PAINTING, PICTURE → comparison between the arts
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Toutes deux [ndr : la peinture et la poésie] sont fondées sur la force de l’imagination pour bien inventer leurs productions, & sur la solidité du jugement pour les bien conduire. Elles savent choisir des sujets qui soient dignes d’elles, & se servir des circonstances & des accidens qui les font valoir, comme elles savent rejetter tout ce qui leur est contraire, ou qui ne merite pas d’être representé.
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{L'accord de Couleurs} Que dans la distribution des couleurs, il y ait un accord qui fasse le même effet pour les yeux, que la Musique pour les oreilles.
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Il est vray que l’un [ndr : Ouvrier] peint, & l’autre insculpe, mais ce n’est pourtant qu’une difference materielle, qui ne fait pas diverse espece d’art ni de science. La difference essentielle est celle qui fait diverse espece de science, laquelle ne se trouve pas entre la Peinture & la Sculpture […]. Doncques si la diversité de la matiere seule n’apporte pas diversité d’Art ; necessairement nous devons dire aussi, que divers Ouvriers en espece ne peuvent estre appellez ceux desquels l’un fait le portrait d’une mesme chose en pierre, & l’autre en toile. Et quoy que le Sculpteur represente le corps du Roy avec ces contours, ce que ne fait pas le Peintre ; ce n’est pas qu’on doive dire qu’ils sont entr’eux differens en Art, parce que le plus ou le moins ne constituent point la difference essentielle. De mesme que ce ne seroit pas une raison concluante de dire, cette figure est de ronde bosse, & celle icy de bas relief : donc celui-là est Sculpteur, & celuy non, non plus que de dire le Peintre ne fait qu’un costé de la figure, & le sculpteur les fait tous les deux : donc l’Art de l’un & de l’autre son divers. Car si le Peintre ne fait qu’un costé, c’est parce qu’il travaille sur une plate superficie. Tellement que s’il represente la moitié d’une figure par le dos, & l’autre en pourfil tant seulement, cela procede de l’imperfection de la matiere qui est plate, & non de l’imperfection de l’Art. Par ainsi je conclus hardiment que le mesme Art est celui avec lequel on fait la figure de marbre, de bois, d’argent, ou d’or, ou sur la muraille, ou sur la toile. Il est bien vray que nous autres Peintres suivons le plus difficile & le plus parfait de cét Art […].
Terme traduit par ARTE dans Lomazzo, 1585, p. 8.
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Mon sentiment est que de tous nos Arts, il n’y en a aucun plus composé & industrieux que celuy à qui on a donné le nom de Pourtraicture & Peinture, & que ceux qui se veulent rendre en quelque sorte parfaits en la pratique d’iceluy, doivent avoir l’esprit bien universel, l’imagination forte, l’œil bon à discerner la forme des Objets en toutes leurs circonstances, & la main libre, pour se la rendre ouvriere & exercée en la pratique d’iceluy ; & de plus avoir connoissance des mesures d’une grande partie des divers corps visibles de la nature, ou du moins de sçavoir prendre lesdites mesures au besoin ;
Et c’est ce qui a fait, que diverses personnes ont dit & escrit, qu’il falloit qu’un Excellent Peintre eust connoissance de tous les autres Arts, puis que le sien doit representer universellement tout ce qui se peut rencontrer de visible à l’œil humain.
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Entre les Tableaux qu’il [ndr : Poussin] avoit déjà envoyé à Paris, il y avoit quatre Baccanales pour le Cardinal de Richelieu, un Triomphe de Neptune qui paroist dans son char tiré par quatre chevaux marins, & accompagné d’une fuite de Tritons & de Néréides. Ces sujets travaillez poëtiquement avec ce beau feu & cet art admirable qu’on peut dire si conforme à l’esprit des Poëtes, des Peintres, & des Sculpteurs anciens, & tant d’autres ouvrages de luy répandus quasi par toute l’Europe, rendoient célèbre de nom du Poussin.
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Si la Peinture estoit un Art aussi simple & aussi borné que l’est la Sculpture en fait d'ouvrages de ronde bosse, car c'est en cela seul qu'elle a excellé parmi les Anciens, je me rendrois à vostre advis, mais la Peinture est un Art si vaste de d'une si grande étenduë, qu'il n'a pas moins fallu que la durée de tous les siecles pour en découvrir tous les secrets & tous les mysteres. Pour vous convaincre du peu de beauté des peintures antiques, & de combien elles doivent estre mises au dessous de celles de Raphael, du Titien & de Paul Veronese, & de celles qui se font aujourd’hui, je ne veux me servir que des loüanges mesmes qu'on leur a données.
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[…] Les autres [ndr : arts] ont pour objet le plaisir. Ceux-ci n’ont pu naître que dans le sein de la joie & des sentimens que produise l’abondance & la tranquillité : on les appelle les beaux Arts par excellence. Tels sont la Musique, la Poësie, la Peinture, la Sculpture, & l’art du Geste ou la Danse.
[…] Les arts de la premiere espéce [ndr : les arts mécaniques] employent la Nature telle qu’elle est, uniquement pour l’usage & pour l’agrément. Les beaux Arts ne l’employent point, ils ne font que l’imiter chacun à leur manière.
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Quelles sont donc les fonctions des Arts ? C’est de transposer les traits qui sont dans la Nature, & de les présenter dans des objets à qui ils ne sont point naturels. C’est ainsi que le ciseau du statuaire montre un héros dans un bloc de marbre. Le peintre par ses couleurs, fait sortir de la toile tous les objets visibles.
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D’où je conclus, que les Arts, dans ce qui est proprement Art, ne sont que des imitations, des ressemblances qui ne font point la Nature, mais qui paroissent l’être ; & qu’ainsi la matière des beaux Arts n‘est point le vrai, mais seulement le vrai-semblable. […]
Qu’est-ce que la Peinture ? Une imitation des objets visibles. Elle n’a rien de réel, rien de vrai, tout est phantôme chez elle, & sa perfection ne dépend que de sa ressemblance avec la réalité.
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Ainsi tous les Arts dans tout ce qu’ils ont de vraiment artificiel, ne sont que des choses imaginaires, des êtres feints, copiés & imités d’après les véritables. C’est pour cela qu’on met sans cesse l’Art en opposition avec la Nature : qu’on n’entend partout que ce cri, que c’est la Nature qu’il faut imiter : que l’Art est parfait quand il la représente parfaitement : enfin que les chefs-d’œuvres de l’Art, sont ceux qui imitent si bien la Nature, qu’on les prend pour la Nature elle-même.
Et cette imitation pour laquelle nous avons tous une disposition si naturelle, puisque c’est l’exemple qui instruit & qui règle le genre humain, Vivimus ad exempla, cette imitation, dis-je, est une des principales sources du plaisir que causent les Arts. L’esprit s’exerce dans la comparaison du modèle avec le portrait, & le jugement qu’il en porte, fait sur lui une impression d’autant plus agréable, qu’elle lui est un témoignage de sa pénétration & de son intelligence.
Et cette doctrine n’est pas nouvelle.
On la trouve par-tout chez les anciens. Aristote commence sa Poëtique par ce principe : que la Musique, la Danse, la Poësie, la Peinture, sont des Arts imitateurs (a). [...]
(a) […] M. Remond de S. Mard qui a beaucoup réfléchi sur l’essence de la Poësie & qui n’écrivant que pour les plus délicats n’a dû prendre que la fleur de son sujet, dit formellement dans une de ses Notes que les beaux Arts ne consistent que dans l’imitation. Voici ses termes : On n’y songe pas assez, la Poësie, la Musique, la Peinture sont trois Arts consacrés au plaisir, tous trois faits pour imiter la nature, tous trois destinés à imiter les mouvemens de l’ame : les tirer de là, c’est les deshonorer, c’est les montrer par leur endroit foible. […]
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[…] si les Arts sont imitateurs de la Nature ; ce doit être une imitation sage & éclairée, qui ne la copie pas servilement ; mais qui choisissant les objets & les traits, les présente avec toute la perfection dont ils sont susceptibles. En un mot, une imitation, où on voye la Nature, non telle qu’elle est en elle-même, mais telle qu’elle peut être, & qu’on peut la concevoir par l’esprit.
Que fit Zeuxis quand il voulut peindre une beauté parfaite ? Fit-il le portrait de quelque beauté particulière, dont sa peinture fût l’histoire ? Non, il rassembla les traits séparés de plusieurs beautés existantes. Il se forma dans l’esprit une idée factice qui résulta de tous ces traits réunis : & cette idée fut le prototype, ou le modèle de son tableau, qui fut vraisemblablement & poëtique dans sa totalité, & ne fut vrai & historique que dans ses parties prises séparément. Voilà l’exemple donné à tous les Artistes : voilà la route qu’ils doivent suivre, & c’est la pratique de tous les grands Maîtres sans exception.
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Jusqu’ici on a tâché de montrer que les Arts consistoient dans l’imitation ; & que l’objet de cette imitation étoit la belle Nature représentée à l’esprit dans l’enthousiasme. Il ne reste plus qu’à exposer la manière dont cette imitation se fait.
On peut diviser la Nature par rapport aux beaux Arts en deux parties : l’une qu’on saisit par les yeux, & l’autre, par le ministere des oreilles : car les autres sens sont stériles pour les beaux Arts. La premiere partie est l’objet de la Peinture qui représentent sur un plan tout ce qui est visible. […]
Ainsi la Peinture imite la belle Nature par les couleurs, la Sculpture par les reliefs, la Danse par les mouvements par les attitudes du corps. La Musique l’imite par les sons inarticulés, & la Poësie enfin par la parole mesurée. Voilà les caracteres distinctifs des Arts principaux. […]
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L’industrie humaine ayant ensuite inventé les beaux Arts sur le modèle de la Nature, & ces Arts ayant eu pour objet l’agrément & le plaisir, qui sont, dans la vie, un second ordre de besoins ; la ressemblance des Arts avec la Nature, la conformité de leur but, sembloient exiger que le Goût naturel fût aussi le Juge des Arts : c’est ce qui arriva. Il fut reconnu, sans nulle contradiction : les Arts devinrent pour lui de nouveaux Sujets, si j’ose parler ainsi, qui se rangerent paisiblement sous sa Juridiction, sans l’obliger de faire pour eux le moindre changement à ses loix. Le Goût resta le même constamment : & il ne promit aux Arts son approbation, que quand ils lui feroient éprouver la même impression que la Nature elle-même ; & les chefs-d’œuvres des Arts ne l’obtinrent jamais qu’à ce prix.
Mais cette perfection n’a rien changé dans son essence. Il est toujours tel qu’il etoit auparavant : indépendant du caprice. Son objet est toujours essentiellement le bon. Que ce soît l’Art qui le lui présente, ou la Nature, il ne lui importe, pourvu qu’il jouisse. C’est sa fonction.
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Nous avons dit que la vérité l’emportoit toujours sur l’imitation. Par conséquent, quelque soigneusement que soit imitée la Nature, l’Art s’échappe toujours, & avertit le cœur, que ce qu’on lui présente n’est qu’un fantôme, qu’une apparence ; & qu’ainsi il ne peut lui apporter rien de réel. C’est ce qui revêt d’agrément dans les Arts les objets qui étoient désagréables dans la Nature. Dans la Nature ils nous faisoient craindre notre destruction, ils nous causoient une émotion accompagnée de la vue d’un réel danger : & comme l’émotion nous plaît par elle-même, & que la réalité du danger nous déplaît, il s’agissoit de séparer ces deux parties de la même impression. C’est à quoi l’Art a réussi : en nous présentant l’objet qui nous effraye, & en se laissant voir en même-tems lui-même, pour nous rassurer & nous donner, par ce moyen, le plaisir de l’émotion, sans aucun mélange désagréable. Et s’il arrive par un heureux effort de l’Art, qu’il soit pris un moment pour la Nature elle-même, qu’il peigne par exemple un Serpent, assez bien pour nous causer les allarmes d’un danger véritable ; cette terreur est aussitôt suivie d’un retour gracieux, où l’ame jouit de sa délivrance comme d’un bonheur réel. Ainsi l’imitation est toujours la source de l’agrément. C’est elle qui tempere l’émotion, dont l’excès seroit désagréable. C’est elle qui dédommage le cœur, quand il en a souffert l’excès.
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Les Arts ont deux parties : la Spéculation & la Pratique, l’une peut aller avant l’autre, pourvu qu’on ne les sépare point pour toujours.
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We will only observe further the different Idea given by the Painter, and the Poet [ndr : dans Poussin, Tancrède et Herminie et le Tasse, dans le passage de la Jérusalem céleste s’y rapportant]. A Reader of Tasso that thought less finely than Poussin would form in his Imagination a Picture, but not Such a one as This. He would see a Man of a less Lovely, and Beautiful Aspect, Pale, and all cut, and mangled, his Body, and Garments smear’d with Blood : He would see Erminia, not such a one as Poussin has made her ; and a thousand to one with a pair of Scissars in her hand, but certainly not with Tancred’s Sword : The two Amoretto’s would never enter into his Mind : Horses he would see, and let ‘em be the finest he had ever seen they would be less fine than These, and so of the rest. The Painter has made a finer Story than the Poet, tho’ his Readers were Equal to himself, but without all Comparison much finer than it can appear to the Generality of them. And he has moreover not only known how to make use of the Advantages This Art has over that of his Competitor, but in what it is Defective in the Comparison he has supply’d it with such Address that one cannot but rejoyce in the Defect which occasion’d such a Beautiful Expedient.
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[…] we hope for Pardon, if in this Chapter we shall not keep so strictly within the Limits of this ART [ndr : la peinture] in particular, which we are forced sometime to entrench upon the Confines of some neighbour ARTS, relating to Sculpture and Engraving, and referring to the Invention of Letters, antick Images, Pillars, or Pagan Deities of old ; which now the Maturity of these latter Ages has so variously distinguished and diversified ; of all which, yet in a general Acceptation, we conceive PAINTING to be comprehensive and of near affinity to, and the introducing of which we can hardly judge any Extravagancy, but rather (as we shall briefly endeavour to make it appear) very applicable and consonent to our Deposition in hand.
FOR Pictura and Sculptura, in the Sence of the Poets, were accounted Twins ; and as that Worthy Author M. Evelyn, joying with them Architectura, declares those Three illustrious and magnificent ARTS so dependent upon each other, that they can no more be separated than the very Graces themselves, who are always represented to us holding Hand in Hand, and mutually regarding one another ; we may reasonably conjecture that they were born together ; or however, that the Emergency, or Rise of the one was not long previous to the Invention of the other.
FOR if we take Pictura in a general Acceptation, and according to the Definition of Vitruvius, viz. Fit Imago ejus quod est seu esse potest : It may be comprehensive of not only Painting but Sculpture, Plastick and Mosaick Work, or any other Counterfeit, or Similitude, of any created, or imaginary Being whatsoever ; and so makes no essential Difference at all between them, but only ratione materia, which is only in the Mechanick and less noble Part of the ART, they agreeing notwithstanding in the Essentials, the more liberal and refined Accomplishments of it.
BUT yet this is not all that de facto, there is such Affinity and Similitude between these TWO ARTS ; but we may affirm ‘tis the Excellency also, and mutual Perfection of each other to be so : For as Sir H. Wotton takes notice out of Pliny {Elements of Architecture}, where designing to distinguish, he handsomly interweaves them together to our Purpose, saying, That Picture is best when it standeth off as if it were carved ; and Sulpture is best when it appeareth so tender as if it were painted.
AND once more to urge the entire Connection of these TWO ARTS together, we dare with Confidence enough affirm, whereever we find a compleat ARTIST in Sculpture, he must also have a competent Talent of Knowledge in PAINTING ; and particularly more than meanly skilled in the ART of ready Drawing and Designing, and have a sufficient Knowledge of the Nature and Effect of Light and Shadows, which small Commencements, perhaps, made up the compleat Character of not a few of the antient Heroes, whom Pliny does so studiously, yet not undeservedly celebrate.
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Neither yet is this Proportion proper unto painting alone, but extendeth it self even unto all other Arts […] ; because it was the first pattern of all Artificial things : So that there is no Art, but is someway beholding to Proportion : yet notwithstanding the Painter as (Loo Baptista Albertus affirmeth) insomuch as he considereth mans Body more especially, is justly preferred before all other Artizans, which imitate the same, because antiquity meaning to grace Painting above all the rest, Handicrafts men exempting onely Painters out of that number.
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And this it is, which has rendred it so difficult to coppy after Designes and Painting ; and to give the true heightnings, where there are no hatchings to express them ; unless he, that Copies, Design perfectly himself, and possess more then the ordinary talent and judgement of Gravers, or can himself manage the Pencil. But to return to Prints again, we are to understand, that what the Artists do many times call excellent, does not alwayes signifie to the advantage of the Graver ; but more frequently, the Design, consisting in the lineaments, proportion and ordonnance, if these be well, and masterly perform’d, and for which we have so recommended the practise of this Art to our English Painters in chap. IV. Though, to speak of an accomplish’d piece indeed, it is the result of integrall causes only, and where they universally encounter.
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FOR Pictura and Sculptura, in the Sence of the Poets, were accounted Twins ; [...] AND once more to urge the entire Connection of these TWO ARTS together, we dare with Confidence enough affirm, whereever we find a compleat ARTIST in Sculpture, he must also have a competent Talent of Knowledge in PAINTING ; and particularly more than meanly skilled in the ART of ready Drawing and Designing, and have a sufficient Knowledge of the Nature and Effect of Light and Shadows, which small Commencements, perhaps, made up the compleat Character of not a few of the antient Heroes, whom Pliny does so studiously, yet not undeservedly celebrate.
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Ronde-bosse, est proprement les Statuës destachées de la muraille, & achevées de tous les costez, où la demy-bosse n'a que quelques parties d'estachées du champ. Le Bas-relief est encore plus plat : & la Basse-taille l'est à tel point que c'est la Peinture des Sculpturs [sic], aussi nomment ils leurs Tableaux cette sorte d’ouvrages, qui font tous jours plus secs, que les nostres, c’est-à-dire plus rudes.
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Ronde-bosse, est proprement les Statuës destachées de la muraille, & achevées de tous les costez, où la demy-bosse n'a que quelques parties d'estachées du champ. Le Bas-relief est encore plus plat : & la Basse-taille l'est à tel point que c'est la Peinture des Sculpturs [sic], aussi nomment ils leurs Tableaux cette sorte d’ouvrages, qui font tous jours plus secs, que les nostres, c’est-à-dire plus rudes.
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D. Mais comment connoître ce BEAU NATUREL ?
R. Je vous diray que dans la Peinture l’on doit tenir pour beau, ce qui imite le mieux le naturel dans un choix raisonnable ; que dans les choses naturelles, il faut distinguer le naturel simple d’avec le naturel composé, & dans ce dernier, faire distinction du regulier, ou de celuy qui peut être rustique ; parce que dans le regulier, la beauté consiste en la symetrie & la belle ordonnance de l’Art, & quant au rustique sa beauté consiste dans l’irrégularité champêtre.
Dans les objets naturellement simples à l’égard des choses inanimées, la beauté se rencontre dans les bizarres productions d’une terre inculte, qui forme toutes choses irrégulièrement, dont les aspects se rencontrent plaisans, selon les accidens de lumiere & autres choses qui y surviennent, & qui sont des effets admirables & charmans.
Mais la veritable beauté d’un Tableau consiste en la conformité de toutes les parties qui entrent en la composition & ordonnance, avec une judicieuse expression.
Quant à ce qui est du corps humain, chacun sçait que sa beauté n’est que dans la régularité de ses parties, & dans la précision de ses proportions, selon l’expression & le caractere des vertus & des fonctions qui luy sont appropriées. Il faut dire aussi que l’on trouve ordinairement les choses belles & estimables en quatre manieres ; PREMIEREMENT à cause de la commodité, SECONDEMENT de l’utilité, TROISIEMEMENT de la nouveauté ; & en dernier lieu à cause de leur rareté. Or comme l’utilité de la Peinture est de plaire aux yeux, & de satisfaire à l’esprit par la representation des choses absentes ; le Peintre ne peut avoir trop de soin d’imiter le naturel dans sa verité, & de choisir les plus agréables aspects.
Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 40 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).
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[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible.
Terme traduit par BELLEZZA dans Lomazzo, 1585, p. 8.
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Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.
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En effet comme les Arts de Peinture & de Sculpture peuvent être considerés en deux parties, la Science & l'Art, l'une Noble & speculative, l'autre pratique ; il a été tres-judicieux de les distinguer en deux Corps, en l'un ordonner des Jurez pour l'examen & preparation des matieres qui s'y employent, d'en regler la disposition selon leurs bonnes ou mauvaises qualités, qui est la fin pour laquelle la Maîtrise a été établie à Paris seulement. A l'égard de la partie Speculative il a aussi été convenable de l'exercer librement & noblement, les genies ne devant point être contrains dans la pratique des beaux Arts : c'est pourquoi ils sont nommez Liberaux.
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Que suivant ces exemples & de tous ceux des grands hommes qui ont excellé dans les beaux Arts, comme les Poetes dans leurs fictions & dans leurs Vers, les Orateurs, les Musiciens, lesquels assujettissent toutes les parties de leur composition à l'idée generale de leur sujet, & leur donnent un air si convenable, que tout ensemble exprime une passion ; qu'ainsi les habilles Peintres de l'Antiquité l'avoient pratiqué de même, selon le témoignage de Pline, qui en décrivant un Tableau des amours d'Alexandre de la main dAppelles, [...].
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[…] Les autres [ndr : arts] ont pour objet le plaisir. Ceux-ci n’ont pu naître que dans le sein de la joie & des sentimens que produise l’abondance & la tranquillité : on les appelle les beaux Arts par excellence. Tels sont la Musique, la Poësie, la Peinture, la Sculpture, & l’art du Geste ou la Danse.
[…] Les arts de la premiere espéce [ndr : les arts mécaniques] employent la Nature telle qu’elle est, uniquement pour l’usage & pour l’agrément. Les beaux Arts ne l’employent point, ils ne font que l’imiter chacun à leur manière.
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Ainsi tous les Arts dans tout ce qu’ils ont de vraiment artificiel, ne sont que des choses imaginaires, des êtres feints, copiés & imités d’après les véritables. C’est pour cela qu’on met sans cesse l’Art en opposition avec la Nature : qu’on n’entend partout que ce cri, que c’est la Nature qu’il faut imiter : que l’Art est parfait quand il la représente parfaitement : enfin que les chefs-d’œuvres de l’Art, sont ceux qui imitent si bien la Nature, qu’on les prend pour la Nature elle-même.
Et cette imitation pour laquelle nous avons tous une disposition si naturelle, puisque c’est l’exemple qui instruit & qui règle le genre humain, Vivimus ad exempla, cette imitation, dis-je, est une des principales sources du plaisir que causent les Arts. L’esprit s’exerce dans la comparaison du modèle avec le portrait, & le jugement qu’il en porte, fait sur lui une impression d’autant plus agréable, qu’elle lui est un témoignage de sa pénétration & de son intelligence.
Et cette doctrine n’est pas nouvelle.
On la trouve par-tout chez les anciens. Aristote commence sa Poëtique par ce principe : que la Musique, la Danse, la Poësie, la Peinture, sont des Arts imitateurs (a). [...]
(a) […] M. Remond de S. Mard qui a beaucoup réfléchi sur l’essence de la Poësie & qui n’écrivant que pour les plus délicats n’a dû prendre que la fleur de son sujet, dit formellement dans une de ses Notes que les beaux Arts ne consistent que dans l’imitation. Voici ses termes : On n’y songe pas assez, la Poësie, la Musique, la Peinture sont trois Arts consacrés au plaisir, tous trois faits pour imiter la nature, tous trois destinés à imiter les mouvemens de l’ame : les tirer de là, c’est les deshonorer, c’est les montrer par leur endroit foible. […]
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Jusqu’ici on a tâché de montrer que les Arts consistoient dans l’imitation ; & que l’objet de cette imitation étoit la belle Nature représentée à l’esprit dans l’enthousiasme. Il ne reste plus qu’à exposer la manière dont cette imitation se fait.
On peut diviser la Nature par rapport aux beaux Arts en deux parties : l’une qu’on saisit par les yeux, & l’autre, par le ministere des oreilles : car les autres sens sont stériles pour les beaux Arts. La premiere partie est l’objet de la Peinture qui représentent sur un plan tout ce qui est visible. […]
Ainsi la Peinture imite la belle Nature par les couleurs, la Sculpture par les reliefs, la Danse par les mouvements par les attitudes du corps. La Musique l’imite par les sons inarticulés, & la Poësie enfin par la parole mesurée. Voilà les caracteres distinctifs des Arts principaux. […]
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Mahler Eigenschaften, p. 148
Die Poeten dichten/ daß die Musen/ nach dem sie ihren Berg erstiegen/ einen Reyen=Dantz mit ineinander geschloßnen Händen/ beginnen/ nach deß Apollinis Leyren einstimmig singend: zu bedeuten/ daß alle Künste einander die Hände bieten/ und gleichsam mit einander verbunden sind/ daraus dann die erfreuliche Belustigung des Gemütes entstehe.
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L’industrie humaine ayant ensuite inventé les beaux Arts sur le modèle de la Nature, & ces Arts ayant eu pour objet l’agrément & le plaisir, qui sont, dans la vie, un second ordre de besoins ; la ressemblance des Arts avec la Nature, la conformité de leur but, sembloient exiger que le Goût naturel fût aussi le Juge des Arts : c’est ce qui arriva. Il fut reconnu, sans nulle contradiction : les Arts devinrent pour lui de nouveaux Sujets, si j’ose parler ainsi, qui se rangerent paisiblement sous sa Juridiction, sans l’obliger de faire pour eux le moindre changement à ses loix. Le Goût resta le même constamment : & il ne promit aux Arts son approbation, que quand ils lui feroient éprouver la même impression que la Nature elle-même ; & les chefs-d’œuvres des Arts ne l’obtinrent jamais qu’à ce prix.
Mais cette perfection n’a rien changé dans son essence. Il est toujours tel qu’il etoit auparavant : indépendant du caprice. Son objet est toujours essentiellement le bon. Que ce soît l’Art qui le lui présente, ou la Nature, il ne lui importe, pourvu qu’il jouisse. C’est sa fonction.
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Moreover it is said, that it [ndr : la peinture] representeth the Figure upon a Plaine, and hereby it is distinguished from Carving (though not Essentially, but onely Accidentally (as it is said in the Proem) by reason of the diversity of the matter, wherein both of them represent natural things which imitateth Nature likewise, though it express the perfect roundness of the Bodies as they are created of God, whereas the Painter representeth them upon a Flat Superficies : Which is one of the chiefest reasons, why Painting hath ever been preferred before Carving.
Because by meer Art upon a Flat, where it findeth only length, and breadth, it representeth to the Eye the Third Dimension, which is roundness and thickness ; and so maketh the Body to appear upon a Flat ; where naturally it is not.
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There hath been a continual Altercation between Painters and Carvers for Superiority in the Excellency of Art : but that Carvers may not pretend to excel Painters in the Essential part we will lay down how far they agree and then wherein the Carvers are Excel’d.
[...].
And as there is no Essential difference between two particular Men, both being Rational Creatures, so there is not between Painting and Carving, for both tend to the same End, by Representing Individual Substances ; and both must observe the same Geometrical Quantity in what they Represent.
Suppose a Painter and Carver were to Counterfeit the same Person, doubtless both would conceive the same Idea of him, proceeding in their Minds with the same discourse of Reason and Art, and (as before) observe the same Geometrical Quantity, endeavouring to make it as like the Person they Represent as they could : and so the Draught expressing the Idea’s of both the Workmen, would agree in expressing the true Resemblance, which is the Essence of this Art.
’Tis true one Painteth and the other Carveth ; but this is a Material Difference only, which argues no Specifical Difference in Art or Science, and it is the Essential Difference alone that maketh a Distinction of Species and Diversity of Science.
If it be Objected that the Carver maketh more of the Figure then the Painter, it is answer’d, more or less makes no Specifical or Proper Difference ; therefore it is the Defect of Matter, and not of Art, thus far the Arts are Analogical.
Now that this Art far Excels Carving is easily Demonstrated, since on a Flat, it Represents Roundness and Thickness, exceeding therein the Power of Nature it self, expressing Life and Spirit far beyond Carving, as in these Instances.
