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Het welschicken van dagen en schaduwen by een, is een van de principaelste hooft-banden daer een goet Schilder mede verciert dient te zijn, om de wel-standigheyt die de selve onse Konst aen brenght: want de schaduwe by een ghevoeght zijnde op haer behoorlijcke plaets, gheven sulcken tooverachtighe kracht, en wonderbaerlijcke welstandt; dat veel dinghen, die nauwelijcx door gheen Penceelen met verwen zijn na te bootsen, seer eyghentlijck doen schijnen.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Le bon arrangement des jours et des ombres est l’une des principales couronnes dont doit se parer un bon peintre, puisqu’il apporte à notre art sa bienséance. Car lorsque les ombres sont arrangées à leurs propres places les unes à côté des autres, elles possèdent un pouvoir tellement enchanteur et une convenance si merveilleuse, qu’elles font apparaître comme tout à fait vraies certaines choses qu’il est difficile d’imiter avec un pinceau et des couleurs.



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EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

Quotation

[…] gaen wy eens toe om te bewijsen dat het veel loffelicker is de Natuyre, dan andere Meesters handelinge te volgen; want, andere Meesters maniere na te bootsen, is hatelick; de Natuyre te volghen, is prijsselick. […] Maer hoe sullen wy dat volghen? Sullen wy het soo maecken dat yder een kan sien om dat het op sodanige maniere gemaect is, dat het van die, of die Meester zy? neen geensins: want soo lange als dat bespeurt werdt, en te kennen is soo doet de Meester daer noch al van 'tsijne te veel toe: maer soo hy het leven so weet te volgen datmen oordeelen kan dat het eygentlicke 'tleven na by komt, sonder nochtans de Meesters manieren daer in te konnen vinden die het ghemaect heeft; sulcken Geest komt Lof en Eere toe, ende sal boven andere gestelt werden: wech dan met andere Meesters handelinghe te volgen, (seer wel seyde Michaël Agnolo by dese gelegentheyt, die altijdt een ander achter-volght, en kan hem nimmermeer voor-by loopen, die geduerich van het hare daer toe brengen.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] […] nous allons démontrer qu’il est bien plus méritant de suivre la nature plutôt que la manière de faire d’autres maîtres, car imiter la manière d’un autre peintre est odieux, tandis que suivre la nature est louable. […] Mais comment la suivrons-nous ? La suivrons-nous de façon à ce que l’on puisse voir que c’est de telle ou telle manière que cela a été fait ou par tel ou tel maître? Non, assurément, car si cela peut-être visible et reconnu, alors ce maître aura mis trop de lui même dans son travail. Mais s’il fait en sorte d’imiter la vie de telle façon que les gens jugent que cela approche la vie avec naturel sans pouvoir y détecter la manière du maître qu’il l’a fait, un tel esprit mérite louanges et honneurs, et sera considéré comme supérieur aux autres. Aussi faut il cesser de suivre la manière des autres maîtres (à propos de quoi Michel-Ange déclara très justement : « Celui qui en suit toujours un autre ne le surpassera jamais »), qui apportent toujours quelque chose de leur invention.

volgen · volghen


Quotation

Gelijck Horatius oock getuyght dat de Schilders ende Poëten van outher de vryheydt hebben gehadt, van alles te derven bestaen.
Sy is een tweede natuer, om datse leert alle de welige en volmaeckte wercken der Geschapene en geduerigh voort-brengende natuer, door een middel van Af-teykenen, na te Bootsen, en dat op soodanigen wijse, dat de ooghen der beschouwers daer door verleyt, ende de handen, als tot yets natuerlijck te willen gevoelen, konnen verleyt worden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Just like Horace attests that the Painters and Poets have always had the freedom to consist in everything. She is a second nature, because she teaches to imitate all abundant and perfect works of the Created and continually producing nature, by means of drawing after, and in such a way, that the eyes of the beholders are seduced by it, and the hands, as if wanting to touch something naturally, can be tempted.

Horace is not mentioned in the English translation. [MO]


Quotation

Nu komen wy tot de dingen die in het Teyckenen na ’t leven te observeren zijn. {’t Leven is overvloedigh.} ’t Is kennelijck dat het Leven, en de Natuere overvloedigh en in allen volmaeckt is, en dienvolgende soo is haer geringhste Heerlijcker om na te volgen dan des besten Meesters Hant-werck; gelijck den Ouden vermaerden Schilder Eupompus, dat eens voor een Lesse gaf aen sijne Descipulen, die nu machtigh waren, om alleen sonder hulp van Bies-bossen te swemmen; dat ons nu hier een spoor moet geven, om soo ras alsmen de maniere van andere haer Konstigen Arbeydt na te Bootsen hebben bekomen, neffens dat, tot het natuerlijck leven selfs te gaen; als zijnde het noodighste van allen. {Opweckingh en nuttigheyt van het leven te volgen.} Hier to isset dat de Leergierige Discipulen malkander gaende moeten maecken, tijdt en gelegentheydt van een bequame plaetse uytkiesen, ende met eenige Borsten een Collegie maken, om een dach ofte twee, ten minsten een ter Weecke na het levendt naeckt te Teyckenen. Want dit een nuttigh en loffelijck ghebruyck heeft, en seer voordeeligh is tot bevorderinge der study; {Collegie verkiesen en tot wat eynde.} het sy dan dat sy dat doen onder het opsicht en onderwijs van een goet Meester, ofte in Collegie onder haer acht of thienen, niet uyt in-sicht van malkanderen door dese by een komste te verleyden, ofte om te rallieren, en den kostelijcken tijdt door te brengen met elkanders Teyckeninghen te beschimpen, maer om d’een den anderen stil en heusselijck op te wecken, en met een neerstigh Exempel voor te gaen; malkanders fouten na de kennis diemen heeft, onder verbeteringh van eens anders Oordeel, beleefdelijck aen te wijsen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Now we arrive at those things that need to be observed in Drawing after the life. {The Life is abundant.} It is clear that the Life and Nature are abundant and perfect in everything, and therefore the lesser parts of it are more delightful to imitate than the craft work of the best Masters; like the Ancient renowned Painter Eupompus provided this once as Lesson for his disciples, as soon as they were capable to swim without the help of aid [ndr.: literally floaties that help poor swimmers to stay afloat]; which should give us an indication to, as soon as we have obtained the way to imitate the Artful Work of others, to proceed to the natural life itself as well; as it is the most necessary of all. {Stimulus and necessity to follow the life.} Here the curious disciples should encourage each other, choosing the time and occasion of an adequate location, and start a College with some fellows to draw after the living nude, once every other day, at least once a Week. Because this is a useful and praiseworthy custom, and very beneficial for the progress of study; {Choosing a College and for what reason.} they either do this under the supervision of a good Master, or in a College with eight or ten of them, not with the purpose to seduce each other with this gathering, or to cause disturbance and spend the precious time taunting each other, but to quietly and truly stimulate the others and to show a diligent example; to politely point out each other’s faults, with the knowledge that one has, by improving through each other’s judgement.

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Quotation

Van de Schoonheyd en Bevalligheyd der Mensch-beelden, en waar in die bestaat.
Het sal buyten alle twijffel aan de Schilderkonst ten hoogsten voordeeligh zijn, altijt de meeste Schoonheyd en volmaaktheyd der dingen die verbeeld werden, te bevorderen: Want gelijk ons de geschape dingen best behagen, welke schoon en volkomen zijn, soo blijft ‘er geen reden over, waarom de nageboodste dingen niet de selve bevalligheyd aan het oogh van den Beschouwer souden voortbrengen. En alhoewelmen in de Tafereelen veel dingen schoon kan noemen, welke in ’t natuurlijk Leven leelijk en verfoeyelijk, ja mismaakt zijn, soo moetmen sulx alleen aan de verstandige en uytvoerige navolgingh van de veel vermogende Schilderkonst opdragen, en die ook veel eer
fray en konstig dan Schoon noemen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Of the Beauty and Gracefulness of Human figures, and of what it consists. Without any doubt it is most beneficial to the Art of Painting, to always advance the highest Beauty and perfection of the things that are depicted: Because like those created things please us most, which are beautiful and perfect, as such there is no reason left, why the imitated things should not offer the same gracefulness to the eye of the Spectator. And although one can call many things beautiful in the Paintings, that are ugly and abominable in the natural Life, yes deformed, as such one should only entrust this to the wise and elaborate imitation of the very powerful Art of Painting, and also rather call it fine and artful than beautiful.


Quotation

Van de Actien en Werkelijke besigheden der Beelden, en hoemen die volgens den aard der Voor-vallen, onder d’uytdrukking van allerhande Passien en Ziel-togten vertoonen zal.
Seker vermaard Schilder plagt van de Beelden die haar behoorlijke Actien en Passien tot het voornemen van den Schilder, noch den inhoud der Historie niet wel uyt en drukten, te seggen, datse tweemaal gedoodverwd waren. {Omdat de Konst-beelden de beweging derven, moetmense door de Actien en stelling sulx doen aannemen.} Seker nadien het alle Konstenaars bekend is, dat de na-gebootste Werken, de ware en Levende beroerlijkheyd uyt haar eygen aard en Natuur derven, soo vald het niet swaar te oordeelen, datter in de Schilder-Konst een bysondere vlijd moet aangewend werden, om beneffens de goede en vaste Teykenkundige Trek en schoone Proportie, ook de Actien en Hertstogten (dat is de bedrijvens kragt) door praktijk in de Beelden aan te wijsen; en alsoo te verbeteren ’t geen sy van Natuure missen. Want dat is de Ziel van de Schilder-Konst: En die Meesters welke daar in bysonder hebben uytgemunt, hebben ook altijd de hoogste Rang gehad.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Of the Actions and True movements of the Figures, and how one may show them according to the nature of the Events, while expressing all sorts of Passions and Emotions. A certain famous Painter was used to saying that those Figures that do not express their proper Actions and Passions to the intention of the Painter, nor the content of the History, are primed twice. {Because the Art-figures lack movement, one should make them obtain such through the Actions and posture.} Especially since it is known to all Artists, that the imitated Works, lack the true and Lively movement from their own character and Nature, as such it is not hard to understand that one should apply extra diligence in the Art of Painting, to also illustrate the Actions and Passions (that is the activity), besides the good and steady Draught and beautiful Proportion, in the Figures through practice; and as such improve that which they naturally lack. Because this is the Soul of the Art of Painting: And those Masters who excelled especially in this, also had the highest Rank.


Quotation

Korton heeft zich niet binnende paalen van Matigheid gehouden, maar zonder onderscheid, de ruimten der ploojen ingevoerd; want de rokken of eerste onderkleêren (hebbende meer vryheid, en by gevolg haar eerste hoedanigheid, het zelve niet zo onderworpen zynde als de geslooten deelen) kunnen onmogelyk vol plojen wezen. Echter gebeurd het veeltyds dat eenige konstenaars, (van wat studie het ook mogen zyn,) wanneer zy in een ander iets zien dat hen behaagt, niet alleen het zelve zullen zoeken naar te bootsen; maar gemeenlyk tot buytenspoorigheid en overtolligheid vervallen: By voorbeeld, een naakt Schilder die de kloekheid van Karats wil opvolgen, zal meest, al zyn beelden ’t zy die oud of jong zyn, als een Herkules verbeelden, hakkende hier en daar stukken uit als of ’t een rotssteen was.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Pietro da Cortona did not stay within the limits of moderation, but filled the spaces of folds without distinction; because the skirt or first undergarments (having more freedom and thus their first appearance, not as suppressed as the closed parts) can impossibly be full of folds. However it happens often that some artists, (of whichever study they may be) when they see something in another that pleases them, will not only attempt to imitate it; but commonly fall into excessiveness and redundancy: For example, a painter of the nude who wants to follow the prowess of Carracci, will often depict all his figures whether old or young as a Hercules, cutting out pieces here and there as if it were a rock.


Quotation

Ja men ziet haar [NDR : Moderne Schilders] het zelve noch veel leelyker nabootsen, dan de natuur dat voortbrengt: want hoe wanschikkelyker tronien Bamboots, Ostade, Brouwer, Molenaar […]

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 288:] Plusieurs peintres même, loin de rendre la nature telle qu’elle pourroit l’être, pour approcher de la perfection idéale, cherchent, au contraire, à la dégrader ainsi que l’ont fait le Bamboche, Ostade, Brouwer, Molenaar […]


Quotation

Het is wel waar, men kan het leeven naarbootsen, een goude of zilvere pot, een ketel, schotel, of ander glinsterend huisraad, zo fraay als het leeven zelf: maar men kan zich geweldig misgrypen in het gebruik derzelve in onze Ordinantien, voor iemand die niet naauwkeurig op de beweeging der glanssen let, welke zo uitermaaten veranderlyk zyn dat het ongelooffelyk is: alle welke dingen echter zeer gemakkelyk zyn te begrypen voor iemand die de perspectief verstaat, en zich zomtydts daar in oeffent.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 397:] Il est vrai qu’on peut parvenir, avec du tems & du travail à imiter, d’une manière parfaite un grand nombre d’objets, comme entr’autres les ustensiles de toutes les espèces de métaux ; mais on peut, malgré cela, se tromper singulièrement dans l’emploi de ces objets dans une composition, quand on ne connoît pas parfaitement la variété des accidens de lumière, variété dont il est, pour ainsi dire, impossible de former une idée sans la connaissance de la perspective qui en rend l’étude facile.


Quotation

DEwyl wy genoodzaakt zyn de wonderen der Natuure niet alleenlyk na de maate des menschelyken vernufts te beschouwen, maar ook de gelykenisse derzelve wonderen, die de waereld in haaren schoot vervat, na 't leeven op het allernaauwkeurigste af te maalen; zo zullen wy tegenwoordig tot de opmerkingen van het allerschoonste der dingen treeden [… Is 'er wel iets ter waereld dat men met penceel en verw niet kan nabootsen, 't zy hitte, koude, dag en nacht, aarde, lucht, water, vuur, wind, donderslag […] ja zelfs onzichtbaare dingen, gelyk de klank van een bazuin of hoorn? enz.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 448-450:] Comme le peintre est non-seulement obligé de connoître les merveilles de la nature ; mais qu’il doit encore pouvoir représenter, avec la plus grande vérité possible tous les objets, il est nécessaire que nous fassions quelques réflexions sur la plus belle production inanimée […]il n’y a rien au monde qu’on ne puisse rendre [NDR : imiter avec un pinceau et la peinture] sur la toile : le jour, la nuit, le froid, la chaleur, la terre, le ciel ou l’air, l’eau, le feu, le vent la foudre […] & même les choses invisibles, tels que le son d’une trompette […]


Quotation

Niemand moet twyffelen of de Graveerkunde is een deftige en lofwaardige konst, zo wel ten opzichte van de Schilderkonst, als de Schilderkonst ten opzichte van de natuur: want gelyk de laatste de natuur tot modél of voorwerp heeft, die zy met het penceel trouwelyk nabootst, zo bootst de Graveerkunde desgelyks de Schilderkonst met de naald of het graveeryzer zodanig na, dat'er niets aan ontbreekt dan alleen de koleur, welke echter noch, des noodts zynde, daar by gevoegd kan worden. De Schilderkonst bestaat in een zuivere, nette, en welgevolgde tekening, proportie, dag en schaduwe: de Graveerkunde is voornaamentlyk mede daar op gegrondvest. De Schilderkonst maakt een onderscheid tusschen het gemeen licht en het zonnelicht: de Graveerkunde van gelyken, of kan het doen. In't kort, daar is niets dat den een met de penceel verricht, of den ander kan het met de naald of het yzer mede uitdrukkken, zo wel allerhande stoffen, wol, zyde, zatyn, linnen, glas, water, goud, hout, steen &c.

[D'apres DE LAIRESSE 1738, p. 630:] The Art of Engraving is questionless noble and praise-worthy ; because it respects Painting, as Painting does Nature : For as the latter has Nature for it’s Model or Object, which it faithfully imitates with the Pencil ; so Engraving likewise copies Painting, either with the Needle or Graver, in such Manner as only to stand in Need of Colours ; which, when required, may be added to it. Painting consists in a neat and good Outline [ndr: drawing], Proportion, Light and Shade : And these are also the Foundations of Engraving. Painting distinguishes between common Light and Sunshin : Engraving does, or can do, the same. In fine, whatever the one performs with the Pencil, the other can express with the Needle or Graver, and as neatly, wheather Stuffs of all Kings, Wool, Silk, Sattin, Linnen, Glass, Water, Gold, Wood, Stone &c.


4 quotations

Quotation

Het voornaemste werck van eenen goeden Nae-boetser is voornaemelick daer in gheleghen, dat hy ervaerene ende wel gheoffende ooghen soecke te bekomen; niet alleen om dat wy de verborgene deuchden der ouder Konstenaeren in 't minste niet en konnen begrijpen, 't en sy saecke dat wijse eerst wt vinden; maer oock om dat de schijnbaere deughden selver menighmael soo konstighlick door 't geheele werck in een ghevlochten ende ghewickelt sijn, dat d'alder scherpsichtichste Konstenaers en d'aller ervaerenste Leermeesters de selvighe maer alleen nae den aendacht van een ghestaedighe opmerckinghe konnen beseffen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The primary task of a good Imitator mostly consists therein, that he tries to obtain experienced and well-trained eyes; not only because we cannot understand the hidden virtues of the old Artists in the least, it is necessary that we invent them first; but also because their apparent virtues have often been braided and winded so artfully throughout the whole work, that the most discerning Artists and the most experienced Masters can only be aware of it after the attention of a steady observation.

Junius argues for the importance for an artist to train the observation or eye (‘oog’) in order to understand the intrinsic value of the things he tries to imitate. In the Latin edition, the term oculis is accompanied by the adjective ‘eruditis’, in the English edition Junius added ‘learnd and well exercised’ to translate the Dutch ‘wel geoffende’. This section does not exist in the first Latin edition of 1637, but is available in the 1694 editions. [MO]



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Want een recht-sinnigh Nae-boetser moet immers doch een goedt verheler sijner Konste wesen: soo wordt het oock voor enckel kinderwerck ghehouden, wanneer enigh Schilder sich selven meynt wel ghequeten te hebben, als hij slechts de selvighe trecken en linien in 't Copyeren van d'oude Stucken redelicker wijse kan waernemen. Alhoewel eenighe over sulcks uyt der maeten wel daer mede ghepast sijn, dat een Konstenaer de Venus van Apelles ofte den Satyr van Protogenes bequaemlick uyt drucke; alhoewel het oock in haer oordeel een gantsch prijs-waerdighe saecke schijnt te sijn, dat hy d'on-onderscheydenlicke ghelijckenisse van soodaenighe edele Patronen suyverlick treffe;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Because a frank Imitator then needs to be a good concealer of his Art: thus it is taken for simple child's work, when any Painter thinks himself discharged, when in Copying of the old Pieces he can barely observe those strokes and lines in an acceptable way. Although it suits some extraordinarily well that an Artist capably expresses the Venus by Apelles or the Satyr by Protogenes; while it also appears to be very praiseworthy in their eyes, if he perfectly hits the indistinguishable similitude of such noble Patterns; (…)

APELLES, Venus
PROTOGENES, Satyr

This section does not occur in the first Latin edition of 1637, but is included in the 1694 editions. [MO]



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Dat ick hier dese Schakel der waerneminghe van d'eyghen natuyrlicke dinghen in de Keting' der Schilder-Konst hier in haecken […]. Ick hebbe, Kunst-lievende Geesten, dickmael op een seer grove foute die soo wel (met eerbiedicheyt seg'ick het) onder de grootste en meest-geachste Meesters, dan onder de geringsten begaen wert, gelet. […] Het welcke nergens anders uyt voort en komt dan datse de eyghe natuyrlicke dinghen met gheen bysondere opmerckinghen waer en nemen […]. By aldien sy nu alle de eyghen natuerlicke dingen hadden met rechte op merckinge in goede achtinge genomen, soo soudese dese foute door een scherper op-merckinge ontrent de natuerlicke beweginge hebben konn voor komen, ons voor-stellende de eygen-schijnende gedaente, want dit sietmen wanneer een Wage-rat, of Spinne-wiel met groote kracht beweecht wert, datmen door 't snelle om-draeyen geen sporte sal eygentlick konnen bekennen, maer een twijffelachtige schemeringe der selven, (het welcke ick) schoon ick al menichte v stucken daer Wagen-wielen in gheschildert waren heb' gesien, soo en heb'ick dat noyt eygentlicke na gebootst gesien, maer yder sport soo geteyckent of gheschildert als of de Wagen haer niet en scheen te beweghen, soo datter geen onderscheyt tusschen een stilstaende, en een schijn-rijende Wagen gevonden en wert. Nu mochte vele oordeelen dese eyghentlickheyt veel moeylicker te sijn om na te volgen, dan anders; maer aenghesien wy na-bootsers van 't leven sijn, soo en moetmen om wat meerder moeyten (alsmen de natuerlicke dingen daer mede nader by komt) niet achter laten; oock soo en ist gheen meerder moeyte schoon het selve door de onghewoonte wel wat swaerder valt als anders, maer veel lichter.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Certains esprits amateurs d’art trouveront étrange que j’insère ici le lien de l’observation des choses réelles et naturelles dans la chaîne de l’art de peinture, mais […] j’ai souvent observé une très grave erreur régulièrement commise (et je le dis avec respect) et ce, qu’ils s’agissent des maîtres les plus grands et les plus estimés ou non. […] La simple raison en est qu’ils n’observent pas la particularité naturelle des choses avec suffisamment d’attention. […] S’ils avaient correctement observé les propriétés naturelles des choses de près, ils auraient pu éviter cette erreur en prêtant davantage d’attention à leur mouvement naturel, nous présentant leurs formes propres telles qu’elles nous apparaissent véritablement ; car lorsqu’une roue de carrosse ou de rouet tourne avec grande force, l’on remarque qu’en raison de cette rotation, la trace de ce mouvement n’est visible que de manière brouillée. Si j’ai vu de nombreuses peintures où des roues de carrosses sont représentées, je ne les ai jamais vues correctement imitées, mais avec chaque partie dessinée ou peinte de telle manière qu’il soit impossible de distinguer si le carrosse est à l’arrêt ou en mouvement. Certes beaucoup jugeront ces particularités bien plus difficiles à imiter que d’autres mais dans la mesure où nous sommes des imitateurs de la vie, nous ne devons pas nous épargner davantage d’effort (si ceci nous rapproche d’une imitation réussie des choses naturelles). La peine n’en sera d’ailleurs pas plus grande, même si dans la pratique l’inhabituel est plus pénible, mais bien plus légere.


Quotation

WY hebben te vooren gezegt, dat de Schilderkonst een nabootster van de gantsche Natuur in haare zichtbare deelen is.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 335:] Nous avons dit plus haut que la peinture est une imitation de toutes les parties visibles de la nature.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

9 quotations

Quotation

Dit is dan dese naeboetsinghe, die men ghemeyndelick d'Imitatie noemt, uyt welcke de Teycken-Konst, de Schilder-Konst, de Giet-Konst en al 'andere Konsten van desen aerd voord-spruyten. Oock so is 't dat dese Imitatie van Philostratus {in proaemio Iconum} genaemt wordt een seer oude vont ende met de Nature selver wonderlick wel overeen komende. […]Oock soo en moghen wy in 't minste niet eens twijfelen of 't grootste deel der Konsten, ghelijck den selvighen Quintilianus elders {orat. Instit. Lib. X. cap. 2} steunt op d'imitatie, jae dat noch meer is, 't gantsche belydt onses levens bestaet daerin dat wy altijdt vaerdighlick naetrachten, 't ghene wy in andere hoogh achten.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] This is than that imitation, which one commonly calls imitation, from which the Art of Drawing, the Art of Painting, the Art of Casting and all the other Arts of this earth spring forth. Just as this Imitation is called by Philostratus {…} a very old source and wonderfully similar to Nature itself. […]Just like that we cannot doubt in the least or 'the larger part of the Art, like the same Quintilianus [says] elsewhere {…}, leans on Imitation, yes even more so, the whole ruling of our lives consists therein that we always capably aim to that which we esteem highly in others.

For the translation, I could not find a suitable synonym for Imitation, that would reflect the sense of the Dutch term 'nabootsing'/'imitatie'. [MO]

imitatie


Quotation

De schoonheyd des lichaems, seght Cicero {lib. I de officiis}, beweeght onse ooghen door een bequaeme t'saemenschickinghe der leden; hy vermaeckt ons daer mede voornemelick, dat alle ghedeelten door een aenghenaeme lieffelickheyd met malkanderen over-een komen. Ghelijck het dan gheen wonder en is dat wy eenen sonderlinghen lust scheppen inde schoonheyd der naturelicker lichaemen, soo is het veel min verwonderenswaerd dat ons de Konstige naboetsinge deser schoonheyd noch al beter behaeght dan de natuerelicke schoonheyd selver; niet alleen omdat wy daer in bemercken hoe gheluckighlick de Konst met de nature strijd, maer ook omdat ons ghemoed sich eenmael door dese beschouwinghe vervrolickt vindende sijne blijschap niet langer en kan binnen houden,

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The beauty of the body, says Cicero {…}, moves our eyes through a competent arrangement of members; it mostly amuses us by this [NDR: the fact], that all parts correspond to each other by a pleasant charm. Like it is no wonder that we gain delight in the beauty of natural bodies, it is much less remarkable that the artful imitation of this beauty pleases us even more than the natural beauty itself; not only because we recognize how happily the Art competes with nature, but also because once our mind finds itself cheered up by this consideration it can no longer hold in its joy.


Quotation

Dewijl het dan vast gaet dat de waere schoonheyd der naturelicker lichaemen maer alleen in de ghevoeghlicheydt deser Harmonie te vinden is, soo volght het oock daer uyt onwedersprekelick, dat de rechte naeboetsinghe deser lichamen voornamelick in het waernemen deser Harmonie gheleghen is. Alle ghedeelten van een stock-beeld behooren schoon te sijn seght Socrates apud Stobaeum Serm. I. wy en staen in de Colossische wercken niet soo seer op de aerdighe netticheyt van elck bysonder ghedeelte, of wy plaghten vele meer op de schoonheyd van ’t gheheele maecksel te letten, seght Strabo Lib. I. Geogr. Die naeboetsinghen worden voor d’allerspottlickste ghehouden, seght Galenus {Lib. i. de Usu partium corporis humani}, de welcke de ghelijckenisse diese in vele ghedeelten waernemen, in de voornaemste versuymen. Parrhasius, Polycletus, en Asclepiodorus sijn d’eerste en voornaemste grondleggers ende onderhouders deser Symmetrie gheweest. Parrhasius was den eersten die de Schilder-konst haere behoorlicke Symmetrie ghegheven heeft. Plin. XXXV.10. Polycletus nam de Symmetrie op het aller naerstighste waer. Plin XXXIV. 8. Asclepiodorus gingh soo meesterlick met sijne stucken te werck, seght den selvighen Plinius {Lib. XXXV. Cap. 10.}, dat sich Apelles grootlicks plaght te verwonderen over de Symmetrie die hy daer in ghebruyckte.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] While it is certain that the true beauty of the natural bodies can only be found in the propriety of this Harmony, as such it follows undeniably from this as well, that the true imitation of these bodies consists mainly in the observation of this Harmony. All parts of a statue have to be beautiful says Socrates apud Stobaeum Serm. I. we do not insist so much on the nice neatness of each separate part in the Colossal works, but we tend to pay much more attention to the beauty of the whole production, says Strabo Lib. I. Geogr. Those imitations are thought to be the most ridiculous, says Galenus {…, that generally neglect the resemblance that they observe in many parts. Parrhaisus, Polycletus and Asclepiodorus have been the first and principal founders and observers of this Symmetry. Parrhaisus was the first who gave the Art of Painting its appropriate Symmetry. Plin. XXXV.10. Polycletus observed the Symmetry very dilligently. Plin XXXIV.8. Asclepiodorus approached his work so masterfully, says the same Plinius {…}, that Apelles used to be greatly amazed about the Symmetry that he applied in it.


Quotation

Alhoewel een Beeld alle de waerachtighe linien der afghebeelder dingen uytdruckt; nochtans derft het de rechte kracht der dinghen selver, als wesende onbeweghelick en sonder eenigh roersel, seght Tertullianus Lib. II. adversus Marcionem. Het manghelt de kley-stekerye, seght Apuleius {In Apologia.}, aen de behaeghelicke lustigheyd die het leven dapper plaght te verwackeren; het schort de steenen aen de Coleur; het liegt de Schilderyen aen stijvigheyd; en alle dese verscheydene soorten van naeboetsinghe hebben ’t roersel ghebreck, ’t welck de levende ghelijckenisse der dinghen met een sonderlinghe ghetrouwigheyd plaght te vertoonen. Ghelijck het oversulcks altijd waerachtigh is dat d’afghebeelde dinghen ’t naturelicke roersel derven, soo plaghtense oock somtijds heel end’al van het naegheboetste roersel ontbloot te sijn; ghemerckt d’aller oudste en d’eerste Meesters in haere wercken een gantsch swaere, lompe, ende onbeweghelicke maniere volghden, sonder eenigh levendighe roersel in de selvighe uyt te storten.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Although an Image only expresses the true lines of the depicted things; it nevertheless lacks the true power of the things themselves, like being unmoving and with any stir, says Tertullianus (…). The clay-sculpting misses, says Apuleius, the comforting delight that life strongly tends to incite; the stones lack Colour; the Paintings lack stiffness; and all these different sorts of imitation miss the stirring, which the living similitudees of things tend to show with a remarkable faithfulness. Like it is moreover always true that the depicted things lack the natural movement, as such they sometimes also are completely devoid of the imitated movement; seen that the oldest and first Masters followed a rather heavy, akward and still manner, without putting any lively movement in it.


Quotation

{Opmerking over de Volg-Konst.} Staet oock noch voor af, aen te mercken datmen de Kinderen door de Konst van navolgingh of nabotsingh tot alles dat de Schilder-Konst aengaet, kan aenleyden, want dewijl het onmogelijck is alles dat de Teycken-kunde vermagh te doen, in ‘t bysonder voor te schrijven, soo brenght de Volgh-kunst, de Teycken-kunde een bysondere algemeene hulpe toe. Waer vintmen doch eenen Schilder (seyt Quintilianus), die alles ’t gene inde natuere voorvalt, heeft leeren af-teyckenen, nochtans en vint een konstigh Meester die de rechte maniere van navolgingh heeft, sich noyt verlegen, alles wat hem voorkomt, aerdigh af te beelden. Na datwe dan nu de Jonge Leerlingen, volgens d’onderwijsinge vande kleyne begintselen hebben leeren aen stoelen en bancken gaen, en datse door de eerse wijse van doen, het beginstel van navolgingh hebben verkreghen, soo moet men haer seer neerstigh en langhe besigh houden in het na-teyckenen van goede, welgehandelde en uytvoerighe Teyckeningen, welcke wy oordeelen veel nutter en bequamer te zijn dan eenige Print-kunst; {Teyckenen na Teyckeningen seer nut.} de reden daer van is om datse in een goede Teyckeningh niet alleen en sien de schickinghe, vaste Teyckeningh, verstandighe witheydt der omtrecken, dagh en schaduwe, toetsen en hooghsels, maer sy sien daer met eenen oock de maniere van handelinghe en Teyckenachtighen aert, ’t welcke sy in een Print niet en sien, en by gevolgh daer oock niet uyt leeren konnen, dan met langen tijdt en grooten verdrietigen arbeyt, sonder dickwils een vaste maniere te bekomen, maer maecken dat hunne dingen nu sus, dan soo, luck raeck, komen uyt te vallen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {Remark about the Art of Imitation.} Beforehand we should point out that one can stimulate Children to anything that concerns the Art of Painting by means of the Art of following or imitation, because although it is impossible to prescribe everything that the Art of Drawing entails separately, as such the Art of Imitation gives great assistance to the Art of Drawing. Where can one find a Painter (says Quintilian), who has learned to draw everything that occurs in nature, yet an artful Master who has the right manner of imitation is never wanting to nicely depict all that occurs to him. After we have gotten the young pupils going with the instruction of the small principles of imitation, and that they have obtained the principle of imitation by this first action, as such they should be kept busy diligently and long with the drawing after good well-executed and comprehensive Drawings, which we believe to be much more useful and adequate than any Art of Print; {Drawing after Drawings is very useful.} the reason for this is that in a good Drawing they will not only see the composition, steady Drawing, sensible whiteness of the contours, light and shadow, touches and highlights, but they will also see the manner of treatment and nature of drawing, which they cannot see and therefore cannot learn from a Print, except after a long time and great sad labour, often without obtaining a steady manner, causing that their things will sometimes occur like this or that, haphazardly.

This section is not included in the English translation. [MO]

navolgingh · volgh-kunst


Quotation

T: […] Maar zeg eens wat is Konst, en waar in bestaat uw oeffening?
S: Alles dat my voor komt te Schilderen, wat vraagen is dat?
T: Uyt de Geest ook?
S: Wat uyt de geest, wisje wasje, neen het Leeven, de Naarbootsinge der algemeene Natuur is myn Studie.
T: Hebt gy wel naar Playster leeren Teekenen?
S: Drie jaar heb ik geteekend, maar ‘k weet van geen playster, heb ook by myn patroon niets daar van gezien, maar na fraaje printen van Blommert, Berchem, Breugel, Rubens, en andere braave Konstenaars.
T: Naar Raphael, Karats, en Pousyn ook?
S: ‘k Geloof van ja, ik heb’er zoo naauw niet opgelet. Maar wel na Teekeningen van myn Meester.
T: Hebt gy meede op ’t Kollegie naar het Naakt Model geteekent?
S: Neen.
T: Wat meent gy dan met het Leeven te Schilderen?
S: Na Leevendige menschen, Man, Vrou, Kind, Schaapen, Ossen, Koeyen, Stoelen, Kassen; ja alles dat te pas komt.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] T [ndr: draughtsmen]: […] But tell me, what is Art, and of what consists your practice? S [ndr: painter]: Everything that I want to paint, what kind of question is this? T: Also from the Mind? S: From the mind, what a nonsense [ndr: with the expression ‘wisje wasje’, De Lairesse brushes painting from the mind aside], no the life, the imitation of the general nature is my study. T: But have you learned to draw after plaster? S: Three years I have drawn, but I know of no plaster, nor have I seen any of it with my patron, but after beautiful prints by Bloemaert, Berchem, Breugel, Rubens and other good artists. T: After Raphael, Carracci and Poussin as well? S: I guess so, yes, I have not considered it much. But definitely after the drawings of my master. T: Have you also drawn during the classes after the nude model? S: No. T: Then what do you mean with painting with the life? S: After living people, man, woman, child, sheep, oxes, cows, chairs, cupboards; yes everything that might come of use.


Quotation

De moderne Teekenkonst is, diemen van jongs op leerd, door een natuurlyk begrip, en oeffening der handen, dewelke zo noodzaakelyk is, datmen onmoogelyk tot de tweede kan koomen, dan alvoorens haar, korrekt en vast te kennen, als zynde de grondslag van t’geheel. […] is voor zo ver een goed modern teekenaar, dewyl niet meer vereyscht wordt, als een eenvoudige imitatie, of naarbootzing, zonder het minste af, of toe te doen; Zy vraagt, nog wijst niet, wat goed en kwaad is in de voorwerpen? maar laat haar vergnoegen, als zy zo ver zyn, wyzende hen lieden dan verders, een trap hooger, naar haar Zuster Antik, die ouwer en wyzer is: Dat’s voor zoveel de moderne, en Algemeene Teekenkonst betreft, als zynde noodzaakelyk.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] The modern art of drawing is that which one learns since childhood, through a natural understanding and practice of the hands, which is so necessary, that one can impossibly obtain the second, before one knows her correctly and steadily, as the basis of it all. […] is thus far a good modern draughtsman, as nothing else is demanded but a simple imitation, without deleting or adding anything; She does not ask or points out, what is good or bad in the objects, but limits herself, when they have advanced this much, to point them ahead, to a next step, to her sister Antiquity, who is older and wiser: That’s it for as far as the modern and general art of drawing is concerned, being necessary.

imitatie


Quotation

t Is waar, dit vertoont zich maar alleen in schildery: maar is de Schilderkonst niet een naarbootsinge van 't leeven, 't geen een mensch kan bekooren of doen walgen?

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 286:] C’est vrai, cela se représente seulement dans une peinture : mais est-ce que la Peinture n’est pas une imitation de la vie, ce qui peut charmer ou révulser une personne ?


Quotation

Invoegen het Modern schilderen voor geen konst geacht kan worden, wanneer de natuur enkelyk gevolgd is: want dan is het slechts een onvolmaakte nabootsinge, of wel een gebrekkelyke na-äapinge. Ja alwaar het schoon dat men een zaak natuurlyk uitgebeeld had, wel getekend, geordineerd, en voegelijk geschikt; landaard, manieren en gebruik, modes en dragten, als mede de koleuren duidelyk waargenomen en vertoond; zoo zal zulks nochtans, door rechte kenders voor geen konstig werk aangezien worden: maar als de Konst met de Natuur, wanneer zy door een schranderen en verheevenen geest van haare gebrekkelykheden gezuiverd en verbeterd is, gepaard, de overhand hebben, en dan de voornoemde deugden hier by gevoegd zyn, zal het zekerlyk een volmaakt en deftig Konststuk voortbrengen […] De nooitvolpreezene Anthoni van Dyk was in het Antiek zo wel uitmuntende als in 't Modern; hebbende in het laatste zo wel als in het eerste de voorzeide drie bevalligheden gelyk een staale wet gevolgd, […]

[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 134:] The modem Painting can therefore not be accounted Art, when Nature is simply followed ; which is a meer imperfect Imitation or defective aping her. Even, were a Thing represented ever so natural, well-designed and properly ordered ; the Condition, Manners and Cuftom of the Country well obferved, and the Colouring most exact:, yet the Knowing will not think it artful: But when Nature is corrected and improved by a judicious Master, and the aforefaid Qualities joined to it, the Painting must then be noble and perfect [...] Van Dyk, never enough to be commended, gained Excellence in the antique as well as the modern Manner, by strictly following the aforesaid three Graces in both […]



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

2 quotations

Quotation

Das 8. Capitel. Vom Gebrauch der Farben in einem Gemählde oder Schilderey
Es soll aber ein Mahler, der mit Verstande und Klugheit versehen ist, sich nicht eben an eines andern Manier allzuhart binden, daß er derselben in allen Stücken folge, sondern er soll mehr bey der Natur, als bey andern in die Schule gehen. Es gehöret aber darzu eine große Mühe, und wird die Vollkommenheit durch abcopiren und Nachahmung anderer guten Gemälde endlich erlanget. 



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L’ARTISTE → qualités

2 quotations

Quotation

19. [ndr: Regel] Wann du willens bist/ etwas nach dem Leben zu zeichnen/ so stehe zwey- auch wol dreymal so weit von deme/ was du nachzeichnen wilst/ als dessen Größe ist/ und habe vor dir etliche gleiche Linien in der imagination, damit besichtige/ was du zeichnest: alsdann werden dir/ solche Vorbildungs-Linien/ dessen rechte Erkäntnis geben. Dieses ist in allem Vornehmen/ auch in nachzeichnung der Antich-Studien/ zu observiren. Hierbey aber ist zu merken/ weil die berühmteste Antichen in der Vollkommenheit all-hoch gestiegen/ daß man denen just nachfolge/ und weder davon/ noch darzu thue: dann sonst irret man sehr weit/ wie vielen Franzosen/ auch Niederländern/ oft wiederfahren/ die ihre Sachen/ mit der von ihren Lehrmeistern angenommenen eignen bösen Manier/ nach den Antichen/ gemacht; daher solche/ wann sie auf dem Papier gestanden/ des guten wenig gehabt/ sondern mehr ihrem Callot oder Perier, auch des Sprangers/ Golzius oder Rubens Manier gefolget/ oder wenigst das ansehen gehabt/ daß sie ihnen gefolget. Ist derowegen den gerechten guten Antichen/ sowol als den raresten Gemählen/ ohne änderung/ geraden Wegs nachzufolgen: weil selbige/ gleichwie die heilige Schrift/ weder Castrirung noch Zusatz leiden.



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Quotation

Eine Landschaft soll nicht mit ganz braunen, oder ganz hellen, aber wohl mit lichten und gebrochenen Farben gemahlet seyn. Die Gründe in der Landschaft-Mahlerey weissen den Verstand des Mahlers, wann solche wohl eingerichtet, an einander gehänget, und gleichsam gebunden werden. So sollen auch die Landschaften nicht mit allzuvieler Luft, Bergen, Gebäuden, oder Häufen übersetzt, sondern vielmehr mit grossen schönen Bäumen, und Kräutern gezieret werden. Den Horizont mit festen Gründen, darauf jedesmahl vorne her etwas grosses stehet, und alles andere hintan weichet. Die Bilder und das Vieh in den Landschaften sollen nicht sonderes Licht, Schönheit, und Farben bekommen, damit sie nur als ein Beysatz der Landschaften sich untergehen. 
Es soll auch ein Landschaft-Mahler die frühe Tages-Röthe wohl in acht nehmen, mit einem Kunst-liebenden Gefährten seine Augen in die Felder, Bäume, Bächlein, Berge, Thäler, Wiesen, und Auen wenden, und solche zu seiner Lehre anwenden, auch die vordern und hintern Gründe wohl aufeinander zu ordnen wissen. Derohalben ist es rahtsam, daß er alle seine Landschafften nach den Leben mahle.  



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GENRES PICTURAUX → paysage

1 quotations

Quotation

Some further Observations in drawing a Naked Figure, standing Foreright, by the Life.


In my Opinion, to understand how to make choice of a good
Naked, and to draw it well, is one of the most Difficult Studies in Painting, because it cannot be done well without the understanding of Anatomy. Being then desirous to draw a Naked Figure, you must strike a Line Perpendicular as long you would have the Figure to be, then you divide that Line into so many Divisions or Parts as you design the Proportion […]. And since Nature, that Cunning Work-Mistress, is so extremely Various in her Representations, the Painter is not bound to observe this Rule exactly when he draws to the life ; because all these Rules were intended for no other use then to create the Idea of such and such Proportions first in our Brain, and before they be designed in a true Symmetrical way upon Paper, and to prevent us from Designing our Figures in an Extravagant or Preposterous Proportion. […]. 
Observe (as you proceed downwards) to place all the Muscles in their right and proper places according to Nature, as you judiciously may observe in the Life, there being no certain Rules for placing and drawing the Muscles in their proper places Therefore ’tis extremely Advantageous to draw very much after the Life, and after good Prints of Anatomy, and those Statues aforementioned, and Anatomies of Plaster of Paris, which is the onely way to arrive at the perfection of Drawing a Naked Figure well ; without which never expect to be a good History Painter.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

1 quotations

Quotation

Soo sijn oock de Meditatien en Bedenckinghen diemen in het beschouwen der Print-konst heeft, een bysonder krachtigh Middel om alles ( de Konst betreffende) te leeren verstaen; {’t Beschouwen van Print-Kunst een middel om geoefent verstant te verkrijgen.} niet tegenstaende bevonden wordt datter sommige, een af-keer van hebben, meenende door een opgeraepte Schijn-deugt van Meesterschap, datse terstont onder het getal van Copieisten en Brekebeenen souden geteldt werden, om datter sommighe Crampoenen gevonden worden, die anders niet en doen dan Printen, Teyckeningen, Ja oock Schilderyen na Schilderen: {Misverstant van sommige hier in.}

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such the Meditations and Considerations that one has in the observation of the Art of Print, a specifically powerful Means to learn to understand everything (concerning the Art); {The observation of the Art of Print is a means to obtain a practiced mind.} notwithstanding it is argued that some resent it, believing because of a boasted fake Virtue of Mastery, that they would immediately be grouped amongst the Copyists and Failures, because some Losers exist, who do nothing but painting after Prints, Drawings as well as Paintings; {A misunderstanding of some in this regard.}



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4 quotations

Quotation

{Opmerking over de Volg-Konst.} Staet oock noch voor af, aen te mercken datmen de Kinderen door de Konst van navolgingh of nabotsingh tot alles dat de Schilder-Konst aengaet, kan aenleyden, want dewijl het onmogelijck is alles dat de Teycken-kunde vermagh te doen, in ‘t bysonder voor te schrijven, soo brenght de Volgh-kunst, de Teycken-kunde een bysondere algemeene hulpe toe. Waer vintmen doch eenen Schilder (seyt Quintilianus), die alles ’t gene inde natuere voorvalt, heeft leeren af-teyckenen, nochtans en vint een konstigh Meester die de rechte maniere van navolgingh heeft, sich noyt verlegen, alles wat hem voorkomt, aerdigh af te beelden. Na datwe dan nu de Jonge Leerlingen, volgens d’onderwijsinge vande kleyne begintselen hebben leeren aen stoelen en bancken gaen, en datse door de eerse wijse van doen, het beginstel van navolgingh hebben verkreghen, soo moet men haer seer neerstigh en langhe besigh houden in het na-teyckenen van goede, welgehandelde en uytvoerighe Teyckeningen, welcke wy oordeelen veel nutter en bequamer te zijn dan eenige Print-kunst; {Teyckenen na Teyckeningen seer nut.} de reden daer van is om datse in een goede Teyckeningh niet alleen en sien de schickinghe, vaste Teyckeningh, verstandighe witheydt der omtrecken, dagh en schaduwe, toetsen en hooghsels, maer sy sien daer met eenen oock de maniere van handelinghe en Teyckenachtighen aert, ’t welcke sy in een Print niet en sien, en by gevolgh daer oock niet uyt leeren konnen, dan met langen tijdt en grooten verdrietigen arbeyt, sonder dickwils een vaste maniere te bekomen, maer maecken dat hunne dingen nu sus, dan soo, luck raeck, komen uyt te vallen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {Remark about the Art of Imitation.} Beforehand we should point out that one can stimulate Children to anything that concerns the Art of Painting by means of the Art of following or imitation, because although it is impossible to prescribe everything that the Art of Drawing entails separately, as such the Art of Imitation gives great assistance to the Art of Drawing. Where can one find a Painter (says Quintilian), who has learned to draw everything that occurs in nature, yet an artful Master who has the right manner of imitation is never wanting to nicely depict all that occurs to him. After we have gotten the young pupils going with the instruction of the small principles of imitation, and that they have obtained the principle of imitation by this first action, as such they should be kept busy diligently and long with the drawing after good well-executed and comprehensive Drawings, which we believe to be much more useful and adequate than any Art of Print; {Drawing after Drawings is very useful.} the reason for this is that in a good Drawing they will not only see the composition, steady Drawing, sensible whiteness of the contours, light and shadow, touches and highlights, but they will also see the manner of treatment and nature of drawing, which they cannot see and therefore cannot learn from a Print, except after a long time and great sad labour, often without obtaining a steady manner, causing that their things will sometimes occur like this or that, haphazardly.

This section is not included in the English translation. [MO]



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L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

{Teykenen na Schilderyen.} De Jonckheydt nu in het Na-teyckenen haer besich houdende, salmen hun daer in al van lichter tot swaerder overbrenghen; en dien trap opgeklavert zijnde, haer aenleyden tot het Na-teyckenen van goede en welgeteyckende Schilderyen, en die salmen haer laten van ’t groot in een kleyne proportie brengen, oock wel van kleyn somtijts een laten vergrooten, waer door sy terstont leeren gissen, en een vaste stellinge krijgen. {Vereyst meerder kennis.} En gelijck als dit den tweeden trap is, soo is sy oock swaerder en vereyst meerder kennis en oordeel: Want in een Schilderye en vintmen noch wissigheydt van ommetreck door trecken, noch manniere van Teyckenen, noch licht en licht (dat inde verscheyde Colorijten schuylt) duydelijck aenghewesen. En dewijlmen in dit Teyckenen de juyste ghelijckheyt van doncker en licht door eenerley stoffe moet uyt-beelden, soo zijn daer in verscheyden opmerckingen van nooden, om de houdinge, ofte het behoorlijck voor en achter uyt wijcken, dat in een Schilderye is, oock in een Teyckeningh te brengen, […]

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {Drawing after Paintings.} While the youth is busying itself with Drawing after [ndr. things], one should lead them from easy to harder; and once they have climbed this staircase, stimulate them to draw after good and well-drawn Paintings, and one should make them convert these from a great to a small format, sometimes let them enlarge them from the small [ndr. format], through which they will quickly learn to guess and obtain a steady composition. {It demands more knowledge.} And as this is the second step, it is more difficult and requires more knowledge and judgement: Because in a Painting one does not find exactness of the contours through strokes clearly defined, nor the manner of Drawing, nor light and light (which hides in different colors). And while in Drawing one has to depict the right balance between dark and light by means of one material, as such several observations are necessary, to acquire in a Drawing the balance of colors, or decent advancing or detracting, which is in a Painting, […]

I have chosen to translate ‘houding’ with ‘balance of colors’ for this translation. [MO]



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

{Leerlingen is geraden de handeling van hun Principael te volgen.} Evenwel en is ’t niet ongeraden, dat de Jongelingen in het Na-teyckenen van Teyckeningen, deselve manniere en handelingh van hun Principael soecken na te volgen, op datse alsoo een begin van handelinghe mochten bekomen, die haer door het veel Teyckenen allenghskens tot een manniere schicken mocht, om hun al haer dagen by te blijven, en die haer eygen te maecken.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {Pupils are advised to follow the handling of their Original.} Moreover it is advisable that the Pupils attempt to follow the same manner and handling of the Original in the drawing after Drawings, so that they may obtain a beginning of a handling that may shape itself into a manner through drawing a lot, to stick with them until the end of their days, and make their own.



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

Daarom gy leergierige, neemt mijn zeggen tot u onderwyzinge terherten, en gef wel agt, in alles wat u zal voorkomen naar te tekenen, dat gy altyt op deeze volgende wys, met de afdeelinge te werk gaat, zonder Passer of Liniaal te gebruiken, maar met een vinger, of uw houtzekóól naar gissinge te meeten, leerd het oog al zachjes, tot de korrektheid gewennen; want het oog is gelijk ik gezegt heb, onze voornaamste leidsman.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Therefore, you who are eager to learn, take my words about your instruction to heart, and pay good attention in everything that you happen to draw after, that you always work in the following manner, with the division, without using a compass or ruler, but measuring with the finger or your charcoal by guessing, teach the eye slowly to get used to the correct way; because – as I have said – the eye is the principal guide.



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MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique du dessin

5 quotations

Quotation

II. Was das Gemähl seye, p. 128
Wegen der sichtbarlichen Abbildungen wird das Gemähl ein lieblicher Betrug der Augen genennet/ und ist der beste Mahler der beste und redlichste Betrüger besagten// fürnemsten Sinnes/ deß Gesichts. Sie ist ein zuläßiger und löblicher Betrug/ abgesehen von der Gleichheit der Natur; massen alle Künste ihre Herzwurzel gleichsam in deren natürlichen Wesen habe[n]/ von welchen sie herstammen/ und nachgehends/ als abgesonderte Zweige verpflanzet und neuen Safft und Kräfften erlanget haben.
Also hat Zeuxis die Vögel betrogen/ in dem er Weintrauben mit so natürlichen Farben gemahlt/ daß sie selbe herzugelocket/darvon zu picken/wie der Poet sagt : […
]



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

{Der Mahler soll mehr bey der Natur/ als bey andern/ zur Schul gehen.} Ein Mahler/ der mit Verstand und Sinnreichtum versehen ist/ mus sich nicht eben an eines andern Manier binden/ demselben allerdings nachzufolgen: dann also würde er/ nicht ein Sohn/ sondern ein Enkel oder Vetter der Natur seyn. Da er den großen Schauplatz der Natur vor sich hat/ warum wolte andern in die Winkel nachlaufen/ die auch allein von ihr gelernet? Man schöpfet das Wasser reiner und bässer aus den Quellbrunnen/ als aus Bächen oder Cisternen/ die von dannen geronnen sind. Es hat ein jeder die Freyheit/ in der Natur zu studiren.



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités

Quotation

In den übrigen ist iederzeit die Mutter der Natur/ für eine wahre Schul/ zu halten/ darinnen man mit Verstande immer nachzuforschen und zu lernen hat/ wie den Bildern die sittliche Action, und Arbeitsamkeit/ zu geben sey/ also das Hand und Finger wolständig wircken/ angreiffen/ nach vorhabendem Beruff/ und Arbeit/ als im tragen/ lauffen/ springen/ ihre schickmässige Geberde erweisen/ und zwar iedesmal auf die Art der Person/ oder des Amts/ oder Alters/ so wol als auf alle andre Umständigkeit gemercket/ und solches mit nöthiger Zier in den Wercken zu Nutzen gebracht werde. {Auch die Temperamenten/ und Gemühts-Wirckungen/ Passionen und Affecten zu beobachten} Gleiche Meinung {Auch die Temperamenten/ und Gemühts-Wirckungen/ Passionen und Affecten zu beobachten.} hat es auch mit Erkennung und Erlernung der viererley Complexionen des Menschen/ mit den Wirckungen des Gemüts/ der Angesichter/ Farben/ und Ursachen der Veränderungen; vorab mit den Gestalten der Zornigen Abscheulichkeit/ der Furcht/ oder Schreckbarkeit/ der Schamhafftigkeit/ Angst/ Misgunst/ Neides und Leides/ der Traurigkeit und Verzweifflung: als wodurch alle des Menschen Gestalt/ Angesichter/ Geberden und Farben verändert werden.


Quotation

Das 8. Capitel. Vom Gebrauch der Farben in einem Gemählde oder Schilderey
Es soll aber ein Mahler, der mit Verstande und Klugheit versehen ist, sich nicht eben an eines andern Manier allzuhart binden, daß er derselben in allen Stücken folge, sondern er soll mehr bey der Natur, als bey andern in die Schule gehen. Es gehöret aber darzu eine große Mühe, und wird die Vollkommenheit durch abcopiren und Nachahmung anderer guten Gemälde endlich erlanget. 



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités

Quotation

Schatten und Licht machen gleichsam das Leben aus von einer Zeichnung, und diese bekommt durch jene seine mögliche Vollkommenheit. Je besser diese ausgeführet wird ; je näher kommt deine Zeichnung der Nature.



Other conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → qualité du dessin
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

5 quotations

Quotation

An easie way to take the naturall, and lively shape of the leafe of any hearbe or tree, which thing passeth the Art of man to imitate with Pen or Pensill.


First take the leafe that you would have, and gently bruise the ribs and veines on the backe side of it, afterwards wet that side with Linseed-oyle, and then presse it hard upon a peece of cleane white paper, and so you shall have the perfect figure of the said leafe, with every veine thereof, so exactly exprest as being lively coloured, it would seeme to bee truly naturall, by this we learne, that Nature being but a little adjuvated or seconded with Art, can worke wonders.
Now for the farther information of such as are desirous of exemplarie instruction, I have set downe in order following the delineation of the proportion of such things as in my judgement seemed most necessarie for young beginners, and those in such easie demonstrations as for the most part they consist of equall squares, and require no more for their right understanding, then diligent observation, I might have filled a whole Booke of such like: but having considered that what I had done, was a sufficient ground for a farther procession, I thought fitting to leave each person to the exercise and practise of his best Invention.


Quotation

Traveller.
           
There is a thing which the Italians call Morbidezza ; The meaning of which word, is to Express the Softness, and tender Liveliness of Flesh and Blood, so as the Eye may almost invite the Hand to touch and feel it, as if it were Alive ; and this is the hardest thing to Compass in the whole Art of Painting. And ‘tis in this particular, that Titian, Corregio, and amongst the more Modern, Rubens, and Vandike, do Excel.
                       
Friend.
            I have heard, that in some Pictures of Raphael, the very Gloss of Damask, and the Softness of Velvet, with the Lustre of Gold, are so Expressed, that you would take them to be Real, and not Painted : Is not that as hard to do, as to imitate Flesh ?
                        Traveller.
            No : Because those things are but the stil Life, whereas there is a Spirit in Flesh and Blood, which is hard to Represent. But a good Painter must know how to do those Things you mention, and many more : As for Example, He must know how to Imitate the Darkness of Night, the Brightness of Day, the Shining and Glittering of Armour ; the Greenness of Trees, the Dryness of Rocks. In a word, All Fruits, Flowers, Animals, Buildings, so as that they all appear
Natural and Pleasing to the Eye.



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SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Draught is a Physical Line, or Lineal Demonstration ; and hath always some Dimentions, if it be never so slender : and serves to represent Bodys according to their Forms, Aspects and Scituation ; Limiting and Determining the surface of an Object ; and Making out the Several Parts, which are contain’d therein. For no Superficies can Exist, without being Terminated by Lines, Streight, Circular or Mixt.
            The
Extent of Draught is Immense ; for it is not only concern’d in all the Visible Things in Nature, but in all Things which the Fancy or Imagination can form any Idea of, that can be compris’d under the Figure of Body : nay, so vast is its extent, that it adventures to Dive into the very Soul, and express its Thoughts ; for though Colour is accessary to Expression, yet nothing can be Terminated without Lines.
            They that would arrive to the Perfection in the
Practick, must dilligently observe these following Rules.
            First he must draw by the Hand,
Circles, Ovals, &c. Then the several Features of the Face by themselves, [...] then the several Members, [...]. Observing in the Hands and Feet, to draw the upper Lines first then the lower ; [...]. [...] They must Design the Nudity, Model, &c. exactly, without Charging or overburthening any of their Parts ; their being no way to obtain an entire exactness, but by proportioning every part with the first, comparing them exactly, so that we may be at liberty to Strengthen and go over again the Parts as we shall think fit, when we make use of this Design ; as it truly follows and represents the Models whither they be Antique or Natural.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

Quotation

The Face is admirably well Drawn [ndr : du portrait de la comtesse Dowager of Exeter, par Van Dyck]; the Features are pronounc’d Clean, and Firmly, so as ‘tis evident he that did That conceiv’d strong, and Distinct Ideas, and saw wherein the Lines that form’d Those differ’d from all others ; there appears nothing of the Antique, or Raffaelle-Tast of Designing, but Nature, well understood, well chosen, and well manag’d ; the Lights, and Shadows are justly plac’d, and shap’d, and both sides of the Face answer well to each other. The Jewel on the Breast is finely dispos’d, and directs the Eye to the line between the Breasts, and gives the Body there a great Relief, the Girdle also has a good effect, for by being mark’d pretty strongly the Eye is shown the Wast very readily. The Linnen, the Jewel, the Gold Curtain, the Gause Veil are all extreamly Natural, that is they are justly Drawn, and Colour’d.


Quotation

Every Action must be represented as done, not only as ‘tis possible it might be perform’d, but in the Best manner. In the Print after Rafaëlle, grav’d by Marc Antonio, you see Hercules gripe Anteus with all the Advantage one can wish to have over an Adversary : […]. Daniele da Volterra has not succeeded so well in his famous Picture of the Descent from the Cross, where one of the Assistants, who stands upon a Ladder drawing out a Nail, is so disposed as is not very Natural, and Convenient for the purpose.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

1 quotations

Quotation

Traveller.
           
After the Death of Raphael and his Schollars (for, as for Michael Angelo he made no School) Painting seemed to be Decaying ; and for some Years, there was hardly a Master of any Repute all over Italy. The two best at Rome were Joseph Arpino and Michael Angelo da Caravaggio, but both guilty of great Mistakes in their Art : the first followed purely his Fancy, or rather Humour, which was neither founded upon Nature nor Art, but had for Ground a certain Practical, Fantastical Idea which he had framed to himself. The other was a pure Naturalist, Copying Nature without distinction or discretion ; he understood little of Composition or Decorum, but was an admirable Colourer.


61 quotations

Quotation

Preface au Lecteur de la Peinture, p. 301
Mais il save [ndr. le peintre] tromper l'œil ou tout n'y vaut rien ; il faut qu'on croye que cela est creux & enfoncé, cela enflé & boursoufflé, cecy hors d'œuvre, & qui se jette entierement hors du Tableau
, cecy esloigné d'une bonne lieuë, cela d'une haute extréme, cela percé à jour, cecy tout vif & plein de mouvement, que ce cheval court & escume à force de souffler, que ce chien jappe voirement, que ce sang coule de la playe, que les nuées tonnent en effet, & que les nuages sont tous decousus à force d'esclairs qu'on void sortir coup sur coup, que cet homme rend l'esprit & que l'on void l'ame sur ses levres, que les oyseaux bequettent ces raisins & se cassent le bec, qu'on crie haut qu'il faut oster le rideau afin de voir ce qui est caché, cependant il n'y a rien de tout cela, car tout cela est plat, pres, bas, mort & contrefait si artistement qu'il semble que la nature se soit couché là dessus pour aider le peintre à nous tromper finement, & se moquer de nostre bestise. 
De là vient qu'un d'eux [ndr. les peintres] escrit en ses ouvrages,
Res ipsa, c'est la chose mesme, non pas la Peinture; & l'autre, Fecit Apelles, ce qu'il mit en trois pieces où il surmonta l'art, la nature, & soy-mesme. Aux autres il mettoit Faciebat, c'est à dire, il faisait, & à dessein n'a point voulu achever de peur de faire rougir la nature qui se fut confessée vaincue par l'esprit  & par l'art. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 314
La façon de parler des beaux Tableaux
1. Cela n'est pas Peinture, mais nature, & ces personnages là regardent tous ceux qui les regardent, mais d'une œillade si naïve, que vous jureriez qu'ils sont en vie.
2. Voyez ces poissons là, si vous versez dessus de l'eau ils nageront, car rien ne leur manque. Et ces oiseaux s'ils n'estoient attachez ils prendroient l'air, & fendroient le Ciel tant ils sont bien faits.
3. Comment est-il possible que le pinceau ait couché tant de douceurs sous des traits si rudes, sous des couleurs si dures, & que parmy tant de nonchalance, on ait caché tant d'attraits.
4. Quand la Peinture était encore au berceau, & à son premier lait, le pinceau estoit si niais, les ouvrages si lourds, qu'il falloit escrire dessus, c'est un bœuf, c'est un Asne, autrement vous eussiez pris cela pour un quartier de veau, maintenant il faut mettre dessous, qu'un tel peignoit, de peur qu'on ne creut que ce sont des morts qu'on a collé sur la toile, & des personnes vivantes sans vie tant le tout est bien fait.
5. Pour parler des riches Peintures il en faut parler comme si les choses estoient vrayes, non pas peintes. […]
6. Apelles peignoit ce qui ne se pouvoit peindre, on oyait craquer les tonnerres, & le tintamarre des nuées esclatantes & toutes trenchées d'esclairs.
7. Voyez comme ce drap est bien plissé, voyez ces mains de neige où les veines s'enflent […] tout le corps est aussi bien fait que si nature l'avoit façonné de ses mains. Mais encore est-ce Peinture ou nature, vérité ou artifice.
8. Mon amy pourquoy avez-vous donné une bride à ce cheval qui court de toute sa puissance, & jette son escume à gros boüillons, & est hors d'haleine ? je l'ay fait à dessein, car en deux bonds il se fut jetté hors de la carrière & hors de la toile, il l'a fallu retenir par force, voyez comme par dépit il s'en cabre. 
9. Mon Dieu que ce fonds est haché bien menu, & treillissé de bonne grace, vous jureriez que c'est une chose creuse, & bien profonde. 
10. Voyez comme ces fontaines sourdent des crouppes de ces montagnes, comme la main du Peintre meine ces ruisseaux aussi bien que sçauroit faire la nature […]; voyez comme ces canards se coulent parmy ces herbes, & cornillent, voyez-là comme ils se plongent boursoufflans contre-mont de petits brins & filets d'eau, retirez-vous un peu à l'escart de peur qu'ils ne vous aspergent, & moüillent, en frétillant ainsi des pattes & battant l'eau.
11. Philostrate
en ses Tableaux est excellent en cecy, & vous fera riche en cette matiere. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Le genre donc de la Peinture est l’Art : & qu’elle soit Art, il se prouve par la definition d’iceluy, lequel n’est autre, en un mot, qu’une raison droite & bien reglée des choses qui se doivent faire. De plus, il se prouve encore, parce que toutes les choses naturelles sont la regle & la mesure de la pluspart des Sciences & des Arts qui sont au monde […] ; C’est pourquoy elles peuvent estre la droite regle des choses artificielles. D’où s’ensuit que la Peinture est Art, puis qu’elle prend pour sa regle les susdites choses naturelles, & qu’elle est imitatrice, ou pour mieux dire, singe de la mesme nature, taschant tousjours d’imiter sa quantité, relief, & couleur. Ce qu’elle fait par l’ayde de la Geometrie, Arithmetique, Perspective, & Philosophie naturelle, avec une si grande & parfaite raison, qu’il ne se peut davantage.

La nature comme modèle à imiter. Terme traduit par NATURA dans Lomazzo, 1585, p. 19.


Quotation

[…] le Peintre doit user de ces lignes proportionnés par une certaine methode, & regle qui n’est autre que celle dont use la nature pour faire un de ses composez ; où premierement elle presuppose la matiere qui est une chose sans forme, sans beauté, & sans bornes, & dans cette matiere, elle introduit la forme qui est une chose belle & terminé. Le Peintre fait de mesme, lequel prend une table ou une toile, qui n’a en sa face qu’une superficie ou un plan sans beauté, les parties duquel n’ont ny terme ny fin, & il l’embellit & termine designant sur iceluy les lineamens d’un homme, d’un cheval, ou d’une colomne ; & formant ou polissant tous ces contours : & en fin imitant par les lignes la nature de la chose qu’il peint, tant en la longueur qu’en la largeur, corpulence, & grosseur.

Terme traduit par NATURA dans Lomazzo, 1585, p. 22.


Quotation

UN Tableau Original peut estre composé de toutes sortes de Corps visibles de la Nature, ou du moins de la plus grande partie, soit que celuy qui le peut avoir fait, les ait imitez apres le Naturel, ou bien faits de son genie ou invention, tant à veuë d’œil, que par regle de Perspective : Ledit Tableau peut aussi n’estre composé que d’un seul desdits Corps ou Objets, & fait de l’une ou de l’autre de ces deux sortes de pratique, soit à veuë d’œil ou par regle. 


Quotation

Ainsi ladite regle de la Perspective donnera la connoissance universelle à celuy qui sera exercé à celle du trait & proportion des Corps visibles de la Nature, & aussi d’en composer de son Invention, ensemble au maniement du Pinceau & alliage des Couleurs, à Fraisq, à Destrempe, ou à Huile, de representer tous les Corps imaginables de la Nature, tant en general qu’en particulier, afin que la Copie ou Tableau qui s’en fera, fasse aux yeux de ceux qui le regarderont autant que l’Art & la capacité de l’Ouvrier le peut permettre, la mesme sentation ou vision que feroient lesdits Corps ; Et pour ce faire elle vous donnera non seulement la precision de la place des Contours ou Traits de la plus grande partie desdits Corps ; Mais aussi celle de leurs Jours, Ombres, Ombrages, ensemble l’endroit de la Force & Foiblesse de leurs Touches, Teintes ou Couleurs



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EFFET PICTURAL → perspective

Quotation

Qu’il ne faut pas qu’un peintre en imite un autre.
Un peintre ne doit jamais imiter la manière d’un autre peintre, parce qu’il ne seroit appelé que le nepveu, & non pas le fils de la nature, laquelle est si abondante & si feconde en ses productions, qu’on doit plustost recourir à elle-mesme qu’aux peintres qui ne sont que ses disciples.


Quotation

Pour bien Peindre il te faut suivre le naturel
Marchant sur un chemin droit et continuel.

Le F. Me faut-il simplement imiter la nature
Pour devenir fameux en l’Art de la Peinture ?
{2. Precepte très important}
Le P. Il la faut imiter, mais c’est adroitement ;
Car il ne suffit pas d’imiter simplement ;
Puis qu’il n’est rien de beau, rare, charmant, & juste
Qui n’ai quelque defaut, & que l’Art ne l’ajuste.


Quotation

Correge corrigeant tous les deffauts des corps
Obligea la nature à de pareils efforts,
Nature le Cœur gros de dépit et de honte
De voir qu’un seul mortel ses ouvrages surmonte

Par d’imparfaits desseins à des parfaits Tableaux
Soûleve lâchement un deluge de maux,
Mais contre leur attaque, il sçeut bien se deffendre
Et sortit du Combat comme un autre Alexandre.


Quotation

[ndr : LE PEINTRE]
Depuis nous avons eu les Carraces, & sur tous Anibal, le Dominicain, le Guide, & autres Excellens Naturalistes, lesquels quoy qu’ils n’ayent pas tout à fait donné comme Raphaël dans ce grand goust de l’antique, ils n’ont pas laissé de choisir de tres-belles natures, & telles seront toûjours bien cheries, estimées & suivies.

Mais comme un recit plus étendu sur toutes ces belles natures, & manieres de dessiner & peindre de ces grands hommes, feroit bien un tres-gros Volume ; je parleray de nostre moderne Raphaël, l’incomparable feu Monsieur le Poussin de nostre nation ; lequel sans contredit est celuy qui a le plus donné dans ce Goust & diversité des proportions antiques, airs de testes, & expressions de ses figures & Architectures suivant l’histoire; non seulement par celles des yeux & du toucher, mais par l’oüye & le sentiment du cœur et de l’ame ;
je diray encore, qu’il a esté le plus universel en representation de tous les objets de la belle nature, le plus égal & le plus achevé sans contredit qu’aucun dont on puisse voir des ouvrages.


Quotation

LE DISCIPLE.
Monsieur, je vous prie de me dire, ce que vous entendez par ce mot de Manieriste.
LE PEINTRE.
C’est que plusieurs Etudians, qui ayant pris ou la maniere de leurs Maistres, ou celle des Peintres, dont nous avons parlé, va tout premierement ou à une composition & proportion ou à un agencement de Drapperies, & Coloris composé contre l’ordre de cette nature ; & de plus, qui font que la pluspart de leurs figures se ressemblent en proportion de corps, les unes estant courtes & les autres trop Gresles, & toûjours d’un mesme Coloris, soit aussi des ombres trop foibles, & d’autres trop fortes ou brunes, bref en une infinité de manieres, qui font dire, voilà de la maniere d’un tel, & d’un tel.

Car à bien le prendre, lors qu’il ne s’agit que de representer purement en Peinture un objet naturel, au point que cette representation fasse à l’œil toute la mesme vision que luy, on n’en doit point connoistre la maniere.


Quotation

{I. Precepte. Du Beau}
*La principale & la plus importante partie de la Peinture, est de sçavoir connoistre ce que la Nature a fait de plus beau & de plus convenable à cet Art ; *dont le choix s’en doit faire selon le Goust & la Maniere des Anciens […]


Quotation

{XIX. Qu’il ne faut pas trop s’attacher à la Nature, mais l’accommoder à son Genie.} 
*Ne soyez pas si fort attaché à la Nature, que vous ne donniez rien à vos estudes ny à vostre Genie : mais aussi ne croyez pas que vostre Genie & la seule memoire des choses que vous avez veuës vous fournissent assez pour faire un beau tableau, sans l’aide de cette incomparable maistresse la Nature, *que vous devez toûjours avoir presente comme un témoin de la verité. 



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L’ARTISTE → qualités
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

Quotation

{LXXI. La Nature & l’Expérience perfectionnent l’Art.}
C’est un grand moyen pour profiter beaucoup, que de copier avec soin les excellens Tableaux & les beaux Desseins : mais la Nature presente devant les yeux vous en apprendra encore davantage ; parce qu’elle augmente la force du Genie : & c’est d’elle que l’Art tire sa plus grande perfection par le moyen de l’Experience. 



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → apprentissage
L’ARTISTE → qualités

Quotation

Parce que nous n’avons pas de clair assez vif pour imiter la Nature, il faut employer le plus proprement qu’il se peut celuy que nous avons, pour ne point le ternir par un mélange indiscret. Et puis, nous faisons nos demy-teintes un peu fortes, & quelquefois nous mettons des bruns, comme nous voulons represener la lumiere du Soleil ou celle d’un Flambeau ; nous opposons alors à ces grands clairs, des bruns plus forts que la Nature ne nous les represente, afin de ménager la finesse de l’Art avec la portée de nos Couleurs, qui défaillent en ces rencontres & n’expriment qu’imparfaitement les vivacitez de la Nature.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Le naturel a toujours quelque chose de vif, & de remuant, qui tempère cette immobilité des Figures antiques : & ceux qui prennent trop de soin de les imiter, sans prendre garde aux grâces particulières qui accompagnent la Nature vivante, tombent toujours dans la sécheresse.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

Quotation

Le Peintre qui doit aller plus avant & qui est un parfait imitateur de la Nature, ne doit pas seulement demeurer dans cette partie comme dans son terme: (car il ne seroit jamais Peintre) mais il doit en avoir une habitudes consommée pour n'estre point embarrassé dans la recherche des parties qui le font Peintre, & pour manier a son gré la couleur : car c'est elle qui trompe les yeux, qui donne la derniere perfection à ses Ouvrages.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Il [ndr : Rubens] estoit si fort persuadé que la fin du Peintre estoit d'imiter parfaitement la nature, qu'il n'a rien fait sans la consulter, & qu'il n'y a point eu de Peintre qui ait observé & qui ait sceu mieux que luy donner aux objets le véritable caractere qui les distingue.



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L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

S'estant donc proposé la Nature comme l'objet de ses [ndr : Rubens] études & de ses reflexions, il a observé exactement & avec un jugement admirable le véritable caractère des choses, ce qui les distingue les unes des autres, & qui les fait paroistre ce qu'elles sont à nos yeux : Et il a poussé cette connoissance si loin, qu'avec une hardie, mais sage & sçavante exagération de ce caractere, il a rendu la Peinture plus vivante & plus naturelle, pour ainsi dire, que le Naturel mesme. C'est dans la veuë de cet heureux succès qu'il ne s'est pas mis si fort en peine de se remplir l'idée des contours Antiques, dont la pluspart estant imitez avec trop d'affectation, portent avec eux une idée de pierre qu'ils communiquent infailliblement aux Ouvrages de ceux qui s'y sont trop attachez, au lieu que les contours de Rubens donnent au nud un véritable caractère de chair, telle qu'il l'a voulu representer selon les âges, les sexes & les conditions. Car on voit cette diversité dans les sujets qui la demandent ; [...].



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Le Peintre qui est un parfait imitateur de la Nature, doit donc considérer la couleur comme son objet principal ; puis qu'il ne regarde cette mesme Nature que comme imitable, qu'elle ne luy est imitable que parce qu'elle est visible, & qu'elle n'est visible que parce qu'elle est colorée.


Quotation

C'est tres-peu de chose qu'un Peintre qui imite précisément les objets comme il les voit dans la Nature, ils y font presque toujours imparfaits & sans ornement. Son Art ne doit pas servir à les imiter seulement, mais à les bien choisir; & il est impossible de les bien choisir qu'il n'ait une idée de leur perfection.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Et s'il n'en [ndr : des objets] trouve point qui réponde à son idée, reprit Damon, faut-il qu'il se contente de ceux qui seront présents à sa veüe? Non, repondit Philarque, car il doit les corriger & les rendre conformes à la perfection qu'il a conçeuë dans toutes les parties de la Peinture, en conservant neantmoins la vérité & la diversité de la Nature; la vérité, de peur de tomber dans le sauvage, & la diversité pour éviter la répétition.


Quotation

Il est vray, repris-je qu’un sçavant homme peut donner à ses figures par le beau choix de la forme, & l’intelligence des couleurs, plus de beauté & de grace que l’on n’en voit d’ordinaire dans les belles personnes, parce que quelques belles qu’elles soient, elles ne seront jamais si accomplies que le peut estre une figure d’un excellent Peintre. Neanmoins quelque effort que puisse faire ce sçavant homme, il n’y aura point dans ses Tableaux tant de relief qu’on en voit dans le naturel, à cause que la force des couleurs est limitée, & ne peut faire paroistre à la veuë une rondeur pareille à celle que l’on voit dans la Nature.
Je voudrois bien, interrompit Pymandre, que vous voulussiez m’en dire la raison.
C’est premièrement, luy répondis-je, que
les Peintres n’ont qu’un blanc & un noir pour la lumière & les ombres ; & ce blanc & ce noir ne peuvent point imiter parfaitement la Nature, parce que le blanc quelque blanc qu’il soit n’a point assez d’éclat pour representer les corps lumineux & le brillant des corps luisans ; & le noir, quelque noir qu’il soit, ne peut imiter qu’imparfaitement les ombres, qui dans la Nature sont des privations de lumiere. Car les noirs d’un Tableau font des matières qui ne peuvent estre privées de la lumiere qui les éclaire aussi bien que les autres couleurs qui sont étenduës sur la superficie de la toile.
Secondement c’est que nous voyons le naturel d’une autre façon que les Tableaux, parce que les rayons qui partent de nos yeux vont embrasser les tournants des corps qui sont de relief, ce qui ne se fait pas de mesme à l’égard des superficies plates, sur lesquelles les rayons visuels demeurent arrestez. C’est ce que Leonard de Vinci remarque dans son traité de la Peinture, où il fait voir que si nous regardons les choses peintes avec un seul œil, elles nous sembleront plus vrayes, & paroistront avoir plus de rondeur, quoyqu’il y ait toujours bien de la difference entre une chose peinte & le naturel, à cause, comme je viens de dire, qu’il y a dans les corps naturels une lumière & des ombres que la Peinture n’a pas force de bien representer.



Other conceptual field(s)

SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

C’est pourquoy le Titien s’est rendu considerable, & s’est eslevé au dessus de tous les autres pour avoir si bien sçeu connoistre la couleur de toutes les choses qu’il a voulu peindre, n’ayant point eu de maniere particuliere ; mais ayant tellement imité la belle Nature, qu’il a toujours representé la chair comme une véritable chair ; le bois comme du bois ; la terre comme de la terre, & ainsi tout ce qu’il a voulu peindre.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

[...] Car comment pourra-t-il representer les choses, desquelles il ne connoistra pas la nature, les proprietés, les causes & les effets ; comment peindra-t-il les Elemens, les Metheores, les Cieux, les Astres, & cette infinité, pour ainsi dire, de choses admirables que nous voyons dans la Nature ? Quelle image fera-t-il de la Tristesse, de la Joye, du Plaisir, de la Douleur & des autres passions ? Enfin, de quelle couleur peindra-t-il le Vice & la Vertu, sans la connoissance de ces sciences ? Quelle idée pourra-t-il former d’un malade & des diverses maladies d’un mourant, & de la Mort-même, s’il n’en connoist pas les symptomes ? Comment representera-t-il le corps humain, & les autres animaux dans leurs mouvemens divers, & tous les accidens qui s’y rencontrent, s’il n’en connoist la disposition par le moyen de l’Anatomie ; ainsi des autres choses qu’il aura à representer ? Et l’on voit tous les jours dans les ouvrages des faux Peintres, & de ceux même que l’on estime parmi le beau monde, que les deffauts qu’ils y commettent ne procedent que de l’ignorance de toutes ces choses, comme vous l’avez pû voir, lorsque vous avez passé parmi les Cacopeintres & les Cabalistes.
La Musique ne lui doit pas estre inconnuë, pour le grand raport quelle a avec la Peinture ; car si l’une a pour objet l’harmonie des sons, l’autre a l’harmonie des proportions des corps & des couleurs, fondée sur les mêmes principes.

Le but de la peinture est de représenter l’homme en action


Quotation

[...] C’est en cet Ouvrage [ndr : groupe sculpté par Phidias représentant le Parnasse] que l’on peut dire que l’Art a égalé la Nature ; car ce sçavant Sculpteur [ndr : Phidias] avoit mis tant de grace, de beauté, de guayté dans toutes ces Figures, qu’il sembloit avoir fait vivre le marbre, & qu’il n’y manquoit que la parole.

Le but l’art est d’imiter la nature et d’insuffler la vie aux figures représentées



Other conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Cela paroît d’abord fort aisé : car puisque toute la perfection de l’Art consiste à bien imiter la nature, il semble qu’il ne faille point consulter d’autre Maistre, & qu’on n’ait qu’à travailler d’aprés les modelles vivans ; toutefois si l’on veut approfondir la chose, on verra qu’il ne se trouve que peu ou point d’hommes dont toutes les parties soient dans leur juste proportion sans aucun défaut. Il faut donc choisir ce qu’il y a de beau dans chacun, & ne prendre que ce qu’on nomme communément la belle nature. Mais qui osera presumer d’avoir le discernement assez juste pour ne se point tromper dans un tel choix ?



Other conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

On peut avancer hardiment qu’ils [n.d.r. les sculpteurs antiques] ont en quelque sorte surpassé la nature ; car bien qu’il soit vray de dire qu’ils n’ont fait veritablement que l’imiter cela s’entend pour chaque partie en particulier, mais jamais pour le tout ensemble, & il ne s’est point trouvé d’homme aussi parfait en toutes ses parties que le sont quelques-unes de leurs Figures. Ils [n.d.r. les sculpteurs antiques] ont imité les bras de l’un, les jambes de l’autre, ramassant ainsi dans une seule Figure toutes les beautez qui pouvoient convenir au sujet qu’ils representoient, comme nous voyons qu’ils ont rassemblé dans l’Hercule tous les traits qui marquent la force, & dans la Venus toute la délicatesse & toutes les graces qui peuvent former une beauté achevée.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

C’est ce qu’on a veû souvent dans des portraits de sa main [ndr : à Sébastien Bourdon] : car bien qu’il prist tous les soins possibles à faire une teste achevée, on remarquoit que plus il vouloit approcher du naturel & de la ressemblance, plus il s’éloignoit, faute de connoistre assez les principes de son art : semblable en cela à plusieurs autres Peintres, qui pour bien peindre une teste vont cherchant hors de leur sujet des moyens pour faire paroistre la ressemblance, & bien exprimer le naturel. Au lieu qu’un sçavant homme ne se sert que de la nature mesme pour en imiter tous les traits, & ne songe à mettre sur sa toile que l’image de ce qu’il voit, sans rappeler dans sa memoire les idées de quelques autres portraits pour en suivre les manieres ; ni croire que par le secours de certaines maximes, & de quelques observations qu’il aura faites sur les ouvrages d’autres Peintres, il puisse arriver à faire quelque chose plus parfait que ce que la nature, qu’il a presente, luy enseigne elle-mesme. 
C’estoit souvent ce souvenir de quantité de Tableau que Bourdon avoit veûs, & qu’il vouloit imiter, qui affoiblissoit ses ouvrages. Car qu’un Peintre ait l’esprit plein de plusieurs choses qu’il aura veûës, ou mesme que son imagination luy fournisse un grand nombre de pensées, s’il n’a assez d’esprit & de jugement pour les bien ordonner, tout son ouvrage sera rempli de confusion.


Quotation

Fouquieres, repris-je, peignoit agreablement, & representoit parfaitement bien la Nature ; & quoy-que ce soit le principal devoir du Peintre de s’étudier à la bien imiter, il y en a eû neanmoins depuis luy qui ont méprisé cette étude, pour suivre certaines pratiques de peindre qui ne sont point naturelles ni dans les Païsages ni dans les figures.


