DE PILES, Roger, « Idée du peintre parfait », Abrégé de la vie des peintres, Paris, Jacques Estienne, 1715, p. 1-104.
Outre les chapitres sur le génie, sur les trois parties de la peinture (dessin, composition, couleur) et la place importante faite au coloris et au clair-obscur, De Piles aborde la question de l'utilité des gravures et de la connaissance des tableaux (comment identifier leur auteur, leur manière, reconnaître leur qualité, distinguer l'original de la copie).
Signe du succès remporté par l'Abrégé, ce dernier a été traduit en anglais en 1706 chez Dryden, (The lives of the most eminent modern painters, who have lived since, or were omitted by Mons. De Piles) en allemand en 1710 chez Schiller (Historie und Leben der berühmtesten europaeischen Mahler, so sich durch ihre Kunst-Stücke bekand gemacht, samt einigen Réflexions darüber und Abbildung eines vollkommenen Mahlers, nach welcher die Mahlerey als einer Regul kann beurtheilet werden, wobey auch der Nutzen und Gebrauch der Kupferstücke und Erklärung der gebräuchlichen Mahler-Wörter) et en néerlandais en 1725 chez Lakeman (Beknopt verhaal van het leven der vermaardste Schilders : met Aanmerkingen over hunne werken) avant que d’être de nouveau publié en France chez Jombert en 1767.
L'édition anglaise est accessible en Open-access via ECCO.
Aude Prigot
Table des chapitres Livre premier at n.p.
Préface at np
Abrégé de la vie de l'auteur at np
DE PILES, Roger, Abrégé de la vie des peintres avec des réflexions sur les ouvrages : Et un traité du peintre parfait, de la connoissance des desseins, & de l'utilité des estampes, Paris, Charles de Sercy, 1699.
DE PILES, Roger, L'idée du peintre parfait, London, David Mortier, 1707.
DE PILES, Roger, Œuvres diverses de M. de Piles, Amsterdam - Leipzig - Paris, Arkstée & Merkus - Charles-Antoine Jombert, 1767, 5.
DE PILES, Roger, Idée du peintre parfait, CARRERE, Xavier (éd.), Paris, Gallimard, 1993.
DE PILES, Roger, « The Lives of the Most Eminent Modern Painters, who have lived since, or were omitted by Mons. De Piles », London, Dryden, 1707.
DE PILES, Roger, L’ idea del perfetto pittore per servire di regola nel giudicio che si deve formare intorno alle opere de’ pittori, Torino, Beltramo Antonio Re, 1769.
MIROT, Léon, Roger de Piles, peintre, amateur, membre de l’Académie de peinture (1635-1709), Paris, J. Schemit, 1924.
TEYSSÈDRE, Bernard, L’histoire de l’art vue du Grand Siècle : recherches sur l'"Abrégé de la vie des peintres" par Roger de Piles (1699) et ses sources, Paris, R. Julliard, 1964.
TEYSSÈDRE, Bernard, Roger de Piles et les débats sur le coloris au siècle de Louis XIV, Paris, La Bibliothèque des arts, 1965.
PUTTFARKEN, Thomas, Roger de Piles’ Theory of Art, New Haven - London, Yale University Press, 1985.
DE PILES, Roger, Idée du peintre parfait, CARRERE, Xavier (éd.), Paris, Gallimard, 1993.
ALPERS, Svetlana, « Roger de Piles et l’histoire de l’art », dans POMMIER, Édouard (éd.), Histoire de l’histoire de l’art. De l'Antiquité au XVIIIe siècle, Paris, Klincksieck, 1995, 2 vol., vol. I, p. 283-302.
VERBRAEKEN, René, « Roger de Piles et le vocabulaire artistique », dans VERBRAEKEN, René (éd.), Termes de couleur et lexicographie artistique : recueil d'essais suivi de quelques articles sur la critique d'art, Paris, Éd. du Panthéon, 1997, p. 95-106.
LICHTENSTEIN, Jacqueline, La couleur éloquente : rhétorique et peinture à l’âge classique, Paris, Flammarion, 1999.
PUTTFARKEN, Thomas, « Composition, Disposition and Ordonnance in French Seventeenth-Century Writings on Art », dans TAYLOR, Paul et QUIVIGER, François (éd.), Pictorial Composition from Medieval to Modern Art , Actes du colloque de Londres, Torino, Nino Aragno Editore, 2000, p. 131-145.
GINSBURGH, Victor et WEYERS, Sheila, « De Piles, Drawing and Color. An Essay in Quantitative Art History », Artibus et historiae, 23/45, 2002, p. 191-203 [En ligne : http://www.jstor.org/stable/1483688 consulté le 30/03/2018].