Apelles Painted Alexander the Great so to the Life, that his Horse Bucephalus brought into the Room, immediately kneeld down supposing it his Master : His Horse he likewise Painted with such Spirit that other Horses began to Neigh, when they saw him.
Andreas Mantegna represented a Servant in Porta Vercellina, so Natural, that the Horses left not Kicking at it till there was no shape of a Man left.
[...].
A Venus cannot be made with that Allectation in Carving, since the Complection of the skin, with Colour of Eyes, Hair, &c. are requisite to the Perfection of a Beauty.
Nor can History be Carv’d without great Defects, since all Distances require a Faintness of Colouring, as well as Diminution of Body : with many more Observations in Nature, onely Obvious to Colouring, of absolute Necessity for the Animating of Figures.
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Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.
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T: Nu nog, maar ik seg dat het my veels te vroeg is, ‘k laat staan voor u. Eerst moet ik myn zinnen nog wat scherpen, en myn ooge zuiver hebben. Dan een Italiaanze Rys aangevangen, om in de Konstwerken der oude en doorlugtige meesters, ( zo Beeldhouwers als Schilder,) te zien wat ik kan, en wat my noch ontbreekt. Maar zo gy wild, gaan wy t’zaamen over 2 a 3 jaar, ondertusschen zullen wy ons best doen, om noch wat te leeren, gy in ’t teekenen, en ik in ’t Schilderen: want het is loffelyker een goed Teekenaar te zyn, als een slegt Schilder. Daar worden ook weinige Schilders gevonden die wel Teekenen, maar meer die een goede Koloriet hebben. De Teekening is gelyk een vorm, zo die goed is, zo zyn mede al de gietselen die der uitkoomen goed, dog isse gebrekkelyk, zo deugt ‘er niets van alles watter uitkomt.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] T [ndr: draughtsman]: And still, I tell you it is far too early for me, let alone for you. First I will need to sharpen my senses a bit more and obtain a pure eye. Then undertake an Italian journey, to see in the art works of the ancient and illustrious master (both sculptors and painters) what I am capable of and what I am still lacking. But if you want, we can go together in about two or three years, in the mean time we will do our best, to learn some more, you in drawing and me in painting: because it is more praiseworthy to be a good draughtsman, than a bad painter. Few painters can be found who draw well, but more who have a good colouring. The drawing is like a mold, if it is good, then all the casts that come from it are good, but if she is faulty, then all that comes from it is no good.
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Ce que les Peintres doivent bien considerer, car la quantité proportionnée ne veut dire autre chose que le dessein, & le dessein n’est autre que la matiere substantielle de la Peinture. Et partant qu’ils prennent bien garde que pour excellents & merveilleux qu’ils puissent estre au colorit, s’ils n’ont pas de dessein, ils n’ont pas la matiere de la Peinture, & sont privez par consequent de la partie substantielle d’icelle. Je ne nie pourtant pas que la force du colorit ne soit grande. […] si le Peintre desseignoit seulement un homme de proportion juste & égale au naturel, il est certain que cét homme ne sçauroit estre reconnu pour la quantité seule, parce que l’on trouve plusieurs hommes égaux en quantité : Mais lors qu’outre le dessein, & quantité juste, proportionnée & égale, il y joint la couleur semblable ; alors il donne la derniere forme & perfection à la figure, & fait que ceux qui la voyent discernent de quel homme est. […]. Le Peintre donc employera tout son estude pour devenir excellent Coloriste, puis qu’en ce poinct consiste la perfection de l’art. Et pour cette particularité que contient la Peinture, qui est de representer les choses avec des couleurs semblables, elle se rend differente de tous les autres Arts, principalement de la Sculpture, en laquelle la couleur ne s’employe pas, d’où l’on tire encore l’eminence d’icelle Peinture & son excellence sur la Sculpture, puis que le Peintre fait ce que le Sculpteur ne peut parfaitement faire, qui est d’imiter par son Art la nature avec tant de perfection comme le Peintre l’imite.
Terme traduit par COLORIRE dans Lomazzo, 1585, p. 24-25.
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Le Peintre donc employera tout son estude pour devenir excellent Coloriste, puis qu’en ce poinct consiste la perfection de l’art. Et pour cette particularité que contient la Peinture, qui est de representer les choses avec des couleurs semblables, elle se rend differente de tous les autres Arts, principalement de la Sculpture, en laquelle la couleur ne s’employe pas, d’où l’on tire encore l’eminence d’icelle Peinture & son excellence sur la Sculpture, puis que le Peintre fait ce que le Sculpteur ne peut parfaitement faire, qui est d’imiter par son Art la nature avec tant de perfection comme le Peintre l’imite.
Terme traduit par COLORITORE dans Lomazzo, 1585, p. 25.
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[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible. […] Tellement que ces deux Ouvriers procederont par les regles du mesme art dans leur imagination & entendement. En suite, auparavant qu’il s’employent autour de la matière, ils desseignent sur le papier, ou autre choses tout ce que leur esprit avoit conceu, & le dessein expressif de l’idée de tous deux convient en tout ce qui peut exprimer la ressemblance qui est l’essentiel de ces deux Arts : & peut-estre seront-ils seulement differents en quelque chose accidentelle […].
Terme traduit par CONTORNO dans Lomazzo, 1585, p. 8.
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And this it is, which has rendred it so difficult to coppy after Designes and Painting ; and to give the true heightnings, where there are no hatchings to express them ; unless he, that Copies, Design perfectly himself, and possess more then the ordinary talent and judgement of Gravers, or can himself manage the Pencil. But to return to Prints again, we are to understand, that what the Artists do many times call excellent, does not alwayes signifie to the advantage of the Graver ; but more frequently, the Design, consisting in the lineaments, proportion and ordonnance, if these be well, and masterly perform’d, and for which we have so recommended the practise of this Art to our English Painters in chap. IV. Though, to speak of an accomplish’d piece indeed, it is the result of integrall causes only, and where they universally encounter.
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Cet accord & cette opposition des couleurs viennent de deux causes, de leur qualité sensible & originaire, & de leur mélange. Leurs qualités sensibles procedent de la participation qu’elles ont avec l’air, & avec la terre. Celles qui sont aëriennes ont entr’elles une legereté qui les rend amies comme le blanc, le beau jaune, le bleu, la laque, le verd, & autres semblables couleurs dont on en fait une infinité qui peuvent toujours estre en simpathie.
Et celles qui sont terrestres ont au contraire une pesanteur qui par le mélange absorbe la douceur & la legereté des aëriennes.
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La principale fin du Poëte est d’imiter les mœurs & les actions des hommes : la Peinture a le même objet : mais elle y va d’une maniere bien plus étendue : car on ne peut nier qu’elle n’imite Dieu dans sa Toutepuissance ; c’est-à-dire dans la Création des choses visibles. […] Au lieu que la Peinture avec peu de couleurs, & comme de rien, forme & represente si bien toutes les choses qui sont sur Terre, sur les Eaux & dans les Airs, que nous les croyons veritables : Car l’essence de la Peinture est de séduire nos yeux & de nous surprendre.
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Ronde-bosse, est proprement les Statuës destachées de la muraille, & achevées de tous les costez, où la demy-bosse n'a que quelques parties d'estachées du champ. Le Bas-relief est encore plus plat : & la Basse-taille l'est à tel point que c'est la Peinture des Sculpturs [sic], aussi nomment ils leurs Tableaux cette sorte d’ouvrages, qui font tous jours plus secs, que les nostres, c’est-à-dire plus rudes.
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Quant au mot de DESSEIN, il est fort équivoque & se prend de differentes manieres, qu’on peut reduire à trois : sçavoir, la volonté de faire ou dire quelque chose ; l’on appelle encore Dessein, la pensée du Tableau que le Peintre produit sur le papier ou sur la toile, pour juger de l’effet de l’ouvrage qu’il medite ; & de cette manière l’on peut appeler du nom de Dessein, non seulement une esquisse, mais encore un ouvrage bien entendu d’ombres & de lumieres, ou même un Tableau bien colorié, & enfin l’on appelle Dessein, les justes mesures, les proportions & les formes exterieures que doivent avoir les objets qui sont imitez d’après la nature, & c’est de cette derniere sorte que l’on entend veritablement le Dessein qui fait une des parties de la Peinture : aussi lorsqu’on ajoûte aux contours les lumieres & les ombres, on ne le peut faire sans le blanc & le noir, qui sont deux des plus principales couleur dont le Peintre ait accoûtumé de se servir. Dans les Desseins des grands Maîtres, l’on y remarque trois choses ; la SCIENCE de la composition correcte & de bon goût ; l’ESPRIT dans les expressions vives, & la LIBERTE de la main de ces Sçavans Peintres, qui correspondant à l’idée de leur genie, a sçû si hardiment exprimer ce qu’ils pensoient. C’est ce que nos connoisseurs appellent le SEEL (sic) ou CACHET de l’esprit du PEINTRE, & ce qu’ils ne trouvent pas dans les Desseins insipides ou faits de resouvenir, ou copiez par des Eleves dans la manière de leurs Maîtres, sans rendre ces Desseins nouveaux par les accompagnemens dont ils auroient pu les enrichir.
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Mais parce qu’il est necessaire (non seulement pour l’intelligence de ce que nous avons dit, mais encore pour ce qui suivra) d’entendre la difference ou conformité qui est entre la Peinture, & la Sculpture, j’en diray briefvement mon opinion ; afin que les Sculpteurs ne s’attribuent les loüanges qui sont deuës à la Peinture, et que nous restions privez des fruicts qui sont deubs à nos travaux, estant, ansi, qu’il y a eu tousjours dispute entre les Peintres & les Sculpteurs, pour sçavoir lequel de ces deux Arts est les plus excellent. Plusieurs ont jugé diversement, les uns en faveur des Sculpteurs, & les autres des Peintres […] pour avoir la resolution plus certaine de tout cecy, il faut considerer la convenance & difference de ces deux Arts, […] la Peinture et la Sculpture sont contenuës sous un mesme Art, par cette regle qui dit, que les choses qui conviennent à un tiers conviennent entr’elles. […] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible. […] Tellement que ces deux Ouvriers procederont par les regles du mesme art dans leur imagination & entendement. En suite, auparavant qu’il s’employent autour de la matière, ils desseignent sur le papier, ou autre choses tout ce que leur esprit avoit conceu, & le dessein expressif de l’idée de tous deux convient en tout ce qui peut exprimer la ressemblance qui est l’essentiel de ces deux Arts : & peut-estre seront-ils seulement differents en quelque chose accidentelle […].
Le terme dispute fait référence au débat sur la supériorité de la peinture ou de la sculpture appelé paragone. Terme traduit par CONTESA dans Lomazzo, 1585, p. 7.
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De l’Accord des Couleurs.
Dans les différentes espéces de Couleurs, & dans les divers tons de lumiére qui servent à la Peinture ; il y a une harmonie & une dissonance, comme il y en a dans une Composition de Musique ; car dans la Musique il ne faut pas seulement que les Notes soient justes, mais encore il faut que dans l’exécution les Instrumens soient d’accord. […] : de même, il y a des Couleurs qui ne peuvent se trouver ensemble sans offenser la vûe, témoin le vermillon avec les verds, les bleus & les jaunes. Mais comme les Instrumens les plus aigus se sauvent parmi quantité d’autres & font quelquefois un très-bon effet ; ainsi les Couleurs les plus opposées, étant placées bien à propos entre plusieurs autres qui font en union, rendent certains endroits plus sensibles, lesquels doivent dominer sur les autres, & attirer les regards davantage.
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On entend par le mot de Raisonnement, ou la cause & la raison par laquelle l’Ouvrage fait un bon effet, ou l’action de l’entendement qui connoît une chose par une autre, & qui en tire des consequences.
Si par le mot de Raisonnement on entend la cause & la raison par laquelle l’Ouvrage fait un bon effet, il y a autant de Raisonnement dans la Peinture que dans la Poësie, parce qu’elles agissent l’une & l’autre en vertu de leurs principes.
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Das I. Capitel. Von der Übung dem Gebrauch der Wasser-Farben/ wie man damit insonderheit allerhand Dinge Natur- und Kunstgemäß anfärben und mahlen soll.
Erstlich nun/weil allerhand Arten von Malen/es sey entweder das Illuminiren oder Erleuchtern mit Wasser-Farben/ oder Tuschen/ oder dergleichen/ eben so wol als die ganze Mahler-Kunst aus der Zeichen-Kunst herfliesset/ und ohne derselben Wissenschaft etwas gründliches schwerlich kann außgerichtet werden; so wollen wir allhier ernstlich vermahnet haben/in dieser Erleuchterey-Kunst alle Eigenschaften und Lehren/die wir in unser Zeichen-Kunst angewiesen/wohl in Acht zu nehmen/weil zwischen den Erleuchtern und Zeichen kein sonderlicher Unterschied ist den die Erkäntnuß und das Anlegen der Farben durch den Pinsel fast in allen mit der Zeichen-Kunst überein kompt/immassen hiebevor in dem zehenden Kapitel angedeutet worden.
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[...] Enfin on doit faire ensorte que la planche soit entierement faite à l’eau forte, s’il est possible, afin de conserver tout l’esprit du dessein : car plus on mettra d’ouvrage dès l’eau Forte, & plus on sera sûr de réussir, pourvû que cela soit fait à propos & avec goût, & qu’on ne le laisse point trop mordre. C’est le moyen de plaire aux habiles gens & aux vrais connoisseurs dont les suffrages sont seuls flatteurs & à désirer pour ceux qui veulent se perfectionner & acquérir une réputation solide.
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VOlgens gemeen oordeel, en niet zonder reden, word de Etskunde voor losser en tekenachtiger gehouden als de Sny-of Graveerkunde, om dat tusschen 't etsen en tekenen geen onderscheid is, ten opzichte van het manuaal: maar tusschen het tekenen en snyden is het zeer groot. De handeling van de etsnaald is even als die van 't kreon of de pen. De plaat legt, gelyk het papier om te tekenen, vlak neêr. Het tegendeel bevind men in het snyden: want daar hout men het yzer in de vuist, byna paralel leggende aan de plaat; en de plaat legt niet vast, maar op een bol of zandkussen. Wat de kracht aangaat, die is ook ongelyk minder noodig in 't etsen, dan in 't snyden […]Ten dien opzichte oordeelen wy, dat het etsen in naauwkeurigheid en vaardigheid het snyden verre te boven gaat […]
[D'après DE LAIRESSE 1787, vol. 2, p. 615-616:] Ce n’est pas sans raison qu’on regarde généralement la gravure à l’eau forte comme plus propre à donner à un ouvrage de l’esprit & un caractère de dessin que la gravure au burin ; à cause qu’il n’y a point de différence à travailler à l’eau forte & à dessiner, relativement à l’exécution ; tandis qu’il y en a une fort grande entre le dessin & la gravure au burin. Le maniement de la pointe ou de l’échope est le même que celui du crayon, de la sanguine ou de la plume, & la planche est posée horizontalement & solidement, comme le papier sur lequel on dessine ; mais dans le burin c’est tout le contraire ; […] Voilà donc en quoi la gravure à l’eau forte est, selon moi, préférable à celle du burin, tant par l’exactitude que par la prestesse du travail […]
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Mais parce qu’il est necessaire (non seulement pour l’intelligence de ce que nous avons dit, mais encore pour ce qui suivra) d’entendre la difference ou conformité qui est entre la Peinture, & la Sculpture, j’en diray briefvement mon opinion ; afin que les Sculpteurs ne s’attribuent les loüanges qui sont deuës à la Peinture, et que nous restions privez des fruicts qui sont deubs à nos travaux, estant, ansi, qu’il y a eu tousjours dispute entre les Peintres & les Sculpteurs, pour sçavoir lequel de ces deux Arts est les plus excellent. Plusieurs ont jugé diversement, les uns en faveur des Sculpteurs, & les autres des Peintres […] pour avoir la resolution plus certaine de tout cecy, il faut considerer la convenance & difference de ces deux Arts, […] la Peinture et la Sculpture sont contenuës sous un mesme Art, par cette regle qui dit, que les choses qui conviennent à un tiers conviennent entr’elles. […] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible.
Terme traduit par ECCELLENTE dans Lomazzo, 1585, p. 7.
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A l’égard de ce que dit Aristote, que les Arts qui se servent du secours de la main sont les moins nobles, & de ce que l’on ajoûte, que la Poësie est toute spirituelle, au lieu que la Peinture est en partie spirituelle & en partie materielle ; on répond, que la main n’est à la Peinture que ce que la parole est à la Poësie. Elles sont les Ministres de l’esprit & le canal par où les pensées se communiquent. Pour ce qui est de l’esprit, il est égal dans ces deux Arts. Le même Horace qui nous a donné des Regles si excellentes de la Poësie dit, (a) qu’un Tableau tient également en suspend les yeux du corps & ceux de l’esprit.
Ce qu’on veut appeller partie matérielle dans la Peinture, n’est autre chose que l’execution de la partie spirituelle qu’on lui accorde, & qui est proprement l’effet de la pensée du Peintre, comme la déclamation est l’effet de la pensée du Poëte.
Mais il faut bien un autre Art pour executer la pensée d’un Tableau que pour déclamer une Tragédie. […] Mais le Peintre ne doit pas seulement entrer dans son sujet, quand il l’exécute, il faut encore qu’il ait, comme nous l’avons dit, une grande connoissance du Dessein & du Coloris, & qu’il exprime finement les différentes physionomies, & les différens mouvemens des passions.
(a) Suspendit picta vultum mentemque Tabella. Epist. 1. lib. 2.
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[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible. […] Tellement que ces deux Ouvriers procederont par les regles du mesme art dans leur imagination & entendement. En suite, auparavant qu’il s’employent autour de la matière, ils desseignent sur le papier, ou autre choses tout ce que leur esprit avoit conceu, & le dessein expressif de l’idée de tous deux convient en tout ce qui peut exprimer la ressemblance qui est l’essentiel de ces deux Arts : & peut-estre seront-ils seulement differents en quelque chose accidentelle […].
La citation s’inscrit dans le cadre du passage portant sur la supériorité des arts ; le terme expression est lié à la fois au dessin (pratique graphique) et à l'imitation de la nature qui touche à la fois la peinture et la sculpture. Terme traduit par ESPRIMERE dans Lomazzo, 1585, p. 8.
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Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.
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Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.
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Niemand moet twyffelen of de Graveerkunde is een deftige en lofwaardige konst, zo wel ten opzichte van de Schilderkonst, als de Schilderkonst ten opzichte van de natuur: want gelyk de laatste de natuur tot modél of voorwerp heeft, die zy met het penceel trouwelyk nabootst, zo bootst de Graveerkunde desgelyks de Schilderkonst met de naald of het graveeryzer zodanig na, dat'er niets aan ontbreekt dan alleen de koleur, welke echter noch, des noodts zynde, daar by gevoegd kan worden. De Schilderkonst bestaat in een zuivere, nette, en welgevolgde tekening, proportie, dag en schaduwe: de Graveerkunde is voornaamentlyk mede daar op gegrondvest. De Schilderkonst maakt een onderscheid tusschen het gemeen licht en het zonnelicht: de Graveerkunde van gelyken, of kan het doen. In't kort, daar is niets dat den een met de penceel verricht, of den ander kan het met de naald of het yzer mede uitdrukkken, zo wel allerhande stoffen, wol, zyde, zatyn, linnen, glas, water, goud, hout, steen &c.
[D'apres DE LAIRESSE 1738, p. 630:] The Art of Engraving is questionless noble and praise-worthy ; because it respects Painting, as Painting does Nature : For as the latter has Nature for it’s Model or Object, which it faithfully imitates with the Pencil ; so Engraving likewise copies Painting, either with the Needle or Graver, in such Manner as only to stand in Need of Colours ; which, when required, may be added to it. Painting consists in a neat and good Outline [ndr: drawing], Proportion, Light and Shade : And these are also the Foundations of Engraving. Painting distinguishes between common Light and Sunshin : Engraving does, or can do, the same. In fine, whatever the one performs with the Pencil, the other can express with the Needle or Graver, and as neatly, wheather Stuffs of all Kings, Wool, Silk, Sattin, Linnen, Glass, Water, Gold, Wood, Stone &c.
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De Faam kan van de Schilderkonst veele wonderen vertellen in haar afweezen: maar de Graveerkunde maakt zich overal tegenwoordig […] Het moet zyn gelyk een klaare spiegel, welke alle de voorwerpen zuiver en onvervalscht vertoont. Wat de oeffening belangt, daar is veel gelegen aan een fraaye handeling, om de dingen, die men snyden of etsen wil, met een goede bevalligheid voort te brengen. Daarom is het boven al noodzaakelyk deze drie dingen voor eerst vast en grondig te kennen, te weeten, de Tekenkonst, de Perspectief of Doorzichtkunde, en ten derden Dag en Schaduwe. Deze drie zyn zekerlyk de voornaamste, en maaken te samen de Theorie of grondkennisse van 't geheele werk.
[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 630-631:] Fame can tell the many Wonders of Painting in it’s Absence ; but Engraving makes itself every where present […] His work must be like a clear Looking-glass, which exhibits all Objects true and without Falsity. As to the manual Operation, a fine Handling is a great Step to Grace ; and, in order to it, the Knowledge of three Things is absolutely necessary, to wit, The Art of Drawing, Persspective, and the Doctrine of Light and Shade : These, as Principals, compose the Theory of the Whole Work.
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VOlgens gemeen oordeel, en niet zonder reden, word de Etskunde voor losser en tekenachtiger gehouden als de Sny-of Graveerkunde, om dat tusschen 't etsen en tekenen geen onderscheid is, ten opzichte van het manuaal: maar tusschen het tekenen en snyden is het zeer groot. De handeling van de etsnaald is even als die van 't kreon of de pen. De plaat legt, gelyk het papier om te tekenen, vlak neêr. Het tegendeel bevind men in het snyden: want daar hout men het yzer in de vuist, byna paralel leggende aan de plaat; en de plaat legt niet vast, maar op een bol of zandkussen. Wat de kracht aangaat, die is ook ongelyk minder noodig in 't etsen, dan in 't snyden […]Ten dien opzichte oordeelen wy, dat het etsen in naauwkeurigheid en vaardigheid het snyden verre te boven gaat […]
[D'après DE LAIRESSE 1787, vol. 2, p. 615-616:] Ce n’est pas sans raison qu’on regarde généralement la gravure à l’eau forte comme plus propre à donner à un ouvrage de l’esprit & un caractère de dessin que la gravure au burin ; à cause qu’il n’y a point de différence à travailler à l’eau forte & à dessiner, relativement à l’exécution ; tandis qu’il y en a une fort grande entre le dessin & la gravure au burin. Le maniement de la pointe ou de l’échope est le même que celui du crayon, de la sanguine ou de la plume, & la planche est posée horizontalement & solidement, comme le papier sur lequel on dessine ; mais dans le burin c’est tout le contraire ; […] Voilà donc en quoi la gravure à l’eau forte est, selon moi, préférable à celle du burin, tant par l’exactitude que par la prestesse du travail […]
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And this it is, which has rendred it so difficult to coppy after Designes and Painting ; and to give the true heightnings, where there are no hatchings to express them ; unless he, that Copies, Design perfectly himself, and possess more then the ordinary talent and judgement of Gravers, or can himself manage the Pencil. But to return to Prints again, we are to understand, that what the Artists do many times call excellent, does not alwayes signifie to the advantage of the Graver ; but more frequently, the Design, consisting in the lineaments, proportion and ordonnance, if these be well, and masterly perform’d, and for which we have so recommended the practise of this Art to our English Painters in chap. IV. Though, to speak of an accomplish’d piece indeed, it is the result of integrall causes only, and where they universally encounter.
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[...] Car comment pourra-t-il representer les choses, desquelles il ne connoistra pas la nature, les proprietés, les causes & les effets ; comment peindra-t-il les Elemens, les Metheores, les Cieux, les Astres, & cette infinité, pour ainsi dire, de choses admirables que nous voyons dans la Nature ? Quelle image fera-t-il de la Tristesse, de la Joye, du Plaisir, de la Douleur & des autres passions ? Enfin, de quelle couleur peindra-t-il le Vice & la Vertu, sans la connoissance de ces sciences ? Quelle idée pourra-t-il former d’un malade & des diverses maladies d’un mourant, & de la Mort-même, s’il n’en connoist pas les symptomes ? Comment representera-t-il le corps humain, & les autres animaux dans leurs mouvemens divers, & tous les accidens qui s’y rencontrent, s’il n’en connoist la disposition par le moyen de l’Anatomie ; ainsi des autres choses qu’il aura à representer ? Et l’on voit tous les jours dans les ouvrages des faux Peintres, & de ceux même que l’on estime parmi le beau monde, que les deffauts qu’ils y commettent ne procedent que de l’ignorance de toutes ces choses, comme vous l’avez pû voir, lorsque vous avez passé parmi les Cacopeintres & les Cabalistes.
La Musique ne lui doit pas estre inconnuë, pour le grand raport quelle a avec la Peinture ; car si l’une a pour objet l’harmonie des sons, l’autre a l’harmonie des proportions des corps & des couleurs, fondée sur les mêmes principes.
Le but de la peinture est de représenter l’homme en action
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De l’Accord des Couleurs.
Dans les différentes espéces de Couleurs, & dans les divers tons de lumiére qui servent à la Peinture ; il y a une harmonie & une dissonance, comme il y en a dans une Composition de Musique ; car dans la Musique il ne faut pas seulement que les Notes soient justes, mais encore il faut que dans l’exécution les Instrumens soient d’accord. […] : de même, il y a des Couleurs qui ne peuvent se trouver ensemble sans offenser la vûe, témoin le vermillon avec les verds, les bleus & les jaunes. Mais comme les Instrumens les plus aigus se sauvent parmi quantité d’autres & font quelquefois un très-bon effet ; ainsi les Couleurs les plus opposées, étant placées bien à propos entre plusieurs autres qui font en union, rendent certains endroits plus sensibles, lesquels doivent dominer sur les autres, & attirer les regards davantage.
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Je ne veux point ici omettre une chose qui est en faveur de la Poësie ; c’est que les Episodes font d’autant plus de plaisir dans la suite d’un Poëme qu’elles y sont inserées & liées imperceptiblement ; au lieu que la Peinture peut bien representer tous les faits d’une Histoire par ordre en multipliant ses Tableaux : mais elle n’en peut faire voir ni la cause, ni la liaison.
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CXXXIII.
N’employez à aucune de ces choses [ndr : les fruits, les poissons, les reptiles, les oiseaux, les animaux, les figures et les fleurs] du Blanc de Plomb, il n’est propre qu’en Huile, & il noircit comme de l’Ancre, n’estant détrempé qu’à la Gomme, partïculierement si vous mettez vostre ouvrage dans un lieu humide ou avec des Parfuns, & la Ceruse de Venise est aussi fine, & d’un aussi grand blanc. De celuy-là, n’en épargnez pas l’usage, sur tout en ébauchant, & faites-en entrer dans tous vos meslanges, afin de leur donner un certain Corps qui empaste vostre ouvrage, & qui le fasse paroistre doux & moileux.
Le goust des Peintres est neanmoins different en ce point, les uns en employent un peu, d’autres point du tout ; mais la maniere de ceux-cy est maigre & seiche, les autres en mettent beaucoup, & c’est sans contredi la meilleure Methode & la plus usitée parmy les habiles Gens ; car outre qu’elle est prompte, c’est que l’on peut en s’en servant (ce qui seroit quasi impossible autrement) copier toutes sortes de Tableaux, nonobstant le sentiment contraire de quelques-uns, qui disent qu’en mignature l’on ne peut donner la Force & toutes les differentes Teintes qu’on void dans les Pieces en Huile, ce qui n’est pas vray, du moins pour les bons Peintres, & les effets le prouvent assez ; car il se void des Figures, des Païsages, des Portraits, & toute autre chose en mignature, touchez d’une aussi grande maniere, aussi vraye & aussi noble, quoy que plus mignonne & delicate qu’en huile.
Je sçay pourtant que cette Peinture a ses avantages, quand ce ne seroit que celuy de rendre plus d’ouvrage, & de consommer moins de temps, elle se deffend mieux aussi contre ses injures, & il faut encore luy ceder le droit d’Ainesse & la gloire de l’Antiquité.
Mais aussi la Mignature a les siens, & sans repeter ceux que j’ay déja montrez, elle est plus propre & plus commode, l’on porte aisément tout son Attirail dans sa poche, vous travaillez par tout quand il vous plaist, sans tant de preparatifs, vous pouvez la quitter & la reprendre quand & autant de fois que vous voulez, ce qui ne se fait pas à la premiere, où l’on ne doit guere travailler à sec.