Quotation

Car de tous les Arts que l’esprit de l’homme possede, y en a-t-il un plus admirable que celuy de la Peinture, par le moyen duquel on sçait representer la nature mesme, & faire voir par le mélange des couleurs l’image de toutes les choses qui tombent sous les sens. Que si c’est un grand avantage à l’homme de comprendre dans son esprit les images des corps animez & inanimez, combien est-ce une chose digne d’admiration d’en pouvoir tracer la ressemblance, & encore plus de se former une idée de toutes les beautez de la Nature pour en faire une plus parfaite, telle qu’estoit cette figure de Pirrha qui surpassoit toutes les plus belles femmes ? Mais comme il est rare de trouver une personne parfaitement belle, aussi est-il extrémement difficile de faire l’image d’une beauté accomplie. C’est pourquoy les plus sçavans hommes de l’antiquité, pour avoir part à la gloire d’un Art si merveilleux, non seulement ont eû une estime toute particulière pour la Peinture, mais encore ont voulu peindre eux-mesmes.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Cette conclusion déplut à ceux qui étoient engagés dans l’amour de la couleur, tellement, qu’il s’en émeut une contestation, celui qui entreprit le parti proposa ces trois choses. Primo, que la couleur est aussi necessaire que le dessein. Secundo, qu’en diminuant le merite de la couleur, on diminuë celui du Peintre. Tertio, que la couleur a merité des loüanges en tous tems : pour soûtenir sa premiere proposition, il dit, qu’il falloit examiner, quelle est la fin en general, que le Peintre se doit proposer, & lequel du dessein ou de la couleur le conduit plus directement à cette fin ; que de dire que la fin de la Peinture est d’imiter la nature, ce n’est pas assez, puisque plusieurs autres arts se proposent la même chose ; de dire que ce soit pour tromper les yeux, cela ne suffiroit pas encore, si on y ajoutoit que cela se fait par le moyen des couleurs. [...] L’on ajoûta que le dessein étoit commun avec les sculpteurs & Graveurs, mais que la couleur est le propre du Peintre, & que l’on ne pouvoit prendre cette qualité qu’à cause de l’emploi des couleurs, qui sont capables de tromper les yeux en imitant les choses naturelles ; qu’étant donc la chose qui le distingue d’avec les autres Artisans, elle devoit être considerée d’une façon singuliere


Quotation

Enfin pour bien reussir, il est absolument necessaire d’étudier le naturel : d’apprendre de la nature méme tous les diferens mouvements, qu’elle peut faire dans le corps d’un homme vivant, & les diferens éfets des Muscles. Il ne s’agit pas pourtant de copier la Nature tantôt seche, tantôt petite, ou grande : Mesquine, ou estravagante : Il faut composer une belle figure sur un corps, qui ne sera pas également beau. Et s’il y a quelque chose de beau, il le faut savoir choisir en supleant au reste, s’il manque.
Tous les corps en éfet ont du beau dans quelques parties & du Mesquin en quelques autres : La nature ne formant que rarement des ouvrages acomplis. On voit souvent qu’elle ôte à l’un, ce qu’elle donne à l’autre : De sorte qu’il faudroit plusieurs modeles, pour en faire un qui fut parfait : Mais comme j’ay dit, la Sience consiste à supléer, où la nature s’est négligé.
Quand je dis que la nature manque, ou qu’elle se neglige, je ne pretens pas dire qu’elle ne fasse tous ses ouvrages parfait dans leurs proportions, pour toutes les fonctions naturelles : Mais je veux dire, que toutes les parties ne sont pas également bien formée, pour plaire aux Yeux.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Mais que sert-il, reprit Damon, de sçavoir cette amitié & cette antipathie des Couleurs, puisqu'il n'y a qu'à imiter par le mélange des Couleurs artificielles celles qui sont naturelles à l'objet qui est devant nos yeux.
La nature, repartit Pamphile, n'est pas toûjours bonne à imiter ; il faut que le Peintre la choisisse selon les regles de son Art ; & s'il ne la trouve pas telle qu'il la cherche, il faut qu'il corrige celle qui luy est presente. Et de mesme que celuy qui dessine n'imite pas tout ce qu'il voit dans un modele defectueux, & qu'au contraire, il change en des proportions & des contours avantageux les défauts qu'il y trouve : ainsi le Peintre ne doit pas imiter toutes les couleurs qui se presentent indifferemment, il ne doit choisir que celles qui luy conviennent, ausquelles (s'il le juge à propos) il en ajoûte d'autres qui puissent produire un effet tel qu'il l'imagine pour la beauté de son Ouvrage : il songe non seulement à rendre ses objets en particulier beaux, naturels & véritables : mais encore il a soin de l'union du Tout-ensemble : tantost il diminuë de la vivacité du Naturel, & tantost il encherit sur l’éclat & sur la force des couleurs qu'il y trouve.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Rien n’est bon, rien ne plaît sans le Vrai ; c’est la raison, c’est l’équité, c’est le bon sens & la base de toutes les perfections, c’est le but des Sciences, & tous les Arts qui ont pour objet l’Imitation ne s’exercent que pour instruire & pour divertir les hommes par une fidelle representation de la Nature.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

[…] il y a aussi des Proportions particulieres, qui regardent principalement les sexes, les âges, & les conditions, & qui dans ces mêmes états trouvent encore une infinie varieté. Pour ce qui est des Proportions particulieres, la Nature en fournit autant qu’il y a d’hommes sur la terre, mais pour rendre ces Proportions justes & agreables, il n'y a que l’Antique dont la source est dans la Nature, qui puisse servir d’exemple, & former une solide idée de la belle diversité.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

l’Antique n’est beau que parce qu’il est fondé sur l’imitation de la belle Nature dans la convenance de chaque objet qu’on a voulu representer.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

Quotation

Le Peintre qui est un parfait imitateur de la Nature, pourvû de l’habitude d’un excellent Dessein, comme nous le supposons, doit donc considerer la couleur comme son objet principal, puisqu’il ne regarde cette même Nature que comme imitable, qu’elle ne lui est imitable, que parce qu’elle est visible, & qu'elle n’est visible que parce qu’elle est colorée.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
L’ARTISTE → qualités
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

L’on sait assez que la peinture n’est qu’un fard, qu’il est de son essence de tromper, & que le plus grand trompeur en cet Art, est le plus grand Peintre. La Nature est ingrate d’elle-même, & qui s’attacheroit à la copier simplement comme elle est & sans artifice, feroit toujours quelque chose de pauvre & de très-petit goût. Ce que l’on nomme Exageration dans les couleurs & dans les lumieres, est l’effet d’une profonde connoissance de la valeur des couleurs, & une admirable industrie qui fait paroître les objets peints plus vrais (s’il faut ainsi dire) que les veritables mêmes. C’est dans ce sens que l’on peut dire, que dans les Tableaux de Rubens l’Art est audessus de la Nature, laquelle semble en cette occasion n’être que la copie des ouvrages de ce grand Peintre : & quand les choses, après avoir été bien examinées, ne se trouveroient pas justes, comme on les suppose, qu’importe après tout, pourvû qu’elles le paroissent ; puisque la fin de la Peinture n’est pas tant de convaincre l’esprit que de tromper les yeux.
 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Il faut apprendre à bien voir la Nature pour la bien representer. Il y a deux manieres de la colorier, la premiere dépend de l’habitude que ceux qui commencent à Peindre se forment, & l’autre comprend la veritable connoissance des couleurs dont on se sert, ce qu’elles valent l’une auprès de l’autre, & le juste temperament de leur mélange pour imiter les diverses couleurs de la Nature.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’ARTISTE → apprentissage
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Le Peintre n’a qu’un moyen d’éviter l’ennui de la répetition, c’est d’avoir recours à la source inépuisable de la Nature. Il est même bon de prevenir là-dessus les momens de ses besoins, & de faire d’après le vrai des études differentes des objets naturels extraordinaires dans tous les genres de Peinture, & sur du papier huilé afin de s’en servir dans l’occasion.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

{Le Dessin. II. Partie} Que le Peintre dessine correctement d’un bon goût & d’un style varié, tantôt héroïque & tantôt champêtre, selon le caractére des Figures que l’on introduit : Car l’élegance des contours qui convient aux Divinités, par exemple, ne convient nullement aux gens du commun ; les Héros & les soldats, les forts & les faibles, les jeunes & les vieillards doivent avoir chacun leurs diverses formes ; sans compter que la Nature, qui se trouve differente dans toutes ses productions demande du Peintre une varieté convenable.


Quotation

[...] la principale étude du Peintre doit être de débrouiller & de connaître en quoi consiste le vrai, le beau & le simple de cette même Nature, lqauelle tire touts ses beautés & toutes ses graces du fond de sa pureté & de sa simplicité.


Quotation

Dans les Attitudes, la Pondération & le Contraste sont fondés dans la Nature. Elle ne fait aucune action qu’elle ne fasse voir ces deux parties ; & si elle y manquoit, elle seroit, ou privée de mouvement, ou contrainte dans son action.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

On voit des Curieux qui se font une idée d'un Maître sur trois ou quatre Tableaux qu'ils en auront vûs, & qui croient après cela avoir un titre suffisant pour décider sur sa maniére, sans faire réflexion aux soins plus ou moins grands que le Peintre aura pris à les faire, ni à l'âge auquel il les aura faits. Ce n'est pas sur les Tableaux particuliers du Peintre : mais sur le général de ses Ouvrages qu'il faut juger de son mérite. Car il n'y a point de Peintre qui n'ait fait quelques bons & quelques mauvais Tableaux […]. Il n'y en a point aussi qui n'ai eu son commencement, son progrès & sa fin ; c'est-à-dire, trois maniéres : la première, qui tient à celle de son Maître; la seconde, qui s'est formée selon son Goût, & dans laquelle réside la mesure de ses talens, & de son Génie; & la troisième, qui dégénère ordinairement en ce qu'on appelle maniére : parce qu'un Peintre, après avoir étudié long-tems d'après la Nature, veut jouir, sans la consulter davantage, de l'habitude qu'il s'en est faite.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

Are. [...] Le peintre doit donc s’appliquer non seulement à imiter, mais aussi à surpasser la nature ; je dis surpasser en partie ; car au reste ce seroit un prodige, non pas s’il arrivoit à l’imiter, mais meme s’il en approchoit : ce qui consiste à faire paroitre par le moien de l’art dans un seul corps toutes les perfections de la beauté, qu’a peine la nature a coutume de faire voir en mille. Parcequ’il ne se trouve point de corps humain de si parfaite beauté, qu’il ne lui en manque quelque partie. Aussi avons nous l’exemple de Zeuxis, qui aiant à peindre Helene dans le temple des Crotoniates, choisit cinq jeunes filles qu’il vit toutes nûes, & prenant les belles parties de l’une, qui manquoient à l’autre, reduisit son Helene au point de perfection que la renomée en subsiste encore aujourdhui. Ce qui peut aussi servir d’avis pour ceux qui ont la temerité de faire tous leurs ouvrages de pratique. Mais si les peintres veulent trouver sans peine le parfait modelle d’une belle femme, ils n’ont qu’a lire les stances dans les quelles l’Arioste decrit admirablement les beautés de la Fée Alcine. Il [sic] verront en même tems, combien les bons poetes sont aussi bons peintres. [...]
Elle etoit aussi bien faite que les plus industrieux peintres eussent sû la representer.
Voila pour la proportion que l’ingenieux Arioste etablit 1, la plus exacte que les plus excellents peintres puissent former : il se sert de l’epithete industrieux, pour marquer le soin, qui convient un excellent ouvrier.
[...]
Avec une blonde chevelure longue & nouée :
Il n’y a point d’or qui eclatte & brille davantage.
De la meme façon que l’Arioste a dit tresse blonde, il pouvoit dire tresse d’or : mais peut etre crut-il, que l’expression auroit trop senti son poete : d’ou on peut conclure que le peintre doit imiter l’or, & non pas l’emploier dans sa peinture comme font ceux qui peignent en mignature, ensorte qu’on puisse dire ces cheveux ne sont pas d’or, & cependant ils semblent briller comme l’or. Je suis bien aise d’avoir touché ce point, quand meme la chose ne meriteroit pas qu’on y fit reflexion. […] On doit conclure de là, que le peintre est obligé d’imiter les proprietés de chaque chose avec les distinctions qui leur conviennent.

 
1 On a encore ici prophetisé, plus pour ce tems ici, que pour aucun autre qui ce soit passè.

Utilisation du lieu communu de Zeuxis peigant Hélène à partir de cinq jeunes filles pour expliquer que le peintre ne doit pas seulement imiter la nature mais choisir ce qu'il y a de plus beau dans la nature pour atteindre la perfection.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’ARTISTE → qualités
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

Au contraire les Peintres qui travaillent aujourd'hui, tirent plus de secours de l'Art, que Raphaël & ses contemporains n'en pouvoient tirer. Depuis Raphaël, l'art & la nature se sont perfectionnez, […]. L'Ecole Lombarde a apporté le coloris à une perfection où il n'avoit pas encore atteint du vivant de Raphaël. L'Ecole d'Anvers a fait encore depuis lui plusieurs découvertes sur la magie du clair-obscur. Michel-Ange de Caravage & ses imitateurs ont aussi fait sur cette partie de la Peinture, des découvertes excellentes, quoiqu'on puisse leur reprocher d'en avoir été trop amoureux. Enfin depuis Raphaël, la nature s'est embellie. Expliquons ce Paradoxe. 
Nos Peintres connoissent présentement une nature d'arbres & une nature d'animaux plus belle & plus parfaite que celle qui fut connuë aux devanciers de Raphaël et à Raphaël lui-même. […] Ce n'est qu'après lui que ces parties du monde [ndr : Asie orientale, Amérique, Brésil] ont été découvertes pour les Peintres, & qu'on en a rapporté les desseins des plantes, des fruits & des animaux rares qui s'y trouvent, & qui peuvent servir à l'embellissement des tableaux.
[…]
Il est vrai que Raphaël & ses contemporains n'étudioient pas la nature seulement dans la nature elle-même. Ils l'étudiaient encore dans les ouvrages des anciens. Mais les anciens eux-mêmes ne connoissoient pas les arbres [ndr.: des Pays-Bas] et les animaux [ndr.: d'Angleterre]. L'idée de belle nature que les anciens s'étaient formée sur certains arbres & sur certains animaux, en prenant pour modeles les arbres & les animaux de la Grece et de l'Italie, n'approche pas de ce que la nature produit en ce genre-là dans d'autres contrées.
[…]
Il faudrait connoître le monde presqu'aussi bien que l'intelligence qui l'a créé, & qui a décidé de son arrangement, pour imaginer la perfection où la nature est capable d'arriver. […] Les connaissances des hommes sur la conformation de l'Univers, étant aussi bornées qu'elles le sont, ils ne peuvent, en prêtant à la nature les beautés qu'ils imaginent, l'annoblir dans leurs inventions, autant qu'elle sçait l'annoblir elle-même à la faveur de certaines conjectures. Souvent leur imagination la gâte au lieu de la perfectionner.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

les manieres se forment de la différente façon dont l’esprit humain est capable de concevoir une même chose, qui est l’imitation de la nature. Les plus habiles peintres ont leur manière, sans néanmoins être manierés. La manière s’entend de la façon d’opérer ; c’est le faire d’un peintre, c’est son style ; au lieu que manieré veut dire ce qui sort de la nature & du vrai [...] On ne devroit imiter que la nature & l’antique, sans s’attacher à la manière de personne [...] Au reste la nature n’a point de manière, elle n’a point de touche, tout y paroît d’un fondu & d’un accord parfait.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

Quotation

Le Génie doit donc avoir un appui pour s’élever & se soutenir, & cet appui est la nature. Il ne peut la créer, il ne doit point la détruire ; il ne peut donc que la suivre & l’imiter, & par conséquent tout ce qu’il produit ne peut être qu’imitation.
Imiter, c’est copier un modèle. Ce terme contient deux idées. I° le Prototype qui porte les traits qu’on veut imiter. 2° la Copie qui les représente. La Nature, c’est-à-dire tout ce qui est, ou comme nous concevons aisément comme possible, voilà le prototype ou le modèle des Arts. Il faut, comme nous venons de le dire, que l’industrieux imitateur ait toujours les yeux attachés sur elle, qu’il la contemple sans cesse : Pourquoi ? C’est qu’elle renferme tous les plans des ouvrages réguliers, & les desseins de tous les ornemens qui peuvent nous plaire. Les Arts ne créent point leurs règles : elles sont indépendants de leur caprice, & invariablement tracées dans l’exemple de la Nature.
Quelles sont donc les fonctions des Arts ? C’est de transposer les traits qui sont dans la Nature, & de les présenter dans des objets à qui ils ne sont point naturels. C’est ainsi que le ciseau du statuaire montre un héros dans un bloc de marbre. Le peintre par ses couleurs, fait sortir de la toile tous les objets visibles.


Quotation

Ainsi tous les Arts dans tout ce qu’ils ont de vraiment artificiel, ne sont que des choses imaginaires, des êtres feints, copiés & imités d’après les véritables. C’est pour cela qu’on met sans cesse l’Art en opposition avec la Nature : qu’on n’entend partout que ce cri, que c’est la Nature qu’il faut imiter : que l’Art est parfait quand il la représente parfaitement : enfin que les chefs-d’œuvres de l’Art, sont ceux qui imitent si bien la Nature, qu’on les prend pour la Nature elle-même.
Et cette imitation pour laquelle nous avons tous une disposition si naturelle, puisque c’est l’exemple qui instruit & qui règle le genre humain,
Vivimus ad exempla, cette imitation, dis-je, est une des principales sources du plaisir que causent les Arts. L’esprit s’exerce dans la comparaison du modèle avec le portrait, & le jugement qu’il en porte, fait sur lui une impression d’autant plus agréable, qu’elle lui est un témoignage de sa pénétration & de son intelligence.
Et cette doctrine n’est pas nouvelle.
On la trouve par-tout chez les anciens. Aristote commence sa Poëtique par ce principe : que la Musique, la Danse, la Poësie, la Peinture, sont des Arts imitateurs (a). [...]
(a) […] M. Remond de S. Mard qui a beaucoup réfléchi sur l’essence de la Poësie & qui n’écrivant que pour les plus délicats n’a dû prendre que la fleur de son sujet, dit formellement dans une de ses Notes que les beaux Arts ne consistent que dans l’imitation. Voici ses termes : On n’y songe pas assez, la Poësie, la Musique, la Peinture sont trois Arts consacrés au plaisir, tous trois faits pour imiter la nature, tous trois destinés à imiter les mouvemens de l’ame : les tirer de là, c’est les deshonorer, c’est les montrer par leur endroit foible. […]


Quotation

De tout ce que nous venons de dire, il résulte que la Poësie ne subsiste que par l’imitation. Il en est de même de la Peinture, de la Danse, de la Musique : rien n’est réel dans leurs Ouvrages : tout y est imaginé, feint, copié, artificiel. C’est ce qui fait leur caractere essentiel par opposition à la nature.


Quotation

Ces deux exemples suffisent pour donner, en attendant, une idée claire & distincte de ce qu’on appelle la belle Nature. Ce n’est pas le vrai qui est ; mais le vrai qui peut être, le beau vrai, qui est représenté comme s’il existoit réellement, & avec toutes les perfections qu’il peut recevoir.


Quotation

Jusqu’ici on a tâché de montrer que les Arts consistoient dans l’imitation ; & que l’objet de cette imitation étoit la belle Nature représentée à l’esprit dans l’enthousiasme. Il ne reste plus qu’à exposer la manière dont cette imitation se fait.
On peut diviser la Nature par rapport aux beaux Arts en deux parties : l’une qu’on saisit par les yeux, & l’autre, par le ministere des oreilles : car les autres sens sont stériles pour les beaux Arts. La premiere partie est l’objet de la Peinture qui représentent sur un plan tout ce qui est visible. […]
Ainsi la Peinture imite la belle Nature par les couleurs, la Sculpture par les reliefs, la Danse par les mouvements par les attitudes du corps. La Musique l’imite par les sons inarticulés, & la Poësie enfin par la parole mesurée. Voilà les caracteres distinctifs des Arts principaux. […]


Quotation

C’est pour atteindre à cette liberté que les grands Peintres laissent quelquefois jouer leur pinceau sur la toile : tantôt, c’est une symétrie rompue ; tantôt, un désordre affecté dans quelque petite partie ; ici, c’est un ornement négligé ; là, un défaut même, laissé à dessein : c’est la loi de l’imitation qui le veut :
               A ces petits défauts marqués dans la Peinture,
               L’esprit avec plaisir reconnoît la Nature


Quotation

Sa Venus au bain [ndr : de Vanlo] est tout à fait intéressante ; de même que la Vestale ; quoique ce dernier tableau soit un peu sec. On sent bien que M. Vanlo a voulu y fatiguer ses chairs le moins qu’il lui étoit possible, pour mieux exprimer le caractere de virginité qui étoit de son sujet ; mais on s’apperçoit en même-tems que la nature ne lui a pu servir en cette occasion ; & qu’il n’a pu peindre cet objet que d’idée, & comme un beau fantôme, que lui retraçoit son imagination. La question étoit de chercher un beau modele de Vierge, quelque part ; mais en bonne vérité où le trouver !


Quotation

Un Peintre habile doit rectifier la nature en l’imitant ; surtout quand il s’en est rendu maître comme M. Vanlo. Il doit retrancher adroitement ce qu’elle a de trop, & ajouter à ce qui lui manque. Il faut qu’il songe à peindre toujours en beau, autant qu’il lui est possible, & que l’occasion semble le permettre : les Peintres et les Poëtes sont les panégyristes de la Nature.


Quotation

M. du Mont me semble faire autant d’efforts pour s’éloigner de la nature que quelques autres en prennent pour s’en approcher. Il s’épuise à chercher une maniere qui lui coûte beaucoup ; & qui n’en vaut gueres mieux, puisqu’elle ne ressemble à rien de naturel. Je me plaindrai d’autant plus sur ce sujet, qu’on voit tous les jours des Peintres, qui n’ont pas le méme talent, donner dans le même ridicule. Tout [sic] y visent grands & petits ; c’est proprement le péché originel, en Peinture. On va voir ce qu’a produit cette affectation. M. du Mont a exposé cette année deux Tableaux, extrêmement travaillés, dessinés & peints tous deux avec la même sévérité ; & où on le reconnoît enfin, pour tout dire.


Quotation

M. Aved […] a exposé différens Portraits, tous également bien touchés, & qui soutiennent parfaitement le grand nom qu’il s’est acquit dans ce genre. Il n’est point pour ces attitudes fieres & de recherche, qui le plus souvent sortent de la nature, ou du moins empêchent de la reconnoître : une élégante & noble simplicité est plus de son goût, très-louable en cela. Je n’ai trouvé d’imperfection que dans son coloris, il m’a semblé trop cru ; je n’y ai point reconnu des chairs telles qu’en offre la nature. Les portraits de M. Le Sueur acheveront d’éclaircir ma réflexion […] ; la chair y est mieux exprimée & ils ont un bien plus grand air de vérité.


24 quotations

Quotation

An easie way to take the naturall, and lively shape of the leafe of any hearbe or tree, which thing passeth the Art of man to imitate with Pen or Pensill.


First take the leafe that you would have, and gently bruise the ribs and veines on the backe side of it, afterwards wet that side with Linseed-oyle, and then presse it hard upon a peece of cleane white paper, and so you shall have the perfect figure of the said leafe, with every veine thereof, so exactly exprest as being lively coloured, it would seeme to bee truly naturall, by this we learne, that Nature being but a little adjuvated or seconded with Art, can worke wonders.
Now for the farther information of such as are desirous of exemplarie instruction, I have set downe in order following the delineation of the proportion of such things as in my judgement seemed most necessarie for young beginners, and those in such easie demonstrations as for the most part they consist of equall squares, and require no more for their right understanding, then diligent observation, I might have filled a whole Booke of such like: but having considered that what I had done, was a sufficient ground for a farther procession, I thought fitting to leave each person to the exercise and practise of his best Invention.


Quotation

I. POLYGRAPHICE is an Art, so much imitating Nature, as that by proportional lines with answerable Colours, it teacheth to represent to the life (and that in plano) the forms of all  corporeal things, with their respective passions.
II. It is called in general in Greek
Χρωματινη, in Latine Pictura, and in English the Art of Painting.
III. It is sevenfold (to wit) in
Drawing, Engraving, Etching, Limning, Painting, Washing and Colouring.
IV. Drawing is, that whereby we represent the shape and form of any corporeal substance in rude lines onely.
V. It consists in proportion and passion, as it hath relation to motion and situation, in respect of Light and Vision.
VI.
Sanderson saith, This Admirable Art is the Imitation of the surface of Nature in Colour and proportion, 1. By Mathematical demonstration, 2. By Chorographical description, 3. By shapes of Living creatures, 4. And by the forms of Vegetables, in all which it prefers Likeness to the life, conserves it after death, and this altogether by the sense of seeing.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Now the Effects proceeding from Proportion are unspeakable, the Principal whereof, is that Majestie and Beautie which is found in Bodies, called by Vitruvius, EURITHMIA. And hence it is, that when behold a well-proportioned thing, we call it Beautiful, as if we should say, Indued with that exact and comely Grace, whereby all the Perfection of sweet Delights belonging to the Sight, are communicated to the Eye, and so conveyed to the Understanding.
But if we shall enter into a farther Consideration of this
Beauty, it will appear most evidently in things appertaining to Civil Discipline ; for it is strange to consider what effects of Piety, Reverence and Religion, are stirred up in mens Minds, by means of this suitable comeliness of apt proportion. A pregnant example whereof we have in the Jupiter carved by Phidias at Elis, which wrought an extraordinary sense of Religion in the People, whereupon the antient and renowned Zeuxis well knowing the excellency and dignity thereof, perswaded Greece in her most flourishing Estate, that the Pictures wherein this Majesty appeared were dedicated to great Princes, and consecrated to the Temples of the Immortal gods, so that they held them in exceeding great estimation ; partly because they were the Works of those famous Masters, who were reputed as gods amongt men ; and partly because they not only represented the Works of God, but also supplyed the defects of Nature : ever making choice of the Flower and Quintessence of Eye-pleasing delights.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Albeit Dame Nature, the cunningest Work-Mistress of all others, doth ordinarily observe so great variety, in all her Workes, that each of her particulars differeth in Beauty and Proportion ; yet notwithstanding, we find by experience, that she is more industrious, In shewing her Art and Skill in some few most Beautifull creatures, whereupon I (insomuch as Art being the counterfeiter of Nature, must ever endeavour to imitate the most absolute things) intending to handle the proportion of a Woman mean not to spend much time in discoursing of the several proportions of all the Sorts of Women which Nature affordeth […].



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

The Definition of Painting.


Painting is an Art which with proportionable Lines, and Colours answerable to the life, by observing the Perspective Light, doth so imitate the Nature of corporal things, that it not only representeth the thickness and tenderness thereof upon a Flat, but also their actions, and gestures, expressing moreover divers affections and passions of the Mind.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Of the Vertue and Efficacy of Motion.


It is generally confessed of all Men, that all such
Motions in Pictures, as do most neerly resemble the Life, are exceeding pleasant, and contrarywise those that which do farthest dissent from the same, are void of all gracious Beauty, committing the like discord in Nature, which untuned strings do in an instrument. Neither do these motions thus lively imitating Nature in Pictures, breed only an Eye-pleasing contentment, but do also performe the self same effects, which the natural do, for as he which laugheth, mourneth, or is otherwise effected, doth naturally move the beholders to the self same passion, of mirth or sorrow, so a picture artificially expressing the true natural motions, will (surely) procure laughter when it laugheth, pensiveness when it is grieved &c. […], All which points are (in truth) worthy of no less admiration then those miracles of the antient Musicians, who with the variety of their melodious harmony, were wont to stir Men up to wrath and indignation, love, warr, […]. 
But to return thither were I left, I am of Opinion that insomuch as these Motions are so Potent in affecting our Minds, when they be most artifcially counterfeited, we ought for our bettering in the knowledge thereof, to propose unto us the example of Leonard Vincent above all others : Of whom, it is reported, that he would never express any motion in a Picture, before he had first carefully beheld the Life, to the end he might come as neer the same, as was possible : whereunto afterwards joyning Art, his Pictures surpassed the Life.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

Quotation

Of Colouring and Shadowing of History in Limning, and also other Necessary Observations.


The differences between Limning Pictures to the Life, or History, are Infinite ; notwithstanding the same Colours that are used for one do also for the other. And to particularise but part of what may be well said upon this Subject, would be too tedeous, if not endless. The most Remarkable is most certainly in the Variety of Colouring of things according to their several Sexes and Ages ; and also of Invention of ordering and well Stelling. All things which are to be represented, are many times according to the Humour, Judgement, and Discretion of the Master. We see generally in the Practice of the best and most Famous Painters, that they that do follow the Life, do tie themselves strictly and precisely to follow what they see in the Life, to immitate it as near as possible ; yet in their Inventions they assume to themselves such a Gentile Liberty and Licence, both in Colouring and Ordering ; but not so far as to run into those Extremes as
Bartholomæus Spranger, Henry Goltzius, Abraham Blomart, and Outeawale, and several other Dutch Painters, run into about the Year 1588 ; for their Inventions at that time and Actions were so extravagantly strain’d and stretch to that degree beyond Nature, that made their Works seem to the Judicious Eye very Ridiculous, and contrary to Nature ; and at that time it was grown to such an Imposture or Mode, that he was counted no Master that could not strain his Actions in that extravagant manner. Which Mode was afterwards laid aside, and the Works that those Masters afterwards made were incomparably Good, by their Embracing more the Ancient Italian way of DESIGNING, which was more Modest, Gentile, and Graceful. So far they abused the Modest Licence, that so Graced the Admirable Works of Titian, Michael Angelo, and most of the Eminent Italians of that Age. And others have been as Extravagant in their Colouring. Which two Extremes may be both avoided by imitating that Divine Titian for Colouring, who was of all others esteemed the best.


Quotation

Of Natural Guidances


The fifth thing in Good Drawing is, that every thing be done by
The Guidance of Nature ; that is, that nothing be exprest but what may accord and agree with Nature in every point. As if we were to design or draw a Man turning his Head over his Shoulder, I must not make him turn or wind more then Nature will admit, nor must any other Action be forced beyond the limits of Nature, neither should any thing be made to come short of Nature ; but Nature, though it is not to be strained beyond its certain bounds, yet it should be quickened to the Highest pitch of it. As if we were to express any man in any Violent Action, as in a Battel, either to strike, or to avoid the Stroke of his Enemy ; or as in Running, or Wrestling, or Leaping, or other Violent Actions : yet must none of these be drawn in a posture that cannot agree with the Motions of Nature, that is, which a Man cannot imitate with his Natural Body. And so for all things else whatsoever, Nature must be the Parent and Patern for all kind of Draughts.


Quotation

Traveller,
           
Design is the Expressing with a Pen, or Pencil, or other Instrument, the Likeness of any Object by its out Lines, or Contours ; and he that Understands and Mannages well these first Lines, working after Nature still, and using extream Diligence, and skill may with Practice and Judgment, arrive to an Excellency in the Art.
                        Friend,
            Me thinks that should be no difficult Matter, for we see many whose Inclination carys them to Draw any thing they see, and they perform it with ease.
                       
Traveller,
            I grant you, Inclination goes a great way in disposing the Hand, but a strong Imagination only, will not carry a Painter through ; For when he compares his Work to
Nature, he will soon find, that great Judgment is requisite, as well as a Lively Fancy ; and particularly when he comes to place many Objects together in one Piece or Story, which are all to have a just relation to one another. There he will find that not only the habit of the Hand but the strength of the Mind is requisite ; therefore all the Eminent Painters that ever were, spent more time in Designing after the Life, and after the Statues of the Antients, then ever did in learning how to colour their Works ; that so they might be Masters of Design, and be able to place readily every Object in its true situation.
                        Friend,
            Now you talk of Nature and Statues, I have heard Painters blam’d for working after both.
                        Traveller,
            It is very true, and justly ; but less for working after Nature than otherwise. Caravaggio a famous Painter is blam’d for having meerly imitated Nature as he found her, without any correction of Forms. And Perugin, another Painter is blam’d for having wrought so much after Statues, that his Works never had that lively easiness which accompanies Nature ; and of this fault Raphael his Scholar was a long time guilty, till he Reform’d it by imitating Nature.

                        Friend,
            How is it possible to erre in imitating Nature ?
                        Traveller,
           
Though Nature be the Rule, yet Art has the Priviledge of Perfecting it ; for you must know that there are few Objects made naturally so entirely Beautiful as they might be, no one Man or Woman possesses all the Advantages of Feature, Proportion and Colour due to each Sence. Therefore the Antients, when they had any Great Work to do, upon which they would Value themselves did use to take several of the Beautifullest Objects they designed to Paint, and out of each of them, Draw what was most Perfect to make up One exquisite Figure ; Thus Zeuxis being imployed by the Inhabitants of Crotona, a City of Calabria, to make for their Temple of Juno, a Female Figure, Naked ; He desired the Liberty of seeing their Hansomest Virgins, out of whom he chose Five, from whose several Excellencies he fram’d a most Perfect Figure, both in Features, Shape and Colouring, calling it Helena.

Expression "Working after nature"

life



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Friend,
            I have heard Painters blamed for Finishing their Pieces too much : How can that be ?
                        Traveller.
           
Very well : For an over Diligence in that kind, may come to make the Picture look too like a Picture, and loose the freedom of Nature. And it was in this, that Protogenes, who was, it may be, Superiour to Apelles, in every part of Painting ; besides, was nevertheless Outdone by him, because Protogenes could hardly ever give over Finishing a Piece. Whereas Apelles knew, when he had wrought so much as would answer the Eye of the Spectator, and preserve the Natural. This the Italians call, Working A la pittoresk, that is Boldly, and according to the first Incitation of a Painters Genius. But this requires a strong Judgment, or else it will appear to the Judicious, meer Dawbing.



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EFFET PICTURAL → touche

Quotation

Traveller.
           
After the Death of Raphael and his Schollars (for, as for Michael Angelo he made no School) Painting seemed to be Decaying ; and for some Years, there was hardly a Master of any Repute all over Italy. The two best at Rome were Joseph Arpino and Michael Angelo da Caravaggio, but both guilty of great Mistakes in their Art : the first followed purely his Fancy, or rather Humour, which was neither founded upon Nature nor Art, but had for Ground a certain Practical, Fantastical Idea which he had framed to himself. The other was a pure Naturalist, Copying Nature without distinction or discretion ; he understood little of Composition or Decorum, but was an admirable Colourer.


Quotation

The next thing to be considered in an Historical Piece, is the Truth of the Drawings, and the Correction of the Design, as Painters call it ; that is, whether they have chosen to imitate Nature in her most Beautiful Part ; for though a Painter be the Copist of Nature, Yet he must not take her promiscuously, as he finds her, but have an Idea of all that is Fine and Beautiful in an Object, and choose to Represent that, as the Antients have done so admirably in their Paintings and Statues : And ’tis in this part that most of the Flemish Painters, even Rubens himself, have miscarryed, by making an ill Choice of Nature ; either because the Beautiful Natural is not the Product of their Countrey, or because they have not seen the Antique, which is the Correction of Nature by Art ; for we may truly say that the Antique is but the best of Nature ; and therefore all that resembles the Antique, will carry that Character along with it.
                       
Friend,
            I remember, you reckoned it to me among the Faults of some Painters, that they had studied too long upon the Statues of the Antients ; and that they had indeed thereby acquired the Correction of Design you speak of ; but they had by the same means lost that Vivacity and Life which is in Nature, and which is the true Grace of Painting.

                        Traveller.
            ’Tis very true, that a Painter may fall into that Error, by giving himself up too much to the Antique ; therefore he must know, that his Profession is not tyed up to that exact Imitation of it as the Sculptor’s is, who must never depart from that exact Regularity of Proportion which the Antients have settled in their Statues ; but Painters Figures must be such as may seem rather to have been Models for the Antique, than drawn from it ;
and a Painter that never has studied it at all, will never arrive at that as Raphael, and the best of the Lombard Painters have done ; who seem to have made no other Use of the Antique, than by that means to choose the most Beautiful of Nature.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

Quotation

Yet although in Things at Distance, we must go by the Rationall Proportion in Perspective, and in things near by the Natural ; yet we must not so observe the Natural, but regard must be had to the Grace of the Picture.
            For the Power of
Painting, not only extends it self, to the Imitation of Nature, but sometimes to the Correcting of it : rendring Things more pleasing to the Eye, then they are of themselves.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Puisqu’il est constant que les figures antiques renferment non seulement tout ce qu’il y a de plus beau dans les proportions ; mais qu’elles sont encore la source des graces, de l’élegance, & des expressions : c’est une étude d’autant plus nécessaire qu’elle conduit au chemin de la belle verité. Il faut s’y exercer sans avoir égard au tems qu’elle exige pour la bien posseder : car puisque l’Antique est la regle de la beauté, il la faut dessiner jusqu’à s’en former une juste & forte idée, qui serve à bien voir la Nature […]
Comme le plus bel exemple que nous ayons dans cette conduite, est celle qu’a tenue Raphaël dans ses Ouvrages, il est bon de les dessiner en même tems, afin qu’il nous serve de guide dans l’heureux mélange qu’il a fait de l’Antique & de la Nature.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

However I will here make him [ndr : au lecteur] an Offer of an Abstract of what I take to be those by which a Painter, or Connoisseur, may safely conduct himself, [...] Lastly, Nature must be the Foundation, That must be seen at the Bottom ; But Nature must be Rais’d ; and Improv’d, not only from what is Commonly seen, to what is but Rarely, but even yet higher, from a Judicious and Beautiful Idea in the Painters Mind, so that Grace and Greatness may shine throughout ; More, or Less however as the Subject may happen to be.


Quotation

The Face is admirably well Drawn [ndr : du portrait de la comtesse Dowager of Exeter, par Van Dyck]; the Features are pronounc’d Clean, and Firmly, so as ‘tis evident he that did That conceiv’d strong, and Distinct Ideas, and saw wherein the Lines that form’d Those differ’d from all others ; there appears nothing of the Antique, or Raffaelle-Tast of Designing, but Nature, well understood, well chosen, and well manag’d ; the Lights, and Shadows are justly plac’d, and shap’d, and both sides of the Face answer well to each other.


Quotation

ALL that is done in Picture is done by Invention ; Or from the Life ; Or from another Picture ; Or Lastly ‘tis a Composition of One, or More of these.
The term Picture I here understand at large as signifying a Painting, Drawing, Graving, &c.

Perhaps nothing that is done is Properly, and Strictly Invention, but derived from somthing already seen, tho’ somtimes Compounded, and jumbled into Forms which Nature never produced : These Images laid up in our Minds are the Patterns by which we Work when we do what is said to be done by Invention ; just as when follow Nature before our eyes, the only difference being that in the Latter case these Ideas are fresh taken in, and immediately made use of, in the other they have been reposited there, and are less Clear, and Lively.

So That is said to be done by the Life which is done the thing intended to be represented being set before us, tho’ we neither follow it Intirely, nor intend so to do, but Add, or Retrench by the help of preconceiv’d Ideas of a Beauty, and Perfection we imagine Nature is capable of, tho’ ‘tis Rarely, or Never found.
We [ndr : présence du déterminant « a » à cet endroit du texte, mais est à supprimer, voir l’errata au début de l’ouvrage] say a Picture is done by the Life as well when the Object represented is a thing Inanimate, as when ‘tis an Animal ; and the work of Art, as well as Nature ; But then for Distinction the term Still-Life is made use of as occasion requires.

life


Quotation

The Ideas of Better, and Worse are generally attached to the Terms Original, and Coppy ; and that with good reason ; not only because Coppies are usually made by Inferiour Hands ; but because tho’ he that makees the Coppy is as Good, or even a Better Master than he that made the Original whatever may happen Rarely, and by Accident, Ordinarily the Coppy will fall short : Our Hands cannot reach what our Minds have conceiv’d ; ‘tis God alone whose works answer to his Ideas. In making an Original our Ideas are taken from Nature ; which the Works of Art cannot equal : When we Coppy ‘tis these Defective Works of Art we take our Ideas from ; Those are the utmost we endeavour to arrive at ; and these lower Ideas too our Hands fail of executing perfectly : An Original is the Eccho of the Voice of Nature, a Coppy is the Eccho of that Eccho.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

Quotation

PAINTING is indeed a Difficult Art, productive of Curious pieces of Workmanship, and greatly Ornamental ; and its Business is to represent Nature. Thus far the Common Idea is just ; Only that ‘tis More Difficult, More Curious, and More Beautifull than is Commonly Imagin’d.
‘Tis an entertaining thing to the Mind of Man to see a fine piece of Art in Any kind ; and every one is apt to take a sort of Pride in it as being done by one of his Own Species, to whom with respect to the Universe he stands related as to one of the Same Countrey, or the Same Family. Painting affords us a great Variety of This kind of Pleasure in the Delicate, or Bold management of the Pencil ; in the mixture of its Colours, in the Skilful Contrivance of the several parts of the Picture, and infinite Variety of the Tincts, so as to produce Beauty, and Harmony. This alone gives great Pleasure to those who have learn’d to see these things. To see Nature justly represented is very Delightfull, (supposing the Subject is well chosen) It gives us pleasing Ideas, and Perpetuates, and Renews them ; [ndr : le terme Pleasing doit être ajouté ici, cf l’errata présent au début de l’ouvrage] whether by their Novelty, or Variety ; or by the consideration of our own Ease, and Safety, when we see what is Terrible in themselves as Storms, and Tempests, Battels, Murthers, Robberies, &c. Or else when the Subject is Fruit, Flowers, Landscapes, Buildings, Histories, and above all our Selves, Relations, or Friends.
Thus far the Common Idea of Painting goes, and this would be enough if these Beauties were seen, and consider’d as they are to be found in the Works of the Best Masters (whether in Paintings, or Drawings) to recommend the Art. But This is such an Idea of it as it would be of a Man to say He has a Graceful, and Noble Form, and performs many Bodily Actions with great Strength, and Agility, without taking his Speech, and his Reason into the Account.

The Great, and Chief Ends of Painting are to Raise, and Improve Nature ; and to Communicate Ideas ; not only Those which we may receive Otherwise, but Such as without this Art could not possibly be Communicated ; whereby Mankind is advanced higher in the Rational State, and made Better ; and that in a Way, Easy, Expeditious, and Delightful.
The business of Painting is not only to represent Nature, but to make the Best Choice of it ; Nay to Raise, and Improve it from what is Commonly, or even Rarely Seen, to what never Was, or Will be in Fact, tho’ we may easily conceive it Might be.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

I own there are Beauties in Nature which we cannot reach ; Chiefly in Colours, together with a certain Spirit ; Vivacity, and Lightness ; Motion alone is a Vast Advantage ; it occasions a great degree of Beauty purely from that Variety it gives ; so that what I have said elsewhere is true, ‘tis impossible to Reach Nature by Art ; But This is not inconsistent with what I have been saying just now ; Both are True in different Senses. We cannot reach what we set [ndr : une erreur est notée dans l’errata présent au début de l’ouvrage : il s’agit du verbe see et non du verbe set] before us, and attempt to Imitate, but we Can carry our Ideas, so far beyond what we have seen, that tho’ we fall short of executing them with our hands, what we do will nevertheless excel Common Nature, Especially in Some particulars, and those very considerable ones.
When I say Nature is to be Rais’d, and Improv’d by Painting it must be understood that the Actions of Men must be represented better than probably they Really were, as well as that their Persons must appear to be Nobler, and more Beautifull than is Ordinarily seen. In treating a History a Painter has Other Rules to go by than a Historian, whereby he is as much Oblig’d to Imbellish his Subject, as the other is to relate it Justly.


Quotation

Nor do we barely see this Variety of Natural Objects, but in Good Pictures we always see Nature Improv’d, or at least the best Choice of it. We thus have nobler and finer Ideas of Men, Animals, Landscapes, &c. than we should perhaps have ever had ;


Quotation

There is some Degree of Merit in a Picture where Nature is Exactly copy’d, though in a Low Subject ; Such as Drolls, Countrey Wakes, Flowers, Landscapes, &c. and More in proportion as the Subject rises, or the End of the Picture is this Exact Representation. Herein the Dutch, and Flemish Masters have been Equal to the Italians, if not Superior to them in general. What gives the Italians, and Their Masters the Ancients the Preference, is, that they have not Servilely follow’d Common Nature, but Rais’d, and Improv’d, or at least have always made the Best Choice of it. This gives a Dignity to a Low Subject, and is the reason of the Esteem we have for the Landscapes of Salvator Rosa, Filippo Laura, Claude Lorrain, the Poussins ; the Fruit of the two Michelangelo’s, the Battaglia, and Campadoglio ; and This, when the Subject it self is Noble, is the Perfection of Painting : As in the best Portraits of Van-Dyck, Rubens, Titian, Rafaëlle, &c. and the Histories of the best Italian Masters ; chiefly those of Rafaëlle ; he is the great Model of Perfection !


Quotation

And it is obvious to any, that have any competent Talent in Painting, how impossible it must needs be, such rare and extraordinary Paintings as seems to emulate and challenge Nature herself in all her luxuriant Variety of Composures and Colour, should ever be express’d, or accomplish’d by the slender Assistance, only of those four Species of Colours  [ndr : white, yellow, red, black] ; and unless they were as comprehensive as the four Elements, out of which they tell us all Things do emerge ; […] yet it will come short of giving a full Answer to the Objection ; for, without Blew, the derivative Colours cannot be made up to furnish and compleat our Painters Palate ; and without this, how can it be imagin’d he [ndr : Apelle] was able to approach the Beauty of the Heavens in the glorious Representation of the Sky ? How could he ever expect to parallel the variegated and unparallel’d Complections of the glorious Gayeties of the Gardens ? In Absence of this, the Fields and sprightly Plants must loose their Verdure, and appear only in their Autumnal Dress ; and his Venus herself must fall short of what she was, for want of a Tenderness to express the Delicacy of her azured Veins.


Quotation

BUT he, of all the PAINTERS, worthy of the highest Reputation, after the Death of Cimabus, was his Disciple Giotto, […] he became Famous for his excellent Skill in expressing the Affections, and all Manner of Gesture, so happily representing every Thing with such an identity and peculiar Conformity to the Original Idea, that he was said to be the true Scholar if Nature.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

46 quotations

Quotation

La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 305
6. Faire le pourtrait au naturel ; laisser l'ouvrage à la discretion du pinceau, & au hazard de la main. Rehausser les couleurs, & relever l'ouvrage, c'est donner le lustre
& le jour aux couleurs ; Item vernisser la peinture, & coucher du vernix pour faire esclatter.  



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Le merite du Caravaggio à faire apres le naturel, ny son artifice dans l’obscur et le lumineux, ny les graces qu’il mettoit aux derniers traits de sa besongne, ne m’obligent pas tant à tirer quelque parallele entre luy & Parrhasius, que cette humeur fiere qui le dominoit, & qui luy faisoit mespriser avec ceux de son temps tous les anciens.



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Mais un autre eloge que Pline donne à Parrhasius, d’avoir le premier enrichy la peinture de la Symmetrie, ou de cette proportion que doivent avoir les parties entr’elles, & eu esgard à leur tout ; me donne un nouveau sujet de dire qu’il n’a point eu de semblables dans le dernier siecle, si nous n’attribuons cét honneur à Albert Durer, & à Michel-Ange Buonarotte. [...] Et qui ne sçait comme tout le monde à reconnu Michel-Ange pour incomparable dans toutes les trois parties, d’Architecture, Sculpture & Peinture ? Et comme personne n’a jamais mieux enseigné que luy à reconnoistre par l’ongle la grandeur du Lion ? Ex ungue Leonem. Il est vray que luy-mesme vouloit ceder la palme à Albert Durer, comme à celuy qui luy avoit tracé le chemin, dans lequel son seul avantage venoit des statuës Grecques & des antiques de Rome, dont il transportoit les ornemens & les artifices sur ses ouvrages, ce que la demeure de l’autre en Allemagne ne luy permettoit pas de faire. Ils ont pourtant esté repris tous deux du mesme deffaut qu’on reprochoit à Demetrius, d’avoir negligé par trop de rendre leurs ouvrages agreables, pourveu qu’ils fussent fort semblables, ne se souciant que d’aller apres le naturel ; nam Demetrius tanquam nimius in eo reprehenditur, & fuit similitudinis quam pulchritudinis amantior.



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L’ARTISTE → qualités
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

Raphaël d’Urbin est celuy qui a pû de mesme reprendre le soin extréme de ces grands hommes dont nous venons de parler, qui ne sacrifioient pas aux Graces comme luy. Il fut excellent en tout, quoy qu’il changeast par fois de maniere : Il donna l’agrement avec la naturel à la Peinture, proprement prise pour celle qui employe les couleurs […].


Quotation

La Peinture a d’autres gayetez permises, & des divertissemens innocens. Il ne peut rien tomber de si bigearre, ny de si ridicule dans l’imagination, que ses grotesques ne representent, & cette sorte de figures qui furent nommez Grylles, depuis qu’Antiphile eut habillé dans un tableau le fils de Xenophon, ou quelqu’autre qui portoit comme luy le nom de Grylle, avec des accoustremens qui faisoient rire de leur extravagance. D’autres se sont pleus, & s’amusent encore tous les jours à charger leur toile de cuisines, remplies, outre la batterie, de toute sorte de viandes. L’on y void des Asnes chargez d’herbages, & mille autres galanteries de basse estoffe, qui acquirent le surnom de Rhyparographe à un ancien du tout addonné à cela. C’est ainsi que les Muses sont icy differentes comme par tout ailleurs, je veux dire les inclinations, qui font que les uns réüscissent à une chose, & les autres à une autre. Le grand talent du Bassan estoit dans la representation naïve des animaux. Le genie d’Antoine Tempesta le portoit à d’escrire parfaictement du pinceau des combats sanglans, & des batailles rangées. Ceux des pays bas, qui contestent avec les Lombards de la beauté du colorit, ne peignent rien si volontiers que des mers couroucées, & des vaisseaux menacez du nauffrage. Bref le naturel est si puissant, que je lisois il n’y a gueres dans une relation des Hurons Sagard. c. 7., qu’encore qu’ils n’ayent ny l’art de la peinture, ny les instrumens propres à l’exercer tels que nous les avons, ils ne laissent pas de rencontrer admirablement en des figures qu’ils font à leur mode, en se laissant aller à la force de leur imagination.


Quotation

[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible.

Terme traduit par NATURALE dans Lomazzo, 1585, p. 8.


Quotation

Le genre donc de la Peinture est l’Art : & qu’elle soit Art, il se prouve par la definition d’iceluy, lequel n’est autre, en un mot, qu’une raison droite & bien reglée des choses qui se doivent faire. De plus, il se prouve encore, parce que toutes les choses naturelles sont la regle & la mesure de la pluspart des Sciences & des Arts qui sont au monde […] ; C’est pourquoy elles peuvent estre la droite regle des choses artificielles. D’où s’ensuit que la Peinture est Art, puis qu’elle prend pour sa regle les susdites choses naturelles, & qu’elle est imitatrice, ou pour mieux dire, singe de la mesme nature, taschant tousjours d’imiter sa quantité, relief, & couleur. Ce qu’elle fait par l’ayde de la Geometrie, Arithmetique, Perspective, & Philosophie naturelle, avec une si grande & parfaite raison, qu’il ne se peut davantage.

Terme traduit par NATURALE dans Lomazzo, 1585, p. 19.


Quotation

Le mouvement, action, ou actitude, est appellée par les Peintres l'ornement & la grace de la figure en sa position ou situation. De plus, elle est dite la fureur, l’esprit, ou l’ame de la figure. Cette beauté ou bien situation se divise en naturelle ou artificielle : j’appelle cette beauté naturelle en cette matiere, celle qui est propre à l'homme que l'on veut representer. […] La beauté artificielle est, lors que le prudent Peintre peignant un Roy ou Empereur fait leur portrait grave & plein de Majesté, quoy que possible ils ne l'ayent pas naturellement, ou quand il peint un Soldat plus remply de fureur & d'indignation qu'il n'estoit pas dans la meslée. […] c'est en cela que le Peintre fait voir l'excellence de son Art, representant non l'action que possible cét Empereur ou ce Pape faisoient ; mais bien celle qu'ils devoient faire, eu esgard à la Majesté & à la bien-sceance de leur condition.

Terme traduit par DECORO NATURALE dans Lomazzo, 1585, p. 30.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Il se rencontre des Peintres, qui de volonté délibérée estans sortis de leurs premiers preceptes de l’Art de la Pourtraiture & Peinture, s’attachent d’ordinaire à quelques unes des manieres de divers Peintres, dont les ouvrages ont reputation, & s’y tiennent si inviolablement attachez, qu’ils ne l’abandonnent point qu’ils ne s’en soient faite une, laquelle quoy qu’elle ne leur soit entierement semblable, neantmoins elle en tiendra beaucoup.
D’autres, se portent de pareille affection à imiter le naturel, & de telle sorte, qu’ils ne considerent pas bien souvent qu’il est tres deffectieux & mal proportionné, [...]



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Si tous ceux qui pratiquent ainsi à veuë d’œil cét Art, copioient les mesmes Corps visibles de la Nature en sorte que leurs Ouvrages fissent aux yeux la mesme Sensation ou Vision que feroit le Naturel, il y a apparence que lon ne discerneroit en aucuns d’eux des manieres differentes, ains au contraire une seule qui seroit celle du Naturel.
De plus si de mesme arrivoit à tous ceux qui pratiquent la mesme chose par la regle & mesure Perspective, il n’y auroit non plus de Manieres qu’en celles des autres ; Mais il y a en cela une difference qui est, que deux Peintres estans doüez d’un pareil Esprit, bon Œil, & bonne Main, si l’un venoit à s’exercer de Copier toutes choses par la regle, & l’autre à veuë d’œil, il est très asseuré que le premier fera bien plustot, asseurement, & precisement ses Ouvrages, que l’autre.

Cecy soit dit pour expliquer en gros, que le Naturel estant ainsi bien Copié, il n’y auroit point tant de diverses manieres, car ainsi faisant plusieurs qui Copieroient d’apres Nature une mesme teste communement nommée Pourtrait, & d’une mesme position & distance, il arriveroit que tous ces divers Pourtraits seroient entierement semblables, & qu’on ne pourroit pas dire celuy-là est de la maniere d’un tel, ou d’un tel, & ainsi le mesme des autres Corps visibles de la Nature.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Or, comme le Peintre qui imite le Naturel, ne vient jamais à la mesme perfection d’iceluy ; ainsi le Copiste ne rend jamais sa Copie à la perfection de son Original.
Ceux qui font leurs Ouvrages d’apres le relief ou Naturel, & aussi par les regles, taschent de faire paroistre de relief le
relief, tendre le tendre, dur le dur, molet le molet, & ainsi du reste.
Ceux qui Copient lesdits Ouvrages, taschent bien d’en faire le mesme, mais comme le Naturel & relief est d’ordinaire de beaucoup plus parfait que l’ouvrage fait sur iceluy, de mesme l’Original est-il plus parfait & complet en ces choses que sa Copie.


Quotation

[...] Ainsi lors que l’Ouvrage d’un Peintre qui est imité sur des corps humains, soit vivans, soit morts, quoy que Coloriez, paroissent tels, c’est manque d’avoir fait reflexion à ces choses, & qu’il faut pour bien faire que la chair paroisse chair, la pierre pierre, le bois bois, & ainsi semblablement toutes les autres matieres ; Or comme la pluspart des Copistes n’ont pas fait toutes ses remarques, & mesme qu’il y en a qui ne se sont que tres-peu adonnez à faire d’invention ou imiter le naturel, ils n’expriment pas bien ces choses, quoy qu’ils les voyent toutes faites sur la pluspart de leurs Originaux. Il se rencontre aussi que plusieurs qui Copient d’apres le naturel ou de ressouvenir, ne sachans point ces particularitez, ne font pas faire tout l’effect desiré sur cela, leurs yeux n’estans pas d’ordinaire si bons pour les bien discerner, le mesme font divers Copistes encore que leurs Originaux ou Patrons expriment bien en quelque façon ces choses ; davantage il est comme impossible que l’Art puisse de tout point imiter la nature, le mesme arrive aux Copistes, laissant tousjours quantité de perfections à faire en leurs Copies, qui se trouvent en leurs Originaux, de façon que la pluspart des Copies qu’on voit outre ce qui a esté cy-devant dit, lon les reconnoist telles par cette derniere particularité. Car ces choses qui y doivent ainsi bien faire paroistre leur relief & tournant, & sembler bien perduës & meslées ensemble dans une union & Couleur des airs qui les environnent, & le tout franchement fait, semblent plustost en quelque sorte plattes, & les Couleurs Teintes & Ombres distinctes & separées les unes des autres, comme des pieces de diverses Couleurs rapportées ou cousuës ensemble, & le tout semblant attaché au fonds, & finalement tout le reste du travail sentant sa peine & sueur, ou pour mieux dire son incertitude. Or ces choses ainsi mal executées paroissent dures, seiches & tranchées, & c’est ce qui arrive d’ordinaire aux copies ; aux mauvaises davantage, & aux bonnes moins.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

Que le peintre ne doit pas tant se fier à son idée, qu’il néglige de voir le naturel,.
Celuy qui se donne la presomption de se pouvoir bien ressouvenir de tous les effets de la nature, il s'abuse : parce que nostre memoire n'en est pas capable ; il est donc plus seur de faire tout sur le naturel.



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Quotation

Moyen pour se souvenir de la forme d’un visage
Si vous voulez retenir sans peine l’air d’un visage, apprenez premierement à bien desseignez plusieurs testes, bousches, nez, mentons, encolleures & espaules ; […] & ainsi vous trouverez quelques particularitéz aux moindres parties, toutes lesquelles il faudra que vous observiez sur le naturel pour les mettre en vostre imagination ; ou bien lors que vous aurez à peindre un visage ou quelqu’une de ses parties, portez des tablettes avec vous où vous ayez desseigné de telles remarques & observations, & apres avoir jetté une œillade sur le visage de la personne, vous irez examiner en vostre recueil à quelle sorte de nez ou de bouche celle-là ressemble, & y marquerez legerement quelque signe pour le reconnoistre, & puis estant au logis le mettre en œuvre.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

Des attitudes des figures
Je dis que le peintre doit remarquer les attitudes & mouvements des hommes immediatement aprés qu’ils viennent d’estre produits par quelque accident subit, & il doit les observer sur le champ, & les esquisser sur ses tablettes pour s’en souvenir […] pour en estudier l’expression aprés ce modele, parce qu’une telle action n’ayant point une véritable cause, elle ne sera ny prompte ny naturelle, mais il est bien advantageux de l’avoir auparavant remarquée dans le vray original naturel, & puis faire tenir un modele en ce mesme acte pour s’aider un peu l’imagination, & tascher d’y descouvrir encore quelque chose qui fasse au sujet, & puis peindre aprés.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

De la pratique que le peintre doit rechercher avec tous le soin possible
Et vous peintre qui désirez acquerir une tres-grande pratique ; Je vous advertis, que si l’estude que vous ferez pour y parvenir n’est bien fondée sur la connaissance du naturel, vostre travail vous reüssira avec peu d’honneur & moins de profit ; & si vous prenez le bon chemin vos ouvrages seront en grand nombre & loüables, avec grand honneur & utilité.



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Quotation

Comme le miroir et le vray maistre des peintres
Quand vous voulez voir si vostre peinture toute ensemble a de la conformité avec les choses que vous avez imitées du naturel, prenez un miroir, & faites que la chose vive se mire dedans, & puis comparez l’image qui paroist dans le miroir à vostre peinture, considerant bien l’object réel & le conferant avec l’une & l’autre : vous voyez sur un miroir plat des representations qui paroissent de relief, & la peinture fait aussi le mesme : & le miroir & la peinture font la mesme representation des choses environnées d’ombres et de lumieres, & l’une & l’autre paroist beaucoup esloignée au-delà de sa superficie ; & puis que vous reconnaissez que le miroir par le moyen des lineaments & des ombres vous fait sembler que les choses ont du relief, & vous ayant aussi entre vos couleurs des ombres & des lumieres plus puissantes que celles de ce miroir, il est certain que si vous sçavez les employer selon l’art, vostre peinture semblera aussi une chose naturelle représentée dans un grand miroir ; vostre maistre (qui est ce miroir) vous monstera le clair & l’obscur de quelque object que ce soit, & vos couleurs en ont une qui est plus claire que les parties les plus esclairées de votre modele, & semblablement entre ces mesmes couleurs, il s’en trouve aussi quelqu’une qui est plus obscure que la plus obscure du mesme modele ; d’où il arrive que le peintre ne fait pas tousjours toutes ses peintures semblables aux representations de ce miroir quand il regarde l’object qu’il peint avec un seul œil, parce que les deux yeux voyent davantage de l’objet , & l’environnent, lors qu’il est moindre que la distance d’un œil à l’autre.



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Quotation

Quelle peinture est la plus parfaite 
La plus excellente maniere de peindre est celle qui imite mieux, & qui a plus de conformité au naturel qu’on represente, & ce parangon se fait souvent à la honte de certains peintres qui semblent vouloir reformer les ouvrages de la nature […] & ces ignorants ont tant de fois pratiqué et veu pratiquer ces fautes qu'ils ont fait habitude, laquelle leur a passé si avant, & s'est tellement enracinée en leur jugement corrompu, qu'ils se persuadent eux-mesmes que la nature, ou ceux qui l'imitent sont fort abusez de suivre un autre chemin que celuy qu'ils tiennent.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Et comme il n'y a rien dans la nature qu'il [ndr : le peintre] ne doive quelquefois representer, il faut aussi qu'il ait une connoissance parfaite de tous les corps naturels avant que d'entreprendre d'en faire l'image. Mais il doit se souvenir qu'encore que l'art de portraire s'étende sur tous les sujets naturels tant beaux que difformes ; Toutefois quand il viendra à l'execution s'il veut tenir rang entre les plus habiles ; il est obligé de faire choix de ce qu'il y a de plus beau, parce qu'encore que les corps naturels luy servent de modele, neanmoins comme ils ne sont pas tous également beaux, il ne doit considerer que ceux qui sont les plus parfaits.
Mais parce que souvent on peut se tromper dans ce choix de belles choses ; il me semble qu'il faudroit dire en premier lieu ce que c'est que la Beauté, & en quoy elle consiste, principalement dans le Corps humain, qui est le plus parfait ouvrage que Dieu ait fait sur la terre. Et comme il est constant qu'elle procede de la proportion des parties comme je vous disois tantost, il faudroit parler ensuite de ce qui est necessaire dans chacune de ces parties pour produire cette Proportion admirable, afin que le Peintre en ayant une exacte connoissance, puisse égaler à son sujet la beauté de ses Figures lors qu'il viendra à desseigner sur le naturel : Et l'on se reserveroit à traiter des mesures dans la seconde partie, où l'on parleroit du Dessein.


Quotation

LE DISCIPLE.
Au lieu de m’étendre pour cela sur les bons bas Reliefs & rondes Bosses, je le feray sur le naturel ; duquel je ne diray autre chose, sinon que l’on m’a averty qu’ayant fort pratiqué d’aprés ces Sculptures, c’estoit avoir tres-bien fait, puis que cela me rendoit bien plus pratique & plus prompt à dessiner le naturel, d’autant qu’il ne demeure pas long-temps sans changer & s’apesantir.



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L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

LE DISCIPLE.
[...]
Premierement je dis, au sujet de dessiner correctement à veuë d’œil d’aprés le naturel, une chose que vous sçavez ne devoir estre contestée, (qui est) que les parties d’un objet élevé ou abaissé au dessus de nostre œil ou horizon, & mesme scituées d’un & d’autre costé d’iceluy, apparoissent à l’œil plus petites, & aussi plus foibles en leur force de couleur, d’où resulte que celuy qui n’a eu aucune instruction ny avis, qu’il ne les faut pas ainsi diminuer, ne manquera pas de les diminuer & affoiblir
, & ainsi faisant, sa coppie ne luy fera pas la mesme vision que son Naturel ou Original ; Qui est ce que l’on pretend qu’elle fasse ; car au contraire elle sera differente, à cause de cette diminution qu’il ne falloit pas faire, puisque n’ayant rien diminué à la coppie, cette diminution se fera de l’œil à elle mesme, ainsi que de l’œil au naturel, qui n’est pas non plus diminué 

original



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

LE DISCIPLE.
Vous [ndr : le disciple s’adresse ici au peintre] devez donc en cela demeurer, s’il vous plaist, d’accord, qu’il ne faut pas dessiner le relief ou naturel comme l’œil le voit, & ce qui le confirmera encore mieux, c’est la pratique de representer le relief & naturel par mesures perspectives ; car vous avez témoigné en sçavoir les Regles.

Mais permettez-moy à present de douter si vous les entendez universellement ; qui est d’en sçavoir premierement faire le geometral de la distribution par devis ou autrement, d’un ample nombre des differents objets, composez de superficies plattes & courbes, & en suitte de la place de leurs jours ombres & ombrages, à quelque jour ou lumiere que ce soit, pour ensuitte faire une dégradation Perspective de leurs plans & élevations, & en traiter encore par cette mesme regle Perspective, l’affoiblissement de leurs touches, teintes ou couleurs ; afin de leur faire faire par ce moyen le veritable effet de relief.



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L’ARTISTE → règles et préceptes
EFFET PICTURAL → perspective

Quotation

[ndr : LE PEINTRE]
Mais pour en revenir à ces merveilleux Antiques, ce qui y est de tres-considerable à mon sens, c'est, que toute cette diversité de divinitez feintes & autres Statuës à plaisir, ou pour honnorer la memoire de quelques hommes Illustres, tout ne laisse pas d'en estre tres-beau & tres-agreable en leurs varietez.
J’ay autefois pris plaisir, de confronter ou opposer nostre naturel contre ces belles Sculptures [ndr : antiques], mais en verité, j’estois étonné d’y voir une si grande dissemblance.
Je remarqué bien aussi, qu’une partie de la diformité de ce naturel, venoit soit de l’un ou de l’autre Sexe, par le serrement de leurs Habits, Ceinture, Jartieres, Chausses & Souliers ; lesquelles sans contredit corrompent fort le naturel.

Le "naturel" est employé en comparaison avec les antiques au sujet de la question des proportions et de l'anatomie.


Quotation

LE DISCIPLE.
Monsieur, je vous prie de me dire, ce que vous entendez par ce mot de Manieriste.
LE PEINTRE.
C’est que plusieurs Etudians, qui ayant pris ou la maniere de leurs Maistres, ou celle des Peintres, dont nous avons parlé, va tout premierement ou à une composition & proportion ou à un agencement de Drapperies, & Coloris composé contre l’ordre de cette nature ; & de plus, qui font que la pluspart de leurs figures se ressemblent en proportion de corps, les unes estant courtes & les autres trop Gresles, & toûjours d’un mesme Coloris, soit aussi des ombres trop foibles, & d’autres trop fortes ou brunes, bref en une infinité de manieres, qui font dire, voilà de la maniere d’un tel, & d’un tel.

Car à bien le prendre, lors qu’il ne s’agit que de representer purement en Peinture un objet naturel, au point que cette representation fasse à l’œil toute la mesme vision que luy, on n’en doit point connoistre la maniere.
Je sçay que plusieurs contesteront cette proposition, mais je sçay bien aussi, que ce sera contre justice ; car j’ay veu trois ou quatre Pourtraits de personnes differentes que nombre de Peintres n’ont pas creu estre d’une mesme main ou maniere, au contraire ont demandé de qui est celuy-cy, puis celuy-là ; mais la cause venoit de ce que ce Peintre avoit tellement imité corectement le naturel d’un châcun, qu’il n’y avoit laissé sur sa Toile aucune trace & maniement de Peinceau qui y formast maniere.
Et comme sur châque naturel qui a servy de modelle à faire ces Pourtraits, il n’y a point de maniere qu’à châcun la sienne (s’il faut parler ainsi) le mesme en doit-il estre de chacune de leurs representations si elles sont bien.
Je puis donc conclure avec raison, que sur un Pourtrait bien fait, il ne s’y doit trouver d’autres manieres que celles de son Naturel ou Original, & ainsi que tant plus il y en a moins, mieux luy doit-il ressembler.
Mais comme il est à propos de parler un peu de la maniere de Peindre & de Colorer, je serois bien content de voir quelque chose de ce que vous en avez fait.

"Naturel" est ici utilisé au sujet des portraits et de la ressemblance entre le modèle et sa représentation



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GENRES PICTURAUX → portrait
L’ARTISTE → qualités

Quotation

282. [Que vous fassiez paroistre les Corps éclairez par des Ombres qui arrestent vostre veuë, &c.] C’est à dire proprement, qu’apres de grands Clairs il faut de grandes Ombres, qu’on appelle des Repos ; parce que effectivement la veuë seroit fatiguée, si elle estoit attirée par une continuité d’objets petillans. Les Clairs peuvent servir de repos aux Bruns, comme les Bruns en servent aux Clairs. […]
Ces Repos se font de deux manieres, dont l’une est Naturelle, & l’autre Artificielle : La Naturelle se fait par une étenduë de Clairs ou d’Ombres, qui suivent naturellement & necessairement les Corps solides, ou les Masses de plusieurs Figures agrouppées lors que le jour vient à frapper dessus : Et l’Artificielle consiste dans les Corps des Couleurs que le Peintre donne à de certaines choses telles qu’il luy plaist, & les compose de telle sorte, qu’elles ne fassent point de tort aux Objets qui sont auprés d’elles. Une Draperie par exemple que l’on aura fait jaune ou rouge en certain endroit, pourra estre dans un autre de Couleur brune, & y conviendra mieux pour produire l’effet que l’on demande. L’on doit prendre occasion autant qu’il est possible de se servir de la premiere Maniere, & de trouver les Repos dont nous parlons par le Clair ou par l’Ombre, qui accompagnent naturellement les Corps solides […] 
Ainsi le Peintre qui a de l'intelligence prendra ses avantages de l'une & de l'autre Maniere ; & s'il fait un Dessein qui doive estre gravé, il se souviendra que les Graveurs ne disposent pas des Couleurs, comme font les Peintres, & que par consequent il doit prendre occasion de trouver les Repos de son Dessein dans les Ombres naturelles des Figures, qu'il aura disposées à cet effet. Rubens en donne une parfaite connoissance dans les Estampes qu'il a fait graver ; & je ne croy pas que l'on puisse rien voir de plus beau en ce genre : Toute l'intelligence des Grouppes, du Clair-Obscur & de ces Masses que le Titien appelloit
la Grappe de Raisin, y est si nettement exposée, que la veüe de ces Estampes & l'attention que l'on y apporterait contribueraient beaucoup à faire un Habile-homme. […]
Ce n'est pas que les Graveurs ne puissent & ne doivent imiter les Corps des Couleurs par les degrez du Clair-Obscur, autant qu'ils jugeront que cela doit produire un bel effet ; au contraire il est à mon avis, impossible de donner beaucoup de force à tout ce que l'on gravera d'après les Ouvrages de l'Ecole de Venise, & de tous ceux qui ont eu l'intelligence des Couleurs & du Contraste du Clair-Obscur, sans imiter en quelque façon la Couleur des Objets selon le rapport qu'elle a aux degrez du Blanc & du Noir. […]



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière

Quotation

435. [Aussi bien que les choses paroissent estre faites avec Facilité.] Cette facilité attire d’autant plus nos yeux & nos esprits, qu’il est à presumer qu’un beau travail qui nous paroist facile, vient d’une main sçavante & consommée. […] Mais il est impossible d’avoir cette Facilité, sans posseder parfaitement toutes les Regles de l’Art, & s’en estre fait un habitude : car la Facilité consiste à ne faire precisément que l’Ouvrage qu’il faut, & à mettre chaque chose dans sa place avec promptitude : ce qui ne se peut sans les Regles, qui sont des moyens assurez pour vous conduire, & pour terminer vos Ouvrages avec plaisir. Il est donc certain, contre l’opinion de plusieurs, que les Regles donnent de la Facilité, de la Tranquillité & de la promptitude dans les esprits les plus tardifs, & que ces mesmes Regles augmentent & dirigent cette Facilité dans ceux qui l’ont déja receuë d’une heureuse naissance.
D’où il s’ensuit que l’on peut considerer la Facilité de deux façons, ou simplement, comme une diligence & une promptitude d’esprit & de main, ou comme une disposition dans l’esprit de lever promptement toutes les difficultez qui se peuvent former dans l’Ouvrage. La premiere vient d’un temperament actif & plein de feu, & l’autre d’une veritable Science & d’une possession des Regles infaillibles ; celle-là est agreable, mais elle n’est pas toûjours sans inquietude, parce qu’elle fait égarer souvent ; & celle-cy au contraire fait agir avec un repos d’esprit & une tranquillité merveilleuse : car elle nous asseure de la bonté de nostre Ouvrage : c’est beaucoup que d’avoir la premiere ; mais c’est le comble de la perfection de les avoir l’une & l’autre, telle que les ont possedées Rubens & Vandeik, excepté la Partie du Dessein, qu’ils ont trop negligée. […]
Remarquez, s’il vous plaît, que la Facilité & la Diligence, dont je viens de parler, ne consistent pas à faire ce qu’on appelle des traits hardis, & à donner des coups de pinceau libres, s’ils ne font un grand effet d’une distance éloignée : Cette sorte de liberté est plûtost d’un Maistre à écrire que d’un Peintre. Je dis bien davantage, il est presque impossible que les choses peintes paroissent vrayes & naturelles, quand on y remarque ces sortes de traits hardis : & tous ceux qui ont le plus approché de la Nature, ne se sont pas servis de cette Manière de peindre. Tous ces cheveux filez & ces coups de pinceau qui forment des hachures, sont à la verité admirables : mais ils ne trompent pas la veuë.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

[...] s'il [ndr : Rubens] ne s'est pas si fort arresté au goust de l'Antique, ce n'est point par impuissance, c'est qu'il n'y trouvoit pas assez la vérité du naturel dont il vouloir estre un parfait imitateur : Il estoit bien persuadé, comme il est vray, que la diversité de la Nature est une de ses plus grandes beautez, & il ne trouvoit pas qu'en s'attachant aux Statües & aux Bas-reliefs, il pût se satisfaire assez pleinement.


Quotation

S'estant donc proposé la Nature comme l'objet de ses [ndr : Rubens] études & de ses reflexions, il a observé exactement & avec un jugement admirable le véritable caractère des choses, ce qui les distingue les unes des autres, & qui les fait paroistre ce qu'elles sont à nos yeux : Et il a poussé cette connoissance si loin, qu'avec une hardie, mais sage & sçavante exagération de ce caractere, il a rendu la Peinture plus vivante & plus naturelle, pour ainsi dire, que le Naturel mesme. C'est dans la veuë de cet heureux succès qu'il ne s'est pas mis si fort en peine de se remplir l'idée des contours Antiques, dont la pluspart estant imitez avec trop d'affectation, portent avec eux une idée de pierre qu'ils communiquent infailliblement aux Ouvrages de ceux qui s'y sont trop attachez, au lieu que les contours de Rubens donnent au nud un véritable caractère de chair, telle qu'il l'a voulu representer selon les âges, les sexes & les conditions. Car on voit cette diversité dans les sujets qui la demandent ; [...].


Quotation

L'oppinion opposée qu'on appelle naturaliste, parce que qu'ils estiment necessaire l'imitation exacte du naturel en toutes choses, étoit d'assujettir le Dessignateur à imiter les objets avec simplicité & pressisement comme ils sont. Leurs raisons à l'égard des Etudians étoit pour les dresser à une habitude de justesse & de precision ; & pour les avancés une expression nayve & convenable à toute sorte de sujets [...].
[...] l'étude des belles figures Antiques étoit très necessaire dans le commencement, & même plus avantageuse que le naturel, mais l'on assura qu'en l'un & en l'autre on étoit obligé de s'assujettir à imiter exactement son objet pour en receuillir le fruit qu'on en desire, & s'habituer l'oeil & la main à la justesse & precision, ce qui est le fondement de la Pratique de la Peinture [...]. [...] Quant à l'imitation precise des modelles, l'on avoüa enfin que même les plus habiles hommes doivent observer cette regle de dessigner le naturel justement & precisement, comme ils le voient pour ne s'écarter point de la verité, quand ils étudient leurs morceaux sur le naturel ; afin que s'en voulant servir en l'execution de l'Ouvrage, ses Desseins representent la verité du naturel, les laissant dans la liberté de donner à leurs figures tels caracteres de force ou de foiblesse convenables à leurs sujets, ce qui est la principale fin à laquelle toutes leurs études ce doivent raporter.


Quotation

[…] car communement on considere la lumiere par oppostion au tenebres, & ainsi successivement l’un à l’autre. Mais l’Academie a regardé ces deux opposez relativement & proportionnellement dans un seule vûë. C’est en effet un des plus important presceptes qu’on puisse tirer du raisonnement de ces Conferences pour faire en Peinture une juste representation des beaux effets du naturel, car comme on ne sauroit appercevoir les objets que par la lumiere, & qu’il n’y a aucun Corps de quelque forme que ce soit qui ne porte son ombre en soi-même par son propre relief, ou sur quelqu’autre Corps voisin, il est constant qu’on ne sauroit imiter la belle union qui se rencontre naturellement dans l’opposition de ces deux contraires qu’en les regardant perspectivement, c’est à dire d’un seul coup d’œil ; mais pour y réüssir il est necessaire d’y apporter un jugement bien épuré & dégagé de toute affectation pour observer les divers degrez de force entre les teintes & les reflex, tant sur les parties éclairées que sur celles qui sont ombrées, pour cet effet il faut observer les differents effets de la vûe fixée sur des objets opposez à une grande lumiere, ou bien à une forte obscurité (non pas pour dire comme ont fait quelques Traducteurs, qui ont voulu exprimer les sentimens d’un tres sçavant Peintre) que la prunelle s’élargit ou s’étraicit ; […] [...] Car en voyant ainsi les objets d’un seul coup d’œil, la partie ombrée ne paroît que comme une masse d’obscurité, dans laquelle on ne discerne pas les choses qui y peuvent être, de même il faut dans un Tableau négligé ce qui n’est pas éclairé, en imitant le naturel sans trop penetrer les choses qui demeurent cachées par les ombres, ou effacées par leurs éloignement.



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EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

Quotation

Quand aux grandes parties generales qui sont ces grands ports d’ombres par lesquels on fait rencontrer les accords des divers dégrez de clair & d’obscur, qui font comme une agreable harmonie de lumiere dans les belles Ordonnances, le Peintre doit soigneusement étudier les beaux effets du naturel pour disposer prudamment les grande parties, qui sont comme des masses en quoi consiste ce que l’on appelle la grande & belle maniere. Sur cela quelqu’un fit observer une maxime dont l’Academie demeura d’accord, à sçavoir que dans les figures qui se rencontrent dans la partie ombrée ou éclairées ; ce qui sert de teinte en la partie éclairée doit faire le rehaût en la partie ombrée, & ce qui est une teinte en la partie ombrée peut servir d’ombre en la partie éclairée.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
L’ARTISTE → règles et préceptes
L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

La seconde chose étoit de bien sçavoir menager leur diminution, pour faire enfoncer les objets dans le Tableau, & imiter le plus qu’il est possible, les beaux effets du naturel.
En parlant de la degradation des Couleurs ou Perspectives aërées, on dit que s’il étoit possible d’en fixer ou déterminer un degré principal de lumiere sur la Couleur, on pouvoit venir à donner quelques régles de degrés fuyants, mais qu’outre les difficultés qu’il y a pour atteindre à cette exactitude cela empêcheroit les beaux effets de l’Art ; qui ne se rencontrent jamais si agreablement par une dégradation de couleur suivie, que par les éclats que produisent le different rencontre des choses opposées, que le naturel ne nous paroît si égal que tres rarement, à cause des differants rencontres des nuages opposez qui forment des effets de lumiere differants, mais que le Peintre peut poser sur la premiere ligne de son Tableau une couleur dans son plus parfait éclat, & dans l’éloignement placer de distance en distance, de semblables couleurs diminuées proportionnement selon la perspective du Trait.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément à la page 69 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte reprend également la Table des Préceptes sur la Couleur aux pages 50-53.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Quotation

enfin que dans cette partie de la couleur, l’on doit considerer ces trois choses conjointement pour y exceller, la belle oeconomie des couleurs, la propreté dans leur mêlange & application, & la liberté du Pinceau ; ces trois choses (qui bien souvent font chacune tout le talant d’un homme) ne se doivent jamais separer, encore qu’ils requierent chacun un soin particulier pour imiter la beauté du naturel.
Quelqu’un de l’Academie prit de là occasion de proposer une question de sçavoir, ce que l’on doit entendre par le beau naturel, & en quoi consiste cette beauté, laquelle le Peintre doit imiter, disant que si l’on en devoit croire le sens naturel & commun, (les choses étant ordonnées dans une reguliere Cimetrie,) un air serein, des arbres fort bien dressés, un terrain uni, & des objets plaisants, lui paroissoient d’une très agreable beauté, qu’il pensoit que l’on devoit du moins approprier les choses à la nature des sujets, pour former la beauté d’un Tableau, par une convenance raisonnable, & que neantmoins il avoit remarqué dans les ouvrages de tres-habilles hommes une affectation de faire paroître les choses dans l’irregularité, le désordre & l’obscurité, comme l’on voyoit en beaucoup d’endroits des Bacchanalles representées en des lieux sombres & mal plaisants, contre l’usage ordinairement pratiqué par tout de chercher des lieux agreables pour les rejouissances [...] que l’on ne devoit pas juger de la beauté des objets, par ce qu’ils ont de surprenant, n’y sur des opinions singulieres, mais suivant le sentiment universel des Esprits les plus éclairés & l’approbation la plus generale, qu’en la Peinture l’on devoit tenir pour beau ce qui imitoit le mieux le naturel dans un choix raisonnable, que dans les choses naturelles il falloit distinguer le naturel simple, d’avec un naturel composé, & entre ces derniers de reguliers & d’autres Rustiques ; dans le regulier, que la beauté consiste en la Cimetrië, & en la belle ordonnance de l’art & dans le rustique, l’irregularité champestre.

Le tableau tout comme le nom de Véronèse ne sont pas explicitement précisés par Testelin, mais le rapprochement avec le Persée délivrant Andromède a été fait par Christian Michel et Jacqueline Lichtenstein dans les Conférences de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture. Tome 1, Les Conférences au temps d'Henry Testelin 1648-1681, vol. 2. p. 614-615. Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 69-71 puis 73-75 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte reprend également la Table des Préceptes sur la Couleur aux pages 50-53.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Qu’un Peintre judicieux devoit former son génië, sur les Idées du naturel avec un esprit libre & dégagé, de toute affectation, sans entreprendre d’en vouloir charger les effets pour avantager son ouvrage par des oppositions extravagentes, & par des obscurités excessives en quoi quelques avoient voulu faire conzister la beauté du pinceau.


Quotation

Des Carnations.

LXVI.
Il y a dans les Carnations tant de differens coloris qu’il seroit mal-aisé de donner sur des sujets si particuliers des regles generales, aussi n’en garde-t’on point quand on a acquis par l’usage d’habitude de travailler aisément, & ceux qui sont arrivez à ce degré s’attachent à copier leurs Originaux, où bien ils travaillent sur leurs idées sans sçavoir comment ; De sorte que les plus habiles qui le font avec moins de reflexion & de peine que les autres, en auroient aussi d’avantage à rendre raison de leur Doctrine eu fait de Peinture, si on leur demandoit de quelles couleurs ils se servent pour faire un tel ou un tel Coloris, une Teinte icy, & là une autre.
Cependant comme les commençans à qui je destine ce petit Ouvrage ont besoin de quelque instruction d’abord. Je dirai icy en general de quelle maniere il faut faire diverses carnations.

