SÉCHERESSE (n. f.)
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Le naturel a toujours quelque chose de vif, & de remuant, qui tempère cette immobilité des Figures antiques : & ceux qui prennent trop de soin de les imiter, sans prendre garde aux grâces particulières qui accompagnent la Nature vivante, tombent toujours dans la sécheresse.
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Les minuties dans le discours affadissent une pensée, & en ostent tout le feu ; & les Tableaux où l'on a apporté une extrême exactitude à finir toutes choses, tombent souvent dans la froideur & dans la sécheresse. Le beau fini demande de la négligence en bien des endroits, & non pas une exacte recherche dans toutes les parties.
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Parmi les Pastels faits de cette année, le Portrait du sieur Restout fait par le Sieur de la Tour pour sa réception à l’Academie, a rassemblé le plus de suffrage. Il a su éviter le contresens que j’ai observé ci-dessus, & s’est bien donné de garde de faire comtempler sotement le public à celui qu’il fait dessiner d’après un modèle. Bien des gens auroient souhaité quil eût fait entrer ce modèle dans sa composition, & que le Public eût été instruit de ce qu’il regarde avec cette vivacité d’attention qui a donne l’ame & la vie à son portrait. On a trouvé cependant l’expression un peu trop forte pour une action aussi tranquille ; elle paroit même chargée. L’on a encore desiré plus d’union dans les chairs du visage dont les touches sont un peu séches & découpées, elles auroient pu être mieux fonduës sans faire tort à la ressemblance, ce qu’il a excellement pratiqué dans plusieurs de ses portraits, & particulièrement dans celui de M. Paris de Montmartel qui est tout auprès, & qui est parfait.
La Font de Saint Yenne souligne ici l’importance, dans un portrait, d’accorder la rhétorique de l’action avec celle de l’expression.
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BAILLET DE SAINT-JULIEN, Louis-Guillaume, Lettres sur la peinture à un amateur, Genève, s.n., 1750.
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Avant que de reprendre le fil de ma Description, je dois vous dire un mot de Mrs. Favanne, Sylvestre, Galloche & Collin de Vermont, que j’ai oubliez dans la précédente […]. Je leur devois une des premieres places dans ma critique, & à juste titre sans doute : l’Antiquité est si respectable ! Je le crie tous les jours. Le plus jeune des Messieurs roule sur quatre-vingt ans, à peu près : leurs ouvrages ne démentent point cette grave époque, tout y est marqué au coin le plus exact des glaces, & de la sécheresse de l’âge. M. Vermont semble avoir conservé un peu plus de chaleur dans sa composition, mais le coloris brute & rougeâtre dont ses Tableaux sont encroûtés les dépare absolument. Je ne dis point ceci pour diminuer la réputation de ces Artistes ; je ne prétends pas non plus juger de ce qu’ils ont été par ce qu’ils sont ; à Dieu ne plaise ! Je plains uniquement notre triste humanité, j’admire les vicissitudes de l’âge ; & comment quinze ou vingt années de plus sont capables de faire commettre de sotises au plus habile homme. […] C’est une chose qui n’est que trop prouvée par l’expérience : Il est un tems marqué dans les Arts, comme dans les Sciences, lequel une fois arrivé, nous avertit de nous retirer prudemment ; & de céder un rôle que nous ne pouvons plus jouer, à des Acteurs plus capables de le soutenir.