Mais remarquez qu’il est de l’une & de l’autre, comme de la Comedie, dans laquelle la plus grande ou la moindre perfection des Acteurs ne consiste pas à faire les hauts ou les bas Rolles, mais à faire extremement bien ceux qu’ils font, car si celuy qui aura le dernier personnage, s’en acquitte mieux qu’un autre de celuy de Heraut, il meritera sans doute plus d’approbation & de loüange.
C’est la mesme chose dans l’Art de Peindre, son excellence n’est pas attachée à la Noblesse d’un sujet ; mais à la maniere dont on le traite, avez-vous talent pour celuy-cy, ne vous jettez pas inconsiderément dans celuy-là, & si vous avez receu du Ciel quelque étincelle de ce beau Feu, connoissez pourquoy il vous est donné, & faites-vous-y un chemin facile ; les uns prendront bien les differens airs du Teste, les autres réussiront mieux en Païsages, ceux-cy travaillent en petit, qui ne le pourroient faire en grand, ceux-là sont bons Coloristes, & ne possedent pas le Dessein, d’autres enfin n’ont du Genie que pour les Fleurs : Et les Bassans mémes, se sont acquis un nom par les Animaux, qu’ils ont touchez de tres-bonne maniere, & mieux que toute autre chose.
C’est pour dire que chacun se doit contenter de sa Verve, sans vouloir se revétir du talent d’autruy, […].
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Quotation
[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible. […] Tellement que ces deux Ouvriers procederont par les regles du mesme art dans leur imagination & entendement. En suite, auparavant qu’il s’employent autour de la matière, ils desseignent sur le papier, ou autre choses tout ce que leur esprit avoit conceu, & le dessein expressif de l’idée de tous deux convient en tout ce qui peut exprimer la ressemblance qui est l’essentiel de ces deux Arts : & peut-estre seront-ils seulement differents en quelque chose accidentelle […].
Terme traduit par IDEA dans Lomazzo, 1585, p. 8.
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Quotation
Das I. Capitel. Von der Übung dem Gebrauch der Wasser-Farben/ wie man damit insonderheit allerhand Dinge Natur- und Kunstgemäß anfärben und mahlen soll.
Erstlich nun/weil allerhand Arten von Malen/es sey entweder das Illuminiren oder Erleuchtern mit Wasser-Farben/ oder Tuschen/ oder dergleichen/ eben so wol als die ganze Mahler-Kunst aus der Zeichen-Kunst herfliesset/ und ohne derselben Wissenschaft etwas gründliches schwerlich kann außgerichtet werden; so wollen wir allhier ernstlich vermahnet haben/in dieser Erleuchterey-Kunst alle Eigenschaften und Lehren/die wir in unser Zeichen-Kunst angewiesen/wohl in Acht zu nehmen/weil zwischen den Erleuchtern und Zeichen kein sonderlicher Unterschied ist den die Erkäntnuß und das Anlegen der Farben durch den Pinsel fast in allen mit der Zeichen-Kunst überein kompt/immassen hiebevor in dem zehenden Kapitel angedeutet worden.
Quotation
Au reste vous devez sçavoir que les Images dans la Rhetorique, ont tout un autre usage que parmi les Poëtes. En effet le but qu’on s’y propose dans la Poësie, c’est l’estonnement & la surprise : au lieu que dans la prose c’est de bien peindre les choses, & de les faire voir clairement. Il y a pourtant cela de commun, qu’on tend à emouvoir en l’une & en l’autre rencontre. [...] Et veritablement je ne sçaurois pas bien dire si Euripide est aussi heureux à exprimer les autres passions ; mais pour ce qui regarde l’amour & la fureur, c’est à quoi il s’est estudié particulierement, & il y a fort bien reussi. Et mesme en d’autres rencontres il ne manque pas quelque-fois de hardiesse à peindre les choses. Car bien que son esprit de lui-mesme ne soit pas porté au Grand, il corrige son naturel, & le force d’estre tragique & relevé, principalement dans les grands Sujets.
Quotation
[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible. […] Tellement que ces deux Ouvriers procederont par les regles du mesme art dans leur imagination & entendement. En suite, auparavant qu’il s’employent autour de la matière, ils desseignent sur le papier, ou autre choses tout ce que leur esprit avoit conceu, & le dessein expressif de l’idée de tous deux convient en tout ce qui peut exprimer la ressemblance qui est l’essentiel de ces deux Arts : & peut-estre seront-ils seulement differents en quelque chose accidentelle […].
La citation s’inscrit dans le cadre du passage portant sur la supériorité des arts. Le terme est ici appliqué à la faculté d'invention mentale qui précède le processus de production artistique. Terme traduit par MENTE dans Lomazzo, 1585, p. 8.
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Quotation
Toutes deux [ndr : la peinture et la poésie] sont fondées sur la force de l’imagination pour bien inventer leurs productions, & sur la solidité du jugement pour les bien conduire. Elles savent choisir des sujets qui soient dignes d’elles, & se servir des circonstances & des accidens qui les font valoir, comme elles savent rejetter tout ce qui leur est contraire, ou qui ne merite pas d’être representé.
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Quotation
Il n’est pas veritable, poursuivra-t-on, que la Peinture parle & se fasse entendre par les choses mêmes ; mais seulement par l’imitation des choses.
On répond que c’est justement ce qui fait le prix de la Peinture ; puisque par cette imitation, comme nous l’avons fait remarquer, la Peinture plaît davantage que les choses mêmes.
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Section 43. Que le plaisir que nous avons au Théatre, n’est point produit par l’illusion. p. 424-425
Quotation
Or il est vrai que tout ce que nous voïons au théatre, concourt à nous émouvoir, mais rien n'y fait illusion à nos sens, car tout s'y montre comme imitation. Il en va de même de la Peinture. […] Mais dans le tableau de Raphaël dont je parle [ndr. Attila]: l'imitation est si vrai-semblable, qu'elle fait sur les spectateurs une grande partie de l'impression que l'évenement auroit pû faire sur eux.
On raconte un grand nombre d'histoires d'animaux, d'enfans, & même d'hommes faits qui s'en sont laissé imposer par des tableaux, au point de les avoir pris pour les objets dont ils n'étoient qu'une imitation. Toutes ces personnes dira-t-on, sont tombées dans l'illusion que vous regardez comme impossible. On ajoutera que plusieurs oiseaux se sont froissé la tête contre la perspective de Ruel, trompez par son ciel si bien imité qu'ils ont cru pouvoir prendre l'essort à travers. Des hommes ont souvent adressé la parole à des portraits, croïant parler à d'autres hommes. Tout le monde sçait l'histoire du portrait de la servante de Rembrandt. Il l'avoit exposé à une fenêtre où cette fille se tenoit quelquefois, & les voisins y vinrent tour à tour pour faire conversation avec la toile. Je veux bien tomber d'accord de tous ces faits, qui prouvent seulement que les tableaux peuvent bien quelquefois nous faire tomber en illusion, mais non pas que l'illusion soit la source du plaisir que nous font les imitations Poëtiques ou Pittoresques. La preuve est que le plaisir continuë, quand il n'y a plus de lieu à la surprise. Les tableaux plaisent sans le secours de cette illusion, qui n'est qu'un incident du plaisir qu'ils nous donnent, et même un incident assez rare. Les tableaux plaisent, quoiqu'on ait présent à l'esprit qu'ils ne sont qu'une toile sur laquelle on a placé des couleurs avec art.
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Quotation
La Peinture est donc faite non pas précisément pour instruire comme vous rassurez : mais pour représenter les objets, & si un Peintre en représentant vous instruit, il ne le fait pas comme Peintre mais comme Historien.
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Quotation
Il faut donc pour bien juger de la Peinture, avoir l’esprit d'une grande étendüe, parce que ceux qui l’ont borné & qui ne sçauroient posséder la Théorie des principales parties de la Peinture distinctement & toutes ensemble, jugent cependant de toute la Peinture par rapport seulement à la partie qu'ils connoissent. Un homme, par exemple, qui sçaura bien I'Histoire & la Fable, ne donnera son approbation à un Tableau, qu'à mesure que l'une ou l'autre y sera fidèlement représentée.
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Quotation
Toutes deux [ndr : la peinture et la poésie] sont fondées sur la force de l’imagination pour bien inventer leurs productions, & sur la solidité du jugement pour les bien conduire. Elles savent choisir des sujets qui soient dignes d’elles, & se servir des circonstances & des accidens qui les font valoir, comme elles savent rejetter tout ce qui leur est contraire, ou qui ne merite pas d’être representé.
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Quotation
Invoegen het Modern schilderen voor geen konst geacht kan worden, wanneer de natuur enkelyk gevolgd is: want dan is het slechts een onvolmaakte nabootsinge, of wel een gebrekkelyke na-äapinge. Ja alwaar het schoon dat men een zaak natuurlyk uitgebeeld had, wel getekend, geordineerd, en voegelijk geschikt; landaard, manieren en gebruik, modes en dragten, als mede de koleuren duidelyk waargenomen en vertoond; zoo zal zulks nochtans, door rechte kenders voor geen konstig werk aangezien worden: maar als de Konst met de Natuur, wanneer zy door een schranderen en verheevenen geest van haare gebrekkelykheden gezuiverd en verbeterd is, gepaard, de overhand hebben, en dan de voornoemde deugden hier by gevoegd zyn, zal het zekerlyk een volmaakt en deftig Konststuk voortbrengen […] De nooitvolpreezene Anthoni van Dyk was in het Antiek zo wel uitmuntende als in 't Modern; hebbende in het laatste zo wel als in het eerste de voorzeide drie bevalligheden gelyk een staale wet gevolgd, […]
[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 134:] The modem Painting can therefore not be accounted Art, when Nature is simply followed ; which is a meer imperfect Imitation or defective aping her. Even, were a Thing represented ever so natural, well-designed and properly ordered ; the Condition, Manners and Cuftom of the Country well obferved, and the Colouring most exact:, yet the Knowing will not think it artful: But when Nature is corrected and improved by a judicious Master, and the aforefaid Qualities joined to it, the Painting must then be noble and perfect [...] Van Dyk, never enough to be commended, gained Excellence in the antique as well as the modern Manner, by strictly following the aforesaid three Graces in both […]
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Quotation
Mahler Eigenschaften, p. 148
Die Poeten dichten/ daß die Musen/ nach dem sie ihren Berg erstiegen/ einen Reyen=Dantz mit ineinander geschloßnen Händen/ beginnen/ nach deß Apollinis Leyren einstimmig singend: zu bedeuten/ daß alle Künste einander die Hände bieten/ und gleichsam mit einander verbunden sind/ daraus dann die erfreuliche Belustigung des Gemütes entstehe.
Quotation
In het schilderen en vertoonen van een verbeelde Geschiedenis is een Konstenaar niet gehouden zich altyd aan de wetten van een beschreevene Historie te verbinden ; aangezien het de schuldige pligt van een goed Historieschryver is, de byzondere geschiedenissen ordentelyk van 't begin tot het einde te verhaalen.
[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 249-250:] Le peintre en mettant sur la toile une action quelconque, n’est pas tenu aux mêmes loix que l’historien qui en fait le récit entier, depuis le principe jusqu’à la fin. L’artiste choisit le moment qui lui paroît le plus intéressant & le fait qu’il peut représenter sous un même point de vue.
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Quotation
Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.
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ES ist/ zwischen der Zeichenkunst und Mahlerey/ eine Vergleichung/ wie zwischen Leib und Seele: weil/ durch die Farben/ die todte Striche der Zeichnung erst recht auferwecket/ rührend und lebendig gemacht werden. Also werden auch diese beyde Künste/ von den Poeten/ der Sing= und Reim-Kunst verglichen: wie die Musik und Poesy weil die Poesy der Musik/ wie das Mahlen der Zeichnung/ die Seele gibet/ und durch die Coloriten das Strichwerk/ ja so schön/ als der Gesang und Kunstklang durch geistige Reimgedichte/ gezieret und gleichsam belebet wird.
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{Diese Wissenschaft [ndr: der Affecten] macht einen fürtrefflichen Mahler} Die Mahler-Kunst/ hat auch dißfalls eine Verwandschaft mit der Red- und Dicht-Kunst: weil/ nach der Aussage Tulii auch ihnen/ wie den Oratoren und Poeten obliget/ zugleich zu unterweisen/ zu belüstigen und zu bewegen. Ihr Pflicht bringet mit sich/ (sagt er) daß sie uns sollen unterweisen/ ihre Schuldigkeit ist/ zu Vermehrung ihrer Ehre/ daß sie uns sollen belüstigen; die Notturft ihres Beruffs erfordert/ daß sie unsere Herzen bewegen sollen. Je fürtrefflicher und höher aber eine Kunst oder ein Ding ist/ je tauglicher ist sie/ uns zu bewegen.
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Il [ndr : Poussin] sçavoit bien que le merveilleux n’est pas moins propre à la peinture qu’à la poësie : mais il n’ignoroit pas aussi qu’il faut que la vrayssemblance paroisse en toutes choses, comme je vous ay dit qu’il l’écrivit luy-mesme au sieur Stella, en répondant à ceux qui avoient trouvé à redire à son Tableau du frapement du rocher, & qui n’approuvoient pas qu’il y eust marqué une profondeur pour l’écoulement des eaux.
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Quotation
CXXXIII.
N’employez à aucune de ces choses [ndr : les fruits, les poissons, les reptiles, les oiseaux, les animaux, les figures et les fleurs] du Blanc de Plomb, il n’est propre qu’en Huile, & il noircit comme de l’Ancre, n’estant détrempé qu’à la Gomme, partïculierement si vous mettez vostre ouvrage dans un lieu humide ou avec des Parfuns, & la Ceruse de Venise est aussi fine, & d’un aussi grand blanc. De celuy-là, n’en épargnez pas l’usage, sur tout en ébauchant, & faites-en entrer dans tous vos meslanges, afin de leur donner un certain Corps qui empaste vostre ouvrage, & qui le fasse paroistre doux & moileux.
Le goust des Peintres est neanmoins different en ce point, les uns en employent un peu, d’autres point du tout ; mais la maniere de ceux-cy est maigre & seiche, les autres en mettent beaucoup, & c’est sans contredi la meilleure Methode & la plus usitée parmy les habiles Gens ; car outre qu’elle est prompte, c’est que l’on peut en s’en servant (ce qui seroit quasi impossible autrement) copier toutes sortes de Tableaux, nonobstant le sentiment contraire de quelques-uns, qui disent qu’en mignature l’on ne peut donner la Force & toutes les differentes Teintes qu’on void dans les Pieces en Huile, ce qui n’est pas vray, du moins pour les bons Peintres, & les effets le prouvent assez ; car il se void des Figures, des Païsages, des Portraits, & toute autre chose en mignature, touchez d’une aussi grande maniere, aussi vraye & aussi noble, quoy que plus mignonne & delicate qu’en huile.
Je sçay pourtant que cette Peinture a ses avantages, quand ce ne seroit que celuy de rendre plus d’ouvrage, & de consommer moins de temps, elle se deffend mieux aussi contre ses injures, & il faut encore luy ceder le droit d’Ainesse & la gloire de l’Antiquité.
Mais aussi la Mignature a les siens, & sans repeter ceux que j’ay déja montrez, elle est plus propre & plus commode, l’on porte aisément tout son Attirail dans sa poche, vous travaillez par tout quand il vous plaist, sans tant de preparatifs, vous pouvez la quitter & la reprendre quand & autant de fois que vous voulez, ce qui ne se fait pas à la premiere, où l’on ne doit guere travailler à sec.
Mais remarquez qu’il est de l’une & de l’autre, comme de la Comedie, dans laquelle la plus grande ou la moindre perfection des Acteurs ne consiste pas à faire les hauts ou les bas Rolles, mais à faire extremement bien ceux qu’ils font, car si celuy qui aura le dernier personnage, s’en acquitte mieux qu’un autre de celuy de Heraut, il meritera sans doute plus d’approbation & de loüange.
C’est la mesme chose dans l’Art de Peindre, son excellence n’est pas attachée à la Noblesse d’un sujet ; mais à la maniere dont on le traite, avez-vous talent pour celuy-cy, ne vous jettez pas inconsiderément dans celuy-là, & si vous avez receu du Ciel quelque étincelle de ce beau Feu, connoissez pourquoy il vous est donné, & faites-vous-y un chemin facile ; les uns prendront bien les differens airs du Teste, les autres réussiront mieux en Païsages, ceux-cy travaillent en petit, qui ne le pourroient faire en grand, ceux-là sont bons Coloristes, & ne possedent pas le Dessein, d’autres enfin n’ont du Genie que pour les Fleurs : Et les Bassans mémes, se sont acquis un nom par les Animaux, qu’ils ont touchez de tres-bonne maniere, & mieux que toute autre chose.
C’est pour dire que chacun se doit contenter de sa Verve, sans vouloir se revétir du talent d’autruy, […].
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Quotation
les manieres se forment de la différente façon dont l’esprit humain est capable de concevoir une même chose, qui est l’imitation de la nature. Les plus habiles peintres ont leur manière, sans néanmoins être manierés. La manière s’entend de la façon d’opérer ; c’est le faire d’un peintre, c’est son style ; au lieu que manieré veut dire ce qui sort de la nature & du vrai [...] On ne devroit imiter que la nature & l’antique, sans s’attacher à la manière de personne [...] Au reste la nature n’a point de manière, elle n’a point de touche, tout y paroît d’un fondu & d’un accord parfait.
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Quotation
D. Mais comment connoître ce BEAU NATUREL ?
R. Je vous diray que dans la Peinture l’on doit tenir pour beau, ce qui imite le mieux le naturel dans un choix raisonnable ; que dans les choses naturelles, il faut distinguer le naturel simple d’avec le naturel composé, & dans ce dernier, faire distinction du regulier, ou de celuy qui peut être rustique ; parce que dans le regulier, la beauté consiste en la symetrie & la belle ordonnance de l’Art, & quant au rustique sa beauté consiste dans l’irrégularité champêtre.
Dans les objets naturellement simples à l’égard des choses inanimées, la beauté se rencontre dans les bizarres productions d’une terre inculte, qui forme toutes choses irrégulièrement, dont les aspects se rencontrent plaisans, selon les accidens de lumiere & autres choses qui y surviennent, & qui sont des effets admirables & charmans.
Mais la veritable beauté d’un Tableau consiste en la conformité de toutes les parties qui entrent en la composition & ordonnance, avec une judicieuse expression.
Quant à ce qui est du corps humain, chacun sçait que sa beauté n’est que dans la régularité de ses parties, & dans la précision de ses proportions, selon l’expression & le caractere des vertus & des fonctions qui luy sont appropriées. Il faut dire aussi que l’on trouve ordinairement les choses belles & estimables en quatre manieres ; PREMIEREMENT à cause de la commodité, SECONDEMENT de l’utilité, TROISIEMEMENT de la nouveauté ; & en dernier lieu à cause de leur rareté. Or comme l’utilité de la Peinture est de plaire aux yeux, & de satisfaire à l’esprit par la representation des choses absentes ; le Peintre ne peut avoir trop de soin d’imiter le naturel dans sa verité, & de choisir les plus agréables aspects.
Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 40 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).
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[…] en hoewel de Natuur in alle andere deelen, ten opzicht der konst, gebrekkelyk is, zy is zulks niet omtrend de Coloriet, hierom is het, dat in dit deel der konst, geen beeter modél gevonden word, dan het leeven zelve […]
[D'après DE LAIRESSE 1787,p.99:] En quoique la nature soit dans quelques parties moins parfaite que l’art, ce n’est certainement pas dans celle du coloris […] Quelle n’est donc pas la folie des peintres qui prétendent embellir la nature dans la partie du coloris, tandis qu’elle y est inimitable?
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Invoegen het Modern schilderen voor geen konst geacht kan worden, wanneer de natuur enkelyk gevolgd is: want dan is het slechts een onvolmaakte nabootsinge, of wel een gebrekkelyke na-äapinge. Ja alwaar het schoon dat men een zaak natuurlyk uitgebeeld had, wel getekend, geordineerd, en voegelijk geschikt; landaard, manieren en gebruik, modes en dragten, als mede de koleuren duidelyk waargenomen en vertoond; zoo zal zulks nochtans, door rechte kenders voor geen konstig werk aangezien worden: maar als de Konst met de Natuur, wanneer zy door een schranderen en verheevenen geest van haare gebrekkelykheden gezuiverd en verbeterd is, gepaard, de overhand hebben, en dan de voornoemde deugden hier by gevoegd zyn, zal het zekerlyk een volmaakt en deftig Konststuk voortbrengen […] De nooitvolpreezene Anthoni van Dyk was in het Antiek zo wel uitmuntende als in 't Modern; hebbende in het laatste zo wel als in het eerste de voorzeide drie bevalligheden gelyk een staale wet gevolgd, […]
[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 134:] The modem Painting can therefore not be accounted Art, when Nature is simply followed ; which is a meer imperfect Imitation or defective aping her. Even, were a Thing represented ever so natural, well-designed and properly ordered ; the Condition, Manners and Cuftom of the Country well obferved, and the Colouring most exact:, yet the Knowing will not think it artful: But when Nature is corrected and improved by a judicious Master, and the aforefaid Qualities joined to it, the Painting must then be noble and perfect [...] Van Dyk, never enough to be commended, gained Excellence in the antique as well as the modern Manner, by strictly following the aforesaid three Graces in both […]
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Quotation
[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible.
Terme traduit par DECORO dans Lomazzo, 1585, p. 8.
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Neither yet is this Proportion proper unto painting alone, but extendeth it self even unto all other Arts […] ; because it was the first pattern of all Artificial things : So that there is no Art, but is someway beholding to Proportion : yet notwithstanding the Painter as (Loo Baptista Albertus affirmeth) insomuch as he considereth mans Body more especially, is justly preferred before all other Artizans, which imitate the same, because antiquity meaning to grace Painting above all the rest, Handicrafts men exempting onely Painters out of that number.
Quotation
I am sorry the Great, and Principal End of the Art has hitherto been so little Consider’d ; I don’t mean by Gentlemen only, or by Low, Pretended Connoisseurs, But by those who ought to have gone higher, and to have Taught Others to have Followed them. ‘tis no Wonder if many who are accustom’d to Think Superficially look on Pictures as they would on a Piece of Rich Hangings ; Or if such as These, (and some Painters among the rest) fix upon the Pencil, the Colouring, or perhaps the Drawing, and some little Circumstantial Parts in the Picture, or even the just Representation of common Nature, without penetrating into the Idea of the Painter, and the Beauties of the History, or Fable. I say ‘tis no wonder if this so frequently happens when those whether Ancients or Moderns, who have wrote of Painting, in describing the Works of Painters in their Lives, or on other occasions have very rarely done any more ; Or in order to give us a Great Idea of some of the Best Painters have told us such Silly Stories as that of the Curtain of Parrhasius which deceiv’d Zeuxis, of the small lines one upon the other in the Contention between Apelles and Protogenes, (as I remember, ‘tis no matter of whom the Story goes) of the Circle of Giotto, and such like ; Trifles, which if a Man were never so expert at without going many degrees higher he would not be worthy the name of a Painter, much less of being remembred by Posterity with Honour.
‘tis true there are some Kinds of Pictures which can do no more than Please, as ‘tis the Case of some Kinds of Writings ; but one may as well say a Library is only for Ornament, and Ostentation as a Collection of Pictures, or Drawings. If That is the Only End, I am sure ‘tis not from any Defect in the Nature of the Things themselves.
I repeat it again, and would inculcate it, Painting is a fine piece of Workmanship ; ‘tis a Beautiful Ornament, and as such gives us Pleasure ; But over and above this We PAINTERS are upon the Level with Writers, as being Poets, Historians, Philosophers and Divines, we Entertain, and Instruct equally with Them. This is true and manifest beyond dispute whatever Mens Notions have been ;
To wake the Soul by tender Strokes of Art,
To raise the Genius, and to mend the Heart.
Mr. Pope.
is the business of Painting as well as of Tragedy.
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We will only observe further the different Idea given by the Painter, and the Poet [ndr : dans Poussin, Tancrède et Herminie et le Tasse, dans le passage de la Jérusalem céleste s’y rapportant]. A Reader of Tasso that thought less finely than Poussin would form in his Imagination a Picture, but not Such a one as This. He would see a Man of a less Lovely, and Beautiful Aspect, Pale, and all cut, and mangled, his Body, and Garments smear’d with Blood : He would see Erminia, not such a one as Poussin has made her ; and a thousand to one with a pair of Scissars in her hand, but certainly not with Tancred’s Sword : The two Amoretto’s would never enter into his Mind : Horses he would see, and let ‘em be the finest he had ever seen they would be less fine than These, and so of the rest. The Painter has made a finer Story than the Poet, tho’ his Readers were Equal to himself, but without all Comparison much finer than it can appear to the Generality of them. And he has moreover not only known how to make use of the Advantages This Art has over that of his Competitor, but in what it is Defective in the Comparison he has supply’d it with such Address that one cannot but rejoyce in the Defect which occasion’d such a Beautiful Expedient.
Quotation
As the Poets, so the Painters have stor’d our Imaginations with Beings, and Actions that never were ; they have given us the Finest Natural, and Historical Images, and that for the same End, to Please, whilst they Instruct, and make men Better. I am not dispos’d to carry on the Parallel, by descending to Particulars, nor is it my Present business : Mr. Dryden has done it, tho’ it were to be wish’d he had been in less Haste, and had understood Painting better when his Fine Pen was so employ’d.
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Of Painting and Poetry compared
{Harmony of Poetry and Painting.} Thus have I adventured the challenge, in the name of Apollo, to the Art of Apelles ; by comparing Wit, and Words, by the Poem, with Draught and Colour by the Pensil [ndr : voir les pages précédentes] ; […].
For Poesie is a speaking Picture, and Picture is a silent, Poesie ; the first, as if alwayes a doing ; the other, as if done already. In both, an astonishment of wonder ; by Painting to stare upon Imitation of Nature, leading and guiding our Passions, by that beguiling power, which we see exprest ; and to ravish the mind most, when they are drunke in by the eyes.
{Painting before Poetry} Yet Painting was before Poetry ; for Pictures were made before Letters were read. […].
Quotation
Moreover it is said, that it [ndr : la peinture] representeth the Figure upon a Plaine, and hereby it is distinguished from Carving (though not Essentially, but onely Accidentally (as it is said in the Proem) by reason of the diversity of the matter, wherein both of them represent natural things which imitateth Nature likewise, though it express the perfect roundness of the Bodies as they are created of God, whereas the Painter representeth them upon a Flat Superficies : Which is one of the chiefest reasons, why Painting hath ever been preferred before Carving.
Because by meer Art upon a Flat, where it findeth only length, and breadth, it representeth to the Eye the Third Dimension, which is roundness and thickness ; and so maketh the Body to appear upon a Flat ; where naturally it is not.
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Quotation
Now the perfect knowledge of this motion, is (as hath been shewed) accounted the most difficult part of the art, and reputed as a divine gift. Insomuch, as herein alone consisteth the comparison between Painting and Poetry, for as it is required in a Poet, that besides the excellency of his wit, he should moreover be furnished with a certain propension and inclination of will, inciting and moving him to versity, (which the antient called the fury of Apollo and the Muses) so likewise a Painter ought, together with those natural parts which are required at his hands, to be furnished with a natural dexterity and inborn flight of expressing the principal motions, even from his cradle ; otherwise it is a very hard (if not impossible) matter, to obtain to the absolute perfection of this Art.
Quotation
I shall not undertake to determine here, which of these two Arts [ndr : la peinture et la sculpture] deserves our Admiration most : The one, makes Marble-Stone and Brass soft and tender : the other, by a strange sort of Inchantment, makes a little Cloth and Colours show Living Figures, that upon a flat Superficies seem Round, and deceives the Eye into a Belief of Solids, while there is nothing but Lights and Shadows there : But this I may say in favour of the Art of Painting, whose praises I am now to Celebrate, That it certainly is of a greater Extent than Sculpture, and has an Infiniter Latitude to delight us withal.
