PARFAIT (adj.)
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Quotation
La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 313
39. Le profil de Michel-Ange, le coloris de Raphaël, l'invention et la hardiesse du Parmesan, & les nuits du Bassan font un Peintre l'Idée des bons Peintres. Ce sont les quatre elements d'un parfait Peintre.
BASSANO, Jacopo
IL PARMIGIANINO (Girolamo Francesco Maria Mazzola)
MICHELANGELO (Michelangelo Buonarroti)
RAFFAELLO (Raffaello Sanzio)
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Quelle peinture est la plus parfaite
La plus excellente maniere de peindre est celle qui imite mieux, & qui a plus de conformité au naturel qu’on represente, & ce parangon se fait souvent à la honte de certains peintres qui semblent vouloir reformer les ouvrages de la nature […] & ces ignorants ont tant de fois pratiqué et veu pratiquer ces fautes qu'ils ont fait habitude, laquelle leur a passé si avant, & s'est tellement enracinée en leur jugement corrompu, qu'ils se persuadent eux-mesmes que la nature, ou ceux qui l'imitent sont fort abusez de suivre un autre chemin que celuy qu'ils tiennent.
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Que s'il en sort de la main des plus excellens Maistres où l'on rencontre une juste convenance de toutes les parties du corps & une belle uniformité de mouvemens qui concourent à une mesme fin, c'est alors qu'on admire comme quoy la beauté, & la grace forment un ouvrage parfait.
Pour Félibien, la perfection résulte de l’association de la beauté et de la grâce.
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Je ne puis cependant m’empescher d’avoir de la veneration mesmes pour ces fautes apparentes : je croy que les Sculpteurs ont eu leurs raisons, & qu’il y auroit de la temerité à les condamner ; le moyen de penser que ces grands Hommes qui ont fait des Ouvrages qu’on peut dire parfaits, soient tombez dans des fautes aussi grossieres que seroient celles dont nous venons de parler, s’ils ne les avoient pas faites à dessein ?
Entre plusieurs considerations qu’ils ont pû avoir, & que nous n’imaginons pas, il se peut faire qu’ils en ayent usé de la sorte, à cause du raccourcy. [...]
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Ainsi à regarder la peinture en elle-mesme & entant qu'elle est un amas de preceptes pour bien peindre, elle est aujourd’huy plus parfaite & plus accomplie qu’elle ne l'a jamais esté dans tous les autres siecles. Je diray mesme que je ne suis pas bien ferme dans le jugement que je fais en faveur des tableaux de ces anciens Maistres, non seulement à cause du respect dont je suis prevenu pour leur ancienneté, mais aussi à cause de la beauté réelle & effective que cette ancienneté leur donne. Car il y a dans les ouvrages de peinture comme dans les viandes nouvellement tuées ou dans les fruits fraischement cueillis, une certaine crudité & une certaine âpreté, que le temps seul peut cuire & adoucir en amortissant ce qui est trop vif, en affoiblissant ce qui est trop fort, & en noyant les extremitez des couleurs les unes dans les autres : Qui sçait le degré de beauté qu'aquerrera la Famille de Darius, le Triomphe d'Alexandre, la deffaite de Porus & les autres grands tableaux de cette force, quand le Temps aura achevé de les peindre, & y aura mis les mesmes beautez dont il a enrichi le saint Michel & la sainte Famille. Car je remarque que ces grands tableaux de Monsieur le Brun se peignent & s'embellissent tous les jours, & que le Temps en y adoucissant ce que le pinceau judicieux luy a donné pour estre adouci & pour amuser son activité, qui sans cela s'attaqueroit à la substance de l’ouvrage, y ajoûte mille nouvelles graces, qu’il n’y a que luy seul qui puisse donner.
LE BRUN, Charles, Alexandre et Porus, v. 1665 - v. 1673, huile sur toile, 470 x 126,4, Paris, Musée du Louvre, INV. 2897
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LE BRUN, Charles, Entrée d'Alexandre à Babylone ou Le Triomphe d'Alexandre, 1665, huile sur toile, 450 x 707, Paris, Musée du Louvre, INV. 2898
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LE BRUN, Charles, La tente de Darius ou les reines de Perse aux pieds d'Alexandre, v. 1660 - v. 1661, huile sur toile, 298 x 453, Versailles, Château de Versailles, MV 6165.
RAFFAELLO (Raffaello Sanzio) , Saint Michel terrassant le démon dit le Grand Saint Michel, v. 1518, huile sur bois, 268 x 160, Paris, Musée du Louvre, Inv. 610.
RAFFAELLO (Raffaello Sanzio) , ROMANO, Giulio et DA UDINE, Giovanni, Sainte Famille avec sainte Élisabeth, le petit saint Jean et deux anges dite La Grande Sainte Famille, 1518, huile sur bois, 207 x 140, Paris, Musée du Louvre, Inv. 604.
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L’Expression, à mon avis, est une naïve & naturelle ressemblance des choses que l’on a à représenter : Elle est necessaire & entre dans toutes les parties de la Peinture, & un Tableau ne sçauroit être parfait sans l’Expression ; c’est elle qui marque les veritables caracteres de chaque chose ; c’est par elle que l’on distingue la nature des corps ; que des figures semblent avoir du mouvement, & tout ce qui est feint paroît être vrai.
Elle est aussi bien dans la couleur que dans le dessein ; elle doit encore être dans la representation des païsages, & dans l’assemblage des figures.
C’est, MESSIEURS, ce que j’ai tâché de vous faire remarquer dans les Conferences passées ; aujourd’hui j’essaierai de vous faire voir que l’Expression est aussi une partie qui marque les mouvemens de l’Ame, ce qui rend visible les effets de la passion.
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[…] L’imitation, pour être aussi parfaite qu’elle peut l’être, doit avoir deux qualités : l’exactitude & la liberté. L’une règle l’imitation, & l’autre l’anime.
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BAILLET DE SAINT-JULIEN, Louis-Guillaume, Lettres sur la peinture à un amateur, Genève, s.n., 1750.
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Tout est remarquable dans cet ouvrage [ndr : la Nativité de Boucher] : l’air fin & séduisant de la plûpart des figures, l’élégante naiveté de leurs attitudes, & la singuliere variété de leurs caracteres. Sa couleur semble le disputer à son dessin, & acheve d’en faire un tout parfait, par l’union admirable & l’entente qu’on y remarque.
[...] M. Boucher n’en est pas moins admirable dans ses Pastorales : On ne sauroit y mettre plus d’esprit & de goût ; & de ce charme qui lui est tout particulier. Quelqu’un voudra peut-être objecter que ce n’est pas ici la place de l’esprit, & me renverra aux Eclogues de M. de Fontenelle ; où on l’y a trouvé si défectueux, & à juste titre. Mais avec sa permission, ces deux choses me paroissent fort différentes ; & ont besoin d’une courte explication. La Peinture & la Poësie se ressemblent ; mais l’une est muette, l’autre a cent façons de s’exprimer : on juge bien par conséquent que la première ne sauroit trop animer & réveiller ses compositions. Quelque abus qu’un Peintre fasse de son esprit, ses fautes ne seront ni si remarquables, ni si vicieuses que celles du Poëte : il aura beau fatiguer son pinceau, il est bien sur qu’il n’en sortira jamais ni Madrigaux ni Epigrammes.
BOUCHER, François