LXVII.
Premierement aprés avoir desseigné sa Figure avec du Carmin, & ordonné sa piece, l’on applique pour les Femmes, les Enfans, & generalement pour tous les coloris tendres, une couche de blanc, meslé avec tant soit peu de ce bleu fait pour les visages dont j’ay dit la composition ; mais qu’il ne paroisse quasi pas.

LXVIII.
Et pour les Hommes, au lieu de bleu on met dans cette premiere couche un peu de Vermillon, & lors qu’ils sont vieux on y méle de l’Occre.

LXIX.
En suite on recherche tous les traits avec du Vermillon, du Carmin, & du blanc, mélez ensemble, & l’on ébauche toutes les ombres de ce mélange, ajoûtant du blanc à proportion qu’ils sont foibles, & n’en mettant guere aux plus bruns […].

LXX.
Après avoir ébauché de rouge, l’on fait des teintes bleuës avec de l’Outremer & beaucoup de blanc, sur les parties qui fuïent, c’est à dire, sur les tempes, au dessous, & aux coins des yeux, […] & aux autres endroits où la chair a je ne sçay quel œil bleu.
L’on fait encore des teintes jaunâtres avec de l’Occre, ou de l’Orpin, & un peu de Vermillon meslé de blanc au dessus des soucis, aux costez du nez vers le bas, un peu au dessous des joües, & sur les autres parties qui approchent.
C’est particulierement pour ces Teintes qu’ils faut observer le naturel, afin de le prendre, car la peinture estant une imitation de la Nature, la perfection de l’Art consiste en la justesse & en la naïveté de cette representation, sur tout pour le portrait.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

Des Fleurs.
LXXXXIII.
Il est agreable de peindre des Fleurs, non seulement par l’éclat de leurs differentes couleurs, mais aussi par le peu de temps & de peine qu’on employe à les faire, il n’y a que du plaisir, & quasi point d’application, vous estropiez un visage si vous faites un œil plus haut ou plus bas que l’autre, un petit nez, avec une grande bouche, & ainsi des autres parties : mais la crainte de ces disproportions ne gesne point l’esprit pour les Fleurs, car à moins qu’elles ne fussent tout à fait remarquables, elles ne gastent rien Aussi la plus grande partie des Personnes de qualité qui se divertissent à peindre, s’en tiennent aux Fleurs : Il faut neanmoins s’attacher à copier juste : & pour cette partie de la Mignature comme le reste, je vous renvoye au naturel, car c’est le meilleur modelle que vous puissiez vous proposer. Travaillez-donc aprés les Fleurs naturelles, & cherchez-en les Teintes, & les diverses couleurs sur vostre palette, un peu d’usage vous les fera trouver aisément, & pour vous le faciliter d’abord, je diray, en continüant mon dessein, la maniere d’en faire quelques-unes, aussi bien ne peut-on pas toûjours avoir des Fleurs naturelles & l’on n’est souvent obligé de travailler d’aprés des Estampes, où l’on ne void que la gravûre. En ce cas servez-vous de celles de Nicolas Guillaume la Fleur, & de Messieurs Robert & Baptiste, elles sont toutes tres-bonnes.

Le traducteur ne mentionne pas les artistes cités dans la version française.



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GENRES PICTURAUX → nature morte

Quotation

Enfin pour bien reussir, il est absolument necessaire d’étudier le naturel : d’apprendre de la nature méme tous les diferens mouvements, qu’elle peut faire dans le corps d’un homme vivant, & les diferens éfets des Muscles. Il ne s’agit pas pourtant de copier la Nature tantôt seche, tantôt petite, ou grande : Mesquine, ou estravagante : Il faut composer une belle figure sur un corps, qui ne sera pas également beau. Et s’il y a quelque chose de beau, il le faut savoir choisir en supleant au reste, s’il manque.
Tous les corps en éfet ont du beau dans quelques parties & du Mesquin en quelques autres : La nature ne formant que rarement des ouvrages acomplis. On voit souvent qu’elle ôte à l’un, ce qu’elle donne à l’autre : De sorte qu’il faudroit plusieurs modeles, pour en faire un qui fut parfait : Mais comme j’ay dit, la Sience consiste à supléer, où la nature s’est négligé.
Quand je dis que la nature manque, ou qu’elle se neglige, je ne pretens pas dire qu’elle ne fasse tous ses ouvrages parfait dans leurs proportions, pour toutes les fonctions naturelles : Mais je veux dire, que toutes les parties ne sont pas également bien formée, pour plaire aux Yeux.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Tant il est vray que l’œil aime la varieté & le Contraste dans cét Art, & que le feu & la grace ne sont qu’un certain assaisonnement qui releve le naturel. En éfet ce que l’on apelle la bonne grace consiste principalement en un certain agreément, une certaine Noblesse qu’on trouve dans les yeux, dans les visages, dans l’Atitude, & dans les Contours d’une figure, lorsque la Forme, l’Action, les Draperies, sont decentes & convenables à l’âge, au sexe, & à la personne qu’on veut representer, d’où resulte la beauté et la grace. Enfin cette beauté & cette grace toujours mélées ensemble font la belle composition des figures et le comble de la perfection dans la Peinture.


Quotation

D. Mais comment connoître ce BEAU NATUREL ?
R. Je vous diray que dans la Peinture l’on doit tenir pour beau, ce qui imite le mieux le naturel dans un choix raisonnable ; que dans les choses naturelles, il faut distinguer le naturel simple d’avec le naturel composé, & dans ce dernier, faire distinction du regulier, ou de celuy qui peut être rustique ; parce que dans le regulier, la beauté consiste en la symetrie & la belle ordonnance de l’Art, & quant au rustique sa beauté consiste dans l’irrégularité champêtre.
Dans les objets naturellement simples à l’égard des choses inanimées, la beauté se rencontre dans les bizarres productions d’une terre inculte, qui forme toutes choses irrégulièrement, dont les aspects se rencontrent plaisans, selon les accidens de lumiere & autres choses qui y surviennent, & qui sont des effets admirables & charmans.
Mais la veritable beauté d’un Tableau consiste en la conformité de toutes les parties qui entrent en la composition & ordonnance, avec une judicieuse expression.
Quant à ce qui est du corps humain, chacun sçait que sa beauté n’est que dans la régularité de ses parties, & dans la précision de ses proportions, selon l’expression & le caractere des vertus & des fonctions qui luy sont appropriées. Il faut dire aussi que l’on trouve ordinairement les choses belles & estimables en quatre manieres ; PREMIEREMENT à cause de la commodité, SECONDEMENT de l’utilité, TROISIEMEMENT de la nouveauté ; & en dernier lieu à cause de leur rareté.
Or comme l’utilité de la Peinture est de plaire aux yeux, & de satisfaire à l’esprit par la representation des choses absentes ; le Peintre ne peut avoir trop de soin d’imiter le naturel dans sa verité, & de choisir les plus agréables aspects.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 40 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

Quotation

Ce Vrai Simple trouve dans toutes sortes de naturels les moyens de conduire le Peintre à sa fin, qui est une sensible & vive imitation de la Nature […].



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Pour bien imiter le vrai, il est nécessaire de jetter les draperies, ou sur un manequin de la grandeur du naturel, ou sur le naturel même. Mais il faut extrémement prendre garde que la draperie ne conserve rien de l’immobilité qu’elle a sur le manequin.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → vêtements et plis

Quotation

Vous observerez que les Fleurs & les Oiseaux se peignent d’une maniere differente, & que pour bien peindre les Oiseaux, il faut, avec le pinceau par petits traits du sens qui sont marquez dans l’estempe que vous copiez, imiter le naturel de votre oiseau, & par votre soin & l’imitation de votre dessein, le rendre conforme à l’original, en quoi vous réüssirez, si après votre ébauche faite de votre premiere couleur qui doit être fort tendre en rembrunissant & formant les ombres de l’oiseau que vous copiez, vous observez tous les traits de la maniere qu’ils sont formez ; pour representer au naturel votre oiseau, c’est-à-dire, qu’il paroisse plumé & colorié, de la maniere qu’il est naturellement ; cette observation doit servir d’instruction pour la maniere de peindre les autres oiseaux.



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GENRES PICTURAUX → nature morte

Quotation

Depuis Rubens jusqu'à Coypel, le sujet du crucifiment a été traité plusieurs fois. Cependant ce dernier Peintre a rendu sa composition nouvelle. Son tableau représente le moment où la nature s'émut d'horreur à la mort de J. C. le moment où le Soleil s'éclipsa sans l'interposition de la lune, & où les morts sortirent de leurs sépulcres. Dans l'un des côtez du tableau l'on voit des hommes saisis d'une peur mêlée d'étonnement à l'aspect du désordre nouveau, où paroît le Ciel, sur lequel leurs regards sont attachez. Leur épouvante fait un contraste avec une crainte mêlée d'horreur, dont sont frappez d'autres spectateurs, au milieu desquels un mort sort tout-à-coup de son tombeau. Cette pensée très-convenable à la situation des personnages, et qui montre des accidens differens de la même passion, va jusques au sublime ; mais elle paroît si naturelle en même-tems, que chacun s'imagine qu'il l'auroit trouvée, s'il eût traité le même sujet. La Bible qui est celui de tous les livres qu'on lit le plus, ne nous apprend-elle pas que la nature s'émût d'horreur à la mort de Jesus-Christ, & que les morts sortirent de leurs tombeaux ? Comment, dirions-nous, a-t-on pû faire un seul tableau du crucifiment, sans y emploïer ces accidens terribles, & capables de produire un si grand effet ? Cependant le Poussin introduit dans son tableau du crucifiment un mort sortant du sepulchre, sans tirer de l'apparition de ce mort le trait de poësie, que Monsieur Coypel en a tiré. Mais c'est le caractere propre de ces inventions sublimes que le génie seul fait trouver, que de paroître tellement liées avec le sujet, qu'il semble qu'elles aïent dû être les premieres idées qui se soient présentées aux Artisans, qui ont traité ce sujet. On suë vainement, dit Horace, quand on veut trouver des inventions du même genre sans avoir un génie pareil à celui du Poëte, dont on veut imiter le naturel et la simplicité.



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EFFET PICTURAL → qualité de la composition
L’ARTISTE → qualités
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

Quotation

(2) La réflexion qu’on a faite au sujet des portraits de M. Aved, convient également à celui dont il s’agit & le choix d’une attitude aussi naturelle, n’a pas peu contribué à sa grande perfection. Que ceci soit dit pour ceux qui y aspirent, ils doivent la chercher dans la nature, c’est là son unique source.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

1 quotations

39 quotations

Quotation

4 Dus laet ons nu dan ordentelijck setten,
Onder ghevoeghlijcke omstandicheden,
Ghewisse regulen en vaste Wetten,
Die door veel deelen waernemich opletten
Ons de Natuer heeft vercondicht met reden, {Natuere leert en stelt self goede wetten.}
Op dat wy onwetende niet en treden
In eenich stelsel der postueren, buyten
Ghewisse maten, rechten en statuyten.

[D'après NOLDUS 2008, p. 50:] Maintenant, établissons de manière ordonnée dans des circonstances adaptées des règles sûres et des Lois fixes que par une observation assidue et multiple la Nature nous a révélées avec raison, {La Nature nous apprend et impose elle-même les bonnes lois.} afin de ne pas aborder en ignorant un quelconque système de posture sans respecter des mesures précises, des règles et des principes.


Quotation

47 Wie can u hongherich begheeren spijsen,
O Ieught, en hier alle Dieren afmalen,
Niet alleen Leeuwen : maer om verafgrijsen,
Monsters en Draken, niet beters dan wijsen
V totter Natuer, om niet te verdwalen,
Waer ghy eenich patroon meught achterhalen,
Merckt hoe elck light, loopt, stapt, oft wandelt,
maer maeckt dat alles zy aerdich ghehandelt. {Datter niet beter en is, als alle dinghen nae t’leven te schilderen, merckende op alle actien, en bysonder aerdich te handelen.}

[D'après NOLDUS 2008, p. 151:] 47 Qui pourrait assouvir votre faim et votre envie ô Jeunes ? et dépeindre ici tous les Animaux, non seulement les Lions, mais aussi les horribles Monstres et Dragons ? Il n’y a rien de mieux pour éviter des erreurs que de vous renvoyer à la Nature. Vous y trouverez un modèle pour toutes choses ; observez comment chaque être se couche, court, marche ou se tourne, et traitez tout selon sa nature. {Qu’il n’y a rien de meilleur que de tout peindre d’après la vie, en étant attentif à tous les mouvements, et au traitement spécifique de chaque sujet.}


Quotation

St Chrysostomus […] maeckt een wijdt-loopigh verhael der dinghen die de Schilder-konst plaght nae te boetsen; De schilders, seght hy {Homilia de Psal. 50.}, bestaen de Nature door hare Konst uyt te drucken, nae't vermenghen haere verwen, afmaelende allerley ghelijckenisse der sienelicker lichamen;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] St Chrysostomus (…) constructs a verbose story of the things that the Art of Painting tends to imitate; The painters, he says {…}, consist in expressing Nature by her Art, after mixing her paints, reproducing all sorts of similitudees of visible bodies.


Quotation

Apelles heeft oock dinghen gheschildert die niet en konnen af-gemaelt worden; als naemelick donder-slaeghen, weder-licht, blixem. Plin. Xxxv.10. Soo dat Theophylactus Simocasus hier op een oogh schijnt ghehadt te hebben, als hy seght {epist. 37}, dat de Schilders sich onder-winden soodaenighe dinghen uyt te drucken, die de Nature selver niet en kan ghedoen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Apelles has also painted things that cannot be reproduced; such as for example thunderbolts, heat lightning, lightning, (…) So that Theophylactus Simocasus seems to have thought of this, when he says {…}, that the Painters strain themselves to express such things, that Nature itself cannot do.

From this extract, it is clear that Junius associates ‘afmaelen’ with painting directly after something which is before the artist’s eyes. Here, he remarks that ‘afmaelen’ is not possible in the case of temporary things like thunder and lightning, but that artists – in this case Apelles – have nonetheless painting such subjects. He then goes on to state that painters hereby manage to express something which Nature itself cannot. [MO]


Quotation

Waer uyt het dan blijckt dat den Konstenaer maer alleen duydelick ende uytdruckelick wercken kan, de welcke de dinghen die hy ter handt treckt als teghenwoordigh aenschouwt. 't Welck meest van allen in de herts-tochten of te in de inwendighe beweginghen onses ghemoedts plaetse heeft; want overmidts de selvighe al te mets in de waerheyd bestaen, seght Quintilianus {lib. Xi cap. 3}, ende al te mets in de imitatie; soo is 't dat de waere beroeringhen naturelick uytbersten, maer ’t ontbreeckt hun aen de Konst; dies moetense oock door de leeringhe soo wat ghefatsoeneert worden. De gheimiteerde beroeringhen daer en teghen, ghelijckse de Konst hebben, soo ontbreeckt het hun aen de nature; en daerom is dit alhier 't voornaemste, dat men sich 't echt wel bewoghen vindt om de verbeeldinghen niet anders te vatten, als of het waerachtighe dinghen waeren daer mede wy ons selver besich houden.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Which then makes it evident that the Artist can only clearly and expressively work out those things which he traces by hand when he beholds them presently. Which most of all takes place in the passions or the inner movements of our mind; because although it exists coincidentally in the truth, says Quintilianus {…}, and coincidentally in the imitation; it is as such that the true stirrings burst out naturally, but they lack art, this has to somehow be shaped through learning. The imitated stirrings on the other hand, although they have Art, they then lack in nature; and therefore it is here the most significant that one is truly moved to not understand the representations differently, as if it were real things that we occupy ourselves with.

konst


Quotation

Volght dan hier uyt, dat de tafereelen die de lieffelicke soetigheyd van allerley gheschilderde wercken overtreffen; tafereelen, die ’s menschen begrijp en Konst te boven gaen; tafereelen , die gheseyt worden door een onuytsprekelicke, onnaedoenelicke, boven naturelicke, goddelicke Konst-grepe suyverlick ghedaen te sijn, yet in sich moet hebben ’t welck uyt d’arbeydsaeme moeyelickheyd der Konst-regulen niet en kan ghehaelt worden; maer dat hy de vrye gheesten der kloeck-moedigher Konstenaeren aenghemerckt hebbende hoe sich de nature in sulcken grooten verscheydenheyd der dinghen al spelende plaght te verlusten, even het selvighe in ’t naevolghen der nature betrachten.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] From this it follows, that the paintings that surpass the lovely sweetness of all sorts of painted works, that far surpass human understanding and Art; paintings that are said to be purely produced by an unmentionable, inimitable, supernatural, divine Artistic Act, have to contain something in them, which cannot be obtained from the diligent difficulty of the Art-rules; but that, having observed the free spirit of the brave Artists how nature tends to playfully adorn in such a wide variety of things, attemps to obtain the same in the imitation of nature.


Quotation

[…] gaen wy eens toe om te bewijsen dat het veel loffelicker is de Natuyre, dan andere Meesters handelinge te volgen; want, andere Meesters maniere na te bootsen, is hatelick; de Natuyre te volghen, is prijsselick. […] Maer hoe sullen wy dat volghen? Sullen wy het soo maecken dat yder een kan sien om dat het op sodanige maniere gemaect is, dat het van die, of die Meester zy? neen geensins: want soo lange als dat bespeurt werdt, en te kennen is soo doet de Meester daer noch al van 'tsijne te veel toe: maer soo hy het leven so weet te volgen datmen oordeelen kan dat het eygentlicke 'tleven na by komt, sonder nochtans de Meesters manieren daer in te konnen vinden die het ghemaect heeft; sulcken Geest komt Lof en Eere toe, ende sal boven andere gestelt werden: wech dan met andere Meesters handelinghe te volgen, (seer wel seyde Michaël Agnolo by dese gelegentheyt, die altijdt een ander achter-volght, en kan hem nimmermeer voor-by loopen, die geduerich van het hare daer toe brengen.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] […] nous allons démontrer qu’il est bien plus méritant de suivre la nature plutôt que la manière de faire d’autres maîtres, car imiter la manière d’un autre peintre est odieux, tandis que suivre la nature est louable. […] Mais comment la suivrons-nous ? La suivrons-nous de façon à ce que l’on puisse voir que c’est de telle ou telle manière que cela a été fait ou par tel ou tel maître? Non, assurément, car si cela peut-être visible et reconnu, alors ce maître aura mis trop de lui même dans son travail. Mais s’il fait en sorte d’imiter la vie de telle façon que les gens jugent que cela approche la vie avec naturel sans pouvoir y détecter la manière du maître qu’il l’a fait, un tel esprit mérite louanges et honneurs, et sera considéré comme supérieur aux autres. Aussi faut il cesser de suivre la manière des autres maîtres (à propos de quoi Michel-Ange déclara très justement : « Celui qui en suit toujours un autre ne le surpassera jamais »), qui apportent toujours quelque chose de leur invention.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

…soo heeft de goetheyd van dien selven Schepper, den Mensche met een soodanigen vernuft begaeft, dat hy sich selven onfeylbare regulen heeft gevonden om de nature in veelen na te botsen; {Uyt de regelen vande natuer zijn de regelen in de Konsten gevonden.} want men bemerckt dat het geene niet na gewisse orden gedaen en wordt, seer ydel voor den dagh komt, ende geen vermogen heeft, om een ge-oeffende ooge als yets natuerlijcks te behagen. De natuer is onnaspeurlijck rijck in menigerley van yeder soort voort te brengen, waer van wy een Exempel hebben aen soo veel duysent Menschen, Dieren, ende Gewassen, die, al-hoe-wel sy van een geslachte zijn, echter malkander niet juyst gelijckstatigh en zijn; hier in kan de Const geseyt worden deselve volmaecktheyt te besitten, voor soo veel sy in ’t navolgen soo menigerley form alse wil voortbrenght. {Daer de Konst in navolght.} Ja sy kan dingen voortbrengen die de natuere onmogelijck schijnen, ten opsicht van dingen die wy noyt soodanigh vande natuere en hebben sien ter Werelt brengen. {Oock buyten de gemeene loop der natuer.} Doch de wijle de Const sijn oorspronck heeft genomen uyt de natuere ende de natuere niet uyt de Const, maer alleen van Godt op een onverstanelijcke wijse, alsoo in een geduerige order ghestelt is, en onderhouden wort, soo moetmen aenmercken, dat alle ’t gene de Const boven de natuere komt te doen, geen macht maer een onvermogen is; om dat de natuere niet onnatuerlicx natuerlijck, dat is strijdigh met haer selven voortbrenght; of ’t wert oock voor een Wangestalte gehouden: {Wat buyten natuerlick is, is Wanstalligh.}

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] …as such the goodness of the same Creator, has given such ingenuity to Man, that he has found infallible rules for himself to imitate nature in many ways; {The Rules of Art have been found in the rules of nature.} as one notices that the things that are not done after certain rules, will appear very vain, and without power, to delight the practiced eye as something natural. Nature is inconceivably rich in bringing forth different versions of each sort, from which we take an Example for so many thousands of Men, Animals and Crops, which, although they are from one race, are not exactly similar to each other; as such it can be said that the Art possesses the same perfection in his, for as much as she can bring forth as many shapes as she wants with imitation. {In which the Art imitates.} Yes, she can bring forth things that appear impossible to nature, with regard to things that we have never seen brought into the world by nature. {Also outside the common state of nature.} Yet while the Art has taken its origin from nature and nature not from Art, but only from God in an inconceivable way, and it placed in a lasting order and kept that way, as such one should notice, that all which Art does outside of nature, is not a power but a failure; as nature naturally does not bring forth anything unnatural, this is contrary to itself; or it is also seen as a Deformity: {That which is outside the natural, is misshapen.}

const


Quotation

Maer alsoo wy hier vooren (alhoewel niet sonder reden) gheseyt hebben, dat het vermogen der Schilder-Konst algemeen is, om alles, behalven levende Zielen inde Beelden voort te brengen, soo hebben sommige evenwel in twijffel getrocken, of men oock wel levenloose dingen die in haer bewegingh zijn kan uytbeelden: {Of men dingen die in bewegingh schijnen te zijn kan verbeelden.} ’t geen wy (schoon by weynighe geobserveert) hier rondt uyt van Ja willen staende houden; want niemant en sal konnen tegen-spreecken, dat de Konst de natuere in allen navolght, voornamentlijck in het gene welcke in een verblijf van tijdt met na-dencken kan gesien werden:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] But notwithstanding that we said earlier (although not without reason), that the power of the Art of Painting is general, to produce everything, except the living Souls in the Images, as such some have doubted whether one could be able to depict lifeless things in their movement: {Whether one can depict things that appear to be moving.} which (although observed by few) we would plainly like to argue with a Yes; because nobody will be able to contradict, that the Art follows nature in everything, especially in that which can be observed during a period of time with consideration:


Quotation

{Middel om in ’t algemeen Houdinge te bekomen.} In het Teyckenen soo moetmen letten, datmen in ’t verminderen van doncker en Licht, ontrent de Lichamene die wijckende achter malkander volgen, soodanigen verschil maeckt, alshier is tusschen het flauwste Hooghsel en het Coleur van u Gront-Papier, daermen in ’t ghemeen met de witte Cryon op Teyckent; invoegen dat het t’elckens een Tint, of kenbaer Coleur van verschil, komt te verminderen; even gelijckmen seyt het scheelt een kennis, &c. Soo sult ghy een groote Reddinge, wijckinghe, uytheffingh en houdinghe in uwe Teyckeningh bekomen, en bevrijt zijn dat uwe dingen niet aen malkander vast en sullen sitten; {Dat het Licht in alle voorwerpen die wij sien, altijt een behoorlijcke Houdinge schickt, waer door wy die uyt elkanderen onderscheyden.} maer in allen de natuere volgen, die haer licht altijt soodanigh op de voorwerpen weet te schicken en te bepalen, dat de donckere sijde van een Lichaem altoos tegen de verlichte zijde van een ander, komt af te wijcken, en een verlichte Party teghen een beschaduwde, ofte die het licht komt te ontbeeren:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {Means to acquire Harmony in general.) In Drawing one should pay attention, to make such a distinction in the diminution of dark and light, for the vanishing Bodies that are following each other, as exists between the weakest Highlight and the Colour of your grounded Paper, on which one generally draws with white Crayon; and that it always diminishes one Tint or a different Colour; just as it is said ‘it differs a little bit’ etc. . As such you will obtain a great reddering [ndr: referring to the placement of colours], contrast, exaltation and harmony in your Drawing, and avoid that your things are stuck together; {That the Light, in all objects that we see, always shapes a good Harmony, so that we can discern them from each other.} but follow nature in everything, as she always manages to place and shape her light on the objects in such a manner, that the dark side of a Body contrasts with the light side of another, and a lit Part against a shadowed or one that is void of light:

In the English translation, this term is translated as 'coming forward'. [MO]


Quotation

Onzen Fabritius, mijn meedeleerling, stelde my in onze jeugd deeze vraeg voor: Welk zijn de gewisse kenteykenen, en vruchten van den geest in een jong leerling, om een goet Schilder uit te verhoopen? {Kenteykenen} Ik antwoorde; na de maete mijns begrips in dien ouderdom: Dat hy niet alleen schijne de konst te beminnen, maer dat hy in der daet, in de aerdicheden der bevallijke natuur uit te beelden, verlieft is. Dat hy niet alleen het doode lichaem der konst beooge, dat is trant te volgen, en te doen als andre, maer dat hy op de ziele der konst als verslingert is: dat is, de natuur in hare eigenschappen te onderzoeken. Hy is nijdich dat een ander iets, hem onbekent, weet, hy schaemt hem van iemant iets indrukkender wijze te leeren, en zoekt alles door eygen arbeit uit te vinden.



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L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

{De Schilder konst is de Natuur te verbeelden.} De Schilderkonst is een wetenschap, om alle ideen, ofte denkbeelden, die de gansche zichtbaere natuer kan geven, te verbeelden: en met omtrek en verwe het oog te bedriegen.

[BLANC J, 2006, p. 104] {L'art de peinture doit représenter la nature.} L'art de peinture est une science qui doit permettre de représenter toutes les idées ou tous les concepts que l'ensemble de la nature visible peut nous donner, et tromper l'oeil par les contours et les couleurs.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

{Een spiegel der natuer}. Want een volmaekte Schildery is als een spiegel van de Natuer, die de dingen, die niet en zijn, doet schijnen te zijn, en op een geoorlofde vermakelijke en prijslijke wijze bedriegt. Den Konst versmader Agrippa bekent, dat de Schilder konst een zeer zuivere navolgster der natuerlijke dingen is, die eertijts d'eerste plaets der vrye konsten in hadde.

[BLANC J, 2006, p. 24] {Een spiegel der natuer}. Want een volmaekte Schildery is als een spiegel van de Natuer, die de dingen, die niet en zijn, doet schijnen te zijn, en op een geoorlofde vermakelijke en prijslijke wijze bedriegt. Den Konst versmader Agrippa bekent, dat de Schilder konst een zeer zuivere navolgster der natuerlijke dingen is, die eertijts d'eerste plaets der vrye konsten in hadde.

Hoogstraten fait ici référence à l'ouvrage de Heinrich Cornelius Agrippa (1486-1535), Van de onzekerheid en ijdelheid der wetenschappen en konsten, (1530) traduit du latin par J. Oudaan, Rotterdam, 1661, chapitre XXI, p.92-93.Voir BLANC J, 2006, p.104, n.115.


Quotation

Deeze oordeelden dat de Teykenkonst zich alleen ontrent het schoone, maer d'andere, datze zich ontrent alles, wat de natuer voortbrengt, beezich hielt. En dezen wech zal de jeugt voor eerst alderdienstichst zijn, datmen zich gewenne de dingen, eeven alsze zijn, nae te bootsen, om met der tijdt, tot de kennis der dingen geraekt zijnde, de schoonste met oordeel te verkiezen.

[BLANC J, 2006, p. 119] Certains jugeaient que l'art du dessin ne devait concerner que le beau, d'autres qu'il devait toucher à tout ce que la nature produit. Et c'est ce chemin qui est d'abord plus utile aux jeunes gens, afin qu'ils s'habituent à imiter les choses telles qu'elles sont, pour, avec le temps et en ayant atteint la connaissance des choses, choisir avec jugement ce qui existe de plus beau.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

Deeze oordeelden dat de Teykenkonst zich alleen ontrent het schoone, maer d'andere, datze zich ontrent alles, wat de natuer voortbrengt, beezich hielt. En dezen wech zal de jeugt voor eerst alderdienstichst zijn, datmen zich gewenne de dingen, eeven alsze zijn, nae te bootsen, om met der tijdt, tot de kennis der dingen geraekt zijnde, de schoonste met oordeel te verkiezen.

[BLANC J, 2006, p. 119] Certains jugeaient que l'art du dessin ne devait concerner que le beau, d'autres qu'il devait toucher à tout ce que la nature produit. Et c'est ce chemin qui est d'abord plus utile aux jeunes gens, afin qu'ils s'habituent à imiter les choses telles qu'elles sont, pour, avec le temps et en ayant atteint la connaissance des choses, choisir avec jugement ce qui existe de plus beau.


Quotation

Men mag de gebreeken, die't geval in de natuer geeft, wel herstellen: maer niet anders, dan nae't model van een gezonde welschaepentheyt, bestaende in een bequaeme meedevoeglijkheyt van deelen, nae den eysch van 't geheel. Want de menschlijke welschaepenheyt kan ook verscheyden zijn, als kort en  langachtig, tenger en gezet.

[BLANC J, 2006, p. 136] Il est bien possible de corriger les défauts que le hasard donne dans la nature. Mais cela ne doit se faire qu'en obéissant au modèle d'une saine conformité, qui consiste en une habile solidarité des parties entre elles, et en un rapport qui convient avec le tout. Cette conformité, en effet, est également susceptible d'être variée, le corps humain pouvant être petit ou grand, tendre ou robuste, etc.


Quotation

Die lof begeert, zeyt hy verder, vermijde de leelijkheyt in zijne beelden, dat is, hy zuivere haer van alle opspraeklijke teykenen, en trachte nae 't geene gezont en behaeglijk is. En hier toe wil hy, dat men zich veel levendige menschen lichamen voor oogen stelle, en de schoonste maeten vergadere. Want de konst is in de natuer ingedoopt, als gy die daer uit zult getrokken hebben, zult gy veele dwaelingen in uw werk vermijden. Dit is 't meest al, dat den grooten Albert Durer tot onderwijs in zijn Proportieboek voorstelt, ik geloove, dat hem de doodt, terwijl hy dit werk opstelde, verrast heeft.

[BLANC J, 2006, p.137] Qui désire les louanges, dit-il plus loin, doit éviter la laideur dans ses figures. Autrement dit, il doit les épurer de tous les signes condamnables et ne rechercher que ce qui est sain et plaisant. Et pour cela, il veut que l'on contemple sur le vif de nombreux corps d'hommes et que l'on recueille les plus belles mesures. L'art, en effet est immergé dans la nature. Lorsque vous l'en aurez sorti, vous eviterez de nombreux errements dans vos oeuvres. Voici l'enseignement du grand Albrecht Dürer, dans son livre des proportions, avant que la mort, je crois, ne l'ait surpris alors qu'il préparait cet ouvrage.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

Wy vinden te Romen en elders blijken genoeg, dat'er een konstige kennis der maetschiklijkheit geweest is. En of wy schoon tot haere onfeylbaere kennis niet en geraken, zoo zal nochtans ons oog keurlijk worden, in 't vermijden der wanstalticheden, die gemeenlijk deur 't naevolgen van de gemeene natuer worden voortgebracht, zoo wy op de waere maetschiklijkheyt beginnen te verlekkeren.

[BLANC J, 2006, p. 138-139] Nous trouvons, à Rome et ailleurs, assez de preuves de l'existence de cette habile connaissance des proportions. Et si nous ne parvenons pas à la connaissance [ndr: des anciens], notre oeil gagnera toutefois en précision, afin d'éviter les laideurs habituellement produites par l'imitation de la nature ordinaire, si nous commençons ainsi à prendre goût aux vraies proportions.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

{Wel koloreeren is als't gebouw op de grondvest van de Teykenkonst, En de ziele daer af; Zonder welke zy van hare macht ontbloot is. Dat is, de natuer gansch gelijk te schijnen.}

[BLANC J, 2006, p. 349 {Le bon coloris est comme l'édifice au-dessus de la fondation de l'art du dessin et il en est l'âme, sans laquelle l'art du dessin est dénué de force, c'est à dire qu'il est incapable de faire paraître la nature de façon totalement ressemblante.}


Quotation

Het onderwerp der Schilderkonst is, gelijk te vooren geroert is, alles na te beelden: haer voorwerp dan is de geheele zichtbare natuer, waer van zich niets in onze oogen vertoont, of het heeft zijn eyge vorm en gedaente, {...} ; maer zelfdeeze gedaenten worden eerst zichtbaer door hare koleuren, die de dingen by zich zelfs hebben: welke bestaen of in enkele onvermengde, of vermengde.

[BLANC J, 2006, p. 350] La fin de l'art de peinture est, comme il a été dit plus haut, de tout représenter. Son objet est donc la totalité de la nature visible, dont rien ne se montre à nos yeux qui n'ait sa propre forme et son propre aspect [...]. Mais seules les couleurs - qui peuvent être des couleurs simples et non mélangées ou des couleurs mélangées- que les choses ont en elles-mêmes permettent de rendre d'abord visible ces formes.


Quotation

En hierom wort alles, wat men schoon, geestich, en volmaekt in de natuer vind, zelfs
van den gemeenen man schilderachtich genoemt.

[BLANC J, 2006, p. 431] C'est pourquoi tout ce que l'on trouve dans la nature de beau, de spirituel et de parfait est même généralement appelé "pittoresque".


Quotation

Dien treffelijken Onderwijser wilde dat sijn discipelen haar geheel en al aan de leere van de Natuure en wetten van het Leven souden overgeven, sonder daar niet alleen niet af te wijcken, maar daar ook niet als ongehoorsame Leerkinders tegen te knorren, en te morren: want een Schilder magh hem noit laten voorstaan datter wetten of regels in de natuur of in ’t leven sijn, die in haar selven onvoegsaam, lastig of moyelijk zijn; {Een Schilder moet noit tegen de wetten van de natuyr twistreden.} zulx dat hy wenschen sou datse hem te geval anders waren danse sijn; of datse mogten toelaten, soo ’t mogelijk waar, datse door hem wat verhansseld wierden. Maar hy moet de wetten van ’t leven soo aanmerken, datse enkel en hem alleen tot voordeel van sijn konst, soo alsse zijn, gestelt zijn.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] That outstanding Teacher wanted his pupils to completely surrender themselves to the teaching of Nature and the laws of Life, without straying from it, and also without complaining and grumble against it: because a Painter may never argue that there are laws or rules in nature or in life, that are improper, hard or difficult; {A Painters should never fight against the laws of nature.} such that he would wish that they were different than they are; or that they would allow, if it were possible, that they were pushed around by him a bit. But he should observe the laws of nature as such, that they are formed as they are, only to the advantage of his art.

leven


Quotation

Waaneer Leonard de Vinci sijn Leerlingen, aangaande de Proportie onderwees, soo belaste hy haar de Menschbeelden alleen in de Lengde, en niet soo seer inde Breedde waar te nemen. Te kennen gevende, dat de brette altijt in de Natuure geproportioneerd is na de lengde, en de lengde na de dikte. {Hoe sommige voornamelijk de Proportie in de lengde wilden in agt genomen hebben.} Want seyde hy, daar is een soodanigen wonderlijken Wijsheyd in de Natuur, dat zy alles, ’t geen sy voortbrengd, van wat soort het ook is, altijd het gevoeghlijkste paard, en by den anderen schikt. En over sulks is het den Schilder geraden, die Orden in de Proportie-maten der Leden te volgen, in welk men siet dat de Natuur doorgaans verlustight; en als werk maakt, om die geduurig op sulken wijse voort te brengen, en den Konstenaars tot Voor-beelden te stellen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] When Leonardo da Vinci instructed his Pupils with regard to the Proportion, he told them to observe the Human Figures only lengthwise and not so much in their width. Explaining that in Nature the width is always proportioned after the length, and the length after the girth. {How some have mainly observed the Proportion lengthwise.} Since, he said, there is such a wonderful Wisdom in Nature, that everything that she creates, no matter which species, she combines it the most proper way and arranges it in relation to the others. And regarding to this the Painter should follow this Order in the Proportional Sizes of the Limbs, from which one sees that Nature usually embellishes; and makes it its purpose, to continuously produce these in this manner, and serve the Artists as Examples.

Goeree refers specifically to Leonardo da Vinci’s ideas on the proportion of the human body. [MO]


Quotation

{Vereisch in ’t gemeen.} Dewijle een schilder de nature vereeuwigen wil, en graag met zijn konstige werken zijne naam; zoo is vooral van nooden, dat hy Panneel en doek zoodanig bereide, dat hy zijn oogmerk bereike en de betaalder van de konst niet te klagen heeft: ’t welk met reden niet geschieden kan; als men op duirsaame tafereelen, duirsame Verwen konstig na de nature schildert.

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] {General requirement} Since a painter wants to immortalize nature, and by means of his artworks his name as well, it is most important that he prepare the panel and canvas in such a way that he achieves his aim, and that the person who pays for the art has no complaints—and he will have no reason for such if one skillfully paints true to nature on durable painting surfaces with durable colors.


Quotation

[…] en een schilder mag zijn arbeijd en konst meest te vergeefs reekenen, als hy verwen ’t zamen schikt, die gantschelijk niet by den anderen voegen, en ’t voornaamste door ’t mindere zijn glans verdooven wilt: […]
{Hoe op de verwen toe te passen.} Maar om dit op ons oogmerk to te passen, zo ist’t wel wat beswaarlijk te bepalen, in wat voor verwen deze wetten plaatze grijpen: dog de eygene beproevinge en ondervinding en ’t neerstig beschouwen der volmaakste leermeester der nature, die in bloemen, regenboog, vogelen, steenen en velerley zaken veelerhande verwen by elkanderen schikt, kan ons mettertijd, insonderheid wat oordeel gebruikende al redelijk gerust stellen: maar de volstrekte bepalinge zou afhangen van den aard der verwen die nog niet bekent is als’t behoort, en van de kragt der gezichtszenuwen en inbeeldinge:

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] A painter, too, can consider his work and art largely in vain if he juxtaposes colors that do not go well together. What is most excellent may lose its luster through what is inferior: […] {How to apply this to colors} But to apply this to our purpose, it is difficult to determine in what kinds of colors these laws are manifest. Yet one’s own experiments and experience, and the diligent observation of the supreme teacher, nature, which combines colors of many kinds in flowers, the rainbow, birds, stones, and all sorts of things, can in time give reasonable assurance, especially if sound judgment is used. But complete certainty would depend on the nature of colors, which is not yet adequately understood, and on the strength of the optic nerves and perception.

On page 26, this term is written as 'by elkanderen schikken'. [MO]


Quotation

{Wat zijn stuk in alles aan te leggen noodwendig.} Als een Schilder dit niet weet, zal zijn werk hem meester werden, en van de natuure afwijkende overhoop leggen, zonder sterk en flaauw, nabyheid en verheid behoorlijk te konnen verkrijgen.
{De ordre is verscheiden na de zaaken.} Men kan wel bevroeden, dat alle zaaken juist niet eveneens willen zijn behandelt, zommige die weinige veranderinge van verheid en nabyheid hebben, kan men op de kragt van de inbeeldinge door de gewoonte gevestigt, laten afloopen; maar nogtans niet in den aanvang van zijn konst-oeffeninge, zommige stukken hebben veele verschieten en gronden, als landschappen; daar ook de logt van onder (na de landschappen) na boven getempert worden, daar zijn bloemstukken, die veelerhanden en wonderlijke mengelingen van bloem en loof hebben; daar zijn kameren en beelden daar in, ook wel om geschiedenissen afte schilderen: die een Leerling ligt versetten; als zy in zijn ordre van aanleggen niet vast en is.

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] {Proper application of everything is necessary} If a painter does not know these things, he will lose control of his work, which will be chaotic and deviate from nature, having no balance of intense and subdued, nearness and distance. {Different subjects require different orders} As one can imagine, not all subjects should be treated in the same way. For some, with little difference in distances, one can simply rely on imagination as established by habit—but not when one is beginning to practice art. Some pieces have many gradations of distance and grounds, such as landscapes, where sky must also be applied in shades from the lower part (adjacent to the landscape) upward. There are also floral pieces with many amazing combinations of blossoms and leaves. There are interior scenes with human figures, also needed for historical paintings. All these can easily confuse a pupil who is not well versed in the order of application.


Quotation

{In ’t glas en vogtigheden is straalbuiginge.} Gelijk in ’t voorgaande Hooftdeel van de weersteutinge der klootsche ligtbaaren te pas quam; zoo komt hier ook ter snee haare straalbuiginge, op de vlakte van lichchaamen van andere stoffen die doorschijnende zijn, geboogen werdende de straalen na de loodliny, of van de zelve af na dat de doorgang van de ligtstraalen, daar begint te vertraagen of te verwakkeren: […]
Dog deeze dingen niet nader wiskonstig onderzoekende, als d’Heer Chr. Huygens gedaan heeft, weetende dat een Schilder altijd in dit stilleven der nature kan voor zig zetten; als hy eenen dag en zelve oogpunt maar behoudt, in zijn gantsche tafereel;

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] {In glass and liquids rays are refracted; effects in glass and water} Just as the reflection of spherical light waves played a role in the previous chapter, the bending of light rays is also relevant here, but on the surface of things made of other substances, namely those that are translucent. In this case the rays are refracted either towards the perpendicular or away from it, depending on whether the light rays begin to slow down or speed up in passing through the substance: […] Yet we shall not further investigate these things mathematically, as Sir Christian Huygens has done, knowing that for this still life a painter can always place nature in front of him, and all he need do is maintain the same light and the same point of view on the entire scene.

In this paragraph, Beurs discusses the importance of diffraction with regard to still life painting, in particular glass and liquids. [MO]


Quotation

{Stoffe deezes Hooftdeels.} ’t Is gantschelijk noodig, datwe een Hooftdeel maaken van allerhande zoorten van ligten en brand, die des nagts aangesteeken zijnde wonderlijk de omleggende lichchaamen doen tevoorschijn komen, en in zoo veelerhande verscheidentheid, datze onbeschrijvelijk is.
{Moeyelijkheid.} Daar uit ligt te verstaan is, dat de oeffeninge van deeze stoffe, om ‘er in tot eenige zoorte van volmaaktheid en vastigheid te geraaken, al vry swaar is, en dat ‘er om verscheide vertooningen van nagtligten wel uit te drukken veel overleg voorzigtigheid en beschouwinge van de natuir en ervarentheid van nooden is.
{Aanbieding van hulpe.} Wy zullen de Leerling eenige aanmerkingen van de voorname voorvallen ter hand stellen; om hen zoo op de weg te helpen; wel weetende, dat het gebruik en oordeel hier ’t voornaamste werk moeten doen.
{Algemeener aanmerkinge van nagtligt.} Alle schaduwen zijn hier sterk en kantig; en om in ’t gemeen wat te zeggen van
toortzen, fakkelen en lampen; zoo weet, datze byna op eene wijze te behandelen zijn; […]

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] {Subjects of the this chapter} It is definitely necessary for us to devote a chapter to all kinds light and fire, which when burning at night lend the surrounding objects a wondrous appearance, and in so many different ways that they defy description. {Difficulty} It is obvious, then, that practicing this material in order to achieve some degree of perfection and competence is quite difficult, and that rendering various manifestations of nocturnal lights requires a great deal of thought, care, observation of nature, and experience. {Offer of assistance} We will provide the pupil with a few pointers about the most important types in order to help him on his way, knowing that practice and good judgment have to do most of the work here. {General remarks about nocturnal light} All shadows here are strong and sharp-edged. And to make a general statement about torches, firebrands, and lamps: They can all be dealt with in much the same way.[…]


Quotation

[…] en hoewel de Natuur in alle andere deelen, ten opzicht der konst, gebrekkelyk is, zy is zulks niet omtrend de Coloriet, hierom is het, dat in dit deel der konst, geen beeter modél gevonden word, dan het leeven zelve […]

[D'après DE LAIRESSE 1787,p.99:] En quoique la nature soit dans quelques parties moins parfaite que l’art, ce n’est certainement pas dans celle du coloris […] Quelle n’est donc pas la folie des peintres qui prétendent embellir la nature dans la partie du coloris, tandis qu’elle y est inimitable?



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

Quotation

Dierhalven moeten zich de welmeenende Yveraars in de Schilderkonst, niet laaten voorstaan, dat zy de rechte Coloriet buyten de natuur vinden zullen; want de grootste bevalligheid hier in, bestaat in deszelfs verandering, te weeten in de bloozigheid, geelagtig en blaauwigheid, zo wel in oude als jonge voorwerpen […]

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 100:] Qu’on se flatte donc point, je le répète, de trouver le vrai & le beau coloris sans le chercher dans la nature même; ce qui est d’autant plus essentiel, que c’est dans cette partie que consiste la plus grande beauté de la peinture; sur tout par la variété des teintes vermeilles, bleuâtres & jaunâtres […]


Quotation

Ja men ziet haar [NDR : Moderne Schilders] het zelve noch veel leelyker nabootsen, dan de natuur dat voortbrengt: want hoe wanschikkelyker tronien Bamboots, Ostade, Brouwer, Molenaar […]

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 288:] Plusieurs peintres même, loin de rendre la nature telle qu’elle pourroit l’être, pour approcher de la perfection idéale, cherchent, au contraire, à la dégrader ainsi que l’ont fait le Bamboche, Ostade, Brouwer, Molenaar […]


Quotation

Invoegen het Modern schilderen voor geen konst geacht kan worden, wanneer de natuur enkelyk gevolgd is: want dan is het slechts een onvolmaakte nabootsinge, of wel een gebrekkelyke na-äapinge. Ja alwaar het schoon dat men een zaak natuurlyk uitgebeeld had, wel getekend, geordineerd, en voegelijk geschikt; landaard, manieren en gebruik, modes en dragten, als mede de koleuren duidelyk waargenomen en vertoond; zoo zal zulks nochtans, door rechte kenders voor geen konstig werk aangezien worden: maar als de Konst met de Natuur, wanneer zy door een schranderen en verheevenen geest van haare gebrekkelykheden gezuiverd en verbeterd is, gepaard, de overhand hebben, en dan de voornoemde deugden hier by gevoegd zyn, zal het zekerlyk een volmaakt en deftig Konststuk voortbrengen […] De nooitvolpreezene Anthoni van Dyk was in het Antiek zo wel uitmuntende als in 't Modern; hebbende in het laatste zo wel als in het eerste de voorzeide drie bevalligheden gelyk een staale wet gevolgd, […]

[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 134:] The modem Painting can therefore not be accounted Art, when Nature is simply followed ; which is a meer imperfect Imitation or defective aping her. Even, were a Thing represented ever so natural, well-designed and properly ordered ; the Condition, Manners and Cuftom of the Country well obferved, and the Colouring most exact:, yet the Knowing will not think it artful: But when Nature is corrected and improved by a judicious Master, and the aforefaid Qualities joined to it, the Painting must then be noble and perfect [...] Van Dyk, never enough to be commended, gained Excellence in the antique as well as the modern Manner, by strictly following the aforesaid three Graces in both […]



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

Quotation

WY hebben te vooren gezegt, dat de Schilderkonst een nabootster van de gantsche Natuur in haare zichtbare deelen is.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 335:] Nous avons dit plus haut que la peinture est une imitation de toutes les parties visibles de la nature.


Quotation

DE verscheidene lichten in een Stuk oordeelen zommige dat onmogelyk wel konnen staan: want, zeggen zy, indien het goed was, zo zouden Raphaël, Carats, Titiaan, Poussyn, en andere braave Meesters meer die manier wel voor goed gekeurd, en niet verworpen hebben. Ja de Fransche Academisten, voegen zy'er by, die tot zulk een hoogen top gereezen zyn, besluiten eenpaariglyk, dat men niet als een eenig licht in 't algemeen zal gebruiken; verwerpende een Schildery dat meer als een licht vertoond. By gevolg oordeelen zy, dat de gezegde lichten maar een vinding zyn van Hollandsche Meesters, die het Antiek niet verstaan, welke maar alleen de natuurlykheid beoogen, om de onkundigen aan te lokken. Waar op ik zeg, dat, hoewel Raphaël, Poussyn, en andere groote Konstenaars het zelve in hunne Werken niet getoond, maar zich enkelyk aan een algemeen licht gehouden hebben, zulks niet en spruit uit een verachting of verwerping van het zelve, als of het tegen de natuur en konst zoude stryden; maar alleen dat zy 'er toen noch niet om gedagt, of 'er van geweeten hebben: alzo de Konst toenmaals in die deelen haare volmaaktheid noch niet had bereikt of verkreegen. Niet dat ik zeg, dat zulk een Stuk met verscheidene lichten beter is, als met een alleen 't geen natuurlyk is verbeeld; maar wel dat, als het zo te pas komt en konstig uitgewerkt is, het een schildery een veranderlyke welstand byzet [...]Met deze voorbeelden meen ik genoegsaam verklaard te hebben de natuur en werking van verscheidene lichten; als mede hoe voordeelig de kennis daar van is, zo wel in zon-als gemeen licht, ten opzichte van de veranderlykheid, zo wel in Landschappen als in andere verkiezingen; daar en boven de overvloedige middelen, die daar uit voortkomen, tot verrykinge onzer Ordinantien, en boven de gemeene trant.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 441-445:] Il y en a qui pensent que plusieurs différentes espèces de lumière doivent faire un mauvais effet, quand elles se trouvent ensemble dans un tableau ; car, disent-ils, si cela n’étoit pas, Raphaël, le Carrache, le Titien, le Poussin, & d’autres grands maîtres, en auroient fait usage dans leurs productions. Les peintres François même, ajoutent-ils, qui sont parvenus à un si haut dégré de perfection, sont unanimement d’avis qu’il ne faut employer qu’une seule lumière générale dans un tableau, & rejetent ceux où il y en a davantage ; d’où ils concluent que ces doubles lumières sont une invention des peintres Hollandois, qui ne connoissent pas l’antique, & qui ne font qu’imiter servilement la nature, pour mieux plaire aux ignorans. A quoi je réponds, que quoiqu’il soit vrai que Raphaël, le Poussin, & d’autres grands maîtres, n’aient pas introduit ces doubles lumières dans leurs ouvrages, & se soient contentés d’un jour général, il ne faut pas l’attribuer à leur mépris pour cette méthode, comme si elle étoit contraire à la nature & à la vérité [ndr : art]; mais seulement parce qu’ils l’ignoroient encore, & qu’elle ne leur est pas entrée dans l’esprit ; car l’art n’étoit pas encore parvenu de leur tems, à ce dégré de perfection dans cette partie, auquel on l’a porté depuis. Je ne prétends pas néanmoins qu’un tableau où l’on a employé différentes lumières, soit meilleur que celui où il ne règne qu’un jour général bien rendu ; mais je veux seulement faire entendre que différentes lumières ménagées avec intelligence [ndr : avec art], peuvent contribuer à donner une élégante diversité [ndr: litt. convenance changeante] à une production de crois que ces exemples suffisent pour faire comprendre la nature & l’effet de différentes lumières, & combien la connoissance en est nécessaire aux artistes, soit, pour l’emploi de la lumière du soleil, ou pour celle du jour ordinaire, tant dans les paysages que dans toutes les autres espèces de compositions.


Quotation

Wat de kracht belangt, ik zou wit noch zwart spaaren […] Men moet zich niet laaten misleiden door deze of geene manier: volgt alleenlyk de Natuur, zo gy de Konst wil voldoen. Weg met futselen, vroeten, en morssen: tast uw werk met een kloeke hand aan. Evenwel niet op zyn Rembrands of Lievensz, dat het sap gelyk drek langs het Stuk neêr loope; maar gelyk en mals, dat uwe voorwerpen alleen door de konst rond en verheeven schynen, en niet door kladdery.

[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 253:] As to the Force, I should not be sparing either of White or Black […] You must not suffer yourself to be swayed by this or that Manner ; follow Nature, and you will content Art. Away then with Drudgery and Muddling ; handle your Work boldly, yet not, with Rembrant and Lievens, to let the Colours run down the Cloth, but lay them smooth and even, that your Objects may seem round, and relieved only by Art, not by daubing.


Quotation

Zelfs is myn gevoelen, dat 'er twee groote voordeelen in het navolgen en copieeren van braave Meesters gevonden worden. Het eerste is, dat men in dezelve veele misstallen, die de eenvoudige natuur bezit, door hunne geest en konst verbeterd ziet: het tweede, dat men op dien voet zich gewent om dezelve, wanneer wy de natuur voor ons hebben, te verbeteren. Waarlyk, twee dingen en wezendlyke zaaken van groot belang. Ja wat meer is, een Meester in zyne natuurlyke neiging aangemerkt, is hy anders als een kind, dat grooter en ouder werdende, de driften van de natuur opvolgt? […] Maar laat reden en konst dezen ingeboorenen aart leiden: dan zal, als door een zuiver kanaal, de heldere vocht van den geest rein en onbesmet geleid worden. […] om dat de natuur in een eenig voorwerp dikwils ten opzichte der begeerde volmaaktheid gebreekig is: maar omtrent haare uitwerkselen en voorwerpen in het algemeen is zy volmaakt; en de konst werd hier gedwongen haar op te volgen.

[D'après DE LAIRESSE 1787, vol. 2, p. 176:] Au reste, il y a deux grands avantages à imiter & à copier les ouvrages des bons maîtres, 1. parce qu’on y voit la nature corrigée [ndr : par leur esprit et leur art] des défauts qu’elle peut offrir ; quelquefois même elle y est embellie : 2. à cause que par ce moyen on apprend à faire soi-même ces corrections & ces embellissemens, quand on a la nature devant les yeux : deux points qui, sans contredit, sont de la plus grande importance. Cependant on peut dire qu’un artiste, par l’inclination qui lui est innée, ne doit être regardé que comme un enfant, qui en grandissant, suit de plus en plus l’impulsion de la nature […] Mais lorsque la raison & l’art le guident, il ne peut manquer de parvenir à la perfection ; ce qui me conduit à remarquer que l’étude & la pratique de l’art sont infiniment plus utiles que toutes les notions que nous tenons de la nature seule, qui souvent nous induit en erreur, en nous ne faisant chercher la perfection dans une seule partie, quoiqu’elle soit parfaite dans tout ce qu’elle produit ; et à cet égard l’art est obligé de suivre la nature […]

This analysis only refers to the term 'natuur' in the sense of the physical world, although it occurs in this citation with other connotations as well. [MO]


Quotation

Ja wat ziet men, zegt hy verder, in het groots Italien, en voornaamentlyk prachtig Romen, niet al heerlyke en uitgeleezene wonderwerken! Het schynt, of Natuur en Konst zich onderling verbonden hebben om aldaar hunnen troon te vesten, en hunne macht te toonen, ten einde die vermaarde stad meestresse der waereld, en der schoonheid des geheelen aardbodems te maaken.

[D'après DE LAIRESSE 1787, vol. 2, p. 191:] Quelles merveilles de l’art ne voit-on pas en Italie, & sur-tout dans la magnifique Rome, où l’on diroit que la nature & l’art semblent être convenus d’établir leur trône, & d’exercer leur puissance, pour rendre cette ville la maîtresse & la merveille [ndr : la beauté] de l’univers !


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DAar is geen ding in de waereld, 't welk niet een byzondere bevaligheid in ons oog heeft, wanneer het, de Natuur en Konst te samen gepaard zynde, door een geoeffende hand wel uitgewrocht is: en hoewel alle oogen niet even kundig zyn om de reden van deze bevalligheid grondig te bezeffen, komen zy niettemin door een wonderlyke schikking in een en het zelve gevoelen; stemmende eenpaarig, dat het schoon staat en zo behoort te weezen, onaangezien den een, gelyk ik zeg, het verstaat, en den ander niet; en zulks om die redenswil, dat de Konst van zulk een vermogen is, dat, hoewel de Natuur in het stof haarer voorwerpen schoon zy, de zelve echter in onze oogen die uiterste bevalligheid niet zouden hebben, zonder behulp der eerste.

[D'après DE LAIRESSE 1787, vol. 2, p. 197-198:] Il n’y a point d’objet qui ne fasse un bon effet [ndr : la grâce] lorsque la nature & l’art se trouvent réunis ensemble par une main habile ; & quoique tous les hommes n’aient pas la vue assez exercée pour discerner les causes de cette beauté ils n’y sont pas cependant, en général, pas moins sensibles ; de sorte qu’on peut dire que la puissance de l’art est telle, que toute admirable que soit la nature dans ses productions, elles ne font cependant une profonde impression sur notre esprit par le secours de l’art.


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Niemand moet twyffelen of de Graveerkunde is een deftige en lofwaardige konst, zo wel ten opzichte van de Schilderkonst, als de Schilderkonst ten opzichte van de natuur: want gelyk de laatste de natuur tot modél of voorwerp heeft, die zy met het penceel trouwelyk nabootst, zo bootst de Graveerkunde desgelyks de Schilderkonst met de naald of het graveeryzer zodanig na, dat'er niets aan ontbreekt dan alleen de koleur, welke echter noch, des noodts zynde, daar by gevoegd kan worden. De Schilderkonst bestaat in een zuivere, nette, en welgevolgde tekening, proportie, dag en schaduwe: de Graveerkunde is voornaamentlyk mede daar op gegrondvest. De Schilderkonst maakt een onderscheid tusschen het gemeen licht en het zonnelicht: de Graveerkunde van gelyken, of kan het doen. In't kort, daar is niets dat den een met de penceel verricht, of den ander kan het met de naald of het yzer mede uitdrukkken, zo wel allerhande stoffen, wol, zyde, zatyn, linnen, glas, water, goud, hout, steen &c.

[D'apres DE LAIRESSE 1738, p. 630:] The Art of Engraving is questionless noble and praise-worthy ; because it respects Painting, as Painting does Nature : For as the latter has Nature for it’s Model or Object, which it faithfully imitates with the Pencil ; so Engraving likewise copies Painting, either with the Needle or Graver, in such Manner as only to stand in Need of Colours ; which, when required, may be added to it. Painting consists in a neat and good Outline [ndr: drawing], Proportion, Light and Shade : And these are also the Foundations of Engraving. Painting distinguishes between common Light and Sunshin : Engraving does, or can do, the same. In fine, whatever the one performs with the Pencil, the other can express with the Needle or Graver, and as neatly, wheather Stuffs of all Kings, Wool, Silk, Sattin, Linnen, Glass, Water, Gold, Wood, Stone &c.


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Dat ick hier dese Schakel der waerneminghe van d'eyghen natuyrlicke dinghen in de Keting' der Schilder-Konst hier in haecken […]. Ick hebbe, Kunst-lievende Geesten, dickmael op een seer grove foute die soo wel (met eerbiedicheyt seg'ick het) onder de grootste en meest-geachste Meesters, dan onder de geringsten begaen wert, gelet. […] Het welcke nergens anders uyt voort en komt dan datse de eyghe natuyrlicke dinghen met gheen bysondere opmerckinghen waer en nemen […]. By aldien sy nu alle de eyghen natuerlicke dingen hadden met rechte op merckinge in goede achtinge genomen, soo soudese dese foute door een scherper op-merckinge ontrent de natuerlicke beweginge hebben konn voor komen, ons voor-stellende de eygen-schijnende gedaente, want dit sietmen wanneer een Wage-rat, of Spinne-wiel met groote kracht beweecht wert, datmen door 't snelle om-draeyen geen sporte sal eygentlick konnen bekennen, maer een twijffelachtige schemeringe der selven, (het welcke ick) schoon ick al menichte v stucken daer Wagen-wielen in gheschildert waren heb' gesien, soo en heb'ick dat noyt eygentlicke na gebootst gesien, maer yder sport soo geteyckent of gheschildert als of de Wagen haer niet en scheen te beweghen, soo datter geen onderscheyt tusschen een stilstaende, en een schijn-rijende Wagen gevonden en wert. Nu mochte vele oordeelen dese eyghentlickheyt veel moeylicker te sijn om na te volgen, dan anders; maer aenghesien wy na-bootsers van 't leven sijn, soo en moetmen om wat meerder moeyten (alsmen de natuerlicke dingen daer mede nader by komt) niet achter laten; oock soo en ist gheen meerder moeyte schoon het selve door de onghewoonte wel wat swaerder valt als anders, maer veel lichter.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Certains esprits amateurs d’art trouveront étrange que j’insère ici le lien de l’observation des choses réelles et naturelles dans la chaîne de l’art de peinture, mais […] j’ai souvent observé une très grave erreur régulièrement commise (et je le dis avec respect) et ce, qu’ils s’agissent des maîtres les plus grands et les plus estimés ou non. […] La simple raison en est qu’ils n’observent pas la particularité naturelle des choses avec suffisamment d’attention. […] S’ils avaient correctement observé les propriétés naturelles des choses de près, ils auraient pu éviter cette erreur en prêtant davantage d’attention à leur mouvement naturel, nous présentant leurs formes propres telles qu’elles nous apparaissent véritablement ; car lorsqu’une roue de carrosse ou de rouet tourne avec grande force, l’on remarque qu’en raison de cette rotation, la trace de ce mouvement n’est visible que de manière brouillée. Si j’ai vu de nombreuses peintures où des roues de carrosses sont représentées, je ne les ai jamais vues correctement imitées, mais avec chaque partie dessinée ou peinte de telle manière qu’il soit impossible de distinguer si le carrosse est à l’arrêt ou en mouvement. Certes beaucoup jugeront ces particularités bien plus difficiles à imiter que d’autres mais dans la mesure où nous sommes des imitateurs de la vie, nous ne devons pas nous épargner davantage d’effort (si ceci nous rapproche d’une imitation réussie des choses naturelles). La peine n’en sera d’ailleurs pas plus grande, même si dans la pratique l’inhabituel est plus pénible, mais bien plus légere.


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Siet dan, wat het al vermach wel op de eyghentlijckheyt van de natuerlijcke dinghen te letten, men sal bevinden dat het niet alleen desen mis-slach ter zijden en sal doen setten, maer datter oock veel soet-aerdighe dinghen selfs hier door aen den dagh sullen komen, gelijck die ghene dat waer soude konnen nemen, die haer Studie maecken van Corteguarden te schilderen, als sy in de selve ordineeren hier een Bootsje dat Toeback smoockt; ginder een Beeldeken dat besich is met sijn Rustinghe aen te gorden; ende elders, daerse sitten Dobbelen en Troeven; onder alle oock een Krijghs-knecht stelde, die hem bekommerde met sijn Lont te ontsteecken, aen de welcke hy nu eenigh vyer siende, neerstigheyt dede om verder te doen voncken, draeyende de selve snel om, om door de krachtighe door-snyinghen des luchts, de Lont te beter te doen aen gaen. […] welcke eyghentlijckheyt ick noch noyt waer-ghenomen ghesien en heb: ende niet-te-min, soo houd ick het daer voor, dat het niet min behaeghlijck, als natuerlijck soude zijn in de ghemoederen der Konst-beminders, en oock een meerder begheer-lust tot de Kunst soude verwecken. Siet, soo souden dierghelijcke natuyrlijcke dingen meer na-ghe-bootst konnen werden, die ick nu aen 't naeuwe waer-nemen der recht-kunst-beminnende Gheesten laet, ende trede tot Het sevende; Om te bewijsen datter een wel-geoeffent verstandt in de Perspectiven tot de Schilder-konst van noden is.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Voyez ainsi ce qu’il peut apporter de prêter attention à la vérité des choses naturelles. Non seulement des erreurs seront écartées mais de nombreuses choses douces et aimables viendront au jour, telles les figures inclues çà et là par ceux qui font leur étude en peignant des Corps de garde : ici un grossier personnage fumant du tabac, là une petite figure occupée à revêtir son armure; ailleurs enfin, d’autres assises jouant aux dés ou aux atouts; parmi elles également, un simple soldat se souciant d’allumer sa Mèche et, la voyant s’embraser par friction avec l’air, tente d’y faire prendre la flamme en la faisant rapidement tournoyer dans les airs. […] je n’ai encore jamais observé une telle vérité, mais je crois néanmoins que cela ne serait pas moins plaisant que naturel aux yeux des amateurs, et susciterait un plus grand désir pour l’art. Voyez, il y a encore tant d’autres choses naturelles qui mériteraient d’être imitées et que je laisse à l’observation attentive des justes esprits amateurs d’art […]


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Siet, dese vrucht der eygen natuerlicke uyt-beeldinge ontstont door de Hystorie wel gelesen en ondertast te hebben door hooge en verre na-ghedachten. Soo yet bysonders; doch natuerlicx heb'ick bevonden in een graentje van Jan Lievensz. daer hy de offerhanden des Patriarchs Abraham in affghemaelt hadd', doch gansch onghemeen, en evenwel eygentlick […]. Siet! Dese vryheyt is gheoorloft dat yemandt om tot meerder veranderlicke kennisse der Hystorien te komen, meer als een Boeck doorlesen mach, het sy een die het breeder beschrijft, of uytleyt, waer van den Schilder door sijn goet oordeel dat hy heeft, het eyghenlicxste en seeckerste moet nabootsen, […] Oock heeft dese Gheest sijn wonderbaerlijcke na-ghedachte te kennen ghegheven in de Historie van Bath-seba uyt te beelden […].

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Voyez la représentation du vrai et du naturel peut être le fruit d’une lecture appropriée de l’histoire et de son examen lorsqu’ils sont associés à des réflexions hautes et profondes. J’ai trouvé quelque chose de semblablement original mais naturel dans une petite grisaille de Jan Lievens, dans laquelle il a représenté le sacrifice du patriarche Abraham, chose qui était très inhabituelle et pourtant naturelle. […] Voyez, cette liberté est légitime car il faudrait lire plus d’un livre pour parvenir à une telle connaissance variée de l’histoire, chose pouvant consister en une plus ample description ou explication, l’essence ou certains aspects de celle-ci devant être imités par le peintre en usant de son bon jugement. […] Le même esprit a également montré sa merveilleuse réflexion en représentant l’histoire de Bethsabée […].



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
GENRES PICTURAUX → peinture d’histoire

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Soo zijnder noch verscheyden andere voorvallen, daer inden Schilder hem voorsichtigh moet draghen, wil hy inde gunste der Menschen komen. {Gemeene opmerckingen om sich bemint te maken.} In ’t gemeen willende Menschen altijt schoonder zijn dan sy inder daet ben; ghemerckt elck sich selven geerne behaeght: Hierom moet den Schilder in het Conterfeyten een betamelijke flateringh, die meer natuerlijck dan op-ghepronckt is, sich aenwennen; de Postueren wel in een goeden stant verkiesen, schoon en sonder onaenghename schaduwen inde Tronyen wesentlijck doen gelijcken: want indien yemandt schoonheydt heeft, hy siet het geerne in sijn Schilderye.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such there are many other cases, in which the Painter should behave himself carefully, if he wants to regain people’s favor. {General remarks to make oneself loved.} In general People always want to be more beautiful than they really are; as everyone likes to please oneself: Therefore in Portraying, the Painter should acquire the habit of flattering fittingly, in a way that is more natural than ostentatious; choosing the posture well in a good pose, beautiful and without unpleasant shadows in the Face, making it truly resemble: because if someone has beauty, he would be glad to see it in his Painting.


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{Hoemen het Model wel stellen sal.} Men sal oock een goede manniere soecken, om ’t Model wel te stellen, en goede Actien te verkiesen, dat doet (om alle Wan-order te verhouden) by om-gaende beurten: En laet die, die het sijne beurt valt, te vooren een Actie by gedachte op Papier Geschetst hebben, om in ’t stellen dentijdt niet ydel te laten passeeren; het zy dan dat het eene Actie is die bedachte, ofte na de Inventy van een goet Meester komt, gelijck dat by Memory uyt aensien van Print-Konst, of Teyckeningen kan geschieden; {Hoemen oock wel eenige Actie na andere komt te volgen.} gelijckmen veel fraye, zedige, en wonderlijcke aendachtige Actien, ende Beelden siet, onder de dingen van Raphel, Primaticcio, Carats, Iulio Romano, Polydoor, Testa, en menighte andere verstandighe, soo Oude als hedendaeghse Meesters; daer in dat yder sijnen vryen wil, en lustighen Geest in navolgen mach. {Natuerlijcke gevallige Actien, dickwils best.} Oock salmen acht geven op de Natuerlijcke Actien, die by wijlen uyt eygene beweging van u Model komen te vallen, welcke somtijdts veel grootser, werckelijcker en aendachtiger komen te zijn dan die met voordacht gestelt ofte bedacht konnen worden;

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {How one will position the Model.} One should also find a good manner, to position the Model the right way, and choose the right Actions, doing so (to avoid all sorts of Chaos) in turn: And let him whose turn it is, beforehand sketch an Action on Paper from his mind, to not lose too much time with positioning; it may either be an Action that is thought up, or after the invention of a good Master, as it may arise from Memory or from seeing the Art of Print or Drawings; {How one may also follow some Actions after others [ndr.: other artists].} as one sees many beautiful, virtuous and amazingly nice Actions and Figures under the things by Raphael, Primaticcio, Carracci, Giulio Romano, Polidoro, Testa and many other sensible Masters, both Old and contemporary; in which everyone can follow his free will and spirited Mind. {Naturally pleasing Actions are often best.} One should also pay attention to the Natural Actions, that sometimes occur from the own movement of your Model, which are sometimes much more magnificent, true and careful than those that are formed with premeditation or can be conceived;

This section is quite different in the English translation and the Italian masters are not mentioned. [MO]



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

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{Koleurde Cryonnen.} De voorseyde witte Pijp-aerde, kanmen oock wel ghebruycken om allerhande gecoleurde Cryonnen van te maecken; datmen aldus doet: (…) soo sullense seer bequaem zijn, om hier en daer het zy in Schetsen, Ordinantien en Teyckeningen, de dingen Schilderachtig, met haer eygene Coleuren, aen te wijsen; en dan door Gomwater halen; waer door de Cryonnen dan vast worden, en het af-schueren ontvlieden. Andere maecken dese Cryonnen met oude Lijm, Gom en andere stoffen, daerse gansche Conterfeytsels seer aerdigh en natuerlijck mede Teckenen konnen, die by na Geschilderdert schijnen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {Colored Crayons.} The aforementioned Pipeclay can also be used to make all sorts of colored Crayons; which is done as follows: (…) as such they will be very adequate to accentuate in Sketches, Compositions and Drawings the things in a painterly way, with their proper colors; and afterwards pass through the Gum Water; by which the Crayons become firm and avoid tearing. Others make these Crayons with old Glue, Gum and other materials, with which they can draw whole portraits very nicely and naturally, they almost appear Painted.

In this section Goeree explicitly discusses which choice of drawing material is best for each stage of the drawing process. MO]


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Want om dat de Menschen alle uyt eenen Bloede gemaakt zijn; en dat de Actien die uyt de togten van ’t Gemoed komen, en geensints van de Burgerlijke Zeden afhangen (want die zijn te bijster verschillig) by yder sich even eens bevinden, daarom besluyten wy (soo veel de Actien aangaat), uyt de Beschouwing van de Geschilderde Doeningen, even dat selve, dat we gewoon zijn in soo een stand, Actie of Gebeerde, te denken, te doen en te willen, dat we sulx ook waarlijk voor onse Oogen sien gebeuren. Van den Neerlandschen Schilder Jan van Eyk werd verhaald dat hy een Orgel-spelende Cicilia in ’t Geselschap van zingende Engelen Geschilderd hadde; In welke de Actien soo Natuurlijk verstaan waren, dat een verstandig Zang-Konstenaar uyt de trekken van haar Mond, en wangen zien kon, wie den Bas, wie den Tenor, wie den Altus, of wie den Superius hield.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As Man is made from one Blood; and all Actions that spring from the passions of the Mind - and do not depend on the Civil Traditions (because they differ far too much) – can be found in everyone, therefor we conclude (for as far as the Actions are concerned), from the observation of the Painted Movements, just like that which we are used to think, do and want in such a Posture, Action or Gesture, we truly see it happen before our Eyes. It was said of the Netherlandish Painter Jan van Eyck that he had painted a Cecilia playing on the Organ in the company of singing Angels; In which [ndr: painting] the Actions were so naturally conceived, that a wise Singer could see from their mouth and cheeks, who sang the bass, the tenor, the altus or the superius.


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Van de Stelling der Beelden volgens de Natuurlijke en toevallige stand der beweging in allerhande Doening.
Laat ons van de Tronie-stelling in ’t bysonder tot een ander voornaam en algemeen Deel der Mensch-kunde over gaan; Namelijk tot de Teykenkonstige stelling van de bewegende Stand der Werkende Mensch-beelden; En daar ontrent aanwijsen hoedanig de Beelden onder sekere Linie van Bestuur en Gewigt, en Tegen-wigt allerhande Doeningen en Actien van Staan, Gaan, Loopen, Torssen, Dragen, Werpen, als anders, welvoegsaam en Natuurlijk, sonder daar heen te vallen, of onmogelijkheyd in haar Doening te vertoonen, verrigten konnen: Op dat den Teykenaar en Schilder die sigh daar in wel afgerigt bevind, het Middel mogt in de Hand hebben, om sijn Beelden in allerhande voorval en Verkiesing, tot het Oogmerk van sijn voorgesteld bedrijf, soodanig te bepalen, datse noit tegen de Teykenkundige Trek, noch tegen de mogelijkheyd der Doening, ten opsigt van ’t Maaxel en samen-stel der Leden aanloopen. En gelijk dit een van de gewigtigste Hoofd-stukken der Schilder-Konst is, soo heeft het ook alle Groote en Verstandige Meesters niet alleen ter Herten gegaan, sig hier in wijselijk te dragen, maar veele hebben ook met alle vlijd hun Leerlingen geduurig vermaand daar op nauw agt te geven: En dat wel soo veel te meer alsse sigh ontblood vonden van de Onderwijsingen in de Boeken, en Voor-beelden.
Karel van Mander die beter Schrijver en Prater dan Schilder is geweest, seyde in sijnen tijd dat het te wenschen waar, datter van ymand een Onderwijsing aangaande de stelling der Beelden, volgs de Werkende Verkiesingh der Actien, en d’uytdrukking der Herts-togten, ontworpen wierde: En seyd hy, ik soude sulx geerne selfs gedaan hebben, in dien ik my daar bequaam toe gevonden had.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] On the Composition of Figures according to the Natural and incidental posture of movement in all sorts of Action. Let us proceed from the composition of the Face in specific to another important and common Part of the Anatomy; Namely to the Artful composition of the moving Posture of Working human Figures; And in that context point out to which degree the Figures can carry out appropriately and Naturally, all sorts of Doings and Actions of Standing, Going, Walking, Hauling, Carrying, Throwing and others, within a certain Line of Conduct and Weight and Counter-weight, without falling or showing an impossibility in their Action: So the Draughtsman or Painter who finds himself well-trained in this, has the tools at hand to conceive his Figures such in all sorts of occurrences and choices, to the purpose of the proposed action, that they will never appear to be against the Draught, nor against the possibility of the Action, with regard to the Creation and structure of the Limbs. And as this is one of the most important Chapters of the Art of Painting, as such it has not only concerned all Great and Wise Masters, to act wisely in this regard, but many have continuously urged their Pupils with diligence to pay close attention to it: And even more so when they were without the Instruction in Books, and Examples. Carel van Mander, who was a better Author and Speaker than Painter, said in his time that it were commendable, that someone designed an Instruction regarding the composition of Figures, subsequently the Working Selection of Action and the expression of Passions: And he said, I would have been inclined to do so myself, if I had found myself capable of it.


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Daar zijn veel dingen die de Schilder Konst nu en dan noodig heeft, die wanneermense op een bestipten tijd wil hebben, niet te verkijgen zijn; {Alles datmen in de Schilder-Konst noodig heeft is niet altijd by de Hand.} immers niet soo alsmense ten uytersten noodig heeft: Wel is waar dat vele haar door Modellen, en andere hulp-middelen bedienen: Doch die nauwkeurig wil opmerken, sal ligt verstaan, dat de Actien en Passien welke door Modellen met voordagt gesogt en gemaakt werden, vry ver van die verschillen, welkwe Natuurlijk gevallige en waaragtige Actien en Passien noemen:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] There are many things that are occasionally needed by the Art of Painting, that – when one wants them at a specific moment – are not available; {Everything that one needs in the Art of Painting is not always at hand.} indeed not unlike when one needs them very much: It is however true that many can serve her by means of Models and other tools: However, he who wants to observe closely, will understand easily, that the Actions and Passions that are searched and made intentionally by Models, differ very much, from those which we call Naturally occuring and true Actions and Passions:

waaragtig


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Soo geeft ook de innerlijke vreese selden groot misbaar, {Inwendige vreese geeft selden groote Actien.} maar laat sig meest sien aan het Aangesigt, dat in dit voor-val meest altijd bleek en besturven word. Want om dat het Bloed schielijker als ander na het herte gaat, of mogelijk op eeniger wijs stil staat, of trager loopt, soo schijnd het datter een koude over al de Leden komt, die dese Dood verwe veroorsaakt. Daar werd van de Schilders niet ligter aangetast dan dusdanige Passien, om dat de Historien daar sulx in voorvalt, gemeen en veel zijn, of ten minsten daar in ligt konnen te pas gebragt werden. Doch wy agten datter inde Schilder Konst niet swaarder is, dan het selve Natuurlijk en als een ware oorsaak hebbende, te doen. De reden schijnd ons, om datmen sulx naulijx in ’t Leven voor een oogenblik kan sien en waarnemen, en dat de Modellen diemen daar toe verkiest, alleen gemaakte Passien hebben; die in ’t volgen dikwils noch een Natuurlijk Rokjen uyt trekken, eermense op het Tafereel siet. Men Leest van eenen Gonzaga Hertog van Mantua, dat hy op sekeren tijd den Italiaanschen Schilder Francisco Monsignori [ndr: Bonsignori] eenen Sebastiaan Leerde Schilderen, die seer natuurlijk, vol Vrees en Schrik voor de Scheut, aan een Boom gebonden stond: {Hoe den Hertog Gonzaga een schikkigen Sebastiaan Leerde Schilderen.} ’t werk hy door een Arbeyder die Monsignori voor Model diende, verrigte. Want als dien schilder ’t geseyde Model, in sijn onnooselheyd naakt had vast gebonden, quam den Hertog onverwagt met een Dagge in de Kamer gesprongen, seggende: Sa Schelm nu moetje’er aan; hier toe heb ikje op dese plaats laten brengen. Gy kunt denken Leser, of dien Bloed niet waarlijker verschrikte ! en sigh inbeelde, dat hem de steek aanstonds souw door het Hert gaan. Welken oogenblik Monsignori sonder sig te ontsetten soo wel in agt nam, dat hy sijnen Sebastiaan seer angstvallig aan den Hertog geschilderd leverde.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such the inner fear also causes little clamor, {Internal fear seldom causes great Actions.} but it shows itself most in the Face, that in this case becomes pale and ashen. As the Blood moves quicker than usual to the heart, or possibly stops somehow, or flows slower, it appears that a cold comes over the Limbs, which causes this Deadly color. This [ndr: subject] was not lightly touched upon by Painters since such Passions , as the Histories in which this occurs are common and frequent, or at least could be easily implemented in them. Yet we think that there is nothing more difficult in the Art of Painting, than to do this Naturally and as if it has a real cause. The reason appears to be, as one can rarely see and observe such a thing in Life for a moment, and that Models that one selects for this, only have constructed Passions, that often take off their skirt [ndr: i.e. loose their essence] before one sees them in a scene. One reads about a certain Gonzaga Duke of Mantua, that at one time he instructed to paint the Italian Painter Francisco Monsignori [ndr: Bonsignori] a Sebastian, who was tied very naturally to a Tree, full of Fear and Terror for the Arrow: {How the Duke Gonzaga taught how to paint a fearful Sebastian.} which he did by means of a Worker who served as Monsignori’s Model. Because when the painter had the aforementioned Model tied up naked in his ignorance, the Duke jumped into the room unexpectedly with a dagger, saying: Yes Rascal, now you have to go; I have brought you here for this purpose. You can believe, Reader, that his Blood was truly frightened! and that he imagined that the thrust would soon go through his Heart. Without getting upset Monsignori observed this moment so well, that he delivered his very scared Sebastian as a painting to the Duke.


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Wanneerze nu aldus behoorlijk en zagt geschildert zijn, zoo moetmen daarop [ndr: on the red grapes] natuirlijk den dauw brengen, gelijk als op de witte druiven, en aldus meede opglansen en in de reflexie laxeeren zomtijds met lak, of lak en schijtgeel en zomtijds met bruine schijtgeel alleen, na dat men van ’t leeven zelfs zal gebooden werden.

[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] Once they are painted correctly and carefully in this way, they of course still need bloom on them, like the white grapes, and must therefore also be given a sheen and a glaze in the reflection, sometimes with lake, or lake and yellow lake, at other times with only brown yellow lake, depending on what the life situation requires.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

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Als u nu de Schets ten ruwesten ontworpen is, en dat al de groote deelen op zyn plaats aangeweezen staan, zo zalmen het voorwerp en zyn schets, in vergelyking teegens elkanderen, met een aandachtig oordeel, een weinigje uit de hand beschouwen, om te zien, of de schikking naar behooren geplaatst is, en of de beelden haar werkinge genoeg doen; want als dat in de schets niet wel waargenoomen word, zo zalmen met de verplaatzing en verbeetering der deelen in de stellinge, zulk een groote en verdrietigen arbeid ontmoeten, dat de iever en lust van de teekening vergaan zal zyn, eer men de zelve eens half gesteld vertoonen kan. […] In het opstellen, moetmen voor al wel toe zien, dat de lossigheid der Aktien, die de schets alreede is, daar niet uit en raakt. Het welke gemakkelyk kan gebeuren, wanneer men geen agt geeft, door wat voor-deelen, de natuurlyke beweeging en werkinge der Beelden veroorzaaken.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] If you now have designed the sketch in its roughest form, and all the bigger parts are marked in their place, as such one shall observe the object and its sketch, in comparison to each other, with a careful judgement, a little bit in one’s hand, to see if the composition has been satisfactorily placed and if the figures sufficiently do their movement; because if this is not observed correctly in the sketch, one will find such a big and sad work for the moving and improvement of the parts in the composition, that the diligence and desire of the drawing will be lost before one can even show it partially finished. […] In the composition, one should first make sure, that the looseness of the actions that is already in the sketch, does not disappear from it. Which can easily happen, when one does not pay attention through which parts the natural movement and action of the figures are caused.