To see in one Piece the Beauty of the Heavens, the Verdant Glory of the Earth, the Order and Symmetry of Pallaces and Temples ; the Softness, Warmth, Strength, and Tenderness of Naked Figures, the Glorious Colours of Draperies and Dresses of all kinds, the Liveliness of Animals ; and above all, the Expression of our Passions, Customs, Manners, Rites, Ceremonies, Sacred and Prophane : All this, I say, upon a piece of portative Cloth, easily carried, and as easily placed, is a Charm ; which no other Art can equal.
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Poetry by the Force of the most Allective Ratiocination, Charmes the Mind with the Real Essences of Delight ; not onely by pleasing the Eare with Dulcisonant Numbers, but likewise by Informing the Soul, in the Expansion of the most Abstruse and Occult Misterys of Philosophy ; conducting us thereby through Feilds of Delight, to the Magnificent Seats of Vertue and Knowledge.
Musick Refines and rayses the Spirits, above all the Gross, Mundane Pleasures, which Attend the Avenues of common sense: Replenishing the Fancy with the most Beautiful Idea’s, and Seraphick Raptures of Bliss, and giving us here a Tast of those Flouds of Immence Delight, Prepar’d for such Harmonious Souls, (who despising the Insipid and Imperfect Joys, swallowed down with Greediness, by the Inconsiderate Herd of Mankind) adapt themselves for those Immortal Pleasures.
But Painting not onely Allures and Delights with the Charming Numbers and Noble Information of Poetry ; with the sweet Unisons and Ravishing Harmony of Musick ; but likewise brings from their several Orbes, the Great Monopolists of these Sciences for us to Converse with, and by every artfull stroak adds to the Erection of her own Monument, to the Delight and Instruction of the present and future Ages : thus he who is not Felicify’d with the Fruition of these Three Beatitudes, enjoys the Perfection on of them all, in this one Charming Mistress.
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There hath been a continual Altercation between Painters and Carvers for Superiority in the Excellency of Art : but that Carvers may not pretend to excel Painters in the Essential part we will lay down how far they agree and then wherein the Carvers are Excel’d.
[...].
And as there is no Essential difference between two particular Men, both being Rational Creatures, so there is not between Painting and Carving, for both tend to the same End, by Representing Individual Substances ; and both must observe the same Geometrical Quantity in what they Represent.
Suppose a Painter and Carver were to Counterfeit the same Person, doubtless both would conceive the same Idea of him, proceeding in their Minds with the same discourse of Reason and Art, and (as before) observe the same Geometrical Quantity, endeavouring to make it as like the Person they Represent as they could : and so the Draught expressing the Idea’s of both the Workmen, would agree in expressing the true Resemblance, which is the Essence of this Art.
’Tis true one Painteth and the other Carveth ; but this is a Material Difference only, which argues no Specifical Difference in Art or Science, and it is the Essential Difference alone that maketh a Distinction of Species and Diversity of Science.
If it be Objected that the Carver maketh more of the Figure then the Painter, it is answer’d, more or less makes no Specifical or Proper Difference ; therefore it is the Defect of Matter, and not of Art, thus far the Arts are Analogical.
Now that this Art far Excels Carving is easily Demonstrated, since on a Flat, it Represents Roundness and Thickness, exceeding therein the Power of Nature it self, expressing Life and Spirit far beyond Carving, as in these Instances.
Apelles Painted Alexander the Great so to the Life, that his Horse Bucephalus brought into the Room, immediately kneeld down supposing it his Master : His Horse he likewise Painted with such Spirit that other Horses began to Neigh, when they saw him.
Andreas Mantegna represented a Servant in Porta Vercellina, so Natural, that the Horses left not Kicking at it till there was no shape of a Man left.
[...].
A Venus cannot be made with that Allectation in Carving, since the Complection of the skin, with Colour of Eyes, Hair, &c. are requisite to the Perfection of a Beauty.
Nor can History be Carv’d without great Defects, since all Distances require a Faintness of Colouring, as well as Diminution of Body : with many more Observations in Nature, onely Obvious to Colouring, of absolute Necessity for the Animating of Figures.
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I am sorry the Great, and Principal End of the Art has hitherto been so little Consider’d ; I don’t mean by Gentlemen only, or by Low, Pretended Connoisseurs, But by those who ought to have gone higher, and to have Taught Others to have Followed them. ‘tis no Wonder if many who are accustom’d to Think Superficially look on Pictures as they would on a Piece of Rich Hangings ; Or if such as These, (and some Painters among the rest) fix upon the Pencil, the Colouring, or perhaps the Drawing, and some little Circumstantial Parts in the Picture, or even the just Representation of common Nature, without penetrating into the Idea of the Painter, and the Beauties of the History, or Fable. I say ‘tis no wonder if this so frequently happens when those whether Ancients or Moderns, who have wrote of Painting, in describing the Works of Painters in their Lives, or on other occasions have very rarely done any more ; Or in order to give us a Great Idea of some of the Best Painters have told us such Silly Stories as that of the Curtain of Parrhasius which deceiv’d Zeuxis, of the small lines one upon the other in the Contention between Apelles and Protogenes, (as I remember, ‘tis no matter of whom the Story goes) of the Circle of Giotto, and such like ; Trifles, which if a Man were never so expert at without going many degrees higher he would not be worthy the name of a Painter, much less of being remembred by Posterity with Honour.
‘tis true there are some Kinds of Pictures which can do no more than Please, as ‘tis the Case of some Kinds of Writings ; but one may as well say a Library is only for Ornament, and Ostentation as a Collection of Pictures, or Drawings. If That is the Only End, I am sure ‘tis not from any Defect in the Nature of the Things themselves.
I repeat it again, and would inculcate it, Painting is a fine piece of Workmanship ; ‘tis a Beautiful Ornament, and as such gives us Pleasure ; But over and above this We PAINTERS are upon the Level with Writers, as being Poets, Historians, Philosophers and Divines, we Entertain, and Instruct equally with Them. This is true and manifest beyond dispute whatever Mens Notions have been ;
To wake the Soul by tender Strokes of Art,
To raise the Genius, and to mend the Heart.
Mr. Pope.
is the business of Painting as well as of Tragedy.
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And thus too it is seen that Drawings (generally speaking) are Preferrable to Paintings, as having those Qualities which are most Excellent in a Higher Degree than Paintings generally have, or can possibly have, and the Others (excepting only Colouring) Equally with them. There is a Grace, a Delicacy, a Spirit in Drawings which when the Master attempts to give in Colours is commonly much diminish’d, both as being a sort of Coppying from those First Thoughts, and because the Nature of the Thing admits of no better.
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Painting is another sort of Writing, and is subservient to the Same Ends as that of her younger Sister ; That by Characters can communicate Some Ideas which the Hieroglyphic kind cannot, As This in other respects supplies its Defects ;
And the Ideas thus convey’d to us have This advantage, They come not by a Slow Progression of Words, or in a Language peculiar to One Nation only ; but with such a Velocity, and in a Manner so Universally understood that ‘tis something like Intuition, or Inspiration ; As the Art by which ‘tis effected resembles Creation ; Things so considerable, and of so great a Price, being produced out of Materials so Inconsiderable, of a Value next to nothing.
What a Tedious thing would it be to describe by Words the View of a Countrey (that from Greenwhich hill for instance) and how imperfect an Idea must we receive from hence ! Painting shews the thing Immediately, and Exactly. No words can give you an Idea of the Face, and Perfon of one you have never seen ; Painting does it Effectually ; with the addition of so much of his Character as can be known from thence ; and moroever in an instant recalls to your memory, at least the most Considerable particulars of what you have heard concerning him, or occasions that to be told which you have never heard.
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As the Poets, so the Painters have stor’d our Imaginations with Beings, and Actions that never were ; they have given us the Finest Natural, and Historical Images, and that for the same End, to Please, whilst they Instruct, and make men Better. I am not dispos’d to carry on the Parallel, by descending to Particulars, nor is it my Present business : Mr. Dryden has done it, tho’ it were to be wish’d he had been in less Haste, and had understood Painting better when his Fine Pen was so employ’d.
Sculpture carries us yet farther than Poetry, and gives us Ideas that no Words can : Such Forms of things, such Airs of Heads, such Expressions of the Passions that cannot be describ’d by Language.
It has been much disputed which is the most Excellent of the two Arts, Sculpture, or Painting, and there is a Story of its having been left to the determination of a Blind man, who gave it in favour of the Latter, being told that what by Feeling seem’d to him to be Flat, appear’d to the Eye as Round as its Competitor. I am not satisfy’d with This way of deciding the Controversy. For ‘tis not the Difficulty of an Art that makes it preferable, but the Ends propos’d to be serv’d by it, and the Degree in which it does That, and then the Less Difficulty the Better.
Now the great Ends of both these Arts is to give Pleasure, and to convey Ideas, and that of the two which best answers Those Ends is undoubtedly preferable ; And that this is Painting is Evident, since it gives us as great a degree of Pleasure, and all the Ideas that Sculpture can, with the Addition of Others ; and this not only by the help of her Colours ; but because she can express many things which Brass, Marble, or other Materials of that Art cannot, or are not so Proper for. A Statue indeed is seen all round, and this is one great Advantage which ‘tis pretended Sculpture has, but without reason : If the Figure is Seen on every Side, ‘tis Wrought on every Side, ‘tis Wrought on every Side, ‘tis then as so many several Pictures, and a hundred Views of a Figure may be Painted in the time that that Figure is cut in Marble, or cast in Brass.
As the business of Painting is to Raise, and Improve Nature, it answers to Poetry ; (tho’ upon Occasion it can also be Strictly Historical) And as it serves to the Other, more Noble End, this Hieroglyphic Language completes what Words, or Writing began, and Sculpture carried on, and Thus perfects all that Humane Nature is capable of in the communication of Ideas ‘till we arrive to a more Angelical, and Spiritual State in another World.
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Thus History begins, Poetry raises higher, not by Embellishing the Story, but by Additions purely Poetical : Sculpture goes yet farther, and Painting Completes and Perfects, and That only can ; and here ends, This is the utmost Limits of Humane power in the Communication of Ideas.
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The Pleasure that Painting, as a Dumb Art, gives us, is like what we have from Musick ; its beautiful Forms, Colours and Harmony, are to the Eye what Sounds, and the Harmony of that kind are to the Ear ; and in both we are delighted in observing the Skill of the Artist in proportion to It, and our own Judgment to discover it.
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[…] we hope for Pardon, if in this Chapter we shall not keep so strictly within the Limits of this ART [ndr : la peinture] in particular, which we are forced sometime to entrench upon the Confines of some neighbour ARTS, relating to Sculpture and Engraving, and referring to the Invention of Letters, antick Images, Pillars, or Pagan Deities of old ; which now the Maturity of these latter Ages has so variously distinguished and diversified ; of all which, yet in a general Acceptation, we conceive PAINTING to be comprehensive and of near affinity to, and the introducing of which we can hardly judge any Extravagancy, but rather (as we shall briefly endeavour to make it appear) very applicable and consonent to our Deposition in hand.
FOR Pictura and Sculptura, in the Sence of the Poets, were accounted Twins ; and as that Worthy Author M. Evelyn, joying with them Architectura, declares those Three illustrious and magnificent ARTS so dependent upon each other, that they can no more be separated than the very Graces themselves, who are always represented to us holding Hand in Hand, and mutually regarding one another ; we may reasonably conjecture that they were born together ; or however, that the Emergency, or Rise of the one was not long previous to the Invention of the other.
FOR if we take Pictura in a general Acceptation, and according to the Definition of Vitruvius, viz. Fit Imago ejus quod est seu esse potest : It may be comprehensive of not only Painting but Sculpture, Plastick and Mosaick Work, or any other Counterfeit, or Similitude, of any created, or imaginary Being whatsoever ; and so makes no essential Difference at all between them, but only ratione materia, which is only in the Mechanick and less noble Part of the ART, they agreeing notwithstanding in the Essentials, the more liberal and refined Accomplishments of it.
BUT yet this is not all that de facto, there is such Affinity and Similitude between these TWO ARTS ; but we may affirm ‘tis the Excellency also, and mutual Perfection of each other to be so : For as Sir H. Wotton takes notice out of Pliny {Elements of Architecture}, where designing to distinguish, he handsomly interweaves them together to our Purpose, saying, That Picture is best when it standeth off as if it were carved ; and Sulpture is best when it appeareth so tender as if it were painted.
AND once more to urge the entire Connection of these TWO ARTS together, we dare with Confidence enough affirm, whereever we find a compleat ARTIST in Sculpture, he must also have a competent Talent of Knowledge in PAINTING ; and particularly more than meanly skilled in the ART of ready Drawing and Designing, and have a sufficient Knowledge of the Nature and Effect of Light and Shadows, which small Commencements, perhaps, made up the compleat Character of not a few of the antient Heroes, whom Pliny does so studiously, yet not undeservedly celebrate.
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La fin du Peintre & du Sculpteur est bien l’imitation ; mais ils y arrivent par differentes voies, le Sculpteur par une matiere solide en imitant la quantité réelle des objets ; & le Peintre en imitant avec des couleurs la quantité & la qualité apparente de tout ce qui est visible : en sorte qu’il est obligé non-seulement de plaire aux yeux, mais encore de les tromper en tout ce qu’il represente.
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Le Peintre doit en cela imiter l’Orateur, qui voulant nous attacher à un endroit qu’il a resolu de nous rendre sensible, fait preceder cet endroit par quelque chose qui lui est inferieur, & après avoir attaché son auditeur à l’objet, ce même Orateur le delasse en l’entretenant de quelque chose de moderé, sans le laisser néanmoins sortir de son attention.
Tout de même le Peintre fait briller dans son Tableau ses clairs, & les soutient par des masses brunes, qui en reposant les yeux ne laissent pas de les entretenir par des objets moins sensibles.
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A l’égard de ce que dit Aristote, que les Arts qui se servent du secours de la main sont les moins nobles, & de ce que l’on ajoûte, que la Poësie est toute spirituelle, au lieu que la Peinture est en partie spirituelle & en partie materielle ; on répond, que la main n’est à la Peinture que ce que la parole est à la Poësie. Elles sont les Ministres de l’esprit & le canal par où les pensées se communiquent. Pour ce qui est de l’esprit, il est égal dans ces deux Arts. Le même Horace qui nous a donné des Regles si excellentes de la Poësie dit, (a) qu’un Tableau tient également en suspend les yeux du corps & ceux de l’esprit.
Ce qu’on veut appeller partie matérielle dans la Peinture, n’est autre chose que l’execution de la partie spirituelle qu’on lui accorde, & qui est proprement l’effet de la pensée du Peintre, comme la déclamation est l’effet de la pensée du Poëte.
Mais il faut bien un autre Art pour executer la pensée d’un Tableau que pour déclamer une Tragédie. […] Mais le Peintre ne doit pas seulement entrer dans son sujet, quand il l’exécute, il faut encore qu’il ait, comme nous l’avons dit, une grande connoissance du Dessein & du Coloris, & qu’il exprime finement les différentes physionomies, & les différens mouvemens des passions.
(a) Suspendit picta vultum mentemque Tabella. Epist. 1. lib. 2.
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Je crois que le pouvoir de la Peinture est plus grand sur les hommes que celui de la Poësie, & j'appuie mon sentiment sur deux raisons. La premiere est que la Peinture agit sur nous par le moïen du sens de la vûë. La seconde est que la Peinture n'emploïe pas des signes artificiels ainsi que le fait la Poësie, mais bien des signes naturels. C'est avec des signes naturels que la peinture fait ses imitations.
La Peinture se sert de l'œil pour nous émouvoir. [...] La vûë a plus d'empire sur l'ame que les autres sens. La vûë est celui des sens en qui l'ame, par un instinct que l'expérience fortifie, a le plus de confiance […]
En second lieu, les signes que la Peinture emploïe pour nous parler, ne sont pas des signes arbitraires & instituez, tels que sont les mots dont la Poësie se sert. La Peinture emploïe des signes naturels dont l'énergie ne dépend pas de l'éducation. Ils tirent leur force du rapport que la nature elle-même a pris soin de mettre entre les objets extérieurs & nos organes, afin de procurer notre conservation. Je parle peut-être mal, quand je dis que la Peinture emploïe des signes. C'est la nature elle-même que la Peinture met sous nos yeux. Si notre esprit n'y est pas trompé, nos sens du moins y sont abusez. La figure des objets, leur couleur, les reflais de lumière, les ombres, enfin tout ce que l'œil peut apercevoir, se trouve dans un tableau, comme nous le voïons dans la nature. Elle se présente dans un tableau sous la même forme où nous la voïons réellement. Il semble même que l'œil ébloüi par l'ouvrage d'un Grand Peintre, croïe quelquefois apercevoir du mouvement dans ses figures.
Les vers les plus touchans ne sçauroient nous émouvoir que par degrez & en faisant jouer plusieurs ressorts de notre machine les uns après les autres. Les mots doivent d'abord réveiller les idées dont ils ne sont que des signes arbitraires. Il faut ensuite que ces idées s'arrangent dans l'imagination, & qu'elles y forment ces tableaux qui nous touchent, & ces peintures qui nous intéressent. Toutes ces opérations, il est vrai, sont bientôt faites ; mais il est un principe incontestable dans la mécanique, c'est que la multiplicité des ressorts affoiblit toujours le mouvement, parce qu'un ressort ne communique jamais à un autre tout le mouvement qu'il a reçu. D'ailleurs il est une de ces opérations, celle qui se fait quand le mot réveille l'idée dont il est le signe, qui ne se fait pas en vertu des loix de la nature. Elle est artificielle en partie.
Ainsi les objets que les tableaux nous présentent agissant en qualité de signes naturels, ils doivent agir plus promptement. L'impression qu'ils font sur nous, doit être plus prompte & plus soudaine que celle que les vers peuvent faire.[…] Nous voïons alors en un instant ce que les vers nous font seulement imaginer, & cela même en plusieurs instants.
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Car puisque la Poësie et la Peinture ne sont qu’une mesme Forme de Genïe, et qu’il est certain que, pour estres Poëte, il ne suffit pas de faire des Vers bien mesurez, avec des paroles agreables à l’oreille, si ce qu’on dit n’est encore quelque chose de sçavant et d’ingénieux : il s’ensuit aussi que dans l’Escole de la Peinture, celuy qui n’applique son esprit qu’à desseigner d’après un Modelle, et qui appuye toute son estude sur le Pinceau, ne sera jamais qu’un Ouvrier mechanique, trés-indigne de la Qualité de peintre, comme cét autre ne passe que pour un simple versificateur.
Si bien qu’au service de cette Noble et Glorieuse Princesse des Arts de la Peinture, qui est tout Esprit, il faut avoir des Talents et des Connaissances extraordinaires pour oser pretendre à l’honneur de ses bonnes graces ; et ceux qui par la bassesse et la pesanteur de leur Nature ne se peuvent eslever plus haut que la partie mechanique ressemblent à ces mauvais Courtisans de Penelope lesquels n’ayant pas l’esprit de s’insinuer favorablement sans son entretien particulier, ny assez d’addresse ou de merite pour se rendre considerable auprés d’Elle, demeuroient derrière les plus galants, et estoient reduits à faire la Cour à ses Suivantes.
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*La Peinture & la Poësie sont deux Sœurs qui se ressemblent si fort en toutes choses, qu’elles se prestent alternativement l’une à l’autre leur office & leur nom. On appelle la premiere une Poësie muette, & l’autre une Peinture parlante.
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LE PRESIDENT. Si la Sculpture moderne l’emporte si fort sur la Sculpture antique par cet endroit que vous marquez [ndr : un bas-relief de François Anguier], il faut que la Peinture d’aujourd’huy soit bien superieure à celle des Anciens, puisqu’enfin c’est d’elle que la Sculpture a appris tous ces secrets de degradation & de perspective.
L’ABBE. J’en demeure d’accord, & la consequence en est tres juste ; mais puisqu’il s’agit presentement de la Peinture, il faut commencer par la distinguer suivant les divers temps où elle a fleuri, & en faire trois classes : Celle du temps d’Appelle, de Zeuxis, de Timante, & de tous ces grands Peintres dont les Livres rapportent tant des merveilles ; Celle du temps de Raphael, du Titien, de Paul Veronese, & de plusieurs autres excellens Maistres d’Italie, & Celle du siecle où nous vivons. Si nous voulons suivre l’opinion commune qui regle presque toûjours le merite selon l'ancienneté, nous mettrons le siecle d'Apelle beaucoup au dessus de celuy de Raphael, & celuy de Raphael beaucoup au dessus du nostre ; mais je ne suis nullement d’accord de cet arrangement, particulierement à l'égard de la preference qu’on donne au siecle d’Apelle sur celuy de Raphael.
LE PRESIDENT. Comment pouvez-vous ne pas convenir d'un jugement si universel & si raisonnable, sur tout après estre demeuré d'accord de l'excellence de la sculpture de Phidias & de Praxitele ; car si la sculpture de ces temps-là l'emporte sur celle de tous les siecles qui ont suivi, à plus forte raison la Peinture, si nous considerons qu'elle est susceptible de mille beautez & de mille agrémens dont la Sculpture n’est point capable.
L'ABBE. C’est par cette raison là mesme que la consequence que vous tirez n’est pas recevable. Si la Peinture estoit un Art aussi simple & aussi borné que l’est la Sculpture en fait d'ouvrages de ronde bosse, car c'est en cela seul qu'elle a excellé parmi les Anciens, je me rendrois à vostre advis, mais la Peinture est un Art si vaste de d'une si grande étenduë, qu'il n'a pas moins fallu que la durée de tous les siecles pour en découvrir tous les secrets & tous les mysteres. Pour vous convaincre du peu de beauté des peintures antiques, & de combien elles doivent estre mises au dessous de celles de Raphael, du Titien & de Paul Veronese, & de celles qui se font aujourd’hui, je ne veux me servir que des loüanges mesmes qu'on leur a données.
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Car de tous les Arts que l’esprit de l’homme possede, y en a-t-il un plus admirable que celuy de la Peinture, par le moyen duquel on sçait representer la nature mesme, & faire voir par le mélange des couleurs l’image de toutes les choses qui tombent sous les sens. Que si c’est un grand avantage à l’homme de comprendre dans son esprit les images des corps animez & inanimez, combien est-ce une chose digne d’admiration d’en pouvoir tracer la ressemblance, & encore plus de se former une idée de toutes les beautez de la Nature pour en faire une plus parfaite, telle qu’estoit cette figure de Pirrha qui surpassoit toutes les plus belles femmes ? Mais comme il est rare de trouver une personne parfaitement belle, aussi est-il extrémement difficile de faire l’image d’une beauté accomplie. C’est pourquoy les plus sçavans hommes de l’antiquité, pour avoir part à la gloire d’un Art si merveilleux, non seulement ont eû une estime toute particulière pour la Peinture, mais encore ont voulu peindre eux-mesmes.
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[...] je ne parlerai presentement que de l'Etablissement de l'Academie Royale que l'on a Erigée en France en leur faveur sous le Regne de Loüis XIV. en 1648. Jusques alors la qualité de Peintres & de Sculpteurs avoit été comprise avec les Barbouilleurs, les Marbriers & Polisseurs de Marbre, en une mecanique Societé, sous le fameux nom de Maîtrise, dont cet Etablissement a heureusement fait la separation. En effet comme les Arts de Peinture & de Sculpture peuvent être considerés en deux parties, la Science & l'Art, l'une Noble & speculative, l'autre pratique ; il a été tres-judicieux de les distinguer en deux Corps, en l'un ordonner des Jurez pour l'examen & preparation des matieres qui s'y employent, d'en regler la disposition selon leurs bonnes ou mauvaises qualités, qui est la fin pour laquelle la Maîtrise a été établie à Paris seulement. A l'égard de la partie Speculative il a aussi été convenable de l'exercer librement & noblement, les genies ne devant point être contrains dans la pratique des beaux Arts : c'est pourquoi ils sont nommez Liberaux.
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L'on remarqua ensuite, que la pratique de la mesure étoit plus propre à la Sculpture qu'à la Peinture, parce que le Peintre ne peut pas mesurer facilement à cause du racourci qu'il ne peut pas éviter de faire en quelque partie, pour peu de mouvement que fasse un Corps animé, [...] [...] En une autre occasion l'on tomba sur le même sujet, ayant exposé la figure du Laocoon, on y representa, que la Geometrie contribuoit beaucoup à perfectionner les Arts de Peinture & de Sculpture, donnant des moyens necessaires pour bien reprensenter toutes les apparences des objets de la nature, étant certain, que quand un Ouvrage seroit très-beau en toutes les autres parties, si les mesures n'y étoient pas justes ce qui lui feroit une très grande defectuosité.
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à quoi l'Academie repartit qu'un Peintre doit être aussi fidelle en ses representations, que l'historien en ses narrations, & tous deux très jaloux de la pureté & verité des histoires sacrées, la Peinture pouvant instruire l'Esprit aussi-bien que le divertir. [...] d'où l'on conclut qu'un Peintre peut bien accompagner l'expression de son sujet de quelques figures allegoriques pour marquer & citer le lieu, où il se rencontre, mais comme par des statuës qui n'ont nulle part aux mouvements des figures qui expriment le sujet, que n'ayant que cette sorte de langage pour exprimer ses belles conceptions, il ne seroit pas juste de lui en ôter la liberté, c'est ce qui a fait dire que la Peinture est une Poesie muette, & la Rhetorique des Peintres.
Une partie de ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 41-42 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc, tome I, vol. I).
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Cette conclusion déplut à ceux qui étoient engagés dans l’amour de la couleur, tellement, qu’il s’en émeut une contestation, celui qui entreprit le parti proposa ces trois choses. Primo, que la couleur est aussi necessaire que le dessein. Secundo, qu’en diminuant le merite de la couleur, on diminuë celui du Peintre. Tertio, que la couleur a merité des loüanges en tous tems : pour soûtenir sa premiere proposition, il dit, qu’il falloit examiner, quelle est la fin en general, que le Peintre se doit proposer, & lequel du dessein ou de la couleur le conduit plus directement à cette fin ; que de dire que la fin de la Peinture est d’imiter la nature, ce n’est pas assez, puisque plusieurs autres arts se proposent la même chose ; de dire que ce soit pour tromper les yeux, cela ne suffiroit pas encore, si on y ajoutoit que cela se fait par le moyen des couleurs. Puis qu’il n y a que cette seule difference qui rende la fin du Peintre particuliere & qui le distingue d’avec les autres arts : car de pretendre que la fin du Peintre soit de plaire & de tromper, en feignant du relief sur une superficie plate, à quoi le dessein juste, & correct, pourroit réussir simplement avec du crayon sans la couleur, s’étoit se tromper sois-même, puisque, si le but est de plaire, c’étoit à la couleur qu’appartient cet avantage ; que le dessein avec toute sa justesse n’étoit connu que de trés peu de personnes, au lieu que la couleur charme tout le monde : que c’étoit peu de chose de plaire aux ignorants, que c’étoit beaucoup de ne plaire qu’aux sçavants ; mais que c’étoit une perfection consommée de plaire à tous universellement ; qu’ainsi il étoit d’une trés grande consequence de s’étudier à bien connoître la couleur, & de se rendre ses charmes familiers, afin de ne pas s’y laisser surprendre, & de pouvoir étudier le reste avec plus de liberté : qu’un tableau dessigné mediocrement, où les couleurs seroient en tout leur éclat, feroit plus d’agreables effets à la vuë, qu’un autre où le dessein seroit en sa plus parfaite justesse où la couleur seroit negligée, parce que la couleur en sa perfection representoit toûjours la verité & que le dessein ne pouvoit representer que la possibilité. L’on ajoûta que le dessein étoit commun avec les sculpteurs & Graveurs, mais que la couleur est le propre du Peintre, & que l’on ne pouvoit prendre cette qualité qu’à cause de l’emploi des couleurs, qui sont capables de tromper les yeux en imitant les choses naturelles ; qu’étant donc la chose qui le distingue d’avec les autres Artisans, elle devoit être considerée d’une façon singuliere
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L’autre question fut de sçavoir si l’idée que l’on concevoit du Peintre n’étoit que dans le coloris, & si il étoit inutile de chercher ailleurs cette idée en telle sorte que toute son étude se dût arrêter en cette partie là ; il fut dit là-dessus, qu’à parler proprement, la Peinture comprend tout ce qui se peut representer par le Dessein en quelque maniere que ce soit, & que le coloris n’en est qu’une partie, ce que l’on prouva par divers exemples, & particulierement par la Musique, dont les Compositeurs sont appellés Musiciens, encore qu’ils n’ayent ni Voix ni Instrumens, car comme le Musicien sans la Voix peut avec les Instrumens émouvoir les passions qu’il veut toucher, de même que le Peintre a besoin de la couleur quand il veut rendre ses representations completes & achevées, le Musicien qui chante juste & correct avec une voix mediocre, doit être plus estimé que celui qui chante faux avec une belle voix, de même le Peintre bon dessignateur & correct, qui colorie mediocrement est plus estimable que celui qui avec un beau coloris designe mal. Enfin la belle voix peut charmer les ignorants, quoi qu’elle ne soit pas soûtenuë de la justesse, comme le bel éclat de la couleur peut faire la même chose, encore que le Dessein en soit mauvais. Cette contestation fut terminée par un discours auquel on representa pour encourager ceux qui aspirent à l’universalité des parties de la Peinture, & de leur faire connoître toute l’étenduë de l’empire du Dessein ; que c’est par lui que l’Architecture met au jour ses plus belles idées, […].
Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément à la page 67-68 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte reprend également la Table des Préceptes sur la Couleur aux pages 50-53.
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l’on peut dire que les Peintres & les Sculpteurs sont veritablement imitateurs des ouvrages du Tout-puissant, & se font entendre d’un langage muet, mais neanmoins fort éloquent ; ce qui obligea un des plus grands hommes qui ait éclairé l’Eglise par ses écrits de s’écrier, en achevant l’Oraison Funebre d’un Saint de son Siecle : « Oh quel avantage ! La Peinture l’emporte aujourd’hui sur le discours : qui se pourroit persuader qu’une éloquence muette fût si forte & si persuasive ? Je vous ay comme étalé en plusieurs periodes la vie & les miracles du Saint personnage, & cette peinture les fait voir d’un seul regard ; elle a toûché l’ame par le plus délicat & le plus noble de ses sens, & s’est expliquée par un langage qui se fait entendre à tous les peuples de la terre.
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je veux donc expliquer ce que c’est que LA PEINTURE. C’est un ART qui par le moyen de la forme & des couleurs imite tous les objets qui tombent sous le sens de la vûë, & c’est ce qui la distingue de tous les autres Arts. Elle est composée du DESSEIN & du COLORIS, l’un est le genre, & l’autre est la difference : Le genre se communique à plusieurs Arts, & c’est aussi ce qui le rend moins noble que la difference, qui est un bien propre à sa seule espece : or ces deux parties sont tellement necessaires qu’elles ne peuvent subsister parfaitement l’une sans l’autre ; car le Dessein tout seul est quelque chose d’imparfait à l’égard de la Peinture, n’étant le fondement du Coloris, & ne subsistant avant luy, que pour en recevoir toute sa perfection […] la nature commence toujours par les choses les moins parfaites, & par consequent l’Art aussi qui en est l’imitateur. A l’égard d’être plus ou moins necessaires pour faire un tout, ces deux parties le sont également ; […] n’y a-t-il point de Peinture si le Coloris n’est joint au Dessein
Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 37 et 38 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).
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C’est pourquoy on ne doit pas juger d’un ouvrage de Peinture, par ce que qui s’y trouve de brillant, mais suivant que la correction, & la précision des parties se trouve conforme aux regles & aux bons raisonnemens, puisqu’à parler proprement, la Peinture comprend tout ce qui se peut representer par le Dessein en quelque manière que ce soit, & que le Coloris n’en est qu’une partie
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Or comme l’utilité de la Peinture est de plaire aux yeux, & de satisfaire à l’esprit par la representation des choses absentes ; le Peintre ne peut avoir trop de soin d’imiter le naturel dans sa verité, & de choisir les plus agréables aspects.
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La fin de la Peinture, comme de la Poësie, est de surprendre de telle sorte que leurs imitations paroissent des vérités. Le Tableau de Zeuxis, où il avoit peint un Garçon (a) qui portoit des raisins, & qui ne fit point de peur aux oiseaux, puisqu’ils vinrent becqueter ces fruits, est une marque que la Peinture de ces tems-là avoit accoutumé de tromper les yeux en tous les objets qu’elle representoit.
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D’ailleurs la Peinture se developpe, & nous éclaire en se faisant voir tout d’un coup […] & si la Poësie augmente le plaisir par la variété des épisodes, & par le détail des circonstances, la Peinture peut en representer tant qu’elle voudra, & entrer dans tous les évements d’une action, en multipliant ses Tableaux ; & de quelque maniere qu’elle expose ses Ouvrages, elle ne fait point languir son spectateur : le plaisir qu’elle donne est donc plus vif que celui de la Poësie.
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La principale fin du Poëte est d’imiter les mœurs & les actions des hommes : la Peinture a le même objet : mais elle y va d’une maniere bien plus étendue : car on ne peut nier qu’elle n’imite Dieu dans sa Toutepuissance ; c’est-à-dire dans la Création des choses visibles. […] Au lieu que la Peinture avec peu de couleurs, & comme de rien, forme & represente si bien toutes les choses qui sont sur Terre, sur les Eaux & dans les Airs, que nous les croyons veritables : Car l’essence de la Peinture est de séduire nos yeux & de nous surprendre.
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Je ne veux point ici omettre une chose qui est en faveur de la Poësie ; c’est que les Episodes font d’autant plus de plaisir dans la suite d’un Poëme qu’elles y sont inserées & liées imperceptiblement ; au lieu que la Peinture peut bien representer tous les faits d’une Histoire par ordre en multipliant ses Tableaux : mais elle n’en peut faire voir ni la cause, ni la liaison.
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Fab. Premierement je voudrois que vous m’apprissiés si une persone, qui n’est pas peintre, est capable de juger de peinture ? Il est bien vrai que j’en trouve l’exemple chez vous, qui sans avoir jamais touché pinceau, étes, comme je l’ai dit, un juge tres delicat dans cette profession : aussi n’y a t-il qu’un Aretin au monde : & je souhaiterois apprendre par votre discours ce qu’on doit penser de certains peintres, qui ont coutume de rire, lorsqu’ils entendent quelques savants raisonner de peinture.
Are. Ces peintres doivent etre mis au rang de ceux, qui n’en ont que le nom ; car s’ils avoient une etincelle de jugement, ils connoitroient que les savants sont peintres ; que peinture est la poesie ; que peinture est l’histoire ; & qu’enfin toute composition d’habiles gens est peinture : c’est par cette raison que notre Petrarque nomme Homere
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Je crois que le pouvoir de la Peinture est plus grand sur les hommes que celui de la Poësie, & j'appuie mon sentiment sur deux raisons. La premiere est que la Peinture agit sur nous par le moïen du sens de la vûë. La seconde est que la Peinture n'emploïe pas des signes artificiels ainsi que le fait la Poësie, mais bien des signes naturels. C'est avec des signes naturels que la peinture fait ses imitations.
La Peinture se sert de l'œil pour nous émouvoir. [...] La vûë a plus d'empire sur l'ame que les autres sens. La vûë est celui des sens en qui l'ame, par un instinct que l'expérience fortifie, a le plus de confiance […]
En second lieu, les signes que la Peinture emploïe pour nous parler, ne sont pas des signes arbitraires & instituez, tels que sont les mots dont la Poësie se sert. La Peinture emploïe des signes naturels dont l'énergie ne dépend pas de l'éducation. Ils tirent leur force du rapport que la nature elle-même a pris soin de mettre entre les objets extérieurs & nos organes, afin de procurer notre conservation. Je parle peut-être mal, quand je dis que la Peinture emploïe des signes. C'est la nature elle-même que la Peinture met sous nos yeux. Si notre esprit n'y est pas trompé, nos sens du moins y sont abusez. La figure des objets, leur couleur, les reflais de lumière, les ombres, enfin tout ce que l'œil peut apercevoir, se trouve dans un tableau, comme nous le voïons dans la nature. Elle se présente dans un tableau sous la même forme où nous la voïons réellement. Il semble même que l'œil ébloüi par l'ouvrage d'un Grand Peintre, croïe quelquefois apercevoir du mouvement dans ses figures.
Les vers les plus touchans ne sçauroient nous émouvoir que par degrez & en faisant jouer plusieurs ressorts de notre machine les uns après les autres. Les mots doivent d'abord réveiller les idées dont ils ne sont que des signes arbitraires. Il faut ensuite que ces idées s'arrangent dans l'imagination, & qu'elles y forment ces tableaux qui nous touchent, & ces peintures qui nous intéressent. Toutes ces opérations, il est vrai, sont bientôt faites ; mais il est un principe incontestable dans la mécanique, c'est que la multiplicité des ressorts affoiblit toujours le mouvement, parce qu'un ressort ne communique jamais à un autre tout le mouvement qu'il a reçu. D'ailleurs il est une de ces opérations, celle qui se fait quand le mot réveille l'idée dont il est le signe, qui ne se fait pas en vertu des loix de la nature. Elle est artificielle en partie.
Ainsi les objets que les tableaux nous présentent agissant en qualité de signes naturels, ils doivent agir plus promptement. L'impression qu'ils font sur nous, doit être plus prompte & plus soudaine que celle que les vers peuvent faire.[…] Nous voïons alors en un instant ce que les vers nous font seulement imaginer, & cela même en plusieurs instants.
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La peinture & la sculpture sont filles du dessein […]. Ces deux sœurs ont toujours marché sur les mêmes traces, leur but de tout temps, par une parfaite imitation de la nature, a été de séduire nos yeux & de les tromper agréablement.
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Cependant le principe de l’imitation, que le Philosophe Grec établit pour les beaux ars, m’avoit frappé. J’en avois senti la justesse pour la Peinture, qui est une poësie muette. J’en rapprochai les idées d’Horace, de Boileau, de quelques autres grands Maîtres. J’y joignis plusieurs traits échappés à d’autres Auteurs sur cette matière : la maxime d’Horace se trouva vérifiée par l’examen : ut pictura Poësis. Il se trouva que la Poësie étoit en tout une imitation, de même que la Peinture.
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Il règne peu d’ordre dans la manière de traiter les beaux Arts. Jugeons-en par la Poësie. On croit en donner des idées justes en disant qu’elle embrasse tous les Arts : c’est, dit-on, un composé de Peinture, de Musique & d’Eloquence.
Comme l’Eloquence, elle parle : elle prouve : elle raconte. Comme la Musique, elle a une marche réglée, des tons, des cadences dont le mêlange forme une sorte de concert. Comme la Peinture, elle dessine les objets : elle y répand les couleurs : elle y fond toutes les nuances de la Nature : en un mot, elle fait usage des couleurs & du pinceau : elle emploie la mélodie & les accords : elle montre la vérité, & fait la faire aimer.
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Ainsi tous les Arts dans tout ce qu’ils ont de vraiment artificiel, ne sont que des choses imaginaires, des êtres feints, copiés & imités d’après les véritables. C’est pour cela qu’on met sans cesse l’Art en opposition avec la Nature : qu’on n’entend partout que ce cri, que c’est la Nature qu’il faut imiter : que l’Art est parfait quand il la représente parfaitement : enfin que les chefs-d’œuvres de l’Art, sont ceux qui imitent si bien la Nature, qu’on les prend pour la Nature elle-même.
Et cette imitation pour laquelle nous avons tous une disposition si naturelle, puisque c’est l’exemple qui instruit & qui règle le genre humain, Vivimus ad exempla, cette imitation, dis-je, est une des principales sources du plaisir que causent les Arts. L’esprit s’exerce dans la comparaison du modèle avec le portrait, & le jugement qu’il en porte, fait sur lui une impression d’autant plus agréable, qu’elle lui est un témoignage de sa pénétration & de son intelligence.
Et cette doctrine n’est pas nouvelle.
On la trouve par-tout chez les anciens. Aristote commence sa Poëtique par ce principe : que la Musique, la Danse, la Poësie, la Peinture, sont des Arts imitateurs (a). [...]
(a) […] M. Remond de S. Mard qui a beaucoup réfléchi sur l’essence de la Poësie & qui n’écrivant que pour les plus délicats n’a dû prendre que la fleur de son sujet, dit formellement dans une de ses Notes que les beaux Arts ne consistent que dans l’imitation. Voici ses termes : On n’y songe pas assez, la Poësie, la Musique, la Peinture sont trois Arts consacrés au plaisir, tous trois faits pour imiter la nature, tous trois destinés à imiter les mouvemens de l’ame : les tirer de là, c’est les deshonorer, c’est les montrer par leur endroit foible. […]
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De tout ce que nous venons de dire, il résulte que la Poësie ne subsiste que par l’imitation. Il en est de même de la Peinture, de la Danse, de la Musique : rien n’est réel dans leurs Ouvrages : tout y est imaginé, feint, copié, artificiel. C’est ce qui fait leur caractere essentiel par opposition à la nature.
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Jusqu’ici on a tâché de montrer que les Arts consistoient dans l’imitation ; & que l’objet de cette imitation étoit la belle Nature représentée à l’esprit dans l’enthousiasme. Il ne reste plus qu’à exposer la manière dont cette imitation se fait.
On peut diviser la Nature par rapport aux beaux Arts en deux parties : l’une qu’on saisit par les yeux, & l’autre, par le ministere des oreilles : car les autres sens sont stériles pour les beaux Arts. La premiere partie est l’objet de la Peinture qui représentent sur un plan tout ce qui est visible. […]
Ainsi la Peinture imite la belle Nature par les couleurs, la Sculpture par les reliefs, la Danse par les mouvements par les attitudes du corps. La Musique l’imite par les sons inarticulés, & la Poësie enfin par la parole mesurée. Voilà les caracteres distinctifs des Arts principaux. […]
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On définira la Peinture, la Sculpture, la Danse, une imitation de la belle Nature exprimée par les couleurs, par le relief, par les attitudes.
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Cet article sera fort court, parce que le principe de l’imitation de la belle Nature, surtout après en avoir fait l’application à la Poësie, s’applique presque de lui-même à la Peinture. Ces deux Arts ont entr’eux une si grande conformité ; qu’il ne s’agit, pour les avoir traités tous les deux à la foi, que de changer les noms, & de mettre Peinture, Desseing, Coloris, à la place de Poësie, de Fable, de Versification. C’est le même Génie qui crée dans l’une & dans l’autre : le même goût qui dirige l’Artiste dans le choix, la disposition, l’assortiment des grandes & des petites parties : qui fait les groupes & les contrastes : qui pose, & qui nuance les couleurs : en un mot, qui règle la Composition, le Desseing, le Coloris. Ainsi, nous n’avons qu’un mot à dire sur les moyens, dont se sert la Peinture pour imiter & exprimer la Nature.
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Tout est remarquable dans cet ouvrage [ndr : la Nativité de Boucher] : l’air fin & séduisant de la plûpart des figures, l’élégante naiveté de leurs attitudes, & la singuliere variété de leurs caracteres. Sa couleur semble le disputer à son dessin, & acheve d’en faire un tout parfait, par l’union admirable & l’entente qu’on y remarque.
[...] M. Boucher n’en est pas moins admirable dans ses Pastorales : On ne sauroit y mettre plus d’esprit & de goût ; & de ce charme qui lui est tout particulier. Quelqu’un voudra peut-être objecter que ce n’est pas ici la place de l’esprit, & me renverra aux Eclogues de M. de Fontenelle ; où on l’y a trouvé si défectueux, & à juste titre. Mais avec sa permission, ces deux choses me paroissent fort différentes ; & ont besoin d’une courte explication. La Peinture & la Poësie se ressemblent ; mais l’une est muette, l’autre a cent façons de s’exprimer : on juge bien par conséquent que la première ne sauroit trop animer & réveiller ses compositions. Quelque abus qu’un Peintre fasse de son esprit, ses fautes ne seront ni si remarquables, ni si vicieuses que celles du Poëte : il aura beau fatiguer son pinceau, il est bien sur qu’il n’en sortira jamais ni Madrigaux ni Epigrammes.
Quotation
La maniere noire a donné occasion d’inventer une sorte de Gravûre colorée qui imite beaucoup la Peinture. Elle se fait avec plusieurs Planches qui doivent représenter un seul sujet, & qu’on imprime chacune avec sa couleur particuliere, sur le même papier. Ces couleurs par leur différens degrés & leur mélange, produisent des tons approchans des tableaux qui servent d’originaux. On a [p. 124 178] pour cet effet trois planches de cuivre de même grandeur bien égalisées & limées de façon qu’elles se rapportent exactement l’une sur l’autre. Ces trois cuivres sont gravés & préparés comme pour la maniere noire, & l’on calque sur chacun le même dessein. Chaque planche est destinée, comme on vient de le dire, à être imprimée d’une seule couleur : il y en a une pour le rouge, l’autre pour le bleu, & la derniere pour le jaune. On efface sur celle qui doit être imprimée en rouge, toutes les parties où il ne doit point entrer de rouge, comme par exemple la prunelle de l’oeil, ou des étoffes d’une autre couleur, &c. On y forme seulement les parties où le rouge domine comme les lévres, les joues, &c. & dans les autres parties qui ne demandent qu’un oeil roussâtre, comme les masses d’ombre, & en général toute la peau qui doit être vermeille, on y laisse un petit grain tendre, & seulement capable de faire étant imprimée avec les autres couleurs un ton mêlé tel qu’on le désire.
Cochin prend pour exemple l'ouvrage de l'artiste et l'auteur Monsieur Le Blon : Il Coloritto, ou l’Harmonie du Coloris dans la Peinture, réduite à des principes infaillibles, & à une pratique méchanique, avec des figures imprimées en couleur pour en faciliter l’intelligence, ainsi que celui de Newton : Traité d'optique
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Toutes les couleurs qu’on empoye pour cette impression doivent être transparentes, ensorte que paroissans sur l’épreuve l’un au travers de l’autre, il en résulte un mélange qui imite plus parfaitement le coloris d’un Tableau. Pour conserver plus long-tems ces épreuves & les faire mieux ressembler à la Peinture, on les colle sur toile, & on les tend sur un chassis, pour les encadrer dans une bordure, ensuite l’on passe par-dessus cette impression un beau vernis pareil à celui que l’on met sur les Tableaux.
Au reste cette espece de Peinture réussit assez bien à imiter les choses qui sont de couleur entiere comme les Plantes, les Fruits, & les Anatomies : mais pour les tons de chairs ils sont composés d’un mélange trop difficile pour qu’on puisse en attendre un grand succès. Il en est de même des Paysages & des sujets d’histoire qui ne sont pas propres à être exécutés par ce genre de gravûre. Cette invention pourroit être portée à un certain degré de perfection, si d’habiles gens vouloient s’y exercer & y mettre leurs soins : cependant elle n’a pas encore produit jusqu’ici que des choses au-dessous du médiocre, excepé quelques portraits gravés par M. le Blon, dont on a parlé ci-dessus. Le deffaut général de presque toutes les Productions de cette espece, qui ont paru depuis la mort de cet Auteur, est qu’elles sont trop bleuës, & que cette couleur y domine de façon à effacer toutes les autres.
Cochin prend pour exemple l'ouvrage de l'artiste et l'auteur Monsieur Le Blon : Il Coloritto, ou l’Harmonie du Coloris dans la Peinture, réduite à des principes infaillibles, & à une pratique méchanique, avec des figures imprimées en couleur pour en faciliter l’intelligence, ainsi que celui de Newton : Traité d'optique
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L’Art d’imprimer en couleur se réduit donc I°. A représenter un objet quelconque avec trois couleurs & par le moyen de trois planches qui doivent se rapporter sur le même papier. 2°. A faire les desseins sur chacune des trois planches, de façon que les trois desseins s’accordent exactement. 3°. A graver les trois planches de façon qu’elles ne puissent manquer de se rapporter ensemble. 4°. A trouver les trois vrayes couleurs matérielles primitives, & les préparer de maniere qu’elles puissent s’imprimer, être belles & durer long-tems. 5°. Enfin à tirer les trois planches avec assez d’adresse pour [p. 128 182] qu’on ne s’apperçoive point après l’Impression de la façon dont elles sont tirées.
Cochin prend pour exemple l'ouvrage de l'artiste et l'auteur Monsieur Le Blon : Il Coloritto, ou l’Harmonie du Coloris dans la Peinture, réduite à des principes infaillibles, & à une pratique méchanique, avec des figures imprimées en couleur pour en faciliter l’intelligence, ainsi que celui de Newton : Traité d'optique
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[…] we hope for Pardon, if in this Chapter we shall not keep so strictly within the Limits of this ART [ndr : la peinture] in particular, which we are forced sometime to entrench upon the Confines of some neighbour ARTS, relating to Sculpture and Engraving, and referring to the Invention of Letters, antick Images, Pillars, or Pagan Deities of old ; which now the Maturity of these latter Ages has so variously distinguished and diversified ; of all which, yet in a general Acceptation, we conceive PAINTING to be comprehensive and of near affinity to, and the introducing of which we can hardly judge any Extravagancy, but rather (as we shall briefly endeavour to make it appear) very applicable and consonent to our Deposition in hand.
FOR Pictura and Sculptura, in the Sence of the Poets, were accounted Twins ; and as that Worthy Author M. Evelyn, joying with them Architectura, declares those Three illustrious and magnificent ARTS so dependent upon each other, that they can no more be separated than the very Graces themselves, who are always represented to us holding Hand in Hand, and mutually regarding one another ; we may reasonably conjecture that they were born together ; or however, that the Emergency, or Rise of the one was not long previous to the Invention of the other.
FOR if we take Pictura in a general Acceptation, and according to the Definition of Vitruvius, viz. Fit Imago ejus quod est seu esse potest : It may be comprehensive of not only Painting but Sculpture, Plastick and Mosaick Work, or any other Counterfeit, or Similitude, of any created, or imaginary Being whatsoever ; and so makes no essential Difference at all between them, but only ratione materia, which is only in the Mechanick and less noble Part of the ART, they agreeing notwithstanding in the Essentials, the more liberal and refined Accomplishments of it.
BUT yet this is not all that de facto, there is such Affinity and Similitude between these TWO ARTS ; but we may affirm ‘tis the Excellency also, and mutual Perfection of each other to be so : For as Sir H. Wotton takes notice out of Pliny {Elements of Architecture}, where designing to distinguish, he handsomly interweaves them together to our Purpose, saying, That Picture is best when it standeth off as if it were carved ; and Sulpture is best when it appeareth so tender as if it were painted.
AND once more to urge the entire Connection of these TWO ARTS together, we dare with Confidence enough affirm, whereever we find a compleat ARTIST in Sculpture, he must also have a competent Talent of Knowledge in PAINTING ; and particularly more than meanly skilled in the ART of ready Drawing and Designing, and have a sufficient Knowledge of the Nature and Effect of Light and Shadows, which small Commencements, perhaps, made up the compleat Character of not a few of the antient Heroes, whom Pliny does so studiously, yet not undeservedly celebrate.
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[…] we hope for Pardon, if in this Chapter we shall not keep so strictly within the Limits of this ART [ndr : la peinture] in particular, which we are forced sometime to entrench upon the Confines of some neighbour ARTS, relating to Sculpture and Engraving, and referring to the Invention of Letters, antick Images, Pillars, or Pagan Deities of old ; which now the Maturity of these latter Ages has so variously distinguished and diversified ; of all which, yet in a general Acceptation, we conceive PAINTING to be comprehensive and of near affinity to, and the introducing of which we can hardly judge any Extravagancy, but rather (as we shall briefly endeavour to make it appear) very applicable and consonent to our Deposition in hand.
FOR Pictura and Sculptura, in the Sence of the Poets, were accounted Twins ; and as that Worthy Author M. Evelyn, joying with them Architectura, declares those Three illustrious and magnificent ARTS so dependent upon each other, that they can no more be separated than the very Graces themselves, who are always represented to us holding Hand in Hand, and mutually regarding one another ; we may reasonably conjecture that they were born together ; or however, that the Emergency, or Rise of the one was not long previous to the Invention of the other.
FOR if we take Pictura in a general Acceptation, and according to the Definition of Vitruvius, viz. Fit Imago ejus quod est seu esse potest : It may be comprehensive of not only Painting but Sculpture, Plastick and Mosaick Work, or any other Counterfeit, or Similitude, of any created, or imaginary Being whatsoever ; and so makes no essential Difference at all between them, but only ratione materia, which is only in the Mechanick and less noble Part of the ART, they agreeing notwithstanding in the Essentials, the more liberal and refined Accomplishments of it.
BUT yet this is not all that de facto, there is such Affinity and Similitude between these TWO ARTS ; but we may affirm ‘tis the Excellency also, and mutual Perfection of each other to be so : For as Sir H. Wotton takes notice out of Pliny {Elements of Architecture}, where designing to distinguish, he handsomly interweaves them together to our Purpose, saying, That Picture is best when it standeth off as if it were carved ; and Sulpture is best when it appeareth so tender as if it were painted.
AND once more to urge the entire Connection of these TWO ARTS together, we dare with Confidence enough affirm, whereever we find a compleat ARTIST in Sculpture, he must also have a competent Talent of Knowledge in PAINTING ; and particularly more than meanly skilled in the ART of ready Drawing and Designing, and have a sufficient Knowledge of the Nature and Effect of Light and Shadows, which small Commencements, perhaps, made up the compleat Character of not a few of the antient Heroes, whom Pliny does so studiously, yet not undeservedly celebrate.
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La Gravure pouvant être regardée comme une façon de peindre ou dessiner avec des hachûres, la meilleure maniere & la plus naturelle de prendre ses tailles est d’imiter la touche du pinceau, si c’est un tableau que l’on copie : or il n’y a gueres de tableau qui soit fait avec art, où l’on ne découvre le maniement du pinceau.
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Section 43. Que le plaisir que nous avons au Théatre, n’est point produit par l’illusion. p. 424-425
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Or il est vrai que tout ce que nous voïons au théatre, concourt à nous émouvoir, mais rien n'y fait illusion à nos sens, car tout s'y montre comme imitation. Il en va de même de la Peinture. […] Mais dans le tableau de Raphaël dont je parle [ndr. Attila]: l'imitation est si vrai-semblable, qu'elle fait sur les spectateurs une grande partie de l'impression que l'évenement auroit pû faire sur eux.
On raconte un grand nombre d'histoires d'animaux, d'enfans, & même d'hommes faits qui s'en sont laissé imposer par des tableaux, au point de les avoir pris pour les objets dont ils n'étoient qu'une imitation. Toutes ces personnes dira-t-on, sont tombées dans l'illusion que vous regardez comme impossible. On ajoutera que plusieurs oiseaux se sont froissé la tête contre la perspective de Ruel, trompez par son ciel si bien imité qu'ils ont cru pouvoir prendre l'essort à travers. Des hommes ont souvent adressé la parole à des portraits, croïant parler à d'autres hommes. Tout le monde sçait l'histoire du portrait de la servante de Rembrandt. Il l'avoit exposé à une fenêtre où cette fille se tenoit quelquefois, & les voisins y vinrent tour à tour pour faire conversation avec la toile. Je veux bien tomber d'accord de tous ces faits, qui prouvent seulement que les tableaux peuvent bien quelquefois nous faire tomber en illusion, mais non pas que l'illusion soit la source du plaisir que nous font les imitations Poëtiques ou Pittoresques. La preuve est que le plaisir continuë, quand il n'y a plus de lieu à la surprise. Les tableaux plaisent sans le secours de cette illusion, qui n'est qu'un incident du plaisir qu'ils nous donnent, et même un incident assez rare. Les tableaux plaisent, quoiqu'on ait présent à l'esprit qu'ils ne sont qu'une toile sur laquelle on a placé des couleurs avec art.
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D’ailleurs la Peinture se developpe, & nous éclaire en se faisant voir tout d’un coup […] & si la Poësie augmente le plaisir par la variété des épisodes, & par le détail des circonstances, la Peinture peut en representer tant qu’elle voudra, & entrer dans tous les évements d’une action, en multipliant ses Tableaux ; & de quelque maniere qu’elle expose ses Ouvrages, elle ne fait point languir son spectateur : le plaisir qu’elle donne est donc plus vif que celui de la Poësie.
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Supposons que les règles n’existent point : & qu’un Artiste philosophe soit chargé de les reconnoître & de les établir pour la premiere fois. Le point d’où il part est une idée nette & précise de ce dont il veut donner des régles. Supposons encore que cette idée se trouve dans la définition des Arts, telle que nous l’avons donnée : Les Arts sont l’imitation de la belle Nature. Il se demandera ensuite, quelle est la fin de cette imitation ? Il sentira aisément que c’est de plaire, de remuer, de toucher, en un mot le plaisir. Il sait d’où il part : il sait où il va : il lui est aisé de régler sa marche.