DELAPIERRE, Emmanuelle et GILLES, Matthieu (éd.), Rubens contre Poussin : la querelle du coloris dans la peinture française à la fin du XVIIe siècle, cat. exp., Arras, Musée des Beaux-Arts - Épinal, Musée départemental d'art ancien et contemporain, 2004, Ludion, 2004.
KORTHALS ALTES, Everhard, « Félibien, de Piles and Dutch Seventeenth-Century Paintings in France », Simiolus. Netherlands Quarterly for the History of Art, 34/3-4, 2009 - 2010, p. 194-211 [En ligne : http://www.jstor.org/stable/41407902 consulté le 30/03/2018].
FILTERS
QUOTATIONS
{Le Génie}. Le Génie est la première chose que l’on doit supposer dans un Peintre. C’est une partie qui ne peut s’acquérir ni par l’étude, ni par le travail ;
{Le grand Goût}. Qu’il < le peintre> ne se contente pas d’être exact & régulier, qu’il répande encore un grand goût dans tout ce qu’il fera, & qu’il évite surtout ce qui est bas & insipide. Ce grand Goût dans l’ouvrage du peintre est, Un Usage des effets de la nature bien choisis, grands, extraordinaires & vraisemblables : Grands, parce que les choses sont d’autant moins sensibles qu’elles sont petites & partagées ; Extraordinaires, car ce qui est ordinaire ne touche point, & n’attire point l’attention ; vraisemblables, parce qu’il faut que ces choses grandes & extraordinaires paraissent possibles, & non chimériques.
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{La Composition. I. Partie} La Composition contient deux choses, l’Invention & la Disposition. Par l’invention, le Peintre doit trouver & faire entrer dans son sujet les objets les plus propres à l’exprimer & à l’orner : & par la Disposition il doit les situer de la Manière la plus avantageuse, pour en tirer un grand effet, & pour contenter les yeux, en faisant voir de belles parties : il faut qu’elle soit bien contrastée, bien diversifiée, & liée de groupes.
{La Composition. I. Partie} La Composition contient deux choses, l’Invention & la Disposition. Par l’invention, le Peintre doit trouver & faire entrer dans son sujet les objets les plus propres à l’exprimer & à l’orner : & par la Disposition il doit les situer de la Manière la plus avantageuse, pour en tirer un grand effet, & pour contenter les yeux, en faisant voir de belles parties : il faut qu’elle soit bien contrastée, bien diversifiée, & liée de groupes.
{Le Dessin. II. Partie} Que le Peintre dessine correctement d’un bon goût & d’un style varié, tantôt héroïque & tantôt champêtre, selon le caractére des Figures que l’on introduit : Car l’élegance des contours qui convient aux Divinités, par exemple, ne convient nullement aux gens du commun ; les Héros & les soldats, les forts & les faibles, les jeunes & les vieillards doivent avoir chacun leurs diverses formes ; sans compter que la Nature, qui se trouve differente dans toutes ses productions demande du Peintre une varieté convenable.
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{Les Attitudes} Que les Attitudes soient naturelles, expressives, variées dans leurs actions, & contrastées dans leurs membres, qu’elles soient simples ou nobles, animées ou modérées selon le Sujet du Tableau & la discrétion du Peintre.
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{Les Extremités} Que les Extremités, j’entens la tête, les pieds, & les mains soient travaillées avec plus de précision & d’exactitude que tout le reste, & qu’elles concourent ensemble à rendre plus expressive l’action des figures.
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{Les Draperies} Que les Draperies soient bien jettées, que les plis en soient grands, en petit nombre autant qu’il est possible, & bien contrastées ; que les étofes en soient épaisses, ou légeres selon la qualité & la convenance des figures ; qu'elles soient quelquefois ouvragées & d'espèce différente & quelquefois simple, suivant la convenance des sujets & des endroits du Tableau, qui demandent plus ou moins d’éclat pour l’ornement du Tableau & pour l'oeconomie du tout ensemble.
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Le Païsage [...]
{Le Coloris. III Partie} Que dans le Coloris, qui comprend deux choses, la Couleur locale & le Clair-obscur ; le Peintre ait grand soin de s'instruire de l'une & de l'autre : c’est ce qui le distingue des artisans qui ont de commun avec lui les mesures & les proportions ; & c’est encore ce qui le rend le plus véritable & le plus parfait imitateur de la Nature.
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{Le Coloris. III Partie} Que dans le Coloris, qui comprend deux choses, la Couleur locale & le Clair-obscur ; le Peintre ait grand soin de s'instruire de l'une & de l'autre : c’est ce qui le distingue des artisans qui ont de commun avec lui les mesures & les proportions ; & c’est encore ce qui le rend le plus véritable & le plus parfait imitateur de la Nature.