[The French translator, wrongfully, interpreted the first occurrence of werking in the sense of effect, not of action. [MO]



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

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Wy hebben in onze laatste Propositie beweezen, dat het Dach-Teikenen ’t voordeeligste is, om dat het veel sagter en eenpariger Schaduwe geeft, en ook om dat de Lichamen zich natuurlijker in de Koloriet en Reflektie, zonder hardigheid vertoonen; daar in teegendeel het Lamplicht, zeer sterke en afgesneedene Schaduwen en dagen voortbrengt.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] In our last proposition we have proven that the drawing by daylight is the most profitable, because it gives a much softer and uniform shadow and also because the bodies show themselves more naturally in colour and reflection, without hardness; to the contrary the lamp light creates very strong and cut-off shadows and lights.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

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Hier in komt u eerst voor een grondige kennis der gestalten of proportie, en der passiën of kenteekens der hertstogten te hebben, op dat gy aan uw beelden, niet alleen haar natuurlyke beweging weet te geven, maar ook waar uit deze onstaan, aan ’t oog kennen doed […]

[D'après DE LAIRESSE, 1787, p. 56:] Il faut d’abord que vous ayez une connoissance approfondie des proportions du corps humain, & des effets de passions, afin que vous sachiez, non-seulement donner à vos figures les attitudes & les mouvemens qui leur conviennent, mais que vous puissez rendre, en même tems, raison de ce qui vous détermine à les représenter de cette manière […]



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

{De Coloriet moet men alleen in ’t leven zoeken}Zoek daar na de Coloriet, niet uit Spanjolet noch Carlot, maar uit en na het leeven, schilder zo natuurlyk vlees, als ’t u mogelyk is […

[D'après DE LAIRESSE 1787, p.57:] Etudiez ensuite le coloris, nons dans l’Espagnolet ou dans le Caravage, mais dans la nature, & donnez à vos chairs toute la vérité possible […]

In the French edition of 1787, the second artist is wrongfully identfied as Caravaggio, instead of Johann Carl Loth.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Maar een Spel verscheelt hier in met een Schildery, dat het eerste in elke handeling een byzonderen tijd, plaats, of daad begrijpt; daar het Schildery maar een oogenblikkelijke daad of zaak vertoont. [...] dat 'er tweederley soort van Schilderyen aan te merken zyn, te weten, natuurlijke en onnatuurlijke; en ten tweeden, wat goede Historien zijn om achtervolgens in een Stuk uit te beelden. De natuurlyke Schilderyen zijn die, waar in men vertoont de hoedanigheid van een Geschiedenis of Voorval door een enkele hertstogt […] De onnatuurlyke zijn deze, waar in men meer als eens een en den zelven Persoon vertoont, en alzo twee Voorvallen in een vermengt, […]

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 250-252:] […] mais une pièce de théâtre diffère d’un tableau, en ce que la première comprend dans chaque acte un fait, un tems & un lieu particuliers; tandis qu’un tableau ne représente qu’une seule action momentanée. […] il y a deux especes de tableaux : des naturels ou vrais, & d’autres qui pechent contre la vérité et la nature. Les premiers sont ceux où l’on ne représente la nature d’un événement [NDR : histoire] ou d’une action que par une seule passion […] Les tableaux de la seconde espèce, sont ceux dans le même personnage se présente plus d’une fois ; où par conséquent il y a complication de sujets […]



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

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IN die Stukken, welke geschikt worden tot het bekleeden van kamers en der zelver muuren, is het algemeene licht wel het bekwaamste, zo verre de gelegentheid des lichts van die plaats het zelve toelaat, als zynde het zedigste en lieffelykste wanneer het wel en natuurlyk verbeeld is. Dit is dan het voornaamste, 't geen men daar in waar te neemen heeft, naamentlyk dat de beelden, en andere voorwerpen, min of meer krachtig en vlak gedaagd werden, na dat zy verre van of naby het licht gesteld zyn: en schoon zy paralel op een zelve grond staan, moeten zy echter in kragt des lichts en dammelachtigheid der schaduwen verscheelen […]

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 386:] Dans les tableaux destinés à couvrir les murs des appartemens, c’est le jour ordinaire qui est le plus convenable, du moins si la disposition du local le permet ; car cette lumière est la plus tranquille & la plus agréable lorsqu’elle est rendu de manière naturelle & exacte. Il faut donc sur tout y observer que les figures & les autres objets recoivent une lumière plus large & plus vive, à raison de ce qu’ils sont placés plus près où plus loin de la lumière ; & quoique ces objets soient placés parallèlement, ou sur le même plan, il faut néanmoins qu’ils diffèrent entr’eux par la force des clairs & par la vaguesse des ombres. […]



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EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

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[…] dewyl het zommige Schilders (wegens de regelen der Konst in 't beschilderen van zaalen, kamers, en andere vertrekken) dikwils voorkomt verscheidene werken daar van te zien; daar zy nochtans, wanneerze een kamer zullen onder handen neemen, niet konnen besluiten noch verkiezen wat het beste zal staan en 't voordeeligste voor hen weezen. Als zy dan iets in 't werk stellen, doen zich daar omtrent zo veele zwaarigheden op, en hunne gevoelens zyn zo veelderley, dat zy in twyffel staan wat te kiezen uit deze drie volgende zaaken, schildery, of schildery tapytsgewyze, of de natuur zelfs te verbeelden […] De derde soort, wegens 't verbeelden der natuur, is zekerlyk de beste: want wat kan'er aan ontbreeken, als het natuurlyk, konstig, en tot de plaats eigen is.

[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 290:] […] since some Painters often happen to see different Management with respect to the Rules [ndr : of Art] for painting Halls, Parlours, &c., and therefore cannot resolve on what is most suitable and advantageous for those Apartments ; and when they are to perform something therein, so many Difficulties arise, and their Opinions somuch vary, that they are at a stand whether they shall represent a Picture, or, a Painting in the Manner of Tapestry, or, Nature itself […] The third Sort, viz. to represent Nature, is certainly the best : For, what can be wanting, when the Work is natural, artful and proper to the Place ?



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Quotation

In deze opmerkingen bestaat de natuurlykheid en bevalligheid van een ordinantie, zy moog van veel of weinig beelden zyn, ten opzicht der personadien; ik stel derhalven het gewicht en belang dezer zaak aan iders oordeel, {Noodzakelykheid in het onderzoeken en naspeuren der natuurlyke uitwerkzelen.} […]

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 125:] C’est par de semblables réflexions que l’on parviendra à répandre de la vérité [ndr : naturalité] & de la grâce sur un ouvrage, soit qu’il y ait un petit ou un grand nombre de figures ; & je laisse aux personnes instruites à juger de quelle importance sont ces qualités.



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EFFET PICTURAL → qualité de la composition

Quotation

Wy hebben meermaals aangemerkt dat de overtolligheid in plaats van een zaak meerder kracht en luyster te geeven, de zelve verminderd en verduysterd, dat ook de te groote ruymten en luchtige omstandigheden van geen beeter uitwerkingen zyn, men moet deze twee gevaarlykheden, als Scylla en Charibdis schuwen, ik kan dezelve niet beeter vergelyken, als by overgroote armoede en verkwistende rykdom, het zy dat de eene uit een logge, sombre en zwaarmoedige verdrietende geest spruyt, en de andere uit een vlugge en al te vruchtbare geest, of wel dat zy voor neemen deze of geene na te volgen, waar van wy dagelyks veel voorbeelden zien, als den eenen de kloekheid van Carats, den ander de schoone Coloriet van Titiaan, die de bevallige zeedigheid van Raphaël, en deze de natuurlykheid van Guido […]

[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 70:] I have often observed, that Superfluity, instead of rendring a Thing more forcible and conspicuous, has lessened and obscured it; and that too large a Ground, thinly filled, has no better Effect; we must therefore avoid this Scylla and Charibdis as two dangerous Rocks: I can’t compare such Proceedings better than to excessive Poverty and Profuseness of Wealth, whether the one arise from an indolent, dull and melancholy Temper, or the other from a lively and too fertile an one, or that some Men are superstitious Imitators of other Men’s Works; as we see daily, in one the Greatness of Caracci; in another, the fine Colouring of Titian; in this, the graceful Simplicity of Raphael; and in that, the natural Expression of Guido.



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

DE verscheidene lichten in een Stuk oordeelen zommige dat onmogelyk wel konnen staan: want, zeggen zy, indien het goed was, zo zouden Raphaël, Carats, Titiaan, Poussyn, en andere braave Meesters meer die manier wel voor goed gekeurd, en niet verworpen hebben. Ja de Fransche Academisten, voegen zy'er by, die tot zulk een hoogen top gereezen zyn, besluiten eenpaariglyk, dat men niet als een eenig licht in 't algemeen zal gebruiken; verwerpende een Schildery dat meer als een licht vertoond. By gevolg oordeelen zy, dat de gezegde lichten maar een vinding zyn van Hollandsche Meesters, die het Antiek niet verstaan, welke maar alleen de natuurlykheid beoogen, om de onkundigen aan te lokken. Waar op ik zeg, dat, hoewel Raphaël, Poussyn, en andere groote Konstenaars het zelve in hunne Werken niet getoond, maar zich enkelyk aan een algemeen licht gehouden hebben, zulks niet en spruit uit een verachting of verwerping van het zelve, als of het tegen de natuur en konst zoude stryden; maar alleen dat zy 'er toen noch niet om gedagt, of 'er van geweeten hebben: alzo de Konst toenmaals in die deelen haare volmaaktheid noch niet had bereikt of verkreegen. Niet dat ik zeg, dat zulk een Stuk met verscheidene lichten beter is, als met een alleen 't geen natuurlyk is verbeeld; maar wel dat, als het zo te pas komt en konstig uitgewerkt is, het een schildery een veranderlyke welstand byzet [...]Met deze voorbeelden meen ik genoegsaam verklaard te hebben de natuur en werking van verscheidene lichten; als mede hoe voordeelig de kennis daar van is, zo wel in zon-als gemeen licht, ten opzichte van de veranderlykheid, zo wel in Landschappen als in andere verkiezingen; daar en boven de overvloedige middelen, die daar uit voortkomen, tot verrykinge onzer Ordinantien, en boven de gemeene trant.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 441-445:] Il y en a qui pensent que plusieurs différentes espèces de lumière doivent faire un mauvais effet, quand elles se trouvent ensemble dans un tableau ; car, disent-ils, si cela n’étoit pas, Raphaël, le Carrache, le Titien, le Poussin, & d’autres grands maîtres, en auroient fait usage dans leurs productions. Les peintres François même, ajoutent-ils, qui sont parvenus à un si haut dégré de perfection, sont unanimement d’avis qu’il ne faut employer qu’une seule lumière générale dans un tableau, & rejetent ceux où il y en a davantage ; d’où ils concluent que ces doubles lumières sont une invention des peintres Hollandois, qui ne connoissent pas l’antique, & qui ne font qu’imiter servilement la nature, pour mieux plaire aux ignorans. A quoi je réponds, que quoiqu’il soit vrai que Raphaël, le Poussin, & d’autres grands maîtres, n’aient pas introduit ces doubles lumières dans leurs ouvrages, & se soient contentés d’un jour général, il ne faut pas l’attribuer à leur mépris pour cette méthode, comme si elle étoit contraire à la nature & à la vérité [ndr : art]; mais seulement parce qu’ils l’ignoroient encore, & qu’elle ne leur est pas entrée dans l’esprit ; car l’art n’étoit pas encore parvenu de leur tems, à ce dégré de perfection dans cette partie, auquel on l’a porté depuis. Je ne prétends pas néanmoins qu’un tableau où l’on a employé différentes lumières, soit meilleur que celui où il ne règne qu’un jour général bien rendu ; mais je veux seulement faire entendre que différentes lumières ménagées avec intelligence [ndr : avec art], peuvent contribuer à donner une élégante diversité [ndr: litt. convenance changeante] à une production de crois que ces exemples suffisent pour faire comprendre la nature & l’effet de différentes lumières, & combien la connoissance en est nécessaire aux artistes, soit, pour l’emploi de la lumière du soleil, ou pour celle du jour ordinaire, tant dans les paysages que dans toutes les autres espèces de compositions.


Quotation

Tot aanmerking der geenen, die groote liefhebbers in het schilderen van Zonnelichten zyn, dient, dat het Zonnelicht zeer bekwaam is om gebruikt te worden in het verbeelden van Offerhanden, Gevechten, Bagchanaalen, Dansseryen, Herdersgezelschappen, en veele andere vrolyke voorvallen en geschiedenissen, in welke een groot gewoel vereischt word: doch zeer hinderlyk en geensins eygen in Raadts-en Rechtspleegingen, Maaltyden, Konstschoolen, byzondere plechtigheden van Hewelyks-en andere omstandigheden. Maar het Wolklicht geeft een ongemeene welstand en natuurlykheid in staatige voorvallen, als Raadtsvergaderingen, Rechtspleegingen, en zaaken van ontzag en groot gewicht. Het derde der Lichten, daar wy van gesproken hebben, is eigen aan treurige Gevallen, stervende Persoonen en Begraavenissen, of diergelyke geschiedenissen waar in de treurrol regeert en het oppergebied voert, inzonderheid als zulks in de opene lucht is voorgevallen.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 465-466:] Nous observons ici, pour la satisfaction de ceux qui aiment à se servir de la lumière du soleil, qu’elle est propre à la représentation de sacrifices, de batailles, de bacchanales, de danses, de jeux champêtres & de plusieurs sujets gais & qui demandent beaucoup de mouvement & d’agitation ; mais qu’elle ne convient pas aux sujets sérieux & tranquilles, tels que conseils & assemblées de magistrats, fêtes nuptiales, banquets, séances académiques, auxquels la lumière ordinaire du jour donne une grande vérité [ndr : litt. naturalité] & une certaine bienséance. La troisième espèce de clarté dont j’ai parlé, c’est-à-dire, celle des lumières artificielles, est convenable aux sujets tristes & mélancoliques, tels que ceux où il s’agit de l’instant suprême d’une personne, ou de quelque pompe funèbre & lugubre ; sur-tout quand la scène se passe dans un site ouvert.

Le terme ‘natuurlykheid’ reste difficile à traduire en français : ‘grande vérité’. [AD]



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EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

Quotation

[…] zo stellen wy voor eerst vast, dat de lucht in een Landschap het voornaamste is, waar uit alles, dat 'er in het heele Stuk is begreepen, het zy verschiet, water, velden, boomen, en wat 'er meêr vereischt word, haar volkomen welstand en natuurlykheid moet verkrygen, 't zy in morgenstond, middag of avond, ja zelfs de nacht: want zo als de lucht verandert, veranderen alle de voorwerpen die van haar bescheenen worden.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 502:] […] je commencerai par poser, comme un principe certain, que c’est l’air ou le ciel [ndr : dans un paysage] qui donne de l’accord & de la vérité à tous les objets d’un tableau, suivant les différentes parties du jour & même de la nuit ; car le ton de tous les objets change suivant la disposition de l’air. […]


20 quotations

Quotation

17 Willen wy daer de gheel Sonne vertoonen,
Rondtom licht lackich, en wat purperachtich, {De Sonne te schilderen, maer datmen haer schoonheyt niet can naevolghen.}
Sullen wy die al vloeyende becroonen,
maer ons moet altijts ontbreken soo schoonen
Blinckende stoffe, wy en zijns niet machtich,
Ons Const is hier ydel, hoe groots, hoe prachtich,
Hier mochten wy self met ons werck wel schimpen,
Dat onse Fackels soo claer niet en glimpen.

[D'après NOLDUS 2008, p. 129:] 17 Si nous voulons montrer le Soleil jaune, nous devons lui donner une couronne de laque claire et pourpre, en fondu. {Comment peindre le Soleil, sans qu’on puisse imiter sa beauté.} Toutefois, une matière aussi brillante nous fera toujours défaut : cela nous dépasse. Notre Art, si grandiose, si magnifique, est vain ici. Nous serions tenté de vitupérer contre notre propre travail, puisque nos Flambeaux ne flamboient d’une aussi grande clarté.


Quotation

37 Maer sacht moet het zijn al in een verdreven, {Van soet verdrijven.}
Op dat het niet en stae te hardt, en vleckte,
maer aerdich, ghelijck gheblasen verheven,
naevolghend’ altijt voor het best, in’t leven
T’patroon, dat oyt menich goet Schilder weckte :
En blijft dan niet, als moetwillighe Secte,
Aen u valsch’ opiny te vast ghebonden,
maer overspeelt hier vry, ten zijn geen zonden.

[D'après NOLDUS 2008, p. 179:] 37 Pourtant, on doit faire fondre doucement toutes ses couleurs, {Du fondu subtil.} pour que l’œuvre ne soit pas dure ni pleine de taches, mais agréable, et avec un relief plein de gonflant. On doit imiter en tout et pour le mieux le modèle de la vie, qui, depuis toujours, a inspiré maint bon Peintre ; et ne restez pas attachés, comme des Sectaires malfaisants, à vos fausses opinions ; au contraire, forcez sans scrupule votre palette, ce n’est pas un péché.


Quotation

Eenighe werck-meesters, seght Proclius {lib. II in Timeaum Platonis},  connen de wercken van andere nauw puntighlick naevolghen; andere daer en teghen hebben in sich een sekere bequaemheydt om wonderlicke dinghen te versinnen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Some masters, says Proclius {…}, can imitate the works of others painstakingly neat; others by contrast have a certain ability in them to invent marvelous things.


Quotation

Wy moeten oock voor een langhe wijle d'allerbeste maer alleen naevolghen: ende dat met een sonderlinghe naerstigheydt: overmidts d'aller treffelickste menighmael haere deughden met voorraedt bedeckt houden. Nochtans is het dan ghenen die sich d'imitatie van de allerbeste voorstellen niet gheraedtsaem te dencken, dat het al goedt ende volmaeckt is wat van groote Meesters komt,

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] We should also only follow the very best for a long time: and this with exceptional diligence: as the most striking often keeps its virtue covered intentionally. Nevertheless it is not advisable to those who conceive the imitation of the very best, to think that that which comes from the great Masters is all good and perfect,



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L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

Wy moeten in 't eerste daer op letten, wat voor Konstenaers wy bestaen nae te volghen; in die ghene dewelcke wy ons selven aldus voorstellen; want wy ontmoeten selfs in d'alder volmaeckste Konstenaers eenighe dinghen die laeckenswaerdt sijn: en 't waere wel te wenschen dat ghelijck wy 't quaede 't welck in de Konstenaers ghevonden wordt ergher maecken, dat wy even alsoo 't goede beter uytdruckten. Even wel nochtans soo en is het den ghenen die oordeels ghenoegh hebben om de fouten groote Meesters te vermijden niet ghenoegh dat sy maer alleenlick een ydele schaduwe haere deughden nae volghen, overmidts d'Imitatie dan eerst prijswaerdigh schijnt te wesen als sy de volle kracht der Konst in de voornaemste dinghen heeft ghetroffen. Dies worden oock die ghene voor onvroedt ende onbesint gehouden, de welcke de deugheden van groote Meesters niet wel-doorgrondet hebbende op 't eerste ghesicht te werck gaen, meynende dat hun d'Imitatie wonderlick wel gheluckt is als sy d'uytgelesen wercken der ouder Konstenaeren eenigher wijse in 't nae-trecken van Linien en 't opsmeeren van Coleuren hebben afghebeeldet, daer sy nochtans verde van de rechte kracht der selvigher verscheyden sijn.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Firstly we should pay attention to what kind of Artists we had best imitate; in those which we then imagine ourselves; as we even meet some things that are condemnable in the most perfect Artists: and it is good to wish that, like we make the bad that is found in Artists worse, that we also express the good better. Similarly it is currently not enough to those who have enough judgement to avoid the mistakes of great Masters to only imitate the idle shadow of their virtues, as the imitation only appears to be praiseworthy when she strikes the full power of Art in the principal things. This is also held as unwise and thoughtless in those who, not having penetrated the virtues of the great Masters well, work from first sight, thinking that their Imitation has succeeded wonderfully well when they have depicted the exquisite works of the old Artists in some way by the tracing of lines and the smearing of colours, although they are still further from the true power of it.

Junius explains the importance of selecting which artists and which aspects to imitate (‘navolgen’). He goes on to explain that, in imitation, it is necessary to avoid mistakes that were made and portray only the aspects that convey the true power of an artwork. Junius uses ‘imitatie’ and ‘navolgen’ as equivalents. [MO]

imitatie


Quotation

't Ghene wy voor desen alreede voor ghehouden hebben, moet hier en elders al wederom verhaelt worden; dat wy naemlick de kracht der oprechter imitatie niet behooren te stellen in 't nae-aepen van uytwendighe verciersels, maer dat wy meest van allen d'inwendighe kracht des wercks moeten uyt drucken. Laet ons dan altijdt nieuwe achtinghe daer op nemen, wat een sonderlinghe bevalligheydt d'oude Meesters in 't wercken ghehadt hebben; hoedaenigh haer voornemen gheweest is; wat maniere van stellinghe sy hebben ghebruyckt, als oock hoe dat hun selfs die dinghen, dewelcke maer alleen tot vermaeck scheenen te dienen, den wegh tot eenen eeuwigen naem hebben ghebaent. Voor end'alleer wy dese dinghen grondighlick begrijpen, soo en is het ons niet moghelick d'oude wel nae te volghen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] That which we have already proposed, has to be retold here and elsewhere; namely that we should not place the power of honest imitation in aping external embellishments, but that we most of all have to express the internal force of the work. Let us then always reconsider this anew, what a remarkable gracefulness the old Master have had in working; what has been her aim; which manner of composition they have used, as well as how those things which appeared to have only served entertainment, have paved the way to eternal fame. Not before we understand these things thoroughly, it is impossible to us to imitate the old well.

This section is not present in the first Latin edition (1637), but is included in the later Latin editions (1694). [MO]


Quotation

’t Blijckt dan dat de hoogh-beroemde deugden van d’oude Meesters daer in voornaemelick bestonden, dat sy de vlugghe beweghinghen van haeren verwarmden geest stoutvaerdighlick naevolghden; even als of haere doorleerde langh-gheoeffende sinnen nerghens op en konden vallen, ’t welck haere ervaerene handen niet en souden vaerdighlick weten uyt te wercken. ’t En is dan gheen wonder dat dese Konsten in voorleden tijden gheweldighlick toenaemen, als de dappere gheesten van groote Meesters met een stoute hand door haer werck ginghen;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It appears that the highly famous virtues of the old Masters consisted mostly in that they imitated the quick movements of their warmed spirit audaciously; just like their trained long-practiced senses could not remark something, which their experienced hands would not know how to express capably. It’s no wonder, then, that these Arts in former times increased tremendously, when the brave spirits of great Masters went through their work with a bold hand;

This comment on the citation from Pliny does not exist in the Latin edition. The English edition is also more concisive here. [MO]


Quotation

Volght dan hier uyt, dat de tafereelen die de lieffelicke soetigheyd van allerley gheschilderde wercken overtreffen; tafereelen, die ’s menschen begrijp en Konst te boven gaen; tafereelen , die gheseyt worden door een onuytsprekelicke, onnaedoenelicke, boven naturelicke, goddelicke Konst-grepe suyverlick ghedaen te sijn, yet in sich moet hebben ’t welck uyt d’arbeydsaeme moeyelickheyd der Konst-regulen niet en kan ghehaelt worden; maer dat hy de vrye gheesten der kloeck-moedigher Konstenaeren aenghemerckt hebbende hoe sich de nature in sulcken grooten verscheydenheyd der dinghen al spelende plaght te verlusten, even het selvighe in ’t naevolghen der nature betrachten.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] From this it follows, that the paintings that surpass the lovely sweetness of all sorts of painted works, that far surpass human understanding and Art; paintings that are said to be purely produced by an unmentionable, inimitable, supernatural, divine Artistic Act, have to contain something in them, which cannot be obtained from the diligent difficulty of the Art-rules; but that, having observed the free spirit of the brave Artists how nature tends to playfully adorn in such a wide variety of things, attemps to obtain the same in the imitation of nature.


Quotation

(…) staet alleen vande Conijnen te Noteeren, datter meer verscheyden van coleuren gevonden worden, als vande Hasen; Namentlijck witte, swarte, vaele, rosse, doch meest graeuwe; ontrent welcke in ’t Coloreeren niet anders als het toepassen en verkiesen vande Verwen waer te nemen is, gelijck deselve in andere Dieren die alreede beschreven zijn, gevonden werden: want die dus verre zijn ghekomen, sullen de overighe na het leven en aenleydingh van hunnen Geest, weten na te volghen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] [...] about the Rabbits we only have to remark, that more different colours can be found, than with the Hares; Namely white, black, pale, reddish, yet most grayish; regarding which nothing else but applying and choosing the colours is to be observed for the Colouring, like it can be found in other Animals that have already been described: because those who have come this far, will be able to imitate the other [ndr: animals] after the life and the occasion of their Mind.

The phrasing is more succinct in the English translation. [MO]


Quotation

…soo heeft de goetheyd van dien selven Schepper, den Mensche met een soodanigen vernuft begaeft, dat hy sich selven onfeylbare regulen heeft gevonden om de nature in veelen na te botsen; {Uyt de regelen vande natuer zijn de regelen in de Konsten gevonden.} want men bemerckt dat het geene niet na gewisse orden gedaen en wordt, seer ydel voor den dagh komt, ende geen vermogen heeft, om een ge-oeffende ooge als yets natuerlijcks te behagen. De natuer is onnaspeurlijck rijck in menigerley van yeder soort voort te brengen, waer van wy een Exempel hebben aen soo veel duysent Menschen, Dieren, ende Gewassen, die, al-hoe-wel sy van een geslachte zijn, echter malkander niet juyst gelijckstatigh en zijn; hier in kan de Const geseyt worden deselve volmaecktheyt te besitten, voor soo veel sy in ’t navolgen soo menigerley form alse wil voortbrenght. {Daer de Konst in navolght.} Ja sy kan dingen voortbrengen die de natuere onmogelijck schijnen, ten opsicht van dingen die wy noyt soodanigh vande natuere en hebben sien ter Werelt brengen. {Oock buyten de gemeene loop der natuer.} Doch de wijle de Const sijn oorspronck heeft genomen uyt de natuere ende de natuere niet uyt de Const, maer alleen van Godt op een onverstanelijcke wijse, alsoo in een geduerige order ghestelt is, en onderhouden wort, soo moetmen aenmercken, dat alle ’t gene de Const boven de natuere komt te doen, geen macht maer een onvermogen is; om dat de natuere niet onnatuerlicx natuerlijck, dat is strijdigh met haer selven voortbrenght; of ’t wert oock voor een Wangestalte gehouden: {Wat buyten natuerlick is, is Wanstalligh.}

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] …as such the goodness of the same Creator, has given such ingenuity to Man, that he has found infallible rules for himself to imitate nature in many ways; {The Rules of Art have been found in the rules of nature.} as one notices that the things that are not done after certain rules, will appear very vain, and without power, to delight the practiced eye as something natural. Nature is inconceivably rich in bringing forth different versions of each sort, from which we take an Example for so many thousands of Men, Animals and Crops, which, although they are from one race, are not exactly similar to each other; as such it can be said that the Art possesses the same perfection in his, for as much as she can bring forth as many shapes as she wants with imitation. {In which the Art imitates.} Yes, she can bring forth things that appear impossible to nature, with regard to things that we have never seen brought into the world by nature. {Also outside the common state of nature.} Yet while the Art has taken its origin from nature and nature not from Art, but only from God in an inconceivable way, and it placed in a lasting order and kept that way, as such one should notice, that all which Art does outside of nature, is not a power but a failure; as nature naturally does not bring forth anything unnatural, this is contrary to itself; or it is also seen as a Deformity: {That which is outside the natural, is misshapen.}


Quotation

Men soude hier oock tot voordeel vande Schilder-konst konnen bydoen, datse sich veel algemeener tot het navolgen van alle natuerlijcke dingen uytstreckt dan de Beeldenvorming, insonderheyt door de Verwen ende eyge Colorijten; soo datmen seggen mach datse alles verrichten kan: {Schilder-Konst sou levende Beelden maken indien de Zielen sienelicke voorwerpselen waren.}

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] One could add in favour of the Art Of Painting, that she extends more generally to the imitation of all natural things than Sculpting [does], especially by means of Colors and proper colorings; so one may say that she can execute anything: {The Art of Painting would create living Images if the Soul would have been a visible thing.}


Quotation

Maer alsoo wy hier vooren (alhoewel niet sonder reden) gheseyt hebben, dat het vermogen der Schilder-Konst algemeen is, om alles, behalven levende Zielen inde Beelden voort te brengen, soo hebben sommige evenwel in twijffel getrocken, of men oock wel levenloose dingen die in haer bewegingh zijn kan uytbeelden: {Of men dingen die in bewegingh schijnen te zijn kan verbeelden.} ’t geen wy (schoon by weynighe geobserveert) hier rondt uyt van Ja willen staende houden; want niemant en sal konnen tegen-spreecken, dat de Konst de natuere in allen navolght, voornamentlijck in het gene welcke in een verblijf van tijdt met na-dencken kan gesien werden:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] But notwithstanding that we said earlier (although not without reason), that the power of the Art of Painting is general, to produce everything, except the living Souls in the Images, as such some have doubted whether one could be able to depict lifeless things in their movement: {Whether one can depict things that appear to be moving.} which (although observed by few) we would plainly like to argue with a Yes; because nobody will be able to contradict, that the Art follows nature in everything, especially in that which can be observed during a period of time with consideration:


Quotation

Die gene daer-en-tegen, die andere navolgen ende blijven navolgen, zijn even als die, welcke langs de grondt blijven kruypen, ende uyt vreese van te vallen niet op haer eyghen beenen derven staen, veel min haer selven aenporren om het gene daer andere nalatigh in zijn geweest, te verbeteren, ofte yets toe te voegen. Vande sulcke seght Davincy datse geen Echte Soonen, maer alleen Neven van de Konst en mogen genoemt werden. {Wat Davincy seyde vande gene die nalatigh in de verbeteringh van haer doen waren.} Waerom oock Iunius seght dat sulcke navolgingh een slaefse Imitatie is, den aenkomelingen meer schadelijck dan profijtelijck;

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Those, on the other hand, who imitate others and keep on imitating, are like those who keep on crawling close to the ground, and do not dare to stand on their own feet out of a fear to fall, even less push themselves to improve that where others have been negligent, or to add something. About such [artists] Da Vinci says that they are no real Sons, but may only be called Cousins of Art. {What Da Vinci said of those who were negligent in improving their action.} Why Junius also says that such imitation is a slavish imitation, more harmful than profitable for beginners;


Quotation

{Middelen waer door men sich in dese Konst oeffenen sal.} De middelen nu waer door men sich in dese Konst kan oeffenen, konnen bequamelijck in twee generale leden onderscheyen worden: de eene is de onderwijsinge, het andere is de doeningh van den Leerlingh selfs.
{Hoedanig ’t onderwijs geschiet.} De onderwijsinghe geschiet door eenen Meester, het sy dan over eenige Konst die men door Teyckenen na-volght, ofte over het natuerlijck leven, en wat daer vorder kan onder begrepen worden, daer na is het natuerlijck leven, den Meester en ’t onderwijs van de Leerlingh selfs.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {Means by which one should practice oneself in this Art.} Now the means by which one can practice oneself in this art, can successfully be divided into two general parts: the one is the instruction, the other the practice of the Pupil himself. {How the instruction takes place.} The instruction takes place by a Master, either with regard to some Art that one imitates by means of Drawing, or with regard to the natural life, and what else can be included in it, after that there is the natural life, the Master and the instruction of the Pupil himself.


Quotation

Nu komen wy tot de dingen die in het Teyckenen na ’t leven te observeren zijn. {’t Leven is overvloedigh.} ’t Is kennelijck dat het Leven, en de Natuere overvloedigh en in allen volmaeckt is, en dienvolgende soo is haer geringhste Heerlijcker om na te volgen dan des besten Meesters Hant-werck; gelijck den Ouden vermaerden Schilder Eupompus, dat eens voor een Lesse gaf aen sijne Descipulen, die nu machtigh waren, om alleen sonder hulp van Bies-bossen te swemmen; dat ons nu hier een spoor moet geven, om soo ras alsmen de maniere van andere haer Konstigen Arbeydt na te Bootsen hebben bekomen, neffens dat, tot het natuerlijck leven selfs te gaen; als zijnde het noodighste van allen. {Opweckingh en nuttigheyt van het leven te volgen.} Hier to isset dat de Leergierige Discipulen malkander gaende moeten maecken, tijdt en gelegentheydt van een bequame plaetse uytkiesen, ende met eenige Borsten een Collegie maken, om een dach ofte twee, ten minsten een ter Weecke na het levendt naeckt te Teyckenen. Want dit een nuttigh en loffelijck ghebruyck heeft, en seer voordeeligh is tot bevorderinge der study; {Collegie verkiesen en tot wat eynde.} het sy dan dat sy dat doen onder het opsicht en onderwijs van een goet Meester, ofte in Collegie onder haer acht of thienen, niet uyt in-sicht van malkanderen door dese by een komste te verleyden, ofte om te rallieren, en den kostelijcken tijdt door te brengen met elkanders Teyckeninghen te beschimpen, maer om d’een den anderen stil en heusselijck op te wecken, en met een neerstigh Exempel voor te gaen; malkanders fouten na de kennis diemen heeft, onder verbeteringh van eens anders Oordeel, beleefdelijck aen te wijsen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Now we arrive at those things that need to be observed in Drawing after the life. {The Life is abundant.} It is clear that the Life and Nature are abundant and perfect in everything, and therefore the lesser parts of it are more delightful to imitate than the craft work of the best Masters; like the Ancient renowned Painter Eupompus provided this once as Lesson for his disciples, as soon as they were capable to swim without the help of aid [ndr.: literally floaties that help poor swimmers to stay afloat]; which should give us an indication to, as soon as we have obtained the way to imitate the Artful Work of others, to proceed to the natural life itself as well; as it is the most necessary of all. {Stimulus and necessity to follow the life.} Here the curious disciples should encourage each other, choosing the time and occasion of an adequate location, and start a College with some fellows to draw after the living nude, once every other day, at least once a Week. Because this is a useful and praiseworthy custom, and very beneficial for the progress of study; {Choosing a College and for what reason.} they either do this under the supervision of a good Master, or in a College with eight or ten of them, not with the purpose to seduce each other with this gathering, or to cause disturbance and spend the precious time taunting each other, but to quietly and truly stimulate the others and to show a diligent example; to politely point out each other’s faults, with the knowledge that one has, by improving through each other’s judgement.

nabootsen


Quotation

{Leerlingen is geraden de handeling van hun Principael te volgen.} Evenwel en is ’t niet ongeraden, dat de Jongelingen in het Na-teyckenen van Teyckeningen, deselve manniere en handelingh van hun Principael soecken na te volgen, op datse alsoo een begin van handelinghe mochten bekomen, die haer door het veel Teyckenen allenghskens tot een manniere schicken mocht, om hun al haer dagen by te blijven, en die haer eygen te maecken.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {Pupils are advised to follow the handling of their Original.} Moreover it is advisable that the Pupils attempt to follow the same manner and handling of the Original in the drawing after Drawings, so that they may obtain a beginning of a handling that may shape itself into a manner through drawing a lot, to stick with them until the end of their days, and make their own.


Quotation

{Een spiegel der natuer}. Want een volmaekte Schildery is als een spiegel van de Natuer, die de dingen, die niet en zijn, doet schijnen te zijn, en op een geoorlofde vermakelijke en prijslijke wijze bedriegt. Den Konst versmader Agrippa bekent, dat de Schilder konst een zeer zuivere navolgster der natuerlijke dingen is, die eertijts d'eerste plaets der vrye konsten in hadde.

[BLANC J, 2006, p. 24] {Een spiegel der natuer}. Want een volmaekte Schildery is als een spiegel van de Natuer, die de dingen, die niet en zijn, doet schijnen te zijn, en op een geoorlofde vermakelijke en prijslijke wijze bedriegt. Den Konst versmader Agrippa bekent, dat de Schilder konst een zeer zuivere navolgster der natuerlijke dingen is, die eertijts d'eerste plaets der vrye konsten in hadde.

Hoogstraten fait ici référence à l'ouvrage de Heinrich Cornelius Agrippa (1486-1535), Van de onzekerheid en ijdelheid der wetenschappen en konsten, (1530) traduit du latin par J. Oudaan, Rotterdam, 1661, chapitre XXI, p.92-93.Voir BLANC J, 2006, p.104, n.115.


Quotation

Seker een Schilder die niet anders en weet dan de bloote omtrekken der schoone leden, en de muskelen der Statue-beelden in haar teykeningh en gedaante na te volgen, sal sich seer verlegen vinden wanneer hy eenige beelden na seker gegeven voornemen moet schicken, op datmen waarlijck de vereyste werckingh, en geen andere in zou zien. Ja hy sal sich genoegsaam onbedreven in de Menschkunde vinden, wanneer hy slegts in de Collegien Akademie beelden sal Teyckenen; als niet wel konnende waarnemen door welke meester spelende Muskelen, en Partyen, sijn voorgesteld beeld in ’t leven werkt; op dat hy die nauwkeurig in agt nemende, en wel navolgende, die ook aan sijn Beeld sou konnen geven, en maken dat de actie van sijn Teykening met die van sijn Model, welwerkende over eenstemd. Want nadien de muskelen volgens d’ontelbare verscheydentheden der werckingen, oneyndig verschillige gedaantes konnen hebben; die onmogelijck uyt geen Statuen of Pronkbeelden konnen geleerd werden, om dat in yder voorbeeld slegts een enkel en bepaald geval vertoond werd: soo volgd van selfs, datmen in de algemeene Schilderkonst, niet alleen en moet verstaan wat yder Muskel in dusdanigen Actie doet, maar in wat trap en gedaante en onderschikking sy sulx doet; en wanneerse min en wanneerse meer, geweldig of stemmingh sulx doet: want men moet vast stellen dat yder bysondere doening of beroerlijkheyd niet alleen sijn eygen muskel, of muskelen heeft, om dit of dat lit te buygen, te regten, op te trekken, na binnen, na buyten en elders heen te drayen en op te houden, maar dat sulx ook door veelerhande toevallige trappen geschied.[continues…]

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Certainly, a painter who knows nothing but how to imitate the naked contours of beautiful parts and the muscles of the sculpted figures in their design and appearance, will feel very embarrassed when he has to arrange some figures after a certain concept, in order to see the required function and not some other. Yes he will find himself completely incapable in the Anatomy, if he would only draw Academy figures in the Colleges; as he is unable to perceive by which master moving muscles and parts his imagined figure does in real life; so that he could observe this carefully, and imitating it well, to give it to his figure as well, to ascertain that the action of his drawing coincides well with that of his model. Because since the muscles can have an endless amount of different shapes, following the countless differences of actions; which can impossibly be learned from Statues or Sculptures, because in every examples but one and a specific case is show: and it naturally follows that in the general Art of Painting, one should not only understand what every muscles does in such an action, but to what extent and shape and subordination he does it; and when it does it more or less great or enjoyable: because one has to note that every specific action or movement does not only have its own muscle or muscles, to make this or that limb bend, straighten, pull up, turn in or out or in another direction and keep it up, but that this happens through manifold coincidental steps.


Quotation

Egter en werd hier door niet verworpen ’t gevoelen der gener die drijven dat het Leven selfs, is het beste Voorbeeld, en noodigst na te volgen; als waar uyt die groote volmaaktheyd der Ouden, sijn oorsprong heeft. En ook nu alsoo staat daar uyt te soeken: Maar daar de Ouden seer keurlijk in soo verscheydentheyt van ’t Leven, daar ’t Schoon met het onprijselijke vermengd is, dikmaal in een Lichaam het Schoonste hebben uitgesogt, mach dit met recht de beste Leydsman wel genoemd werden:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] However, this does not dismiss the feeling of those who argue that Life itself is the best Example, and the most necessary to imitate; as the great perfection of the Ancients has its source in it. And thus it is also necessary today to draw from it: But as the Ancients have chosen wisely from the wide diversity of Life, in which the Beautiful is mixed with the undesirable, often selecting that which is the most Beautiful in a Body, this may rightfully be called the best guide:

Goeree explains that Life is a good subject for artistic imitation, but that the imitation of the Ancient artists is preferable. [MO]


Quotation

Zelfs is myn gevoelen, dat 'er twee groote voordeelen in het navolgen en copieeren van braave Meesters gevonden worden. Het eerste is, dat men in dezelve veele misstallen, die de eenvoudige natuur bezit, door hunne geest en konst verbeterd ziet: het tweede, dat men op dien voet zich gewent om dezelve, wanneer wy de natuur voor ons hebben, te verbeteren. Waarlyk, twee dingen en wezendlyke zaaken van groot belang. Ja wat meer is, een Meester in zyne natuurlyke neiging aangemerkt, is hy anders als een kind, dat grooter en ouder werdende, de driften van de natuur opvolgt? […] Maar laat reden en konst dezen ingeboorenen aart leiden: dan zal, als door een zuiver kanaal, de heldere vocht van den geest rein en onbesmet geleid worden. […] om dat de natuur in een eenig voorwerp dikwils ten opzichte der begeerde volmaaktheid gebreekig is: maar omtrent haare uitwerkselen en voorwerpen in het algemeen is zy volmaakt; en de konst werd hier gedwongen haar op te volgen.

[D'après DE LAIRESSE 1787, vol. 2, p. 176:] Au reste, il y a deux grands avantages à imiter & à copier les ouvrages des bons maîtres, 1. parce qu’on y voit la nature corrigée [ndr : par leur esprit et leur art] des défauts qu’elle peut offrir ; quelquefois même elle y est embellie : 2. à cause que par ce moyen on apprend à faire soi-même ces corrections & ces embellissemens, quand on a la nature devant les yeux : deux points qui, sans contredit, sont de la plus grande importance. Cependant on peut dire qu’un artiste, par l’inclination qui lui est innée, ne doit être regardé que comme un enfant, qui en grandissant, suit de plus en plus l’impulsion de la nature […] Mais lorsque la raison & l’art le guident, il ne peut manquer de parvenir à la perfection ; ce qui me conduit à remarquer que l’étude & la pratique de l’art sont infiniment plus utiles que toutes les notions que nous tenons de la nature seule, qui souvent nous induit en erreur, en nous ne faisant chercher la perfection dans une seule partie, quoiqu’elle soit parfaite dans tout ce qu’elle produit ; et à cet égard l’art est obligé de suivre la nature […]



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L’ARTISTE → apprentissage

2 quotations

Quotation

[…] In dienmen andere haer oordeel ondersoecke, soo komt te vooren niet alleen den grooten Prijs ende waerde die dese dingen [antique sculpture, ndr.] altijts by de kenders in oude tijden gehadt hebben, en oock nu ter tijt noch hebben; als ’t eerste wert getuyght van Cicero, Plinius, ende andere schrijvers van geloof, door ’t verhael van dinghen by na ongheloofflijck, ende het tweede leert de daghelijckse ervarentheyt: Maer komt daer toe oock de eenparighe toestemmingh van Raphael d’Vrbijn, Michiel angelo Bonarotti, en al de treffelijcke Meesters: die als bekent is, dit niet alleen met woorden rondelijck verklaert, maer oock metter daet betoont hebben; haer heele werck stellende na desen richt-snoer: Ja soo verre, datse dickwils niet ontsiende, heele stucken in hun wercken in te voegen by na Roovers zijn geworden, in plaets van navolgers. En van geen ander verstant zijn de Liefhebbers; als die gemeenlijck voor ’t beste van hun wercken dat oordeelen, het welck meest heeft van die oude Voor-beelden. Selfs die van Venetien, die nochtans altijdt meest in ’t Coloreren ende meesterlijckheydt van het Pinceel als inde Teyckeningh hebben uytgemunt, konnen hier toe strecken voor ghetuyghen; aenghesien Mategna, Palma hier uyt geseyt werden, veel geleert en gevordert te hebben.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] […] When one investigates the judgement of others, not only the high Price and value that these things [ndr: antique sculpture] have also had for the connoisseurs in the ancient times, and still have nowadays; firstly it was argued by Cicero, Pliny, and other authors of standing, from the story of things almost unbelievable, and secondly the daily experience teaches it: But the unequivocal agreement of Raphael of Urbino, Michelangelo Buonarroti, and all the powerful Masters: who – as is known – have not only directly declared this with words, but also shown with action; forming their whole oeuvre after this guideline: Yes to such a degree, that they often were not stopped from incorporating complete pieces in their works, almost becoming Thiefs, instead of imitators. And the Amateurs are of the same mind; as they commonly judge those parts of their works as the best, which resemble those old Examples the most. Even those of Venice, who normally have excelled most in the Coloring and virtuosity of the Brush then in the Design, may serve as witnesses of this; as Mantegna, Palma are said to have learned and taken much from it.



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Soo veel als’er tot noch toe de naam van Konstkenders en beminnaars met waarheyd gedragen hebben, zijn doorgaans van oordeel geweest, dat de Oude overblijffselen der goede statu-Beelden en Half ronden en ’t geen in de bloey-tijd der Schilder en Bootseer-kunde gemaakt is voor de Schoonste in de Konst, en voor de Leerlingen de beste en volmaaktste Voor-beelden te houden sijn. Welke waarheyd van de neerstigen Heer Jan de Bisschop, aangemerkt zijnde, hem ook opentlijk in de Opdragt van sijn vijftig eerst uytgegeven statu-Beelden, heeft doen belijden; dat hy door lange ervarentheyd, in dat gevoelen meer en meer bevestigt was. Want het zy, segt hy, dat we onse meeninge bouwen op d’agting en hoogen prijs, welke voor dusdanige Konstbeelden, al van ouden tijden is betaald geworden, (waar van Cicero, Plinius en andere mannen van kennis; Beneffens de daaglijxse ervarentheyd getuygen konnen zijn:) of dat wy Raphael d’Urbijn, of Michel Angelo en sulke Meesters, ’t selve niet alleen met woorden, maar ook met der daat sien bevestigen; wy sullen bevinden datse hun geheele oeffening dar na gerigt hebben. En voor soo ver, veel eer Roovers dan Navolgers geworden zijn. Waarlijk seyd hy vorder, daar is geen andere reden, dat Vrankrijk, nu in der daat de Kroon spannende, het nu soo ver gebracht heeft, als dat het te Roomen met goede opmerking, de Oude Pronkbeelden wel doorsien, en der selver navolger Poussijn met veel Eer ontfangen, en seer hoog geagt heeft.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As many as have rightfully carried the name of Connoisseur or lover, they were commonly of the opinion that the Ancient remains of good Statues and Reliefs and all that has been made in the golden age of the art of Painting and Sculpture are the most Beautiful in the Art, and would be the best and most perfect Examples for the Pupils. This truth, recognized by the diligent Mister Jan de Bisschop, who confessed it publicly in the Dedication of his first fifty published Statues; that he had been confirmed in this feeling by his long experience. Since, he says, we either build our opinion on the esteem and high price, which has always been paid for these artful Sculptures, (of which Cicero, Pliny and other men of knowledge – besides the everyday experience – can bear witness of:) or we can see Raphael of Urbino or Michelangelo show it not only with words but with deeds; we will find that they have focused their whole practice on it. And as such, have rather become Robbers than Imitators. Truly, he continued, there is no other reason, that France, which truly beats the lot nowadays, has come this far, than because it has insightfully received the Romans – understanding the Old Statues well – and their imitator Poussin, with much honor, holding them in high esteem.

roover



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L’ARTISTE → qualités

7 quotations

Quotation

Die gene dan de welcke door den volstandigen ernst harer Aemulatio d’eenvoudigheyd der ouder wercken gheluckighlick hadden uytgedruckt, vonden haere herten so dapper daer in verghenoeght, dat haer ghemoed door de soete vermaeckelickheydt der Konste eenmael gheketelt sijnde, sich niet en ontsach den aller swaersten arbeyd t’ondergaen, op hope dat het de loffelicke eygenschappen der ouder Meesters door een onbedwonghen naevolginghe naerder en naerder souden treffen;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Those who had expressed the simplicity of the old works by the sufficient seriousness of their Emulation, found their hearts so bravely pleased in this, that their mind, once moved by the sweet amusement of Art, did not spare itself from taking on the most heavy labor, hoping that it would approach the lovely characteristics of the old masters further and further by an unrestricted imitation;

This is one of the few instances in which Junius uses the latin spelling of the term: Aemulatio. The Latin edition is much shorter in this section of the text. [MO]


Quotation

d’Oude Konstenaers en lieten ’t evenwel daer by niet blijven, maer sy plaghten nae de voorghemelde afbeeldinghe van allerley bysondere schoone lichaemen, ontrent dewelcke sy haer selven eenen gantsch langhen tijd besigh hielden, tot een arbeydsaemer ende diep konstigher maniere van wercken voord te vaeren; wanneer sy naemelick d’Idea van de volmaeckte schoonheyd, die door de gheduersaemheyd der voorigher oeffeninghe in haer ghemoed was inghedruckt, in haere Schilderyen sochten uyt te drucken: Want gelijck sy den rechten grondslag van de waere Proportie voor een goede wijle tijds maer allen uyt de naevolghinghe van d’aller volmaeckste lichamen sochten te haelen, soo plaghten sy dese oeffeninghe met der tijd allenghskens over te gheven, sy en wilden haer selven niet langer met d’afbeeldinghe van ’t eene of ’t andere bysondere schoone lichaem bemoeyen, als het hun nu hoogh tijd scheen te wesen om uyt den schat-kelder haere fantasie een uytmuntende schoonheyd achtervolghens de waere wetten ende regulen van de lang-bearbeyde Symmetrie voord te brengen;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The old Artists did not leave it to this, but they tended to proceed with a laborious and very artful manner of working after the aformentioned image of all sorts of especially beautiful bodies, regarding which they busied themselves for a rather long time; namely when they tried to express the Idea of the perfect beauty, that was imprinted in their mind through enduring previous practice, in their paintings: Because just like, for a long period, they can only distill the right principle of the true Proportion from the imitation of the most perfect bodies, as such they tend to surpass this practice in time, no longer wanting to occupy themselves with the depicition of one or another especially beautiful body, as it would appear them to be the right moment to produce an excellent beauty, based on the true laws and rules of the long-practised Symmetry, from the treasury of their fantasy;


Quotation

’t Ghene yet anders ghelijckt, seght hy [NDR: Quintilianus] {Lib. x. Cap. 2.}, moet noodsaeckelick te kort schieten en meer bevalligheyd hebben dan die dinghen welckers ghelijckenis het schijnt te draegen. Want ghelijck de dinghen, die wy voor ons patroon aennemen, de nature selver ende een waere kracht in sich hebben; soo plaght allerley naevolghinge in ’t teghendeel maer alleen ghecontrefeyt te sijn en sich nae anderer dinghen gheleghenheyd te voeghen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] That which resembles something else, he says {…}, necessarily has to have shortcomings and have more gracefulness than the things whose similitude it appears to bear. Because like the things that we take as our example, have nature itself and the true power in them; as such all sorts of imitations, on the other hand, only tend to be portrayed and follow the situation of other things


Quotation

Aengaende nu de meeste nuttigheyt diemen uyt het navolgen ende bestudeeren van oude ende geleerde stucken moet halen, is, datmen de Konst ende kracht van soodanige Schildery, aen sijne eygen Wercken leert toepassen, en daer in als sijn eygen Werck vertoont, dat is datmen de Deught van een beroemt Meesters Wercken, ontrent ende in een Nieuwe Inventy geleerdelijck oeffent. Hierom is ‘et datmen de Konst-stucken met geen losse, of loopende ooge mach besichten; {Gebruyck uyt het gene men in ’t Copieeren geleert heeft.} maer deselve wel nadencken, ende die bedenckingen andermael hervatten, de stucken in de handt nemen, en bespeculeeren die wel naeuwe door en door, op datmen alsoo na een veelvoudighe op-merckingh, de ware Deught der Konste ende geest door welke soodanigen Meester is geleyt geworden, verstaende, die ons selfs eygen kome te maken. Doet ‘er by dat daerom eenen Jongelingh ontrent de Konst van soodanigen navolgingh, sich moeste versien, met de hulpe ende onderwijsinge van een getrouw Leer-Meester, op dat hy ontrent het gheseyde, sijne onervaerne sinnen ende handen geleerdelijck bestieren mochte.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Regarding the best use that one has to obtain from the imitation and study of old and learned pieces, one should learn to apply the Art and power of such a Painting to his own works, and show it as his own work, i.e. that one intelligently practices the Virtue of the Works of a famous Master regarding and in a New Invention. This is why one should never look at the Art works with a loose or moving eye; {Use from that which one has learned by Copying.} but think well about it and take up these considerations once again, taking the pieces in one’s hands and considering them closely through and through, so that one may appropriate after a multiple observation, understanding the true Virtue of Art and the spirit by which such a Master was driven. Add to this that this is why, regarding the Art of such imitation, a young man must ascertain himself, the assistance and education by a loyal Teacher, so that regarding that which has been said, he may guide his inexperienced senses and hands intelligently.



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Quotation

Die gene daer-en-tegen, die andere navolgen ende blijven navolgen, zijn even als die, welcke langs de grondt blijven kruypen, ende uyt vreese van te vallen niet op haer eyghen beenen derven staen, veel min haer selven aenporren om het gene daer andere nalatigh in zijn geweest, te verbeteren, ofte yets toe te voegen. Vande sulcke seght Davincy datse geen Echte Soonen, maer alleen Neven van de Konst en mogen genoemt werden. {Wat Davincy seyde vande gene die nalatigh in de verbeteringh van haer doen waren.} Waerom oock Iunius seght dat sulcke navolgingh een slaefse Imitatie is, den aenkomelingen meer schadelijck dan profijtelijck;

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Those, on the other hand, who imitate others and keep on imitating, are like those who keep on crawling close to the ground, and do not dare to stand on their own feet out of a fear to fall, even less push themselves to improve that where others have been negligent, or to add something. About such [artists] Da Vinci says that they are no real Sons, but may only be called Cousins of Art. {What Da Vinci said of those who were negligent in improving their action.} Why Junius also says that such imitation is a slavish imitation, more harmful than profitable for beginners;

imitatie


Quotation

{Opmerking over de Volg-Konst.} Staet oock noch voor af, aen te mercken datmen de Kinderen door de Konst van navolgingh of nabotsingh tot alles dat de Schilder-Konst aengaet, kan aenleyden, want dewijl het onmogelijck is alles dat de Teycken-kunde vermagh te doen, in ‘t bysonder voor te schrijven, soo brenght de Volgh-kunst, de Teycken-kunde een bysondere algemeene hulpe toe. Waer vintmen doch eenen Schilder (seyt Quintilianus), die alles ’t gene inde natuere voorvalt, heeft leeren af-teyckenen, nochtans en vint een konstigh Meester die de rechte maniere van navolgingh heeft, sich noyt verlegen, alles wat hem voorkomt, aerdigh af te beelden. Na datwe dan nu de Jonge Leerlingen, volgens d’onderwijsinge vande kleyne begintselen hebben leeren aen stoelen en bancken gaen, en datse door de eerse wijse van doen, het beginstel van navolgingh hebben verkreghen, soo moet men haer seer neerstigh en langhe besigh houden in het na-teyckenen van goede, welgehandelde en uytvoerighe Teyckeningen, welcke wy oordeelen veel nutter en bequamer te zijn dan eenige Print-kunst; {Teyckenen na Teyckeningen seer nut.} de reden daer van is om datse in een goede Teyckeningh niet alleen en sien de schickinghe, vaste Teyckeningh, verstandighe witheydt der omtrecken, dagh en schaduwe, toetsen en hooghsels, maer sy sien daer met eenen oock de maniere van handelinghe en Teyckenachtighen aert, ’t welcke sy in een Print niet en sien, en by gevolgh daer oock niet uyt leeren konnen, dan met langen tijdt en grooten verdrietigen arbeyt, sonder dickwils een vaste maniere te bekomen, maer maecken dat hunne dingen nu sus, dan soo, luck raeck, komen uyt te vallen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {Remark about the Art of Imitation.} Beforehand we should point out that one can stimulate Children to anything that concerns the Art of Painting by means of the Art of following or imitation, because although it is impossible to prescribe everything that the Art of Drawing entails separately, as such the Art of Imitation gives great assistance to the Art of Drawing. Where can one find a Painter (says Quintilian), who has learned to draw everything that occurs in nature, yet an artful Master who has the right manner of imitation is never wanting to nicely depict all that occurs to him. After we have gotten the young pupils going with the instruction of the small principles of imitation, and that they have obtained the principle of imitation by this first action, as such they should be kept busy diligently and long with the drawing after good well-executed and comprehensive Drawings, which we believe to be much more useful and adequate than any Art of Print; {Drawing after Drawings is very useful.} the reason for this is that in a good Drawing they will not only see the composition, steady Drawing, sensible whiteness of the contours, light and shadow, touches and highlights, but they will also see the manner of treatment and nature of drawing, which they cannot see and therefore cannot learn from a Print, except after a long time and great sad labour, often without obtaining a steady manner, causing that their things will sometimes occur like this or that, haphazardly.

This section is not included in the English translation. [MO]

nabotsingh · volgh-kunst


Quotation

Van de Schoonheyd en Bevalligheyd der Mensch-beelden, en waar in die bestaat.
Het sal buyten alle twijffel aan de Schilderkonst ten hoogsten voordeeligh zijn, altijt de meeste Schoonheyd en volmaaktheyd der dingen die verbeeld werden, te bevorderen: Want gelijk ons de geschape dingen best behagen, welke schoon en volkomen zijn, soo blijft ‘er geen reden over, waarom de nageboodste dingen niet de selve bevalligheyd aan het oogh van den Beschouwer souden voortbrengen. En alhoewelmen in de Tafereelen veel dingen schoon kan noemen, welke in ’t natuurlijk Leven leelijk en verfoeyelijk, ja mismaakt zijn, soo moetmen sulx alleen aan de verstandige en uytvoerige navolgingh van de veel vermogende Schilderkonst opdragen, en die ook veel eer
fray en konstig dan Schoon noemen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Of the Beauty and Gracefulness of Human figures, and of what it consists. Without any doubt it is most beneficial to the Art of Painting, to always advance the highest Beauty and perfection of the things that are depicted: Because like those created things please us most, which are beautiful and perfect, as such there is no reason left, why the imitated things should not offer the same gracefulness to the eye of the Spectator. And although one can call many things beautiful in the Paintings, that are ugly and abominable in the natural Life, yes deformed, as such one should only entrust this to the wise and elaborate imitation of the very powerful Art of Painting, and also rather call it fine and artful than beautiful.


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Quotation

Les nuditez à la Grecque sont plus considerables dans la peinture, que les drapperies, les armes, ny les habits soit des Romains, soit de nous, parce qu’il n’y a rien de si beau à imiter que la Nature. Il ne faut pas pourtant que ces nuditez puissent faire rougir ceux qui les regardent.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

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Quotation

La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 314
La façon de parler des beaux Tableaux
1. Cela n'est pas Peinture, mais nature, & ces personnages là regardent tous ceux qui les regardent, mais d'une œillade si naïve, que vous jureriez qu'ils sont en vie.
2. Voyez ces poissons là, si vous versez dessus de l'eau ils nageront, car rien ne leur manque. Et ces oiseaux s'ils n'estoient attachez ils prendroient l'air, & fendroient le Ciel tant ils sont bien faits.
3. Comment est-il possible que le pinceau ait couché tant de douceurs sous des traits si rudes, sous des couleurs si dures, & que parmy tant de nonchalance, on ait caché tant d'attraits.
4. Quand la Peinture était encore au berceau, & à son premier lait, le pinceau estoit si niais, les ouvrages si lourds, qu'il falloit escrire dessus, c'est un bœuf, c'est un Asne, autrement vous eussiez pris cela pour un quartier de veau, maintenant il faut mettre dessous, qu'un tel peignoit, de peur qu'on ne creut que ce sont des morts qu'on a collé sur la toile, & des personnes vivantes sans vie tant le tout est bien fait.
5. Pour parler des riches Peintures il en faut parler comme si les choses estoient vrayes, non pas peintes. […]
6. Apelles peignoit ce qui ne se pouvoit peindre, on oyait craquer les tonnerres, & le tintamarre des nuées esclatantes & toutes trenchées d'esclairs.
7. Voyez comme ce drap est bien plissé, voyez ces mains de neige où les veines s'enflent […] tout le corps est aussi bien fait que si nature l'avoit façonné de ses mains. Mais encore est-ce Peinture ou nature, vérité ou artifice.
8. Mon amy pourquoy avez-vous donné une bride à ce cheval qui court de toute sa puissance, & jette son escume à gros boüillons, & est hors d'haleine ? je l'ay fait à dessein, car en deux bonds il se fut jetté hors de la carrière & hors de la toile, il l'a fallu retenir par force, voyez comme par dépit il s'en cabre. 
9. Mon Dieu que ce fonds est haché bien menu, & treillissé de bonne grace, vous jureriez que c'est une chose creuse, & bien profonde. 
10. Voyez comme ces fontaines sourdent des crouppes de ces montagnes, comme la main du Peintre meine ces ruisseaux aussi bien que sçauroit faire la nature […]; voyez comme ces canards se coulent parmy ces herbes, & cornillent, voyez-là comme ils se plongent boursoufflans contre-mont de petits brins & filets d'eau, retirez-vous un peu à l'escart de peur qu'ils ne vous aspergent, & moüillent, en frétillant ainsi des pattes & battant l'eau.
11. Philostrate
en ses Tableaux est excellent en cecy, & vous fera riche en cette matiere. 



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → groupe
SPECTATEUR → perception et regard

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Quotation

Vous observerez que les Fleurs & les Oiseaux se peignent d’une maniere differente, & que pour bien peindre les Oiseaux, il faut, avec le pinceau par petits traits du sens qui sont marquez dans l’estempe que vous copiez, imiter le naturel de votre oiseau, & par votre soin & l’imitation de votre dessein, le rendre conforme à l’original, en quoi vous réüssirez, si après votre ébauche faite de votre premiere couleur qui doit être fort tendre en rembrunissant & formant les ombres de l’oiseau que vous copiez, vous observez tous les traits de la maniere qu’ils sont formez ; pour representer au naturel votre oiseau, c’est-à-dire, qu’il paroisse plumé & colorié, de la maniere qu’il est naturellement ; cette observation doit servir d’instruction pour la maniere de peindre les autres oiseaux.



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GENRES PICTURAUX → nature morte

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Quotation

Ainsi ladite regle de la Perspective donnera la connoissance universelle à celuy qui sera exercé à celle du trait & proportion des Corps visibles de la Nature, & aussi d’en composer de son Invention, ensemble au maniement du Pinceau & alliage des Couleurs, à Fraisq, à Destrempe, ou à Huile, de representer tous les Corps imaginables de la Nature, tant en general qu’en particulier, afin que la Copie ou Tableau qui s’en fera, fasse aux yeux de ceux qui le regarderont autant que l’Art & la capacité de l’Ouvrier le peut permettre, la mesme sentation ou vision que feroient lesdits Corps ; Et pour ce faire elle vous donnera non seulement la precision de la place des Contours ou Traits de la plus grande partie desdits Corps ; Mais aussi celle de leurs Jours, Ombres, Ombrages, ensemble l’endroit de la Force & Foiblesse de leurs Touches, Teintes ou Couleurs



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EFFET PICTURAL → perspective
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

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Quotation

Ainsi ladite regle de la Perspective donnera la connoissance universelle à celuy qui sera exercé à celle du trait & proportion des Corps visibles de la Nature, & aussi d’en composer de son Invention, ensemble au maniement du Pinceau & alliage des Couleurs, à Fraisq, à Destrempe, ou à Huile, de representer tous les Corps imaginables de la Nature, tant en general qu’en particulier, afin que la Copie ou Tableau qui s’en fera, fasse aux yeux de ceux qui le regarderont autant que l’Art & la capacité de l’Ouvrier le peut permettre, la mesme sentation ou vision que feroient lesdits Corps ; Et pour ce faire elle vous donnera non seulement la precision de la place des Contours ou Traits de la plus grande partie desdits Corps ; Mais aussi celle de leurs Jours, Ombres, Ombrages, ensemble l’endroit de la Force & Foiblesse de leurs Touches, Teintes ou Couleurs



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EFFET PICTURAL → perspective
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Les ombres accidentelles sont, par exemple, celles des nuées dans un Païsage, ou de quelqu’autre corps que l’on suppose hors du Tableau, & qui peut causer des ombres avantageuses. Mais en supposant hors du Tableau ces ombres volantes, pour ainsi parler, il faut bien prendre garde que cette cause supposée soit vraisemblable, & non pas impossible.



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EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

1 quotations

Quotation

Wanneer de Schilders eenighe schoone ende bevallighe tronien, daer nochtans ’t eene of ’t andere ghebreck in ghespeurt wordt bestaen te Contrefeyten seght Plutarchus {In Cimonis vita.}, wy plaghten dan op deselvighe te versoecken, datse die mismaeckte hardigheyd niet t’eenemael en souden voorby gaen, noch oock al te besighlick uytdrucken, overmids het seker is dat het Beeld dat of soo ghehandelt wesende, ofte omghelijck, ofte leelick schijnen sal.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] When the Painters are needed to portray some beautiful and lovely faces, in which one then finds some sort of flaw, says Plutarchus {…}, we then tend to request for this, that they do not neglect that deformed hardness immediately, but neither express it too readily, since it is certain that the Image that is being made that way, would appear either uneven [NDR: not resembling the sitter] or ugly.

The verb conterfeyten (to portray) is used to describe the specific act of portraying someone’s face. Junius cites Plutarchus, who stated that one should not neglect flaws in the face, nor should these elements be emphasized. If the flaws are too clearly present, the image would be perceived as not resembling the sitter (ongelijk) or ugly (lelijk). [MO]


1 quotations

Quotation

Voor alle dingen moet oock een Meesterlijck Schilder wil hy eenen goeden naem behouden, seer na-denckende en omsichtigh in al sijn doen wesen, insonderheyt ontrent sijn Inventien, en by-een ordineeringe der Historyen, op dat hy niet alleen geen onmogelijcke of Konst-strijdige dingen voort en brenge; {Een Schilder moet omsichtig ende nadenkdende wesen.} maer dat hy doch in geenen deele dingen maeckt, van welcke, of de Luyden diese toehooren, of andere diese beschouwen sullen, eenen quaden uytlegh daer van doen komen, of oock buyten de Intenty vanden Schilder, oorsaeck van beschimpingh verleenen. Hierom is ‘et datmen sich altijdt wel vanden sin en waerheydt van sijn voornemen moet verseeckeren, datse op een goede meeninge, en in reden bestaende uytlegh gegrontvest is.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Above all a Masterly Painter should also, if he wants to keep his good name, be very thoughtful and careful in all his behavior, especially with regard to his Inventions and the way he brings together the composition of his Histories, so that he would not only avoid to bring forth impossible things or those that go against Art; {A painter has to be careful and thoughtful.} but that in no case he would make things, about which the people to whom they belong or others who see them, would get a bad explanation from them, or also give cause for taunting outside the Intention of the Painter. Therefore one should always ascertain himself well of the meaning and truth of his plan, that it is based on a good opinion and an explanation consisting of reason.


2 quotations

Quotation

Daer-en-boven soo moet de eygenschap en kracht van dagh en schaduwe wel verstaen en geobserveert worden, {Oock de dagen en schaduwen.} op datmen die niet tegen-redigh van plaets, en figuer, of onnatuerlijck van Coleur en kracht kome te vertoonen, maer dat de selve na de evengelijckheyt van ’t algemeene licht, het zy Somere dagen, Sonneschijnen, Morghen ende Avont-stonden, Maneschijn, Keers-lichten ende andere voorvallen of getempertheden des Luchts, geschickt zijn:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Moreover the characteristics and power of light and shadow should be understood well and observed, {Also lights and shadows.} so one will not show these contradictorily to its place, figure or unnaturally of color and power, but that it is shaped after the uniformity of the general light, be it summer days, sunshine, morning or evening skies, moonlight, candle light and other occasions or moderations of the Air:

tegen-redigh



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

{De Wight en tegenwight in de Actien der Beelden, wel te verstaen vereyst goede opmercking.} In ’t voor, achter ofte van ter zijden overbuygen, moetmen het Beeldt door tegenswaerte van eenige andere Leden in sijn Center en Balance houden; aen welcke kennis veel gelegen is, en sonder neerstigheyt niet wel en kan verkreghen worden, daerom wy oock desen regel aenraden, met neerstigheyt en opmerckingh te ondersoecken, dewijle sy een bysondere nuttigheyt in sich heeft, om te leeren voorkomen dat uwe Beelden niet onnatuerlijck en wercken, noch al staende of sittende overhoop en tuymelen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {To understand the weight and counterweight in the Action of Figures, requires a good observation.} In bending forwards, backwards or sideways, one should keep the Figure in its Center and Balance by means of the counterweight of some other limbs; the knowledge of which is important and cannot be obtained without diligence, which is why we advise this rule, [ndr.: that is] to investigate with diligence and observation, while it is especially useful to learn to avoid that your Figures neither move unnaturally nor fall over when they are standing or sitting.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

Ik stel dan vierderley, te weeten Historische, Poëtische, Moraale en Hieroglifische.{Hoeveelerley hoedanigheden in een Tafereel vereischt worden}  [...] In het Historiaal moet de Dichter of Schilder zich t'eenemaal de waarheid onderwerpen, zonder iets by of af te doen. {Wat in de Hiostrische werd vereischt.} Zyne vercie-ring, schoon hy zich van de Poëzy bedient moet echter zodanig bepaald weezen, dat'er niets en zy of het strekt tot duidelyker verklaaringe der zaak, zonder dezelve in het minste te veranderen met eenige onwaarschynlykheid […]De Poëtische Tafereelen zyn de Historische voor zo verre ongelyk, dat, in plaats van waare geschiedenissen te verbeelden, niet als verdichtselen vertoond werden; vermengende Goden en Menschen onder malkandere, […]De Moraale Tafereelen zyn waare geschiedenissen of voorvallen, alleen tot stichtinge of leerzaame voorbeelden voorgesteld […]De Hieroglifische Tafereelen zyn geheel van een anderen aart en hoedanigheid als de drie voorgaande; komende daar niet mede overeen dan in het oogmerk door het welk men den mensch tot deugd zoekt aan te maanen, en derwaarts te stieren; stellende de belooninge der deugd, en de straffe van het kwaad, voor. Deze zyn zo wel Christelyk als Heidensch: Christelyk, zyn zy op de ziel werkende; en Heidensch, op het ligchaam.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 213-216:] Je dis donc qu’il y a quatre espèces de tableau; savoir, les tableaux d’histoire, les tableaux poétiques, dont le sujets sont tirés de la fable, les tableaux de morale ou de genre familier, & les tableaux allégoriques ou hiéroglyphiques. […] Dans les sujets d’histoire, le [NDR : poète ou]peintre doit se borner absolument à la vérité, sans y rien ajouter ou sans en rien omettre qui puisse les rendre invraisemblables […] Les tableaux purement poétiques diffèrent de ceux d’histoire, en ce qu’ils n’offrent absolument que des fictions, en mêlant ensemble les hommes & les dieux […] Les tableaux de morale ou de genre familier, sont des sujets d’histoire ou des événemens qui peuvent avoir lieu, & qui font propres à donner des exemples de vertu, & à inspirer de l’aversion pour le vice […] Les tableaux allégoriques sont d’une toute autre nature & qualité que les trois espèces précédentes, avec lesquelles ils n’ont aucun rapport que par l’intention générale de porter les hommes à la vertu, en représentant les récompenses des bonnes actions, & les punitions des vices. Ces sujets tiennent autant à la morale des payens qu’aux principes du christianisme. Ils dépendent de la religion chrétienne par leurs effets sur l’ame; & ils ont rapport au paganisme.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

2 quotations

Quotation

Beneffens dese voornoemde Imitatie der naturelicker lichaemen door welcke de Konstenaers aengeleyd worden om allerley sienelicke dingen nae 't leven uyt te drucken, so staet ons alhier noch een andere soorte van Imitatie aen te mercken, door welcke den Konstenaer sich verstoutet oock soodaenighe dinghen af te beelden die van 's menschen ghesicht verde sijn afgescheyden. Ende al hoewel de voornaemste kracht van dese imitatie in de fantasije bestaet, soo is het nochtans dat wy d'eerste beginselen deser imaginatie onsen ooghen moeten danck weten; want d'inwendighe verbeeldinghen die in onse ghedachten spelen, konnen daer in noyt ghefatsoenert worden 't en sy dat wy eerst de ghedaente der dinghen ergens in 't rouwe met onse ooghen hebben aenschouwet, of ten minsten met d'een of d'ander onser vijf sinnen hebben ghevoelt.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Besides this aforementioned Imitation of natural bodies by which the Artists are stimulated to express all sorts of visible things after life, we should here consider another type of Imitation, by which the Artists dares to also depict such things that are far removed from man's view. And although the principal power of this imitation exists in the fantasy, then we should still thank our eyes for the first beginnings of this imagination; as the internal representations that play in our thoughts can never be modeled there, unless we have first beheld the shape of things somewhere in coarse with our eyes, or at least have felt with one or another of our five senses.



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L’ARTISTE → qualités
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

{Van de Deurzigtkunde.} [...]  Maer ik zegge dat een Schilder, diens werk het is, het gezigt te bedriegen, ook zoo veel kennis van de natuur der dingen moet hebben, dat hy grondig verstaet, waer door het oog bedroogen wort. En deeze kennis brengt ons ook zoo ver, dat wy bescheydelijk weeten, hoe verre het eene ding van het ander is, schoon het in d'oogen der onkundigen als in malkander hangt.

[BLANC J, 2006, p. 414] Mais je dirai qu'un peintre dont la tâche est de tromper la vue doit connaitre la nature des choses suffisemment bien pour comprendre complètement par quels moyens l'oeil est trompé. Et cette connaissance nous amène également si loin que nous savons clairement à quelle distance telle chose se trouve de telle autre, quoiqu'aux yeux des ignorants l'une soit attachée à l'autre.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

1 quotations

Quotation

Deeze oordeelden dat de Teykenkonst zich alleen ontrent het schoone, maer d'andere, datze zich ontrent alles, wat de natuer voortbrengt, beezich hielt. En dezen wech zal de jeugt voor eerst alderdienstichst zijn, datmen zich gewenne de dingen, eeven alsze zijn, nae te bootsen, om met der tijdt, tot de kennis der dingen geraekt zijnde, de schoonste met oordeel te verkiezen.

[BLANC J, 2006, p. 119] Certains jugeaient que l'art du dessin ne devait concerner que le beau, d'autres qu'il devait toucher à tout ce que la nature produit. Et c'est ce chemin qui est d'abord plus utile aux jeunes gens, afin qu'ils s'habituent à imiter les choses telles qu'elles sont, pour, avec le temps et en ayant atteint la connaissance des choses, choisir avec jugement ce qui existe de plus beau.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → apprentissage

1 quotations

Quotation

De gewoonte van opmerken zal het oog en de hand eens jongen leerlings zeer grooten dienst doen. Die zich vlijtich aenwent met goede opletting veel na 't leven te teikenen, zal menichmael een groot meester beschamen, en de natuerlijke eygenschappen der dingen nader komen, dan zijn verstand, noch in langen tijd daer nae, zal kunnen begrijpen. Zoo zal 't dan zeer nut, en ten hoogsten noodich zijn, al vroeg veel na 't leven te teykenen. En al ist dat 'er juist altijts geen schoolen van naektzitting voorhanden zijn, zoo zal 't aen geen stof ontbreeken. Want byna ieder deel der Natuer is bequaem genoeg om deeze opletting te voeden, en de scherpte des oogs te wetten. Zy gaen waerlijck wel dapper op krukken, die gestadich den Maetstok en Passer van nooden hebben, daer het ooge, door oeffening gesterkt, zelf een Passer verstrekt.

[BLANC J, 2006, p. 118] [ndr: L' habitude] de l'observation sera très utile à l'oeil et à la main d'un jeune élève. Celui qui consacre tout son zèle à faire avec une bonne attention de nombreux dessins sur le vif embarrassera bien des maîtres. Et il se rapprochera bien plus des [ndr: caractères naturels] des choses que ne le ferait son entendement s'il cherchait pendant longtemps à les comprendre. Par conséquent, il est très utile et nécessaire de dessiner sur le vif, le plus souvent et le plus tôt possible. Et ce n'est pas parce qu'il n'existe pas toujours d'écoles où des modèles nus peuvent poser devant vous qu'il faut vous dire que vous ne disposez d'aucune matière. Presque chaque partie de la nature est en effet susceptible de nourrir votre attention et d'aiguiser l'acuité de vos yeux. Ceux qui ne laissent pas d'avoir besoin de la toise et du compas ont vraiment bien du courage de se résigner à marcher avec leurs béquilles, tandis que nous, nous avons le compas dans l'oeil, que nous avons renforcé par la pratique.



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L’ARTISTE → apprentissage

1 quotations

Quotation

't Is ghewisselick een uyttermaeten groote saeck de waere verbeeldinghen van allerley roerende ende onroerende dinghen in sijn ghemoedt op te legghen; evenwel nochtans is het noch een meerder saecke datmen een levende ghelijckenisse deser inwendigher verbeeldinghen kan uytwercken, voornaemelick indien den Konstenaer niet en blijft hanghen aen dese of geene bysondere wercken der Natuere, maer liever uyt opmerkinghe van d'aller schoonste lichamen die erghens te vinden sijn een volmaeckt voor-beeldt in sijn fantasije indruckt,

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is clearly an extremely important case to imprint the true representations of all sorts of movable and unmovable things in one's mind; even so it is an even more important case that one can bring about a living similitude of these inner representations, especially if the Artist does not stick to these or other specific works of Nature, but rather by observation imprints a perfect example of the most beautiful bodies that can be found anywhere in his fantasy.



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SPECTATEUR → perception et regard

1 quotations

Quotation

Avec une blonde chevelure longue & nouée :
Il n’y a point d’or qui eclatte & brille davantage.
De la meme façon que l’Arioste a dit tresse blonde, il pouvoit dire tresse d’or : mais peut etre crut-il, que l’expression auroit trop senti son poete : d’ou on peut conclure que le peintre doit imiter l’or, & non pas l’emploier dans sa peinture comme font ceux qui peignent en mignature, ensorte qu’on puisse dire ces cheveux ne sont pas d’or, & cependant ils semblent briller comme l’or. Je suis bien aise d’avoir touché ce point, quand meme la chose ne meriteroit pas qu’on y fit reflexion. […] On doit conclure de là, que le peintre est obligé d’imiter les proprietés de chaque chose avec les distinctions qui leur conviennent.

blond



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

4 quotations

Quotation

 Je tiens donc qu’à toute rigueur lon ne peut donner le titre d’Original qu’à une chose de laquelle on ne puisse trouver le semblable dans la nature, ainsi qu’un Tableau representant divers Corps & dont la forme ne soit connuë qu’à celuy qui la fait, car de faire la Representation ou Pourtrait d’une chose connuë, quoy que naturelle, elle ne peut prendre que le nom de Coppie d’après cette naturelle ; Mais lorsqu’on fera une Coppie dudit Tableau, il se peut nommer Original d’iceluy. 
  Et touchant ce que j’ay cy-dessus dit des Tableaux à qui je donne ce nom ou tiltre d’Originaux, c’est de ceux desquels les Figures & autres Corps dont ils sont composez ou formez, sont tellement diversifiez tant en leur air, vestements, & autres dependances, qu’il ne puisse venir aucune Idée d’en avoir veu de semblables ; ainsi, ce sont de tels Desseignateurs & Peintres, que je nomme Sçavants Originaux, qui outre qu’ils sçavent au besoin bien Coppier toutes les choses visibles de la nature, sçavent aussi en inventer de telles.
Car ainsi faisant, ils font de mesme que les
Historiens, & Poëtes, lesquels quoy qu’ils ayent diverses Histoires anciennes & modernes, tant véritables que fabuleuses qui leur peuvent servir de sujet pour composer leurs œuvres, ne laissent pas pour faire paroistre la vivacité de leur Esprit, d’en inventer de telles, qu’on n’en ait jamais veu ny fait mention de semblables.
Ainsi un tel Peintre, quoy qu’il ait toutes les choses visibles de la nature presentes à ses yeux, ou descrites & expliquées dans des livres, neantmoins il ne laisse pas pour faire paroistre la force de son imagination, & acquerir reputation, d’en inventer & d’en former d’autres, qui luy seront toutes particulieres.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

Quotation

 Je dis aussi que tous ces divers Ouvrages estant bien executez selon leur Original ou Naturel, doivent estre pareillement estimez, & que les divers Gousts qu’on a d’iceux, sont une chose à part, & qui n’a rien de commun. 

naturel


Quotation

UN Tableau Original peut estre composé de toutes sortes de Corps visibles de la Nature, ou du moins de la plus grande partie, soit que celuy qui le peut avoir fait, les ait imitez apres le Naturel, ou bien faits de son genie ou invention, tant à veuë d’œil, que par regle de Perspective : Ledit Tableau peut aussi n’estre composé que d’un seul desdits Corps ou Objets, & fait de l’une ou de l’autre de ces deux sortes de pratique, soit à veuë d’œil ou par regle. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

Quotation

Or, comme le Peintre qui imite le Naturel, ne vient jamais à la mesme perfection d’iceluy ; ainsi le Copiste ne rend jamais sa Copie à la perfection de son Original.
Ceux qui font leurs Ouvrages d’apres le relief ou Naturel, & aussi par les regles, taschent de faire paroistre de relief le
relief, tendre le tendre, dur le dur, molet le molet, & ainsi du reste.
Ceux qui Copient lesdits Ouvrages, taschent bien d’en faire le mesme, mais comme le Naturel & relief est d’ordinaire de beaucoup plus parfait que l’ouvrage fait sur iceluy, de mesme l’Original est-il plus parfait & complet en ces choses que sa Copie.

Celuy qui a le don de faire d’invention, & qui a l’œil bon à distinguer la tendresse, mollesse, & l’affoiblissement des profils, contours, ou extremitez tournans, & fuyans, de la masse des corps, & de leurs autres parties, principalement des ronds, & la main & le pinceau libre pour les excecuter ainsi, doit faire un plus grand effort, & en tirer quelque chose de meilleur que le Copiste ; Et encore que ledit Copiste aye des pratiques mecaniques assez certaines, pour prendre sur son Original le Trait ou contour de ces Corps ou Figures, il ne laisse pas bien souvent d’en corrompre une bonne partie, principalement lorsqu’il tasche d’en Peindre & perdre les extremitez ou contours tournans, & en suitte les Eminences, Muscles & autres particularitez ; Car une bonne partie de ce qui fait arrondir, tourner & fuir, ainsi ces contours, est assez difficile à bien pratiquer, dautant qu’il faut estre sçavant & entendu en cette circonstance, & qu’il est rare qu’un Copiste en soit bien instruit, autrement il seroit en quelque sorte capable de faire d’invention, car en la plus part des Copies, au lieu que les corps imitans le relief doivent paroistre tels, ils sont comme s’ils avoient esté applatis ou mis en presse, & pour parler en terme comme s’ils estoient en un mesme plan.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

1 quotations

1 quotations

Quotation

Pour l’autre Composition, qui est de nostre Moderne Jules Romain, elle nous monstre en effet, qu’une Imitation ingenieuse peut egaler et mesme passer encore au-dessus de l’Original, et que par consequent, il n’est pas moins glorieux d’imiter ainsi par concurrence d’esprit, la pensée d’un autre, et de l’enrichir comme il a fait, qu’il est honteux à un Peintre de copier mechaniquement figure à figure tout un Tableau, sans y apporter du sien autre chose que la peine et la sujetion d’un simple Ouvrier ; ce travail n’estant pas tant reputé l’Ouvrage d’un peintre, que l’estude d’un apprenty.



