BEAU NATUREL (expr.)
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BEAUTY OF NATURE (eng.)FILTERS
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DE PILES, Roger, De l'art de peinture de Charles Alphonse Dufresnoy, Paris, Nicolas Langlois, 1668.
2 quotationsQuotation
Je [ndr : C.-A. Dufresnoy] ne veux pas non plus étoufer le Genie par un amas de Regles, ny éteindre le feu d’une veine qui est vive & abondante : mais plûtost faire en sorte que l’Art fortifié par la connoissance des choses, passe en nature peu à peu & comme par degrez, & qu’en suite il devienne un pur Genie, capable de bien choisir le Vray, & de sçavoir faire le discernement du beau Naturel d’avec le bas & le mesquin, & que le Genie par l’exercice & par l’habitude s’acquiere parfaitement toutes les regles & tous les secrets de l’Art.
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{XX. L’Antique regle la Nature.}
Ce qu’il y a icy à faire, est d’imiter le beau Naturel, comme ont fait les Anciens, tel que l’objet & la Nature de la chose le demandent : Et c’est pour cela que vous serez soigneux de rechercher les Medailles antiques, les Statuës, les Vases, les Bas-reliefs, *& tout ce qui fait connoistre les Pensées & les Inventions des Grecs ; parce qu’elles nous donnent de grandes idées, & nous font produire de belles choses.
Anciens (les)
DE PILES, Roger
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37. [La principale & la plus importante partie de la Peinture, est de sçavoir connoistre ce que la Nature a fait de plus beau & de plus convenable à cet Art.] Voicy où échoüent presque tous les Peintres Flamans ; & la pluspart sçavent imiter la Nature pour le moins aussi bien que les Peintres des autres Nations ; mais ils en font un mauvais choix, soit parce qu’ils n’ont pas veu l’Antique, ou que le beau Naturel ne se trouve pas ordinairement dans leur païs. Et dans la vérité ce beau estant fort rare […], il est difficile d'en faire le choix, & de s'en former des idées qui puissent servir de modele.
DU FRESNOY, Charles-Alphonse
École flamande
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enfin que dans cette partie de la couleur, l’on doit considerer ces trois choses conjointement pour y exceller, la belle oeconomie des couleurs, la propreté dans leur mêlange & application, & la liberté du Pinceau ; ces trois choses (qui bien souvent font chacune tout le talant d’un homme) ne se doivent jamais separer, encore qu’ils requierent chacun un soin particulier pour imiter la beauté du naturel.
Quelqu’un de l’Academie prit de là occasion de proposer une question de sçavoir, ce que l’on doit entendre par le beau naturel, & en quoi consiste cette beauté, laquelle le Peintre doit imiter, disant que si l’on en devoit croire le sens naturel & commun, (les choses étant ordonnées dans une reguliere Cimetrie,) un air serein, des arbres fort bien dressés, un terrain uni, & des objets plaisants, lui paroissoient d’une très agreable beauté, qu’il pensoit que l’on devoit du moins approprier les choses à la nature des sujets, pour former la beauté d’un Tableau, par une convenance raisonnable, & que neantmoins il avoit remarqué dans les ouvrages de tres-habilles hommes une affectation de faire paroître les choses dans l’irregularité, le désordre & l’obscurité, comme l’on voyoit en beaucoup d’endroits des Bacchanalles representées en des lieux sombres & mal plaisants, contre l’usage ordinairement pratiqué par tout de chercher des lieux agreables pour les rejouissances [...] que l’on ne devoit pas juger de la beauté des objets, par ce qu’ils ont de surprenant, n’y sur des opinions singulieres, mais suivant le sentiment universel des Esprits les plus éclairés & l’approbation la plus generale, qu’en la Peinture l’on devoit tenir pour beau ce qui imitoit le mieux le naturel dans un choix raisonnable, que dans les choses naturelles il falloit distinguer le naturel simple, d’avec un naturel composé, & entre ces derniers de reguliers & d’autres Rustiques ; dans le regulier, que la beauté consiste en la Cimetrië, & en la belle ordonnance de l’art & dans le rustique, l’irregularité champestre.
Le tableau tout comme le nom de Véronèse ne sont pas explicitement précisés par Testelin, mais le rapprochement avec le Persée délivrant Andromède a été fait par Christian Michel et Jacqueline Lichtenstein dans les Conférences de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture. Tome 1, Les Conférences au temps d'Henry Testelin 1648-1681, vol. 2. p. 614-615. Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 69-71 puis 73-75 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte reprend également la Table des Préceptes sur la Couleur aux pages 50-53.