Quotation
Le Peintre le fait [ndr : imiter la nature] sur le plan & sur la plate superficie, qui est une des principales raisons pour laquelle la Peinture doit estre estimée plus ingenieuse & de plus grande excellence que la Sculpture, parce qu’avec le seul Art, sur le plan où il n’y a que longueur & largeur, elle represente & fait voir à l’œil la troisième dimension qui est la grosseur ou relief ; & ainsi fait paroistre des corps sur le plan où naturellement il n’y en a pas.
Terme traduit par PIANO dans Lomazzo, 1585, p. 20.
Quotation
Mais parce qu’il ne suffit pas encore, pour former un peintre, de l’avoir instruit de ces deux parties [Perspective et Geometrie], qui se peuvent acquerir facilement par l’estude, & qu’il a besoin, outre cela de trois ou quatre autres qualitez plus rares, qui ne luy sçauroient venir que d’une saveur singulière de la nature : cela fait que dans cette profession, parmy un grand nombre d’ouvriers, il s’y rencontrent toûjours fort peu de vrays Peintres : si bien qu’on peut dire d’eux, comme des Poëtes, qu’il faut naistre Peintre : car en effet leur genïe est si semblable, qu’il a passé en commun proverbe, que la Peinture est une poësie muette, et la poësie une Peinture parlante. La raison s’en connoistra manifestement des divers Talents d’esprit qui doivent tous necessairement concourir à la formation d’un Peintre parfait.
Quotation
Car puisque la Poësie et la Peinture ne sont qu’une mesme Forme de Genïe, et qu’il est certain que, pour estres Poëte, il ne suffit pas de faire des Vers bien mesurez, avec des paroles agreables à l’oreille, si ce qu’on dit n’est encore quelque chose de sçavant et d’ingénieux : il s’ensuit aussi que dans l’Escole de la Peinture, celuy qui n’applique son esprit qu’à desseigner d’après un Modelle, et qui appuye toute son estude sur le Pinceau, ne sera jamais qu’un Ouvrier mechanique, trés-indigne de la Qualité de peintre, comme cét autre ne passe que pour un simple versificateur.
Si bien qu’au service de cette Noble et Glorieuse Princesse des Arts de la Peinture, qui est tout Esprit, il faut avoir des Talents et des Connaissances extraordinaires pour oser pretendre à l’honneur de ses bonnes graces ; et ceux qui par la bassesse et la pesanteur de leur Nature ne se peuvent eslever plus haut que la partie mechanique ressemblent à ces mauvais Courtisans de Penelope lesquels n’ayant pas l’esprit de s’insinuer favorablement sans son entretien particulier, ny assez d’addresse ou de merite pour se rendre considerable auprés d’Elle, demeuroient derrière les plus galants, et estoient reduits à faire la Cour à ses Suivantes.
Quotation
Entre les Tableaux qu’il [ndr : Poussin] avoit déjà envoyé à Paris, il y avoit quatre Baccanales pour le Cardinal de Richelieu, un Triomphe de Neptune qui paroist dans son char tiré par quatre chevaux marins, & accompagné d’une fuite de Tritons & de Néréides. Ces sujets travaillez poëtiquement avec ce beau feu & cet art admirable qu’on peut dire si conforme à l’esprit des Poëtes, des Peintres, & des Sculpteurs anciens, & tant d’autres ouvrages de luy répandus quasi par toute l’Europe, rendoient célèbre de nom du Poussin.
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Quotation
La fin de la Peinture, comme de la Poësie, est de surprendre de telle sorte que leurs imitations paroissent des vérités. Le Tableau de Zeuxis, où il avoit peint un Garçon (a) qui portoit des raisins, & qui ne fit point de peur aux oiseaux, puisqu’ils vinrent becqueter ces fruits, est une marque que la Peinture de ces tems-là avoit accoutumé de tromper les yeux en tous les objets qu’elle representoit.
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D’ailleurs la Peinture se developpe, & nous éclaire en se faisant voir tout d’un coup […] & si la Poësie augmente le plaisir par la variété des épisodes, & par le détail des circonstances, la Peinture peut en representer tant qu’elle voudra, & entrer dans tous les évements d’une action, en multipliant ses Tableaux ; & de quelque maniere qu’elle expose ses Ouvrages, elle ne fait point languir son spectateur : le plaisir qu’elle donne est donc plus vif que celui de la Poësie.
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Le peintre en effet est l’homme de tous les talens, c’est un poëte, un historien, un fidèle imitateur, ou plutôt un rival de la nature ; ne sçait-on pas que c’est elle seule qui forme les peintres ainsi que les poëtes ? Ils montent, si l’on en croit un (a) moderne, également sur le Parnasse ; leurs arts dépendent du génie, ils ont pour objet commun d’émouvoir les passions & de plaire. Tous deux sont dans l’obligation de représenter des images plus riches, plus riantes, plus belles que celles que l’on voit ordinairement, c’est par ce moyen que l’on irrite plus vivement les passions, & que par le plaisir qu’elles procurent, le spectateur participe de l’enthousiasme qui les a fait naître. Son art est une (b) poësie, une expression (c) muette, qui secondée des couleurs, parle aux yeux, à l’esprit & au cœur. Qui peut douter qu’un tableau ne soit un vrai poëme ?
(a) Reflexions critiques sur la poesie & sur la peinture, par l’Abbé du Bos. Tom. 2 p. 27.
(b) Ut pictura poësis erit. Hor. de arte poet.
(c) Muta poësis. D. Fresnoy. De arte graphica.
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Le peintre en effet est l’homme de tous les talens, c’est un poëte, un historien, un fidèle imitateur, ou plutôt un rival de la nature ; ne sçait-on pas que c’est elle seule qui forme les peintres ainsi que les poëtes ? Ils montent, si l’on en croit un (a) moderne, également sur le Parnasse ; leurs arts dépendent du génie, ils ont pour objet commun d’émouvoir les passions & de plaire. Tous deux sont dans l’obligation de représenter des images plus riches, plus riantes, plus belles que celles que l’on voit ordinairement, c’est par ce moyen que l’on irrite plus vivement les passions, & que par le plaisir qu’elles procurent, le spectateur participe de l’enthousiasme qui les a fait naître. Son art est une (b) poësie, une expression (c) muette, qui secondée des couleurs, parle aux yeux, à l’esprit & au cœur. Qui peut douter qu’un tableau ne soit un vrai poëme ?
(a) Reflexions critiques sur la poesie & sur la peinture, par l’Abbé du Bos. Tom. 2 p. 27.
(b) Ut pictura poësis erit. Hor. de arte poet.
(c) Muta poësis. D. Fresnoy. De arte graphica.
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Pour ce qui est d’avoir representé des personnes, dont les unes sont dans la misere & d’autres qui semblent avoir receû du soulagement, c’est en quoy ce sçavant homme montre qu’il n’estoit pas ignorant de l’art poëtique, ayant composé son ouvrage dans les regles qu’on doit observer aux pieces de theatre. Car pour peindre parfaitement l’histoire qu’il traite, il avoit besoin des parties necessaires à un poëme, afin de passer de l’infortune au bonheur. L’on voit que ces groupes de differentes personnes qui font diverses actions, sont comme autant d’episodes qui servent à ce que l’on nomme peripeties, ou de moyens pour faire connoistre le changement arrivé aux Israélites qui sortent d’une extréme misere, & rentrent dans un estat plus heureux : ainsi leur infortune est marquée par ces personnes languissantes et abbatuës.
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Section 43. Que le plaisir que nous avons au Théatre, n’est point produit par l’illusion. p. 424-425
Quotation
Or il est vrai que tout ce que nous voïons au théatre, concourt à nous émouvoir, mais rien n'y fait illusion à nos sens, car tout s'y montre comme imitation. Il en va de même de la Peinture. […] Mais dans le tableau de Raphaël dont je parle [ndr. Attila]: l'imitation est si vrai-semblable, qu'elle fait sur les spectateurs une grande partie de l'impression que l'évenement auroit pû faire sur eux.
On raconte un grand nombre d'histoires d'animaux, d'enfans, & même d'hommes faits qui s'en sont laissé imposer par des tableaux, au point de les avoir pris pour les objets dont ils n'étoient qu'une imitation. Toutes ces personnes dira-t-on, sont tombées dans l'illusion que vous regardez comme impossible. On ajoutera que plusieurs oiseaux se sont froissé la tête contre la perspective de Ruel, trompez par son ciel si bien imité qu'ils ont cru pouvoir prendre l'essort à travers. Des hommes ont souvent adressé la parole à des portraits, croïant parler à d'autres hommes. Tout le monde sçait l'histoire du portrait de la servante de Rembrandt. Il l'avoit exposé à une fenêtre où cette fille se tenoit quelquefois, & les voisins y vinrent tour à tour pour faire conversation avec la toile. Je veux bien tomber d'accord de tous ces faits, qui prouvent seulement que les tableaux peuvent bien quelquefois nous faire tomber en illusion, mais non pas que l'illusion soit la source du plaisir que nous font les imitations Poëtiques ou Pittoresques. La preuve est que le plaisir continuë, quand il n'y a plus de lieu à la surprise. Les tableaux plaisent sans le secours de cette illusion, qui n'est qu'un incident du plaisir qu'ils nous donnent, et même un incident assez rare. Les tableaux plaisent, quoiqu'on ait présent à l'esprit qu'ils ne sont qu'une toile sur laquelle on a placé des couleurs avec art.
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Entre les Tableaux qu’il [ndr : Poussin] avoit déjà envoyé à Paris, il y avoit quatre Baccanales pour le Cardinal de Richelieu, un Triomphe de Neptune qui paroist dans son char tiré par quatre chevaux marins, & accompagné d’une fuite de Tritons & de Néréides. Ces sujets travaillez poëtiquement avec ce beau feu & cet art admirable qu’on peut dire si conforme à l’esprit des Poëtes, des Peintres, & des Sculpteurs anciens, & tant d’autres ouvrages de luy répandus quasi par toute l’Europe, rendoient célèbre de nom du Poussin.
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Drie zaaken worden in een bekwaam Tafereelschryver vereischt: namentlyk, een naauwkeurige kennis van de Geschiedenissen, nevens die van der zelver beste Schryvers: ten tweeden, een goede ondervindinge of kennisse der Oudheid: ten derden, een aangenaame en nette Poësy [...] De bevalligheid der Poësy word vereischt, {Hoe verre de Dichtkonst daar in te pas komt.} om dat zy is in een geschilderd Tafereel de harmonie of welvoegelykheid der koleuren: maar als alle die schoone hoedaanigheden wel waargenomen zyn, kan het noch geen volmaakt Tafereel te voorschyn brengen, indien 'er de Schilderkonst niet by gevoegd is, zonder dewelke het onmogelyk een goed Tafereel kan weezen […]
[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 212:] Un peintre d’histoire, pour parvenir à la perfection, doit d’abord avoir une connaissance bien approfondie des meilleurs historiens & poëtes, ainsi que de l’antiquité. Il faut de plus qu’il soit doué d’un esprit poétique […]NDR : la grâce de] L’esprit poétique est nécessaire pour mettre de l’harmonie dans le coloris du tableau. Cependant ces qualités ne suffisent pas pour produire un bon ouvrage, si l’invention & la composition ne concourent pas à en former un bon ensemble […]
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Quotation
De Poëzy en Schilderkonst, gelyk men zegt, twee gezusters zynde, komen met elkander zeer wel overeen: maar hoewel men de fabelen of verdichtselen voor den Schilder niet noodzaakelyk oordeelt, zyn zy echter vermaakelyk en nut; want men zou geen goed Schilder weezen zonder eenigsins de hulp van de Poëzy van nooden te hebben. Men bediene zich van de poëtische gedagten, zo verre de historie, 't zy gewyd of ongewyd, dat lyden kan, en als de natuur van een zaak daar door kan uitgedrukt worden.
[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 451:] La poésie & la peinture sont, comme on l’a dit, deux sœurs, qui ont beaucoup de rapport ensemble ; & quoiqu’on pense que les fables & les fictions ne soient pas nécessaires aux peintres, elles sont néanmoins utiles & agréables ; car il est impossible, pour ainsi dire, d’être un bon peintre sans le secours de la poésie. Que l’artiste se serve donc des idées des poëtes pour autant que le sujet qu’il traite, soit sacré ou profane, le permet, ou que la nature de la chose l’exige.
Quotation
[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible. […] Tellement que ces deux Ouvriers procederont par les regles du mesme art dans leur imagination & entendement. En suite, auparavant qu’il s’employent autour de la matière, ils desseignent sur le papier, ou autre choses tout ce que leur esprit avoit conceu, & le dessein expressif de l’idée de tous deux convient en tout ce qui peut exprimer la ressemblance qui est l’essentiel de ces deux Arts : & peut-estre seront-ils seulement differents en quelque chose accidentelle […].
Terme traduit par RITRARRE dans Lomazzo, 1585, p. 7.
Quotation
Les Arts ont deux parties : la Spéculation & la Pratique, l’une peut aller avant l’autre, pourvu qu’on ne les sépare point pour toujours.
Quotation
Een schoone welgeteekende en fraay geordineerde Print, bevallig van dag en schaduwe, zuiver geëtst, of gesneeden, is lof en roemwaardig: maar een Schildery, tot welke, buiten het voornoemde, een konstige koloreering en schakeering vereischt word, verdient de hoogste lof.
[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 156:] An engraved, or etch’d Print, beautifully designed and disposed, and agreeably lighted and shaded, is very commendable; but a Picture, which, besides those Qualities, requires an artful Diversity of Colouring, merits the highest Praise.
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Quotation
Mais la raison ne se trouve pas seulement dans les Ouvrages de Peinture, elle s’y fait voir ornée d’une élégance & d’un tour agréable ; & le sublime s’y découvre aussi sensiblement que dans la Poësie. L’harmonie même qui les introduit toutes deux, & qui leur procure un accueil favorable s’y rencontre indispensablement. Car on tire des couleurs une harmonie pour les yeux, comme on tire des sons pour les oreilles.
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Quotation
Il est à remarquer que les Arts n’étant que des imitations, le Raisonnement qui est dans un Ouvrage ne se passe que dans l’esprit de celui qui en juge. Il est donc question de faire voir que le Spectateur trouve du Raisonnement dans la Peinture, comme l’Auditeur dans la Poësie.
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Quotation
On entend par le mot de Raisonnement, ou la cause & la raison par laquelle l’Ouvrage fait un bon effet, ou l’action de l’entendement qui connoît une chose par une autre, & qui en tire des consequences.
Si par le mot de Raisonnement on entend la cause & la raison par laquelle l’Ouvrage fait un bon effet, il y a autant de Raisonnement dans la Peinture que dans la Poësie, parce qu’elles agissent l’une & l’autre en vertu de leurs principes.
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Quotation
On entend par le mot de Raisonnement, ou la cause & la raison par laquelle l’Ouvrage fait un bon effet, ou l’action de l’entendement qui connoît une chose par une autre, & qui en tire des consequences.
Si par le mot de Raisonnement on entend l’action de l’entendement qui infere une chose par la connoissance d’une autre, il se trouve également dans la Poësie & dans la Peinture, quand l’occasion s’en presente. Le plus sur moyen de rendre cette verité sensible, est de la démontrer dans des Ouvrages qui soient sous nos yeux, & ausquels il soit aisé d’avoir recours. Les Tableaux de la Galerie de Luxembourg qui representent la Vie de Marie de Médicis, en seront autant de preuves ; & je me servirai de celui où est peinte la naissance de Louis XIII. parce qu’il est le plus connu.
[…] Les autres Tableaux de cette Galerie qui sont tous allégoriques, donnent lieu de tirer des conséquences par les symboles qui conviennent aux sujets, & aux circonstances que le Peintre a voulu traiter.
Quotation
But here by the way, let no man think we mean by this Coloree (as they term it) in Drawing and Graving, such a position of the Hatches as the Chevalier Wolson has invented, and Pietro Santo the Jesuite {Theatre d’honeur. Tessera Gentil.} has follow’d, to distinguish their Blazons by : But a certain admirable effect, emerging from the former union of Lights, and shadowes ; such as the Antient would expresse by Tonus, or the Pythagoreans in their Proportions, and imitated in this Art, where the shades of the Hatches intend, and remit to the best resemblance of painting, the Commissures of the light and dark parts, imperceptably united, or at least so sweetly conducted, as tat the alteration could no more certainly be defin’d, then the Semitons, or Harmoge in musick ; which though indeed differing ; yet it is so gentle, and so agreeable, as even ravishes our senses, by a secret kind of charme not to be expressed in words, or discerned by the ignorant.
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[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible. […] Tellement que ces deux Ouvriers procederont par les regles du mesme art dans leur imagination & entendement. En suite, auparavant qu’il s’employent autour de la matière, ils desseignent sur le papier, ou autre choses tout ce que leur esprit avoit conceu, & le dessein expressif de l’idée de tous deux convient en tout ce qui peut exprimer la ressemblance qui est l’essentiel de ces deux Arts : & peut-estre seront-ils seulement differents en quelque chose accidentelle […].
Cette citation s'inscrit dans le cadre d'une réflexion sur la supériorité des arts ; le terme ressemblance se réfère à l'imatation de la nature. Terme traduit par SIMILITUDINE dans Lomazzo, 1585, p. 8.
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Quotation
Car de tous les Arts que l’esprit de l’homme possede, y en a-t-il un plus admirable que celuy de la Peinture, par le moyen duquel on sçait representer la nature mesme, & faire voir par le mélange des couleurs l’image de toutes les choses qui tombent sous les sens. Que si c’est un grand avantage à l’homme de comprendre dans son esprit les images des corps animez & inanimez, combien est-ce une chose digne d’admiration d’en pouvoir tracer la ressemblance, & encore plus de se former une idée de toutes les beautez de la Nature pour en faire une plus parfaite, telle qu’estoit cette figure de Pirrha qui surpassoit toutes les plus belles femmes ?
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Quotation
Ronde-bosse, est proprement les Statuës destachées de la muraille, & achevées de tous les costez, où la demy-bosse n'a que quelques parties d'estachées du champ. Le Bas-relief est encore plus plat : & la Basse-taille l'est à tel point que c'est la Peinture des Sculpturs [sic], aussi nomment ils leurs Tableaux cette sorte d’ouvrages, qui font tous jours plus secs, que les nostres, c’est-à-dire plus rudes.
Quotation
[…] {Teycken-Konst is voornamentlijck noodigh aen de Schilder-Konst.} soo valt licht te oordeelen datse het begin en het eynde van de groot-geachte Schilder-Konst, tot indien hooghsten trap moet wesen: ghewisselijck isse ergens toe nuttigh hier isse geheel noodigh, hier moetse het alles doen, ja sy moet de Ziel wesen die de Schilder-Konst het leven geeft; want ghelijck de Ziel inden Mensche woont en het lichaem doen aengenaem wesen, alsoo geeft oock de Teyckeningh aende Schilder-Konst de levendige wercksaemheyt; en soo verr’ als de Ziel het lichaem overtreft; so verre gaet oock de Teyckeningh het Schilderen te boven. {Teycken-Konst is de Ziel van de Schilder-Konst.} De Ziel wort geseyt te konnen in wesen blijven en op haer selven buyten ’t Lichaem te bestaen: Maer het Lichaem niet ontbloot zijnde vande Ziel. Soo oock de Teycken-Kunst kan in een volmaeckte getekende af-beeldinge levendigh woonen buyten de Schilder-Konst, maer het Schilderen sonder Teyckenen is doot en levenloos, of liever niet met allen. Maer ghelijck als het Lichaem met de Ziel een volkomen Mensch uytmaeckt, even soo moet het Teyckenen en Schilderen de Schilderye voortbrengen; blijvende echter waerachtigh, dat de Teycken-Kunst in ’t bysonder aengehmerckt, ten opsicht van het Schilderen, deselve verre te boven gaet. {Men vint meer slegte Teyckenaers die wel Schilderen, dan goede Teyckenaers die slegt Schilderen.} Dit wert ons noch nader door de daeghelijckse ervarentheydt bewesen, door dien men siet datter meer Schilders dan slechte Teyckenaers en eenighsins wel Schilderen; dan goede Teyckenaers die slecht Schilderen, gevonden worden; gelijck oock van F. Iunius ten desen opsicht seer wel is aengemerckt, dat de Antique vermaerde Schilder, noyt soo seer de aengenaemheyt en kracht harer Konste en stelden, in ’t leggen der Verwen, om daar door hunnen dingen op te proncken, als wel in ’t verstandt van een overvaste Teycken-Konst.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] […] {The Art of Drawing is mostly necessary for the Art of Painting.} as such it is easy to judge that the beginning and end of the highly praised Art of Painting, is necessary until the highest level: she is certainly useful somewhere here she is necessary, here it should do everything, yes she has to be the Soul that gives life to the Art of Painting; Just like the Soul lives in Man and makes the body pleasant, similarly the Drawing provides the Art of Painting the lively action; and as far as the Soul surpasses the body; as such the Drawing surpasses the Painting. {The Art of Drawing is the Soul of the Art of Painting.} The Soul is said to be able to stay in a person and independently exist outside the Body: But the Body cannot be without the Soul. As such the Art of Drawing can exist in a perfectly drawn depiction independently from the Art of Painting, but Painting is dead and lifeless without Drawing. But like the Body makes a complete Man with the Soul, similarly Drawing and Painting have to produce the Painting; it remains true however, that the Art of Drawing in particular, in comparison to Painting, greatly surpasses it. {One may find more bad Draughtsmen who can Paint well, than good Draughtsmen who Paint badly.} This is proven to us even further by everyday experience, in which one sees that on can find more Painters than bad Draughtsmen can Paint reasonably well; than good Draughtsmen who Paint badly; just like it has been noted by F. Junius in this regard, that the famous Ancient Painter did not so much place the comeliness and power of their Art in the adding of Colours, to embellish their things, but rather in the sense of a very steady Art of Drawing.
Junius is not mentioned in the English translation. In fact, the whole comparison between Painters and Draughtsmen in the Dutch original (second edition) is missing in the English translation (after the first Dutch edition). [MO]
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Quotation
T: Nu nog, maar ik seg dat het my veels te vroeg is, ‘k laat staan voor u. Eerst moet ik myn zinnen nog wat scherpen, en myn ooge zuiver hebben. Dan een Italiaanze Rys aangevangen, om in de Konstwerken der oude en doorlugtige meesters, ( zo Beeldhouwers als Schilder,) te zien wat ik kan, en wat my noch ontbreekt. Maar zo gy wild, gaan wy t’zaamen over 2 a 3 jaar, ondertusschen zullen wy ons best doen, om noch wat te leeren, gy in ’t teekenen, en ik in ’t Schilderen: want het is loffelyker een goed Teekenaar te zyn, als een slegt Schilder. Daar worden ook weinige Schilders gevonden die wel Teekenen, maar meer die een goede Koloriet hebben. De Teekening is gelyk een vorm, zo die goed is, zo zyn mede al de gietselen die der uitkoomen goed, dog isse gebrekkelyk, zo deugt ‘er niets van alles watter uitkomt.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] T [ndr: draughtsman]: And still, I tell you it is far too early for me, let alone for you. First I will need to sharpen my senses a bit more and obtain a pure eye. Then undertake an Italian journey, to see in the art works of the ancient and illustrious master (both sculptors and painters) what I am capable of and what I am still lacking. But if you want, we can go together in about two or three years, in the mean time we will do our best, to learn some more, you in drawing and me in painting: because it is more praiseworthy to be a good draughtsman, than a bad painter. Few painters can be found who draw well, but more who have a good colouring. The drawing is like a mold, if it is good, then all the casts that come from it are good, but if she is faulty, then all that comes from it is no good.
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‚t Zal niet kwalyk voegen alhier een gelykenisse van een Architect en een Schilder by te brengen. Een voorzichtig Bouwmeester zal eerst een naauw onderzoek doen, welke gronden tot zyn voorneemen de bekwaamste zyn, daar hy zyne Tempel, Paleis, enz. wil plaatsen; of het een harde grond zy, dan of zy moerassig is; van wat zyde de noorde of schaadelyke winden blaazen; na wat zyde hy zyne voorgevel wil voegen, zuid, oost, noord, of west: dan aan 't bouwen. Een Schilder heeft voor een Liefkoozery, Krygsoeffening, Offerhande, of iets anders te verbeelden. Hy zal zekerlyk mede eerst een bekwaame plaats, tot de zaak eigen, daar toe zoeken.
[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 309:] Here let us make a Comparison between an Architect and a Painter. A good Architect ought first exactly to know, what Ground is most proper for his Purpose, in building a Temple, Palace, &c. as, whether it be firm or marshy, and to which Quarter he must order his Front, and then to proceed to Work. If a Painter intend to represent a Courtship or a military Exercise, Offering, or any thing else, he will also look for a proper Place wherein to lay the Subject.
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[…] {Teycken-Konst is voornamentlijck noodigh aen de Schilder-Konst.} soo valt licht te oordeelen datse het begin en het eynde van de groot-geachte Schilder-Konst, tot indien hooghsten trap moet wesen: ghewisselijck isse ergens toe nuttigh hier isse geheel noodigh, hier moetse het alles doen, ja sy moet de Ziel wesen die de Schilder-Konst het leven geeft; want ghelijck de Ziel inden Mensche woont en het lichaem doen aengenaem wesen, alsoo geeft oock de Teyckeningh aende Schilder-Konst de levendige wercksaemheyt; en soo verr’ als de Ziel het lichaem overtreft; so verre gaet oock de Teyckeningh het Schilderen te boven. {Teycken-Konst is de Ziel van de Schilder-Konst.} De Ziel wort geseyt te konnen in wesen blijven en op haer selven buyten ’t Lichaem te bestaen: Maer het Lichaem niet ontbloot zijnde vande Ziel. Soo oock de Teycken-Kunst kan in een volmaeckte getekende af-beeldinge levendigh woonen buyten de Schilder-Konst, maer het Schilderen sonder Teyckenen is doot en levenloos, of liever niet met allen. Maer ghelijck als het Lichaem met de Ziel een volkomen Mensch uytmaeckt, even soo moet het Teyckenen en Schilderen de Schilderye voortbrengen; blijvende echter waerachtigh, dat de Teycken-Kunst in ’t bysonder aengehmerckt, ten opsicht van het Schilderen, deselve verre te boven gaet. {Men vint meer slegte Teyckenaers die wel Schilderen, dan goede Teyckenaers die slegt Schilderen.} Dit wert ons noch nader door de daeghelijckse ervarentheydt bewesen, door dien men siet datter meer Schilders dan slechte Teyckenaers en eenighsins wel Schilderen; dan goede Teyckenaers die slecht Schilderen, gevonden worden; gelijck oock van F. Iunius ten desen opsicht seer wel is aengemerckt, dat de Antique vermaerde Schilder, noyt soo seer de aengenaemheyt en kracht harer Konste en stelden, in ’t leggen der Verwen, om daar door hunnen dingen op te proncken, als wel in ’t verstandt van een overvaste Teycken-Konst.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] […] {The Art of Drawing is mostly necessary for the Art of Painting.} as such it is easy to judge that the beginning and end of the highly praised Art of Painting, is necessary until the highest level: she is certainly useful somewhere here she is necessary, here it should do everything, yes she has to be the Soul that gives life to the Art of Painting; Just like the Soul lives in Man and makes the body pleasant, similarly the Drawing provides the Art of Painting the lively action; and as far as the Soul surpasses the body; as such the Drawing surpasses the Painting. {The Art of Drawing is the Soul of the Art of Painting.} The Soul is said to be able to stay in a person and independently exist outside the Body: But the Body cannot be without the Soul. As such the Art of Drawing can exist in a perfectly drawn depiction independently from the Art of Painting, but Painting is dead and lifeless without Drawing. But like the Body makes a complete Man with the Soul, similarly Drawing and Painting have to produce the Painting; it remains true however, that the Art of Drawing in particular, in comparison to Painting, greatly surpasses it. {One may find more bad Draughtsmen who can Paint well, than good Draughtsmen who Paint badly.} This is proven to us even further by everyday experience, in which one sees that on can find more Painters than bad Draughtsmen can Paint reasonably well; than good Draughtsmen who Paint badly; just like it has been noted by F. Junius in this regard, that the famous Ancient Painter did not so much place the comeliness and power of their Art in the adding of Colours, to embellish their things, but rather in the sense of a very steady Art of Drawing.