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L’ARTISTE → qualités

5 quotations

Quotation

Of Painting,
The principall end and subject of this Art, is to set out things both in proportion of parts, and livelinesse of colour.
For the former, the proportion of parts, I have given sufficient information for the meanest capacitie in the precedent part of this tractat
: now therefore I will speake of the other, the colouring or setting out in colours. But first provide a frame or Easel called by Artists, which is very necessary to worke upon, especially in greater pieces of worke : the forme whereof followeth [ndr : présence d’un dessin de chevalet].
Also you must provide divers little shels to put your colours in, also pensils or all sorts, both for priming and other : a light ruler of one foot and a halfe, or two foot long : and colours of all sorts ground very fine upon a porphire or marble. […].
Painting may be performed either with water colours, or with oyle colours.
First I will speake of water colours, wherein I shall observe two things.
First, the diversitie of colours, and preparations. Secondly, their mixture, and manner of laying them on the ground.
First of the first, the diversitie of colours and their preparation.
Colours are either simple or compounded, meerely tinctures of vegetables, or substances of minerals, or both : the simple colours are such as of themselves, being tempered with the water or oyle, doe give a colour. The compounded are such, whose ingredients do exceed the number of one. Vegetables are rootes, juces, berries, and such like things as grow out of the earth. Minerals are such as are dig’d out of the earth, as earth, and stones, &c. All which follow in order, as well their preparations, as description. First note that every colour to be ground, ought first to be ground with the gall of a neat : then let them dry of themselves in a cold place, afterwards grinde them with gumme water for your use.
Now I am to come to the second thing observable (to wit) the mixture and laying the colours on the grounds, which is thus: your colours prepared for use, ought to be tempered according unto direction, still observing a meane : and to that end, mixe them by little and little, till the colour please you ; first you must lay on the ground colour, and let it dry throughly : then with a small pensill, pricke on the second colour, else it will be apt to run abroad, nor can you worke it so well, to make it seeme lively, as you may by pricking it one, specially in small peeces. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique de la peinture

Quotation

The Definition of Painting.


Painting is an Art which with proportionable Lines, and Colours answerable to the life, by observing the Perspective Light, doth so imitate the Nature of corporal things, that it not only representeth the thickness and tenderness thereof upon a Flat, but also their actions, and gestures, expressing moreover divers affections and passions of the Mind.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Hence it appeareth that Painting is an Art, because it imitateth natural things most precisely, and is the counterfeiter and (as it were) the very Ape of nature ; whose Quantity, Eminency and Colours, it ever striveth to imitate, performing the same by the help of Geometry, Arithmetick, Perspective, and Natural Philosophy, with most Infallible Demonstrations, but because of Arts some be Liberal, and some Mechanical, it shall not be amiss, to shew amongst which of them Painting ought to be numbred. {Painting is a liberal Art.} Now Pliny calleth it plainly a liberal Art, which authority of his may be proved by reason, for although the Painter cannot attain to his end, but by working both with his hand and pencil, yet there is so little pains and labour bestowed in this Exercise, that there is no Ingenious Man in the World, unto whose Nature it is not most agreeable, and infinitely pleasant.
For we read of the French King
Francis, the First of that name, that he oftentimes delighted to handle the pencil, by exercising, drawing and painting ; […], so that in these and the like Exercises, nothing is Base or Mechanical, but all Noble and Ingenious.
[…]. Farthermore it cannot be denied, but that the
Geometrician also worketh with the Hand, by drawing Lines, as Circles, Triangles, Quadrangles and such like Figures ; neither yet did ever any Man therefore account Geometry a Mechanical Art because the Hand-labour therein imployed is so sleight, that it were an absurdity in respect thereof, to reckon it a base condition.
The like reason is there of
painting, the Practice whereof, doth so little weary a Man, that he which was Noble before, cannot justly be reputed Base by exercising the same ; but if besides all this, we shall farther consider, that Painting is subordinate to the Perspectives, to Natural philosophy, and Geometry (all which out of question are Liberal Sciences) and moreover that it hath certain Demonstrable conclusions, deduced from the First and immediate Principalls thereof, we must needs conclude that it is a Liberal Art.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

There hath been a continual Altercation between Painters and Carvers for Superiority in the Excellency of Art : but that Carvers may not pretend to excel Painters in the Essential part we will lay down how far they agree and then wherein the Carvers are Excel’d.
[...].
            And as there is no
Essential difference between two particular Men, both being Rational Creatures, so there is not between Painting and Carving, for both tend to the same End, by Representing Individual Substances ; and both must observe the same Geometrical Quantity in what they Represent.
            Suppose a
Painter and Carver were to Counterfeit the same Person, doubtless both would conceive the same Idea of him, proceeding in their Minds with the same discourse of Reason and Art, and (as before) observe the same Geometrical Quantity, endeavouring to make it as like the Person they Represent as they could : and so the Draught expressing the Idea’s of both the Workmen, would agree in expressing the true Resemblance, which is the Essence of this Art.
            ’Tis true one
Painteth and the other Carveth ; but this is a Material Difference only, which argues no Specifical Difference in Art or Science, and it is the Essential Difference alone that maketh a Distinction of Species and Diversity of Science.
If it be Objected that the
Carver maketh more of the Figure then the Painter, it is answer’d, more or less makes no Specifical or Proper Difference ; therefore it is the Defect of Matter, and not of Art, thus far the Arts are Analogical.
Now that this
Art far Excels Carving is easily Demonstrated, since on a Flat, it Represents Roundness and Thickness, exceeding therein the Power of Nature it self, expressing Life and Spirit far beyond Carving, as in these Instances.
Apelles Painted Alexander the Great so to the Life, that his Horse Bucephalus brought into the Room, immediately kneeld down supposing it his Master : His Horse he likewise Painted with such Spirit that other Horses began to Neigh, when they saw him.
Andreas Mantegna represented a Servant in Porta Vercellina, so Natural, that the Horses left not Kicking at it till there was no shape of a Man left.
[...].
            A
Venus cannot be made with that Allectation in Carving, since the Complection of the skin, with Colour of Eyes, Hair, &c. are requisite to the Perfection of a Beauty.
            Nor can
History be Carvd without great Defects, since all Distances require a Faintness of Colouring, as well as Diminution of Body : with many more Observations in Nature, onely Obvious to Colouring, of absolute Necessity for the Animating of Figures.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

Quotation

PAINTING is indeed a Difficult Art, productive of Curious pieces of Workmanship, and greatly Ornamental ; and its Business is to represent Nature. Thus far the Common Idea is just ; Only that ‘tis More Difficult, More Curious, and More Beautifull than is Commonly Imagin’d.
‘Tis an entertaining thing to the Mind of Man to see a fine piece of Art in Any kind ; and every one is apt to take a sort of Pride in it as being done by one of his Own Species, to whom with respect to the Universe he stands related as to one of the Same Countrey, or the Same Family. Painting affords us a great Variety of This kind of Pleasure in the Delicate, or Bold management of the Pencil ; in the mixture of its Colours, in the Skilful Contrivance of the several parts of the Picture, and infinite Variety of the Tincts, so as to produce Beauty, and Harmony. This alone gives great Pleasure to those who have learn’d to see these things. To see Nature justly represented is very Delightfull, (supposing the Subject is well chosen) It gives us pleasing Ideas, and Perpetuates, and Renews them ; [ndr : le terme Pleasing doit être ajouté ici, cf l’errata présent au début de l’ouvrage] whether by their Novelty, or Variety ; or by the consideration of our own Ease, and Safety, when we see what is Terrible in themselves as Storms, and Tempests, Battels, Murthers, Robberies, &c. Or else when the Subject is Fruit, Flowers, Landscapes, Buildings, Histories, and above all our Selves, Relations, or Friends.
Thus far the Common Idea of Painting goes, and this would be enough if these Beauties were seen, and consider’d as they are to be found in the Works of the Best Masters (whether in Paintings, or Drawings) to recommend the Art. But This is such an Idea of it as it would be of a Man to say He has a Graceful, and Noble Form, and performs many Bodily Actions with great Strength, and Agility, without taking his Speech, and his Reason into the Account.

The Great, and Chief Ends of Painting are to Raise, and Improve Nature ; and to Communicate Ideas ; not only Those which we may receive Otherwise, but Such as without this Art could not possibly be Communicated ; whereby Mankind is advanced higher in the Rational State, and made Better ; and that in a Way, Easy, Expeditious, and Delightful.
The business of Painting is not only to represent Nature, but to make the Best Choice of it ; Nay to Raise, and Improve it from what is Commonly, or even Rarely Seen, to what never Was, or Will be in Fact, tho’ we may easily conceive it Might be.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

1 quotations

Quotation

Le Peintre n’a qu’un moyen d’éviter l’ennui de la répetition, c’est d’avoir recours à la source inépuisable de la Nature. Il est même bon de prevenir là-dessus les momens de ses besoins, & de faire d’après le vrai des études differentes des objets naturels extraordinaires dans tous les genres de Peinture, & sur du papier huilé afin de s’en servir dans l’occasion.



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1 quotations

Quotation

[…] L’imitation, pour être aussi parfaite qu’elle peut l’être, doit avoir deux qualités : l’exactitude & la liberté. L’une règle l’imitation, & l’autre l’anime.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

1 quotations

3 quotations

Quotation

Of Action and Passion.
{4. Action and Passion.} The next observation, is out of which,
Life and Motion doth result : It shews no Action or Passion in a Piece, barely upright, looking forward ; the Armes hanging down, the feet close together, and so seems unmoveable, and stiff.
{How to be expressed} In lineall
Pieces, there may be a deceitfull similitude of Life and Motion, and statues may seem to live and breathe but coloured Pictures shew a lively force in the severall effects, and properties of Life and Spirit.
{And to be improved} To be well acquainted with
Nature, Manner, guize and behaviour ; as to paint a Man, angry or sad ; joyfull earnest ; or idle ; all passions to be proper to the figure : […]. Indeed the severall postures of the head, describe the Numbers of passions ; […]. In a word, each severall member or part of the body, either of themselves, or in reference of some other part, expresses the passions of the mind, as you may easily observe in the Life.
[…].
{By example of Titian’ Pieces.} I have seen a piece of
Tytian’s : A Child in the Mothers Lap playing with a Bird ; so round and pleasing, it seem’s a doubt whether a Sculpture or Painting ; whether Nature or Art, made it ; the mother smiles and speaks to : the child starts, and answers.
{And of
Palma’s Piece.} Another of Palma’s ; a speaking Piece indeed. The young Damsell brought for Old Davids Bedfellow ; all the company in Passion and Action : some in admiration of her beauty, others in examining her features, which so please the good Old Man, that in some Extasie of passion, he imbraces her which her humility admits, yet with a silent modesty as best became her, only to be dumb and so suffer.
[…].
[...] And so have we done with an Example of all in One : For
 
                       Invention
allures the mind.
                       Proportion, attracts the Eyes.
                       Colour ;
delights the Fancie.
                      
Lively Motion, stirs up our Soul.
                      
Orderly Disposition, charmes our Senses.
 
{Conclude a rare Picture.} These produce gracefull
Comliness, which makes one fairer then fair ; […].
This Grace is the close of all, effected by a familiar facility in a free and quick spirit of a bold and resolute Artificer ; not to be done by too much double
diligence, or over doing ; a careless shew, hath much of Art.

Sanderson reprend ici un passage d'une lettre de Sir Henry Wotton au Marquis de Buckingham, datant du 2 décembre 1622. Dans cette dernière, Sir H. Wotton mentionne l'achat d'une Vierge à l'Enfant de Titien et d'un David et Bethsabée exécuté par Palma le jeune (voir à ce propos HARD, Frederick, 1939, p. 230).



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

IV. Drawing is, that whereby we represent the shape and form of any corporeal substance in rude lines onely.
V. It consists in proportion and passion, as it hath relation to motion and situation, in respect of Light and Vision.
VI.
Sanderson saith, This Admirable Art is the Imitation of the surface of Nature in Colour and proportion, 1. By Mathematical demonstration, 2. By Chorographical description, 3. By shapes of Living creatures, 4. And by the forms of Vegetables, in all which it prefers Likeness to the life, conserves it after death, and this altogether by the sense of seeing.
VII. The
proportion shews the true lengh, breadth or bigness of any part (in Known measures) in respect of the whole, and how they bear one to another : The passion represents the visual Quality, in respect of love or hatred, sorrow or joy, magnanimity or cowardise, majesty or humility, of all which things we shall speak in order.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

Quotation

Of the Vertue and Efficacy of Motion.


It is generally confessed of all Men, that all such
Motions in Pictures, as do most neerly resemble the Life, are exceeding pleasant, and contrarywise those that which do farthest dissent from the same, are void of all gracious Beauty, committing the like discord in Nature, which untuned strings do in an instrument. Neither do these motions thus lively imitating Nature in Pictures, breed only an Eye-pleasing contentment, but do also performe the self same effects, which the natural do, for as he which laugheth, mourneth, or is otherwise effected, doth naturally move the beholders to the self same passion, of mirth or sorrow, so a picture artificially expressing the true natural motions, will (surely) procure laughter when it laugheth, pensiveness when it is grieved &c. […], All which points are (in truth) worthy of no less admiration then those miracles of the antient Musicians, who with the variety of their melodious harmony, were wont to stir Men up to wrath and indignation, love, warr, […]. 
But to return thither were I left, I am of Opinion that insomuch as these Motions are so Potent in affecting our Minds, when they be most artifcially counterfeited, we ought for our bettering in the knowledge thereof, to propose unto us the example of Leonard Vincent above all others : Of whom, it is reported, that he would never express any motion in a Picture, before he had first carefully beheld the Life, to the end he might come as neer the same, as was possible : whereunto afterwards joyning Art, his Pictures surpassed the Life.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

3 quotations

Quotation

[...] Car comment pourra-t-il representer les choses, desquelles il ne connoistra pas la nature, les proprietés, les causes & les effets ; comment peindra-t-il les Elemens, les Metheores, les Cieux, les Astres, & cette infinité, pour ainsi dire, de choses admirables que nous voyons dans la Nature ? Quelle image fera-t-il de la Tristesse, de la Joye, du Plaisir, de la Douleur & des autres passions ? Enfin, de quelle couleur peindra-t-il le Vice & la Vertu, sans la connoissance de ces sciences ? Quelle idée pourra-t-il former d’un malade & des diverses maladies d’un mourant, & de la Mort-même, s’il n’en connoist pas les symptomes ? Comment representera-t-il le corps humain, & les autres animaux dans leurs mouvemens divers, & tous les accidens qui s’y rencontrent, s’il n’en connoist la disposition par le moyen de l’Anatomie ; ainsi des autres choses qu’il aura à representer ? Et l’on voit tous les jours dans les ouvrages des faux Peintres, & de ceux même que l’on estime parmi le beau monde, que les deffauts qu’ils y commettent ne procedent que de l’ignorance de toutes ces choses, comme vous l’avez pû voir, lorsque vous avez passé parmi les Cacopeintres & les Cabalistes.
La Musique ne lui doit pas estre inconnuë, pour le grand raport quelle a avec la Peinture ; car si l’une a pour objet l’harmonie des sons, l’autre a l’harmonie des proportions des corps & des couleurs, fondée sur les mêmes principes.

Le but de la peinture est de représenter l’homme en action



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

Quotation

Are. Enfin on recherche, dans le peintre, une autre qualité, qui si elle manque a sa peinture, son ouvrage devient froid, & ses figures semblent mortes, & sans aucun mouvement. C’est qu’il faut que les figures remuent l’esprit des spectateurs, les unes en les troublant, d’autres en les rejouissant, celles ci les emouvant a compassion, celles la les portant à la colere, selon la qualité de l’histoire. Autrement le peintre doit penser qu’il n’a rien fait, parceque c’est l’assaisonnement de toutes les bonnes qualités. Cela arrive egalement au poëte, à l’historien, & à l’orateur. Car si les pieces ecrites, ou recitées manquent de cette force, l’esprit, & la vie leur manquent aussi : le peintre ne peut m’ebranler, si avant de composer ses figures, il ne sent pas dans son propre esprit ces passions, ou ces mouvemens, qu’il veut inspirer en autrui : ce qui fait dire à Horace, deja tant de fois cité, si vous voulez que je pleure il faut avant que vous pleuriez : & il n’est pas possible qu’une main froide rechauffe ce qu’elle touche.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

Quotation

Les Peintres & les Poëtes excitent en nous ces passions artificielles, en nous présentant les imitations des objets capables d'exciter en nous des passions veritables.
Comme l'impression que ces imitations font sur nous est du même genre que l'impression que l'objet imité par le Peintre ou par le Poëte feroit sur nous : comme l'impression que l'imitation fait n'est differente de l'impression que l'objet imité feroit, qu'en ce qu'elle est moins forte, elle doit exciter dans notre ame une passion qui ressemble à celle que l'objet imité y auroit pu exciter. La copie de l'objet doit, pour ainsi dire, exciter en nous une copie de la passion que l'objet y auroit excitée. Mais comme l'impression que l'imitation fait n'est pas aussi profonde que l'impression que l'objet même auroit faite ; comme l'impression faite par l'imitation n'est pas serieuse, d'autant qu'elle ne va point jusqu'à l'ame pour laquelle il n'y a pas d'illusion dans ces sensations, ainsi que nous l'expliquerons tantôt plus au long ; enfin comme l'impression faite par l'imitation n'affecte que l'ame sensitive, elle s'efface bientôt. Cette impression superficielle faite par une imitation, disparoît sans avoir des suites durables, comme en auroit une impression faite par l'objet même que le Peintre ou le Poëte ont imité.
On conçoit facilement la raison de la difference qui se trouve entre l'impression faite par l'objet même & l'impression faite par l'imitation. L'imitation la plus parfaite n'a qu'un être artificiel, elle n'a qu'une vie empruntée, au lieu que la force & l'activité de la nature se trouve dans l'objet imité. C'est en vertu du pouvoir qu'il tient de la nature même que l'objet réel agit sur nous.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
SPECTATEUR → perception et regard

4 quotations

Quotation

47 Wie can u hongherich begheeren spijsen,
O Ieught, en hier alle Dieren afmalen,
Niet alleen Leeuwen : maer om verafgrijsen,
Monsters en Draken, niet beters dan wijsen
V totter Natuer, om niet te verdwalen,
Waer ghy eenich patroon meught achterhalen,
Merckt hoe elck light, loopt, stapt, oft wandelt,
maer maeckt dat alles zy aerdich ghehandelt. {Datter niet beter en is, als alle dinghen nae t’leven te schilderen, merckende op alle actien, en bysonder aerdich te handelen.}

[D'après NOLDUS 2008, p. 151:] 47 Qui pourrait assouvir votre faim et votre envie ô Jeunes ? et dépeindre ici tous les Animaux, non seulement les Lions, mais aussi les horribles Monstres et Dragons ? Il n’y a rien de mieux pour éviter des erreurs que de vous renvoyer à la Nature. Vous y trouverez un modèle pour toutes choses ; observez comment chaque être se couche, court, marche ou se tourne, et traitez tout selon sa nature. {Qu’il n’y a rien de meilleur que de tout peindre d’après la vie, en étant attentif à tous les mouvements, et au traitement spécifique de chaque sujet.}



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

Quotation

37 Maer sacht moet het zijn al in een verdreven, {Van soet verdrijven.}
Op dat het niet en stae te hardt, en vleckte,
maer aerdich, ghelijck gheblasen verheven,
naevolghend’ altijt voor het best, in’t leven
T’patroon, dat oyt menich goet Schilder weckte :
En blijft dan niet, als moetwillighe Secte,
Aen u valsch’ opiny te vast ghebonden,
maer overspeelt hier vry, ten zijn geen zonden.

[D'après NOLDUS 2008, p. 179:] 37 Pourtant, on doit faire fondre doucement toutes ses couleurs, {Du fondu subtil.} pour que l’œuvre ne soit pas dure ni pleine de taches, mais agréable, et avec un relief plein de gonflant. On doit imiter en tout et pour le mieux le modèle de la vie, qui, depuis toujours, a inspiré maint bon Peintre ; et ne restez pas attachés, comme des Sectaires malfaisants, à vos fausses opinions ; au contraire, forcez sans scrupule votre palette, ce n’est pas un péché.


Quotation

Want een recht-sinnigh Nae-boetser moet immers doch een goedt verheler sijner Konste wesen: soo wordt het oock voor enckel kinderwerck ghehouden, wanneer enigh Schilder sich selven meynt wel ghequeten te hebben, als hij slechts de selvighe trecken en linien in 't Copyeren van d'oude Stucken redelicker wijse kan waernemen. Alhoewel eenighe over sulcks uyt der maeten wel daer mede ghepast sijn, dat een Konstenaer de Venus van Apelles ofte den Satyr van Protogenes bequaemlick uyt drucke; alhoewel het oock in haer oordeel een gantsch prijs-waerdighe saecke schijnt te sijn, dat hy d'on-onderscheydenlicke ghelijckenisse van soodaenighe edele Patronen suyverlick treffe;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Because a frank Imitator then needs to be a good concealer of his Art: thus it is taken for simple child's work, when any Painter thinks himself discharged, when in Copying of the old Pieces he can barely observe those strokes and lines in an acceptable way. Although it suits some extraordinarily well that an Artist capably expresses the Venus by Apelles or the Satyr by Protogenes; while it also appears to be very praiseworthy in their eyes, if he perfectly hits the indistinguishable similitude of such noble Patterns; (…)

APELLES, Venus
PROTOGENES, Satyr

This section does not occur in the first Latin edition of 1637, but is included in the 1694 editions. [MO]


Quotation

’t Ghene yet anders ghelijckt, seght hy [NDR: Quintilianus] {Lib. x. Cap. 2.}, moet noodsaeckelick te kort schieten en meer bevalligheyd hebben dan die dinghen welckers ghelijckenis het schijnt te draegen. Want ghelijck de dinghen, die wy voor ons patroon aennemen, de nature selver ende een waere kracht in sich hebben; soo plaght allerley naevolghinge in ’t teghendeel maer alleen ghecontrefeyt te sijn en sich nae anderer dinghen gheleghenheyd te voeghen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] That which resembles something else, he says {…}, necessarily has to have shortcomings and have more gracefulness than the things whose similitude it appears to bear. Because like the things that we take as our example, have nature itself and the true power in them; as such all sorts of imitations, on the other hand, only tend to be portrayed and follow the situation of other things


1 quotations

Quotation

Les études des Païsagistes consistent donc dans les recherches des beaux effets de la Nature, desquels il peut avoir besoin dans la composition de ses Tableaux, ou dans l’execution de quelque partie, soit pour la forme, soit pour la couleur. Mais la question est de bien choisir ces beaux effets de la Nature. Il faut pour cela être né avec un bon esprit, un bon goût, & un beau genie, & avoir cultivé ce genie par les observations que l’on aura faites sur les ouvrages des meilleurs Maîtres, & avoir examiné comment ils ont eux-mêmes choisi la Nature, & comment en la rectifiant selon leur Art, ils en ont conservé le caractere. Avec ces avantages que donne la naissance, & que l'Art perfectionne, le Peintre ne peut manquer de faire de bons choix ; & sachant ainsi démêler le bon d’avec le mauvais, il tirera beaucoup d’utilité des choses même les plus communes.



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GENRES PICTURAUX → paysage
L’ARTISTE → qualités

1 quotations

Quotation

Pour bien Peindre il te faut suivre le naturel
Marchant sur un chemin droit et continuel.

Le F. Me faut-il simplement imiter la nature
Pour devenir fameux en l’Art de la Peinture ?
{2. Precepte très important}
Le P. Il la faut imiter, mais c’est adroitement ;
Car il ne suffit pas d’imiter simplement ;
Puis qu’il n’est rien de beau, rare, charmant, & juste
Qui n’ai quelque defaut, & que l’Art ne l’ajuste.



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L’ARTISTE → qualités

5 quotations

Quotation

Ainsi quoy que l'Idée parfaite du Peintre dépende du Dessein & du Coloris tout ensemble, il faut se la former spécialement par le dernier, d'autant que par cette différence qui le rend un parfait imitateur de la Nature, on le démelle d’entre les autres Ouvriers dont l'Art ne peut arriver à cette parfaite imitation, & l'on ne peut concevoir qu'un Peintre.



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

La fin du Peintre &: du Sculpteur est donc l’imitation ; mais ils y arrivent par de différentes voyes, le Sculpteur par la matière solides en imitant la quantité, & le Peintre par la couleur en imitant & la quantité, & la qualité des objets en sorte qu'il est obligé non seulement de plaire aux yeux comme le Sculpteur ; mais encore de les tromper dans tout ce qu’il représente.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Fab. C’est avec justice qu’on a toujours estimé les peintres, parce qu’ils semblent surpasser en esprit, & en courage les autres hommes ; puisqu’ils osent par leur art imiter ce que Dieu a fait, & le representer de maniere qu’il semble vrai : c’est ce qui fait que je ne m’etonne pas que les Grecs, qui connoissoient le sublime de la peinture, deffendissent aux esclaves de la professer. Aussi Aristote se garde bien de confondre cet art parmi les mecaniques, disant qu’on devroit etablir des ecoles publiques dans les villes, ou les enfants allassent apprendre.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
L’ARTISTE → qualités

Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’ARTISTE → qualités
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

Je crois que le pouvoir de la Peinture est plus grand sur les hommes que celui de la Poësie, & j'appuie mon sentiment sur deux raisons. La premiere est que la Peinture agit sur nous par le moïen du sens de la vûë. La seconde est que la Peinture n'emploïe pas des signes artificiels ainsi que le fait la Poësie, mais bien des signes naturels. C'est avec des signes naturels que la peinture fait ses imitations.
La Peinture se sert de l'œil pour nous émouvoir. [...] La vûë a plus d'empire sur l'ame que les autres sens. La vûë  est celui des sens en qui l'ame, par un instinct que l'expérience fortifie, a le plus de confiance […]
En second lieu, les signes que la Peinture emploïe pour nous parler, ne sont pas des signes arbitraires & instituez, tels que sont les mots dont la Poësie se sert. La Peinture emploïe des signes naturels dont l'énergie ne dépend pas de l'éducation. Ils tirent leur force du rapport que la nature elle-même a pris soin de mettre entre les objets extérieurs & nos organes, afin de procurer notre conservation. Je parle peut-être mal, quand je dis que la Peinture emploïe des signes. C'est la
nature elle-même que la Peinture met sous nos yeux. Si notre esprit n'y est pas trompé, nos sens du moins y sont abusez. La figure des objets, leur couleur, les reflais de lumière, les ombres, enfin tout ce que l'œil peut apercevoir, se trouve dans un tableau, comme nous le voïons dans la nature. Elle se présente dans un tableau sous la même forme où nous la voïons réellement. Il semble même que l'œil ébloüi par l'ouvrage d'un Grand Peintre, croïe quelquefois apercevoir du mouvement dans ses figures. 
Les vers les plus touchans ne sçauroient nous émouvoir que par degrez & en faisant jouer plusieurs ressorts de notre machine les uns après les autres. Les mots doivent d'abord  réveiller les idées dont ils ne sont que des signes arbitraires. Il faut ensuite que ces idées s'arrangent dans l'imagination, & qu'elles y forment ces tableaux qui nous touchent, & ces peintures qui nous intéressent. Toutes ces opérations, il est vrai, sont bientôt faites ; mais il est un principe incontestable dans la mécanique, c'est que la multiplicité des ressorts affoiblit toujours le mouvement, parce qu'un ressort ne communique jamais à un autre tout le mouvement qu'il a reçu. D'ailleurs il est une de ces opérations, celle qui se fait quand le mot réveille l'idée dont il est le signe, qui ne se fait pas en vertu des loix de la nature. Elle est artificielle en  partie.
Ainsi les objets que les tableaux nous présentent agissant en qualité de signes naturels, ils doivent agir plus promptement. L'impression qu'ils font sur nous, doit être plus prompte & plus soudaine que celle que les vers peuvent faire.[…] Nous voïons alors en un instant ce que les vers nous font seulement imaginer, & cela même en plusieurs instants.
 



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SPECTATEUR → perception et regard
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

10 quotations

Quotation

La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 314
La façon de parler des beaux Tableaux
1. Cela n'est pas Peinture, mais nature, & ces personnages là regardent tous ceux qui les regardent, mais d'une œillade si naïve, que vous jureriez qu'ils sont en vie.
2. Voyez ces poissons là, si vous versez dessus de l'eau ils nageront, car rien ne leur manque. Et ces oiseaux s'ils n'estoient attachez ils prendroient l'air, & fendroient le Ciel tant ils sont bien faits.
3. Comment est-il possible que le pinceau ait couché tant de douceurs sous des traits si rudes, sous des couleurs si dures, & que parmy tant de nonchalance, on ait caché tant d'attraits.
4. Quand la Peinture était encore au berceau, & à son premier lait, le pinceau estoit si niais, les ouvrages si lourds, qu'il falloit escrire dessus, c'est un bœuf, c'est un Asne, autrement vous eussiez pris cela pour un quartier de veau, maintenant il faut mettre dessous, qu'un tel peignoit, de peur qu'on ne creut que ce sont des morts qu'on a collé sur la toile, & des personnes vivantes sans vie tant le tout est bien fait.
5. Pour parler des riches Peintures il en faut parler comme si les choses estoient vrayes, non pas peintes. […]
6. Apelles peignoit ce qui ne se pouvoit peindre, on oyait craquer les tonnerres, & le tintamarre des nuées esclatantes & toutes trenchées d'esclairs.
7. Voyez comme ce drap est bien plissé, voyez ces mains de neige où les veines s'enflent […] tout le corps est aussi bien fait que si nature l'avoit façonné de ses mains. Mais encore est-ce Peinture ou nature, vérité ou artifice.
8. Mon amy pourquoy avez-vous donné une bride à ce cheval qui court de toute sa puissance, & jette son escume à gros boüillons, & est hors d'haleine ? je l'ay fait à dessein, car en deux bonds il se fut jetté hors de la carrière & hors de la toile, il l'a fallu retenir par force, voyez comme par dépit il s'en cabre. 
9. Mon Dieu que ce fonds est haché bien menu, & treillissé de bonne grace, vous jureriez que c'est une chose creuse, & bien profonde. 
10. Voyez comme ces fontaines sourdent des crouppes de ces montagnes, comme la main du Peintre meine ces ruisseaux aussi bien que sçauroit faire la nature […]; voyez comme ces canards se coulent parmy ces herbes, & cornillent, voyez-là comme ils se plongent boursoufflans contre-mont de petits brins & filets d'eau, retirez-vous un peu à l'escart de peur qu'ils ne vous aspergent, & moüillent, en frétillant ainsi des pattes & battant l'eau.
11. Philostrate
en ses Tableaux est excellent en cecy, & vous fera riche en cette matiere. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Pour bien Peindre il te faut suivre le naturel
Marchant sur un chemin droit et continuel.

Le F. Me faut-il simplement imiter la nature
Pour devenir fameux en l’Art de la Peinture ?
{2. Precepte très important}
Le P. Il la faut imiter, mais c’est adroitement ;
Car il ne suffit pas d’imiter simplement ;
Puis qu’il n’est rien de beau, rare, charmant, & juste
Qui n’ai quelque defaut, & que l’Art ne l’ajuste.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Nous aprenons de Felibien dans la vie de Poussin, que ce Peintre consulté sur la Peinture, par un de ses amis, luy avoit écrit, qu'elle est une imitation faite avec lignes & couleurs, en quelque superficie, de tout ce qui se voit sous le Soleil, dont la fin est la delectation. Quoique cette définition parte de la main d'un des plus excellens Peintres qui ont paru dans ces derniers siecles : Il semble pourtant qu'on y pourroit ajouter quelque circonstance, pour en faire une description achevée : parce que l'étude des Peintres ne se borne pas seulement à l'imitation des choses visibles : Ils les doivent encore representer, dans la plus parfaite idée qu'elles peuvent donner ; Et la fin de cet Art n'est pas de plaire uniquement aux yeux : Mais d'avertir, d'enseigner, & de plaire à même tems.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

La Peinture, en éfet, a une telle étendue, qu'elle embrasse toutes les connoissances : Il semble que rien ne doive être inconnu à un grand Peintre, & que son imagination n'a point de bornes. […] J'avoue que l'ébauchoir & le cizeau peuvent representer un'infinité de sujets : mais toujours un tableau sur l'histoire, demande plus de capacité qu'un basrelief : On voit dans la Peinture la variété de plusieurs teintes & l'éloignement des objets ; […] le Peintre ne la presente [ndr : la figure] que d'une veûe : […] il [ndr : l’ouvrage] doit être moileux dans les draperies, & naturel en toutes choses, dans la Peinture comme dans la Sculpture. […] le Peintre trouve des dificultez presque insurmontables : Et bien qu'il ne fasse voir sa figure que d'un cote, il doit avoir, à méme-tems, ce qui en est caché, present à son imagination ; puisque les parties qui se voyent, dépendent toujours de celles qui ne paroissent pas.
Quelles finesses ne demande pas la sience [sic] du clair obscur dans les ouvrages de Peinture, que la ronde bosse ni le bas relief ne connoissent pas ? Peut-on assez admirer l'artifice d'un excellent coloris, lorsque le Peintre donne à son ouvrage une couleur naturelle, agréable, en un mot, qui enchante les yeux ?



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Je sçay bien, continua-t-il, que Rubens est un de vos Heros de Peinture, & que vous avez toûjours estimé l’Ouvrage qui est dans la gallerie du Luxembourg, comme une des plus belles choses qui soient dans l’Europe, si l'on en retranchoit (disiez-vous) en beaucoup d'endroits le goût de Dessein dont il n'est pas question presentement. Mais tout le monde n'est pas de vôtre goût, & ceux qui sont d'un sentiment contraire, disent qu'on trouve peu de verité dans les Ouvrages de Rubens, quand on les examine de prés, que les Couleurs & les Lumieres y sont exagérées, que ce n'est qu'un fard, & qu'enfin ce n'est point ainsi que l'on voit ordinairement la Nature.
O le beau fard ! s'écria Pamphile, & plût à Dieu mon cher Damon, que les Tableaux qu'on fait aujourd'huy, fussent fardez de cette sorte ! ne sçavez-vous pas que la Peinture n'est qu'un fard, qu'il est de son essence de tromper, & que le plus grand trompeur en cet Art est le plus grand Peintre. La Nature est ingrate d'elle-même, & qui s'attacheroit à la copier simplement comme elle est & sans artifice, feroit toûjours quelque chose de pauvre & d'un tres-petit goût. Ce que vous nommez exageration dans les Couleurs & dans les Lumieres, est une admirable industrie, qui fait paroître les objets peints plus veritables (s'il faut ainsi dire) que les veritables mêmes. C'est ainsi que les Tableaux de Rubens sont plus beaux que la Nature, laquelle semble n'être que la copie des Ouvrages de ce grand Homme. Et quand les choses aprés être bien examinées ne se trouveroient pas justes, comme vous le supposez, qu'importe, pourvû qu'elles le paroissent ; puisque la fin de la Peinture n'est pas tant de convaincre l’esprit que de tromper les yeux.
Cet artifice, dit Damon, me semble merveilleux dans les grands Ouvrages.
C'est aussi dans ceux-là, reprit Pamphile, où l'on voit que Rubens l'a rendu plus sensible à ceux qui sont capables d'y faire attention & de l'examiner : car aux personnes qui ne s'y connoissent que peu, rien n'est plus caché que cet Artifice.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

L’essence & la définition de la Peinture, est l’imitation des objets visibles par le moyen de la forme & des couleurs. Il faut donc conclure, que plus la Peinture imite fortement & fidelement la nature, plus elle nous conduit rapidement & directement vers sa fin, qui est de séduire nos yeux, & plus elle nous donne en cela des marques de sa veritable idée.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

la veritable Peinture doit appeller son Spectateur par la force & par la grande verité de son imitation ; & que le Spectateur surpris doit aller à elle, comme pour entrer en conversation avec les figures qu’elle represente. En effet quand elle porte le caractere du Vrai, elle semble ne nous avoir attirez que pour nous divertir, & nous instruire.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Au reste de tous les beaux Arts, celui où le Vrai se doit trouver le plus sensiblement est sans doute la Peinture. Les autres Arts ne font que réveiller l’idée des choses absentes, au lieu que la Peinture les supplée entierement, & les rend presentes par son essence qui ne consiste pas seulement à plaire aux yeux, mais à les tromper.


Quotation

La fin de la Peinture, comme de la Poësie, est de surprendre de telle sorte que leurs imitations paroissent des vérités. Le Tableau de Zeuxis, où il avoit peint un Garçon (a) qui portoit des raisins, & qui ne fit point de peur aux oiseaux, puisqu’ils vinrent becqueter ces fruits, est une marque que la Peinture de ces tems-là avoit accoutumé de tromper les yeux en tous les objets qu’elle representoit.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Fab. C’est avec justice qu’on a toujours estimé les peintres, parce qu’ils semblent surpasser en esprit, & en courage les autres hommes ; puisqu’ils osent par leur art imiter ce que Dieu a fait, & le representer de maniere qu’il semble vrai : c’est ce qui fait que je ne m’etonne pas que les Grecs, qui connoissoient le sublime de la peinture, deffendissent aux esclaves de la professer. Aussi Aristote se garde bien de confondre cet art parmi les mecaniques, disant qu’on devroit etablir des ecoles publiques dans les villes, ou les enfants allassent apprendre.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
L’ARTISTE → qualités

5 quotations

Quotation

Rien n’est bon, rien ne plaît sans le Vrai ; c’est la raison, c’est l’équité, c’est le bon sens & la base de toutes les perfections, c’est le but des Sciences, & tous les Arts qui ont pour objet l’Imitation ne s’exercent que pour instruire & pour divertir les hommes par une fidelle representation de la Nature.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Tous les Arts ont commencé par imiter la Nature, & ils ne se sont perfectionnés que par le bon choix. Ce bon choix qui se trouve dans l'Antique, a été fait par des hommes d'un bon esprit, qui cherchoient la gloire par la science, & qui ont examiné pour arriver à leur fin, les modeles les plus parfaits



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → qualités
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

Quotation

[…] la premiere perfection d’un Portrait est une extrême ressemblance […]



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

Au contraire les Peintres qui travaillent aujourd'hui, tirent plus de secours de l'Art, que Raphaël & ses contemporains n'en pouvoient tirer. Depuis Raphaël, l'art & la nature se sont perfectionnez, […]. L'Ecole Lombarde a apporté le coloris à une perfection où il n'avoit pas encore atteint du vivant de Raphaël. L'Ecole d'Anvers a fait encore depuis lui plusieurs découvertes sur la magie du clair-obscur. Michel-Ange de Caravage & ses imitateurs ont aussi fait sur cette partie de la Peinture, des découvertes excellentes, quoiqu'on puisse leur reprocher d'en avoir été trop amoureux. Enfin depuis Raphaël, la nature s'est embellie. Expliquons ce Paradoxe. 
Nos Peintres connoissent présentement une nature d'arbres & une nature d'animaux plus belle & plus parfaite que celle qui fut connuë aux devanciers de Raphaël et à Raphaël lui-même. […] Ce n'est qu'après lui que ces parties du monde [ndr : Asie orientale, Amérique, Brésil] ont été découvertes pour les Peintres, & qu'on en a rapporté les desseins des plantes, des fruits & des animaux rares qui s'y trouvent, & qui peuvent servir à l'embellissement des tableaux.
[…]
Il est vrai que Raphaël & ses contemporains n'étudioient pas la nature seulement dans la nature elle-même. Ils l'étudiaient encore dans les ouvrages des anciens. Mais les anciens eux-mêmes ne connoissoient pas les arbres [ndr.: des Pays-Bas] et les animaux [ndr.: d'Angleterre]. L'idée de belle nature que les anciens s'étaient formée sur certains arbres & sur certains animaux, en prenant pour modeles les arbres & les animaux de la Grece et de l'Italie, n'approche pas de ce que la nature produit en ce genre-là dans d'autres contrées.
[…]
Il faudrait connoître le monde presqu'aussi bien que l'intelligence qui l'a créé, & qui a décidé de son arrangement, pour imaginer la perfection où la nature est capable d'arriver. […] Les connaissances des hommes sur la conformation de l'Univers, étant aussi bornées qu'elles le sont, ils ne peuvent, en prêtant à la nature les beautés qu'ils imaginent, l'annoblir dans leurs inventions, autant qu'elle sçait l'annoblir elle-même à la faveur de certaines conjectures. Souvent leur imagination la gâte au lieu de la perfectionner.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

3 quotations

Quotation

Friend,
            When a Painter has acquired any Excellency in
Desinging, readily and strongly ; What has he to do next ?
                        Traveller,
            That is not half his Work, for then he must begin to mannage his
Colours, it being particularly by them, that he is to express the greatness of his Art. ’Tis they that give, as it were, Life and Soul to all that he does ; without them, his Lines will be but Lines that are flat, and without a Body, but the addition of Colours makes that appear round ; and as it were out of the Picture, which else would be plain and dull. ’Tis they that must deceive the Eye, to the degree, to make Flesh appear warm and soft, and to give an Air of Life, so as his Picture may seem almost to Breath and Move.
                        Friend,
            Did ever any Painter arrive to that Perfection you mention ?
                        Traveller,
            Yes, several, both of the
Antient and Modern Painters. Zeuxis Painted Grapes, so that the Birds flew at them to eat them. Apelles drew Horses to such a likeness, that upon setting them before live Horses, the Live ones Neighed, and began to kick at them, as being of their own kind. And amongst the Modern Painters, Hannibal Carache, relates to himself, That going to see Bassano at Venice, he went to take a Book off a Shelf, and found it to be the Picture of one, so lively done, that he who was a Great Painter, was deceived by it. The Flesh of Raphael’s Pictures are so Natural, that this seems to be Alive. And so do Titians Pictures, who was the Greatest Master for Colouring that ever was, having attained to imitate Humane Bodies in all the softness of Flesh, and beauty of Skin and Complexion.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Draught is a Physical Line, or Lineal Demonstration ; and hath always some Dimentions, if it be never so slender : and serves to represent Bodys according to their Forms, Aspects and Scituation ; Limiting and Determining the surface of an Object ; and Making out the Several Parts, which are contain’d therein. For no Superficies can Exist, without being Terminated by Lines, Streight, Circular or Mixt.
            The
Extent of Draught is Immense ; for it is not only concern’d in all the Visible Things in Nature, but in all Things which the Fancy or Imagination can form any Idea of, that can be compris’d under the Figure of Body : nay, so vast is its extent, that it adventures to Dive into the very Soul, and express its Thoughts ; for though Colour is accessary to Expression, yet nothing can be Terminated without Lines.
            They that would arrive to the Perfection in the
Practick, must dilligently observe these following Rules.
            First he must draw by the Hand,
Circles, Ovals, &c. Then the several Features of the Face by themselves, [...] then the several Members, [...]. Observing in the Hands and Feet, to draw the upper Lines first then the lower ; [...].
            When he attempts a whole Body, he must begin with a Body standing Frontwise, [...].
            For
Rustick and Country Figures, the Contours must be Gross, Equally Counterhatch’d and Notch’d, without regard to extraordinary Neatness and Roundness.
            But for Grave and serious Persons, they must be rounded, noble and Certain ; not so at adventure as the foremention’d.
            They must be strong, Resolute, Noble, Perfect and Chose for
Heroes.
            They must be Puissant and Austere, full of Greatness and Majesty, for
Deifyd Bodys.
            And for
young Women and Children, the Contours must be Smooth, Round and Delicate.
            They must Design the Nudity, Model, &c. exactly, without Charging or overburthening any of their Parts ; their being no way to obtain an entire exactness, but by proportioning every part with the first, comparing them exactly, so that we may be at liberty to Strengthen and go over again the Parts as we shall think fit, when we make use of this Design ; as it truly follows and represents the Models whither they be Antique or Natural.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

Quotation

There is some Degree of Merit in a Picture where Nature is Exactly copy’d, though in a Low Subject ; Such as Drolls, Countrey Wakes, Flowers, Landscapes, &c. and More in proportion as the Subject rises, or the End of the Picture is this Exact Representation. Herein the Dutch, and Flemish Masters have been Equal to the Italians, if not Superior to them in general. What gives the Italians, and Their Masters the Ancients the Preference, is, that they have not Servilely follow’d Common Nature, but Rais’d, and Improv’d, or at least have always made the Best Choice of it. This gives a Dignity to a Low Subject, and is the reason of the Esteem we have for the Landscapes of Salvator Rosa, Filippo Laura, Claude Lorrain, the Poussins ; the Fruit of the two Michelangelo’s, the Battaglia, and Campadoglio ; and This, when the Subject it self is Noble, is the Perfection of Painting : As in the best Portraits of Van-Dyck, Rubens, Titian, Rafaëlle, &c. and the Histories of the best Italian Masters ; chiefly those of Rafaëlle ; he is the great Model of Perfection !



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

1 quotations

Quotation

Das 9. Capitel . Von der Stellung der Glieder/ und derer Verekürzung in einem Bilde.
Viel berühmte Mahler haben diesen Übelstande an stehenden und auch liegenden Bildern eingeführet, daß sie, wenn die rechte und lincke Hüffte auswancket, die Achsel selbiger Seiten erhoben. Da doch hingegen insgemein die Achsel der Seiten niedrig als die andere seyn soll: es soll auch jederzeit das Haupt, wenn es möglich, es sich nach der höchste Achsel wenden. Wenn zierliche fürnehme Bilder und nicht grobe Arbeiten zu machen sind, […]. Man soll im wenden und biegen der Glieder erbarlich bei der Natur-Zierde bleiben […]. 
Hingegen ist bey den Händen und Füssen mehr Freiheit erlaubet […]
Es ist allezeit die Natur für eine sichere Richtschnur zu halten. Die gehenden Bilder sollen nicht weiter schreiten, als eines Fusses-Länge von einen zum andern, die perfecten Antiquen haben allezeit ihre stehenden Bilder als wolten sie gehen, auch etwas wanckendt, sehr rühmlich und angenehm gestellet. 
Kürtzlich man hat in dergleichen Gemählden auf der Bilder-Natur, artige und wohlsittliche Verrichtung und Arbeit scharff zu sehen […]. Man hat auch auf der Personen ihre Leidenschaften, Amt und Beruff zu sehen, daß man gleich aus ihren Gesichte, Verrichtungen und Geberden ihre Unternehmungen erkennen möge.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

1 quotations

Quotation

UN Tableau Original peut estre composé de toutes sortes de Corps visibles de la Nature, ou du moins de la plus grande partie, soit que celuy qui le peut avoir fait, les ait imitez apres le Naturel, ou bien faits de son genie ou invention, tant à veuë d’œil, que par regle de Perspective : Ledit Tableau peut aussi n’estre composé que d’un seul desdits Corps ou Objets, & fait de l’une ou de l’autre de ces deux sortes de pratique, soit à veuë d’œil ou par regle. 



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L’ARTISTE → règles et préceptes

1 quotations

Quotation

Yet although in Things at Distance, we must go by the Rationall Proportion in Perspective, and in things near by the Natural ; yet we must not so observe the Natural, but regard must be had to the Grace of the Picture.
            For the Power of
Painting, not only extends it self, to the Imitation of Nature, but sometimes to the Correcting of it : rendring Things more pleasing to the Eye, then they are of themselves.



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EFFET PICTURAL → perspective

1 quotations

Quotation

La seconde fois que l’on travaille doit servir à mettre bien les couleurs dans leur place, & à les peindre de la maniere la plus convenable au modèle que l’on imite, & à l’effet que l’on propose. Mais avant de commencer d’empâter, je voudrois que l’on examinât de nouveau si les parties sont bien en leur place, & que l’on donnât par-ci par-là les coups [ndr : de pinceau] qui contribuent le plus à la ressemblance, afin qu’étant assuré de cette ressemblance l’on travaillât avec plus de repos & de plaisir.



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GENRES PICTURAUX → portrait

1 quotations

Quotation

Or il est vrai que tout ce que nous voïons au théatre, concourt à nous émouvoir, mais rien n'y fait illusion à nos sens, car tout s'y montre comme imitation. Il en va de même de la Peinture. […] Mais dans le tableau de Raphaël dont je parle [ndr. Attila]: l'imitation est si vrai-semblable, qu'elle fait sur les spectateurs une grande partie de l'impression que l'évenement auroit pû faire sur eux.  
On raconte un grand nombre d'histoires d'animaux, d'enfans, & même d'hommes faits qui s'en sont laissé imposer par des tableaux, au point de les avoir pris pour les objets dont ils n'étoient qu'une imitation. Toutes ces personnes dira-t-on, sont tombées dans l'illusion que vous regardez comme impossible. On ajoutera que plusieurs oiseaux se sont froissé la tête contre la perspective de Ruel, trompez par son ciel si bien imité qu'ils ont cru pouvoir prendre l'essort à travers. Des hommes ont souvent adressé la parole à des portraits, croïant parler à d'autres hommes. Tout le monde sçait l'histoire du portrait de la servante de Rembrandt. Il l'avoit exposé à une fenêtre où cette fille se tenoit quelquefois, & les voisins y vinrent tour à tour pour faire conversation avec la toile. Je veux bien tomber d'accord de tous ces faits, qui prouvent seulement que les tableaux peuvent bien quelquefois nous faire tomber en illusion, mais non pas que l'illusion soit la source du plaisir que nous font les imitations Poëtiques ou Pittoresques. La preuve est que le plaisir continuë, quand il n'y a plus de lieu à la surprise. Les tableaux plaisent sans le secours de cette illusion, qui n'est qu'un incident du plaisir qu'ils nous donnent, et même un incident assez rare. Les tableaux plaisent, quoiqu'on ait présent à l'esprit qu'ils ne sont qu'une toile sur laquelle on a placé des couleurs avec art.
 



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SPECTATEUR → perception et regard

1 quotations

Quotation

M. La Tour a ajouté à ses autres Portraits celui de M. Dumont le Romain. […] Il est habillé d’une Robbe de Chambre légere, rayée de différentes couleurs & cassées de plis artistement variés. Son air de tête est du meilleur choix du monde. On est étonné de la vie, de la finesse, & en même-tems de la liberté qui paroissent dans ce Portrait, si c’en est un.



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GENRES PICTURAUX → portrait

1 quotations

Quotation

La fin de la Peinture, comme de la Poësie, est de surprendre de telle sorte que leurs imitations paroissent des vérités. Le Tableau de Zeuxis, où il avoit peint un Garçon (a) qui portoit des raisins, & qui ne fit point de peur aux oiseaux, puisqu’ils vinrent becqueter ces fruits, est une marque que la Peinture de ces tems-là avoit accoutumé de tromper les yeux en tous les objets qu’elle representoit.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
SPECTATEUR → perception et regard

1 quotations

14 quotations

Quotation

 Je tiens donc qu’à toute rigueur lon ne peut donner le titre d’Original qu’à une chose de laquelle on ne puisse trouver le semblable dans la nature, ainsi qu’un Tableau representant divers Corps & dont la forme ne soit connuë qu’à celuy qui la fait, car de faire la Representation ou Pourtrait d’une chose connuë, quoy que naturelle, elle ne peut prendre que le nom de Coppie d’après cette naturelle ; Mais lorsqu’on fera une Coppie dudit Tableau, il se peut nommer Original d’iceluy.

représentation



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Car à bien le prendre, lors qu’il ne s’agit que de representer purement en Peinture un objet naturel, au point que cette representation fasse à l’œil toute la mesme vision que luy, on n’en doit point connoistre la maniere.
Je sçay que plusieurs contesteront cette proposition, mais je sçay bien aussi, que ce sera contre justice ; car j’ay veu trois ou quatre Pourtraits de personnes differentes que nombre de Peintres n’ont pas creu estre d’une mesme main ou maniere, au contraire ont demandé de qui est celuy-cy, puis celuy-là ; mais la cause venoit de ce que ce Peintre avoit tellement imité corectement le naturel d’un châcun, qu’il n’y avoit laissé sur sa Toile aucune trace & maniement de Peinceau qui y formast maniere.
Et comme sur châque naturel qui a servy de modelle à faire ces Pourtraits, il n’y a point de maniere qu’à châcun la sienne (s’il faut parler ainsi) le mesme en doit-il estre de chacune de leurs representations si elles sont bien.
Je puis donc conclure avec raison, que sur un Pourtrait bien fait, il ne s’y doit trouver d’autres manieres que celles de son Naturel ou Original, & ainsi que tant plus il y en a moins, mieux luy doit-il ressembler.

Bosse aborde ici la question du portrait et de la capacité du peintre à bien imiter la nature au point que sa "manière" ne soit pas perceptible



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

{LI. Le Portrait.} 
*Pour ce qui est des Portraits, il faut faire precisement ce que la Nature vous montre, travaillant en mesme temps aux Parties qui se ressemblent, comme sont les Yeux, les Joües, les Lévres & les Narines, en sorte que vous touchiez à l'une si-tost que vous aurez donné un coup de Pinceau à l'autre, de peur que le temps & l'interruption ne vous fasse perdre l'idée d'une Partie, que la Nature a produite pour ressembler à l'autre ; & imitant ainsi trait pour trait toutes les Parties avec une juste & harmonieuse composition de Clair-Obscur & de Couleurs, & donnant à vostre Portrait le brillant que la facilité & la vigueur du Pinceau font voir, pour lors il paroistra tout plein de vie.



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GENRES PICTURAUX → portrait
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

Quoy-que la représentation d’un visage ne soit, s’il faut dire, que la moindre partie de tant de choses qu’embrasse la Peinture ; il me semble pourtant que celuy qui réüssit le mieux à exprimer sur une toile la ressemblance des hommes, entre bien avant dans ce qui regarde la science de son Art.
Il est vray, repartis-je, que si l’on s’attache à cette quantité de connoissances qu’ont euës Raphaël & Jules Romain, on pourra dire que l’ouvrage d’une teste n’en est que la moindre partie. Mais si l’on veut bien se renfermer dans la considération particulière des choses necessaires à bien faire un portrait, on verra pourtant que pour y reüssir comme a fait Vandéik, il y a bien des observations à faire, & des connoissances à acquérir.
Le visage de l’homme est composé de tant de parties différentes les unes des autres, qu’il n’est pas aisé qu’on pourroit croire, de bien faire un portrait. Ces parties, quoy-que petites chacunes à part, ne laissent pas d’estre difficiles à bien desseigner. L’œil qui tient si peu d’espace dans le visage est si mal-aisé à bien représenter, que le Guide disoit autrefois à un de ses amis, qu’encore qu’il en eût desseigné des millions, il estoit neammoins obligé d’avouër qu’il ne sçavoit pas encore les faire parfaitement. […]
Jugez donc, je vous prie, si un Peintre qui veut bien faire un portrait, n’est pas obligé, non seulement de sçavoir desseigner fort correctement ; mais de placer avec justesse toutes les parties d’une teste, les unes auprés des autres ; d’observer mille différences de contours dans leur forme, dans leurs couleurs, dans les ombres & dans les jours : & cependant, si bien joindre toutes ces diverses parties les unes avec les autres, qu’il semble que ce ne soit qu’une seule masse & une mesme couleur ; & que ce que ce mesme Peintre représente avec une infinité de teintes différentes, & plusieurs coups de pinceau, paroisse une seule couleur, & comme si l’ouvrage estoit, s’il faut ainsi dire, souflé & fait tout d’un coup & toutes les couleurs fondües ensemble. C’est alors, je vous avouë, que l’on connoist la difficulté du travail, & l’esprit du Peintre. Aussi vous pouvez observer, que toute l’intelligence d’un habile homme qui fait un portrait, consiste à la travailler également par tout en mesme temps, afin que toutes les parties naissent sous sa main s’il faut ainsi dire, toutes à la fois, imitant en cela la nature, qui lorsqu’elle a donné la premiére forme au corps de l’homme, travaille également dans tous les membres, jusques à ce qu’elle ait perfectionné son ouvrage.
Si l’on veut ajoûter à ce que je viens de dire, l’art avec lequel un sçavant Peintre conduit & répand les lumiéres & les ombres sur un portrait ; l’affoiblissement qu’il fait des unes & des autres, pour arondir & donner du relief à toutes les parties ; les reflais plus foibles ou plus forts qu’il observe, pour leur donner plus de force ou plus de grace ; l’esprit & la vie qu’il inspire sur ce visage qu’il peint ; les inclinations & les affections de l’ame qu’il y fait voir ; l’action & les mouvemens necessaires pour l’expression des passions les plus fortes : si, dis-je, l’on considére sérieusement, & avec attention tant de choses si differentes ; que peut on dire d’un homme qui les sçait si parfaitement, que sur la surface d’une toile il représente des visages qui paroissent animez ? C’est ce qu’a fait Vandéik ; & ce luy est une grande gloire, d’avoir fait que tant de grands hommes, morts il y a si long-temps, soient encore comme vivans dans leurs portraits ; & de s’estre immortalisé luy-mesme par ses ouvrages.



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

D’où vient qu’un Peintre médiocre réussit quelquefois mieux à faire ressembler, qu’un tres-sçavant homme ?
Cela peut arriver, repartis-je, lorsque les habiles Peintres negligent la ressemblance, pour ne travailler qu’à faire une belle teste. Mais prenez garde, que ce qui paroist ressemblant dans ces portraits médiocres, n’est rien moins que cela. Je croy vous avoir dit, qu’Annibal Carache faisoit avec deux coups de crayon, des portraits qu’on nomme chargez ; c’est-à-dire qu’il marquoit si fort les principales parties d’un visage, que d’abord elles frappoient les yeux : mais il faisoit cela avec beaucoup de science. Or du moment que par quelque signe il se forme dans nostre esprit une image, qui a du rapport à une chose que nous connoissons, nous croyons aussi-tost y trouver une grande ressemblance, quoy-qu’à la bien examiner, il n’y en a souvent qu’une legere idée.

Je conviens avec vous, qu’il y a d’assez mauvais portraits qui d’abord ont quelque marque assez forte de la personne qu’on a voulu peindre, & par là plaisent davantage aux ignorans, que certains autres portraits beaucoup mieux peints. Mais il faut considérer que si ces derniers manquent dans la ressemblance, c’est qu’ils n’ont pas esté faits par des gens assez entendus dans ce genre de peindre, lesquels ont pris des veuës, ou des dispositions de lumières & d’ombres, qui mesme vous feroient méconnoistre l’original, si vous le voyiez dans le mesme endroit où il estoit lorsqu’on l’a peint. Aussi quand un sçavant Peintre veut faire un portrait que tout le monde connoisse aisément, il doit d’abord bien étudier le visage qu’il veut peindre ; le considérer de tous les costez ; voir quel est son air ordinaire : car il y a des visages qui changent à tous momens, & qui dans le repos sont si différens de ce qu’ils sont dans l’action, qu’ils deviennent méconnoissables. […] Outre cela, il y a des visages qui sont plus avantageux à peindre de front, d’autres à estre veus de trois quarts, ou de costé. Les uns demandent beaucoup de lumiéres, d’autres font plus d’effet quand il y a des ombres. C’est donc ce qu’un habile Peintre doit observer ; & comme ces habiles sont rares, aussi se voit-il peu de portraits aussi beaux qu’on les souhaite.



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

Des Carnations.

LXVI.
Il y a dans les Carnations tant de differens coloris qu’il seroit mal-aisé de donner sur des sujets si particuliers des regles generales, aussi n’en garde-t’on point quand on a acquis par l’usage d’habitude de travailler aisément, & ceux qui sont arrivez à ce degré s’attachent à copier leurs Originaux, où bien ils travaillent sur leurs idées sans sçavoir comment ; De sorte que les plus habiles qui le font avec moins de reflexion & de peine que les autres, en auroient aussi d’avantage à rendre raison de leur Doctrine eu fait de Peinture, si on leur demandoit de quelles couleurs ils se servent pour faire un tel ou un tel Coloris, une Teinte icy, & là une autre.
Cependant comme les commençans à qui je destine ce petit Ouvrage ont besoin de quelque instruction d’abord. Je dirai icy en general de quelle maniere il faut faire diverses carnations.

LXVII.
Premierement aprés avoir desseigné sa Figure avec du Carmin, & ordonné sa piece, l’on applique pour les Femmes, les Enfans, & generalement pour tous les coloris tendres, une couche de blanc, meslé avec tant soit peu de ce bleu fait pour les visages dont j’ay dit la composition ; mais qu’il ne paroisse quasi pas.

LXVIII.
Et pour les Hommes, au lieu de bleu on met dans cette premiere couche un peu de Vermillon, & lors qu’ils sont vieux on y méle de l’Occre.

LXIX.
En suite on recherche tous les traits avec du Vermillon, du Carmin, & du blanc, mélez ensemble, & l’on ébauche toutes les ombres de ce mélange, ajoûtant du blanc à proportion qu’ils sont foibles, & n’en mettant guere aux plus bruns […].

LXX.
Après avoir ébauché de rouge, l’on fait des teintes bleuës avec de l’Outremer & beaucoup de blanc, sur les parties qui fuïent, c’est à dire, sur les tempes, au dessous, & aux coins des yeux, […] & aux autres endroits où la chair a je ne sçay quel œil bleu.
L’on fait encore des teintes jaunâtres avec de l’Occre, ou de l’Orpin, & un peu de Vermillon meslé de blanc au dessus des soucis, aux costez du nez vers le bas, un peu au dessous des joües, & sur les autres parties qui approchent.
C’est particulierement pour ces Teintes qu’ils faut observer le naturel, afin de le prendre, car la peinture estant une imitation de la Nature, la perfection de l’Art consiste en la justesse & en la naïveté de cette representation, sur tout pour le portrait.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

Appelles avoit donc plus de soin d’observer le Vrai dans ses portraits, que de les embellir en les altérant.
En effet le Vrai a tant de charmes en cette occasion, qu’on le doit toujours préferer au secours d’une beauté étrangere. Car sans le Vrai les portraits ne peuvent conserver qu’une idée vague & confuse de nos amis, & non pas un véritable caractere de leur personne.



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

[…] la premiere perfection d’un Portrait est une extrême ressemblance […]



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

Are. [...] Commençons par l’invention dans la quelle je trouve, qu’il entre beaucoup de parties, parmi les quelles l’ordonnance, & les convenances sont les principales ; parceque si le peintre, par exemple, avoit à representer Jesus Christ, ou saint Paul prechant, il ne conviendroit pas, qu’il les peignit nuds, qu’il les vêtit en soldats, ou en mariniers ; mais qu’il leur choisit un habit decent ; & convenable à l’un, & à l’autre ; principalement qu’il donnât au Seigneur une phisionomie grave accompagnée de douceur, & d’une benignité aimable, de meme qu’à saint Paul un air qui conviene à un si grand Apotre ; de maniere que ceux qui les regardent s’imaginent voir des portraits fidels, tant de l’Autheur de notre salut, que de ce Vaisseau d’election.



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GENRES PICTURAUX → portrait
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

Quotation

Celui du célébre Crébillon fait par le Sr. Aved est encore un très-beau Portrait & fort ressemblant. Tout ce qui l’accompagne y est peint avec un artifice merveilleux. Mais comme l’imitation seule des traits du visages, quelque exacte qu’elle soit, n’est point suffisante pour donner l’idée d’un homme aussi singulier que celui-ci, & de qui la chaleur du génie échauffe sans cesse l’action, & donne à sa phisionomie toute la véhémence du Cothurne, on auroit souhaité qu’à une imitation des traits si parfaite, on eût jointe une action liée par un beau choix d’attitude à celle de sa phisionomie, ce qui auroit fait tableau, & tableau d’ame & de caractère.

La Font de Saint Yenne souligne l'importance, dans la peinture des XVIIe et XVIII e siècle de l'action ou de l'attitude qui participe autant à la définition d'un être que sa physionomie.



Other conceptual field(s)

GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

On peut l’appeller un Tableau par la sience de la composition. Il y a placées deux personnes de grandeur naturelle distinguées par leurs noms & par leur sience, dont il [ndr : Donat Nonnotte] a lié l’action par une conversation d’étude, & ce qui est pensé de bon sens, & qui aide beaucoup à la vérité dans le Portrait, c’est que les visages ressemblent parfaitement sans avoir le défaut ordinaire à la plûpart des Portraits qui détournent leurs regards de l’occupation qu’on leur donne, pour les fixer stupidement & hors de propos sur le spectateur. On sent le mauvais effet de cette routine dans le Tableau d’ailleurs excellent du sieur Tournière qui représente la famille du sieur Lallemand [ndr : Lallemant de Betz], où ce grand nombre de figures qui ne se parlent ni ne se regardent, aïant tous les ïeux fixés sur les spectateurs, ressemblent à des statuës, ou à des personnes qui joüent à la Meduse obligées de garder exactement l’attitude où elles sont surprises. Il y a cependant des occasions où il est nécessaire ou du moins convenable d’arrêter les ïeux du portrait sur le spectateur, c’est lorsque la figure est oisive & sans aucune intention.



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

M. Aved […] a exposé différens Portraits, tous également bien touchés, & qui soutiennent parfaitement le grand nom qu’il s’est acquit dans ce genre. Il n’est point pour ces attitudes fieres & de recherche, qui le plus souvent sortent de la nature, ou du moins empêchent de la reconnoître : une élégante & noble simplicité est plus de son goût, très-louable en cela. Je n’ai trouvé d’imperfection que dans son coloris, il m’a semblé trop cru ; je n’y ai point reconnu des chairs telles qu’en offre la nature. Les portraits de M. Le Sueur acheveront d’éclaircir ma réflexion […] ; la chair y est mieux exprimée & ils ont un bien plus grand air de vérité.



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GENRES PICTURAUX → portrait
CONCEPTS ESTHETIQUES → grandeur et noblesse
L’ARTISTE → qualités

Quotation

Se présente un portrait qu’on peut dire vivant ; c’est un Jesuite ayant une table devant lui, la tête appuyée sur la main droite & les yeux fixés sur un manuscrit. Il représenta le R. P. Nonotte, peint par son frere, (2) & si ressemblant qu’on y est trompé.
L’Original a jadis été mon Préfet, * ainsi j’en puis parler avec connoissance.

(2) La réflexion qu’on a faite au sujet des portraits de M. Aved, convient également à celui dont il s’agit & le choix d’une attitude aussi naturelle, n’a pas peu contribué à sa grande perfection. Que ceci soit dit pour ceux qui y aspirent, ils doivent la chercher dans la nature, c’est là son unique source.



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GENRES PICTURAUX → portrait
CONCEPTS ESTHETIQUES → grandeur et noblesse
L’ARTISTE → qualités

Quotation

Chacun de ces Portraits mérite en particulier de grands éloges mais celui de la Reine est au dessus de tout ceux qu’on peut lui donner. On n’a jamais vû saisir, plus parfaitement, l’exacte ressemblance ; & quant au détail, c’est tout ce qu’on peut de mieux traité & de plus brillant.



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GENRES PICTURAUX → portrait

2 quotations

Quotation

Titian was the best Colourer, perhaps, that ever was ; he Designed likewise very well, but not very exactly ; the Airs of his Heads for Women and Children are admirable, and his Drapery loose and noble ; his Portraits are all Master-pieces, no man having ever carried Face-Painting so far ; the Persons that he has drawn having all the Life and Spirit as if they were alive ;

face painting



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

But the Face-Painter is under a greater Constraint in both respects than he that paints History ; Additional Grace, and Greatness he is to give, above what is to be found in the Life, must not be thrown in too profusely, the Resemblance must be preserv’d, and appear with Vigour ; the Picture must have Both. Then it may be said, that the Gentleman, or Lady makes a Fine, or a Handsome Picture : But the Likeness not being regarded, ‘tis not They, but the Painter that makes it ; nor is there any great Difficulty in making Such Fine Pictures.
I was lately observing with a great deal of Pleasure how the Ancients had succeeded in the three several ways of Managing Portraits : I happen’d to have then before me (amongst others) several Medals of the Emperor
Maximinus, who was particularly remarkable for a long Chin : One Medal of him had That, but that the Artist might be sure of a Likeness he had Exaggerated it : Another had par’d off about half of it : But these as they wanted the Just Resemblance, so there was a Poverty in them ; they were destitute of that Life, and Spirit which the other had, where Nature seems to have been moore closely follow’d. In making Portraits we must keep Nature in View ; if we launch out into the Deep we are lost.


Quotation

Quoy-que la représentation d’un visage ne soit, s’il faut dire, que la moindre partie de tant de choses qu’embrasse la Peinture ; il me semble pourtant que celuy qui réüssit le mieux à exprimer sur une toile la ressemblance des hommes, entre bien avant dans ce qui regarde la science de son Art.
Il est vray, repartis-je, que si l’on s’attache à cette quantité de connoissances qu’ont euës Raphaël & Jules Romain, on pourra dire que l’ouvrage d’une teste n’en est que la moindre partie. Mais si l’on veut bien se renfermer dans la considération particulière des choses necessaires à bien faire un portrait, on verra pourtant que pour y reüssir comme a fait Vandéik, il y a bien des observations à faire, & des connoissances à acquérir.
Le visage de l’homme est composé de tant de parties différentes les unes des autres, qu’il n’est pas aisé qu’on pourroit croire, de bien faire un portrait. Ces parties, quoy-que petites chacunes à part, ne laissent pas d’estre difficiles à bien desseigner. L’œil qui tient si peu d’espace dans le visage est si mal-aisé à bien représenter, que le Guide disoit autrefois à un de ses amis, qu’encore qu’il en eût desseigné des millions, il estoit neammoins obligé d’avouër qu’il ne sçavoit pas encore les faire parfaitement. […]
Jugez donc, je vous prie, si un Peintre qui veut bien faire un portrait, n’est pas obligé, non seulement de sçavoir desseigner fort correctement ; mais de placer avec justesse toutes les parties d’une teste, les unes auprés des autres ; d’observer mille différences de contours dans leur forme, dans leurs couleurs, dans les ombres & dans les jours : & cependant, si bien joindre toutes ces diverses parties les unes avec les autres, qu’il semble que ce ne soit qu’une seule masse & une mesme couleur ; & que ce que ce mesme Peintre représente avec une infinité de teintes différentes, & plusieurs coups de pinceau, paroisse une seule couleur, & comme si l’ouvrage estoit, s’il faut ainsi dire, souflé & fait tout d’un coup & toutes les couleurs fondües ensemble. C’est alors, je vous avouë, que l’on connoist la difficulté du travail, & l’esprit du Peintre. Aussi vous pouvez observer, que toute l’intelligence d’un habile homme qui fait un portrait, consiste à la travailler également par tout en mesme temps, afin que toutes les parties naissent sous sa main s’il faut ainsi dire, toutes à la fois, imitant en cela la nature, qui lorsqu’elle a donné la premiére forme au corps de l’homme, travaille également dans tous les membres, jusques à ce qu’elle ait perfectionné son ouvrage.
Si l’on veut ajoûter à ce que je viens de dire, l’art avec lequel un sçavant Peintre conduit & répand les lumiéres & les ombres sur un portrait ; l’affoiblissement qu’il fait des unes & des autres, pour arondir & donner du relief à toutes les parties ; les reflais plus foibles ou plus forts qu’il observe, pour leur donner plus de force ou plus de grace ; l’esprit & la vie qu’il inspire sur ce visage qu’il peint ; les inclinations & les affections de l’ame qu’il y fait voir ; l’action & les mouvemens necessaires pour l’expression des passions les plus fortes : si, dis-je, l’on considére sérieusement, & avec attention tant de choses si differentes ; que peut on dire d’un homme qui les sçait si parfaitement, que sur la surface d’une toile il représente des visages qui paroissent animez ? C’est ce qu’a fait Vandéik ; & ce luy est une grande gloire, d’avoir fait que tant de grands hommes, morts il y a si long-temps, soient encore comme vivans dans leurs portraits ; & de s’estre immortalisé luy-mesme par ses ouvrages.



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GENRES PICTURAUX → portrait

1 quotations

Quotation

Mon sentiment est que de tous nos Arts, il n’y en a aucun plus composé & industrieux que celuy à qui on a donné le nom de Pourtraicture & Peinture, & que ceux qui se veulent rendre en quelque sorte parfaits en la pratique d’iceluy, doivent avoir l’esprit bien universel, l’imagination forte, l’œil bon à discerner la forme des Objets en toutes leurs circonstances, & la main libre, pour se la rendre ouvriere & exercée en la pratique d’iceluy ; & de plus avoir connoissance des mesures d’une grande partie des divers corps visibles de la nature, ou du moins de sçavoir prendre lesdites mesures au besoin ;
Et c’est ce qui a fait, que diverses personnes ont dit & escrit, qu’il falloit qu’un Excellent Peintre eust connoissance de tous les autres Arts, puis que le sien doit representer universellement tout ce qui se peut rencontrer de visible à l’œil humain.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

1 quotations

Quotation

First, let the thing, whose pourtrature you intend to take, stand before you, so that the light be not hindred from falling upon it, and with a pointed peece of charcoale draw it rustically ; which when you have done, consider a while whether all the parts thereof are proportionable, and whether it carry the semblance of the thing that you drew it from, which if it do not, wipe it out with your wing, and begin anew : but if it be faulty in one part onely, wipe onely that part out, and draw it againe ; whensoever it liketh you, or that you have so drawne it, that you can finde no great fault in it ; wipe it over gently with your wing, so that you may perceive the former strokes : then with your blacke chalke, or blacke lead plummets, draw it as perfectly, and as curiously as you can, and shadow it according as the light falleth upon it ; This way is workeman like, and the most difficult of all, yet by a little practice may easily be attained unto: so that the persons stand well affected unto the Art.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

1 quotations

Quotation

An easie way to take the naturall, and lively shape of the leafe of any hearbe or tree, which thing passeth the Art of man to imitate with Pen or Pensill.


First take the leafe that you would have, and gently bruise the ribs and veines on the backe side of it, afterwards wet that side with Linseed-oyle, and then presse it hard upon a peece of cleane white paper, and so you shall have the perfect figure of the said leafe, with every veine thereof, so exactly exprest as being lively coloured, it would seeme to bee truly naturall, by this we learne, that Nature being but a little adjuvated or seconded with Art, can worke wonders.
Now for the farther information of such as are desirous of exemplarie instruction, I have set downe in order following the delineation of the proportion of such things as in my judgement seemed most necessarie for young beginners, and those in such easie demonstrations as for the most part they consist of equall squares, and require no more for their right understanding, then diligent observation, I might have filled a whole Booke of such like: but having considered that what I had done, was a sufficient ground for a farther procession, I thought fitting to leave each person to the exercise and practise of his best Invention.



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2 quotations

Quotation

[…] {Hoemen sijn Teyckeningh tegen sijn Principael sal Confereeren.} en besiet uwe stellinge alsoo een wijle tijt met opmerckingh als in vergelijckingh tegen u Principael, en doet het met een groote lust en wensch, om sooder eenige fouten in zijn, die uyt te vinden, wandelende tot dien eynde met naeuw opmerckende gedachten, u gansche Teyckeningh door en door, telckens die, soo in ’t bysonder, als in ’t generael met u Principael Confereerende, ghy sult alsdan ontwijffelbaer bemercken, wat misstellingen ghy daer in hebt begaen, zijt dan niet verdrietigh noch traegh, maer verbetert die soo flucx alsse sich opdoen, en dat gy wel geoordeelt hebt vanden misslagh, en waer het aan hapert, en door wat daer die sal konnen verbeetert worden, op dat gy niet de onrechte partye aengrijpt, ofte dat gy door ’t verbeteren van dit of dat niet verraden en wort van meerder misslaghen, want dat is in ’t gemeen den aert vande fouten, diemen in een Teyckeningh, of Schilderye vint, dat wanneer men d’eene verbetert, terstont sich wederom een andere opdoet, invoegen d’eene fout de andere beklapt, daerom datmen met seven oogen, als het spreeck-woort set, moet omsien en wacht houden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] […] {How one should compare one’s Drawing against one’s Original.} and observe your composition for a while with observation in comparison to your Original, and do so with great desire and need, to find out the mistakes, if there are any, going over your whole Drawing with closely noticing thoughts over and over for this purpose, comparing it both in detail and in general with your Original, you will then doubtlessly discover which faults you have made in it, do not become sad or slow then, but correct them as soon as they occur, and that you have judged correctly of the fault and what the problem is and how it can be corrected, so that you do not take on the wrong part, or that you do not become aware of other mistakes by correcting, because this is generally the origin of the faults that one finds in a Drawing or Painting, that when you correct one, another will immediately occur, that is one mistake gives away another, therefore one should watch out with seven eyes, as the saying goes.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

Quotation

Om dan het schetzen, op de alderbeste en zeekerste manier in ’t werk te stellen, zo moet men voor eerst, de çentraale of perpendikulaare linie op zyn papier, met houtsekóól trekken, en maaken by zich zelfs een overslach hoe ver, in ’t prinçipaal, de ondersteunende voet met het hoofd gelyk komt, […] Zet dan naar gissinge een stip voor het hoofd, naavel, en voet: en gaat daar zo in het schetzen met de voornaamste deelen, van booven naar beneeden toe, op voort. Dat gedaan zynde zo zalmen in ’t Prinçipaal zien, op wat hoogte ten naasten by, het naavolgende beeld begint, zegende by zich zelfs als of men iemand onderwees, het bovenste van ’t vroutjes hoofd, moet met de mans borst gelyk koomen, daar dan een stip gezet; de kin, met zyn naavel, weederom een stip: en zo met de andere deelen op dezelfde wys gissende, voortgaande:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] To then make use of sketching in the best and most certain way, one should first draw the central or perpendicular line on his paper with charcoal, and make a consideration for oneself to which degree the supporting foot is the same as the principal, […] Then by guessing place a dot for the head, navel and foot: and continue with this in sketching the principal parts, from the top towards the bottom. When this is done, one will look at the principal, on which height the next figure starts more or less, saying to oneself as if teaching someone: the upper [ndr: part] of the head of the woman should be at equal [ndr: height] as the chest of the man, and then place a dot; the chin, with his navel, again a dot: and continuing like this for the other parts, guessing in a similar way:



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...

1 quotations

Quotation

 Il y en a aussi [ndr : des peintres] qui, soit par leur propre connoissance, soit qu’ils en ayent esté advertis, sçavent d’une bonne partie faire distinction des deffauts qui se trouvent en divers Corps visibles de la nature, & quantité d’autres observations, & se sentans trop peu Sçavants pour remedier à ces choses, recherchent dans les Ouvrages Modernes ou de l’Antiquité, si aucun Artisan de cét Art, n’y a point suppléé ; Cela estant ils le choisissent pour leur servir comme de Principe, Baze, Modelle, ou Fondement, & ainsi s’y attacheront sans vouloir en considérer d’autres : Puis estans arrivez au point, que leurs Ouvrages approchent beaucoup de ceux qu’ils ont ainsi pris ou choisis pour Modelles, ils s’efforcent de pouvoir descouvrir quel a esté le but ou Fondement, de celuy ou ceux qui les ont faits, & s’ils trouvent qu’une partie ait esté faite par l’ayde de vestiges & fragments de ces Excellents Statuaires ou Sculptures, [...], ils les considereront & desseigneront tant & tant de fois, qu’ils en auront l’imagination remplie ; De sorte que venans à former quelques Ouvrages de leur Caprice ou Invention, & mesme se servans du naturel, ce qu’ils produiront tiendra de l’air & de la proportion de ces belles choses ; [...]

base · modèle · fondement



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L’ARTISTE → règles et préceptes

5 quotations

Quotation

Il est raisonnable que suivant l'ordre des anciens Grecs, ce Corps, des proportions & harmonies duquel je pretens traiter particulierement, soit fait à la ressemblance & proportion de tout autre corps artificiel qui soit le plus beau de la Nature, & auquel soient comprises toutes les proportions & harmonies artificielles, tant grandes que petites. […] Et c'est la raison pour laquelle j’ay voulu poser ce Corps devant les autres, puis qu’il est le fondement qui les contient toutes. Cette figure donc est premierement divisée en dix faces ou parties.

Terme traduit par PROPORZIONE dans Lomazzo, 1585, p. 40.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Ainsi ladite regle de la Perspective donnera la connoissance universelle à celuy qui sera exercé à celle du trait & proportion des Corps visibles de la Nature, & aussi d’en composer de son Invention, ensemble au maniement du Pinceau & alliage des Couleurs, à Fraisq, à Destrempe, ou à Huile, de representer tous les Corps imaginables de la Nature, tant en general qu’en particulier, afin que la Copie ou Tableau qui s’en fera, fasse aux yeux de ceux qui le regarderont autant que l’Art & la capacité de l’Ouvrier le peut permettre, la mesme sentation ou vision que feroient lesdits Corps ; Et pour ce faire elle vous donnera non seulement la precision de la place des Contours ou Traits de la plus grande partie desdits Corps ; Mais aussi celle de leurs Jours, Ombres, Ombrages, ensemble l’endroit de la Force & Foiblesse de leurs Touches, Teintes ou Couleurs



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EFFET PICTURAL → perspective
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

L'on fit remarquer, que lors qu'un muscle fait son action, il se grossit en se retirant vers son principe, cependant qu'il diminue & defaut à la fin, c'est ce qui cause l'inégalité & la beauté des contours. [...] d'où l'on infera que la connoissance du mouvement des muscles étoit d'autant plus necessaire aux Etudiants du Dessein, qu'elle sert à leur apprendre la juste proportion du Corps humain, & ses veritables contours, qu'au contraire l'ignorance de ces choses les portoit à beaucoup d'erreurs, ne pouvants representer les organes dans leurs veritables offices, & que les jeunes gens suivants aveuglement les manieres qui flattent leurs inclinations font paroître les muscles dans la contraction également comme dans la relaxation, & les contours toûjours semblables, enfin que cette connoissance aprend à éviter la rencontre ou parallellité des contours, laquelle ne peut arriver aux articles, puisque les muscles opposés les uns aux autres sont dissemblables en forme & en action. Quelqu'un repartit à cela, qu'il ne suffisoit pas de sçavoir exactement les noms des muscles, leurs situations, & leurs formes, que le principal étoit d'en connoître les effets exterieurs, ce que l'on ne pouvoit apprendre que sur un naturel vivant & animé, & qu'il ne falloit pas trop s'arrêter l'esprit à l'étude de l'Anatomie, ni s'y engager trop avant, parce qu'il ny a rien de certain que la mesure des proportions, qu'on ne peut prendre que sur l'Ostollogie, [...]. On fit remarquer que les figures qui sont d'une belle proportion, font ordinairement des actions grandes & majestueuses par la relation qu'il y a entre la forme des corps & la disposition des esprits qui les animent, que la Noblesse & la Majesté des actions consistent en la grandeur & en la liberté des parties, que les belles proportions sont toûjours accompagnées de force & d'agilité, que la force d'un homme paroit à avoir la poitrine large, les épaules grosses & pleines, les bras puissants, dont les muscles soient ressentis & les articles bien noüez, que l'agilité se remarque par les hanches étroites, les genoux & les chevilles des pieds resserrés, le gras de la jambe troussé & peu charnu [...].

Un Bacchus est également cité en exemple par Testelin. Il se peut qu'il s'agisse du Bacchus de Versailles datant du IIe siècle de notre ère, qui faisait partie de la collection de Louis XIV (actuellement conservé au Musée National des Châteaux de Versailles et de Trianon). Ce passage est par ailleurs repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 17-19 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc, tome I, vol. I).



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

[…] il y a aussi des Proportions particulieres, qui regardent principalement les sexes, les âges, & les conditions, & qui dans ces mêmes états trouvent encore une infinie varieté. Pour ce qui est des Proportions particulieres, la Nature en fournit autant qu’il y a d’hommes sur la terre, mais pour rendre ces Proportions justes & agreables, il n'y a que l’Antique dont la source est dans la Nature, qui puisse servir d’exemple, & former une solide idée de la belle diversité.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Are. La proportion etant donc le principal fondement du dessein, celui la y fera le plus pour faire un corps parfait qui l’observera le mieux. Or pour faire un corps parfait, outre l’imitation ordinaire de la nature, & la necessité de s’attacher aussi aux anciens, il faut savoir que cette imitation doit se faire avec un bon jugement, de crainte qu’en croiant imiter les bonnes parties, nous n’imitions les mauvaises. Come il est arrivé à certain peintre, qui voiant que les anciens le plus souvent faisoient leurs figures fines & deliées, s’attacha tellement à cette coutume, qui etoit bonne, qu’il la fit devenir defectueuse. D’autres se sont attachés à faire, sur tout aux têtes des femmes, un long cou ; & ceci pour avoir remarqué, que la plus part des figures des femmes Romaines, dans l’antique avoient le cou long, parceque ceux qui sont courts n’ont point de grace, mais ceux la aiant donné dans le trop, ce qui devroit etre un agrêment, est devenu tout le contraire.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition du dessin
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

3 quotations

Quotation

An easie way to take the naturall, and lively shape of the leafe of any hearbe or tree, which thing passeth the Art of man to imitate with Pen or Pensill.


First take the leafe that you would have, and gently bruise the ribs and veines on the backe side of it, afterwards wet that side with Linseed-oyle, and then presse it hard upon a peece of cleane white paper, and so you shall have the perfect figure of the said leafe, with every veine thereof, so exactly exprest as being lively coloured, it would seeme to bee truly naturall, by this we learne, that Nature being but a little adjuvated or seconded with Art, can worke wonders.
Now for the farther information of such as are desirous of exemplarie instruction, I have set downe in order following the delineation of the proportion of such things as in my judgement seemed most necessarie for young beginners, and those in such easie demonstrations as for the most part they consist of equall squares, and require no more for their right understanding, then diligent observation, I might have filled a whole Booke of such like: but having considered that what I had done, was a sufficient ground for a farther procession, I thought fitting to leave each person to the exercise and practise of his best Invention.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

IV. Drawing is, that whereby we represent the shape and form of any corporeal substance in rude lines onely.
V. It consists in proportion and passion, as it hath relation to motion and situation, in respect of Light and Vision.
VI.
Sanderson saith, This Admirable Art is the Imitation of the surface of Nature in Colour and proportion, 1. By Mathematical demonstration, 2. By Chorographical description, 3. By shapes of Living creatures, 4. And by the forms of Vegetables, in all which it prefers Likeness to the life, conserves it after death, and this altogether by the sense of seeing.
VII. The
proportion shews the true lengh, breadth or bigness of any part (in Known measures) in respect of the whole, and how they bear one to another : The passion represents the visual Quality, in respect of love or hatred, sorrow or joy, magnanimity or cowardise, majesty or humility, of all which things we shall speak in order.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Quotation

Albeit Dame Nature, the cunningest Work-Mistress of all others, doth ordinarily observe so great variety, in all her Workes, that each of her particulars differeth in Beauty and Proportion ; yet notwithstanding, we find by experience, that she is more industrious, In shewing her Art and Skill in some few most Beautifull creatures, whereupon I (insomuch as Art being the counterfeiter of Nature, must ever endeavour to imitate the most absolute things) intending to handle the proportion of a Woman mean not to spend much time in discoursing of the several proportions of all the Sorts of Women which Nature affordeth […].



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

1 quotations

Quotation

The second Division by Landskips : The Tablet.
{Tablet for Landskip.} […].
Green, of all Colours is most delightfull to the Eye. Not in all Art of Painting such variety of Colour, more pleasing then is the Prospect of a well-wrought Landskip ; especially when your ingenious Industry hath already rendred you a Master of Art and contemplation. {Landskip after the Life, the way to draw it.} If you draw a Prospect from the Life ; Take your Station upon the rize of ground, or top of an Hill, where you shall have a large Horizon ; and skore your Tablet into three divisions downwards, from the top to the bottome, set your face directly opposite to the midst of your Horizon, and keeping your body fixed, Observe what is comprehended directly before your eyes, and draw that into forme upon your Tablet in the middle Division.
[…].
And as all things appear in
Distance and Truth, Proportion and Colour, so be carefull to express them ; […]. So then, the Dutch in composing a Piece of Prospect, of their own Fancie and Invention, for want of the Life most grosly erre in Proportion, Distance and Colour. Now for the want of the Life and Nature, if you will adventure on your fancie ; Go to work this way.



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GENRES PICTURAUX → paysage

1 quotations

Quotation

Le Génie doit donc avoir un appui pour s’élever & se soutenir, & cet appui est la nature. Il ne peut la créer, il ne doit point la détruire ; il ne peut donc que la suivre & l’imiter, & par conséquent tout ce qu’il produit ne peut être qu’imitation.
Imiter, c’est copier un modèle. Ce terme contient deux idées. I° le Prototype qui porte les traits qu’on veut imiter. 2° la Copie qui les représente. La Nature, c’est-à-dire tout ce qui est, ou comme nous concevons aisément comme possible, voilà le prototype ou le modèle des Arts. Il faut, comme nous venons de le dire, que l’industrieux imitateur ait toujours les yeux attachés sur elle, qu’il la contemple sans cesse : Pourquoi ? C’est qu’elle renferme tous les plans des ouvrages réguliers, & les desseins de tous les ornemens qui peuvent nous plaire. Les Arts ne créent point leurs règles : elles sont indépendants de leur caprice, & invariablement tracées dans l’exemple de la Nature.
Quelles sont donc les fonctions des Arts ? C’est de transposer les traits qui sont dans la Nature, & de les présenter dans des objets à qui ils ne sont point naturels. C’est ainsi que le ciseau du statuaire montre un héros dans un bloc de marbre. Le peintre par ses couleurs, fait sortir de la toile tous les objets visibles.


1 quotations

Quotation

Pymandre relevoit encore le merite de la Peinture par cette merveilleuse puissance qu’elle a de nous mettre devant les yeux une image veritable des personnes que nous cherissons, & de les representer si parfaitement, qu’il nous semble, quoy qu’éloignez d’elles, les avoir comme presentes & jouïr de leur compagnie.
Ces diverses reflexions servirent à nous entretenir agreablement. Car demeurant d’accord que la Peinture estoit née pour tenir lieu d’une chose reelle, & qu’elle s’estoit mise en estime par l’avantage qu’elle a de si bien representer les personnes absentes ; Je dis à Pymandre qu’elle avoit pourtant acquis sa principale reputation de ce qu’on n’a point trouvé de plus beau moyen pour recompenser les vertus des grands hommes & pour rendre leur nom immortel, qu’en laissant leur image à la postérité.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

1 quotations

Quotation

la Peinture est Art, puis qu’elle prend pour sa regle les susdites choses naturelles, & qu’elle est imitatrice, ou pour mieux dire, singe de la mesme nature, taschant tousjours d’imiter sa quantité, relief, & couleur. Ce qu’elle fait par l’ayde de la Geometrie, Arithmetique, Perspective, & Philosophie naturelle, avec une si grande & parfaite raison, qu’il ne se peut davantage.

Terme traduit par QUANTITÀ dans Lomazzo, 1585, p. 19.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

1 quotations

Quotation

Toutes ces considerations sur le merite du dessein & de la couleur ayants été rapportées en une assemblée particuliere, il fut dit qu’il n’étoit pas difficile de les concillier ensemble, mais que le plus important étoit d’expliquer les regles & les preceptes que l’on pouvoit donner aux étudiants, pour faire bon usage de la couleur ; d’autant qu’il y avoit eu beaucoup de Peintres, lesquels pretendans exceller en cette partie là, non seulement avoient négligé le dessein, mais par cette non chalance s’étoient entierement éloignés de l’imitation du naturel aussi bien dans la couleur que dans la forme affectant de faire paroître de fausses obscurités, sous pretexte de donner plus de force & d’éclat à leurs ouvrages, que par cette maniere on voyoit en plusieurs Tableaux des choses aussi contraires à la raison qu’à la verité.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

1 quotations

Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’ARTISTE → qualités
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

1 quotations

Quotation

On pourroit objecter que des tableaux où nous ne voïons que l'imitation de differens objets qui ne nous auroient point attachez, si nous les avions vûs dans la nature, ne laissent pas de se faire regarder longtems. Nous donnons plus d'attention à des fruits & à des animaux répresentez dans un tableau, que nous n'en donnerions à ces objets mêmes. La copie nous attache plus que l'original.
Je répons que lorsque nous regardons avec application les tableaux de ce genre, notre attention principale ne tombe pas sur l'objet imité, mais bien sur l'art de l'imitateur. C'est moins l'objet qui fixe nos regards que l'adresse de l'Artisan ; nous ne donnons pas plus d'attention à l'objet même imité dans le tableau, que nous lui en donnons dans la nature. Ces tableaux ne sont point regardés aussi longtems que ceux où le mérite du sujet est joint avec le mérite de l'exécution. […] Un tableau d'histoire aussi bien peint qu'un corps de garde de Teniers, nous attacheroit bien plus que ce corps de garde.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix
SPECTATEUR → perception et regard

3 quotations

Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’ARTISTE → qualités
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

Ces esprits médiocrement propres à beaucoup de choses, ont la même destinée, quand on les applique à la Peinture. Un homme de cette trempe, que les conjonctures engagent à se faire Peintre, imite servilement plutôt qu'exactement, le goût de son maître dans les contours & dans le coloris. Il devient un dessinateur correct, s'il ne devient pas un dessinateur élégant, & si l'on ne sçauroit loüer l'excellence de son coloris, du moins n'y remarque-t'on pas de fautes grossieres contre la vérité ; il est des regles pour n'en point faire : mais comme les regles ne peuvent enseigner qu'aux personnes de génie à réussir dans l'ordonnance & dans la composition poëtique, ses tableaux, ses tableaux sont très-défectueux dans ce deux parties. Ses ouvrages ne sont beaux que par endroits, parce que n'aïant pas imaginé tout son plan, mais l'aïant fait seulement piece à pièce, rien n'y est ensemble. 



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Le Génie doit donc avoir un appui pour s’élever & se soutenir, & cet appui est la nature. Il ne peut la créer, il ne doit point la détruire ; il ne peut donc que la suivre & l’imiter, & par conséquent tout ce qu’il produit ne peut être qu’imitation.
Imiter, c’est copier un modèle. Ce terme contient deux idées. I° le Prototype qui porte les traits qu’on veut imiter. 2° la Copie qui les représente. La Nature, c’est-à-dire tout ce qui est, ou comme nous concevons aisément comme possible, voilà le prototype ou le modèle des Arts. Il faut, comme nous venons de le dire, que l’industrieux imitateur ait toujours les yeux attachés sur elle, qu’il la contemple sans cesse : Pourquoi ? C’est qu’elle renferme tous les plans des ouvrages réguliers, & les desseins de tous les ornemens qui peuvent nous plaire. Les Arts ne créent point leurs règles : elles sont indépendants de leur caprice, & invariablement tracées dans l’exemple de la Nature.
Quelles sont donc les fonctions des Arts ? C’est de transposer les traits qui sont dans la Nature, & de les présenter dans des objets à qui ils ne sont point naturels. C’est ainsi que le ciseau du statuaire montre un héros dans un bloc de marbre. Le peintre par ses couleurs, fait sortir de la toile tous les objets visibles.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

5 quotations

Quotation

La Peinture est un Art, qui par le moyen des lignes proportionnées, & avec des couleurs semblables à la nature des sujets, suivant la lumière de la Perspective, imite si bien la nature des choses corporelles, que non seulement elle represente sur un plan la grosseur & le relief des corps, mais encore le mouvement ; & monstre visiblement à nos yeux plusieurs affections & passions de l’Ame.

Terme traduit par RILIEVO dans Lomazzo, 1585, p. 19.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Le Peintre le fait [ndr : imiter la nature] sur le plan & sur la plate superficie, qui est une des principales raisons pour laquelle la Peinture doit estre estimée plus ingenieuse & de plus grande excellence que la Sculpture, parce qu’avec le seul Art, sur le plan où il n’y a que longueur & largeur, elle represente & fait voir à l’œil la troisième dimension qui est la grosseur ou relief ; & ainsi fait paroistre des corps sur le plan où naturellement il n’y en a pas.

Terme traduit par RILIEVO dans Lomazzo, 1585, p. 20.

grosseur



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EFFET PICTURAL → perspective
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

LE DISCIPLE.
Vous [ndr : le disciple s’adresse ici au peintre] devez donc en cela demeurer, s’il vous plaist, d’accord, qu’il ne faut pas dessiner le relief ou naturel comme l’œil le voit, & ce qui le confirmera encore mieux, c’est la pratique de representer le relief & naturel par mesures perspectives ; car vous avez témoigné en sçavoir les Regles.

Mais permettez-moy à present de douter si vous les entendez universellement ; qui est d’en sçavoir premierement faire le geometral de la distribution par devis ou autrement, d’un ample nombre des differents objets, composez de superficies plattes & courbes, & en suitte de la place de leurs jours ombres & ombrages, à quelque jour ou lumiere que ce soit, pour ensuitte faire une dégradation Perspective de leurs plans & élevations, & en traiter encore par cette mesme regle Perspective, l’affoiblissement de leurs touches, teintes ou couleurs ; afin de leur faire faire par ce moyen le veritable effet de relief.

nature



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EFFET PICTURAL → perspective

Quotation

Il est vray, repris-je qu’un sçavant homme peut donner à ses figures par le beau choix de la forme, & l’intelligence des couleurs, plus de beauté & de grace que l’on n’en voit d’ordinaire dans les belles personnes, parce que quelques belles qu’elles soient, elles ne seront jamais si accomplies que le peut estre une figure d’un excellent Peintre. Neanmoins quelque effort que puisse faire ce sçavant homme, il n’y aura point dans ses Tableaux tant de relief qu’on en voit dans le naturel, à cause que la force des couleurs est limitée, & ne peut faire paroistre à la veuë une rondeur pareille à celle que l’on voit dans la Nature.
Je voudrois bien, interrompit Pymandre, que vous voulussiez m’en dire la raison.
C’est premièrement, luy répondis-je, que
les Peintres n’ont qu’un blanc & un noir pour la lumière & les ombres ; & ce blanc & ce noir ne peuvent point imiter parfaitement la Nature, parce que le blanc quelque blanc qu’il soit n’a point assez d’éclat pour representer les corps lumineux & le brillant des corps luisans ; & le noir, quelque noir qu’il soit, ne peut imiter qu’imparfaitement les ombres, qui dans la Nature sont des privations de lumiere. Car les noirs d’un Tableau font des matières qui ne peuvent estre privées de la lumiere qui les éclaire aussi bien que les autres couleurs qui sont étenduës sur la superficie de la toile.
Secondement c’est que nous voyons le naturel d’une autre façon que les Tableaux, parce que les rayons qui partent de nos yeux vont embrasser les tournants des corps qui sont de relief, ce qui ne se fait pas de mesme à l’égard des superficies plates, sur lesquelles les rayons visuels demeurent arrestez. C’est ce que Leonard de Vinci remarque dans son traité de la Peinture, où il fait voir que si nous regardons les choses peintes avec un seul œil, elles nous sembleront plus vrayes, & paroistront avoir plus de rondeur, quoyqu’il y ait toujours bien de la difference entre une chose peinte & le naturel, à cause, comme je viens de dire, qu’il y a dans les corps naturels une lumière & des ombres que la Peinture n’a pas force de bien representer.



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EFFET PICTURAL → perspective
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Or l’on se sert de tous ces moyens [ndr : l’union des couleurs et le poliment], pour donner aux choses peintes, le relief & la rondeur qui leur est nécessaire pour paroître plus ressemblantes à ce qu’on imite. Je sçay bien que c’est une chose qui n’est pas moins difficile dans cette partie de la Peinture qui regarde le coloris, que celles des proportions dans ce qui regarde le dessein.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

1 quotations

Quotation

Le Peintre n’a qu’un moyen d’éviter l’ennui de la répetition, c’est d’avoir recours à la source inépuisable de la Nature. Il est même bon de prevenir là-dessus les momens de ses besoins, & de faire d’après le vrai des études differentes des objets naturels extraordinaires dans tous les genres de Peinture, & sur du papier huilé afin de s’en servir dans l’occasion.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

3 quotations

Quotation

 Je tiens donc qu’à toute rigueur lon ne peut donner le titre d’Original qu’à une chose de laquelle on ne puisse trouver le semblable dans la nature, ainsi qu’un Tableau representant divers Corps & dont la forme ne soit connuë qu’à celuy qui la fait, car de faire la Representation ou Pourtrait d’une chose connuë, quoy que naturelle, elle ne peut prendre que le nom de Coppie d’après cette naturelle ; Mais lorsqu’on fera une Coppie dudit Tableau, il se peut nommer Original d’iceluy.

pourtrait



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

je diray encore, qu’il a esté le plus universel en representation de tous les objets de la belle nature, le plus égal & le plus achevé sans contredit qu’aucun dont on puisse voir des ouvrages.



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Car à bien le prendre, lors qu’il ne s’agit que de representer purement en Peinture un objet naturel, au point que cette representation fasse à l’œil toute la mesme vision que luy, on n’en doit point connoistre la maniere.


1 quotations

Quotation

L’effect donc que cét Art [ndr : de la poutraiture et de la peinture] doit produire est, de si bien representer ou copier sur une surface platte, soit mur, bois, toile, cuivre, ou autre matiere, tous les Corps visibles de la Nature, que cette representation face avoir la mesme sensation ou vision à l’œil de ceux qui la regarderont, que feroit lesdits corps s’ils y estoient ainsi presens ou exposez devant luy : Or cette surface plate, de telle matiere & en quelque situation qu’elle soit est communement nommée Tableau

copier



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
SPECTATEUR → perception et regard

2 quotations

Quotation

The first sitting to worke in particular.
{Particular directions of the Picture.} The comlinesse of the
face consists in three abilities, Beautifull, Colour or Complexion ; true Proportion and Favour ; and Grace in the Countenance ; The curious Artist must watch and catch the lovely graces, witty smilings, short and suddain, which pass like Lightning. […].
  The first
Colour to begin the face, are the Redds of the Cheeks and Lipps […]. I have seen Pictures of a good Master begun, and dead-coloured only, that neer at hand they seemed exceeded Rough, Uneven, and unpleasant ; yet being viewed at a distance from your Eye, they appear very smooth, neat and delicate : therefore I shall perswade you in this first worke, not to study or regard curiosity, or neatness of your Colours ; but a bold and judicious manner of expressing, what you see in the Life.
[…].


 
Second sitting.
[…].

Third Sitting.
{Third sitting.} The
third sitting will be only spent in giving the strong touches necessary for rounding the face, which now will appear better for observation, the apparrell, hair, and ground, being already finished.
{Likenesse, Resemblance, Countenance, Marks, Moles.} In this
sitting therefore observe, what ever may conduce to the likeness and resemblance, which above all is the principal aime : viz. skin-molds, smiling, or glanceing of the eye, descending or contracting the mouth ; narrowing the eyes, with smiling : to which purpose, find occasion of discourse, or cause the party to be in action, or to regard you with a Joviall merry and discoursive aspect. Wherein you must be ready and apprenhensive to steal observations, and to express them with a quick bold and constant hand, ever remembring not to make the deeper shadows too darke and obscure, as happily you may think they appear in the Life, which in Painting (as deep as the Life) is no good Rule to follow, and in Limning is a note of very necessary consequences ; conclude your face with these observations, that the eye gives the life ; the nose, the flavour ; the mouth, the likeness.

likeness



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

Several Observations, in drawing a Head after the Life


And because the greatest difficulty, and principal parts of this Art consist in some part in drawing the lively Resemblance of a
Face, therefore I thought it very necessary to add this as a further Direction to draw any Face after the life. Therefore if you will draw any Face after the life, that it may resemble the party you draw it after ; take notice in the First place of the Physiognomy or circumference of the Face, whiter it be round or long, Fat or Lean, Big or Little, […], then you must diligently and judiciously observe and discern all the Gentle Master Touches, which gives the Spirit and Life to a Face, and discovers the Grace or Disposition of the Mind, wherein lieth the whole Grace of the Work, and the Credit of the Artist, you may easily discern a smiling Countenance in the Corners of the Mouth, when they turn up a little ; […] ; there are also some touches about the Eyes and Mouth which you must diligently observe, which gives the Spirit and Life to a Face.



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GENRES PICTURAUX → portrait

9 quotations

Quotation

Ce que Raphaël a eu de plus commun avec Appelle, c’est que la beauté de ses pieces n’ostoit rien à la ressemblance ; de sorte qu’un Physionome pouvoit faire dessus ses conjectures, comme Apion disoit d’un Metoposcope qu’il dressoit ses jugemens certains sur le front d’une teste tirée de la main d’Appelle.



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L’ARTISTE → qualités
GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible. […] Tellement que ces deux Ouvriers procederont par les regles du mesme art dans leur imagination & entendement. En suite, auparavant qu’il s’employent autour de la matière, ils desseignent sur le papier, ou autre choses tout ce que leur esprit avoit conceu, & le dessein expressif de l’idée de tous deux convient en tout ce qui peut exprimer la ressemblance qui est l’essentiel de ces deux Arts : & peut-estre seront-ils seulement differents en quelque chose accidentelle […].

Cette citation s'inscrit dans le cadre d'une réflexion sur la supériorité des arts ; le terme ressemblance se réfère à l'imatation de la nature. Terme traduit par SIMILITUDINE dans Lomazzo, 1585, p. 8.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

Quotation

J’ay ouy dire à quelques-uns, interrompit Pymandre que pour ce qui regarde la portraiture, vous sçavez mieux que moy ce qu’ils entendent par ce mot, je m’imagine que c’est la representation lineale de toutes sortes de corps : je leur ay, dis-je, entendu soustenir que la perspective enseigne à faire cette representation dans l’estat le plus parfait, où elle puisse parvenir ; que les Peintres ne manquent dans la ressemblance que faute de bien sçavoir la perspective ; que c’est elle qui leur fournit des moyens asseurez & faciles pour que leurs tableaux fassent toujours l’effet qu’ils desirent dans quelqu’endroit qu’ils soient placez ; sans estre obligez à tastonner, effacer & defaire des choses qui ne reüssissent jamais quand elles ont esté faites au hazard, comme dans des voutes & des platfonds, ou faute d’avoir bien sçeu la raison de ce qu’ils font, il se trouve qu’après avoir pris beaucoup de peine, il y a souvent bien des choses à redire.



Other conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → perspective

Quotation

D’où vient qu’un Peintre médiocre réussit quelquefois mieux à faire ressembler, qu’un tres-sçavant homme ?
Cela peut arriver, repartis-je, lorsque les habiles Peintres negligent la ressemblance, pour ne travailler qu’à faire une belle teste. Mais prenez garde, que ce qui paroist ressemblant dans ces portraits médiocres, n’est rien moins que cela. Je croy vous avoir dit, qu’Annibal Carache faisoit avec deux coups de crayon, des portraits qu’on nomme chargez ; c’est-à-dire qu’il marquoit si fort les principales parties d’un visage, que d’abord elles frappoient les yeux : mais il faisoit cela avec beaucoup de science. Or du moment que par quelque signe il se forme dans nostre esprit une image, qui a du rapport à une chose que nous connoissons, nous croyons aussi-tost y trouver une grande ressemblance, quoy-qu’à la bien examiner, il n’y en a souvent qu’une legere idée.



Other conceptual field(s)

GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

Car de tous les Arts que l’esprit de l’homme possede, y en a-t-il un plus admirable que celuy de la Peinture, par le moyen duquel on sçait representer la nature mesme, & faire voir par le mélange des couleurs l’image de toutes les choses qui tombent sous les sens. Que si c’est un grand avantage à l’homme de comprendre dans son esprit les images des corps animez & inanimez, combien est-ce une chose digne d’admiration d’en pouvoir tracer la ressemblance, & encore plus de se former une idée de toutes les beautez de la Nature pour en faire une plus parfaite, telle qu’estoit cette figure de Pirrha qui surpassoit toutes les plus belles femmes ?



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

Quotation

Tous ceux qui en ont parlé, conviennent que la Peinture, n'est autre chose qu'une imitation, qu'une ressemblance : Mais ils n'ajoutent pas, en quoy consiste cette imitation, cette ressemblance : quoi que ce soit la question principale, & ce que nous desirons particulièrement de savoir […] elle est une imitation de corps naturels, dont elle exprime aussi les passions. La distribution qu'il [ndr : G. P. Lomazzo] fait ensuite des parties de cet Art, me paroit extrêmement vague : car il le divise en Teorie, & en pratique.

imitation


Quotation

L’Expression, à mon avis, est une naïve & naturelle ressemblance des choses que l’on a à représenter : Elle est necessaire & entre dans toutes les parties de la Peinture, & un Tableau ne sçauroit être parfait sans l’Expression ; c’est elle qui marque les veritables caracteres de chaque chose ; c’est par elle que l’on distingue la nature des corps ; que des figures semblent avoir du mouvement, & tout ce qui est feint paroît être vrai. 
Elle est aussi bien dans la couleur que dans le dessein ; elle doit encore être dans la representation des païsages, & dans l’assemblage des figures. 
C’est, MESSIEURS, ce que j’ai tâché de vous faire remarquer dans les Conferences passées ; aujourd’hui j’essaierai de vous faire voir que l’Expression est aussi une partie qui marque les mouvemens de l’Ame, ce qui rend visible les effets de la passion.


Quotation

D’où je conclus, que les Arts, dans ce qui est proprement Art, ne sont que des imitations, des ressemblances qui ne font point la Nature, mais qui paroissent l’être ; & qu’ainsi la matière des beaux Arts n‘est point le vrai, mais seulement le vrai-semblable. […]
Qu’est-ce que la Peinture ? Une imitation des objets visibles. Elle n’a rien de réel, rien de vrai, tout est phantôme chez elle, & sa perfection ne dépend que de sa ressemblance avec la réalité.

imitation


Quotation

A quoi se réduisent toutes les régles de la Peinture ? à tromper les yeux par la ressemblance, à nous faire croire que l’objet est réel, tandis que ce n’est qu’une image. Cela est évident.


1 quotations

Quotation

Il se rencontre aussi que plusieurs qui Copient d’apres le naturel ou de ressouvenir, ne sachans point ces particularitez, ne font pas faire tout l’effect desiré sur cela, leurs yeux n’estans pas d’ordinaire si bons pour les bien discerner, le mesme font divers Copistes encore que leurs Originaux ou Patrons expriment bien en quelque façon ces choses ; davantage il est comme impossible que l’Art puisse de tout point imiter la nature, le mesme arrive aux Copistes, laissant tousjours quantité de perfections à faire en leurs Copies, qui se trouvent en leurs Originaux, de façon que la pluspart des Copies qu’on voit outre ce qui a esté cy-devant dit, lon les reconnoist telles par cette derniere particularité. Car ces choses qui y doivent ainsi bien faire paroistre leur relief & tournant, & sembler bien perduës & meslées ensemble dans une union & Couleur des airs qui les environnent, & le tout franchement fait, semblent plustost en quelque sorte plattes, & les Couleurs Teintes & Ombres distinctes & separées les unes des autres, comme des pieces de diverses Couleurs rapportées ou cousuës ensemble, & le tout semblant attaché au fonds, & finalement tout le reste du travail sentant sa peine & sueur, ou pour mieux dire son incertitude. Or ces choses ainsi mal executées paroissent dures, seiches & tranchées, & c’est ce qui arrive d’ordinaire aux copies ; aux mauvaises davantage, & aux bonnes moins.

d'après le naturel



Other conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → statut de l'oeuvre : copie, original...
L’ARTISTE → qualités

3 quotations

Quotation

Il est vray, repris-je qu’un sçavant homme peut donner à ses figures par le beau choix de la forme, & l’intelligence des couleurs, plus de beauté & de grace que l’on n’en voit d’ordinaire dans les belles personnes, parce que quelques belles qu’elles soient, elles ne seront jamais si accomplies que le peut estre une figure d’un excellent Peintre. Neanmoins quelque effort que puisse faire ce sçavant homme, il n’y aura point dans ses Tableaux tant de relief qu’on en voit dans le naturel, à cause que la force des couleurs est limitée, & ne peut faire paroistre à la veuë une rondeur pareille à celle que l’on voit dans la Nature.
Je voudrois bien, interrompit Pymandre, que vous voulussiez m’en dire la raison.
C’est premièrement, luy répondis-je, que
les Peintres n’ont qu’un blanc & un noir pour la lumière & les ombres ; & ce blanc & ce noir ne peuvent point imiter parfaitement la Nature, parce que le blanc quelque blanc qu’il soit n’a point assez d’éclat pour representer les corps lumineux & le brillant des corps luisans ; & le noir, quelque noir qu’il soit, ne peut imiter qu’imparfaitement les ombres, qui dans la Nature sont des privations de lumiere. Car les noirs d’un Tableau font des matières qui ne peuvent estre privées de la lumiere qui les éclaire aussi bien que les autres couleurs qui sont étenduës sur la superficie de la toile.
Secondement c’est que nous voyons le naturel d’une autre façon que les Tableaux, parce que les rayons qui partent de nos yeux vont embrasser les tournants des corps qui sont de relief, ce qui ne se fait pas de mesme à l’égard des superficies plates, sur lesquelles les rayons visuels demeurent arrestez. C’est ce que Leonard de Vinci remarque dans son traité de la Peinture, où il fait voir que si nous regardons les choses peintes avec un seul œil, elles nous sembleront plus vrayes, & paroistront avoir plus de rondeur, quoyqu’il y ait toujours bien de la difference entre une chose peinte & le naturel, à cause, comme je viens de dire, qu’il y a dans les corps naturels une lumière & des ombres que la Peinture n’a pas force de bien representer.



Other conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → perspective
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

C’est répondis-je, que quelque soin qu’on apporte à bien peindre un ouvrage, toutes ses parties estant composées d’une infinité de differentes teintes, qui demeurent toûjours en quelque façon distinctes & separées, ces teintes n’ont garde d’estre meslées ensemble, de la mesme sorte que sont celles des corps naturels. Il est bien vray que quand un tableau est peint dans la derniere perfection, il peut estre consideré dans une moindre distance ; & il a cet avantage de paroistre avec plus de force & de rondeur, comme sont ceux du Corége. C’est pourquoi je vous ay fait remarquer que la grande union & le mélange des couleurs sert beaucoup à donner aux tableaux plus de force & de vérité ; & qu’aussi plus ou moins de distance contribuë infiniment à cette union.



Other conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Or l’on se sert de tous ces moyens [ndr : l’union des couleurs et le poliment], pour donner aux choses peintes, le relief & la rondeur qui leur est nécessaire pour paroître plus ressemblantes à ce qu’on imite. Je sçay bien que c’est une chose qui n’est pas moins difficile dans cette partie de la Peinture qui regarde le coloris, que celles des proportions dans ce qui regarde le dessein.



Other conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

1 quotations

Quotation

Though Nature be the Rule, yet Art has the Priviledge of Perfecting it ; for you must know that there are few Objects made naturally so entirely Beautiful as they might be, no one Man or Woman possesses all the Advantages of Feature, Proportion and Colour due to each Sence. Therefore the Antients, when they had any Great Work to do, upon which they would Value themselves did use to take several of the Beautifullest Objects they designed to Paint, and out of each of them, Draw what was most Perfect to make up One exquisite Figure ; Thus Zeuxis being imployed by the Inhabitants of Crotona, a City of Calabria, to make for their Temple of Juno, a Female Figure, Naked ; He desired the Liberty of seeing their Hansomest Virgins, out of whom he chose Five, from whose several Excellencies he fram’d a most Perfect Figure, both in Features, Shape and Colouring, calling it Helena.



Other conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

1 quotations

Quotation

Onzen Fabritius, mijn meedeleerling, stelde my in onze jeugd deeze vraeg voor: Welk zijn de gewisse kenteykenen, en vruchten van den geest in een jong leerling, om een goet Schilder uit te verhoopen? {Kenteykenen} Ik antwoorde; na de maete mijns begrips in dien ouderdom: Dat hy niet alleen schijne de konst te beminnen, maer dat hy in der daet, in de aerdicheden der bevallijke natuur uit te beelden, verlieft is. Dat hy niet alleen het doode lichaem der konst beooge, dat is trant te volgen, en te doen als andre, maer dat hy op de ziele der konst als verslingert is: dat is, de natuur in hare eigenschappen te onderzoeken. Hy is nijdich dat een ander iets, hem onbekent, weet, hy schaemt hem van iemant iets indrukkender wijze te leeren, en zoekt alles door eygen arbeit uit te vinden.



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → apprentissage

2 quotations

Quotation

Ten is niet genoeg dat men den Filosoof Sokrates aen zijn kalen kop, platten ingevallen neuze  en uit puilende oogen kent. Plutarchus zeyt in't gros, dat de Schilders, die na 't leven konterfeyten, yverich acht geeven op de gelijkenisse des aengezichts, opslach der oogen, of trekken des voorhoofts, waer uit men der menschen zeedenaert verneemt. Let dan op die deelen, als of gy haren zeedenaert naspeurde, maer met een schilderachtich oog, vaerdiger tot uitbeelden, als tot uitspreeken; op dat, zoo wel hand als verstant, flux en vaerdich worde.

[BLANC J, 2006, p. 46] Il ne suffit pas de reconnaitre le philosophe Socrate à son crâne chauve, son nez plat et tombant et ses yeux exhorbités. Plutarque disait en gros que les peintres faisaient des portraits sur le vif savaient estimer avec diligence la ressemblance d'un visage, le mouvement des yeux ou les rides du front, et parvenait à faire en sorte qu'on en devinât le caractère moral des hommes.



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

En hierom wort alles, wat men schoon, geestich, en volmaekt in de natuer vind, zelfs
van den gemeenen man schilderachtich genoemt.

[BLANC J, 2006, p. 431] C'est pourquoi tout ce que l'on trouve dans la nature de beau, de spirituel et de parfait est même généralement appelé "pittoresque".


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Quotation

Siet dan, wat het al vermach wel op de eyghentlijckheyt van de natuerlijcke dinghen te letten, men sal bevinden dat het niet alleen desen mis-slach ter zijden en sal doen setten, maer datter oock veel soet-aerdighe dinghen selfs hier door aen den dagh sullen komen, gelijck die ghene dat waer soude konnen nemen, die haer Studie maecken van Corteguarden te schilderen, als sy in de selve ordineeren hier een Bootsje dat Toeback smoockt; ginder een Beeldeken dat besich is met sijn Rustinghe aen te gorden; ende elders, daerse sitten Dobbelen en Troeven; onder alle oock een Krijghs-knecht stelde, die hem bekommerde met sijn Lont te ontsteecken, aen de welcke hy nu eenigh vyer siende, neerstigheyt dede om verder te doen voncken, draeyende de selve snel om, om door de krachtighe door-snyinghen des luchts, de Lont te beter te doen aen gaen.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Voyez ainsi ce qu’il peut apporter de prêter attention à la vérité des choses naturelles. Non seulement des erreurs seront écartées mais de nombreuses choses douces et aimables viendront au jour, telles les figures inclues çà et là par ceux qui font leur étude en peignant des Corps de garde : ici un grossier personnage fumant du tabac, là une petite figure occupée à revêtir son armure; ailleurs enfin, d’autres assises jouant aux dés ou aux atouts; parmi elles également, un simple soldat se souciant d’allumer sa Mèche et, la voyant s’embraser par friction avec l’air, tente d’y faire prendre la flamme en la faisant rapidement tournoyer dans les airs.



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GENRES PICTURAUX → scène de genre
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

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Quotation

Maer nu moet eens besien werden, wie de selve naest by komt: De Beeldt-houwers segghen tot haren voordeel, dat een Schilderye Sophistisch is, alleen schijn, sonder sijn, overmidts in een Schilderye niet te vinden is het gheen in den selven schijnt te sijn; soo en ist met de Beelt-houwers Kunst niet, maer is tastelijck, al-hoe-wel oock de Schilders de selve dinghen na botsen die de Beeldt-houwers doen; en met meer dinghen, te weten, met Gedaenten en Verwen; en de Beeld-snijders alleen met Gedaenten, nochtans maecken sy haer waerlicker en natuerlicker na.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Examinons maintenant qui s’en approche au plus près [de la nature]. Les sculpteurs déclarent à leur avantage que la peinture est sophistique, à peine une apparence sans essence, puisque l’on ne peut trouver dans une peinture la chose qu’elle semble être. Ce n’est pas le cas de l’art des sculpteurs, qui est tangible, et ce même si les peintres imitent les mêmes choses que les sculpteurs et avec davantage de moyens, à savoir des formes et des couleurs, tandis que les graveurs ont recours à la forme seule, qu’ils rendent de manière plus véritable et naturelle.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

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Quotation

Wy seggen dan, dat de Schilder-Konst veel al-gemeener is, om dat sy de Natuyre veel over-vloedelijcker weet na te bootsen: want boven dien dat sy aff-beelt alderley Dieren (…), soo kanse ons oock verthoonen alderhande Metalen; onderscheydende de selve (…). Men kan door haer uyt beelden den Regen-Boogh (…) en dierghelijcke dinghen meer (…) van welcke de Beeldt-houwers gheen van allen weten na te botsen.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Nous disons que l’art de peinture est bien plus général en ce qu’il est capable d’imiter la nature de manière bien plus variée : en plus de dépeindre toutes sortes d’animaux […] il peut rendre toutes sortes de métaux de manières distinctes […]. Il peut être utilisé pour dépeindre un arc-en-ciel […] et autant d’autres choses […] que les sculpteurs ne savent pas imiter.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

Quotation

{De Schilder konst is de Natuur te verbeelden.} De Schilderkonst is een wetenschap, om alle ideen, ofte denkbeelden, die de gansche zichtbaere natuer kan geven, te verbeelden: en met omtrek en verwe het oog te bedriegen.

[BLANC J, 2006, p. 104] {L'art de peinture doit représenter la nature.} L'art de peinture est une science qui doit permettre de représenter toutes les idées ou tous les concepts que l'ensemble de la nature visible peut nous donner, et tromper l'oeil par les contours et les couleurs.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

2 quotations

Quotation

Deeze oordeelden dat de Teykenkonst zich alleen ontrent het schoone, maer d'andere, datze zich ontrent alles, wat de natuer voortbrengt, beezich hielt. En dezen wech zal de jeugt voor eerst alderdienstichst zijn, datmen zich gewenne de dingen, eeven alsze zijn, nae te bootsen, om met der tijdt, tot de kennis der dingen geraekt zijnde, de schoonste met oordeel te verkiezen.

[BLANC J, 2006, p. 119] Certains jugeaient que l'art du dessin ne devait concerner que le beau, d'autres qu'il devait toucher à tout ce que la nature produit. Et c'est ce chemin qui est d'abord plus utile aux jeunes gens, afin qu'ils s'habituent à imiter les choses telles qu'elles sont, pour, avec le temps et en ayant atteint la connaissance des choses, choisir avec jugement ce qui existe de plus beau.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

Want indien zulk een meester, als Titiaen, zoo begaeft in de natuur en 't leven te volgen, deur de Teykenkonst geholpen waer geweest, en zijn grooten geest en levende handeling op de studie gesteunt hadde, hy waer alles te boven gekomen. Laet nu dit oordeel vry wat eenzijdich zijn; want de Teykenkonst wort hier niet genomen voor wel het leeven te volgen, maer voor altijts het schoonste te verbeelden, gelijk Agnolo in zijn grooten Laetsten dach wel betoont heeft, daer hy zijne beelden met een grootse maniere, en in schoone gestaltenissen, voeglijk aen d'opstanding, heeft voortgebracht.

[BLANC J, 2006, p. 287] Si un maître tel que Titien, si doué dans l'imitation de la nature et sur le vif, avait en effet été bien aidé par l'art du dessin, et s'il avait soutenu son grand esprit et son vif tour de main par l'étude, il aurait surpassé tout le monde. Mais laissons à ce jugement sa partialité : l'art du dessin n'est pas ici défini comme la façon de bien imiter sur le vif mais comme la façon de représenter toujours le plus beau, comme Michel-Ange l'a bien montré dans son grand Jugement dernier, où il a fait des figures d'une très grande manière et de belles formes convenant à la résurrection des corps.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

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Quotation

{Die Natur lehret die Farben austheilen.} WAnn wir rechte Schüler der Natur-Kunst seyn wollen/ so geziemet uns/ die Austheilung und Vereinigung der Farben/ die zusammen sich vereinigen/ wohl stehen und sortiren/ (jedoch daß jede absonderlich bleibe) und den Augen/ rechten Wolstand vorzustehen. Dieses hat den kunstreichen Pausias dahin bewogen/ daß er zur Jungfrauen Glycerio von Sicyon welche die Blumen verkauffte/ und solche im Kränzbinden artigst zusammen zu sortiren wuste/ daß er zu ihr Lust gewunnen/ sie geheuratet/ und von ihrer Blumen-Arbeit von denen er Blumen zu mahlen gelernet. soviel abgesehen und erlernet/ daß er im gebrauch der Farben überaus kunstreich worden/ und endlich der Blumen Contrafäte mit höchstem Fleiß/ auf einen Rock/ wie sie damals zu tragen pflegten/ sehr vernünftig/ und zu Verwunderung männiglichs/ gemahlet: welcher Rock davon sehr berühmt/ und Stephanoplocos genannt/ worden [.…]



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L’ARTISTE → qualités

2 quotations

Quotation

Rien n’est bon, rien ne plaît sans le Vrai ; c’est la raison, c’est l’équité, c’est le bon sens & la base de toutes les perfections, c’est le but des Sciences, & tous les Arts qui ont pour objet l’Imitation ne s’exercent que pour instruire & pour divertir les hommes par une fidelle representation de la Nature.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
SPECTATEUR → connaissance
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Outre ce Vrai général qui doit se trouver par tout, il y a un Vrai dans chacun des beaux Arts, & dans chaque Science en particulier. […] dans l’Imitation en fait de Peinture, il y a à observer que bien que l’objet naturel soit vrai & que l’objet qui est dans le Tableau ne soit que feint, celui-ci neanmoins est appellé Vrai quand il imite parfaitement le caractère de son modele.


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Quotation

Le naturel a toujours quelque chose de vif, & de remuant, qui tempère cette immobilité des Figures antiques : & ceux qui prennent trop de soin de les imiter, sans prendre garde aux grâces particulières qui accompagnent la Nature vivante, tombent toujours dans la sécheresse.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique

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Quotation

First, let the thing, whose pourtrature you intend to take, stand before you, so that the light be not hindred from falling upon it, and with a pointed peece of charcoale draw it rustically ; which when you have done, consider a while whether all the parts thereof are proportionable, and whether it carry the semblance of the thing that you drew it from, which if it do not, wipe it out with your wing, and begin anew : but if it be faulty in one part onely, wipe onely that part out, and draw it againe ; whensoever it liketh you, or that you have so drawne it, that you can finde no great fault in it ; wipe it over gently with your wing, so that you may perceive the former strokes : then with your blacke chalke, or blacke lead plummets, draw it as perfectly, and as curiously as you can, and shadow it according as the light falleth upon it ; This way is workeman like, and the most difficult of all, yet by a little practice may easily be attained unto: so that the persons stand well affected unto the Art.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

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Quotation

Chap. VI, Of Shadowing, and Rules to be observed therein.
The out-lines of any Draught or Picture give the Symmetry or Proportion, which is enough to a good judgment : So the Figures before in this Book have only the out-lines, and those are best to practice first by : I say, the Out-lines shew the Proportion to a good judgment ; but the Lines and Shadows give the lively likeness. In Shadowing therefore of any Picture you must observe these Rules following.

RULE I.
Cast your Shadows always one way, that is, on which side you begin to shadow your Figure, either on the right or left side, you must continue so doing through your whole work. As in the figure of a Man, if you begin to shadow his left Cheek, you must shadow the left side of his Neck, the left side of his Arms, the left side of his Body, […].
RULE II.
All Shadows must grow fainter and fainter, as they are farther removed from the opacous body from whence they issue.
RULE III.
In great Winds, where Clouds are driven to and for several ways ; as also in Tempests at Sea, where Wave exposeth Wave ; here contrary shadows must concur, as striving for superiority : here in such cases you must be sure to supply the greatest first, and from them, according to your judgment supply the lesser ; practice and imitation of good Copies will be your best director.
RULE IV.
All Circular bodies must have a Circular shadow, as they have a Circular form, and as the object of light which causeth shadow is Circular.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

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Quotation

{Likenesse, not to be compared} But the worke of Art, is not singly in the Similitude or likenesse to the Life, (as common judgement will have it) but in the Symmetry  ; which in truth, proceeds from someskill in the Artizan’s surpassing Art.
{To Symmetry} It was distinguished by that excellent
Painter. A Boy holding a cluster of Grapes so like, that deceived the Birds, and yet not deterred by the shape of the Lad ; which therefore being an exception to the excellencie of the Piece, the Painter put out the Grapes, (though most like,) but reserved the Boy (for his Symmetry,) as the better esteem of the Art ; not understood by ordinary capacities.
{And therefore Naked Bodies hard to Paint.} You shall hardly find an
Artist, very excellent in a naked body, where true Symmetry is expected ; and therefore the ancient skill of the Græcians, sildome apparelled any. A timorous Painter, excuses his weaknesse, by covering the body, with a muffled Mantle.
{Defining Lines, what ?} The
Artizans call this proportion, the designing lines, Scatches, the first draught, and so a second and third, before you Paint them ; {A Cut.} which stroaks, by those that have insight in Art, are esteemed of high value ; for by these first draughts, the true force and undisguised Lineaments of Nature, do ravish the contemplation ; wherein the thought of a studious Artificer is perfectly evidenced.
[…].

likeness


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Quotation

M. Aved […] a exposé différens Portraits, tous également bien touchés, & qui soutiennent parfaitement le grand nom qu’il s’est acquit dans ce genre. Il n’est point pour ces attitudes fieres & de recherche, qui le plus souvent sortent de la nature, ou du moins empêchent de la reconnoître : une élégante & noble simplicité est plus de son goût, très-louable en cela. Je n’ai trouvé d’imperfection que dans son coloris, il m’a semblé trop cru ; je n’y ai point reconnu des chairs telles qu’en offre la nature. Les portraits de M. Le Sueur acheveront d’éclaircir ma réflexion […] ; la chair y est mieux exprimée & ils ont un bien plus grand air de vérité.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → grandeur et noblesse

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Quotation

Die gene daer-en-tegen, die andere navolgen ende blijven navolgen, zijn even als die, welcke langs de grondt blijven kruypen, ende uyt vreese van te vallen niet op haer eyghen beenen derven staen, veel min haer selven aenporren om het gene daer andere nalatigh in zijn geweest, te verbeteren, ofte yets toe te voegen. Vande sulcke seght Davincy datse geen Echte Soonen, maer alleen Neven van de Konst en mogen genoemt werden. {Wat Davincy seyde vande gene die nalatigh in de verbeteringh van haer doen waren.} Waerom oock Iunius seght dat sulcke navolgingh een slaefse Imitatie is, den aenkomelingen meer schadelijck dan profijtelijck;

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Those, on the other hand, who imitate others and keep on imitating, are like those who keep on crawling close to the ground, and do not dare to stand on their own feet out of a fear to fall, even less push themselves to improve that where others have been negligent, or to add something. About such [artists] Da Vinci says that they are no real Sons, but may only be called Cousins of Art. {What Da Vinci said of those who were negligent in improving their action.} Why Junius also says that such imitation is a slavish imitation, more harmful than profitable for beginners;


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Quotation

Friend,
            When a Painter has acquired any Excellency in
Desinging, readily and strongly ; What has he to do next ?
                        Traveller,
            That is not half his Work, for then he must begin to mannage his
Colours, it being particularly by them, that he is to express the greatness of his Art. ’Tis they that give, as it were, Life and Soul to all that he does ; without them, his Lines will be but Lines that are flat, and without a Body, but the addition of Colours makes that appear round ; and as it were out of the Picture, which else would be plain and dull. ’Tis they that must deceive the Eye, to the degree, to make Flesh appear warm and soft, and to give an Air of Life, so as his Picture may seem almost to Breath and Move.
                        Friend,
            Did ever any Painter arrive to that Perfection you mention ?
                        Traveller,
            Yes, several, both of the
Antient and Modern Painters. Zeuxis Painted Grapes, so that the Birds flew at them to eat them. Apelles drew Horses to such a likeness, that upon setting them before live Horses, the Live ones Neighed, and began to kick at them, as being of their own kind. And amongst the Modern Painters, Hannibal Carache, relates to himself, That going to see Bassano at Venice, he went to take a Book off a Shelf, and found it to be the Picture of one, so lively done, that he who was a Great Painter, was deceived by it. The Flesh of Raphael’s Pictures are so Natural, that this seems to be Alive. And so do Titians Pictures, who was the Greatest Master for Colouring that ever was, having attained to imitate Humane Bodies in all the softness of Flesh, and beauty of Skin and Complexion.

life



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EFFET PICTURAL → trompe-l’œil
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

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Quotation

la veritable Peinture doit appeller son Spectateur par la force & par la grande verité de son imitation ; & que le Spectateur surpris doit aller à elle, comme pour entrer en conversation avec les figures qu’elle represente. En effet quand elle porte le caractere du Vrai, elle semble ne nous avoir attirez que pour nous divertir, & nous instruire.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Le Spectateur n’est pas obligé d’aller chercher du Vrai dans un ouvrage de Peinture : mais le Vrai dans la Peinture doit par son effet appeller les Spectateurs.



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SPECTATEUR → perception et regard

1 quotations

Quotation

Several Observations, in drawing a Head after the Life


And because the greatest difficulty, and principal parts of this Art consist in some part in drawing the lively Resemblance of a
Face, therefore I thought it very necessary to add this as a further Direction to draw any Face after the life. Therefore if you will draw any Face after the life, that it may resemble the party you draw it after ; take notice in the First place of the Physiognomy or circumference of the Face, whiter it be round or long, Fat or Lean, Big or Little, […], then you must diligently and judiciously observe and discern all the Gentle Master Touches, which gives the Spirit and Life to a Face, and discovers the Grace or Disposition of the Mind, wherein lieth the whole Grace of the Work, and the Credit of the Artist, you may easily discern a smiling Countenance in the Corners of the Mouth, when they turn up a little ; […] ; there are also some touches about the Eyes and Mouth which you must diligently observe, which gives the Spirit and Life to a Face.



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EFFET PICTURAL → touche

2 quotations

Quotation

Traveller.
           
There is a thing which the Italians call Morbidezza ; The meaning of which word, is to Express the Softness, and tender Liveliness of Flesh and Blood, so as the Eye may almost invite the Hand to touch and feel it, as if it were Alive ; and this is the hardest thing to Compass in the whole Art of Painting. And ‘tis in this particular, that Titian, Corregio, and amongst the more Modern, Rubens, and Vandike, do Excel.
                       
Friend.
            I have heard, that in some Pictures of Raphael, the very Gloss of Damask, and the Softness of Velvet, with the Lustre of Gold, are so Expressed, that you would take them to be Real, and not Painted : Is not that as hard to do, as to imitate Flesh ?
                        Traveller.
            No : Because those things are but the stil Life, whereas there is a Spirit in Flesh and Blood, which is hard to Represent. But a good Painter must know how to do those Things you mention, and many more : As for Example, He must know how to Imitate the Darkness of Night, the Brightness of Day, the Shining and Glittering of Armour ; the Greenness of Trees, the Dryness of Rocks. In a word, All Fruits, Flowers, Animals, Buildings, so as that they all appear
Natural and Pleasing to the Eye.


Quotation

ALL that is done in Picture is done by Invention ; Or from the Life ; Or from another Picture ; Or Lastly ‘tis a Composition of One, or More of these.
The term Picture I here understand at large as signifying a Painting, Drawing, Graving, &c.
[...] We [ndr : présence du déterminant « a » à cet endroit du texte, mais est à supprimer, voir l’errata au début de l’ouvrage] say a Picture is done by the Life as well when the Object represented is a thing Inanimate, as when ‘tis an Animal ; and the work of Art, as well as Nature ; But then for Distinction the term Still-Life is made use of as occasion requires.



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GENRES PICTURAUX → nature morte

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Quotation

But these Liberties [ndr : prises envers la vérité historique et naturelle] must be taken with great Caution and Judgment ; for in the main, Historical, and Natural Truth must be observed, the Story may be embellish’d, or something of it par’d away, but still So as it may be immediately known ; nor must any thing be contrary to Nature but upon great Necessity, and apparent Reason. History must not be corrupted, and turn’d into Fable or Romance : Every Person, and Thing must be made to sustain its proper Character ; and not only the Story, but the Circumstances must be observ’d, the Scene of Action, the Countrey, or Place, the Habits, Arms, Manners, Proportions, and the like, must correspond. This is call’d the observing the Costûme.

history



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

1 quotations

Quotation

Siet dan, wat het al vermach wel op de eyghentlijckheyt van de natuerlijcke dinghen te letten, men sal bevinden dat het niet alleen desen mis-slach ter zijden en sal doen setten, maer datter oock veel soet-aerdighe dinghen selfs hier door aen den dagh sullen komen, gelijck die ghene dat waer soude konnen nemen, die haer Studie maecken van Corteguarden te schilderen, als sy in de selve ordineeren hier een Bootsje dat Toeback smoockt; ginder een Beeldeken dat besich is met sijn Rustinghe aen te gorden; ende elders, daerse sitten Dobbelen en Troeven; onder alle oock een Krijghs-knecht stelde, die hem bekommerde met sijn Lont te ontsteecken, aen de welcke hy nu eenigh vyer siende, neerstigheyt dede om verder te doen voncken, draeyende de selve snel om, om door de krachtighe door-snyinghen des luchts, de Lont te beter te doen aen gaen.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Voyez ainsi ce qu’il peut apporter de prêter attention à la vérité des choses naturelles. Non seulement des erreurs seront écartées mais de nombreuses choses douces et aimables viendront au jour, telles les figures inclues çà et là par ceux qui font leur étude en peignant des Corps de garde : ici un grossier personnage fumant du tabac, là une petite figure occupée à revêtir son armure; ailleurs enfin, d’autres assises jouant aux dés ou aux atouts; parmi elles également, un simple soldat se souciant d’allumer sa Mèche et, la voyant s’embraser par friction avec l’air, tente d’y faire prendre la flamme en la faisant rapidement tournoyer dans les airs.



Other conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

1 quotations

Quotation

but when Van-Dyck came Hither, he brought Face-Painting to Us ; ever since which time (that is, for above fourscore Years) England has excell’d all the World in that great Branch of the Art, […] This may justly be esteem’d as a Complete, and the Best School for Face-Painting Now in the World ; and would probably have been yet Better, had Van Dyck’s Model been follow’d : But some Painters possibly finding themselves incapable of succeeding in His Way, and having found their Account in introducing a False Taste, Others have follow’d their Example, and forsaking the Study of Nature, have prostituted a Noble Art, chusing to exchange the honourable Character of good Painters for that sordid one of profess’d, mercenary Flatterers ;



Other conceptual field(s)

L’ARTISTE → apprentissage

1 quotations

Quotation

Ceux [ndr : les peintres] au contraire qui sont dans le style Pastoral, s’attachent fortement à la couleur pour représenter plus vivement la verité. L'un & l'autre style ont leurs spectateurs & leurs partisans. […]
Ainsi pour contrebalancer l’élevation des Païsages Heroïques, je croirois qu’il seroit à propos de jetter dans les Païsages champêtres, non seulement un grand caractere de verité, mais encore quelque effet de la Nature piquant, extraordinaire & vraisemblable, comme a toujours fait le Titien.



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GENRES PICTURAUX → paysage

1 quotations

Quotation

There is some Degree of Merit in a Picture where Nature is Exactly copy’d, though in a Low Subject ; Such as Drolls, Countrey Wakes, Flowers, Landscapes, &c. and More in proportion as the Subject rises, or the End of the Picture is this Exact Representation. Herein the Dutch, and Flemish Masters have been Equal to the Italians, if not Superior to them in general. What gives the Italians, and Their Masters the Ancients the Preference, is, that they have not Servilely follow’d Common Nature, but Rais’d, and Improv’d, or at least have always made the Best Choice of it. This gives a Dignity to a Low Subject, and is the reason of the Esteem we have for the Landscapes of Salvator Rosa, Filippo Laura, Claude Lorrain, the Poussins ; the Fruit of the two Michelangelo’s, the Battaglia, and Campadoglio ; and This, when the Subject it self is Noble, is the Perfection of Painting : As in the best Portraits of Van-Dyck, Rubens, Titian, Rafaëlle, &c. and the Histories of the best Italian Masters ; chiefly those of Rafaëlle ; he is the great Model of Perfection !



Other conceptual field(s)

GENRES PICTURAUX → scène de genre
GENRES PICTURAUX → paysage
GENRES PICTURAUX → nature morte
GENRES PICTURAUX → portrait
GENRES PICTURAUX → peinture d’histoire

1 quotations

Quotation

Fab. C’est avec justice qu’on a toujours estimé les peintres, parce qu’ils semblent surpasser en esprit, & en courage les autres hommes ; puisqu’ils osent par leur art imiter ce que Dieu a fait, & le representer de maniere qu’il semble vrai : c’est ce qui fait que je ne m’etonne pas que les Grecs, qui connoissoient le sublime de la peinture, deffendissent aux esclaves de la professer. Aussi Aristote se garde bien de confondre cet art parmi les mecaniques, disant qu’on devroit etablir des ecoles publiques dans les villes, ou les enfants allassent apprendre.



Other conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
L’ARTISTE → qualités
CONCEPTS ESTHETIQUES → merveilleux et sublime

1 quotations

Quotation

Dès que l'attrait principal de la Poësie & de la Peinture, dès que le pouvoir qu'elles ont pour nous émouvoir & pour nous plaire vient des imitations qu'elles sçavent faire des objets capables de nous interresser : la plus grande imprudence que le Peintre ou le Poëte puissent faire, c'est de prendre pour l'objet principal de leur imitation des choses que nous regarderions avec indifference dans la nature : c'est d'emploïer leur Art à nous représenter des actions qui ne s'attireroient qu'une attention médiocre si nous les voïions veritablement. Comment serons-nous touchez par la copie d'un original incapable de nous affecter ? Comment serons-nous attachez par un tableau qui représente un villageois passant son chemin en conduisant deux bêtes de somme, si l'action que ce tableau imite ne peut pas nous attacher ? [...] L'imitation ne sçauroit donc nous émouvoir quand la chose imitée n'est point capable de le faire. Les sujets que Teniers, Wowermans & les autres Peintres de ce genre ont représentez, n'auroient obtenu de nous qu'une attention très-legere. Il n'est rien dans l'action d'une fête de village ou dans les divertissemens ordinaires d'un corps de garde qui puisse nous émouvoir. Il s'ensuit donc que l'imitation de ces objets peut bien nous amuser durant quelques momens, qu'elle peut bien nous faire applaudir aux talens que l'ouvrier avoit pour l'imitation, mais elle ne sçauroit nous toucher.



Other conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

1 quotations

Quotation

La fin de la Peinture, comme de la Poësie, est de surprendre de telle sorte que leurs imitations paroissent des vérités. Le Tableau de Zeuxis, où il avoit peint un Garçon (a) qui portoit des raisins, & qui ne fit point de peur aux oiseaux, puisqu’ils vinrent becqueter ces fruits, est une marque que la Peinture de ces tems-là avoit accoutumé de tromper les yeux en tous les objets qu’elle representoit.



Other conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
SPECTATEUR → perception et regard

1 quotations

Quotation

{Likenesse, not to be compared} But the worke of Art, is not singly in the Similitude or likenesse to the Life, (as common judgement will have it) but in the Symmetry  ; which in truth, proceeds from someskill in the Artizan’s surpassing Art.
{To Symmetry} It was distinguished by that excellent
Painter. A Boy holding a cluster of Grapes so like, that deceived the Birds, and yet not deterred by the shape of the Lad ; which therefore being an exception to the excellencie of the Piece, the Painter put out the Grapes, (though most like,) but reserved the Boy (for his Symmetry,) as the better esteem of the Art ; not understood by ordinary capacities.
{And therefore Naked Bodies hard to Paint.} You shall hardly find an
Artist, very excellent in a naked body, where true Symmetry is expected ; and therefore the ancient skill of the Græcians, sildome apparelled any. A timorous Painter, excuses his weaknesse, by covering the body, with a muffled Mantle.
{Defining Lines, what ?} The
Artizans call this proportion, the designing lines, Scatches, the first draught, and so a second and third, before you Paint them ; {A Cut.} which stroaks, by those that have insight in Art, are esteemed of high value ; for by these first draughts, the true force and undisguised Lineaments of Nature, do ravish the contemplation ; wherein the thought of a studious Artificer is perfectly evidenced.
[…].



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

4 quotations

Quotation

  Et touchant ce que j’ay cy-dessus dit des Tableaux à qui je donne ce nom ou tiltre d’Originaux, c’est de ceux desquels les Figures & autres Corps dont ils sont composez ou formez, sont tellement diversifiez tant en leur air, vestements, & autres dependances, qu’il ne puisse venir aucune Idée d’en avoir veu de semblables ; ainsi, ce sont de tels Desseignateurs & Peintres, que je nomme Sçavants Originaux, qui outre qu’ils sçavent au besoin bien Coppier toutes les choses visibles de la nature, sçavent aussi en inventer de telles.
Car ainsi faisant, ils font de mesme que les
Historiens, & Poëtes, lesquels quoy qu’ils ayent diverses Histoires anciennes & modernes, tant véritables que fabuleuses qui leur peuvent servir de sujet pour composer leurs œuvres, ne laissent pas pour faire paroistre la vivacité de leur Esprit, d’en inventer de telles, qu’on n’en ait jamais veu ny fait mention de semblables.
Ainsi un tel Peintre, quoy qu’il ait toutes les choses visibles de la nature presentes à ses yeux, ou descrites & expliquées dans des livres, neantmoins il ne laisse pas pour faire paroistre la force de son imagination, & acquerir reputation, d’en inventer & d’en former d’autres, qui luy seront toutes particulieres.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

UN Tableau Original peut estre composé de toutes sortes de Corps visibles de la Nature, ou du moins de la plus grande partie, soit que celuy qui le peut avoir fait, les ait imitez apres le Naturel, ou bien faits de son genie ou invention, tant à veuë d’œil, que par regle de Perspective : Ledit Tableau peut aussi n’estre composé que d’un seul desdits Corps ou Objets, & fait de l’une ou de l’autre de ces deux sortes de pratique, soit à veuë d’œil ou par regle. 



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L’ARTISTE → règles et préceptes
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Ainsi ladite regle de la Perspective donnera la connoissance universelle à celuy qui sera exercé à celle du trait & proportion des Corps visibles de la Nature, & aussi d’en composer de son Invention, ensemble au maniement du Pinceau & alliage des Couleurs, à Fraisq, à Destrempe, ou à Huile, de representer tous les Corps imaginables de la Nature, tant en general qu’en particulier, afin que la Copie ou Tableau qui s’en fera, fasse aux yeux de ceux qui le regarderont autant que l’Art & la capacité de l’Ouvrier le peut permettre, la mesme sentation ou vision que feroient lesdits Corps ; Et pour ce faire elle vous donnera non seulement la precision de la place des Contours ou Traits de la plus grande partie desdits Corps ; Mais aussi celle de leurs Jours, Ombres, Ombrages, ensemble l’endroit de la Force & Foiblesse de leurs Touches, Teintes ou Couleurs



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Si vous voulez avoir la satisfaction en peignant vostre ouvrage, qu’il soit entierement fait & disposé dans vostre teste avant qu’il soit commencé sur le Tableau, prévoyant l’effet des grouppes, le Fond & le Clairobscur de chaque chose, l’armonie [sic] des couleurs, & l’intelligence de tout le sujet : En sorte que ce que vous mettez sur la Toile, ne soit que la copie de ce que vous avez dans l’esprit.
Si vous vous servez de cette conduite, vous n’aurez pas la peine de changer & rechanger vos ouvrages.


1 quotations

Quotation

Daer-en-boven soo moet de eygenschap en kracht van dagh en schaduwe wel verstaen en geobserveert worden, {Oock de dagen en schaduwen.} op datmen die niet tegen-redigh van plaets, en figuer, of onnatuerlijck van Coleur en kracht kome te vertoonen, maer dat de selve na de evengelijckheyt van ’t algemeene licht, het zy Somere dagen, Sonneschijnen, Morghen ende Avont-stonden, Maneschijn, Keers-lichten ende andere voorvallen of getempertheden des Luchts, geschickt zijn:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Moreover the characteristics and power of light and shadow should be understood well and observed, {Also lights and shadows.} so one will not show these contradictorily to its place, figure or unnaturally of color and power, but that it is shaped after the uniformity of the general light, be it summer days, sunshine, morning or evening skies, moonlight, candle light and other occasions or moderations of the Air:

onnatuerlijck



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EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

1 quotations

Quotation

In waare Geschiedenissen of Historien luistert het wat naau, en een vernuftig Meester zal hem wel wachten de betamelykheid te buiten te gaan, om de Lichamen van Man of Vrou, al te veel t’ontblooten, en voornamentlyk eerbare Vrouwen, op dat het niet tot een verkeerden zin mogt geduid werden, tegenstrydig met de waarheid, maar wel zo dat men behoorlyk onderscheiden kan welk een Lichtvaardig of Deugdzaam mensch zy. Inzonderheid de Bybelze Historien, of die van Plutarchus, Titus Livius en anderen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] In true histories [ndr: in the Dutch text, two synonyms are provided] it is very important – and a clever master will be careful not to surpass the decency – to not uncover the bodies of men and women too much, and especially honorable women, so it will not be interpreted the wrong way, in contrast with the truth, but in such a way that one can easily distinguish who is a frivolous or virtuous person. Especially in the biblical histories or those of Plutarchus, Titus Livius and others.


4 quotations

Quotation

Soo is dan dese gantsch vruchtbaere kracht onses ghemoedts, nae 't oordeel van Plato {in Sophista.}, tweederley: d’eerste soeckt maer alleen soodaenighe dinghen uyt te drucken die d'ooghe teghenwoordighlick aenschouwet; d'andere bestaet daer en boven oock die dinghen af te beelden welcker voorbeeldt maer alleen in de fantasije voor ghestelt wordt.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Thus this very fruitful power of our mind is, after the judgment of Plato {…}, twofold: the first only tries to express such things that the eye beholds presently; the other also manages to depict those things whose example is only presented in the fantasy.

Junius makes a distinction between two types of imitation. Junius describes the first type as imitation of that which the artist can see right before his eyes (‘tegenwoordig’). As such, the concept ‘tegenwoordig’ (presently) is a key word in this definition of imitation. In the Latin and English edition, he does not use a word, but describes the situation instead: ‘vivas rerum formas coram intuens’ (LA) and ‘…whilest they are set before our eyes’(EN). [MO]


Quotation

…de Schilderye is een swijghende Poesye; de Poesye daer en teghen is een sprekende Schilderye. Op welck segghen Plutarchus dese woorden toe past, die dinghen, seght hy {Bellone an pace clariores fuerent Athenienses}, dewelcke de Schilder-Konst vertoont als offe teghenwoordighlick gedaen wierden, de selvighe stelt ons de spraeck-konst voor ooghen als offe langhe te vooren gheschiedt waeren, ende ghelijck de Schilders dat met verwen afbeelden, 't gene de Schrijvers met woorden uytdrucken, soo is 't dat sy maer alleen verschillen in de materie en maniere van imitatie; want sy hebben alle beyde 't selvige oogenmerck.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] … the Painting is a silent Poem, the Poem on the other hand is a speaking Painting. On this saying Plutarchus applies these words, those things, he says {…}, which Painting shows as if they are currently being done, rhetoric offers us the same [NDR: things] as if they have happened long before, and like the Painters depict that with paint, which Writers express with words, it is thus that they only differ in the matter and manner of imitation; since they both have the same aim.


Quotation

Waer uyt het dan blijckt dat den Konstenaer maer alleen duydelick ende uytdruckelick wercken kan, de welcke de dinghen die hy ter handt treckt als teghenwoordigh aenschouwt. 't Welck meest van allen in de herts-tochten of te in de inwendighe beweginghen onses ghemoedts plaetse heeft;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Which then makes it evident that the Artist can only clearly and expressively work out those things which he traces by hand when he beholds them presently. Which most of all takes place in the passions or the inner movements of our mind;

Junius comments on the initial part of the artistic working method. He states that an artist can only draw those things that he directly sees in front of him (‘tegenwoordig’), explaining that the workings of the mind play an important part in this process. [MO]


Quotation

Alhoewel nu d’oude Meesters haere Leerlingen met een seker opsicht verscheydenlick aenghinghen, nochtans stelden sy hun daghelicks de menighvuldighe exempelen van de waere ende onvervalschte Konst sonder eenigh onderscheyd voor ooghen. Het en is niet ghenoeg dat de Schilders en Beeld-snijders met woorden uytdrucken hoedaenigh de verwen en linien moeten sijn; maer ’t meest profijt is daer uyt te raepen, datmen haere maniere van Schilderen en snijden teghenwoordighlick aanschout seght Dio Chrysost. Orat. XVIII. Allerley leerstucken worden bequaemelick ingheplant en lichtelick ghevat door ’t behulp der exempelen, seght Columella Lib. XI De re rust. Cap. I. d’Exempelen maecken ons op ’t aller gemackelickste wijs wat wy behooren nae te volghen en te vermijden, segt Seneca Rhetor. Lib. IX. Controv. 2. De leeringhe diemen uyt de regulen haelen moet, valt langh ende verdrietigh; ’t onderwijs daarenteghen ’t welck men uyt d’exempelen treckt, is kort en krachtigh seght Seneca Philosophus Epist. VI. Dan bevinden wy dat onsen arbeyd profijtelick aenghewendt is, als de proef-stucken met de regulen over een stemmen seght Quintilianus Lib. XII Cap. 6.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Although the old Masters approached their Students differently in a certain way, still they daily showed them the manifold examples of the true and uncorrupted Art without any distinction. It is not enough that the Painters and Sculptors express with words how the paints and lines should be; but the most profit is to be gathered, if one beholds their manner of Painting and carving presently says Dio Chrysost. Orat. XVIII. All sorts of principles are competently imprinted and lightly grasped by means of examples, says Columnella Lib. XI de re rust. Cap. I. The Examples make clear to us in the easiest way what we should imitate and avoid, says Seneca Rhetor. Lib. IX Controv. 2. The learning that one should extract from the rules, strikes long and sad; on the other hand the instruction that one gathers from the examples, is short and powerful says Seneca Philosphus Epist. VI. Then we feel that our labour has been put to good use, when the samples coincide with the rules says Quintilianus LIB. XII Cap. 6.


Quotation

[...], want ghelijck d’oprechte Konstenaers tot het werck worden aenghedreven door een krachtighe verbeeldinghe der dinghen die sy als teghenwoordigh aenschouwen, soo vindt men altijdt in haere wercken een klaer afdrucksel van dese verbeelde teghenwoordigheydt, daer vertoont sich selven allenthalven eenen levendighen Gheest die sich in de herten der beschouwers soo vaerdighlick uyt stort dat sy in 't beschouwen der Konste den selvighen inval deser teghenwoordigheydt gewaer worden die den werck-meester in 't wercken ghevoeldt.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] …, because like the honest Artists are driven to work by a powerful imagining of the things which they view as present, thus one always finds a clear print of this imagined presence in their works, there a lively Spirit shows itself everywhere, which pours itself out so skillfully in the hearts of the beholders that they become aware of the same idea of presence which the master felt while working,

This section is not included in the first Latin edition (1637).


Quotation

Het grootste behulp onser Ordinantie is daer in gheleghen, dat wy de voorghestelde materie grondighlick verstaen, dat wy ’t ghene ons d’Inventie voord-draeght onophoudelick overlegghen onse ghedachten door de ghestaedigheyd deser oeffeninghe allengskens daer toe ghewennende, datse sich de waere teghenwoordigheyd der dinghen selver door den aendacht van een mercksaeme verbeeldinghe souden voor-stellen; want ons ghemoed en kan t’historische vervolgh der voorvallender materie soo haest niet vatten, of daer sal ons daedelick een vaerdighe en gantsch sekere maniere van Ordinantie den sin schieten. Doch hier moeten wy, om goed werck te maecken, wel toesien, dat wy al met den eersten tot den springh-ader van de Historie selver soecken te ghenaecken; ten eynde dat wy ’t volle bescheyd der gantsch saecke inghedroncken hebbende, ons selven ’t gheheele bewerp der materie t’effens moghten voor ooghen stellen: Want indien wy de saecke maer alleen ten halven ende verwarrelick insien ende begrijpen, het en wil noyt wouteren, daer sal immermeer ’t een of ’t ander ontbreken, en onse Dispositie sal noodwendighlick lam ende onvolmaeckt sijn. Het eerste dan ’t welck ons in desen moeyelicken arbeyd der Ordinantie staet waer te nemen, is daer in voornaemelick gheleghen, dat wy ’t gantsche vervolgh van een beeldenrijcke materie in onse ghedachten volkomenlick omvangen: Volght daer op dat wy de bysondere figuren der selviger materie door de verbeeldenskracht soo bescheydenlick aenschouwen, datse door gheswindigheyt onses werckenden geests tot haere eygene plaetsen vaerdighlick schijnen toe te loopen:

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The largest assistance to our Ordinance lies therein, that we thoroughly understand the proposed matter, that we insistently consider that which the Invention proposes to us, accustoming our thoughts gradually to it through the steadiness of this practice, that it would imagine the true circumstances of things itself through the attention of a remarkable imagination; because our mind almost cannot grasp the historical sequence of the occurring matter, or there will immediately appear an apt and rather certain manner of Ordinance. Yet here we must, in order to make a good work, pay attention, that we attempt to immediately come to the origine of the History itself; in order that we may – after we have drank in the full record of the whole situation – quickly imagine the whole design of the matter: Because if we only realize and understand the half of the situation or in a confused way, it will never happen, something or else will always be lacking, and our Disposition will necessarily be lame and imperfect. The first thing that we have to observe in this difficult task of Ordinance, is that we fully catch the whole sequence of an ornate matter in our thoughts: It then follows that we watch the separate figures of the same matter so intently through our imagination, that it will appear to proficiently walk towards its own place through the rapidity of our working mind.

This section does not occur in the Latin edition of 1637. In the English edition, this paragraph is more concise and formulated in a different manner. The part after 'Het eerste dan 't welck ons...' is not included in the English edition. [MO]



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

Quotation

Alhoewel wy in de voorighe afdeylinghen wijdloopighlick genoeg hebben aengewesen, dat de schilderijen door ’t bequaeme by een voeghen der figuren veelsins worden gheholpen; so schijnt doch evewel de duydelickheyt, die somtijds oock d’uytdruckelickheyt ghehnaemt wordt, een van de voornaemste vruchten der Ordinantie te wesen. Want gelijck een goed ende omsightigh Konstenaer het gantsche beleyd sijner Dispositie uyt de kracht der fantasije ghewoon is the haelen, mids de gantsche geleghenheyd der materie sich selven als teghenwoordigh voorstellende; so plaght hy oock altijd een klaer en levendigh afdrucksel van dese verbeelde teghenwordigheyd soo krachtighlick in sijne wercken in te printen, dat d’aendachtighe aenschouwers door de duydelickheyt deser afbeeldinghen aengheleydt sijnde, even de selvighe verbeeldenskracht in haere herten schijnen te vernemen, die den werckenden Konstenaer wel eer in ’t schicken ende ’t by een voeghen der materie ghevoelt heeft, siet de laetste afdeylinge van ’t vierde Capittel onses eersten Boecks, alwaer wy den grond-slag van dit punt kortelick hebben aengheroert. De uytdruckelickheyt vereyscht dat men d’afgebeelde dinghen niet verkeerdelick voorstelle, maer achter volghens d’orden daer in de dinghen selver gheschiedt sijn, seght Aristides Rhetor de Civili orat. Cap. 10. De uytdruckelickheyd t’saemen ghevoeghd e en konstighlick in een ghevlochten dinghen, seght Lucianus [De Conscribe. historia}, moet over al in het gantsche werck uytschijnen; vant de volmaecktheyd des wercks voornamelick daer in gheleghen is.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Although we have abundantly shown in the previous sections, that the paintings are helped significantly by the competent combining of figures; as such the clarity, which is sometimes also called the perspicuitys, appears to be one of the main fruits of the Ordinance. Because like a good and careful Artist is used to get the whole idea of his Disposition from the power of the fantasy, by imagining the whole circumstance of the matter to himself as if present; as such he also always tends imprint a clear and lively impression of this imagined presence so powerful in his mind, that the observant spectators, because of the clarity of this depiction, are incited to seemingly feel the same imagination in their hearts, which the Artist has felt earlier in the composing and combining of the matter, see the last section of the fourth Chapter of our first Book, where we have refered briefly to the principle of this point. The perspicuitys demands that one does not depict the depicted things incorrectly, but [NDR: instead] by following the order in which the things themselves happened, says Aristides (…). The perspicuitys of combined and artfully interwoven things, says Lucianus {…}, has to be clear everywhere in the whole work, because the perfection of the work mainly consists in this.

Junius explicitly mentions clarity (duidelijkheid) and perspicuity (uitdrukkelijkheid) as the result of a good composition or the right way of ordering the figures and subject matter in a painting. He explains that a good artist has imprinted the circumstances or presence (tegenwoordigheid) of the subject matter in his mind and will then instill this idea in the public. The Latin edition of 1637 only includes the citation from Lucian, the rest of the section is not present there. [MO]



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

1 quotations

Quotation

De gewoonte van opmerken zal het oog en de hand eens jongen leerlings zeer grooten dienst doen. Die zich vlijtich aenwent met goede opletting veel na 't leven te teikenen, zal menichmael een groot meester beschamen, en de natuerlijke eygenschappen der dingen nader komen, dan zijn verstand, noch in langen tijd daer nae, zal kunnen begrijpen. Zoo zal 't dan zeer nut, en ten hoogsten noodich zijn, al vroeg veel na 't leven te teykenen. En al ist dat 'er juist altijts geen schoolen van naektzitting voorhanden zijn, zoo zal 't aen geen stof ontbreeken. Want byna ieder deel der Natuer is bequaem genoeg om deeze opletting te voeden, en de scherpte des oogs te wetten. Zy gaen waerlijck wel dapper op krukken, die gestadich den Maetstok en Passer van nooden hebben, daer het ooge, door oeffening gesterkt, zelf een Passer verstrekt.

[BLANC J, 2006, p. 118] [ndr: L' habitude] de l'observation sera très utile à l'oeil et à la main d'un jeune élève. Celui qui consacre tout son zèle à faire avec une bonne attention de nombreux dessins sur le vif embarrassera bien des maîtres. Et il se rapprochera bien plus des [ndr: caractères naturels] des choses que ne le ferait son entendement s'il cherchait pendant longtemps à les comprendre. Par conséquent, il est très utile et nécessaire de dessiner sur le vif, le plus souvent et le plus tôt possible. Et ce n'est pas parce qu'il n'existe pas toujours d'écoles où des modèles nus peuvent poser devant vous qu'il faut vous dire que vous ne disposez d'aucune matière. Presque chaque partie de la nature est en effet susceptible de nourrir votre attention et d'aiguiser l'acuité de vos yeux. Ceux qui ne laissent pas d'avoir besoin de la toise et du compas ont vraiment bien du courage de se résigner à marcher avec leurs béquilles, tandis que nous, nous avons le compas dans l'oeil, que nous avons renforcé par la pratique.



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L’ARTISTE → apprentissage
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique du dessin

3 quotations

Quotation

Deeze oordeelden dat de Teykenkonst zich alleen ontrent het schoone, maer d'andere, datze zich ontrent alles, wat de natuer voortbrengt, beezich hielt. En dezen wech zal de jeugt voor eerst alderdienstichst zijn, datmen zich gewenne de dingen, eeven alsze zijn, nae te bootsen, om met der tijdt, tot de kennis der dingen geraekt zijnde, de schoonste met oordeel te verkiezen.

[BLANC J, 2006, p. 119] Certains jugeaient que l'art du dessin ne devait concerner que le beau, d'autres qu'il devait toucher à tout ce que la nature produit. Et c'est ce chemin qui est d'abord plus utile aux jeunes gens, afin qu'ils s'habituent à imiter les choses telles qu'elles sont, pour, avec le temps et en ayant atteint la connaissance des choses, choisir avec jugement ce qui existe de plus beau.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

{Wel koloreeren is als't gebouw op de grondvest van de Teykenkonst, En de ziele daer af; Zonder welke zy van hare macht ontbloot is. Dat is, de natuer gansch gelijk te schijnen.}

[BLANC J, 2006, p. 349 {Le bon coloris est comme l'édifice au-dessus de la fondation de l'art du dessin et il en est l'âme, sans laquelle l'art du dessin est dénué de force, c'est à dire qu'il est incapable de faire paraître la nature de façon totalement ressemblante.}


Quotation

Want indien zulk een meester, als Titiaen, zoo begaeft in de natuur en 't leven te volgen, deur de Teykenkonst geholpen waer geweest, en zijn grooten geest en levende handeling op de studie gesteunt hadde, hy waer alles te boven gekomen. Laet nu dit oordeel vry wat eenzijdich zijn; want de Teykenkonst wort hier niet genomen voor wel het leeven te volgen, maer voor altijts het schoonste te verbeelden, gelijk Agnolo in zijn grooten Laetsten dach wel betoont heeft, daer hy zijne beelden met een grootse maniere, en in schoone gestaltenissen, voeglijk aen d'opstanding, heeft voortgebracht.