Junius is not mentioned in the English translation. In fact, the whole comparison between Painters and Draughtsmen in the Dutch original (second edition) is missing in the English translation (after the first Dutch edition). [MO]
Quotation
Aengesien dan de Schilderye met t'saemen oock de Poesye door een aenghenaem doch voor-bemerckt bedrogh ons verstandt als het waere beguychelen, soo neyghense noch voorder door kracht deser bedrieghelickheydt de beweginghen onses ghemoedts herwaerts en derwaerdts nae haeren eyghenen lust.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] As the Painting, together with the Poem in a way delude our reason by a pleasant yet intentional deceit, it then even further inclines the movements of our mind hither and thether at its own desire by the force of this deception.
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Maer nu moet eens besien werden, wie de selve naest by komt: De Beeldt-houwers segghen tot haren voordeel, dat een Schilderye Sophistisch is, alleen schijn, sonder sijn, overmidts in een Schilderye niet te vinden is het gheen in den selven schijnt te sijn; soo en ist met de Beelt-houwers Kunst niet, maer is tastelijck, al-hoe-wel oock de Schilders de selve dinghen na botsen die de Beeldt-houwers doen; en met meer dinghen, te weten, met Gedaenten en Verwen; en de Beeld-snijders alleen met Gedaenten, nochtans maecken sy haer waerlicker en natuerlicker na.
[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Examinons maintenant qui s’en approche au plus près [de la nature]. Les sculpteurs déclarent à leur avantage que la peinture est sophistique, à peine une apparence sans essence, puisque l’on ne peut trouver dans une peinture la chose qu’elle semble être. Ce n’est pas le cas de l’art des sculpteurs, qui est tangible, et ce même si les peintres imitent les mêmes choses que les sculpteurs et avec davantage de moyens, à savoir des formes et des couleurs, tandis que les graveurs ont recours à la forme seule, qu’ils rendent de manière plus véritable et naturelle.
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[…] {Teycken-Konst is voornamentlijck noodigh aen de Schilder-Konst.} soo valt licht te oordeelen datse het begin en het eynde van de groot-geachte Schilder-Konst, tot indien hooghsten trap moet wesen: ghewisselijck isse ergens toe nuttigh hier isse geheel noodigh, hier moetse het alles doen, ja sy moet de Ziel wesen die de Schilder-Konst het leven geeft; want ghelijck de Ziel inden Mensche woont en het lichaem doen aengenaem wesen, alsoo geeft oock de Teyckeningh aende Schilder-Konst de levendige wercksaemheyt; en soo verr’ als de Ziel het lichaem overtreft; so verre gaet oock de Teyckeningh het Schilderen te boven. {Teycken-Konst is de Ziel van de Schilder-Konst.} De Ziel wort geseyt te konnen in wesen blijven en op haer selven buyten ’t Lichaem te bestaen: Maer het Lichaem niet ontbloot zijnde vande Ziel. Soo oock de Teycken-Kunst kan in een volmaeckte getekende af-beeldinge levendigh woonen buyten de Schilder-Konst, maer het Schilderen sonder Teyckenen is doot en levenloos, of liever niet met allen. Maer ghelijck als het Lichaem met de Ziel een volkomen Mensch uytmaeckt, even soo moet het Teyckenen en Schilderen de Schilderye voortbrengen; blijvende echter waerachtigh, dat de Teycken-Kunst in ’t bysonder aengehmerckt, ten opsicht van het Schilderen, deselve verre te boven gaet. {Men vint meer slegte Teyckenaers die wel Schilderen, dan goede Teyckenaers die slegt Schilderen.} Dit wert ons noch nader door de daeghelijckse ervarentheydt bewesen, door dien men siet datter meer Schilders dan slechte Teyckenaers en eenighsins wel Schilderen; dan goede Teyckenaers die slecht Schilderen, gevonden worden; gelijck oock van F. Iunius ten desen opsicht seer wel is aengemerckt, dat de Antique vermaerde Schilder, noyt soo seer de aengenaemheyt en kracht harer Konste en stelden, in ’t leggen der Verwen, om daar door hunnen dingen op te proncken, als wel in ’t verstandt van een overvaste Teycken-Konst.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] […] {The Art of Drawing is mostly necessary for the Art of Painting.} as such it is easy to judge that the beginning and end of the highly praised Art of Painting, is necessary until the highest level: she is certainly useful somewhere here she is necessary, here it should do everything, yes she has to be the Soul that gives life to the Art of Painting; Just like the Soul lives in Man and makes the body pleasant, similarly the Drawing provides the Art of Painting the lively action; and as far as the Soul surpasses the body; as such the Drawing surpasses the Painting. {The Art of Drawing is the Soul of the Art of Painting.} The Soul is said to be able to stay in a person and independently exist outside the Body: But the Body cannot be without the Soul. As such the Art of Drawing can exist in a perfectly drawn depiction independently from the Art of Painting, but Painting is dead and lifeless without Drawing. But like the Body makes a complete Man with the Soul, similarly Drawing and Painting have to produce the Painting; it remains true however, that the Art of Drawing in particular, in comparison to Painting, greatly surpasses it. {One may find more bad Draughtsmen who can Paint well, than good Draughtsmen who Paint badly.} This is proven to us even further by everyday experience, in which one sees that on can find more Painters than bad Draughtsmen can Paint reasonably well; than good Draughtsmen who Paint badly; just like it has been noted by F. Junius in this regard, that the famous Ancient Painter did not so much place the comeliness and power of their Art in the adding of Colours, to embellish their things, but rather in the sense of a very steady Art of Drawing.
Junius is not mentioned in the English translation. In fact, the whole comparison between Painters and Draughtsmen in the Dutch original (second edition) is missing in the English translation (after the first Dutch edition). [MO]
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Een schoone welgeteekende en fraay geordineerde Print, bevallig van dag en schaduwe, zuiver geëtst, of gesneeden, is lof en roemwaardig: maar een Schildery, tot welke, buiten het voornoemde, een konstige koloreering en schakeering vereischt word, verdient de hoogste lof.
[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 156:] An engraved, or etch’d Print, beautifully designed and disposed, and agreeably lighted and shaded, is very commendable; but a Picture, which, besides those Qualities, requires an artful Diversity of Colouring, merits the highest Praise.
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De Poesije ende de Schilder-Konst sijn oock daer in malkanderen gelijck datse haer selven allebeyde meest met d'imitatie besigh houden. Wy sien 't daghelicks hoe niet alleen de Poeten maer oock de Schilders door eenen onderlinghen naer-yver ofte aemulatie de ghedaente der Goden met een stoute handt af-beelden, oock soo besteden sy haeren arbeydt om den mensche met t'saemen 't menschelick bedrijf uyt te drucken.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Poetry and Painting are also equal to each other, in that they occupy themselves mostly with imitation. We see daily how not only the Poets but the Painters as well because of a mutual envy or emulation portray the shape of Gods with a bold hand, just as they use their labor to express together the human activity.
In this citation, Junius connects emulation to ‘naer-yver’ (envy), but makes a difference. Emulation is used in the practical sense of ‘emulating’ colleagues and is seen as an aspect of the work of painters. Junius refers to the aemulation between Painters (and Poets) amongst themselves. Junius remarks on the similarity between painters and poets : both compete amongst eachother while depicting the Gods, so he sees no difference between painting and poetry here. [MO]
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…de Schilderye is een swijghende Poesye; de Poesye daer en teghen is een sprekende Schilderye. Op welck segghen Plutarchus dese woorden toe past, die dinghen, seght hy {Bellone an pace clariores fuerent Athenienses}, dewelcke de Schilder-Konst vertoont als offe teghenwoordighlick gedaen wierden, de selvighe stelt ons de spraeck-konst voor ooghen als offe langhe te vooren gheschiedt waeren, ende ghelijck de Schilders dat met verwen afbeelden, 't gene de Schrijvers met woorden uytdrucken, soo is 't dat sy maer alleen verschillen in de materie en maniere van imitatie; want sy hebben alle beyde 't selvige oogenmerck.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] … the Painting is a silent Poem, the Poem on the other hand is a speaking Painting. On this saying Plutarchus applies these words, those things, he says {…}, which Painting shows as if they are currently being done, rhetoric offers us the same [NDR: things] as if they have happened long before, and like the Painters depict that with paint, which Writers express with words, it is thus that they only differ in the matter and manner of imitation; since they both have the same aim.
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Noch soo wordt de Schilder-Konst seer wel met de Poesye daer in vergheleken, dat soo wel d'eene als d'andere met een dapper vermaeckelicke beweginghe in onse herten insluypen, alwaer sy ons verslaegen ghemoedt door d'aenlockelickheydt van een aenghenaeme verwonderingh soo gheweldigh beroeren ende ontstellen, dat wy 't ghene naegeboetst is voor 't waere aennemen.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Similarly the Art of Painting compares very well with Poetry, as the one as well as the other sneaks into our hearts with a brave entertaining movement, where it moves and startles our defeated mind by the attraction of a pleasant astonishment in which we accept that which has been imitated for real.
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't Is mede verwonderens ende aenmerckens waerdt dat St Basilius de kracht der Schilder-konst verde boven 't vermoghen sijner wel-sprekenheydt verheft, Staet op nu seght hy {Homil. In Barlaam martyrem}, O ghy doorluchtighe Schilders, die d'over-treffelicke daeden der Kampvechters af beeldet; verheerlickt nu door uwe Konst 't verminckte Beeldt des Opper-Heers; verlicht door de Coleuren uwer wijsheydt de vroome daeden des ghekroonden Kampioenes, die ick al te duysterlick af gheschildert hebbe; ick gae mijnes weghs van u lieden over-wonnen sijnde in de Schilderye van de kloecke daeden des Martelaers; jae ick verheughe my selven daer in dat ick dus ben overwonnen.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is also surprising and remarkable that St Basilius elevates the power of the Art of Painting further above the ability of his eloquence, Stand up now, he says {…}, O you illustrious Painters, who depict the excellent deeds of fighters; now glorify by your Art the mutilated image of the All-highest; relieve by the colors of your wisdom the noble deeds of the crowned Champion, whom I have portrayed all too somber; I go my way being defeated by you guys in the Painting of the brave deeds of the Martyr; yes I rejoice myself that I have been defeated thus.
Junius cites Saint Basil the Great, who praises the Art of Painting over Rhetorics. ‘Kleur’ (colour) is what elevates painting over words, as it allows painters to depict the deeds of man and martyrs with more lustre. In the quote from Saint Basil, the term colour is used both figuratively and literally. N.B. The citation from Saint Basil is somewhat different in the English and Latin edition. [MO]
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Nu komen wy eyndelick tot de voornaemste 't welck ons bewoghen heeft dese verghelijckinghe der Poesije met de Schilder-Konste dus verde te vervolghen. De Schilder-Konst, seght den jonghen Philostratus {in proemio iconum}, wordt bevonden met de Poesije nae vermaaghschape te sijn; soo schenense oock beyde een sekere fantasije ofte verbeeldenskracht ghemeyn te hebben. De Poeten brenghen de teghenwoordigheydt der Goden in haere wercken te passe, en al wat met groten staet, deftigheyddt, ende vermackelickheydt vermenght is. De Schilder-Konst maelt insghelijkcks af op een Tafereel al 't ghene de Poeten konnen verhalen. Soo steunt dan de Schilder-Konst soo wel als de Poesije op een sekere kracht der fantasije die haer selven veeltijdts iets nieuws placht t'onderwinden.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Now we finally reach the principal [NDR: reason] which has urged us to continue this comparison between Poetry and the Art of Painting further. The Art of Painting, says the young Philostratus {…}, is found to be closely related to Poetry; as such both appear to have a certain fantasy or imagination in common. The Poets let the presence of the Gods appear in their works, and everything that is mixed with great standing, stateliness and entertainment. The Art of Painting likewise paints in a scene all that the Poets can narrate. This is why the Art of Painting as well as the Poetry lean on a certain force of fantasy which often tends to take on something new.
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De Schilder-Konst bestaet voornaemelick in de Coleuren; seght Philostratus {In proemio Iconum.}; alhoewel sy ’t daer by niet en laet blijven; maer ghelijckse in de eenverwighe Schilderyen haere sonderlinghe kracht openbaert, soo schijntse nochtans in de veelverwighe stucken een gantsch andere Konst te sijn; vermids sy ons de schaduwen aenwijst; sy vertoont het onderscheyd, ’t welcke men in ’t gelaet van eenen rasenden, bedruckten, verheughden mensche plaght te bevinden; sy onderwindt sich de kracht van de glinsterende ooghen-straelen nae te boetsen, ’t welck den Ghiet-konstenaeren ondoenlick is;
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The Art of Painting mainly exists in the colours, says Philostratus {…}; although they do not leave it to this; but like she shows her remarkable power in the one-colour Paintings, as such she nonetheless appears to be a very different Art in the multi-coloured pieces; as it shows us the shadows; it shows the difference, which one tends to find in the face of a raging, dejected, happy man; it makes an effort to imitate the power of the twinkling eyes, which is impossible for the Cast-artists [NDR: Sculptors in bronze].
Junius discusses colour (kleur) as one of the main elements of painting (schilderkunst, schilderij). He distinguishes between monochrome paintings (eenverwigh schilderij) and polychrome paintings (veelverwigh schilderij). Unlike sculptors, painters are able to depict the shadow and different facial expressions. [MO]
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Wy seggen dan, dat de Schilder-Konst veel al-gemeener is, om dat sy de Natuyre veel over-vloedelijcker weet na te bootsen: want boven dien dat sy aff-beelt alderley Dieren (…), soo kanse ons oock verthoonen alderhande Metalen; onderscheydende de selve (…). Men kan door haer uyt beelden den Regen-Boogh (…) en dierghelijcke dinghen meer (…) van welcke de Beeldt-houwers gheen van allen weten na te botsen.
[proposition de traduction, Léonard Pouy:] Nous disons que l’art de peinture est bien plus général en ce qu’il est capable d’imiter la nature de manière bien plus variée : en plus de dépeindre toutes sortes d’animaux […] il peut rendre toutes sortes de métaux de manières distinctes […]. Il peut être utilisé pour dépeindre un arc-en-ciel […] et autant d’autres choses […] que les sculpteurs ne savent pas imiter.
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‘T en is oock niet onwaerschijnlijck of de Beelt-houwerye ende Giet-kunste, heeft occasie van Jalours over de Schilder-konst zijn, ghenomen, siende datse door haer groot vermoghen alles dede, ende daerom in groot achtingh ende aensien quam, ghemerckt sy haere wercken met eygen ende natuerlijcke Verwen seer levendigh tevoorschijn brachte. {Schilder-Konst verweckt andere Konsten tot jaloersheyt.} Niet te min soo hebben de Beelde-formers dickwils getracht hun boven de Schilder-Konst te verheffen, waer toe onder de Voorstanders van beyde dickwils is getwist-redent wiens haen in desen behoorde boven te krayen, de Beelt-houwers gaven voor dat de Schilder-Konst maer Sophistisch, waerschijnigh of toonschijnigh en was, overmits sy aenmerckten dat de dingen in een Tafereel alleen scheenen te wesen, maer datser in waerheyt niet en waren, en dat in tegendeel de dingen inde Beelt-houwerye, waerlijck, uytwendigh verheven, bevattelijck ende tastelijck waren, soo in haere lenghde als breete ende dickte. {Wat de Beelt-houwers by brengen om boven de Schilder-Konst te vliegen.} [ndr: paragone continues…]
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] It is moreover not unlikely that Sculpture and Casting need to be jealous of the Art of Painting, as, seeing that she can do anything thanks to her great power, and therefore came into great respect and esteem, because she brought forth her works very lively with proper and natural Colors. {The art of painting evokes jealousy from the other Arts.} Nevertheless the Sculptors have then often tried to surpass the Art of Painting, about which many discussions have taken place amongst the Supporters as to which of them was more successful than the other, the Sculptors argued that the Art of Painting was sophistic, appearing to be true and presentable as they pointed out that in a Painting the things only appeared to exist, but that they weren’t there in truth, and that to the contrary in the Art of Sculpture, the things were true, externally voluminous, comprehensible and touchable, both in their length and breadth and thickness. {What Sculptors evoked to fly higher than the Art of Painting.} [ndr: paragone continues…]
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Men soude hier oock tot voordeel vande Schilder-konst konnen bydoen, datse sich veel algemeener tot het navolgen van alle natuerlijcke dingen uytstreckt dan de Beeldenvorming, insonderheyt door de Verwen ende eyge Colorijten; soo datmen seggen mach datse alles verrichten kan: {Schilder-Konst sou levende Beelden maken indien de Zielen sienelicke voorwerpselen waren.}
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] One could add in favour of the Art Of Painting, that she extends more generally to the imitation of all natural things than Sculpting [does], especially by means of Colors and proper colorings; so one may say that she can execute anything: {The Art of Painting would create living Images if the Soul would have been a visible thing.}
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De Poëzy en Schilderkonst, gelyk men zegt, twee gezusters zynde, komen met elkander zeer wel overeen: maar hoewel men de fabelen of verdichtselen voor den Schilder niet noodzaakelyk oordeelt, zyn zy echter vermaakelyk en nut; want men zou geen goed Schilder weezen zonder eenigsins de hulp van de Poëzy van nooden te hebben. Men bediene zich van de poëtische gedagten, zo verre de historie, 't zy gewyd of ongewyd, dat lyden kan, en als de natuur van een zaak daar door kan uitgedrukt worden.
[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 451:] La poésie & la peinture sont, comme on l’a dit, deux sœurs, qui ont beaucoup de rapport ensemble ; & quoiqu’on pense que les fables & les fictions ne soient pas nécessaires aux peintres, elles sont néanmoins utiles & agréables ; car il est impossible, pour ainsi dire, d’être un bon peintre sans le secours de la poésie. Que l’artiste se serve donc des idées des poëtes pour autant que le sujet qu’il traite, soit sacré ou profane, le permet, ou que la nature de la chose l’exige.
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Niemand moet twyffelen of de Graveerkunde is een deftige en lofwaardige konst, zo wel ten opzichte van de Schilderkonst, als de Schilderkonst ten opzichte van de natuur: want gelyk de laatste de natuur tot modél of voorwerp heeft, die zy met het penceel trouwelyk nabootst, zo bootst de Graveerkunde desgelyks de Schilderkonst met de naald of het graveeryzer zodanig na, dat'er niets aan ontbreekt dan alleen de koleur, welke echter noch, des noodts zynde, daar by gevoegd kan worden. De Schilderkonst bestaat in een zuivere, nette, en welgevolgde tekening, proportie, dag en schaduwe: de Graveerkunde is voornaamentlyk mede daar op gegrondvest. De Schilderkonst maakt een onderscheid tusschen het gemeen licht en het zonnelicht: de Graveerkunde van gelyken, of kan het doen. In't kort, daar is niets dat den een met de penceel verricht, of den ander kan het met de naald of het yzer mede uitdrukkken, zo wel allerhande stoffen, wol, zyde, zatyn, linnen, glas, water, goud, hout, steen &c.
[D'apres DE LAIRESSE 1738, p. 630:] The Art of Engraving is questionless noble and praise-worthy ; because it respects Painting, as Painting does Nature : For as the latter has Nature for it’s Model or Object, which it faithfully imitates with the Pencil ; so Engraving likewise copies Painting, either with the Needle or Graver, in such Manner as only to stand in Need of Colours ; which, when required, may be added to it. Painting consists in a neat and good Outline [ndr: drawing], Proportion, Light and Shade : And these are also the Foundations of Engraving. Painting distinguishes between common Light and Sunshin : Engraving does, or can do, the same. In fine, whatever the one performs with the Pencil, the other can express with the Needle or Graver, and as neatly, wheather Stuffs of all Kings, Wool, Silk, Sattin, Linnen, Glass, Water, Gold, Wood, Stone &c.
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De Faam kan van de Schilderkonst veele wonderen vertellen in haar afweezen: maar de Graveerkunde maakt zich overal tegenwoordig […] Het moet zyn gelyk een klaare spiegel, welke alle de voorwerpen zuiver en onvervalscht vertoont. Wat de oeffening belangt, daar is veel gelegen aan een fraaye handeling, om de dingen, die men snyden of etsen wil, met een goede bevalligheid voort te brengen. Daarom is het boven al noodzaakelyk deze drie dingen voor eerst vast en grondig te kennen, te weeten, de Tekenkonst, de Perspectief of Doorzichtkunde, en ten derden Dag en Schaduwe. Deze drie zyn zekerlyk de voornaamste, en maaken te samen de Theorie of grondkennisse van 't geheele werk.
[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 630-631:] Fame can tell the many Wonders of Painting in it’s Absence ; but Engraving makes itself every where present […] His work must be like a clear Looking-glass, which exhibits all Objects true and without Falsity. As to the manual Operation, a fine Handling is a great Step to Grace ; and, in order to it, the Knowledge of three Things is absolutely necessary, to wit, The Art of Drawing, Persspective, and the Doctrine of Light and Shade : These, as Principals, compose the Theory of the Whole Work.
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Ce n'est donc point à la correction du Dessein seulement que doit s'en tenir le Peintre, & vous le confondriez par là avec le Sculpteur : ils ont l'un & l'autre leur mérite particulier ; & pour commencer par le Sculpteur, je vous diray, Que la Peinture doit en partie son restablissement & sa résurrection (pour ainsi parler) à la Sculpture, [...].
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LE PRESIDENT. Si la Sculpture moderne l’emporte si fort sur la Sculpture antique par cet endroit que vous marquez [ndr : un bas-relief de François Anguier], il faut que la Peinture d’aujourd’huy soit bien superieure à celle des Anciens, puisqu’enfin c’est d’elle que la Sculpture a appris tous ces secrets de degradation & de perspective. [...] LE PRESIDENT. Comment pouvez-vous ne pas convenir d'un jugement si universel & si raisonnable, sur tout après estre demeuré d'accord de l'excellence de la sculpture de Phidias & de Praxitele ; car si la sculpture de ces temps-là l'emporte sur celle de tous les siecles qui ont suivi, à plus forte raison la Peinture, si nous considerons qu'elle est susceptible de mille beautez & de mille agrémens dont la Sculpture n’est point capable.
L'ABBE. C’est par cette raison là mesme que la consequence que vous tirez n’est pas recevable. Si la Peinture estoit un Art aussi simple & aussi borné que l’est la Sculpture en fait d'ouvrages de ronde bosse, car c'est en cela seul qu'elle a excellé parmi les Anciens, je me rendrois à vostre advis, mais la Peinture est un Art si vaste de d'une si grande étenduë, qu'il n'a pas moins fallu que la durée de tous les siecles pour en découvrir tous les secrets & tous les mysteres.
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La principale fin du Poëte est d’imiter les mœurs & les actions des hommes : la Peinture a le même objet : mais elle y va d’une maniere bien plus étendue : car on ne peut nier qu’elle n’imite Dieu dans sa Toutepuissance ; c’est-à-dire dans la Création des choses visibles. […] Au lieu que la Peinture avec peu de couleurs, & comme de rien, forme & represente si bien toutes les choses qui sont sur Terre, sur les Eaux & dans les Airs, que nous les croyons veritables : Car l’essence de la Peinture est de séduire nos yeux & de nous surprendre.
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Il est à remarquer que les Arts n’étant que des imitations, le Raisonnement qui est dans un Ouvrage ne se passe que dans l’esprit de celui qui en juge. Il est donc question de faire voir que le Spectateur trouve du Raisonnement dans la Peinture, comme l’Auditeur dans la Poësie.
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Les Arts ont deux parties : la Spéculation & la Pratique, l’une peut aller avant l’autre, pourvu qu’on ne les sépare point pour toujours.
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Mais la raison ne se trouve pas seulement dans les Ouvrages de Peinture, elle s’y fait voir ornée d’une élégance & d’un tour agréable ; & le sublime s’y découvre aussi sensiblement que dans la Poësie. L’harmonie même qui les introduit toutes deux, & qui leur procure un accueil favorable s’y rencontre indispensablement. Car on tire des couleurs une harmonie pour les yeux, comme on tire des sons pour les oreilles.
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Soit que vous vouliez peindre, soit que vous vouliez composer des vers, aïez autant d'attention à choisir un sujet qui convienne au pinceau, si vous voulez faire un tableau, & qui convienne, pour ainsi dire, à la plume si vous êtes Poëte, qu'à le choisir convenable aux forces de votre genie particulier & proportionné avec vos talens personnels. Nous traiterons plus au long de ce dernier choix dans la suite. Revenons aux sujets specialement propres pour être traitez ou en vers ou dans un tableau. Le Poëte qui traite un sujet inconnu, generalement parlant, peut faire facilement connoître ses personnages dès le premier acte : il peut même, comme nous avons déja dit, les rendre interessans. Au contraire le Peintre à qui ces moïens manquent, ne doit jamais entreprendre de traiter un sujet tiré de quelque ouvrage peu connu ; il ne doit introduire sur sa toile que des personnages dont tout le monde, du moins le monde devant lequel il doit produire son tableau, ait entendu parler. Il faut que ce monde les connoisse déja, car le Peintre ne peut faire autre chose que de les lui faire reconnoître. Nous avons parlé de l'indifference des spectateurs pour le tableau dont ils ne connoissoient pas le sujet.
Le Peintre doit avoir cette attention sans cesse ; mais elle lui est encore plus necessaire quand il fait des tableaux de chevalet destinez à changer souvent de place comme de maître. Le sujet des fresques peintes sur les murailles, & celui de ces grands tableaux qui demeurent toujours dans la même place, s'il n'est pas bien connu, peut le devenir. On devine même que le tableau d'autel d'une Chapelle répresente quelque évenement de la vie du Saint sous le nom duquel elle est dédiée. Enfin la renommée qui instruit le monde du mérite de ces ouvrages, lui apprend en même-tems l'histoire que le Peintre y peut avoir traitée.
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La fin de la Peinture, comme de la Poësie, est de surprendre de telle sorte que leurs imitations paroissent des vérités. Le Tableau de Zeuxis, où il avoit peint un Garçon (a) qui portoit des raisins, & qui ne fit point de peur aux oiseaux, puisqu’ils vinrent becqueter ces fruits, est une marque que la Peinture de ces tems-là avoit accoutumé de tromper les yeux en tous les objets qu’elle representoit.
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Ils [ndr : les peintres] font des figures qui parlent, & le Jupiter de Phidias inspiroit plus de devotion au dire d’un Payen, que la Religion n’en prescrivoit […]. La doctrine paroist mieus dans un tableau que dans un livre, parce que le premier nous instruit tout d’un coup de ce que l’autre ne nous fait connoistre qu’à divers tems & à la longue. Aussi est-il certain qu’il y a des Nations, comme celle de Mexique dans le nouveau monde, à qui la peinture tenoit lieu de lettres.
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Les Ouvrages les plus finis, reprit Pamphile, ne sont pas toujours les plus agréables ; & les Tableaux artistement touchez font le mesme effet qu'un discours, où les choses n'estant pas expliquées avec toutes leurs circonstances, en laissent juger le Lecteur, qui se fait un plaisir d'imaginer tout ce que l'Auteur avoit dans l'esprit.
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Les minuties dans le discours affadissent une pensée, & en ostent tout le feu ; & les Tableaux où l'on a apporté une extrême exactitude à finir toutes choses, tombent souvent dans la froideur & dans la sécheresse. Le beau fini demande de la négligence en bien des endroits, & non pas une exacte recherche dans toutes les parties.
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Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.
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La disposition est à un Tableau, ce que le tour est à une pensée, & les choses ne valent qu’autant qu’on les fait valoir ; car pour faire un ouvrage excellent, il faut un genie moderé qui n’ait ni trop d’emportement ni trop de froideur : les ouvrages les plus finis ne sont pas toûjours les plus agréables, & les Tableaux artistement touchez ne font-ils pas le même effet qu’un discours où les choses n’étant pas expliquées avec toutes leurs circonstances, en laissent juger le Lecteur, qui se fait un plaisir de s’imaginer tout ce que l’Autheur avoit dans l’esprit ? Les minuties dans le discours avilissent une pensée & en ôtent tout le feu, & les Tableaux où l’on a apporté toute l’exactitude possible pour les finir, tombent souvent dans la froideur & la secheresse. Le Beau fini demande une espece de négligence en bien des endroits & non pas une recherche affectée dans toutes les parties : il ne faut pas que tout paroisse dans le Tableau, mais que tout y soit sans y paroître, & c’est justement ce que l’on peut demander d’un Tableau dans le moment qu’on le regarde ; c’est en quoy consiste le dévelopement de son sujet pour en inspirer la premiere passion ; c’est ce qui fait le plaisir des yeux qui ne cherchent qu’à être surpris, au lieu que celui de l’esprit ne vient que par reflexion. S’il y a quelque chose à redire aux ouvrages de Raphaël, c’est qu’ils ne surprennent pas d’abord, & qu’ils n’attirent pas ce premier coup d’œil ; mais aussi plus on les examine, & plus on les trouve beaux. Pour vous faire plus sensiblement toucher ce que nous disons, le celebre Monsieur de Chambret a mis en lumiere dans son traité de la Peinture des Anciens, cinq principes qui peuvent passer pour les véritables fondemens de cet Art.
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Quand à l’harmonie generale, pourquoi nos yeux n’auroient-ils pas les mêmes facultez que nos oreilles ? Nous ne sommes touchez du son des instrumens, que lorsqu’ils sont parfaitement d’accord. Les couleurs d’un tableau doivent faire sur nous les mêmes impressions. Si une musique harmonieuse & brillante nous frappe plus qu’une musique platte, quoique nous ne sçachions pas les regles de la composition, pourquoi un tableau brillant & suave ne nous plaira-t-il pas plus qu’un tableau dur & sans accord ?
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Le peintre en effet est l’homme de tous les talens, c’est un poëte, un historien, un fidèle imitateur, ou plutôt un rival de la nature ; ne sçait-on pas que c’est elle seule qui forme les peintres ainsi que les poëtes ? Ils montent, si l’on en croit un (a) moderne, également sur le Parnasse ; leurs arts dépendent du génie, ils ont pour objet commun d’émouvoir les passions & de plaire. Tous deux sont dans l’obligation de représenter des images plus riches, plus riantes, plus belles que celles que l’on voit ordinairement, c’est par ce moyen que l’on irrite plus vivement les passions, & que par le plaisir qu’elles procurent, le spectateur participe de l’enthousiasme qui les a fait naître. Son art est une (b) poësie, une expression (c) muette, qui secondée des couleurs, parle aux yeux, à l’esprit & au cœur. Qui peut douter qu’un tableau ne soit un vrai poëme ?
(a) Reflexions critiques sur la poesie & sur la peinture, par l’Abbé du Bos. Tom. 2 p. 27.
(b) Ut pictura poësis erit. Hor. de arte poet.
(c) Muta poësis. D. Fresnoy. De arte graphica.
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L’œil doit être satisfait le premier par la couleur qui lui représente le naturel, & l’esprit frappé par les autres beautés secondées par le coloris ne va que le dernier : un tableau est un fidèle dépositaire des vérités de la nature, il doit non –seulement persuader les yeux, mais semblable à un orateur, émouvoir, ravir & toucher le cœur. L’éloquence en fait-elle davantage ?
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[…] {Teycken-Konst is voornamentlijck noodigh aen de Schilder-Konst.} soo valt licht te oordeelen datse het begin en het eynde van de groot-geachte Schilder-Konst, tot indien hooghsten trap moet wesen: ghewisselijck isse ergens toe nuttigh hier isse geheel noodigh, hier moetse het alles doen, ja sy moet de Ziel wesen die de Schilder-Konst het leven geeft; want ghelijck de Ziel inden Mensche woont en het lichaem doen aengenaem wesen, alsoo geeft oock de Teyckeningh aende Schilder-Konst de levendige wercksaemheyt; en soo verr’ als de Ziel het lichaem overtreft; so verre gaet oock de Teyckeningh het Schilderen te boven. {Teycken-Konst is de Ziel van de Schilder-Konst.} De Ziel wort geseyt te konnen in wesen blijven en op haer selven buyten ’t Lichaem te bestaen: Maer het Lichaem niet ontbloot zijnde vande Ziel. Soo oock de Teycken-Kunst kan in een volmaeckte getekende af-beeldinge levendigh woonen buyten de Schilder-Konst, maer het Schilderen sonder Teyckenen is doot en levenloos, of liever niet met allen. Maer ghelijck als het Lichaem met de Ziel een volkomen Mensch uytmaeckt, even soo moet het Teyckenen en Schilderen de Schilderye voortbrengen; blijvende echter waerachtigh, dat de Teycken-Kunst in ’t bysonder aengehmerckt, ten opsicht van het Schilderen, deselve verre te boven gaet. {Men vint meer slegte Teyckenaers die wel Schilderen, dan goede Teyckenaers die slegt Schilderen.} Dit wert ons noch nader door de daeghelijckse ervarentheydt bewesen, door dien men siet datter meer Schilders dan slechte Teyckenaers en eenighsins wel Schilderen; dan goede Teyckenaers die slecht Schilderen, gevonden worden; gelijck oock van F. Iunius ten desen opsicht seer wel is aengemerckt, dat de Antique vermaerde Schilder, noyt soo seer de aengenaemheyt en kracht harer Konste en stelden, in ’t leggen der Verwen, om daar door hunnen dingen op te proncken, als wel in ’t verstandt van een overvaste Teycken-Konst.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] […] {The Art of Drawing is mostly necessary for the Art of Painting.} as such it is easy to judge that the beginning and end of the highly praised Art of Painting, is necessary until the highest level: she is certainly useful somewhere here she is necessary, here it should do everything, yes she has to be the Soul that gives life to the Art of Painting; Just like the Soul lives in Man and makes the body pleasant, similarly the Drawing provides the Art of Painting the lively action; and as far as the Soul surpasses the body; as such the Drawing surpasses the Painting. {The Art of Drawing is the Soul of the Art of Painting.} The Soul is said to be able to stay in a person and independently exist outside the Body: But the Body cannot be without the Soul. As such the Art of Drawing can exist in a perfectly drawn depiction independently from the Art of Painting, but Painting is dead and lifeless without Drawing. But like the Body makes a complete Man with the Soul, similarly Drawing and Painting have to produce the Painting; it remains true however, that the Art of Drawing in particular, in comparison to Painting, greatly surpasses it. {One may find more bad Draughtsmen who can Paint well, than good Draughtsmen who Paint badly.} This is proven to us even further by everyday experience, in which one sees that on can find more Painters than bad Draughtsmen can Paint reasonably well; than good Draughtsmen who Paint badly; just like it has been noted by F. Junius in this regard, that the famous Ancient Painter did not so much place the comeliness and power of their Art in the adding of Colours, to embellish their things, but rather in the sense of a very steady Art of Drawing.
Junius is not mentioned in the English translation. In fact, the whole comparison between Painters and Draughtsmen in the Dutch original (second edition) is missing in the English translation (after the first Dutch edition). [MO]
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T: Nu nog, maar ik seg dat het my veels te vroeg is, ‘k laat staan voor u. Eerst moet ik myn zinnen nog wat scherpen, en myn ooge zuiver hebben. Dan een Italiaanze Rys aangevangen, om in de Konstwerken der oude en doorlugtige meesters, ( zo Beeldhouwers als Schilder,) te zien wat ik kan, en wat my noch ontbreekt. Maar zo gy wild, gaan wy t’zaamen over 2 a 3 jaar, ondertusschen zullen wy ons best doen, om noch wat te leeren, gy in ’t teekenen, en ik in ’t Schilderen: want het is loffelyker een goed Teekenaar te zyn, als een slegt Schilder. Daar worden ook weinige Schilders gevonden die wel Teekenen, maar meer die een goede Koloriet hebben. De Teekening is gelyk een vorm, zo die goed is, zo zyn mede al de gietselen die der uitkoomen goed, dog isse gebrekkelyk, zo deugt ‘er niets van alles watter uitkomt.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] T [ndr: draughtsman]: And still, I tell you it is far too early for me, let alone for you. First I will need to sharpen my senses a bit more and obtain a pure eye. Then undertake an Italian journey, to see in the art works of the ancient and illustrious master (both sculptors and painters) what I am capable of and what I am still lacking. But if you want, we can go together in about two or three years, in the mean time we will do our best, to learn some more, you in drawing and me in painting: because it is more praiseworthy to be a good draughtsman, than a bad painter. Few painters can be found who draw well, but more who have a good colouring. The drawing is like a mold, if it is good, then all the casts that come from it are good, but if she is faulty, then all that comes from it is no good.
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Die ghene onder en tusschen dewelcke het teyckenen langh ghenoegh en met eenene vlijtighen ernst gheoeffent hebben, moghen ’t hier by niet laeten blijven en d’aenghevoanghene Konste ten halven niet laeten steken; aengesien de Teycken-konst (alhoewelse met goed recht voor een gantsch ghewightigh point en voor den eenighen ghebaenden wegh tot de Schilder-Konst en d’andere Bootser-konsten gheouden wordt) maer alleenlick een aenleydinghe tot yet grootsers schijnt te wesen. De verwen hebben een sonderlinghe kracht om onse ooghen tot sich te trecken, seght Plutarchus {In Pericle circa ipsum initium}, vermids ’t menschelicke ghesicht door de bloeyende lieffelickheyd der selvighen krachtighlick opgheweckt ende ghespijst wordt. Ghelijck het oversulcks uyt ons voorighe bewijs lichtelicken is af te nemen, dat een welgheproportioneerde Teyckeningh de waere ghelijckenisse der afgheteyckender dinghen ghenoeghsaemlick uyt-druckt; soo en magh men evenwel de schaduwe deser onvolmaeckter ghelijckenisse met de levendighe volmaecktheyd van een veelverwighe Schilderye in ’t minste niet verghelijcken.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Meanwhile those who have practiced drawing long enough and with a diligent seriousness, can leave it to this and not abandon the commenced Art halfway; since the Art of Drawing (although she is thought with good reason to be a very important point and the only common road towards the Art of Painting and the other Imitation-arts) appears to only be occasion for something bigger. The colours have a remarkable power to draw our eyes towards them, says Plutarchus {…}, as the human sight is strongly excited and fed by its blooming loveliness. Just like it is therefore easy to deduct from our previous evidence, that a well-proportioned Drawing delightfully expresses the true similitude of the drawn things; as such one may nevertheless not compare the shadow of this imperfect similitude in the least with the living perfection of a Painting with many colours.
In the English edition, Junius refers to the collection of the earl of Arundel. This reference is missing in the Latin and Dutch edition. [MO]
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[…] {Teycken-Konst is voornamentlijck noodigh aen de Schilder-Konst.} soo valt licht te oordeelen datse het begin en het eynde van de groot-geachte Schilder-Konst, tot indien hooghsten trap moet wesen: ghewisselijck isse ergens toe nuttigh hier isse geheel noodigh, hier moetse het alles doen, ja sy moet de Ziel wesen die de Schilder-Konst het leven geeft; want ghelijck de Ziel inden Mensche woont en het lichaem doen aengenaem wesen, alsoo geeft oock de Teyckeningh aende Schilder-Konst de levendige wercksaemheyt; en soo verr’ als de Ziel het lichaem overtreft; so verre gaet oock de Teyckeningh het Schilderen te boven. {Teycken-Konst is de Ziel van de Schilder-Konst.} De Ziel wort geseyt te konnen in wesen blijven en op haer selven buyten ’t Lichaem te bestaen: Maer het Lichaem niet ontbloot zijnde vande Ziel. Soo oock de Teycken-Kunst kan in een volmaeckte getekende af-beeldinge levendigh woonen buyten de Schilder-Konst, maer het Schilderen sonder Teyckenen is doot en levenloos, of liever niet met allen. Maer ghelijck als het Lichaem met de Ziel een volkomen Mensch uytmaeckt, even soo moet het Teyckenen en Schilderen de Schilderye voortbrengen; blijvende echter waerachtigh, dat de Teycken-Kunst in ’t bysonder aengehmerckt, ten opsicht van het Schilderen, deselve verre te boven gaet. {Men vint meer slegte Teyckenaers die wel Schilderen, dan goede Teyckenaers die slegt Schilderen.} Dit wert ons noch nader door de daeghelijckse ervarentheydt bewesen, door dien men siet datter meer Schilders dan slechte Teyckenaers en eenighsins wel Schilderen; dan goede Teyckenaers die slecht Schilderen, gevonden worden; gelijck oock van F. Iunius ten desen opsicht seer wel is aengemerckt, dat de Antique vermaerde Schilder, noyt soo seer de aengenaemheyt en kracht harer Konste en stelden, in ’t leggen der Verwen, om daar door hunnen dingen op te proncken, als wel in ’t verstandt van een overvaste Teycken-Konst.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] […] {The Art of Drawing is mostly necessary for the Art of Painting.} as such it is easy to judge that the beginning and end of the highly praised Art of Painting, is necessary until the highest level: she is certainly useful somewhere here she is necessary, here it should do everything, yes she has to be the Soul that gives life to the Art of Painting; Just like the Soul lives in Man and makes the body pleasant, similarly the Drawing provides the Art of Painting the lively action; and as far as the Soul surpasses the body; as such the Drawing surpasses the Painting. {The Art of Drawing is the Soul of the Art of Painting.} The Soul is said to be able to stay in a person and independently exist outside the Body: But the Body cannot be without the Soul. As such the Art of Drawing can exist in a perfectly drawn depiction independently from the Art of Painting, but Painting is dead and lifeless without Drawing. But like the Body makes a complete Man with the Soul, similarly Drawing and Painting have to produce the Painting; it remains true however, that the Art of Drawing in particular, in comparison to Painting, greatly surpasses it. {One may find more bad Draughtsmen who can Paint well, than good Draughtsmen who Paint badly.} This is proven to us even further by everyday experience, in which one sees that on can find more Painters than bad Draughtsmen can Paint reasonably well; than good Draughtsmen who Paint badly; just like it has been noted by F. Junius in this regard, that the famous Ancient Painter did not so much place the comeliness and power of their Art in the adding of Colours, to embellish their things, but rather in the sense of a very steady Art of Drawing.
Junius is not mentioned in the English translation. In fact, the whole comparison between Painters and Draughtsmen in the Dutch original (second edition) is missing in the English translation (after the first Dutch edition). [MO]
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[…] {Teycken-Konst is voornamentlijck noodigh aen de Schilder-Konst.} soo valt licht te oordeelen datse het begin en het eynde van de groot-geachte Schilder-Konst, tot indien hooghsten trap moet wesen: ghewisselijck isse ergens toe nuttigh hier isse geheel noodigh, hier moetse het alles doen, ja sy moet de Ziel wesen die de Schilder-Konst het leven geeft; want ghelijck de Ziel inden Mensche woont en het lichaem doen aengenaem wesen, alsoo geeft oock de Teyckeningh aende Schilder-Konst de levendige wercksaemheyt; en soo verr’ als de Ziel het lichaem overtreft; so verre gaet oock de Teyckeningh het Schilderen te boven. {Teycken-Konst is de Ziel van de Schilder-Konst.} De Ziel wort geseyt te konnen in wesen blijven en op haer selven buyten ’t Lichaem te bestaen: Maer het Lichaem niet ontbloot zijnde vande Ziel. Soo oock de Teycken-Kunst kan in een volmaeckte getekende af-beeldinge levendigh woonen buyten de Schilder-Konst, maer het Schilderen sonder Teyckenen is doot en levenloos, of liever niet met allen. Maer ghelijck als het Lichaem met de Ziel een volkomen Mensch uytmaeckt, even soo moet het Teyckenen en Schilderen de Schilderye voortbrengen; blijvende echter waerachtigh, dat de Teycken-Kunst in ’t bysonder aengehmerckt, ten opsicht van het Schilderen, deselve verre te boven gaet. {Men vint meer slegte Teyckenaers die wel Schilderen, dan goede Teyckenaers die slegt Schilderen.} Dit wert ons noch nader door de daeghelijckse ervarentheydt bewesen, door dien men siet datter meer Schilders dan slechte Teyckenaers en eenighsins wel Schilderen; dan goede Teyckenaers die slecht Schilderen, gevonden worden; gelijck oock van F. Iunius ten desen opsicht seer wel is aengemerckt, dat de Antique vermaerde Schilder, noyt soo seer de aengenaemheyt en kracht harer Konste en stelden, in ’t leggen der Verwen, om daar door hunnen dingen op te proncken, als wel in ’t verstandt van een overvaste Teycken-Konst.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] […] {The Art of Drawing is mostly necessary for the Art of Painting.} as such it is easy to judge that the beginning and end of the highly praised Art of Painting, is necessary until the highest level: she is certainly useful somewhere here she is necessary, here it should do everything, yes she has to be the Soul that gives life to the Art of Painting; Just like the Soul lives in Man and makes the body pleasant, similarly the Drawing provides the Art of Painting the lively action; and as far as the Soul surpasses the body; as such the Drawing surpasses the Painting. {The Art of Drawing is the Soul of the Art of Painting.} The Soul is said to be able to stay in a person and independently exist outside the Body: But the Body cannot be without the Soul. As such the Art of Drawing can exist in a perfectly drawn depiction independently from the Art of Painting, but Painting is dead and lifeless without Drawing. But like the Body makes a complete Man with the Soul, similarly Drawing and Painting have to produce the Painting; it remains true however, that the Art of Drawing in particular, in comparison to Painting, greatly surpasses it. {One may find more bad Draughtsmen who can Paint well, than good Draughtsmen who Paint badly.} This is proven to us even further by everyday experience, in which one sees that on can find more Painters than bad Draughtsmen can Paint reasonably well; than good Draughtsmen who Paint badly; just like it has been noted by F. Junius in this regard, that the famous Ancient Painter did not so much place the comeliness and power of their Art in the adding of Colours, to embellish their things, but rather in the sense of a very steady Art of Drawing.
Junius is not mentioned in the English translation. In fact, the whole comparison between Painters and Draughtsmen in the Dutch original (second edition) is missing in the English translation (after the first Dutch edition). [MO]
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T: Nu nog, maar ik seg dat het my veels te vroeg is, ‘k laat staan voor u. Eerst moet ik myn zinnen nog wat scherpen, en myn ooge zuiver hebben. Dan een Italiaanze Rys aangevangen, om in de Konstwerken der oude en doorlugtige meesters, ( zo Beeldhouwers als Schilder,) te zien wat ik kan, en wat my noch ontbreekt. Maar zo gy wild, gaan wy t’zaamen over 2 a 3 jaar, ondertusschen zullen wy ons best doen, om noch wat te leeren, gy in ’t teekenen, en ik in ’t Schilderen: want het is loffelyker een goed Teekenaar te zyn, als een slegt Schilder. Daar worden ook weinige Schilders gevonden die wel Teekenen, maar meer die een goede Koloriet hebben. De Teekening is gelyk een vorm, zo die goed is, zo zyn mede al de gietselen die der uitkoomen goed, dog isse gebrekkelyk, zo deugt ‘er niets van alles watter uitkomt.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] T [ndr: draughtsman]: And still, I tell you it is far too early for me, let alone for you. First I will need to sharpen my senses a bit more and obtain a pure eye. Then undertake an Italian journey, to see in the art works of the ancient and illustrious master (both sculptors and painters) what I am capable of and what I am still lacking. But if you want, we can go together in about two or three years, in the mean time we will do our best, to learn some more, you in drawing and me in painting: because it is more praiseworthy to be a good draughtsman, than a bad painter. Few painters can be found who draw well, but more who have a good colouring. The drawing is like a mold, if it is good, then all the casts that come from it are good, but if she is faulty, then all that comes from it is no good.
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Die ghene onder en tusschen dewelcke het teyckenen langh ghenoegh en met eenene vlijtighen ernst gheoeffent hebben, moghen ’t hier by niet laeten blijven en d’aenghevoanghene Konste ten halven niet laeten steken; aengesien de Teycken-konst (alhoewelse met goed recht voor een gantsch ghewightigh point en voor den eenighen ghebaenden wegh tot de Schilder-Konst en d’andere Bootser-konsten gheouden wordt) maer alleenlick een aenleydinghe tot yet grootsers schijnt te wesen. De verwen hebben een sonderlinghe kracht om onse ooghen tot sich te trecken, seght Plutarchus {In Pericle circa ipsum initium}, vermids ’t menschelicke ghesicht door de bloeyende lieffelickheyd der selvighen krachtighlick opgheweckt ende ghespijst wordt. Ghelijck het oversulcks uyt ons voorighe bewijs lichtelicken is af te nemen, dat een welgheproportioneerde Teyckeningh de waere ghelijckenisse der afgheteyckender dinghen ghenoeghsaemlick uyt-druckt; soo en magh men evenwel de schaduwe deser onvolmaeckter ghelijckenisse met de levendighe volmaecktheyd van een veelverwighe Schilderye in ’t minste niet verghelijcken.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Meanwhile those who have practiced drawing long enough and with a diligent seriousness, can leave it to this and not abandon the commenced Art halfway; since the Art of Drawing (although she is thought with good reason to be a very important point and the only common road towards the Art of Painting and the other Imitation-arts) appears to only be occasion for something bigger. The colours have a remarkable power to draw our eyes towards them, says Plutarchus {…}, as the human sight is strongly excited and fed by its blooming loveliness. Just like it is therefore easy to deduct from our previous evidence, that a well-proportioned Drawing delightfully expresses the true similitude of the drawn things; as such one may nevertheless not compare the shadow of this imperfect similitude in the least with the living perfection of a Painting with many colours.
In the English edition, Junius refers to the collection of the earl of Arundel. This reference is missing in the Latin and Dutch edition. [MO]
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La fin de la Peinture, comme de la Poësie, est de surprendre de telle sorte que leurs imitations paroissent des vérités. Le Tableau de Zeuxis, où il avoit peint un Garçon (a) qui portoit des raisins, & qui ne fit point de peur aux oiseaux, puisqu’ils vinrent becqueter ces fruits, est une marque que la Peinture de ces tems-là avoit accoutumé de tromper les yeux en tous les objets qu’elle representoit.
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Toutes deux [ndr : la peinture et la poésie] conservent exactement l’unité du lieu, du tems, & de l’objet.
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Die ghene onder en tusschen dewelcke het teyckenen langh ghenoegh en met eenene vlijtighen ernst gheoeffent hebben, moghen ’t hier by niet laeten blijven en d’aenghevoanghene Konste ten halven niet laeten steken; aengesien de Teycken-konst (alhoewelse met goed recht voor een gantsch ghewightigh point en voor den eenighen ghebaenden wegh tot de Schilder-Konst en d’andere Bootser-konsten gheouden wordt) maer alleenlick een aenleydinghe tot yet grootsers schijnt te wesen. De verwen hebben een sonderlinghe kracht om onse ooghen tot sich te trecken, seght Plutarchus {In Pericle circa ipsum initium}, vermids ’t menschelicke ghesicht door de bloeyende lieffelickheyd der selvighen krachtighlick opgheweckt ende ghespijst wordt. Ghelijck het oversulcks uyt ons voorighe bewijs lichtelicken is af te nemen, dat een welgheproportioneerde Teyckeningh de waere ghelijckenisse der afgheteyckender dinghen ghenoeghsaemlick uyt-druckt; soo en magh men evenwel de schaduwe deser onvolmaeckter ghelijckenisse met de levendighe volmaecktheyd van een veelverwighe Schilderye in ’t minste niet verghelijcken.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Meanwhile those who have practiced drawing long enough and with a diligent seriousness, can leave it to this and not abandon the commenced Art halfway; since the Art of Drawing (although she is thought with good reason to be a very important point and the only common road towards the Art of Painting and the other Imitation-arts) appears to only be occasion for something bigger. The colours have a remarkable power to draw our eyes towards them, says Plutarchus {…}, as the human sight is strongly excited and fed by its blooming loveliness. Just like it is therefore easy to deduct from our previous evidence, that a well-proportioned Drawing delightfully expresses the true similitude of the drawn things; as such one may nevertheless not compare the shadow of this imperfect similitude in the least with the living perfection of a Painting with many colours.
Junius states that the (art of) drawing (tekenen, tekenkunst) is the basis for Painting (schilderkunst) and for the other arts that consist in imitation. However, he argues that an artist should never be satisfied by only producing drawings, as the colours (verf) add enormously to the impact of a painting. The liveliness of a painting with many different colours (veelverwigh schilderij) is much closer to perfection than a drawing. As such, the effect of colour is connected to the liveliness of a painting. In this citation, ‘verf’ should be translated as colour. In the Latin edition (1637), this term is described as 'diversissimorum colorum'. In the English edition, Junius refers to the collection of the earl of Arundel. This reference is missing in the Latin and Dutch edition. [MO]
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V. Von der Mahlerey Verwandschafft mit andern Künsten, p. 133-137
Der Erfindung nach/ ist die Mahlerey befreundet mit de Poeterey/ daher Ovidius saget :
Der Mahler und Poet hat gleiche Macht zu dichten.
Ein schönes Kunstgemähl wird durch ein liebliches Gedicht gleichsam beseelet/ und die stummen Bilder deß Mahlers/ machet der Poet reden; ja beede machen etwas aus dem/nichts ist.
Wie nun die Studia deß Menschen Verstand ins gemein zu möglichster Vollkommenheit fördern; also dienen sie auch absonderlich einen Mahler/ und machen ihn in den Erfindungen sinnreich und verständig. Was die äusserliche Gestalt belanget/ ist sein Buch die Natur/ welcher Gleicheit ersuchet und nachahmet: Was aber Antiquiteten, alte Historien/ Kunstrichtige Ausbildungen/ Neue und Frembde Aufzüge/ Ausländische Trachten und dergleichen betrifft/ das muß er von den Poeten lernen/ oder selbsten ein Poet seyn. [....]
Hieraus ist nicht zu schliessen/ daß eine verständiger Mahler für sich nichts stellen und zu Wercke sollte bringen können: Nein/ sondern er wird viel Sachen/ welche die Natur für Augn stellet/ meisterlich abbilden/ und deß Poeten vonnöthen haben/ es lauffe dann eine Sache in Icologiam oder artem Emblematicam, da er deß Poeten Einrathen oder Erklärung nicht verachten wird. Was die äusserliche Gestalt belanget/ sind mit der befreundet die Wachspossiererey/ Bildhauerey/ Baukunst/ welcher Sprache ist das Gemähl oder der Abriß/ als der Mahl=Kunst Abc.
Viel Sachen lassen sich sagen und nicht mahlen: viel lassen sich mahlen / und nicht sagen [...]
[....] Zu deme hat die Mahlerey ihren Nutzen in Aufmunterung unserer Gedancken/ Erweckung der Andacht/ Erhaltung der hinfallendeb Gestalten/ Ehrengedächtnis der Verstorbenen/ und wie vorgedacht/ notwendig ist zu vor belobter Baukunste.
Quotation
On peut encore accorder cet avantage à la Peinture, qu’elle vient à nous par le sens le plus subtil, le plus capable de nous ébranler, & d’émouvoir nos passions, je veux dire par la vue
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ES ist/ zwischen der Zeichenkunst und Mahlerey/ eine Vergleichung/ wie zwischen Leib und Seele: weil/ durch die Farben/ die todte Striche der Zeichnung erst recht auferwecket/ rührend und lebendig gemacht werden. Also werden auch diese beyde Künste/ von den Poeten/ der Sing= und Reim-Kunst verglichen: wie die Musik und Poesy weil die Poesy der Musik/ wie das Mahlen der Zeichnung/ die Seele gibet/ und durch die Coloriten das Strichwerk/ ja so schön/ als der Gesang und Kunstklang durch geistige Reimgedichte/ gezieret und gleichsam belebet wird.
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Das I. Capitel. Von der Übung dem Gebrauch der Wasser-Farben/ wie man damit insonderheit allerhand Dinge Natur- und Kunstgemäß anfärben und mahlen soll.
Erstlich nun/weil allerhand Arten von Malen/es sey entweder das Illuminiren oder Erleuchtern mit Wasser-Farben/ oder Tuschen/ oder dergleichen/ eben so wol als die ganze Mahler-Kunst aus der Zeichen-Kunst herfliesset/ und ohne derselben Wissenschaft etwas gründliches schwerlich kann außgerichtet werden; so wollen wir allhier ernstlich vermahnet haben/in dieser Erleuchterey-Kunst alle Eigenschaften und Lehren/die wir in unser Zeichen-Kunst angewiesen/wohl in Acht zu nehmen/weil zwischen den Erleuchtern und Zeichen kein sonderlicher Unterschied ist den die Erkäntnuß und das Anlegen der Farben durch den Pinsel fast in allen mit der Zeichen-Kunst überein kompt/immassen hiebevor in dem zehenden Kapitel angedeutet worden.