[BLANC J, 2006, p. 287] Si un maître tel que Titien, si doué dans l'imitation de la nature et sur le vif, avait en effet été bien aidé par l'art du dessin, et s'il avait soutenu son grand esprit et son vif tour de main par l'étude, il aurait surpassé tout le monde. Mais laissons à ce jugement sa partialité : l'art du dessin n'est pas ici défini comme la façon de bien imiter sur le vif mais comme la façon de représenter toujours le plus beau, comme Michel-Ange l'a bien montré dans son grand Jugement dernier, où il a fait des figures d'une très grande manière et de belles formes convenant à la résurrection des corps.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

3 quotations

Quotation

Are. je passe au coloris, nous pouvons juger combien il est important, par les exemples que nous en ont donné suffisament les peintres qui tromperent les oyseaux et les chevaux.
[…]
Are. Cela montre la grande attention qu’avoient les anciens à bien colorer, afinque leurs ouvrages imitassent le vrai. Il est certain que le coloris est de si grande importance, & a tant de force, que quand le peintre imite bien les teintes, le tendre des chairs, & la propriété de chaque chose, telle qu’elle soit, il fait paroitre ses peintures animeés, & telles qu’il ne leur manque autre que la respiration.
La partie principale du coloris est le contraste que fait la lumiere avec l’ombre, au quel on trouve un milieu, qui unit un contraire à l’autre, & fait paroitre rondes les figures, & selon le besoin plus ou moins eloignées ; car le peintre doit prendre garde, en les plaçant, qu’elles ne fassent de la confusion. En quoi il est aussi tres necessaire d’avoir une grande connoissance de la perspective, pour la diminution des objets, qui s’eloignent, ou qu’on feint eloignées [sic] : mais il faut toujours avoir l’œil attentif sur tout au coloris, & au tendre des chairs, parceque plusieurs en font de maniere qu’elles paroissent de porfire, tant en couleur, qu’en dureté : & les ombres si rudes, que le plus souvent elles degenerent en pur noir : d’autres les font trop blanches, & les autres trop rouges. Pour moi je desirerois une couleur plûtot brune, qu’excessivement blanche ; & je bannirois de mes tableaux pour l’ordinaire, ces joües vermeilles, avec ces levres de coral, parceque de tels visages semblent des masques. Nous trouvons qu’Apelles emploioit frequemment le brun  ; d’ou Properce pour corriger sa maitresse Cinthie, qui se fardoit, dit qu’il souhaitoit qu’elle montrat une simplicité, & pureté de couleur telle qu’on en voit dans les tableaux d’Apelles. Il est vrai qu’on doit varier ces teintes, & avoir aussi egard aux sexes, aux ages, & aux conditions. […]
Or il faut que le melange des couleurs soit temperé, & melangé de maniere, qu’il represente le naturel, & qu’il ne reste rien qui blesse la vûe, telles que sont les lignes des contours qu’on doit eviter, parceque la nature ne les marque point, non plus que le noir dans les ombres dont je viens de parler. Ces lumieres, & ces ombres placées avec jugement, & avec art arrondissent les figures, & leur donnent le relief qu’on recherche ; car sans ce relief, les figures, comme vous avez fort bien dit, paroissent peintes, parcequ’elles ont la superficie platte. Celui qui a donc cette qualité, en possede une des plus importantes. [...]



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’ARTISTE → qualités
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Quotation

Titien dans ses ouvrages n’a point montré d’inutils agremens, mais une convenable proprieté de couleurs ; point d’ornemens affectés, mais une gravité de maitre ; point de dureté ; mais le moûelleux, & le tendre de la nature : & dans ses ouvrages les lumieres combattent, & se joûent toujours avec les ombres, elles se perdent & diminuent de la même façon que fait la nature elle même.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

1 quotations

Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’ARTISTE → qualités
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

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Quotation

THERE are many rare Paintings of his [ndr : Parrasios] mention’d by Pliny, […] Then his Piece of Archigallus, so admir’d by Tiberius afterwards, who […] preserv’d it in his own Bed-Chamber, with his boasted Portrait of Hercules, who, as Parrasius would persuade, vouchsafed himself to appear and sit to him while he drew him to the Life in his most exact Proportions and Features.



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GENRES PICTURAUX → portrait

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Quotation

Several Observations, in drawing a Head after the Life


And because the greatest difficulty, and principal parts of this Art consist in some part in drawing the lively Resemblance of a
Face, therefore I thought it very necessary to add this as a further Direction to draw any Face after the life. Therefore if you will draw any Face after the life, that it may resemble the party you draw it after ; take notice in the First place of the Physiognomy or circumference of the Face, whiter it be round or long, Fat or Lean, Big or Little, […], then you must diligently and judiciously observe and discern all the Gentle Master Touches, which gives the Spirit and Life to a Face, and discovers the Grace or Disposition of the Mind, wherein lieth the whole Grace of the Work, and the Credit of the Artist, you may easily discern a smiling Countenance in the Corners of the Mouth, when they turn up a little ; […] ; there are also some touches about the Eyes and Mouth which you must diligently observe, which gives the Spirit and Life to a Face.



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EFFET PICTURAL → touche

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Quotation

Le Giorgion, comme je vous ay dit, surpassa par la beauté & par le maniement de son pinceau tous ceux qui l’avoient precedé. Il sceut si bien mesler les couleurs les unes avec les autres, & en ménager la force, que ses Tableaux parurent plus beaux que tous ceux qu’on avoit veus auparavant. Il disposa et vestit ses portraits d’une maniere avantageuse, & trouvant l’art de manier les cheveux, il leur donna une mollesse & un certain tour qui est assez difficile à bien representer.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

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Quotation

Mais que sert-il, reprit Damon, de sçavoir cette amitié & cette antipathie des Couleurs, puisqu'il n'y a qu'à imiter par le mélange des Couleurs artificielles celles qui sont naturelles à l'objet qui est devant nos yeux.
La nature, repartit Pamphile, n'est pas toûjours bonne à imiter ; il faut que le Peintre la choisisse selon les regles de son Art ; & s'il ne la trouve pas telle qu'il la cherche, il faut qu'il corrige celle qui luy est presente. Et de mesme que celuy qui dessine n'imite pas tout ce qu'il voit dans un modele defectueux, & qu'au contraire, il change en des proportions & des contours avantageux les défauts qu'il y trouve : ainsi le Peintre ne doit pas imiter toutes les couleurs qui se presentent indifferemment, il ne doit choisir que celles qui luy conviennent, ausquelles (s'il le juge à propos) il en ajoûte d'autres qui puissent produire un effet tel qu'il l'imagine pour la beauté de son Ouvrage : il songe non seulement à rendre ses objets en particulier beaux, naturels & véritables : mais encore il a soin de l'union du Tout-ensemble : tantost il diminuë de la vivacité du Naturel, & tantost il encherit sur l’éclat & sur la force des couleurs qu'il y trouve.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

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Quotation

Ainsi ladite regle de la Perspective donnera la connoissance universelle à celuy qui sera exercé à celle du trait & proportion des Corps visibles de la Nature, & aussi d’en composer de son Invention, ensemble au maniement du Pinceau & alliage des Couleurs, à Fraisq, à Destrempe, ou à Huile, de representer tous les Corps imaginables de la Nature, tant en general qu’en particulier, afin que la Copie ou Tableau qui s’en fera, fasse aux yeux de ceux qui le regarderont autant que l’Art & la capacité de l’Ouvrier le peut permettre, la mesme sentation ou vision que feroient lesdits Corps ; Et pour ce faire elle vous donnera non seulement la precision de la place des Contours ou Traits de la plus grande partie desdits Corps ; Mais aussi celle de leurs Jours, Ombres, Ombrages, ensemble l’endroit de la Force & Foiblesse de leurs Touches, Teintes ou Couleurs



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EFFET PICTURAL → touche
EFFET PICTURAL → perspective

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Quotation

Preface au Lecteur de la Peinture, p. 301
Mais il save [ndr. le peintre] tromper l'œil ou tout n'y vaut rien ; il faut qu'on croye que cela est creux & enfoncé, cela enflé & boursoufflé, cecy hors d'œuvre, & qui se jette entierement hors du Tableau
, cecy esloigné d'une bonne lieuë, cela d'une haute extréme, cela percé à jour, cecy tout vif & plein de mouvement, que ce cheval court & escume à force de souffler, que ce chien jappe voirement, que ce sang coule de la playe, que les nuées tonnent en effet, & que les nuages sont tous decousus à force d'esclairs qu'on void sortir coup sur coup, que cet homme rend l'esprit & que l'on void l'ame sur ses levres, que les oyseaux bequettent ces raisins & se cassent le bec, qu'on crie haut qu'il faut oster le rideau afin de voir ce qui est caché, cependant il n'y a rien de tout cela, car tout cela est plat, pres, bas, mort & contrefait si artistement qu'il semble que la nature se soit couché là dessus pour aider le peintre à nous tromper finement, & se moquer de nostre bestise. 
De là vient qu'un d'eux [ndr. les peintres] escrit en ses ouvrages,
Res ipsa, c'est la chose mesme, non pas la Peinture; & l'autre, Fecit Apelles, ce qu'il mit en trois pieces où il surmonta l'art, la nature, & soy-mesme. Aux autres il mettoit Faciebat, c'est à dire, il faisait, & à dessein n'a point voulu achever de peur de faire rougir la nature qui se fut confessée vaincue par l'esprit  & par l'art. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

1. [La Peinture & la Poësie sont deux Sœurs qui se ressemblent si fort en toutes choses.] Elles tendent toutes deux à mesme fin, qui est l’Imitation. Toutes deux excitent nos passions ; & nous nous laissons tromper volontairement, mais agreablement par l’une & par l’autre ; nos yeux & nos esprits y sont si fort attachez, que nous voulons nous persuader que les Corps peints respirent, & que les fictions sont des veritez. Toutes deux sont occupées par les belles actions des Heros, & travaillent à les éterniser. Toutes deux enfin sont appuyées sur les forces de l’Imagination, & se servent des licences qu’Apollon leur donne également, & que leur Genie leur inspire. {Horace} Pictoribus atque Poëtis Quidlibet audendi semper fuit aequa potestas. L’avantage que la Peinture a pardessus la Poësie, est, Que parmy cette grande diversité de Langues, elle se fait entendre de toutes les Nations de la Terre ; & qu’elle est necessaire à tous les autres Arts, à cause du besoin qu’ils ont de figures demonstratives, qui donnent bien souvent plus d’intelligence que tous les discours du monde.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

435. [Aussi bien que les choses paroissent estre faites avec Facilité.] Cette facilité attire d’autant plus nos yeux & nos esprits, qu’il est à presumer qu’un beau travail qui nous paroist facile, vient d’une main sçavante & consommée. […] Mais il est impossible d’avoir cette Facilité, sans posseder parfaitement toutes les Regles de l’Art, & s’en estre fait un habitude : car la Facilité consiste à ne faire precisément que l’Ouvrage qu’il faut, & à mettre chaque chose dans sa place avec promptitude : ce qui ne se peut sans les Regles, qui sont des moyens assurez pour vous conduire, & pour terminer vos Ouvrages avec plaisir. Il est donc certain, contre l’opinion de plusieurs, que les Regles donnent de la Facilité, de la Tranquillité & de la promptitude dans les esprits les plus tardifs, & que ces mesmes Regles augmentent & dirigent cette Facilité dans ceux qui l’ont déja receuë d’une heureuse naissance.
D’où il s’ensuit que l’on peut considerer la Facilité de deux façons, ou simplement, comme une diligence & une promptitude d’esprit & de main, ou comme une disposition dans l’esprit de lever promptement toutes les difficultez qui se peuvent former dans l’Ouvrage. La premiere vient d’un temperament actif & plein de feu, & l’autre d’une veritable Science & d’une possession des Regles infaillibles ; celle-là est agreable, mais elle n’est pas toûjours sans inquietude, parce qu’elle fait égarer souvent ; & celle-cy au contraire fait agir avec un repos d’esprit & une tranquillité merveilleuse : car elle nous asseure de la bonté de nostre Ouvrage : c’est beaucoup que d’avoir la premiere ; mais c’est le comble de la perfection de les avoir l’une & l’autre, telle que les ont possedées Rubens & Vandeik, excepté la Partie du Dessein, qu’ils ont trop negligée. […]
Remarquez, s’il vous plaît, que la Facilité & la Diligence, dont je viens de parler, ne consistent pas à faire ce qu’on appelle des traits hardis, & à donner des coups de pinceau libres, s’ils ne font un grand effet d’une distance éloignée : Cette sorte de liberté est plûtost d’un Maistre à écrire que d’un Peintre. Je dis bien davantage, il est presque impossible que les choses peintes paroissent vrayes & naturelles, quand on y remarque ces sortes de traits hardis : & tous ceux qui ont le plus approché de la Nature, ne se sont pas servis de cette Manière de peindre. Tous ces cheveux filez & ces coups de pinceau qui forment des hachures, sont à la verité admirables : mais ils ne trompent pas la veuë.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

La fin du Peintre &: du Sculpteur est donc l’imitation ; mais ils y arrivent par de différentes voyes, le Sculpteur par la matière solides en imitant la quantité, & le Peintre par la couleur en imitant & la quantité, & la qualité des objets en sorte qu'il est obligé non seulement de plaire aux yeux comme le Sculpteur ; mais encore de les tromper dans tout ce qu’il représente.


Quotation

Puis qu’il n y a que cette seule difference qui rende la fin du Peintre particuliere & qui le distingue d’avec les autres arts : car de pretendre que la fin du Peintre soit de plaire & de tromper, en feignant du relief sur une superficie plate, à quoi le dessein juste, & correct, pourroit réussir simplement avec du crayon sans la couleur, s’étoit se tromper sois-même, puisque, si le but est de plaire, c’étoit à la couleur qu’appartient cet avantage [...] L’on ajoûta que le dessein étoit commun avec les sculpteurs & Graveurs, mais que la couleur est le propre du Peintre, & que l’on ne pouvoit prendre cette qualité qu’à cause de l’emploi des couleurs, qui sont capables de tromper les yeux en imitant les choses naturelles ; qu’étant donc la chose qui le distingue d’avec les autres Artisans, elle devoit être considerée d’une façon singuliere


Quotation

Je sçay bien, continua-t-il, que Rubens est un de vos Heros de Peinture, & que vous avez toûjours estimé l’Ouvrage qui est dans la gallerie du Luxembourg, comme une des plus belles choses qui soient dans l’Europe, si l'on en retranchoit (disiez-vous) en beaucoup d'endroits le goût de Dessein dont il n'est pas question presentement. Mais tout le monde n'est pas de vôtre goût, & ceux qui sont d'un sentiment contraire, disent qu'on trouve peu de verité dans les Ouvrages de Rubens, quand on les examine de prés, que les Couleurs & les Lumieres y sont exagérées, que ce n'est qu'un fard, & qu'enfin ce n'est point ainsi que l'on voit ordinairement la Nature.
O le beau fard ! s'écria Pamphile, & plût à Dieu mon cher Damon, que les Tableaux qu'on fait aujourd'huy, fussent fardez de cette sorte ! ne sçavez-vous pas que la Peinture n'est qu'un fard, qu'il est de son essence de tromper, & que le plus grand trompeur en cet Art est le plus grand Peintre. La Nature est ingrate d'elle-même, & qui s'attacheroit à la copier simplement comme elle est & sans artifice, feroit toûjours quelque chose de pauvre & d'un tres-petit goût. Ce que vous nommez exageration dans les Couleurs & dans les Lumieres, est une admirable industrie, qui fait paroître les objets peints plus veritables (s'il faut ainsi dire) que les veritables mêmes. C'est ainsi que les Tableaux de Rubens sont plus beaux que la Nature, laquelle semble n'être que la copie des Ouvrages de ce grand Homme. Et quand les choses aprés être bien examinées ne se trouveroient pas justes, comme vous le supposez, qu'importe, pourvû qu'elles le paroissent ; puisque la fin de la Peinture n'est pas tant de convaincre l’esprit que de tromper les yeux.
Cet artifice, dit Damon, me semble merveilleux dans les grands Ouvrages.
C'est aussi dans ceux-là, reprit Pamphile, où l'on voit que Rubens l'a rendu plus sensible à ceux qui sont capables d'y faire attention & de l'examiner : car aux personnes qui ne s'y connoissent que peu, rien n'est plus caché que cet Artifice.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Au reste de tous les beaux Arts, celui où le Vrai se doit trouver le plus sensiblement est sans doute la Peinture. Les autres Arts ne font que réveiller l’idée des choses absentes, au lieu que la Peinture les supplée entierement, & les rend presentes par son essence qui ne consiste pas seulement à plaire aux yeux, mais à les tromper.


Quotation

L’on sait assez que la peinture n’est qu’un fard, qu’il est de son essence de tromper, & que le plus grand trompeur en cet Art, est le plus grand Peintre. La Nature est ingrate d’elle-même, & qui s’attacheroit à la copier simplement comme elle est & sans artifice, feroit toujours quelque chose de pauvre & de très-petit goût. Ce que l’on nomme Exageration dans les couleurs & dans les lumieres, est l’effet d’une profonde connoissance de la valeur des couleurs, & une admirable industrie qui fait paroître les objets peints plus vrais (s’il faut ainsi dire) que les veritables mêmes. C’est dans ce sens que l’on peut dire, que dans les Tableaux de Rubens l’Art est audessus de la Nature, laquelle semble en cette occasion n’être que la copie des ouvrages de ce grand Peintre : & quand les choses, après avoir été bien examinées, ne se trouveroient pas justes, comme on les suppose, qu’importe après tout, pourvû qu’elles le paroissent ; puisque la fin de la Peinture n’est pas tant de convaincre l’esprit que de tromper les yeux.
 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

La fin de la Peinture, comme de la Poësie, est de surprendre de telle sorte que leurs imitations paroissent des vérités. Le Tableau de Zeuxis, où il avoit peint un Garçon (a) qui portoit des raisins, & qui ne fit point de peur aux oiseaux, puisqu’ils vinrent becqueter ces fruits, est une marque que la Peinture de ces tems-là avoit accoutumé de tromper les yeux en tous les objets qu’elle representoit.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Je crois que le pouvoir de la Peinture est plus grand sur les hommes que celui de la Poësie, & j'appuie mon sentiment sur deux raisons. La premiere est que la Peinture agit sur nous par le moïen du sens de la vûë. La seconde est que la Peinture n'emploïe pas des signes artificiels ainsi que le fait la Poësie, mais bien des signes naturels. C'est avec des signes naturels que la peinture fait ses imitations.
La Peinture se sert de l'œil pour nous émouvoir. [...] La vûë a plus d'empire sur l'ame que les autres sens. La vûë  est celui des sens en qui l'ame, par un instinct que l'expérience fortifie, a le plus de confiance […]
En second lieu, les signes que la Peinture emploïe pour nous parler, ne sont pas des signes arbitraires & instituez, tels que sont les mots dont la Poësie se sert. La Peinture emploïe des signes naturels dont l'énergie ne dépend pas de l'éducation. Ils tirent leur force du rapport que la nature elle-même a pris soin de mettre entre les objets extérieurs & nos organes, afin de procurer notre conservation. Je parle peut-être mal, quand je dis que la Peinture emploïe des signes. C'est la
nature elle-même que la Peinture met sous nos yeux. Si notre esprit n'y est pas trompé, nos sens du moins y sont abusez. La figure des objets, leur couleur, les reflais de lumière, les ombres, enfin tout ce que l'œil peut apercevoir, se trouve dans un tableau, comme nous le voïons dans la nature. Elle se présente dans un tableau sous la même forme où nous la voïons réellement. Il semble même que l'œil ébloüi par l'ouvrage d'un Grand Peintre, croïe quelquefois apercevoir du mouvement dans ses figures. 
Les vers les plus touchans ne sçauroient nous émouvoir que par degrez & en faisant jouer plusieurs ressorts de notre machine les uns après les autres. Les mots doivent d'abord  réveiller les idées dont ils ne sont que des signes arbitraires. Il faut ensuite que ces idées s'arrangent dans l'imagination, & qu'elles y forment ces tableaux qui nous touchent, & ces peintures qui nous intéressent. Toutes ces opérations, il est vrai, sont bientôt faites ; mais il est un principe incontestable dans la mécanique, c'est que la multiplicité des ressorts affoiblit toujours le mouvement, parce qu'un ressort ne communique jamais à un autre tout le mouvement qu'il a reçu. D'ailleurs il est une de ces opérations, celle qui se fait quand le mot réveille l'idée dont il est le signe, qui ne se fait pas en vertu des loix de la nature. Elle est artificielle en  partie.
Ainsi les objets que les tableaux nous présentent agissant en qualité de signes naturels, ils doivent agir plus promptement. L'impression qu'ils font sur nous, doit être plus prompte & plus soudaine que celle que les vers peuvent faire.[…] Nous voïons alors en un instant ce que les vers nous font seulement imaginer, & cela même en plusieurs instants.
 



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SPECTATEUR → perception et regard
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

A quoi se réduisent toutes les régles de la Peinture ? à tromper les yeux par la ressemblance, à nous faire croire que l’objet est réel, tandis que ce n’est qu’une image. Cela est évident.


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Quotation

Le mesme Pline raconte encore que Parrhasius avoit contrefait si naïvement un rideau, que Zeuxis mesme y fut trompé. De semblables tromperies se font tous les jours par des Ouvrages dont on ne fait aucune estime. […] Le meme Autheur [ndr : Pline] rapporte comme une merveille de ce qu'un Peintre de ces temps, là en peignant un pigeon, en avoit représenté l'ombre sur le bord de l'auge où il buvoit. Cela montre seulement qu'on n'avoit point encore representé l'ombre qu'un corps fait sur un autre quand il le cache à la lumiere.



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EFFET PICTURAL → trompe-l’œil

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{Een goet Konterfeyter behoort ten minsten een figuer wel te konnen teykenen.} VEele hebben zich 't na 't leeven schilderen van menschentronien onderwonden, en zijn ook veeltijts daer op zoo verlekkert geworden, dat zy de rest van de konst geheel versloft hebben: ja zoo schandich vervallen zijn, dat zy niet alleen niet een arm of been, maer zelf niet een gezonde schouder aen den hals van haere Konterfeytsels hebben kunnen vastmaken. 't Is wel waer, dat het aengezicht het voornaemste deel eens menschen is; maer dies te min is 't te verschoonen, onbequaem tot de rest te zijn;[...] Een goede trony te kunnen maken is wel prijsselijk, maer een welstandige figuer met een maer taemelijke trony te maken, is meer.

[BLANC J, 2006, p. 130] {Un bon portraitiste doit au moins savoir dessiner une figure}. Nombreux sont ceux qui cherchent à peindre sur le vif des visages d'hommes. Et souvent ils aiment tant faire cela qu'ils négligent totalement le reste de l'art, et qu'ils y échouent même si honteusement qu'ils sont incapables d'attacher un bras, une jambe et même une bonne épaule au cou de leurs portraits. Il est bien vrai que le visage est la partie la plus importante d'un homme. Mais cela n'excuse pas pour autant d'être incapable dans le reste. [....] Pouvoir faire un bon visage est bien louable. Mais savoir représenter une figure dans [ndr: une bonne position], même avec un visage passable est préférable.



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GENRES PICTURAUX → portrait
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

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Of the Graces of Landtskip.
Though invention and imitation in this kinde are infinite, you must have a care to worke with a found judgement, that your worke become not ridiculous to the beholders eye, as well for true observation of the distance as absurditie of accident : that is, though your Landtship be good and true in generall, yet some particular error overslips your judgment either in mistaking or not observing the time and season of the yeere, the true shadow of your worke with the light of the Sunne, the bending of trees in winds and tempests, the naturall course of river and such like.
To settle therefore your judgement in these and the like, I whis you first to imitate the abstract or labour of every moneth. […].
  If you draw your Landtskip according to your invention, you shall please very well, if you shew in the same, the faire side of some goodly Citie, haven, forrest, stately house with gardens, I ever tooke delight in those peeces that shewed to the like a country village, faire or market,
Bergamascas cookerie, Morrice dancing, peasants together by the eares, and the like.
For your
Parergas or needlesse graces, you may set forth the same with farme houses, water-milles, pilgrimes travelling through the woods, the ruines of Churches, Castles, &c. but you shall finde your conceipt seconded with a thousand inventions.


Quotation

{Proportion.} All which representations are after declared in that part of the Definition [ndr : la définition de la peinture p. 24], where it is said, that Painting, with proportionable lines maketh, &c. where we must Note that the Painter in his descriptions, doth not draw lines at randome, without Rule, Proportion, or Art, (as some vainly have imagined) since the Arrantest Bunglers that are, proceed with some little Method, and although Horace in his book de Arte Poetica saith : that


The Poet and the Painter, hath like Patent to invent,
A Story and dispose the same as shall him best content.


Yet that is thus to be understood, that it is lawfull for him to express a
Figure, […] ; this only excepted the Painter is bound to proceed in all his Works according to proportion and art. Wherefore before you begin to Stell, delineate or trick out the proportion of a Man, you ought to know his true Quantity and Stature for it were a gross absurdity to make a Man of the length of Eight Faces, which is of Nine or Ten, besides this, we ought to know what proportion the Fore-head hath with the Nose, […], and in a Word to learn the true proportions of all things natural and artificial.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

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Quotation

An easie way to take the naturall, and lively shape of the leafe of any hearbe or tree, which thing passeth the Art of man to imitate with Pen or Pensill.


First take the leafe that you would have, and gently bruise the ribs and veines on the backe side of it, afterwards wet that side with Linseed-oyle, and then presse it hard upon a peece of cleane white paper, and so you shall have the perfect figure of the said leafe, with every veine thereof, so exactly exprest as being lively coloured, it would seeme to bee truly naturall, by this we learne, that Nature being but a little adjuvated or seconded with Art, can worke wonders.
Now for the farther information of such as are desirous of exemplarie instruction, I have set downe in order following the delineation of the proportion of such things as in my judgement seemed most necessarie for young beginners, and those in such easie demonstrations as for the most part they consist of equall squares, and require no more for their right understanding, then diligent observation, I might have filled a whole Booke of such like: but having considered that what I had done, was a sufficient ground for a farther procession, I thought fitting to leave each person to the exercise and practise of his best Invention.


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Quotation

The next thing to be considered in an Historical Piece, is the Truth of the Drawings, and the Correction of the Design, as Painters call it ; that is, whether they have chosen to imitate Nature in her most Beautiful Part ; for though a Painter be the Copist of Nature, Yet he must not take her promiscuously, as he finds her, but have an Idea of all that is Fine and Beautiful in an Object, and choose to Represent that, as the Antients have done so admirably in their Paintings and Statues : And ’tis in this part that most of the Flemish Painters, even Rubens himself, have miscarryed, by making an ill Choice of Nature ; either because the Beautiful Natural is not the Product of their Countrey, or because they have not seen the Antique, which is the Correction of Nature by Art ; for we may truly say that the Antique is but the best of Nature ; and therefore all that resembles the Antique, will carry that Character along with it.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

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Quotation

Waer uyt het dan blijckt dat den Konstenaer maer alleen duydelick ende uytdruckelick wercken kan, de welcke de dinghen die hy ter handt treckt als teghenwoordigh aenschouwt. 't Welck meest van allen in de herts-tochten of te in de inwendighe beweginghen onses ghemoedts plaetse heeft;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Which then makes it evident that the Artist can only clearly and expressively work out those things which he traces by hand when he beholds them presently. Which most of all takes place in the passions or the inner movements of our mind;


Quotation

Staet de Konstenaers maer alleen daer op te letten, dat sy haer selven in dit stuck niet al te vele toe geven, met Dionysius Longynus {de sublimi oratione par. 2} wat onderscheydt maeckende tusschen de verbeeldenskracht die de Poeten gaerne maeckt; en d'andere die de Schilders te werck stelt. De Poetische fantasije en heeft anders gheen ooghenmerck, als een onsinnigheyds der verwonderinghe te verwecken: De Konstenaers daer en teghen sijn maer allen op de uytdruckelickheydt uyt. Soo soecken 't oock de Poeten alsso te maecken, seght den selvighen Autheur {par. 13}, dat haere ghedichten fabelachtigh en de waerheydt onghelick souden schijnen te sijn; 't fraeyste daer en teghen 't welck in de fantasije der Schilders aen ghemerckt moet worden, bestaet daerin, dat haere verbeeldinghen krachtigh sijn en de waerheydt over-een komen. Aenghesien wy dan uyt het ghene tot noch toe gheseyt is ten volsten overtuyght sijn dat de fantasije de Schilders soo wel als de Poeten treffelicke verbeeldinghen voordraeght, soo en mach oock niemant daer aen twijffelen of 't staet hun beyde toe dese milde Beelden-voetster in grooter waerdt te houden, ten eynde dat de selvighe door een daghelicksche oeffeninghe vast en seker ginghe, sonder in 't minste te wanckelen of sich yet van 't ghene sy eens ghevat heeft te laeten ontvallen. […] Soo verstaen wy dan oock uyt het gene voor desen gheseyt is de reden waerom Dionysius Longinus {par. 13} betuyght dat het voornaemste eynde der fantasije in de uytdruckelickheyt ofte duydelickheyt bestaet: als oock dat de Konst door 't behulp der fantasije gheholpen sijnde ghemackelick van de menschen schijnt te verwerven het ghene sy hun afdringht,

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is only necessary for the Artists to pay attention that they do not show themselves too much in this part, discerning somewhat, together with Dionysius Longynus {…}, between the imagination that makes the Poets; and the other that puts the Painters to work. The Poetic fantasy has no other aim than to stir a senselessness of astonishment: The Artists by contrast only aim at perspicuity. The Poets also try to make it such, says the same Author {…}, that her poems would appear to be fabulous and different from the truth; by contrast the most splendid [NDR: element] which has to be noticed in the fantasy of Painters, consists of this, that her representations are powerful and consistent with the truth. Seeing that we are then completely convinced, from that which has been said up until now, that the fantasy offers striking representations, as such nobody can doubt that both place high value on this mild 'Image-nurse', with the result that it surely goes through daily exercise, without ever staggering or letting go of anything they once comprehended. […]From that which has been said before we thus we understand the reason why Dionysius Longinus {…} declares that the principal aim of fantasy exists in the perspicuitys or the clarity: as well that the Art, helped by the assistance of fantasy, appears to easily obtain of man that which she exacts of him.

In the Latin edition (1637), Junius only uses the Greek term, εναρϒεια. [MO]


Quotation

Alhoewel wy in de voorighe afdeylinghen wijdloopighlick genoeg hebben aengewesen, dat de schilderijen door ’t bequaeme by een voeghen der figuren veelsins worden gheholpen; so schijnt doch evewel de duydelickheyt, die somtijds oock d’uytdruckelickheyt ghehnaemt wordt, een van de voornaemste vruchten der Ordinantie te wesen. Want gelijck een goed ende omsightigh Konstenaer het gantsche beleyd sijner Dispositie uyt de kracht der fantasije ghewoon is the haelen, mids de gantsche geleghenheyd der materie sich selven als teghenwoordigh voorstellende; so plaght hy oock altijd een klaer en levendigh afdrucksel van dese verbeelde teghenwordigheyd soo krachtighlick in sijne wercken in te printen, dat d’aendachtighe aenschouwers door de duydelickheyt deser afbeeldinghen aengheleydt sijnde, even de selvighe verbeeldenskracht in haere herten schijnen te vernemen, die den werckenden Konstenaer wel eer in ’t schicken ende ’t by een voeghen der materie ghevoelt heeft, siet de laetste afdeylinge van ’t vierde Capittel onses eersten Boecks, alwaer wy den grond-slag van dit punt kortelick hebben aengheroert. De uytdruckelickheyt vereyscht dat men d’afgebeelde dinghen niet verkeerdelick voorstelle, maer achter volghens d’orden daer in de dinghen selver gheschiedt sijn, seght Aristides Rhetor de Civili orat. Cap. 10. De uytdruckelickheyd t’saemen ghevoeghd e en konstighlick in een ghevlochten dinghen, seght Lucianus [De Conscribe. historia}, moet over al in het gantsche werck uytschijnen; vant de volmaecktheyd des wercks voornamelick daer in gheleghen is.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Although we have abundantly shown in the previous sections, that the paintings are helped significantly by the competent combining of figures; as such the clarity, which is sometimes also called the perspicuitys, appears to be one of the main fruits of the Ordinance. Because like a good and careful Artist is used to get the whole idea of his Disposition from the power of the fantasy, by imagining the whole circumstance of the matter to himself as if present; as such he also always tends imprint a clear and lively impression of this imagined presence so powerful in his mind, that the observant spectators, because of the clarity of this depiction, are incited to seemingly feel the same imagination in their hearts, which the Artist has felt earlier in the composing and combining of the matter, see the last section of the fourth Chapter of our first Book, where we have refered briefly to the principle of this point. The perspicuitys demands that one does not depict the depicted things incorrectly, but [NDR: instead] by following the order in which the things themselves happened, says Aristides (…). The perspicuitys of combined and artfully interwoven things, says Lucianus {…}, has to be clear everywhere in the whole work, because the perfection of the work mainly consists in this.

Junius explicitly mentions clarity (duidelijkheid) and perspicuity (uitdrukkelijkheid) as the result of a good composition or the right way of ordering the figures and subject matter in a painting. He explains that a good artist has imprinted the circumstances or presence (tegenwoordigheid) of the subject matter in his mind and will then instill this idea in the public. The Latin edition of 1637 only includes the citation from Lucian, the rest of the section is not present there. [MO]



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

Quotation

Want gelijck wy ontrent het eynde van ’t vierde Capittel onses eersten Boecks hebben aenghewesen, dat de goede Konstenaers, die sich onder en tusschen ’t wercken de levendighe tegenwoordigheyd der dinghen voorstellen, haere stucken met een gantsch uytdruckelicke duydelickheyd plaghten te vervullen; soo staet ons hier mede aen te mercken, dat de Konst-vroede aenschouwers, die sich door ’t ghesicht van de ghekontrefeyte afbeeldinghe tot de bedenckinge der waerheyd selver laeten aenleyden, de kracht deser uytdruckelickheyd aller best maghtigh sijn te beseffen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Because like we have pointed out towards the end of the fourth Chapter of our first Book, that the good Artists, who imagine the lively presence of things while working, tend to fill their pieces with a rather expressive clarity; as such we should remark here, that the Art-loving spectators, who let themselves be lead to the consideration of the truth itself through the sight of the portrayed depiction, are most capable in recognizing the power of this perspicuity.

This reflection on spectators is missing in the Latin (1637) and English edition. [MO]


2 quotations

Quotation

Beneffens dese voornoemde Imitatie der naturelicker lichaemen door welcke de Konstenaers aengeleyd worden om allerley sienelicke dingen nae 't leven uyt te drucken, so staet ons alhier noch een andere soorte van Imitatie aen te mercken, door welcke den Konstenaer sich verstoutet oock soodaenighe dinghen af te beelden die van 's menschen ghesicht verde sijn afgescheyden. Ende al hoewel de voornaemste kracht van dese imitatie in de fantasije bestaet, soo is het nochtans dat wy d'eerste beginselen deser imaginatie onsen ooghen moeten danck weten; want d'inwendighe verbeeldinghen die in onse ghedachten spelen, konnen daer in noyt ghefatsoenert worden 't en sy dat wy eerst de ghedaente der dinghen ergens in 't rouwe met onse ooghen hebben aenschouwet, of ten minsten met d'een of d'ander onser vijf sinnen hebben ghevoelt.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Besides this aforementioned Imitation of natural bodies by which the Artists are stimulated to express all sorts of visible things after life, we should here consider another type of Imitation, by which the Artists dares to also depict such things that are far removed from man's view. And although the principal power of this imitation exists in the fantasy, then we should still thank our eyes for the first beginnings of this imagination; as the internal representations that play in our thoughts can never be modeled there, unless we have first beheld the shape of things somewhere in coarse with our eyes, or at least have felt with one or another of our five senses.

Junius uses ‘afbeelden’ to indicate the ability of artists to depict that which cannot be seen directly, but which has to be imagined in one’s mind. The near-synonym ‘uitdrukken’, which he also uses in this extract, indicates the ability to work ‘after life’ rather than from the imagination.[MO]


Quotation

Soo is dan dese gantsch vruchtbaere kracht onses ghemoedts, nae 't oordeel van Plato {in Sophista.}, tweederley: d’eerste soeckt maer alleen soodaenighe dinghen uyt te drucken die d'ooghe teghenwoordighlick aenschouwet; d'andere bestaet daer en boven oock die dinghen af te beelden welcker voorbeeldt maer alleen in de fantasije voor ghestelt wordt.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Thus this very fruitful power of our mind is, after the judgment of Plato {…}, twofold: the first only tries to express such things that the eye beholds presently; the other also manages to depict those things whose example is only presented in the fantasy.

Junius uses ‘afbeelden’ to indicate the ability of artists to depict that which cannot be seen directly, but which has to be imagined in one’s mind. ‘Uitdrukken’ (express) indicates the ability to work after that which is seen with one’s eyes at that moment, rather than from the imagination. He connects this to Plato’s theory of the duality of the mind. [MO]



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

1 quotations

Quotation

[...] [ndr : à propos des tableaux de Poussin] estant à mon sens tres-universel, & à un tel point, que j’ay veu mesme des Païsages qu’il a faits par divertissement, qui doivent tenir le premier rang de ce genre d’Ouvrage.
Et dautant que tous ceux qui pratiquent l’Art de la Pourtraiture & Peinture ne se sont pas tous adonnez à cette universalité, les uns se portans à faire des Païsages, d’autres des Mers, Rivieres, Vaisseaux, & quelques Ports d’icelles, des Animaux, Oyseaux, Poissons, Fleurs, Fruicts, & diverses autres telles particularitez de la Nature ; [...]

universel



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L’ARTISTE → qualités

2 quotations

Quotation

[...] [ndr : à propos des tableaux de Poussin] estant à mon sens tres-universel, & à un tel point, que j’ay veu mesme des Païsages qu’il a faits par divertissement, qui doivent tenir le premier rang de ce genre d’Ouvrage.
Et dautant que tous ceux qui pratiquent l’Art de la Pourtraiture & Peinture ne se sont pas tous adonnez à cette universalité, les uns se portans à faire des Païsages, d’autres des Mers, Rivieres, Vaisseaux, & quelques Ports d’icelles, des Animaux, Oyseaux, Poissons, Fleurs, Fruicts, & diverses autres telles particularitez de la Nature ; [...]

universalité



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Mon sentiment est que de tous nos Arts, il n’y en a aucun plus composé & industrieux que celuy à qui on a donné le nom de Pourtraicture & Peinture, & que ceux qui se veulent rendre en quelque sorte parfaits en la pratique d’iceluy, doivent avoir l’esprit bien universel, l’imagination forte, l’œil bon à discerner la forme des Objets en toutes leurs circonstances, & la main libre, pour se la rendre ouvriere & exercée en la pratique d’iceluy ; & de plus avoir connoissance des mesures d’une grande partie des divers corps visibles de la nature, ou du moins de sçavoir prendre lesdites mesures au besoin ;
Et c’est ce qui a fait, que diverses personnes ont dit & escrit, qu’il falloit qu’un Excellent Peintre eust connoissance de tous les autres Arts, puis que le sien doit representer universellement tout ce qui se peut rencontrer de visible à l’œil humain.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
L’ARTISTE → qualités

2 quotations

Quotation

Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.


Quotation

[…] il y a aussi des Proportions particulieres, qui regardent principalement les sexes, les âges, & les conditions, & qui dans ces mêmes états trouvent encore une infinie varieté. Pour ce qui est des Proportions particulieres, la Nature en fournit autant qu’il y a d’hommes sur la terre, mais pour rendre ces Proportions justes & agreables, il n'y a que l’Antique dont la source est dans la Nature, qui puisse servir d’exemple, & former une solide idée de la belle diversité.

diversité



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CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

2 quotations

Quotation

En nadien dan alle dese dingen genoegsaam bewijsen, dat de verscheydenheyd der Schoonheyd en Bevalligheyd, ten opsigt der navolging in de Schilderkonst, niet ligt onder soo net bepaalde regelen te brengen is, datmense daar na, als na een onfeylbare Leest met aangenaamheyd, sonder verder waarneming van ’t Leven, in de Konst-tafereelen sou konnen overstorten; Soo staat ons in ’t voorby gaan aan te merken, dat een Leersaam Schilder sich uyt al sijn vermogen behoorde te beneerstigen, om door een geduurige beschouwingh van al wat hem van ’t menschelijk schoon voorkomt, het uytgelesenste daar van soodanig sijn gedagten kragtelijk in te drukken, en aan sijn inbeelding gemeen te maken, dat hy buyten de beschouwing van de selve, sich de schoonheyd van een Mensch, op verscheyde wijsen, en in onderscheyde trappen, soo bevallig en levendig kan verbeelden, als of hy de Schoonheyd selver voor hem had. {Hoe de Schoonheyd in de gedagten en ’t gemoet van den Schilder moet ingedrukt zijn.} En dit sal hy aldergeluckigst konnen doen, wanneer hy niet alleen wel en aandagtig sal na gespeurd hebben, welke Deelen en Partyen Schoon gemaakt zijn, en wat Proportie sy hebben moeten, om sulx volgens de Teykenkundige trek te verbeelden; maar dan voornamelijck, wanneer hy tot al het vorige, net sal hebben af gesien, door welk een Trap en toeval, dese en gene deelen de Schoonheyd in dit of dat voorwerp onderlingh aan ’t geheel vereenigt, Verminderd of Vermeerderd:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And as all these things sufficiently prove, that the diversity of Beauty and Gracefulness with regard to the imitation in Painting, is not easily to accommodate in clearly defined rules, which one can then, as with an infallible model could overflow in Art-scenes with loveliness and without any further observation of Life; As such we should note in passing, that a diligent Painter should endeavor with all his might, through a consistent observation of all that he perceives of the human beauty, to imprint that which he deems the most exquisite of it so strongly in his mind, and to make it common to his imagination, that he will be able to depict, without its direct observation, the beauty of a Man in different ways and in distinct steps, so lovely and lively, as if he had Beauty itself before his eyes. {How Beauty has to be imprinted in the thoughts and mind of the Painter.} And he will be able to do this best, when he has not only studied well and carefully which Parts and Elements have been beautifully made, and which Proportion they should have, to depict them with the Draught; but then especially, when with regard to all the previous, will have observed precisely by which Step and coincidence this and other parts unites, lessens or increases the Beauty in this or that object to the whole:



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Wanneer nu een vast Teykenaar de schets deser Tronie-Geslagten eenmaal op sekere wijse sijn geheugenis heeft ingedrukt; {Hoemen sig moet bereyden om Tronien of Konterfeytsels by inbeelding te maken, dat is, uyt de Geest na ’t leven te Schilderen.} En hy vind gelegentheyd om ymand dien hy maar eens gesien heeft, te verbeelden, dat is te Konterfeyten, soo moet hy door een kragtige Inbeelding, alles dat hem van den begeerderden Mensch sijn Swemingh en opsigt, in sijn Gedagten speeld, wel Erinneren, en Levendig te voren brengen; En dat tot aan het Sweemsel van d’een of d’ander Tronie, of Model over brengen; En socken in welke soort of Model, d’algemeene Schets meest met sijn Gedagten over een stemd, en merkelijk gestijfd en geholpen, of tot de gelijkenis van sijn denk-Beeld gebragt werd. Dan moetmen tot de bysondere trek des Voor-Hoofds, Neus en Mond, en Kin overslag maken, en letten in wat Trap van Sweming sijn beschoude Voor-beelden met die van de ingebeelde Sweming de meeste gelijkenis hebben. In welk doen met sekerlijk sal ontwaar werden, datmen de middel in de Hand heeft, om dat volgens een sekeren Regel te doen. Van den Italiaanschen Schilder D. Girlandaio werd aangetekend, dat hy de Tronie-kunde soo vast had, dat hy in ’t Konterfeyten, by Inbeelding noyt en miste een kenbare gelijkenis aan te treffen. In welk doen ook eene Francisco Mossoli hem een Konst-genood verstrekte. Andere Geesten hebben sulx op ’t berigt van andere konnen doen: Sulx datse Konterfeytsels en Tafereelen maakten, van Luyden die al een wijle gestorven waren; en diese noyt met Oogen aanschouwd hadden.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Now when a steady Draughtsman has planted the illustration of these Facial Categories in some way in his memory; (How one should prepare oneself to paint Faces or Portraits after his imagination, that is, from the Mind after Life.} And he will find the opportunity to depict, that is to portray, someone who he has only seen once, as such he has to remember and reproduce in a lively manner, all that comes to his mind about the Expression and Features of the proposed Man, by means of a powerful Imagination; And deliver this to the Expression of some or other Face, or Model; And determine which type or Model of the general illustration coincides best with his Thought, rather stylized and forced, or with the likeness of his mental Image. Then one has to move to the specific feature of the forehead, Nose or Mouth and Chin, and pay attention to which degree of expression the Examples that he has seen have a resemblance with that of the imagined Expression. By doing this one will certainly become aware, that one possesses a means to do this according to a certain Rule. It is written about the Italian Painter Domenico Ghirlandaio that he had mastered the Physiognomy so well, that through Imagination he never missed to notice a clear resemblance, while making a Portrait. In which a certain Francesco Mazzoli [ndr: Parmigianino] also was a fellow craftsman. Other Minds have been able to do it based on the description of others: Such that they made Portraits and Scenes of People who had long been deceased; and whom they had never seen with their own Eyes.

technical note: There is a mistake in the pdf, these are pages 230 and 223 of the pdf. [MO]

konterfeyten



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

1 quotations

Quotation

Worden wy dan door een verbeelding der natuur misleid, hoe veel te grooter achten wy den Konstenaar niet die zulks te weeg gebracht heeft? […] Dit aldus zynde, zo moeten wy ook trachten de natuur en de waarschynlykheid op te volgen, en vooral op de regelen der Perspective Optique acht […]Hier uit volgt, dat de laage oog- en zichtpunten, of horizont, de beste en natuurlykste in een Conterfeitsel zyn, die het meest de zinnen zullen bedriegen en misleiden, wanneer het licht en de afstand, volgens de eigenschap der plaats daar men het stellen wil, wel waargenomen zyn. Doet men zulks niet, zo zal men ook een strydige uitwerking zien met die welke men daar van verwagt heeft.

[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 360:] If we are thus misled by a Representation of Nature, how great must the Master be who did it ! […] If this be the Case, we ought to endeavour to follow Nature and Likelihood, and principally to observe the Rules of Perspective [ndr : Optics] […] Hence it follows, that low Horizons, or Points of Sight, are the best and most natural in a Portrait, and will most deceive the Senses, if the Light and Diftance, with respect to the Place where the Picture is to be set, be well observed ; otherwife the Effect will be contrary to what we expected.


1 quotations

Quotation

Rede bey Stellung des Modells, p. 14-15
[…] diejenigen Zeichners/ welche Liebhaber der Anatomie seyn/ sich vorzusehen haben/ daß sie nicht ohne Unterscheid alle Glieder gleiche starck oder deutlich musculiren/ als ob die Zeichnung eine Anatomische Lection seyn sollte: Es haben zu dem Ende alle berühmt Italiänische/ Französischen und Teutsche Meisters ja selbst die Academien beyder erstbenannten Nationen, vor nöthig geurtheilet/ daß man im Nachzeichnen des lebendiges Modells, nemlich : Was die menge der Musculen/ die breite der Glieder/ und die Degadation des Lichtes und des Schattens beträffe/ dasselbige genau folgen solle. Und wenn ja in denen Dingen etwas an dem Modell zu corrigiren/ oder zu verbesseren wäre/ […] Dann selbige Zeichnung als ein aufrichtiger Zeuge der Nature dienen würde.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

15 quotations

Quotation

La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 314
La façon de parler des beaux Tableaux
1. Cela n'est pas Peinture, mais nature, & ces personnages là regardent tous ceux qui les regardent, mais d'une œillade si naïve, que vous jureriez qu'ils sont en vie.
2. Voyez ces poissons là, si vous versez dessus de l'eau ils nageront, car rien ne leur manque. Et ces oiseaux s'ils n'estoient attachez ils prendroient l'air, & fendroient le Ciel tant ils sont bien faits.
3. Comment est-il possible que le pinceau ait couché tant de douceurs sous des traits si rudes, sous des couleurs si dures, & que parmy tant de nonchalance, on ait caché tant d'attraits.
4. Quand la Peinture était encore au berceau, & à son premier lait, le pinceau estoit si niais, les ouvrages si lourds, qu'il falloit escrire dessus, c'est un bœuf, c'est un Asne, autrement vous eussiez pris cela pour un quartier de veau, maintenant il faut mettre dessous, qu'un tel peignoit, de peur qu'on ne creut que ce sont des morts qu'on a collé sur la toile, & des personnes vivantes sans vie tant le tout est bien fait.
5. Pour parler des riches Peintures il en faut parler comme si les choses estoient vrayes, non pas peintes. […]
6. Apelles peignoit ce qui ne se pouvoit peindre, on oyait craquer les tonnerres, & le tintamarre des nuées esclatantes & toutes trenchées d'esclairs.
7. Voyez comme ce drap est bien plissé, voyez ces mains de neige où les veines s'enflent […] tout le corps est aussi bien fait que si nature l'avoit façonné de ses mains. Mais encore est-ce Peinture ou nature, vérité ou artifice.
8. Mon amy pourquoy avez-vous donné une bride à ce cheval qui court de toute sa puissance, & jette son escume à gros boüillons, & est hors d'haleine ? je l'ay fait à dessein, car en deux bonds il se fut jetté hors de la carrière & hors de la toile, il l'a fallu retenir par force, voyez comme par dépit il s'en cabre. 
9. Mon Dieu que ce fonds est haché bien menu, & treillissé de bonne grace, vous jureriez que c'est une chose creuse, & bien profonde. 
10. Voyez comme ces fontaines sourdent des crouppes de ces montagnes, comme la main du Peintre meine ces ruisseaux aussi bien que sçauroit faire la nature […]; voyez comme ces canards se coulent parmy ces herbes, & cornillent, voyez-là comme ils se plongent boursoufflans contre-mont de petits brins & filets d'eau, retirez-vous un peu à l'escart de peur qu'ils ne vous aspergent, & moüillent, en frétillant ainsi des pattes & battant l'eau.
11. Philostrate
en ses Tableaux est excellent en cecy, & vous fera riche en cette matiere. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

[...] De sorte que voulant representer dans un Tableau l’une d’icelles [ndr : l’une des Nations et époques de l’histoire] en particulier, ou plusieurs ensemble, chacune fust traittée en sa vérité, tant comme j’ay dit en l’air des figures humaines, qu’en leur geste & autres actions dependantes d’icelles, & en leurs vestemens ou draperies, puis en quelque sorte en la forme des terres & lieux, où est leur habitation, & aussi des ustensiles de leur usage ; Car par ce moyen chaque chose representeroit ainsi le vray : Mais d’autant que tout cecy ne suffit pas encore entierement à former un Tableau qui soit ce que les tres-sçavans tiennent pour excellent, qui se nomme à present parmy eux la bonne maniere, autrement le bon ou grand Goust ; à cause que de tous ces corps visibles de la nature, il y en a en divers païs dont la proportion & air, est plus agreable à l’œil de quelques personnes qu’à celuy d’autres, tant des figures humaines que des bestiaux, & partie de la terre, & en suitte des Ouvrages faits par l’industrie des hommes, comme les bastimens, & divers autres, à cette occasion il est à propos de sçavoir faire cette distinction, afin de se servir au besoin de ce qu’on peut nommer beau. 

vrai


Quotation

(maximes générales et essentielles)
I. Que dans la Composition d’une Histoire, la Vérité soit premierement fort exacte et pure.
II. Qu’on ait une grande considération du Lieu oû elle sera représentée.
III. Qu’on prenne bien garde à ne pas descouvrir jamais les parties qui ne se peuvent monstrer honnestement. Cette maxime a toûjours esté parmi eux une telle recommendation, que mesme ils souffroient plutost que l’Histoire demeurast defectueuse en quelque chose, que de passer au delà des bornes de la modestie.
IIII. Et enfin, pour le quatriesme degré de perfection,
Qu’on trouve moyen de représenter les choses noblement, ingenieusement, et d’une manière grande et magnifique.
Voilà les quatre Parties principales, qui sont le concert, et pour ainsi dire l’harmonie de la Peinture, par la juste relation qu’elles ont entre elles ; Ce que nos Critiques rechercheront rigoureusement dans l'Ouvrage qu'on leur présente ; où j'ai bien peur qu'ils ne trouvent pas assez leur conte pour le sucés de la pretention de nostre Moderne.



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GENRES PICTURAUX → peinture d’histoire

Quotation

{XIX. Qu’il ne faut pas trop s’attacher à la Nature, mais l’accommoder à son Genie.} 
*Ne soyez pas si fort attaché à la Nature, que vous ne donniez rien à vos estudes ny à vostre Genie : mais aussi ne croyez pas que vostre Genie & la seule memoire des choses que vous avez veuës vous fournissent assez pour faire un beau tableau, sans l’aide de cette incomparable maistresse la Nature, *que vous devez toûjours avoir presente comme un témoin de la verité. 


Quotation

C’est répondis-je, que quelque soin qu’on apporte à bien peindre un ouvrage, toutes ses parties estant composées d’une infinité de differentes teintes, qui demeurent toûjours en quelque façon distinctes & separées, ces teintes n’ont garde d’estre meslées ensemble, de la mesme sorte que sont celles des corps naturels. Il est bien vray que quand un tableau est peint dans la derniere perfection, il peut estre consideré dans une moindre distance ; & il a cet avantage de paroistre avec plus de force & de rondeur, comme sont ceux du Corége. C’est pourquoi je vous ay fait remarquer que la grande union & le mélange des couleurs sert beaucoup à donner aux tableaux plus de force & de vérité ; & qu’aussi plus ou moins de distance contribuë infiniment à cette union.
Je vous diray encore, que c’est par la mesme raison de cette grande union de couleurs, que les excellens tableaux peints à huile, & qui sont faits il y a long-temps, paroissent avec plus de force & de beauté, parce que toutes les couleurs dont ils ont esté peints, ont eu plus de loisir de se mesler & se noyer ou fondre les unes avec les autres, à mesure que ce qu’il y avoit de plus aqueux & de plus humide dans l’huile, s’est seché. C’est ce qui fait que l’on couvre les tableaux avec un vernis qui émousse cette pointe brillante & cette vivacité, qui quelquefois éclate trop & inégalement dans des ouvrages fraîchement faits ; & ce vernis leur donne & plus de force & plus de douceur.



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

qu’ainsi il étoit d’une trés grande consequence de s’étudier à bien connoître la couleur, & de se rendre ses charmes familiers, afin de ne pas s’y laisser surprendre, & de pouvoir étudier le reste avec plus de liberté : qu’un tableau dessigné mediocrement, où les couleurs seroient en tout leur éclat, feroit plus d’agreables effets à la vuë, qu’un autre où le dessein seroit en sa plus parfaite justesse où la couleur seroit negligée, parce que la couleur en sa perfection representoit toûjours la verité & que le dessein ne pouvoit representer que la possibilité.


Quotation

Toutes ces considerations sur le merite du dessein & de la couleur ayants été rapportées en une assemblée particuliere, il fut dit qu’il n’étoit pas difficile de les concillier ensemble, mais que le plus important étoit d’expliquer les regles & les preceptes que l’on pouvoit donner aux étudiants, pour faire bon usage de la couleur ; d’autant qu’il y avoit eu beaucoup de Peintres, lesquels pretendans exceller en cette partie là, non seulement avoient négligé le dessein, mais par cette non chalance s’étoient entierement éloignés de l’imitation du naturel aussi bien dans la couleur que dans la forme affectant de faire paroître de fausses obscurités, sous pretexte de donner plus de force & d’éclat à leurs ouvrages, que par cette maniere on voyoit en plusieurs Tableaux des choses aussi contraires à la raison qu’à la verité.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

LXXXXII.
L’on ne fait les Arbres qu’aprés que le Ciel est finy, l’on peut neantmoins en épargner les places quand ils en tiennent beaucoup, & de quelque façon que ce soit, il faut ébaucher ceux qui approchent avec du Verd de Montagne, y meslant quelque-fois de l’occre, & les ombrer des mesmes couleurs, y ajoûtant du Verd d’Iris ; en suite il faut feüiller là-dessus en pointillant sans croiser ; car il faut que ce soit des petits points longuets, d’une couleur plus brune, & assez nourris, qu’il faut conduire du costé que vont les branches, par petites Touffes d’une couleur un peu plus brune […]
C’est le plus difficile du Païsage, & quasi de la Mignature, que de bien feüiller un arbre : Pour l’apprendre & pour s’y rompre un peu la main, il en faut copier de bons ; car la maniere de les toucher est singuliere, & ne peut s’acquerir qu’en travaillant aux arbres mesmes, au tour desquels vous observerez aussi de faire passer de petits Rameaux qu’il faut feüiller, sur tout ce qui se rencontre dessous & sur le Ciel.
Et en general, que vos Païsages soient coloriez de bonne sorte, & pleins de verité ; car c’est ce qui en fait la beauté.



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GENRES PICTURAUX → paysage

Quotation

Je sçay bien, continua-t-il, que Rubens est un de vos Heros de Peinture, & que vous avez toûjours estimé l’Ouvrage qui est dans la gallerie du Luxembourg, comme une des plus belles choses qui soient dans l’Europe, si l'on en retranchoit (disiez-vous) en beaucoup d'endroits le goût de Dessein dont il n'est pas question presentement. Mais tout le monde n'est pas de vôtre goût, & ceux qui sont d'un sentiment contraire, disent qu'on trouve peu de verité dans les Ouvrages de Rubens, quand on les examine de prés, que les Couleurs & les Lumieres y sont exagérées, que ce n'est qu'un fard, & qu'enfin ce n'est point ainsi que l'on voit ordinairement la Nature.
O le beau fard ! s'écria Pamphile, & plût à Dieu mon cher Damon, que les Tableaux qu'on fait aujourd'huy, fussent fardez de cette sorte ! ne sçavez-vous pas que la Peinture n'est qu'un fard, qu'il est de son essence de tromper, & que le plus grand trompeur en cet Art est le plus grand Peintre. La Nature est ingrate d'elle-même, & qui s'attacheroit à la copier simplement comme elle est & sans artifice, feroit toûjours quelque chose de pauvre & d'un tres-petit goût. Ce que vous nommez exageration dans les Couleurs & dans les Lumieres, est une admirable industrie, qui fait paroître les objets peints plus veritables (s'il faut ainsi dire) que les veritables mêmes. C'est ainsi que les Tableaux de Rubens sont plus beaux que la Nature, laquelle semble n'être que la copie des Ouvrages de ce grand Homme. Et quand les choses aprés être bien examinées ne se trouveroient pas justes, comme vous le supposez, qu'importe, pourvû qu'elles le paroissent ; puisque la fin de la Peinture n'est pas tant de convaincre l’esprit que de tromper les yeux.
Cet artifice, dit Damon, me semble merveilleux dans les grands Ouvrages.
C'est aussi dans ceux-là, reprit Pamphile, où l'on voit que Rubens l'a rendu plus sensible à ceux qui sont capables d'y faire attention & de l'examiner : car aux personnes qui ne s'y connoissent que peu, rien n'est plus caché que cet Artifice.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Mais la question, si Le Brun est préferable au Titien, c'est-à-dire, si la partie de la composition poëtique & de l'expression est préferable à celle du coloris, & laquelle de ces parties est superieure à l'autre, je tiens qu'il est inutile de l'agiter. Jamais les personnes d'un sentiment opposé, ne sçauroient s'accorder sur cette prééminence dont on juge toujours par rapport à soi-même. Suivant qu'on est plus ou moins sensible au coloris, ou bien à la poësie Pittoresque, on place le Coloriste au-dessus du Poëte, ou le Poëte au-dessus du Coloriste. Le plus grand Peintre pour nous, est celui dont les ouvrages nous font le plus de plaisir. Les hommes ne sont pas affectez également par le coloris ni par l'expression, il en est, qui pour ainsi dire, ont l'œil plus voluptueux que d'autres. Leurs yeux sont organisez, de maniere que l'harmonie & la verité des couleurs y excite un sentiment plus vif que celui qu'elle excite dans les yeux des autres. Un autre homme, dont les yeux ne sont point conformez aussi heureusement, mais dont le cœur est plus sensible que celui du premier, trouve dans les expressions touchantes un attrait superieur au plaisir que lui donnent l'harmonie & la verité des couleurs locales. Tous les hommes n'ont pas le même sens également délicat. Les uns auront le sens de la vûë meilleur à proportion que les autres sens. Voilà pourquoi les uns préferent le Poussin au Titien, quand d'autres préferent le Titien au Poussin.



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Quotation

Nous avons dit que la vérité l’emportoit toujours sur l’imitation. Par conséquent, quelque soigneusement que soit imitée la Nature, l’Art s’échappe toujours, & avertit le cœur, que ce qu’on lui présente n’est qu’un fantôme, qu’une apparence ; & qu’ainsi il ne peut lui apporter rien de réel. C’est ce qui revêt d’agrément dans les Arts les objets qui étoient désagréables dans la Nature. Dans la Nature ils nous faisoient craindre notre destruction, ils nous causoient une émotion accompagnée de la vue d’un réel danger : & comme l’émotion nous plaît par elle-même, & que la réalité du danger nous déplaît, il s’agissoit de séparer ces deux parties de la même impression. C’est à quoi l’Art a réussi : en nous présentant l’objet qui nous effraye, & en se laissant voir en même-tems lui-même, pour nous rassurer & nous donner, par ce moyen, le plaisir de l’émotion, sans aucun mélange désagréable. Et s’il arrive par un heureux effort de l’Art, qu’il soit pris un moment pour la Nature elle-même, qu’il peigne par exemple un Serpent, assez bien pour nous causer les allarmes d’un danger véritable ; cette terreur est aussitôt suivie d’un retour gracieux, où l’ame jouit de sa délivrance comme d’un bonheur réel. Ainsi l’imitation est toujours la source de l’agrément. C’est elle qui tempere l’émotion, dont l’excès seroit désagréable. C’est elle qui dédommage le cœur, quand il en a souffert l’excès.


Quotation

[…] je passe tout de suite à une remarque bien glorieuse pour l’Ecole Françoise ; & que probablement elle n’oubliera point dans ses fastes. Nous avons vû vérifier de nos jours, & sous nos yeux, par M. Oudry, ce qu’on avoit jusqu’à présent regardé dans Pline comme une Fable. Non-seulement des Animaux (car combien n’y en a-t-il pas dans la cohue du peuple qu’on laisse entrer au Sallon) mais même des hommes intelligens & connoisseurs ont été la dupe de son talent ; & ont pris le change sur ses ouvrages. Après que leurs yeux avoient été trompés, on leur a vû porter la main sur l’objet qui avoit causé leur illusion […] Le tableau dont je veux parler ici, entre les autres, représente des Mauves peintes sur un fond blanc, & suspendues à un clou. Ces Oiseaux, dont les ailes sont représentées à demi ouvertes & renversées, sont tellement de relief, qu’on s’imagine les voir sortir du Tableau ; & qu’on se plait à jouir de son illusion dans le tems même qu’elle ne peut être que volontaire. Tous les ouvrages de M. Oudry sont peints avec cette vérité ; & un feu qui ne contribue pas peu à ajouter à leur perfection.


Quotation

M. Aved […] a exposé différens Portraits, tous également bien touchés, & qui soutiennent parfaitement le grand nom qu’il s’est acquit dans ce genre. Il n’est point pour ces attitudes fieres & de recherche, qui le plus souvent sortent de la nature, ou du moins empêchent de la reconnoître : une élégante & noble simplicité est plus de son goût, très-louable en cela. Je n’ai trouvé d’imperfection que dans son coloris, il m’a semblé trop cru ; je n’y ai point reconnu des chairs telles qu’en offre la nature. Les portraits de M. Le Sueur acheveront d’éclaircir ma réflexion […] ; la chair y est mieux exprimée & ils ont un bien plus grand air de vérité.


1 quotations

Quotation

II. Was das Gemähl seye, p. 128
Das Gemähl ist eine Gleichheit dessen/ das man sehen kan/ sagt Socrates bey Xenoph.I.3. Solche Gleichheit erfreut das Gesicht mit ihrer Schönheit/ schärpfet den Verstand mit ihrer Artigkeit/ erfrischet das Gedächtniß mit gemercksamen Bildern/ erquicket das Gemüth mit allerhand seltnen Erfindunge[n]/ entzündet die Begierden zu vielen Heldentugenden/ ist bei Fürsten angenehm/ bey den Gelehrten wehrt/ von der Jungend geliebt und vo[n] jedermann gelobet. Hat auch in Kriegswesen einen grossen Nutzten/ das Abwesende/ als Gegenwärtig fürzustellen. 

Xénophon est cité d'après l'édition française de François Charpentier (1620-1702) : Les Choses Mémorables De Socrate/ ouvrage de Xenophon/ traduit de Grec en François..., Paris, Camusat, 1650.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

4 quotations

Quotation

{LI. Le Portrait.} 
*Pour ce qui est des Portraits, il faut faire precisement ce que la Nature vous montre, travaillant en mesme temps aux Parties qui se ressemblent, comme sont les Yeux, les Joües, les Lévres & les Narines, en sorte que vous touchiez à l'une si-tost que vous aurez donné un coup de Pinceau à l'autre, de peur que le temps & l'interruption ne vous fasse perdre l'idée d'une Partie, que la Nature a produite pour ressembler à l'autre ; & imitant ainsi trait pour trait toutes les Parties avec une juste & harmonieuse composition de Clair-Obscur & de Couleurs, & donnant à vostre Portrait le brillant que la facilité & la vigueur du Pinceau font voir, pour lors il paroistra tout plein de vie.



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GENRES PICTURAUX → portrait
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

105. [Inégaux dans leur Position, en sorte que ceux de devant contrastent les autres qui vont en arriere, & soient tous également balancez sur leur centre.] Les mouvemens ne sont jamais naturels, si les Membres ne sont également balancez sur leur centre ; & ces Membres ne peuvent estre balancez sur leur centre dans une égalité de poids, qu'ils ne se contrastent les uns les autres. Un homme qui danse sur la corde, fait voir fort clairement cette verité. Le Corps est un poids balancé sur ses pieds, comme sur deux pivots ; & s’il n’y en a qu’un qui porte, comme il arrive le plus souvent, vous voyez que tout le poids est retiré dessus centralement, en sorte que si par exemple le bras avance, il faut de nécessité, ou que l’autre bras, ou que la jambe aille en arriere, ou que le Corps soit tant soit peu courbé du costé contraire, pour estre dans son Equilibre & dans une situation hors de contrainte. Il se peut faire, mais rarement, si ce n’est dans les Vieillards, que les deux pieds portent également ; & pour lors il n’y a qu’à distribuer la moitié du poids sur chaque pied. Vous userez de la mesme prudence, si l’un des pieds portoit les trois quarts du fardeau, & que l’autre portast le reste. Voila en general ce que l’on peut dire de la Balance & de la Ponderation du Corps : du reste, il y a quantité de choses tres-belles & tres-remarquables à dire ; & vous pourrez vous en satisfaire dans Leonard de Vincy ; il a fait merveille là-dessus, & l'on peut dire que la Ponderation est la plus belle & la plus saine partie de son Livre sur la Peinture. Elle commence au CLXXXI. Chapitre, & finit au CCLXXIII. Je vous conseille de voir encore Paul Lomasse dans son 6. l. chap. IIII. Del moto del Corpo humano, vous y trouverez des choses tres-utiles. Pour ce qui est du Contraste, je vous diray en general, que rien ne donne davantage la grace & la vie aux Figures.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

[…] L'enthousiasme qui fait les Peintres & les Poetes, ne consiste pas dans l'invention des mysteres allégoriques, mais bien dans le talent d'enrichir ses compositions par tous les ornemens que la vrai-semblance du sujet peut permettre, ainsi qu'à donner de la vie à tous ses personnages par l'expression des passions. Telle est la Poësie de Raphaël ; telle est la Poësie du Poussin, & de Le Sueur ; & telle fut souvent celle de Monsieur Le Brun & de Rubens. 



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

M. La Tour a ajouté à ses autres Portraits celui de M. Dumont le Romain. […] Il est habillé d’une Robbe de Chambre légere, rayée de différentes couleurs & cassées de plis artistement variés. Son air de tête est du meilleur choix du monde. On est étonné de la vie, de la finesse, & en même-tems de la liberté qui paroissent dans ce Portrait, si c’en est un.


2 quotations

Quotation

Se présente un portrait qu’on peut dire vivant ; c’est un Jesuite ayant une table devant lui, la tête appuyée sur la main droite & les yeux fixés sur un manuscrit. Il représenta le R. P. Nonotte, peint par son frere, (2) & si ressemblant qu’on y est trompé.
L’Original a jadis été mon Préfet, * ainsi j’en puis parler avec connoissance.

(2) La réflexion qu’on a faite au sujet des portraits de M. Aved, convient également à celui dont il s’agit & le choix d’une attitude aussi naturelle, n’a pas peu contribué à sa grande perfection. Que ceci soit dit pour ceux qui y aspirent, ils doivent la chercher dans la nature, c’est là son unique source.


1 quotations

Quotation

{Opmerking over de Volg-Konst.} Staet oock noch voor af, aen te mercken datmen de Kinderen door de Konst van navolgingh of nabotsingh tot alles dat de Schilder-Konst aengaet, kan aenleyden, want dewijl het onmogelijck is alles dat de Teycken-kunde vermagh te doen, in ‘t bysonder voor te schrijven, soo brenght de Volgh-kunst, de Teycken-kunde een bysondere algemeene hulpe toe. Waer vintmen doch eenen Schilder (seyt Quintilianus), die alles ’t gene inde natuere voorvalt, heeft leeren af-teyckenen, nochtans en vint een konstigh Meester die de rechte maniere van navolgingh heeft, sich noyt verlegen, alles wat hem voorkomt, aerdigh af te beelden. Na datwe dan nu de Jonge Leerlingen, volgens d’onderwijsinge vande kleyne begintselen hebben leeren aen stoelen en bancken gaen, en datse door de eerse wijse van doen, het beginstel van navolgingh hebben verkreghen, soo moet men haer seer neerstigh en langhe besigh houden in het na-teyckenen van goede, welgehandelde en uytvoerighe Teyckeningen, welcke wy oordeelen veel nutter en bequamer te zijn dan eenige Print-kunst; {Teyckenen na Teyckeningen seer nut.} de reden daer van is om datse in een goede Teyckeningh niet alleen en sien de schickinghe, vaste Teyckeningh, verstandighe witheydt der omtrecken, dagh en schaduwe, toetsen en hooghsels, maer sy sien daer met eenen oock de maniere van handelinghe en Teyckenachtighen aert, ’t welcke sy in een Print niet en sien, en by gevolgh daer oock niet uyt leeren konnen, dan met langen tijdt en grooten verdrietigen arbeyt, sonder dickwils een vaste maniere te bekomen, maer maecken dat hunne dingen nu sus, dan soo, luck raeck, komen uyt te vallen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {Remark about the Art of Imitation.} Beforehand we should point out that one can stimulate Children to anything that concerns the Art of Painting by means of the Art of following or imitation, because although it is impossible to prescribe everything that the Art of Drawing entails separately, as such the Art of Imitation gives great assistance to the Art of Drawing. Where can one find a Painter (says Quintilian), who has learned to draw everything that occurs in nature, yet an artful Master who has the right manner of imitation is never wanting to nicely depict all that occurs to him. After we have gotten the young pupils going with the instruction of the small principles of imitation, and that they have obtained the principle of imitation by this first action, as such they should be kept busy diligently and long with the drawing after good well-executed and comprehensive Drawings, which we believe to be much more useful and adequate than any Art of Print; {Drawing after Drawings is very useful.} the reason for this is that in a good Drawing they will not only see the composition, steady Drawing, sensible whiteness of the contours, light and shadow, touches and highlights, but they will also see the manner of treatment and nature of drawing, which they cannot see and therefore cannot learn from a Print, except after a long time and great sad labour, often without obtaining a steady manner, causing that their things will sometimes occur like this or that, haphazardly.

This section is not included in the English translation. [MO]

nabotsingh · navolgingh


2 quotations

Quotation

ende overmids onsen volgh-lust altemet door een heymelicke nijdigheyd, altemet door een rechtvaerdighe verwonderingh gaende ghemaeckt wordt, soo plaght oock het ghene wy met den hooghsten yver naeiaeghen, sijne hooghste volmaecktheyd vroegh te bekomen. Maer dan valt het ons heel swaer by die volmaecktheyd te blijven; ghemerckt eenigh dingh nae den ghemeynen loop der nature plagt te deynsen, als het niet meer voord en kan.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The emulation cherishes the minds, he says {…}, and while our desire to imitate is activated either because of secretive annoyance, or because of a justified amazement, as such that which we chase after with the greatest diligence tends to obtain its highest perfection early on. But then it is very hard on us to keep up with this perfection, seen that a thing tends to recoil to the usual flow of nature, if it cannot move forward anymore.

Junius discusses the origin of ‘aemulatie’ (emulation). He uses ‘(nae)volgh(ens)lust’ as equivalent for ‘aemulatie’. Emulation can either have a negative origin, which he describes as secretive annoyance or envy, or a positive one, described as ‘verwondering’ (amazement). It is furthermore of interest that Junius mentions the consequences of emulation: reaching perfection (‘volmaaktheid’), which might be difficult to keep up. [MO]

aemulatie



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Alhoewel nu d’oude Konstenaers buyten twijfel door de hitte haeres volgh-lusts en door d’onverdraeghelicke onwederstaenlicke prickelen des naer-yvers krachtighlick tot een gantsch ernstighe oeffeninghe deser Konsten aengedreven wierden, nochtans moghen wy niet dencken dat dese Konsten aleen door d’onderlinghe Aemulatio der Konstenaeren ghevoordert sijn gheweest, maer wy houden ’t daer voor dat den grooten naem van vele welsprekende mannen de wackere gheesten der Konstenaeren met eenen oock opgheweckt heeft om yet wat te verrichten ’t welck dierghelijcke eere verdienen mocht.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Although the old Artists were without a doubt driven forcefully by the heat of their desire to imitate and by the unbearable irresistible incentives of envy towards serious practice of these Arts, still we should not think that these Arts have only advanced through the mutual Emulation of Artists, but we insist that the great name of many eloquent men have simultaneously incited the alert minds of Artists to do something which might deserve such an honor.



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L’ARTISTE → qualités
SPECTATEUR → marché de l'art

1 quotations

Quotation

{Een spiegel der natuer}. Want een volmaekte Schildery is als een spiegel van de Natuer, die de dingen, die niet en zijn, doet schijnen te zijn, en op een geoorlofde vermakelijke en prijslijke wijze bedriegt. Den Konst versmader Agrippa bekent, dat de Schilder konst een zeer zuivere navolgster der natuerlijke dingen is, die eertijts d'eerste plaets der vrye konsten in hadde.

[BLANC J, 2006, p. 24] {Een spiegel der natuer}. Want een volmaekte Schildery is als een spiegel van de Natuer, die de dingen, die niet en zijn, doet schijnen te zijn, en op een geoorlofde vermakelijke en prijslijke wijze bedriegt. Den Konst versmader Agrippa bekent, dat de Schilder konst een zeer zuivere navolgster der natuerlijke dingen is, die eertijts d'eerste plaets der vrye konsten in hadde.

Hoogstraten fait ici référence à l'ouvrage de Heinrich Cornelius Agrippa (1486-1535), Van de onzekerheid en ijdelheid der wetenschappen en konsten, (1530) traduit du latin par J. Oudaan, Rotterdam, 1661, chapitre XXI, p.92-93.Voir BLANC J, 2006, p.104, n.115.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

12 quotations

Quotation

14 Dits t’wit om nae schieten, den grondt om bouwen, { T'leven der Schildery, leydtsterre, grontsteen, en schiet-wit.}
Gheenen beteren Text is t’allegeren,
Schoonder, noch vaster voorbeeldt om betrouwen,
Als volcomen naeckten van Mans, en Vrouwen,
De gheleertste Boecken om in studeren,
Zijn dit, als een oneyndigh practiseren
Soo zijn Kinder-naeckten, en alle Dieren,
T’waer anders onmogh’lijck om te versieren.

[D'après NOLDUS 2008, p. 38:] 14 Ceci est la cible à viser, la base de la construction. {La vie est l’étoile polaire, la base et la cible de la peinture.} On ne pourrait alléguer de meilleur Texte. Il n’y a pas de modèle plus beau, plus valable que des nus parfaits d’Hommes et de Femmes. Ils sont les livres les plus savants où étudier, c’est-à-dire s’exercer sans limites. Cela vaut aussi pour les nus d’Enfants et tous les Animaux. C’est d’ailleurs la seule façon d’apprendre à travailler de mémoire.


Quotation

17 […]
maer conterfeytende hebt ghy te letten,
V voorbeeldt te gheven zijn rechte stede, {Voorbeeldt, dat is, het naect, datmen voor heeft te conterfeyten, niet te by te hebben.}
Want menigh Schilder daer in oyt misdede,
Niet te hoogh, te lagh’, of te by te setten :
Sommighe ghebruycken ruyten en netten,
Of raemkens met draden cruyswijs ghespannen,
Om uyt t’conterfeyten fauten te bannen.

[D'après NOLDUS 2008, p. 38-39:] 17 […] Toutefois, en copiant le modèle il vous faut bien veiller à le mettre à sa bonne distance. {Il ne faut pas que le modèle, c’est-à-dire le nu qu’on souhaite contrefaire, soit trop proche.} De nombreux Peintres en effet se sont là fourvoyés. Il ne faut l’installer ni trop haut, ni trop bas ni trop près. Certains utilisent des quadrillés : des cadres tendus de fils croisés pour bannir les erreurs de leur travail.


Quotation

't Is ghewisselick een uyttermaeten groote saeck de waere verbeeldinghen van allerley roerende ende onroerende dinghen in sijn ghemoedt op te legghen; evenwel nochtans is het noch een meerder saecke datmen een levende ghelijckenisse deser inwendigher verbeeldinghen kan uytwercken, voornaemelick indien den Konstenaer niet en blijft hanghen aen dese of geene bysondere wercken der Natuere, maer liever uyt opmerkinghe van d'aller schoonste lichamen die erghens te vinden sijn een volmaeckt voor-beeldt in sijn fantasije indruckt,

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is clearly an extremely important case to imprint the true representations of all sorts of movable and unmovable things in one's mind; even so it is an even more important case that one can bring about a living similitude of these inner representations, especially if the Artist does not stick to these or other specific works of Nature, but rather by observation imprints a perfect example of the most beautiful bodies that can be found anywhere in his fantasy.


Quotation

Soo is dan dese gantsch vruchtbaere kracht onses ghemoedts, nae 't oordeel van Plato {in Sophista.}, tweederley: d’eerste soeckt maer alleen soodaenighe dinghen uyt te drucken die d'ooghe teghenwoordighlick aenschouwet; d'andere bestaet daer en boven oock die dinghen af te beelden welcker voorbeeldt maer alleen in de fantasije voor ghestelt wordt.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Thus this very fruitful power of our mind is, after the judgment of Plato {…}, twofold: the first only tries to express such things that the eye beholds presently; the other also manages to depict those things whose example is only presented in the fantasy.


Quotation

Al wat nae 't verdachte wordt ghemaeckt, is schoon. Wat daer en teghen nae 't ghene van de Nature voordt ghebracht is gemaeckt wordt, is niet schoon. Want wanneer yemant yet nae 't verdachte maeckt, soo moet hy noodtsaeckelick een van beyde doen; ofte hy druckt het verdachte voorbeeldt wel ende bequaemelicke uyt, ofte niet, indien hy 't wel afbeeldt soo sal 't uyt ghedruckte beeldt schoon wesen; aenghesien d'eerste en meeste schoonheydt in 't verdacht voorbeeldt te vinden is. Indien hy daer en teghen 't verdachte voorbeeldt niet wel uyt en druckt; soo en is sijn maecksel nae 't verdachte niet ghewrocht, maer 't valt in 't teghendeel verder af van de volcomen schoonheydt deses voorbeeldts. 't Is dan blijckelick dat die ghene de welcke yet maeckt nae 't gheene van de nature voordt ghebracht is, het selvichge niet recht schoon maecken can: overmidts 't ghene hy sich voorstelt vol ghebreckelickheydts is, en dat d' eerste en meeste schoonheydt daer niet in te vinden is; soo dat oock 't ghene daer nae ghemaeckt wordt, noch al meer van de rechte schoonheydt af dwaelen moet.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] All that is produced after the thought, is beautiful. That which on the other hand is produced and made by Nature, is not beautiful. Because when someone makes something after the thought, he necessary has to do one of both [NDR: i.e. make a choice]: or he expresses the thought example well and capably, or not, if he does depict it well, then the expressed image will be beautiful; seen that the first and most beauty is to be found in the thought example. If by contrast he does not express the thought example well; then his fabrication after the thought is not worked, but to the contrary it diverges further from the complete beauty of the example. It is then clear that he who makes something after that which has been produced by nature, cannot really make it beautiful: as that which he imagines himself is full of imperfection, and that the first and most beauty cannot be found in there; thus also that which is made after it, necessarily diverges somewhat more from straight beauty.

The term ‘verdachte’, used as a noun as well as an adjective (in combination with ‘voorbeeld’) in this extract, is closely related to Junius’ ideas on how an image of beauty comes into existence. [MO]



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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

Quotation

Alhoewel het nu den ghewillighen licht valt dese beeldt-bevormingh op te wecken, soo en mach nochtans niemant verhopen dat hy daer toe strecks met der vlucht gheracken sal ; want wy moeten voor 't eerste maer alleen de ghewoonte deser betrachtinghe door een daeghelicksche oeffeninghe aennemen; 't naeste is dat wy dese rouwe ende ongheschaefde verbeeldinghen nae ons vermoghen afteyckenden; volgt daer op dat wy t'elcken meer en meer, sonder nochtans ons ghemoedt te overlaeden, onse fantasye daer toe brochten dat sy d'onvervalschte voorbeelden der dinghen die wy eens ghevaetet hebben vaerdighlick voorstelle, ten eynde dat wy de selvighe op een behoorlicke wijse mochten uytdrucken; want sonder dese vaerdigheydt van 't voorstellen en 't uyt-drucken deser voornaemder verbeeldinghen, soo waer het veel beter een losse inbeeldinghe, even als de selvighe eerst voor valt, uyt de vuyst nae te volghen, dan langhe te dutten ontrent verbeeldinghen die beswaerlick tevoorschijn komen.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Although it is easy on the willing [NDR: people] to stimulate this ‘image-formation’, no one may hope that he will get there then by chance, because for the first we only have to adopt this practice through a daily exercise; because firstly we only have to adopt this practice through a daily exercise; next we draw after these crude and unpolished representations to our own ability; it then follows that everyone one of us more and more, although without overloading our mind, applies our fantasy to skillfully depict the uncorrupted examples of things that we have once caught, in order for us to express this in an acceptable way; because without this ability of representing and expressing these aforementioned representations, it would be much better to follow a loose illusion off the cuff, just as it first happens, then linger for a long time on representations that appear with difficulty.

The term ‘voorbeeld’ (example or model) plays an important role in the artistic process, as Junius describes it here. First the artist collects images he has seen in nature in his mind, subsequently he forms a ‘voorbeeld’ in his mind and uses it in his art. If, by contrast, the artist forms the example in a haphazard manner, it is a loose illusion. Moreover, the artist needs a certain skill to be able to express the example in an acceptable manner. The phrasing of this section is rather different in the Latin edition. [MO]


Quotation

{Perspective te verstaen eerst geraden.} En daer van soude wel het redelijckste wesen, dat een Jonck Teyckenaer, eerst de Perspective ofte Doorsicht-kunde, volghens lichte en bevattelijcke regelen, leere verstaen, op dat hy daer door al vroeg mochte komen tot de kennis, van alle dingh sijn juyste proportie, en stant van beschouwinge te geven, sonder welcke wetenschap de gront-vest deser Const, noch de reden van alles datter ghemaeckt wort, niet en kan begrepen worden. {Om dat de Perspective voor de eerste aenkomelingen wat te swaer valt, salmen die aen haer onder ’t leeren van andere dingen soecken in te prenten.} Maer alsoo de Jongelinghen inden beginne tot dese dinghen noch veeltijts wat te swack zijn, en van alles niet wel konnen bevatten, so machmen haer eenigen tijdt laten doorbrenghen met het na- teyckenen van eenighe lichte voor-beelden, en in dat doen, soo haest als ’t mogelijck is vande Perspectijf regelen de ooghen openen, op dat sy alsoo ghelijckelijck neffens het Teyckenen, de Doorsicht-kunde souden leeren;

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] {It is advised to first understand Perspective.} And of this it would be the most reasonable, that a young draughtsman, first learns to understand the Perspective, by means of easy and comprehensible rules, in order for him to early obtain the knowledge of everything’s right proportion, and position of observation, without which science neither the basis of this Art, nor the sense of all that is being made, cannot be understood. {As the Perspective is a bit too heavy for the very beginners, one should attempt to teach them while learning other things.} Yet if the young men are often still a bit too weak in the beginning, and are unable to understand several things, as such one could let them spend some time with drawing after some easy examples, and by doing so, as quickly as possible opening the eyes for the rules of Perspective, in order for them to learn the Perspective simultaneously with the Drawing;

In English, this term is translated as: 'proportion of augmentation and diminuition'. The second part of this section is not included in the English translation. [MO]



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L’ARTISTE → apprentissage

Quotation

Seker een Schilder die niet anders en weet dan de bloote omtrekken der schoone leden, en de muskelen der Statue-beelden in haar teykeningh en gedaante na te volgen, sal sich seer verlegen vinden wanneer hy eenige beelden na seker gegeven voornemen moet schicken, op datmen waarlijck de vereyste werckingh, en geen andere in zou zien. Ja hy sal sich genoegsaam onbedreven in de Menschkunde vinden, wanneer hy slegts in de Collegien Akademie beelden sal Teyckenen; als niet wel konnende waarnemen door welke meester spelende Muskelen, en Partyen, sijn voorgesteld beeld in ’t leven werkt; op dat hy die nauwkeurig in agt nemende, en wel navolgende, die ook aan sijn Beeld sou konnen geven, en maken dat de actie van sijn Teykening met die van sijn Model, welwerkende over eenstemd. Want nadien de muskelen volgens d’ontelbare verscheydentheden der werckingen, oneyndig verschillige gedaantes konnen hebben; die onmogelijck uyt geen Statuen of Pronkbeelden konnen geleerd werden, om dat in yder voorbeeld slegts een enkel en bepaald geval vertoond werd: soo volgd van selfs, datmen in de algemeene Schilderkonst, niet alleen en moet verstaan wat yder Muskel in dusdanigen Actie doet, maar in wat trap en gedaante en onderschikking sy sulx doet; en wanneerse min en wanneerse meer, geweldig of stemmingh sulx doet: want men moet vast stellen dat yder bysondere doening of beroerlijkheyd niet alleen sijn eygen muskel, of muskelen heeft, om dit of dat lit te buygen, te regten, op te trekken, na binnen, na buyten en elders heen te drayen en op te houden, maar dat sulx ook door veelerhande toevallige trappen geschied.[continues…]

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Certainly, a painter who knows nothing but how to imitate the naked contours of beautiful parts and the muscles of the sculpted figures in their design and appearance, will feel very embarrassed when he has to arrange some figures after a certain concept, in order to see the required function and not some other. Yes he will find himself completely incapable in the Anatomy, if he would only draw Academy figures in the Colleges; as he is unable to perceive by which master moving muscles and parts his imagined figure does in real life; so that he could observe this carefully, and imitating it well, to give it to his figure as well, to ascertain that the action of his drawing coincides well with that of his model. Because since the muscles can have an endless amount of different shapes, following the countless differences of actions; which can impossibly be learned from Statues or Sculptures, because in every examples but one and a specific case is show: and it naturally follows that in the general Art of Painting, one should not only understand what every muscles does in such an action, but to what extent and shape and subordination he does it; and when it does it more or less great or enjoyable: because one has to note that every specific action or movement does not only have its own muscle or muscles, to make this or that limb bend, straighten, pull up, turn in or out or in another direction and keep it up, but that this happens through manifold coincidental steps.


Quotation

En gelijk het eenigsints betamelijk is, dat de Voorbeelden door welkmen onderwijsen wild, vry sijn van de aldergrootste berispingh, dagten wy best te doen, ons onder andere te bedienen, van eenige Modellekens, dienwe niet aan een geringe, maar aan de goede hand van den Grooten Schildermeester Nicolaas Poussijn verschuldigt zijn.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And like it is somewhat acceptable, that the Examples by which one wants to teach, are free of the greatest flaws, we thought it would be good, to serve ourselves amongst others to some small models [i.e. illustrations, ndr.] that we do not owe to a minor [artist, ndr.], but to the good hand of the Great Master Painter Nicolas Poussin.



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L’ARTISTE → apprentissage

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Welke Oeffening den Schilder niet alleen een getrouwe hulp-Suster sal ’t zijn in ’t volgen van het natuurlijk Leven, maar sy sal hem voor een ervare Meesteres konnen dienen, wanneer hy ’t Leven moet derven; om door de beseffing van een ware ingebeelde Schoonheyd sijn geest soodanig te onderwijsen, en sijn hand soo verstandig te bestuuren, dat hy de voorgestelde Schoonheyd uyt de volle Bron-ader van sijn gemoet, als met volle stroomen op den Schilder-doek sal konnen uytgieten. Waarlijk d’uitdrukking van de Schoonheyd kan door de sterke Inbeeldingskracht merkelijk verbeterd werden. Van den grooten Phydias werd verhaald, dat als hy het Beeld van Jupiter en Minerva maakte, dat hy sijn oogen op niemand sloeg daar hy die gelijkenis uyt ontleende, maar dat hy sijn gemoed het Voor-beeld van een seer uytgelesen Schoonheyd kragtelijck voor stelde, op ’t welk hy de oogen van sijn verstand, soo stantvastelijk gevesigt hield, dat hy sijn hand en sijn Konst, sonder eenige afwisseling, na de gelijkenis des selven Voor-beelds bestuurd heeft. De Oude hebben seer wel gesien, dat de Schoonheyd selden volkomen te bekomen was, doch dat en schrikten haar niet af; {De uyterste Schoonheyd vint men selden of noyt in een mensch volkomen.} maar sy wierden des te meer aangeset om door alle betamelijke middelen, en voornamelijck door de Verbeeldens-kragt, haar selven die kragtelijck in te boesemen. Den geleerden Junius heeft menige puyk-staaltjes hier van opgehaalt, die niet en behoorden onbekent te zijn. […]

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] This Practice will not only be a loyal assistant to the Painter in the imitation of the natural Life, by she will serve him as an experienced Mistress, when Life is lacking him; by instructing his mind so much through the sense of a true imagined Beauty and by guiding his hand so wisely, that he will be able to pour the imagined Beauty from the source of his mind in full streams on the Canvas. Truly, the expression of Beauty can be significantly increased by the strong Power of Imagination. It is said of the great Phydias, that when he made the Statue of Jupiter and Minerva, he did not cast his eye on anyone from whom he borrowed their likeness, but that he imagined the Example of the very exquisite Beauty powerfully in his mind, on which he held his mind’s eye so steadily focused, that he has guided his hand and his Art, without any distraction, after the likeness of this Example. The Old have noticed very well, that beauty is seldom to be obtained perfect, but this did not chase them away; {The utmost Beauty is seldom or never to be found in one entire person.} rather they were even more stimulated to procure her by all means necessary, and especially through the power of imagination. The learned Junius has evoked many excellent examples of this, which should not be unknown. […]

PHIDIAS, Jupiter en Minerva, antique sculpture (dans GOEREE 1682, p. 35-36)


Quotation

Egter en werd hier door niet verworpen ’t gevoelen der gener die drijven dat het Leven selfs, is het beste Voorbeeld, en noodigst na te volgen; als waar uyt die groote volmaaktheyd der Ouden, sijn oorsprong heeft. En ook nu alsoo staat daar uyt te soeken: Maar daar de Ouden seer keurlijk in soo verscheydentheyt van ’t Leven, daar ’t Schoon met het onprijselijke vermengd is, dikmaal in een Lichaam het Schoonste hebben uitgesogt, mach dit met recht de beste Leydsman wel genoemd werden:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] However, this does not dismiss the feeling of those who argue that Life itself is the best Example, and the most necessary to imitate; as the great perfection of the Ancients has its source in it. And thus it is also necessary today to draw from it: But as the Ancients have chosen wisely from the wide diversity of Life, in which the Beautiful is mixed with the undesirable, often selecting that which is the most Beautiful in a Body, this may rightfully be called the best guide:

Goeree explains that Life is a good subject for artistic imitation, but that the imitation of the Ancient artists is preferable. [MO]


Quotation

En alhoewel die geen, welk van de Proportie der Menschbeelden hebben gesproken, leeren datmen de Lichamen met 7 met 8 en met 9 Hoofden moet bepalen, (onder welk de Proportie van 8 Hoofden, wel voor de Schoonste gehouden werd) egter er moet menniet meenen datmen altijd verpligt is, een van de geseyde Maat-Wetten soo stipt te volgen, datm’er niet van sou mogen afwijken: Dewijl het Leven en de Voor-beelden der frayste Meesters ons genoegsaam aanwijsen, datse daar in met groote Welstand konnen Verschillen. Met moet dan aanmerken, dat de Proportie-Regels alleen dienen, om van de saak yts vast en seker te stellen; Op datmen aanwijse, dat wanneermen de gestelde Regel Voorsigtig nawandelt, datmen geheel buyten Dwaling, en algemeene Berisping sal blijven. De vast gestelde Regelen selfs, Leeren genoegsaam, ’t geen wy voor hebben te seggen: Want nadien by yeder meer dan een Regel gegeven werd, die doch alle uyt het Voor-beeld der onbelemmerde Natuur geput zijn; Soo volgt ten minsten dat de Lichamen op verscheyden Wijsen konnen schoon Geproportioneerd zijn. {Hoe die Verscheyde en nochtans goed konnen zijn.}

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And although those who discussed the Proportion of Human Figures explain that one has to determine the Bodies with 7, 8 and 9 Heads, (amongst which the Proportion of 8 Heads is perceived as the most beautiful), one should however not think that one is always obligated to follow one of the said Laws of Measurement so closely, that one were not to diverge from them: While the Life and the Examples of the best Masters clarify sufficiently that they differ with great harmony in this. One should take notice that the Rules of Proportion only serve to ascertain some things about the matter; In order to point out, that when one carefully follows the formulated Rule, one will completely stay away from errors and general reprimands. The formulated Rules themselves teach sufficiently that which we intend to say: Because afterwards more than one Rule was provided for everything, although they were all based on the Example of the unspoiled Nature; From this it follows at least that Bodies can be beautifully proportioned in different Ways. {How they can be different and still good.}


23 quotations

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La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 314
La façon de parler des beaux Tableaux
1. Cela n'est pas Peinture, mais nature, & ces personnages là regardent tous ceux qui les regardent, mais d'une œillade si naïve, que vous jureriez qu'ils sont en vie.
2. Voyez ces poissons là, si vous versez dessus de l'eau ils nageront, car rien ne leur manque. Et ces oiseaux s'ils n'estoient attachez ils prendroient l'air, & fendroient le Ciel tant ils sont bien faits.
3. Comment est-il possible que le pinceau ait couché tant de douceurs sous des traits si rudes, sous des couleurs si dures, & que parmy tant de nonchalance, on ait caché tant d'attraits.
4. Quand la Peinture était encore au berceau, & à son premier lait, le pinceau estoit si niais, les ouvrages si lourds, qu'il falloit escrire dessus, c'est un bœuf, c'est un Asne, autrement vous eussiez pris cela pour un quartier de veau, maintenant il faut mettre dessous, qu'un tel peignoit, de peur qu'on ne creut que ce sont des morts qu'on a collé sur la toile, & des personnes vivantes sans vie tant le tout est bien fait.
5. Pour parler des riches Peintures il en faut parler comme si les choses estoient vrayes, non pas peintes. […]
6. Apelles peignoit ce qui ne se pouvoit peindre, on oyait craquer les tonnerres, & le tintamarre des nuées esclatantes & toutes trenchées d'esclairs.
7. Voyez comme ce drap est bien plissé, voyez ces mains de neige où les veines s'enflent […] tout le corps est aussi bien fait que si nature l'avoit façonné de ses mains. Mais encore est-ce Peinture ou nature, vérité ou artifice.
8. Mon amy pourquoy avez-vous donné une bride à ce cheval qui court de toute sa puissance, & jette son escume à gros boüillons, & est hors d'haleine ? je l'ay fait à dessein, car en deux bonds il se fut jetté hors de la carrière & hors de la toile, il l'a fallu retenir par force, voyez comme par dépit il s'en cabre. 
9. Mon Dieu que ce fonds est haché bien menu, & treillissé de bonne grace, vous jureriez que c'est une chose creuse, & bien profonde. 
10. Voyez comme ces fontaines sourdent des crouppes de ces montagnes, comme la main du Peintre meine ces ruisseaux aussi bien que sçauroit faire la nature […]; voyez comme ces canards se coulent parmy ces herbes, & cornillent, voyez-là comme ils se plongent boursoufflans contre-mont de petits brins & filets d'eau, retirez-vous un peu à l'escart de peur qu'ils ne vous aspergent, & moüillent, en frétillant ainsi des pattes & battant l'eau.
11. Philostrate
en ses Tableaux est excellent en cecy, & vous fera riche en cette matiere. 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

[...] De sorte que voulant representer dans un Tableau l’une d’icelles [ndr : l’une des Nations et époques de l’histoire] en particulier, ou plusieurs ensemble, chacune fust traittée en sa vérité, tant comme j’ay dit en l’air des figures humaines, qu’en leur geste & autres actions dependantes d’icelles, & en leurs vestemens ou draperies, puis en quelque sorte en la forme des terres & lieux, où est leur habitation, & aussi des ustensiles de leur usage ; Car par ce moyen chaque chose representeroit ainsi le vray : Mais d’autant que tout cecy ne suffit pas encore entierement à former un Tableau qui soit ce que les tres-sçavans tiennent pour excellent, qui se nomme à present parmy eux la bonne maniere, autrement le bon ou grand Goust ; à cause que de tous ces corps visibles de la nature, il y en a en divers païs dont la proportion & air, est plus agreable à l’œil de quelques personnes qu’à celuy d’autres, tant des figures humaines que des bestiaux, & partie de la terre, & en suitte des Ouvrages faits par l’industrie des hommes, comme les bastimens, & divers autres, à cette occasion il est à propos de sçavoir faire cette distinction, afin de se servir au besoin de ce qu’on peut nommer beau. 

vérité


Quotation

Vous sçavez aussi que ce qui doit faire mieux connoistre & entendre le vray d’un Art, fondé sur des principes certains ; c’est d’en rendre raison d’un bout à l’autre ; car pour exemple, lors que je n’avois encore dessiné qu’à veuë d’œil, sans aucun ordre reglé, qui m’eust demandé quelle distance avez vous prise pour coppier vostre Original, & en quel endroit estoit vostre papier ou Toille, puis le placement de vostre œil, & aussi de combien est plus grande ou plus petite vostre coppie


Quotation

Je [ndr : C.-A. Dufresnoy] ne veux pas non plus étoufer le Genie par un amas de Regles, ny éteindre le feu d’une veine qui est vive & abondante : mais plûtost faire en sorte que l’Art fortifié par la connoissance des choses, passe en nature peu à peu & comme par degrez, & qu’en suite il devienne un pur Genie, capable de bien choisir le Vray, & de sçavoir faire le discernement du beau Naturel d’avec le bas & le mesquin, & que le Genie par l’exercice & par l’habitude s’acquiere parfaitement toutes les regles & tous les secrets de l’Art.


Quotation

435. [Aussi bien que les choses paroissent estre faites avec Facilité.] Cette facilité attire d’autant plus nos yeux & nos esprits, qu’il est à presumer qu’un beau travail qui nous paroist facile, vient d’une main sçavante & consommée. […] Mais il est impossible d’avoir cette Facilité, sans posseder parfaitement toutes les Regles de l’Art, & s’en estre fait un habitude : car la Facilité consiste à ne faire precisément que l’Ouvrage qu’il faut, & à mettre chaque chose dans sa place avec promptitude : ce qui ne se peut sans les Regles, qui sont des moyens assurez pour vous conduire, & pour terminer vos Ouvrages avec plaisir. Il est donc certain, contre l’opinion de plusieurs, que les Regles donnent de la Facilité, de la Tranquillité & de la promptitude dans les esprits les plus tardifs, & que ces mesmes Regles augmentent & dirigent cette Facilité dans ceux qui l’ont déja receuë d’une heureuse naissance.
D’où il s’ensuit que l’on peut considerer la Facilité de deux façons, ou simplement, comme une diligence & une promptitude d’esprit & de main, ou comme une disposition dans l’esprit de lever promptement toutes les difficultez qui se peuvent former dans l’Ouvrage. La premiere vient d’un temperament actif & plein de feu, & l’autre d’une veritable Science & d’une possession des Regles infaillibles ; celle-là est agreable, mais elle n’est pas toûjours sans inquietude, parce qu’elle fait égarer souvent ; & celle-cy au contraire fait agir avec un repos d’esprit & une tranquillité merveilleuse : car elle nous asseure de la bonté de nostre Ouvrage : c’est beaucoup que d’avoir la premiere ; mais c’est le comble de la perfection de les avoir l’une & l’autre, telle que les ont possedées Rubens & Vandeik, excepté la Partie du Dessein, qu’ils ont trop negligée. […]
Remarquez, s’il vous plaît, que la Facilité & la Diligence, dont je viens de parler, ne consistent pas à faire ce qu’on appelle des traits hardis, & à donner des coups de pinceau libres, s’ils ne font un grand effet d’une distance éloignée : Cette sorte de liberté est plûtost d’un Maistre à écrire que d’un Peintre. Je dis bien davantage, il est presque impossible que les choses peintes paroissent vrayes & naturelles, quand on y remarque ces sortes de traits hardis : & tous ceux qui ont le plus approché de la Nature, ne se sont pas servis de cette Manière de peindre. Tous ces cheveux filez & ces coups de pinceau qui forment des hachures, sont à la verité admirables : mais ils ne trompent pas la veuë.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

Ajoûtons à tant de preventions que chacun prend de soy-mesme, celles qui viennent du Maistre, de la maniere duquel on retient presque toûjours quelque chose. Sur quoy, nous pouvons remarquer en passant, que ce qu’on appelle maniere, en Peinture, est communément un defaut, n’estant pour l’ordinaire autre chose que quelque trait agreable où l’on s’est tellement pleu qu’on l’a chargé avec excés ; en quoy l’on a passé le juste poinct de ce Vray que tout le monde cherche, & où il est si difficile de parvenir.


Quotation

CXXXIII.
N’employez à aucune de ces choses [ndr : les fruits, les poissons, les reptiles, les oiseaux, les animaux, les figures et les fleurs] du Blanc de Plomb, il n’est propre qu’en Huile, & il noircit comme de l’Ancre, n’estant détrempé qu’à la Gomme, partïculierement si vous mettez vostre ouvrage dans un lieu humide ou avec des Parfuns, & la Ceruse de Venise est aussi fine, & d’un aussi grand blanc. De celuy-là, n’en épargnez pas l’usage, sur tout en ébauchant, & faites-en entrer dans tous vos meslanges, afin de leur donner un certain Corps qui empaste vostre ouvrage, & qui le fasse paroistre doux & moileux.

Le goust des Peintres est neanmoins different en ce point, les uns en employent un peu, d’autres point du tout ; mais la maniere de ceux-cy est maigre & seiche, les autres en mettent beaucoup, & c’est sans contredi la meilleure Methode & la plus usitée parmy les habiles Gens ; car outre qu’elle est prompte, c’est que l’on peut en s’en servant (ce qui seroit quasi impossible autrement) copier toutes sortes de Tableaux, nonobstant le sentiment contraire de quelques-uns, qui disent qu’en mignature l’on ne peut donner la Force & toutes les differentes Teintes qu’on void dans les Pieces en Huile, ce qui n’est pas vray, du moins pour les bons Peintres, & les effets le prouvent assez ; car il se void des Figures, des Païsages, des Portraits, & toute autre chose en mignature, touchez d’une aussi grande maniere, aussi vraye & aussi noble, quoy que plus mignonne & delicate qu’en huile.



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MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

Quotation

la veritable Peinture doit appeller son Spectateur par la force & par la grande verité de son imitation ; & que le Spectateur surpris doit aller à elle, comme pour entrer en conversation avec les figures qu’elle represente. En effet quand elle porte le caractere du Vrai, elle semble ne nous avoir attirez que pour nous divertir, & nous instruire.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Il faut que tous ses objets peints paroissent vrais, avant que de paroître d’une certaine façon ; parce que le Vrai dans la Peinture est la baze de toutes les autres parties, qui relevent l’excellence de cet Art, comme les sciences & les vertus relevent l’excellence de l’homme qui en est le fondement.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Le Spectateur n’est pas obligé d’aller chercher du Vrai dans un ouvrage de Peinture : mais le Vrai dans la Peinture doit par son effet appeller les Spectateurs.



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SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

Rien n’est bon, rien ne plaît sans le Vrai ; c’est la raison, c’est l’équité, c’est le bon sens & la base de toutes les perfections, c’est le but des Sciences, & tous les Arts qui ont pour objet l’Imitation ne s’exercent que pour instruire & pour divertir les hommes par une fidelle representation de la Nature.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Outre ce Vrai général qui doit se trouver par tout, il y a un Vrai dans chacun des beaux Arts, & dans chaque Science en particulier. […] dans l’Imitation en fait de Peinture, il y a à observer que bien que l’objet naturel soit vrai & que l’objet qui est dans le Tableau ne soit que feint, celui-ci neanmoins est appellé Vrai quand il imite parfaitement le caractère de son modele.


Quotation

Je trouve trois sortes de Vrai dans la Peinture.
Le Vrai Simple,
Le Vrai Ideal,
Et le Vrai Composé, ou le Vrai Parfait.
Le Vrai Simple que j’appelle le premier Vrai, est une imitation simple & fidelle des mouvemens expressifs de la Nature, & des objets tels que le Peintre les a choisis pour modele, & qu’ils se presentent d’abord à nos yeux, en sorte que les Carnations paroissent de veritables Chairs, […] que par l’intelligence du clair-obscur & de l’union des couleurs, les objets qui sont peints paroissent de relief, & le tout ensemble harmonieux.
Ce Vrai Simple trouve dans toutes sortes de naturels les moyens de conduire le Peintre à sa fin, qui est une sensible & vive imitation de la Nature […].
Le Vrai Ideal est un choix de diverses perfections qui ne se trouvent jamais dans un seul modele ; mais qui se tirent de plusieurs & ordinairement de l’Antique.
Ce Vrai Ideal comprend l’abondance des pensées, la richesse des inventions, la convenance des attitudes, l’élégance des contours, le choix des belles expressions, le beau jet des draperies, enfin tout ce qui peut sans alterer le premier Vrai le rendre plus piquant & plus convenable. Mais toutes ces perfections ne pouvant subsister que dans l’idée par raport à la Peinture, ont besoin d’un sujet légitime qui les conserve & qui les fasse paroître avec avantage ; & ce sujet légitime est le Vrai Simple : […] c’est-à-dire, un sujet bien disposé pour les recevoir & les faire subsister, […]. Il paroît donc que ces deux Vrais, le Vrai Simple & le Vrai Ideal font un composé parfait, dans lequel ils se prêtent un mutuel secours, avec cette particularité, que le premier Vrai perce & se fait sentir au travers de toutes les perfections qui lui sont jointes.
Le troisiéme Vrai qui est composé du Vrai Simple & du Vrai Ideal fait par cette jonction le dernier achevement de l’Art, & la parfaite imitation de la belle Nature. C’est ce beau Vraisemblable qui paroît souvent plus vrai que la verité-même, parce que dans cette jonction le premier Vrai saisit le Spectateur, sauve plusieurs négligences, & se fait sentir le premier sans qu’on y pense. […]
Ce troisiéme Vrai, est un but où personne n’a encore frappé ; on peut dire seulement que ceux qui en ont le plus approché sont les plus habiles. Le Vrai Simple & le Vrai Ideal ont été partagés selon le génie & l’éducation des Peintres, qui les ont possedés. Georgion, Titien, Pordenon, le vieux Palme, les Bassans, & toute l’Ecole Venitienne n’ont point eu d’autre merite que d’avoir possedé le premier Vrai. Et Leonard de Vinci, Raphaël, Jules Romain, Polidore de Caravage, le Poussin, & quelques autres de l’Ecole Romaine, ont établi leur plus grande reputation par le Vrai Ideal ; mais sur-tout Raphaël, qui outre les beautés du Vrai Ideal a possedé une partie considerable du Vrai Simple, & par ce moyen a plus approché du Vrai parfait qu’aucun de sa Nation.

Roger de Piles définit trois types de Vrais : le Vrai Simple, le Vrai Idéal et le Vrai parfait, c’est-à-dire composé des deux précédents. Le Vrai Simple est l’imitation fidèle de la nature ; il fut l’apanage de l’école vénitienne. Le Vrai Idéal englobe les perfections choisies dans divers modèles à appliquer au Vrai Simple ; les artistes de l’école romaine l’ont possédé. Le Vrai parfait, ou Vrai composé, ce beau Vraisemblable, est donc la « parfaite imitation de la belle nature » ; Raphaël est l’Italien qui s’en est le plus approché.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

Quotation

Appelles avoit donc plus de soin d’observer le Vrai dans ses portraits, que de les embellir en les altérant.
En effet le Vrai a tant de charmes en cette occasion, qu’on le doit toujours préferer au secours d’une beauté étrangere. Car sans le Vrai les portraits ne peuvent conserver qu’une idée vague & confuse de nos amis, & non pas un véritable caractere de leur personne.



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GENRES PICTURAUX → portrait

Quotation

L’on sait assez que la peinture n’est qu’un fard, qu’il est de son essence de tromper, & que le plus grand trompeur en cet Art, est le plus grand Peintre. La Nature est ingrate d’elle-même, & qui s’attacheroit à la copier simplement comme elle est & sans artifice, feroit toujours quelque chose de pauvre & de très-petit goût. Ce que l’on nomme Exageration dans les couleurs & dans les lumieres, est l’effet d’une profonde connoissance de la valeur des couleurs, & une admirable industrie qui fait paroître les objets peints plus vrais (s’il faut ainsi dire) que les veritables mêmes. C’est dans ce sens que l’on peut dire, que dans les Tableaux de Rubens l’Art est audessus de la Nature, laquelle semble en cette occasion n’être que la copie des ouvrages de ce grand Peintre : & quand les choses, après avoir été bien examinées, ne se trouveroient pas justes, comme on les suppose, qu’importe après tout, pourvû qu’elles le paroissent ; puisque la fin de la Peinture n’est pas tant de convaincre l’esprit que de tromper les yeux.
 



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Quotation

Il y a encore à observer que le clair-obscur qui renferme & qui suppose l’incidence de la lumiere & de l’ombre, comme le tout renferme sa partie, regarde cette même partie d’une maniere qui lui est particuliere : car l’incidence de la lumiere & de l’ombre ne tend qu’à marquer précisément les parties éclairées & les parties ombrées ; & le clair-obscur ajoûte à cette précision, l’Art de rendre les objets plus de relief, plus vrais & plus sensibles.



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EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

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ALCIPE. […] Seriez-vous dans l’erreur de croire, comme beaucoup de gens, que l’on ne sçauroit sentir les beautez d’un ouvrage, que lorsque l’on sçait de quelle main il est sorti ? Detrompez vous de grace. 

DAMON. Mais vous conviendrez, que pour voir un tableau avec plaisir, il faut être au fait des principes de l’art, sans quoi…

ALCIPE.  Je conviens que celui qui les a étudiés, doit avoir encore plus de plaisir qu’un autre ; mais je ne conviens pas que cela soit absolument necessaire. Selon votre idée on ne pourroit lire des vers avec plaisir, qu’autant qu’on seroit capable d’en faire soi-même, & il ne seroit plus permis qu’à ceux qui savent la musique, d’écouter un concert. Non, mon cher Damon, les beaux arts sont faits pour toutes les personnes de bon sens & d’esprit ; & sur-tout la Peinture, qui n’a d’autre objet que l’imitation du vrai.

Coypel oppose ici l’appréhension sensuelle et intellectuelle de la peinture, compréhension innée et compréhension acquise grâce à la connaissance des règles.


Quotation

A l’égard de la couleur, vous êtes à portée de même, & plus encore d’en sentir les beautez, puisqu’il ne s’agit que de comparer le vrai avec l’imitation. Quand vous verrez de la chair qui ressemblera à de la chair, dites hardiment : voilà qui est bien colorié. Lorsqu’au contraire vous verrez dans un tableau de la chair, dans laquelle vous distinguerez le verd, le rouge, le gris ou le jaune ; moquez-vous des grands mots de couleurs brillante, rousse, dorée, suave, precieuse, allez votre chemin : demander la couleur de la chair.


Quotation

Are. Il est donc l’essence du peintre de representer par son art toutes choses si semblables aux operations de la nature, qu’elles paroissent vraies, & celui à qui cette faculté manque, n’est nullement peintre.


Quotation

Fab. C’est avec justice qu’on a toujours estimé les peintres, parce qu’ils semblent surpasser en esprit, & en courage les autres hommes ; puisqu’ils osent par leur art imiter ce que Dieu a fait, & le representer de maniere qu’il semble vrai : c’est ce qui fait que je ne m’etonne pas que les Grecs, qui connoissoient le sublime de la peinture, deffendissent aux esclaves de la professer. Aussi Aristote se garde bien de confondre cet art parmi les mecaniques, disant qu’on devroit etablir des ecoles publiques dans les villes, ou les enfants allassent apprendre.



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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
L’ARTISTE → qualités

Quotation

Are. je passe au coloris, nous pouvons juger combien il est important, par les exemples que nous en ont donné suffisament les peintres qui tromperent les oyseaux et les chevaux.
[…]
Are. Cela montre la grande attention qu’avoient les anciens à bien colorer, afinque leurs ouvrages imitassent le vrai. Il est certain que le coloris est de si grande importance, & a tant de force, que quand le peintre imite bien les teintes, le tendre des chairs, & la propriété de chaque chose, telle qu’elle soit, il fait paroitre ses peintures animeés, & telles qu’il ne leur manque autre que la respiration.
La partie principale du coloris est le contraste que fait la lumiere avec l’ombre, au quel on trouve un milieu, qui unit un contraire à l’autre, & fait paroitre rondes les figures, & selon le besoin plus ou moins eloignées ; car le peintre doit prendre garde, en les plaçant, qu’elles ne fassent de la confusion. En quoi il est aussi tres necessaire d’avoir une grande connoissance de la perspective, pour la diminution des objets, qui s’eloignent, ou qu’on feint eloignées [sic] : mais il faut toujours avoir l’œil attentif sur tout au coloris, & au tendre des chairs, parceque plusieurs en font de maniere qu’elles paroissent de porfire, tant en couleur, qu’en dureté : & les ombres si rudes, que le plus souvent elles degenerent en pur noir : d’autres les font trop blanches, & les autres trop rouges. Pour moi je desirerois une couleur plûtot brune, qu’excessivement blanche ; & je bannirois de mes tableaux pour l’ordinaire, ces joües vermeilles, avec ces levres de coral, parceque de tels visages semblent des masques. Nous trouvons qu’Apelles emploioit frequemment le brun  ; d’ou Properce pour corriger sa maitresse Cinthie, qui se fardoit, dit qu’il souhaitoit qu’elle montrat une simplicité, & pureté de couleur telle qu’on en voit dans les tableaux d’Apelles. Il est vrai qu’on doit varier ces teintes, & avoir aussi egard aux sexes, aux ages, & aux conditions. […]
Or il faut que le melange des couleurs soit temperé, & melangé de maniere, qu’il represente le naturel, & qu’il ne reste rien qui blesse la vûe, telles que sont les lignes des contours qu’on doit eviter, parceque la nature ne les marque point, non plus que le noir dans les ombres dont je viens de parler. Ces lumieres, & ces ombres placées avec jugement, & avec art arrondissent les figures, & leur donnent le relief qu’on recherche ; car sans ce relief, les figures, comme vous avez fort bien dit, paroissent peintes, parcequ’elles ont la superficie platte. Celui qui a donc cette qualité, en possede une des plus importantes. [...]



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EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Ces deux exemples suffisent pour donner, en attendant, une idée claire & distincte de ce qu’on appelle la belle Nature. Ce n’est pas le vrai qui est ; mais le vrai qui peut être, le beau vrai, qui est représenté comme s’il existoit réellement, & avec toutes les perfections qu’il peut recevoir.


Quotation

On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.


1 quotations

Quotation

Ces deux exemples suffisent pour donner, en attendant, une idée claire & distincte de ce qu’on appelle la belle Nature. Ce n’est pas le vrai qui est ; mais le vrai qui peut être, le beau vrai, qui est représenté comme s’il existoit réellement, & avec toutes les perfections qu’il peut recevoir.


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Quotation

Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.


Quotation

{Le grand Goût}. Qu’il < le peintre> ne se contente pas d’être exact & régulier, qu’il répande encore un grand goût dans tout ce qu’il fera, & qu’il évite surtout ce qui est bas & insipide. Ce grand Goût dans l’ouvrage du peintre est, Un Usage des effets de la nature bien choisis, grands, extraordinaires & vraisemblables : Grands, parce que les choses sont d’autant moins sensibles qu’elles sont petites & partagées ; Extraordinaires, car ce qui est ordinaire ne touche point, & n’attire point l’attention ; vraisemblables, parce qu’il faut que ces choses grandes & extraordinaires paraissent possibles, & non chimériques.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

D’où je conclus, que les Arts, dans ce qui est proprement Art, ne sont que des imitations, des ressemblances qui ne font point la Nature, mais qui paroissent l’être ; & qu’ainsi la matière des beaux Arts n‘est point le vrai, mais seulement le vrai-semblable. […]
Qu’est-ce que la Peinture ? Une imitation des objets visibles. Elle n’a rien de réel, rien de vrai, tout est phantôme chez elle, & sa perfection ne dépend que de sa ressemblance avec la réalité.

imitation · ressemblance


12 quotations

Quotation

J'avouë repartis-je, que la plus grande satisfaction qu'on puisse recevoir en considerant un Tableau, c'est qu'au mesme temps que les yeux voient avec joye le beau mélange des couleurs, & l'artifice du pinceau, l'esprit apprenne quelque chose de nouveau dans l'invention du sujet, & dans la fidelle representation de l'action que le Peintre a prétendu faire voir. Et l'on ne peut bien s'instruire, si l'action n'est représentée avec toute la vraysemblance possible. Or cette vraysemblance consiste à rappeler une idée des choses passées, & en former une image, où tout ce qui se pouvoit rencontrer alors soit exactement observé.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

Quotation

Que pensez-vous [ndr : Pymandre] que soient en comparaison du dessein toutes les autres parties, dont vous avez parlé avec tant d’éclat ; comme la bienséance, c’est à dire, la maniére de traitter l’Histoire avec toute la vraysemblance qu’elle demande ; la Perspective mesme, si vous voulez ; & j’y ajousteray encore les couleurs, & la maniere de traitter les jours et les ombres que j’estime beaucoup ? Toutes ces choses ne sont rien au prix du dessein, parce qu’elles ne subsistent que sur cette premiére partie, sans laquelle un Ouvrage ne peut estre plein que de grands défauts.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

Quotation

CHOSES
Qui ne s’apprennent point, & qui sont parties essentielles à la Peinture.
PREMIEREMENT pour ce qui est de la matiere, elle doit estre noble, qui n’ait receü aucune qualité de l’ouvrier. Et pour donner lieu au Peintre de montrer son esprit & son industrie, il faut la prendre capable de recevoir la plus excellente forme. Il faut commencer par la disposition, puis par l’ornement, le décore, la beauté, la grace, la vivacité, le costume, la vraysemblance, & le jugement par tout. Ces dernieres parties sont du Peintre, & ne se peuvent enseigner. C’est le rameau d’or de Virgile, que nul ne peut trouver ni cueïllir, s’il n’est conduit par le Destin. Ces neuf parties contiennent plusieurs choses dignes d’estre écrites par de bonnes & sçavantes mains.

Extrait d’une lettre de Poussin à Fréart de Chambray du 7 mars 1665.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance
L’ARTISTE → qualités

Quotation

Il [ndr : Poussin] sçavoit bien que le merveilleux n’est pas moins propre à la peinture qu’à la poësie : mais il n’ignoroit pas aussi qu’il faut que la vrayssemblance paroisse en toutes choses, comme je vous ay dit qu’il l’écrivit luy-mesme au sieur Stella, en répondant à ceux qui avoient trouvé à redire à son Tableau du frapement du rocher, & qui n’approuvoient pas qu’il y eust marqué une profondeur pour l’écoulement des eaux.


Quotation

L’esprit de ce grand Peintre ne paroît pas moins dans le second Tableau [ndr : Raphaël, Sainte Famille avec sainte Élisabeth, le petit saint Jean et deux anges, dite La Grande Sainte Famille], tant pour l’ordonnance que pour l’expression, le judicieux choix des attitudes & des aspects y est admirable, les têtes toutes inclinées vers un même objet de tous les divers endroits du Tableau, en font aisement connoître le Heraut, on remarque une vrai-semblance dans l’air grand & majestueux des actions, & une naiveté si naturelle dans la correspondance de toutes les parties, qu’elles paroissent visiblement ne concourit qu’à l’expression de la principale idée du sujet, qui est le grand amour de la Divinité envers l’humanité, & la respectueuse reconnoissance de celle-ci envers celles-là ; […] en sorte que l’harmonie si exactement caractérisée par toutes ces figures semble faire pour ainsi dire le mariage du Ciel avec la Terre, & former en un mot un veritable Emanuël.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quotation

Quelque liberté que les Peintres & les Poètes ayant pris dans leur Art : Il n'est pas permis aux uns ni aux autres, de s'éloigner de la vraisemblance, dont ils doivent indispensablement garder les règles.



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L’ARTISTE → règles et préceptes

Quotation

Il nous reste à parler de la convenance, qui est cette partie de la Composition, qui comprend le choix, la vrai-semblance, l’usage, le Decore & l’Ornement. […]
[…] Le choix regarde la matiere ou le sujet de l’ouvrage, comme dans la Poësie, la matiere se prend pour le sujet qu’on traite, qu’on apelle aussi l’argument. Il doit être convenable au lieu, au tems & aux personnes qui le demandent : Il le faut choisir aussi noble qu’on peut quand on est libre, & ensuite le traiter avec des idées qui repondent à sa dignité, & dans les circonstances qui peuvent facilement faire comprendre ce que le Peintre veut representer.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

Quotation

On n'examine pas long-temps les ouvrages des grands Maîtres, sans s'appercevoir qu'ils n'ont pas regardé la régularité & les beautez de l'execution comme le dernier but de leur art, mais bien comme les moïens de mettre en œuvre des beautez d'un ordre superieur.
Ils ont observé les regles, afin de gagner notre esprit par une vrai-semblance toujours soutenüe, & capable de lui faire oublier que c'est sur une fiction que notre cœur s'attendrit. Ils ont mis en œuvre les beautez d'exécution, afin de nous prevenir en faveur de leurs personnages, par l'élégance de l'extérieur, ou par l'agrément du langage. Ils ont voulu arrêter nos sens sur les objets destinés à toucher notre ame.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

L'art de Peinture est si difficile, il nous attaque par un sens, dont l'empire sur notre ame est si grand qu'un tableau peut plaire par les seuls charmes de l'exécution, indépendamment de l'objet qu'il représente : mais je l'ai déjà dit, notre attention & notre estime sont alors uniquement pour l'art de l'imitateur qui sçait nous plaire, même sans nous toucher. Nous admirons le pinceau qui a sçu contrefaire si bien la nature. Nous examinons comment l'Artisan a fait pour tromper nos yeux, au point de leur faire prendre des couleurs couchées sur une superficie pour de véritables fruits. Un Peintre peut donc passer pour un grand Artisan, en qualité de dessinateur élégant, ou de coloriste rival de la nature, quand même il ne sçauroit pas faire usage de ses talents pour représenter des objets touchans & pour mettre ses tableaux dans l'ame & la vraisemblance qui se font sentir dans ceux de Raphaël et de Poussin. […]



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SPECTATEUR → perception et regard

Quotation

D'ailleurs la vrai-semblance ne peut être observée trop exactement en peinture non plus qu'en poësie. C'est à proportion de l'exactitude de la vrai-semblance que nous nous laissons séduire plus ou moins par l'imitation. Or des personnages allégoriques emploïez comme acteurs dans une composition historique, doivent en alterer la vrai-semblance. […]



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

Quotation

[…] L'enthousiasme qui fait les Peintres & les Poetes, ne consiste pas dans l'invention des mysteres allégoriques, mais bien dans le talent d'enrichir ses compositions par tous les ornemens que la vrai-semblance du sujet peut permettre, ainsi qu'à donner de la vie à tous ses personnages par l'expression des passions. Telle est la Poësie de Raphaël ; telle est la Poësie du Poussin, & de Le Sueur ; & telle fut souvent celle de Monsieur Le Brun & de Rubens. 



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L’ARTISTE → qualités

Quotation

Il est deux sortes de vrai-semblance en Peinture, la vrai-semblance poëtique & la vrai-semblance mécanique. La vrai-semblance mécanique consiste à ne rien représenter qui ne soit possible, suivant les loix de la statique, les loix du mouvement, & les loix de l'optique.
Cette vrai-semblance mécanique consiste donc à ne point donner à une lumiere d'autres effets que ceux qu'elle auroit dans la nature : par exemple à ne lui point faire éclairer les corps sur lesquels d'autres corps interposez l'empêchent de tomber. Elle consiste à ne point s'éloigner sensiblement de la proportion naturelle des corps ; à ne point leur donner plus de force qu'il est vrai-semblable qu'ils en puissent avoir. Un Peintre pécheroit contre ces loix, s'il faisoit lever par un homme qui seroit mis dans une attitude, laquelle ne lui laisseroit que la moitié de ses forces, un fardeau qu'un homme, qui peut faire usage de toutes ses forces, auroit peine à ébranler. [...] Je ne parlerai point plus au long de la vrai-semblance mécanique, parce qu'on en trouve des regles très-detaillées dans les livres qui traitent de l'Art de la Peinture.
La vrai-semblance poëtique consiste à donner à ses personnages les passions qui leur conviennent suivant leur âge, leur dignité, suivant le temperament qu'on leur prête, & l'interêt qu'on leur fait prendre dans l'action. Elle consiste à observer dans son tableau ce que les italiens appellent il
Costumé ; c'est-à-dire à s'y conformer à ce que nous sçavons des mœurs, des habits, des bâtimens & des armes particulieres des peuples qu'on veut représenter. La vrai-semblance poëtique consiste enfin à donner aux personnages d'un tableau leur tête & leur caractere connu, quand ils en ont un, soit que ce caractere ait été pris sur des portraits, soit qu'il ait été imaginé.

Du Bos distingue deux types de vraisemblances : une mécanique et une poétique



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance

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Quotation

Siet, dese vrucht der eygen natuerlicke uyt-beeldinge ontstont door de Hystorie wel gelesen en ondertast te hebben door hooge en verre na-ghedachten. Soo yet bysonders; doch natuerlicx heb'ick bevonden in een graentje van Jan Lievensz. daer hy de offerhanden des Patriarchs Abraham in affghemaelt hadd', doch gansch onghemeen, en evenwel eygentlick […]. Siet! Dese vryheyt is gheoorloft dat yemandt om tot meerder veranderlicke kennisse der Hystorien te komen, meer als een Boeck doorlesen mach, het sy een die het breeder beschrijft, of uytleyt, waer van den Schilder door sijn goet oordeel dat hy heeft, het eyghenlicxste en seeckerste moet nabootsen, […] Oock heeft dese Gheest sijn wonderbaerlijcke na-ghedachte te kennen ghegheven in de Historie van Bath-seba uyt te beelden […].

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Voyez la représentation du vrai et du naturel peut être le fruit d’une lecture appropriée de l’histoire et de son examen lorsqu’ils sont associés à des réflexions hautes et profondes. J’ai trouvé quelque chose de semblablement original mais naturel dans une petite grisaille de Jan Lievens, dans laquelle il a représenté le sacrifice du patriarche Abraham, chose qui était très inhabituelle et pourtant naturelle. […] Voyez, cette liberté est légitime puisqu’il faudrait lire plus d’un livre pour parvenir à une telle connaissance variée de l’histoire, chose pouvant consister en une plus ample description ou explication, l’essence ou certains aspects de celle-ci devant être imités par le peintre en usant de son bon jugement. […] Le même esprit a également montré sa merveilleuse réflexion en représentant l’histoire de Bethsabée […].



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GENRES PICTURAUX → peinture d’histoire
L’ARTISTE → qualités

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Quotation

UN Tableau Original peut estre composé de toutes sortes de Corps visibles de la Nature, ou du moins de la plus grande partie, soit que celuy qui le peut avoir fait, les ait imitez apres le Naturel, ou bien faits de son genie ou invention, tant à veuë d’œil, que par regle de Perspective : Ledit Tableau peut aussi n’estre composé que d’un seul desdits Corps ou Objets, & fait de l’une ou de l’autre de ces deux sortes de pratique, soit à veuë d’œil ou par regle. 

Bosse oppose ici deux pratiques : l'imitation "à vue d'oeil" et par les règles de la perspective.



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EFFET PICTURAL → perspective
L’ARTISTE → qualités

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Quotation

Daar zijn veel dingen die de Schilder Konst nu en dan noodig heeft, die wanneermense op een bestipten tijd wil hebben, niet te verkijgen zijn; {Alles datmen in de Schilder-Konst noodig heeft is niet altijd by de Hand.} immers niet soo alsmense ten uytersten noodig heeft: Wel is waar dat vele haar door Modellen, en andere hulp-middelen bedienen: Doch die nauwkeurig wil opmerken, sal ligt verstaan, dat de Actien en Passien welke door Modellen met voordagt gesogt en gemaakt werden, vry ver van die verschillen, welkwe Natuurlijk gevallige en waaragtige Actien en Passien noemen:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] There are many things that are occasionally needed by the Art of Painting, that – when one wants them at a specific moment – are not available; {Everything that one needs in the Art of Painting is not always at hand.} indeed not unlike when one needs them very much: It is however true that many can serve her by means of Models and other tools: However, he who wants to observe closely, will understand easily, that the Actions and Passions that are searched and made intentionally by Models, differ very much, from those which we call Naturally occuring and true Actions and Passions:

natuurlijk


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Quotation

13 Als ghy de handt hebt wacker sonder swaerheyt
Nu ghemaeckt, door oeffeninghe gheduldich, {Dat men veel na t’leven doen moet. In het leven is een seker soete simpel doenlijcheyt.}
En d’ooghen aenvanghen te hebben claerheyt,
Gaet van de vercieringhe totter waerheyt,
Dat is, tot het leven ons meest ghehuldich,
In welck een doenlijcke soetheyt eenvuldich
Oprecht is blijckend’ in’t stilstaen en rueren,
Dat zy u Leydsterr’, om tschip nae te stueren

[D'après NOLDUS 2008, p. 38:] 13 Quand vous vous serez fait la main, sans trop peiner, mais en vous exerçant patiemment, et que vos yeux commencent à y voir clair passez de l’imagination à la réalité, c’est-à-dire à la vie qui nous est propice. En elle, une douceur facile et simple {Qu’il faut beaucoup travailler d’après la vie ; dans la vie, il y a une certaine facilité agréable.} se manifeste dans le repos comme dans le mouvement. Qu’elle soit votre Étoile qui vous guide le navire.


Quotation

… de selvighe moet noch voorder met ons uyt d’oude schrijvers aenmercken dat de voornaemste deughd van een nette en welghestelde Inventie aller meest in dese vier dinghen bestaet. In de waerheyd. In d’Opertuniteyt, ofte in de waerneminghe van een bequaeme geleghenheyd van tijd en plaetse, in de discretie, ofte in de bescheydenheyd van een tuchtigh ende eerbaer beleyd. In de Magnificentie, ofte in de staetelickheyd. Wat de waerheydt belanght; De Schilder-konst maeckt altijd vele wercks van de waerheyd, seght Philostratus Iconum Lib. I. in Narcisso. Ende ghelijck dien Historie-schrijver soo wel met bedrogh schijnt om te gaen, seght Ammianus Marcellinus {Lib. XXIX.}, de welcke eenighe warachtighe gheschiedenissen wetens en willens voor by gaet, als die eenighe valsche gheschiedenissen verdicht; even alsoo plaght de maelkonste in het uytdrucken der waerheydt op dese twee dinghen goede achtinghe te nemen, sy wil aen de eene sijde daer toe niet verstaen dat se yet soude uytdrucken ’t ghene men in de nature niet en vindt, men kanse wederom aen d’andere sijde daer toe niet brenghen datse yet soude overslaen ’t ghene men in de nature vindt.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] …the same has to remark with us from the old writers that the main virtue of a neat and well-composed Inventie mainly consists of four things: In the truth. In the Opportunity, or in the observation of an appropriate situation of time and place, in the discretion, or the modesty of a disciplinary and honorable policy. In the Magnificence, or in the stateliness. For as far as the truth is concerned; The Art of painting always pays a lot of attention to the truth, says Philostratus Iconum Lib. I. in Narcisso. And like the History-writer manages to deal so well with deceit, says Ammianus Marcellinus {…}, that it appears to consciously pass by any truthful histories, when he poetizes some false histories; as such the art of painting tends to pay attention to these to things when expressing the truth, on the one hand she does not want it to happen that she would express that which one cannot find in nature, and on the other hand she cannot bring herself that she would neglect that which one finds in nature.

In the Latin edition (1637), most of the terms are given only in Greek. The term used for 'waarheid' is: αληθεια. [MO]


Quotation

’t Blijckt dan met hoe grooten ernst d’oude Meesters de waerheyd, in dinghen die de Historie aengaen, gade sloeghen; sy lieten sich duncken dat het hun aen ’t voornaemste ontbrack, wanneer men de waerheyd in haere stucken niet en sach uytsteken. De reden van dit haer ghevoelen en behoeft niet verde opghehaelt te worden. Want ghelijck yeder-een bekent staet dat de konstighe wercken d’aenschouwers soo wel tot onderwijs als tot vermaeck behooren te dienen, soo gaet het mede vast en ’t moet noodsaeckelick daer op volghen dat de waerheyd boven alle andere dinghen in de Schilderyen betracht moet worden;

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is then apparent with how much seriousness the old Masters observed the truth, in things concerning History; they had the opinion that they were lacking the main thing, when one did not see the truth excel in their pieces. The reason for this feeling does not need to be recounted here. Because just like everyone knows that the artful works are meant to serve both as education and as entertainment, as such it is also clear and it should follow from this that in Paintings the truth needs to be sought out above all other things;


Quotation

De voornoemde waerheyd plaght sich altijd nae de teghenwoordighe gheleghenheyd van de voorghestelde materie te richten; Soo bestaet oock ’t waernemen van de opportuniteyt ofte occasie allermeest daer in, dat wy onse wercken nae den eysch der voorvallende omstandigheden marcksaemlick soecken aen te leggen. (…) Derhalven heeft oock Philostratus {Iconum LIB. I. in Paludib.} de wijsheyd ende d’occasie op eenen seer goeden grond de voornaemste hoofd-stucken der Konste ghenaemt.

[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The aforementioned truth always tends to direct itself after the present situation of the proposed matter; As such the observation of the opportunity or the occasion exists mostly in that we attempt to noticeably conceive our works after the demand of the existing circumstances. (…) Likewise Philostratus {…} has also called wisdom and occasion for a very good reason the most important chief principles of the Art.


Quotation

Voor alle dingen moet oock een Meesterlijck Schilder wil hy eenen goeden naem behouden, seer na-denckende en omsichtigh in al sijn doen wesen, insonderheyt ontrent sijn Inventien, en by-een ordineeringe der Historyen, op dat hy niet alleen geen onmogelijcke of Konst-strijdige dingen voort en brenge; {Een Schilder moet omsichtig ende nadenkdende wesen.} maer dat hy doch in geenen deele dingen maeckt, van welcke, of de Luyden diese toehooren, of andere diese beschouwen sullen, eenen quaden uytlegh daer van doen komen, of oock buyten de Intenty vanden Schilder, oorsaeck van beschimpingh verleenen. Hierom is ‘et datmen sich altijdt wel vanden sin en waerheydt van sijn voornemen moet verseeckeren, datse op een goede meeninge, en in reden bestaende uytlegh gegrontvest is.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Above all a Masterly Painter should also, if he wants to keep his good name, be very thoughtful and careful in all his behavior, especially with regard to his Inventions and the way he brings together the composition of his Histories, so that he would not only avoid to bring forth impossible things or those that go against Art; {A painter has to be careful and thoughtful.} but that in no case he would make things, about which the people to whom they belong or others who see them, would get a bad explanation from them, or also give cause for taunting outside the Intention of the Painter. Therefore one should always ascertain himself well of the meaning and truth of his plan, that it is based on a good opinion and an explanation consisting of reason.


Quotation

In waare Geschiedenissen of Historien luistert het wat naau, en een vernuftig Meester zal hem wel wachten de betamelykheid te buiten te gaan, om de Lichamen van Man of Vrou, al te veel t’ontblooten, en voornamentlyk eerbare Vrouwen, op dat het niet tot een verkeerden zin mogt geduid werden, tegenstrydig met de waarheid, maar wel zo dat men behoorlyk onderscheiden kan welk een Lichtvaardig of Deugdzaam mensch zy. Inzonderheid de Bybelze Historien, of die van Plutarchus, Titus Livius en anderen.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] In true histories [ndr: in the Dutch text, two synonyms are provided] it is very important – and a clever master will be careful not to surpass the decency – to not uncover the bodies of men and women too much, and especially honorable women, so it will not be interpreted the wrong way, in contrast with the truth, but in such a way that one can easily distinguish who is a frivolous or virtuous person. Especially in the biblical histories or those of Plutarchus, Titus Livius and others.


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Soo geeft ook de innerlijke vreese selden groot misbaar, {Inwendige vreese geeft selden groote Actien.} maar laat sig meest sien aan het Aangesigt, dat in dit voor-val meest altijd bleek en besturven word. Want om dat het Bloed schielijker als ander na het herte gaat, of mogelijk op eeniger wijs stil staat, of trager loopt, soo schijnd het datter een koude over al de Leden komt, die dese Dood verwe veroorsaakt. Daar werd van de Schilders niet ligter aangetast dan dusdanige Passien, om dat de Historien daar sulx in voorvalt, gemeen en veel zijn, of ten minsten daar in ligt konnen te pas gebragt werden. Doch wy agten datter inde Schilder Konst niet swaarder is, dan het selve Natuurlijk en als een ware oorsaak hebbende, te doen. De reden schijnd ons, om datmen sulx naulijx in ’t Leven voor een oogenblik kan sien en waarnemen, en dat de Modellen diemen daar toe verkiest, alleen gemaakte Passien hebben; die in ’t volgen dikwils noch een Natuurlijk Rokjen uyt trekken, eermense op het Tafereel siet. Men Leest van eenen Gonzaga Hertog van Mantua, dat hy op sekeren tijd den Italiaanschen Schilder Francisco Monsignori [ndr: Bonsignori] eenen Sebastiaan Leerde Schilderen, die seer natuurlijk, vol Vrees en Schrik voor de Scheut, aan een Boom gebonden stond: {Hoe den Hertog Gonzaga een schikkigen Sebastiaan Leerde Schilderen.} ’t werk hy door een Arbeyder die Monsignori voor Model diende, verrigte. Want als dien schilder ’t geseyde Model, in sijn onnooselheyd naakt had vast gebonden, quam den Hertog onverwagt met een Dagge in de Kamer gesprongen, seggende: Sa Schelm nu moetje’er aan; hier toe heb ikje op dese plaats laten brengen. Gy kunt denken Leser, of dien Bloed niet waarlijker verschrikte ! en sigh inbeelde, dat hem de steek aanstonds souw door het Hert gaan. Welken oogenblik Monsignori sonder sig te ontsetten soo wel in agt nam, dat hy sijnen Sebastiaan seer angstvallig aan den Hertog geschilderd leverde.

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such the inner fear also causes little clamor, {Internal fear seldom causes great Actions.} but it shows itself most in the Face, that in this case becomes pale and ashen. As the Blood moves quicker than usual to the heart, or possibly stops somehow, or flows slower, it appears that a cold comes over the Limbs, which causes this Deadly color. This [ndr: subject] was not lightly touched upon by Painters since such Passions , as the Histories in which this occurs are common and frequent, or at least could be easily implemented in them. Yet we think that there is nothing more difficult in the Art of Painting, than to do this Naturally and as if it has a real cause. The reason appears to be, as one can rarely see and observe such a thing in Life for a moment, and that Models that one selects for this, only have constructed Passions, that often take off their skirt [ndr: i.e. loose their essence] before one sees them in a scene. One reads about a certain Gonzaga Duke of Mantua, that at one time he instructed to paint the Italian Painter Francisco Monsignori [ndr: Bonsignori] a Sebastian, who was tied very naturally to a Tree, full of Fear and Terror for the Arrow: {How the Duke Gonzaga taught how to paint a fearful Sebastian.} which he did by means of a Worker who served as Monsignori’s Model. Because when the painter had the aforementioned Model tied up naked in his ignorance, the Duke jumped into the room unexpectedly with a dagger, saying: Yes Rascal, now you have to go; I have brought you here for this purpose. You can believe, Reader, that his Blood was truly frightened! and that he imagined that the thrust would soon go through his Heart. Without getting upset Monsignori observed this moment so well, that he delivered his very scared Sebastian as a painting to the Duke.



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SPECTATEUR → perception et regard

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Dat ick hier dese Schakel der waerneminghe van d'eyghen natuyrlicke dinghen in de Keting' der Schilder-Konst hier in haecken […]. Ick hebbe, Kunst-lievende Geesten, dickmael op een seer grove foute die soo wel (met eerbiedicheyt seg'ick het) onder de grootste en meest-geachste Meesters, dan onder de geringsten begaen wert, gelet. […] Het welcke nergens anders uyt voort en komt dan datse de eyghe natuyrlicke dinghen met gheen bysondere opmerckinghen waer en nemen […]. By aldien sy nu alle de eyghen natuerlicke dingen hadden met rechte op merckinge in goede achtinge genomen, soo soudese dese foute door een scherper op-merckinge ontrent de natuerlicke beweginge hebben konn voor komen, ons voor-stellende de eygen-schijnende gedaente, want dit sietmen wanneer een Wage-rat, of Spinne-wiel met groote kracht beweecht wert, datmen door 't snelle om-draeyen geen sporte sal eygentlick konnen bekennen, maer een twijffelachtige schemeringe der selven, (het welcke ick) schoon ick al menichte v stucken daer Wagen-wielen in gheschildert waren heb' gesien, soo en heb'ick dat noyt eygentlicke na gebootst gesien, maer yder sport soo geteyckent of gheschildert als of de Wagen haer niet en scheen te beweghen, soo datter geen onderscheyt tusschen een stilstaende, en een schijn-rijende Wagen gevonden en wert. Nu mochte vele oordeelen dese eyghentlickheyt veel moeylicker te sijn om na te volgen, dan anders; maer aenghesien wy na-bootsers van 't leven sijn, soo en moetmen om wat meerder moeyten (alsmen de natuerlicke dingen daer mede nader by komt) niet achter laten; oock soo en ist gheen meerder moeyte schoon het selve door de onghewoonte wel wat swaerder valt als anders, maer veel lichter.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Certains esprits amateurs d’art trouveront étrange que j’insère ici le lien de l’observation des choses réelles et naturelles dans la chaîne de l’art de peinture, mais […] j’ai souvent observé une très grave erreur régulièrement commise (et je le dis avec respect) et ce, qu’ils s’agissent des maîtres les plus grands et les plus estimés ou non. […] La simple raison en est qu’ils n’observent pas la particularité naturelle des choses avec suffisamment d’attention. […] S’ils avaient correctement observé les propriétés naturelles des choses de près, ils auraient pu éviter cette erreur en prêtant davantage d’attention à leur mouvement naturel, nous présentant leurs formes propres telles qu’elles nous apparaissent véritablement ; car lorsqu’une roue de carrosse ou de rouet tourne avec grande force, l’on remarque qu’en raison de cette rotation, la trace de ce mouvement n’est visible sinon que de manière brouillée. Si j’ai vu de nombreuses peintures où des roues de carrosses sont représentées, je ne les ai jamais vues correctement imitées, mais avec chaque partie dessinée ou peinte de telle manière qu’il soit impossible de distinguer si le carrosse est à l’arrêt ou en mouvement. Certes beaucoup jugeront ces particularités bien plus difficiles à imiter que d’autres mais dans la mesure où nous sommes des imitateurs de la vie, nous ne devons pas nous épargner davantage d’effort (si ceci nous rapproche d’une imitation réussie des choses naturelles). La peine n’en sera d’ailleurs pas plus grande, même si dans la pratique l’inhabituel est plus pénible, mais bien plus légere.


Quotation

En nadien dan alle dese dingen genoegsaam bewijsen, dat de verscheydenheyd der Schoonheyd en Bevalligheyd, ten opsigt der navolging in de Schilderkonst, niet ligt onder soo net bepaalde regelen te brengen is, datmense daar na, als na een onfeylbare Leest met aangenaamheyd, sonder verder waarneming van ’t Leven, in de Konst-tafereelen sou konnen overstorten; Soo staat ons in ’t voorby gaan aan te merken, dat een Leersaam Schilder sich uyt al sijn vermogen behoorde te beneerstigen, om door een geduurige beschouwingh van al wat hem van ’t menschelijk schoon voorkomt, het uytgelesenste daar van soodanig sijn gedagten kragtelijk in te drukken, en aan sijn inbeelding gemeen te maken, dat hy buyten de beschouwing van de selve, sich de schoonheyd van een Mensch, op verscheyde wijsen, en in onderscheyde trappen, soo bevallig en levendig kan verbeelden, als of hy de Schoonheyd selver voor hem had. {Hoe de Schoonheyd in de gedagten en ’t gemoet van den Schilder moet ingedrukt zijn.} En dit sal hy aldergeluckigst konnen doen, wanneer hy niet alleen wel en aandagtig sal na gespeurd hebben, welke Deelen en Partyen Schoon gemaakt zijn, en wat Proportie sy hebben moeten, om sulx volgens de Teykenkundige trek te verbeelden; maar dan voornamelijck, wanneer hy tot al het vorige, net sal hebben af gesien, door welk een Trap en toeval, dese en gene deelen de Schoonheyd in dit of dat voorwerp onderlingh aan ’t geheel vereenigt, Verminderd of Vermeerderd:

[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And as all these things sufficiently prove, that the diversity of Beauty and Gracefulness with regard to the imitation in Painting, is not easily to accommodate in clearly defined rules, which one can then, as with an infallible model could overflow in Art-scenes with loveliness and without any further observation of Life; As such we should note in passing, that a diligent Painter should endeavor with all his might, through a consistent observation of all that he perceives of the human beauty, to imprint that which he deems the most exquisite of it so strongly in his mind, and to make it common to his imagination, that he will be able to depict, without its direct observation, the beauty of a Man in different ways and in distinct steps, so lovely and lively, as if he had Beauty itself before his eyes. {How Beauty has to be imprinted in the thoughts and mind of the Painter.} And he will be able to do this best, when he has not only studied well and carefully which Parts and Elements have been beautifully made, and which Proportion they should have, to depict them with the Draught; but then especially, when with regard to all the previous, will have observed precisely by which Step and coincidence this and other parts unites, lessens or increases the Beauty in this or that object to the whole:



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SPECTATEUR → perception et regard

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De waarschynelykheid, welke door het gezicht op ons verstand en inbeeldingen werkt, moet voornamelyk waargenomen werden, in de verdeeling en verbeelding onzer geschiedenissen, naast die drie deelen daar in de schoonheid bestaat, waar van te voren gesprooken is. {De waarschynelykheid is het voornaamste punt in het ordineeren waar te nemen.} Men moet dezelve niet alleen in het algemeen, maar in ider byzonder voorwerp doen blyken, en nauwkeurig zien op het verwerpen van zaaken, welke daar tegens strydig zyn.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 120:] La vraisemblance, qui, par les organes de la vue, agit si puissamment sur notre esprit & sur notre imagination, doit principalement être observée dans la disposition & l’exécution du sujet, ainsi que dans les trois parties qui constituent la beauté dont nous avons déjà parlé. On doit donc non seulement garder cette convenance [NDR : grâce et nautrel] dans le sujet en général, mais encore dans chaque partie en particulier, en rejetant avec soin tout ce qui peut être contraire.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

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Ik acht daarom myn gevoelen niet ongegrond, dat men inzonderheid in openbaare vertooningen, {Gevoelen des Schryvers, omtrend de misstallen te vertonen.} als schouwspeelen, groote kerk-diensten, rechtspleegingen en diergelyke, alwaar een zamenvloeying van allerleye staaten van menssen is, ook allerleye gestaltens voegd, als kromme, korte, lange, scheeve, vette en mageren, maar ook zelve eenige lamme en kreupelen als het de geleegentheid toelaat, mids dezelve zodanig schikkende en plaatzende, dat zy, zonder het gezicht te kwetzen, ongevoelig deugd doen aan andere beelden waar om trend men dezelve plaatst, dewyl dit een voornaam bewys teeken der waarschynelykheid eener geschiedenis is […]

[D'après DE LAIRESSE 1787, p.121-122:] Nous croyons donc que dans la représentation des sujets qui demandent un grand nombre de figures, telles que fêtes publiques, cérémonies religieuses & autres semblables, où il y a un concours de personnes de tout rang & de tout âge, il faut qu'il y ait toutes les espèces de conformations, jusqu'à des boiteux & des rachitiques même, selon que les demandent les circonstances; en les plaçant néanmoins de manière qu'ils ne choquent point la vue & ne nuisent point aux figures principales, mais les fassent, au contraire, remarquer davantage; parce que cela contribue à rendre le sujet plus vrai & plus naturel.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

Quotation

[…] de waarschynlykheid eene der voornaamste zaaken is, welke een verstandig Meester dient en betracht in zyne verbeeldingen waar te neemen […] Om deze waarschynlykheid, buiten andere noodzaakelykheden die wy reedts op hunne plaats hebben verhandeld, te bekomen, is het niet ongerymd, dat de voornaamste Personaadjen hunne eigene en kennelyke gestaltens, wezens en koleuren, van het begin tot het einde des werks, behouden. Door de gestaltens, moet men verstaan de ligchaamelyke proportie. De wezens zyn de kennelyke trekken des aangezichts, welke, na de maaten der menschelyke jaaren, van tyd tot tyd veranderen; zynde eerstelyk jong; ten tweden, vorwassen; ten derden, bedaard; en eindelyk, oud. Door de koleuren verstaan wy de Coloriet […]

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 273:] […] la vraisemblance est une des choses que le peintre doit principalement observer dans toutes ses productions […] Pour parvenir à cette vraisemblance, il est nécessaire que les principaux personnages d’un ouvrage conservent leur conformation, leur physionomie & leurs couleurs caractéristiques. Rajout : Par conformation j’entends les proportions du corps. Par physionomie, je veux dire les traits du visage qui changent avec l’âge […]. Par couleur, il faut comprendre le coloris


Quotation

Hoewel zommige deze zaak te gering, en te verre gezogt, mogten oordeelen, is het nochtans geen van de minste opmerkelykheden, maar ten hoogsten noodzaaklyk om, nevens andere hulpmiddelen, de waarschynlykheid, zo veel als het mogelyk is, in een Stuk te zoeken; 't zy om voorwerpen, die door hunne eigene koleur te veel geweld zouden doen, daar door eenigsins te verbreeken, en aan malkanderen te binden; of om eenige andere inzicht: doch niet zonder wettige reden, op dat het ook niet al te gezogt zoude schynen.

[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 381:] Quoique quels peintres regarderont peut-être ces réflexions comme puériles & inutiles, elles sont néanmoins de la dernière importance pour donner, avec quelques autres moyens, le plus grand air de vérité possible aux ouvrages de l’art ; soit pour rompre & marier ensemble des couleurs qui, par leur nature, feroint un trop grand effet [NDR : violence], soit pour quelqu’autre raison, mais : cependant jamais sans une cause motivée, afin de ne pas paroître trop affecté.


Quotation

Worden wy dan door een verbeelding der natuur misleid, hoe veel te grooter achten wy den Konstenaar niet die zulks te weeg gebracht heeft? […] Dit aldus zynde, zo moeten wy ook trachten de natuur en de waarschynlykheid op te volgen, en vooral op de regelen der Perspective Optique acht […]Hier uit volgt, dat de laage oog- en zichtpunten, of horizont, de beste en natuurlykste in een Conterfeitsel zyn, die het meest de zinnen zullen bedriegen en misleiden, wanneer het licht en de afstand, volgens de eigenschap der plaats daar men het stellen wil, wel waargenomen zyn. Doet men zulks niet, zo zal men ook een strydige uitwerking zien met die welke men daar van verwagt heeft.

[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 360:] If we are thus misled by a Representation of Nature, how great must the Master be who did it ! […] If this be the Case, we ought to endeavour to follow Nature and Likelihood, and principally to observe the Rules of Perspective [ndr : Optics] […] Hence it follows, that low Horizons, or Points of Sight, are the best and most natural in a Portrait, and will most deceive the Senses, if the Light and Diftance, with respect to the Place where the Picture is to be set, be well observed ; otherwife the Effect will be contrary to what we expected.


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Quotation

{In großen Werken/ mus die disminuirung beobachtet werden/} In einem großen Altar/ oder auf einem andern Blat/ das vielerley Farben bedarf/ ist zu beobachten die disminuirung: daß man nach und nach/ in gerechter Maße/ sich verliere/ und die Colorit ungehintert/ nach der Perspectiv Regeln/ von einem Bild zum andern netto folge und ihr Ort bekomme: welches wir auf Niederländisch Hauding nennen. Diß ist eine sehr nötige Observanz, wird aber wenig erkennet. {von unserm Bambot und Rembrand/ hierum fürtrefflich.} Und hierinn haben wir zu lernen/ verwunderbaren Bambots, auch von andern/ insonderheit von dem laboriosen und dißfalls hochvernünftigen Rembrand: gleichsam Wunder gethan/ und die wahre Harmonie, ohn Hinternis einiger besondern Farbe/ nach den Regeln des Liechts/ durchgehends wol beobachtet.



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{Der Autor, und Claudius Gilli übeten sich hierinn zu Rom.} Die Landschaft-Mahler/ haben hierinn/ indem sie viel nach dem Leben gezeichnet/ sich wol-erfahren gemacht: maßen sie solcher Handriße sich nachmals überall bedienen können. Ich selbst thäte solches/ etliche Jahre lang. Endlich aber/ als mein nächster Nachbar und Hausgenoß zu Rom/ der berühmte, Claudius Gilli, sonst Loraines genant/ immer mit ins Feld wolte/ um nach dem Leben zu zeichnen/ aber hierzu von der Natur gar nicht begunstet war/ hingegen zum Nachmahlen eine sonderbare Fähigkeit hatte: als haben wir ursach genommen/ (an statt des Zeichnens oder Tuschens mit schwarzer Kreide und dem Pensel) in offnem Feld/ zu Tivoli, Frescada, Subiaca, und anderer Orten/ auch al S. Benedetto, die Berge/ Grotten/ Thäler und Einöden/ die abscheuliche Wasserfälle der Tyber, / den Tempel der Sybilla, und dergleichen/ mit Farben/ auf gegründt Papier und Tücher völlig nach dem Leben auszumahlen. Dieses ist/ meines darfürhaltens/ die beste Manier/ dem Verstande die Warheit eigentlich einzudrucken: weil gleichsam dadurch Leib und Seele zusammen gebracht wird. In den Zeichnungen wird hingegen alzuweit zuruck gegangen/ da die wahre Gestalt der Sachen nimmermehr also pur eigentlich heraus kommet. {Noch andere fürtreffliche Landschaft-Mahlere.} Es ist auch besagter Claudius, wiewol langsam genug/ endlich in dem Landschaft-Mahlen/ gründen und coloriren/ so perfect worden und hoch gestiegen/ daß er wunder gethan/ und billich ein Antecessor und Ubertreffer aller der andern mag genennet werden [...].



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GENRES PICTURAUX → paysage

Quotation

{Harte/ helle und hohe Farben/ müssen vermieden/ oder solang gebrochen werden/} Im übrigen ist diß meine gründliche Meinung/ wie sehr ihr auch mag widersprochen werden/ daß alle harte/ helle/ starke und hohe Farben ingesamt zu meiden und zu verwerfen seyen/ als eine Sache/ worinn die ganze Discordanz eines Gemähls bestehet: wann nicht deren hartkrellige Art gebrochen/ und gedämpfet/ oder mit Vernunft durch andere annehmliche und verträgliche temperirt wird. Dann diese frische ganze Farben/ wie von Kartenmahlern und Färbern/ auch wol von andern/ die in unserer Kunst etwas verstehen wollen/ gebraucht werden/ sind so wenig in einem vernünftigen Gemälde zu dulten/ als wenig gesund und angenehm ist/ das rohe Fleisch aus der Metzig ungekocht essen. {bis sie der Natur ähnlich kommen.} Diesem werden beyfallen alle so die Warheit lieben/ und erkennen/ daß etliche alte Teutsche/ {Nieder- und Holländer excelliren hierinn.} als Holbein/ Amberger/ Lucas von Leyden/ Sotte/ Cleef und andere/ uns mit diesem Liecht wol vorgegangen: welchen die Niederländer/ sonderlich zuletzt die Holländer/ lehrhaft gefolget/ und diese Kunst in den höchsten Grad erhoben/ wie man alle Farben mischen/ brechen/ und von ihrer crudezza reduciren möge/ bis daß in den Gemählen alles {In großen Werken/ mus die disminuirung beobachtet werden/} der Natur ähnlich kommen



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quotation

Der dritte Discours von der Mahlerey. Das III. Capitel. Worauf über dieses in HISTORIEN-Gemählden besonders zu sehen, p. 67
[Ist ferner nöthig auf folgende Stücke mit Achtung zu geben]
1. Auf die Warheit/ daß nichts in dem Gemählde sey/ so der Historie/ wie sie von guten Historie/ wie sie von guten Auctoribus beschrieben ist/ zuwider lauffe. Also darff man bey der Hochzeit zu Cana in
Galilea keinen weissen Wein mahlen/ weil nur rother in Judaea gewachsen ist. Als wenn an einem päpstischen Altat das Abendmahl gemachet wird/ als Sässen die Junger dabey/ da sie doch nach der alten Manier dabey gelegen/ damit solcher Gebrauch dem gemeinen Volck nicht wunderlich vorkomme.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix
GENRES PICTURAUX → peinture d’histoire

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Quotation

{Wie man die wol gefasste Zeichen-Kunst/ mit den Farben secundiren müsse}
Von dem rechten Gebrauch und Erneurung guter Mahlerey steht ferner zu melden/ daß gleichwie/ vorangedeuteter Massen/ der Zeichenkunst Vollkommenheit iedesmal den Vorzug haben solle: also hernach/ durch die Farben/ selbe todte Risse/ lebendig gemacht werden müssen/ wann diese beede Theile fein wol aufeinander treffen/durch vernünftigen Gebrauch und Annehmung guter Manier/ welche bey dem nachcopiren andrer vortreflicher Wercke/ ihren Anfang nehmen muß/ besonderlich in grossen Bildern: so macht sich der Verstand beqvem/ und in allen Dingen fähig: zumal wann also die gute Manier/ Geist und Tapfferkeit zusammen kommen: Welche aus nachcopiren der besten Hand zuerlangen. Alsdann soll man zu dem Leben selbsten schreiten/ um solche modellen, mit vorgefaster Warnehmung/ zu folgen.


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Das 10. Capitel. Vom Historien-Mahlen.
Es soll sich auch kein Mahler in solcher Ordinanz an jedes Bild binden, welche nur der ganzen Figur dienen, und nicht herrschen müssen: Zur Verfertigung derselben sind auch behülfflich gute Beyfügungen, und der Materie anständige fremde Erfindungen, wohl stehende Bilder, schickliche Stellungen und Affecten, welche alle das Gemälde reichlich hervor bringen, nicht minder zieren dasselbe theils hinter sich stehende, sitzende, liegende und kniende, halb oder ganz gekleidete und unter einander gemengte Bilder: doch muß allezeit die Historie das Haupt-Werck seyn, und am Mittel des Stücks mit der führnehmsten Zierde vor allen andern sichtbar herfürscheinen. Wiewohl auch alles, was die Kunst vermag, in ein Historien-Gemälde gehöret, doch soll es nicht mit Arbeit überladen seyn, sondern die erforderte Wahrnehmung der Kleidungen, der Physiognomia, der Gebäude und Landschafften nach eines jeden Landes Art in die Augen fallen. 



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
EFFET PICTURAL → qualité de la composition

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Men mag de gebreeken, die't geval in de natuer geeft, wel herstellen: maer niet anders, dan nae't model van een gezonde welschaepentheyt, bestaende in een bequaeme meedevoeglijkheyt van deelen, nae den eysch van 't geheel. Want de menschlijke welschaepenheyt kan ook verscheyden zijn, als kort en  langachtig, tenger en gezet.

[BLANC J, 2006, p. 136] Il est bien possible de corriger les défauts que le hasard donne dans la nature. Mais cela ne doit se faire qu'en obéissant au modèle d'une saine conformité, qui consiste en une habile solidarité des parties entre elles, et en un rapport qui convient avec le tout. Cette conformité, en effet, est également susceptible d'être variée, le corps humain pouvant être petit ou grand, tendre ou robuste, etc.


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Quotation

Het welschicken van dagen en schaduwen by een, is een van de principaelste hooft-banden daer een goet Schilder mede verciert dient te zijn, om de wel-standigheyt die de selve onse Konst aen brenght: want de schaduwe by een ghevoeght zijnde op haer behoorlijcke plaets, gheven sulcken tooverachtighe kracht, en wonderbaerlijcke welstandt; dat veel dinghen, die nauwelijcx door gheen Penceelen met verwen zijn na te bootsen, seer eyghentlijck doen schijnen.

[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Le bon arrangement des jours et des ombres est l’une des principales couronnes dont doit se parer un bon peintre, car il apporte à notre art sa bienséance. Car lorsque les ombres sont arrangées à leurs propres places les unes à côté des autres, elles possèdent un pouvoir tellement enchanteur et une convenance si merveilleuse, qu’elles font apparaître comme tout à fait vraies certaines choses qu’il est difficile d’imiter avec un pinceau et des couleurs.



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CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
L’ARTISTE → règles et préceptes
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

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Das 9. Capitel . Von der Stellung der Glieder/ und derer Verekürzung in einem Bilde.
Viel berühmte Mahler haben diesen Übelstande an stehenden und auch liegenden Bildern eingeführet, daß sie, wenn die rechte und lincke Hüffte auswancket, die Achsel selbiger Seiten erhoben. Da doch hingegen insgemein die Achsel der Seiten niedrig als die andere seyn soll: es soll auch jederzeit das Haupt, wenn es möglich, es sich nach der höchste Achsel wenden. Wenn zierliche fürnehme Bilder und nicht grobe Arbeiten zu machen sind, […]. Man soll im wenden und biegen der Glieder erbarlich bei der Natur-Zierde bleiben […]. 
Hingegen ist bey den Händen und Füssen mehr Freiheit erlaubet […]
Es ist allezeit die Natur für eine sichere Richtschnur zu halten. Die gehenden Bilder sollen nicht weiter schreiten, als eines Fusses-Länge von einen zum andern, die perfecten Antiquen haben allezeit ihre stehenden Bilder als wolten sie gehen, auch etwas wanckendt, sehr rühmlich und angenehm gestellet. 
Kürtzlich man hat in dergleichen Gemählden auf der Bilder-Natur, artige und wohlsittliche Verrichtung und Arbeit scharff zu sehen […]. Man hat auch auf der Personen ihre Leidenschaften, Amt und Beruff zu sehen, daß man gleich aus ihren Gesichte, Verrichtungen und Geberden ihre Unternehmungen erkennen möge.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

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Quotation

{Een spiegel der natuer}. Want een volmaekte Schildery is als een spiegel van de Natuer, die de dingen, die niet en zijn, doet schijnen te zijn, en op een geoorlofde vermakelijke en prijslijke wijze bedriegt. Den Konst versmader Agrippa bekent, dat de Schilder konst een zeer zuivere navolgster der natuerlijke dingen is, die eertijts d'eerste plaets der vrye konsten in hadde.

[BLANC J, 2006, p. 24] {Een spiegel der natuer}. Want een volmaekte Schildery is als een spiegel van de Natuer, die de dingen, die niet en zijn, doet schijnen te zijn, en op een geoorlofde vermakelijke en prijslijke wijze bedriegt. Den Konst versmader Agrippa bekent, dat de Schilder konst een zeer zuivere navolgster der natuerlijke dingen is, die eertijts d'eerste plaets der vrye konsten in hadde.

Hoogstraten fait ici référence à l'ouvrage de Heinrich Cornelius Agrippa (1486-1535), Van de onzekerheid en ijdelheid der wetenschappen en konsten, (1530) traduit du latin par J. Oudaan, Rotterdam, 1661, chapitre XXI, p.92-93.



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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Quotation

Die lof begeert, zeyt hy verder, vermijde de leelijkheyt in zijne beelden, dat is, hy zuivere haer van alle opspraeklijke teykenen, en trachte nae 't geene gezont en behaeglijk is. En hier toe wil hy, dat men zich veel levendige menschen lichamen voor oogen stelle, en de schoonste maeten vergadere. Want de konst is in de natuer ingedoopt, als gy die daer uit zult getrokken hebben, zult gy veele dwaelingen in uw werk vermijden. Dit is 't meest al, dat den grooten Albert Durer tot onderwijs in zijn Proportieboek voorstelt, ik geloove, dat hem de doodt, terwijl hy dit werk opstelde, verrast heeft.

[BLANC J, 2006, p.137] Qui désire les louanges, dit-il plus loin, doit éviter la laideur dans ses figures. Autrement dit, il doit les épurer de tous les signes condamnables et ne rechercher que ce qui est sain et plaisant. Et pour cela, il veut que l'on contemple sur le vif de nombreux corps d'hommes et que l'on recueille les plus belles mesures. L'art, en effet est immergé dans la nature. Lorsque vous l'en aurez sorti, vous eviterez de nombreux errements dans vos oeuvres. Voici l'enseignement du grand Albrecht Dürer, dans son livre des proportions, avant que la mort, je crois, ne l'ait surpris alors qu'il préparait cet ouvrage.



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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion