TRUTH (n.)
TERM USED AS TRANSLATIONS IN QUOTATION
VÉRITÉ (fra.)VÉRITÉ
FRÉART de CHAMBRAY, Roland, An Idea of the Perfection of Painting: demonstrated from the Principles of Art, and by examples conformable to the observations , which Pliny and Quintilian have made upon the most celebrated pieces of Ancient painters parallel’d with some Works of the most Modern Painters, Leonardo da Vinci, Raphael, Julio Romano and N. Poussin, trad. par EVELYN, John, London, Henry Herringman, 1668.
(maximes générales et essentielles)
I. Que dans la Composition d’une Histoire, la Vérité soit premierement fort exacte et pure.
II. Qu’on ait une grande considération du Lieu oû elle sera représentée.
III. Qu’on prenne bien garde à ne pas descouvrir jamais les parties qui ne se peuvent monstrer honnestement. Cette maxime a toûjours esté parmi eux une telle recommendation, que mesme ils souffroient plutost que l’Histoire demeurast defectueuse en quelque chose, que de passer au delà des bornes de la modestie.
IIII. Et enfin, pour le quatriesme degré de perfection, Qu’on trouve moyen de représenter les choses noblement, ingenieusement, et d’une manière grande et magnifique.
Voilà les quatre Parties principales, qui sont le concert, et pour ainsi dire l’harmonie de la Peinture, par la juste relation qu’elles ont entre elles ; Ce que nos Critiques rechercheront rigoureusement dans l'Ouvrage qu'on leur présente ; où j'ai bien peur qu'ils ne trouvent pas assez leur conte pour le sucés de la pretention de nostre Moderne.
{XIX. Qu’il ne faut pas trop s’attacher à la Nature, mais l’accommoder à son Genie.}
*Ne soyez pas si fort attaché à la Nature, que vous ne donniez rien à vos estudes ny à vostre Genie : mais aussi ne croyez pas que vostre Genie & la seule memoire des choses que vous avez veuës vous fournissent assez pour faire un beau tableau, sans l’aide de cette incomparable maistresse la Nature, *que vous devez toûjours avoir presente comme un témoin de la verité.
219. [Il sera tres-expedient de faire un Modele des choses, dont le Naturel est difficile à tenir, & dont nous ne pouvons pas disposer comme il nous plaist ] Comme des Grouppes de plusieurs Figures, des Attitudes difficiles à tenir long-temps, des Figures en l'air, en Plat-fond, ou élevées beaucoup au dessus de la veuë, & des Animaux mesmes dont on ne dispose pas aisément. Par ce Precepte l'on voit assez la necessité qu'a un Peintre de sçavoir Modeler, & d'avoir plusieurs Modeles de cire maniables. Paul Veronese en avoit un si bon nombre, avec une si grande quantité d'Etoffes différentes, qu'il en mettoit toute une Histoire ensemble sur un Plan dégradé pour grande & pour diversifiée qu'elle fust. Tintoret en usoit ainsi, & Michelange, au rapport de Jean Baptiste Armenini, s'en est servy pour toutes les Figures de son Jugement. Ce n'est pas que je conseille à personne, quand on voudra faire quelque chose de bien considerable, de finir d'apres ces sortes de Modeles : mais ils serviront beaucoup, & seront d'un grand avantage pour voir les Masses des grandes Lumières & des grandes Ombres, & l'effet du Tout-ensemble. Du reste vous devez avoir un Manequin à peu prés grand comme Nature pour chaque Figure en particulier, sans manquer pour cela de voir le Naturel, & de l'appeller comme un témoin qui doit confirmer la chose à vous premièrement, puis aux Spectateurs, comme elle est dans la vérité. Vous pourrez vous servir de ces Modeles avec plaisir, si vous les mettez sur un Plan degradé à proportion des Figures, qui sera comme une table faite exprés, que vous pourrez hausser & rabaisser selon vostre commodité, & si vous regardez vos Figures par un trou ambulatoire, qui servira de Point de veuë & de Point de distance, quand vous l'aurez une fois arresté. Ce mesme trou vous servira encore pour voir vos Figures en Plat-fond, & disposées sur une grille de fil de fer, ou soûtenües en l'air par des petits filets élevez à discretion, ou de l'une & l'autre maniere tout ensemble. Vous joindrez à vos Figures tout ce qu'il vous plaira, pourveu que le tout leur soit proportionné, & qu'enfin vous vous imaginiez vous-mesme n'estre que de leur grandeur : Ainsi l'on verra dans tout ce que vous ferez plus de vérité, vostre Ouvrage vous donnera un plaisir incroyable, & vous éviterez quantité de doutes & de difficultez qui arrestent bien souvent, & principalement pour ce qui est de la Perspective lineale que vous y trouverez indubitablement : pourveu que vous vous souveniez de tout proportionner à la grandeur de vos Figures, & specialement les Points de veuë & de distance : mais pour ce qui est de la Perspective aërée, ne s'y trouvant pas, le Jugement y doit suppléer. {*Ridolfi dans sa Vie.} *Le Tintoret avoit fait des Chambres d'ais & de cartons proportionnées à ses Modeles, avec des portes & des fenestres, par où il distribuoit sur ses Figures des Lumieres artificielles autant qu'il jugeoit à propos ; & il passoit assez souvent une partie de la nuit à considerer & à remarquer l'effet de ses Compositions : Ses Modeles estoient de deux pieds de haut.
BOUTET, Claude, The Art of Painting in Miniature: Teaching The speedy and perfect Acquisition of that Art without a Master. By Rules so easy, and in a Method so natural as to render this charming Accomplishment universally attainable. Containing I. The Difference between Painting in Miniature, and other Kinds of Painting. II. The Management of Colours in Draperies, Linnen, Lace, Furrs, &c. III. The Method of mixing Colours for Carnations ; for painting of Architecture, or any Building of Stone or Wood ; for Landskips, Terrasses, Water, Ruins, Rocks, &c. IV. The Art of Painting all Sorts of Flowers, with the proper Colours required to represent Nature to the highest Perfection. V. The various Methods of Painting. Translated from the Original French. The Fourth Edition. To which are now added, I. Certain Secrets of one of the greatest Italian Painters for making the finest Colours, Burnished Gold, Shell Gold, &c. II. Some general instructive Lessons for the Art of Drawing. And III. The Usefulness and Benefit of Prints, London, J. Hodges - J. James - T. Cooper, 1739.
LXXXXII.
L’on ne fait les Arbres qu’aprés que le Ciel est finy, l’on peut neantmoins en épargner les places quand ils en tiennent beaucoup, & de quelque façon que ce soit, il faut ébaucher ceux qui approchent avec du Verd de Montagne, y meslant quelque-fois de l’occre, & les ombrer des mesmes couleurs, y ajoûtant du Verd d’Iris ; en suite il faut feüiller là-dessus en pointillant sans croiser ; car il faut que ce soit des petits points longuets, d’une couleur plus brune, & assez nourris, qu’il faut conduire du costé que vont les branches, par petites Touffes d’une couleur un peu plus brune […]
C’est le plus difficile du Païsage, & quasi de la Mignature, que de bien feüiller un arbre : Pour l’apprendre & pour s’y rompre un peu la main, il en faut copier de bons ; car la maniere de les toucher est singuliere, & ne peut s’acquerir qu’en travaillant aux arbres mesmes, au tour desquels vous observerez aussi de faire passer de petits Rameaux qu’il faut feüiller, sur tout ce qui se rencontre dessous & sur le Ciel.
Et en general, que vos Païsages soient coloriez de bonne sorte, & pleins de verité ; car c’est ce qui en fait la beauté.
& nous voyons presque toujours que ceux [ndr : les peintres] dont l’inclination les porte vers le style Heroïque, croient avoir tout fait quand ils ont introduit dans la composition de leur Tableau, des objets nobles & capables d’élever l’imagination, sans se mettre autrement en peine de l’intelligence & de l’effet d'un bon coloris. […] L’un & l’autre style ont leurs spectateurs & leurs partisans. Ceux qui suivent le style Heroïque, suppléent par leur imagination à ce qui y manque de verité, & n’y souhaitent rien davantage.
Du Paysage, p. 203-204
Or comme nous le dit Vitruve en termes très-senses, il ne suffit pas que nos yeux trouvent leur compte dans un tableau bien peint & bien dessiné : l'esprit doit aussi trouver le sien. Il faut donc que l'Artisan du tableau ait choisi un sujet, que ce sujet se comprenne distinctement, & qu'il soit traité de maniere qu'il nous interesse. Je n'estime gueres, ajoute-t-il, les tableaux dont les sujets n'imitent pas quelque vérité. […] Ils peuvent tout au plus introduire dans leur action qui doit toujours imiter la verité historique, quelques figures allégoriques de celles qui sont convenables au sujet, comme seroit, par exemple, la Foi représentée à côté d'un Saint qui feroit un miracle. […] Des verites auxquelles nous ne sçaurions penser sans terreur & sans humiliation, ne doivent pas être peintes avec tant d'esprit, ni représentées sous l'emblême d'une allégorie ingénieuse inventée à plaisir. Il est encore moins permis d'emprunter les personnages & les fictions de la Fable pour peindre ces verites.
Mais la question, si Le Brun est préferable au Titien, c'est-à-dire, si la partie de la composition poëtique & de l'expression est préferable à celle du coloris, & laquelle de ces parties est superieure à l'autre, je tiens qu'il est inutile de l'agiter. Jamais les personnes d'un sentiment opposé, ne sçauroient s'accorder sur cette prééminence dont on juge toujours par rapport à soi-même. Suivant qu'on est plus ou moins sensible au coloris, ou bien à la poësie Pittoresque, on place le Coloriste au-dessus du Poëte, ou le Poëte au-dessus du Coloriste. Le plus grand Peintre pour nous, est celui dont les ouvrages nous font le plus de plaisir. Les hommes ne sont pas affectez également par le coloris ni par l'expression, il en est, qui pour ainsi dire, ont l'œil plus voluptueux que d'autres. Leurs yeux sont organisez, de maniere que l'harmonie & la verité des couleurs y excite un sentiment plus vif que celui qu'elle excite dans les yeux des autres. Un autre homme, dont les yeux ne sont point conformez aussi heureusement, mais dont le cœur est plus sensible que celui du premier, trouve dans les expressions touchantes un attrait superieur au plaisir que lui donnent l'harmonie & la verité des couleurs locales. Tous les hommes n'ont pas le même sens également délicat. Les uns auront le sens de la vûë meilleur à proportion que les autres sens. Voilà pourquoi les uns préferent le Poussin au Titien, quand d'autres préferent le Titien au Poussin.
VRAI
Rien n’est bon, rien ne plaît sans le Vrai ; c’est la raison, c’est l’équité, c’est le bon sens & la base de toutes les perfections, c’est le but des Sciences, & tous les Arts qui ont pour objet l’Imitation ne s’exercent que pour instruire & pour divertir les hommes par une fidelle representation de la Nature.
Du Vrai dans la Peinture, p. 29la veritable Peinture doit appeller son Spectateur par la force & par la grande verité de son imitation ; & que le Spectateur surpris doit aller à elle, comme pour entrer en conversation avec les figures qu’elle represente. En effet quand elle porte le caractere du Vrai, elle semble ne nous avoir attirez que pour nous divertir, & nous instruire.
L’Idée de la Peinture pour servir de Preface à ce Livre, p. 6Il faut que tous ses objets peints paroissent vrais, avant que de paroître d’une certaine façon ; parce que le Vrai dans la Peinture est la baze de toutes les autres parties, qui relevent l’excellence de cet Art, comme les sciences & les vertus relevent l’excellence de l’homme qui en est le fondement.
L’Idée de la Peinture pour servir de Preface à ce Livre, p. 7-8Le Spectateur n’est pas obligé d’aller chercher du Vrai dans un ouvrage de Peinture : mais le Vrai dans la Peinture doit par son effet appeller les Spectateurs.
L’Idée de la Peinture pour servir de Preface à ce Livre, p. 8Outre ce Vrai général qui doit se trouver par tout, il y a un Vrai dans chacun des beaux Arts, & dans chaque Science en particulier. […] dans l’Imitation en fait de Peinture, il y a à observer que bien que l’objet naturel soit vrai & que l’objet qui est dans le Tableau ne soit que feint, celui-ci neanmoins est appellé Vrai quand il imite parfaitement le caractère de son modele.
Du Vrai dans la Peinture, p. 30
Je trouve trois sortes de Vrai dans la Peinture.
Le Vrai Simple,
Le Vrai Ideal,
Et le Vrai Composé, ou le Vrai Parfait.
Le Vrai Simple que j’appelle le premier Vrai, est une imitation simple & fidelle des mouvemens expressifs de la Nature, & des objets tels que le Peintre les a choisis pour modele, & qu’ils se presentent d’abord à nos yeux, en sorte que les Carnations paroissent de veritables Chairs, […] que par l’intelligence du clair-obscur & de l’union des couleurs, les objets qui sont peints paroissent de relief, & le tout ensemble harmonieux.
Ce Vrai Simple trouve dans toutes sortes de naturels les moyens de conduire le Peintre à sa fin, qui est une sensible & vive imitation de la Nature […].
Le Vrai Ideal est un choix de diverses perfections qui ne se trouvent jamais dans un seul modele ; mais qui se tirent de plusieurs & ordinairement de l’Antique.
Ce Vrai Ideal comprend l’abondance des pensées, la richesse des inventions, la convenance des attitudes, l’élégance des contours, le choix des belles expressions, le beau jet des draperies, enfin tout ce qui peut sans alterer le premier Vrai le rendre plus piquant & plus convenable. Mais toutes ces perfections ne pouvant subsister que dans l’idée par raport à la Peinture, ont besoin d’un sujet légitime qui les conserve & qui les fasse paroître avec avantage ; & ce sujet légitime est le Vrai Simple : […] c’est-à-dire, un sujet bien disposé pour les recevoir & les faire subsister, […]. Il paroît donc que ces deux Vrais, le Vrai Simple & le Vrai Ideal font un composé parfait, dans lequel ils se prêtent un mutuel secours, avec cette particularité, que le premier Vrai perce & se fait sentir au travers de toutes les perfections qui lui sont jointes.
Le troisiéme Vrai qui est composé du Vrai Simple & du Vrai Ideal fait par cette jonction le dernier achevement de l’Art, & la parfaite imitation de la belle Nature. C’est ce beau Vraisemblable qui paroît souvent plus vrai que la verité-même, parce que dans cette jonction le premier Vrai saisit le Spectateur, sauve plusieurs négligences, & se fait sentir le premier sans qu’on y pense. […]
Ce troisiéme Vrai, est un but où personne n’a encore frappé ; on peut dire seulement que ceux qui en ont le plus approché sont les plus habiles. Le Vrai Simple & le Vrai Ideal ont été partagés selon le génie & l’éducation des Peintres, qui les ont possedés. Georgion, Titien, Pordenon, le vieux Palme, les Bassans, & toute l’Ecole Venitienne n’ont point eu d’autre merite que d’avoir possedé le premier Vrai. Et Leonard de Vinci, Raphaël, Jules Romain, Polidore de Caravage, le Poussin, & quelques autres de l’Ecole Romaine, ont établi leur plus grande reputation par le Vrai Ideal ; mais sur-tout Raphaël, qui outre les beautés du Vrai Ideal a possedé une partie considerable du Vrai Simple, & par ce moyen a plus approché du Vrai parfait qu’aucun de sa Nation.
Comme les Peintres appellent du nom de charge & de chargé tout ce qui est outré, & que tout ce qui est outré est hors de la Vraisemblance ; il est certain que tout ce qu’on appelle chargé est hors du Vrai que nous venons d’établir. […] On ne peut néanmoins s’empêcher de louer dans quelques grands Ouvrages les choses chargées, quand une raisonnable distance d’où on les voit les adoucit à nos yeux, ou qu’elles sont employées avec une discretion qui rend plus sensible le caractère de la verité.
Du Vrai dans la Peinture, p. 37-38
Appelles avoit donc plus de soin d’observer le Vrai dans ses portraits, que de les embellir en les altérant.
En effet le Vrai a tant de charmes en cette occasion, qu’on le doit toujours préferer au secours d’une beauté étrangere. Car sans le Vrai les portraits ne peuvent conserver qu’une idée vague & confuse de nos amis, & non pas un véritable caractere de leur personne.
L'Enthousiasme est un transport de l'esprit qui fait penser les choses d'une maniere sublime, surprenante, & vraisemblable. […]
[...] Quoique le Vrai plaise toujours, parce qu'il est la base & le fondement de toutes les perfections, il ne laisse pas d'être souvent insipide quand il est tout seul ; mais quand il est joint à l’Enthousiasme, il transporte l'esprit dans une admiration mêlée d'étonnement ; il le ravit avec violence sans lui donner le tems de retourner sur lui-même.
J'ai fait entrer le Sublime dans la définition de l'Enthousiasme, parce que le Sublime est un effet & une production de l'Enthousiasme. […] Mais comme l'Enthousiasme & le Sublime tendent tous deux à élever notre esprit, on peut dire qu'ils sont d'une même nature. La difference neanmoins qui me paroît entre l'un & l'autre, c'est que l'Enthousiasme est une fureur de veine qui porte notre ame encore plus haut que le Sublime, dont il est la source, & qui a son principal effet dans la pensée & dans le Tout ensemble de l'ouvrage ; aulieu que le Sublime se fait sentir également dans le général, & dans le détail de toutes les parties. L'Enthousiasme a encore cela que l'effet en est plus prompt, & que celui du Sublime demande au moins quelques momens de réfléxion pour être vû dans toute sa force.
[…] Il me paroît, en un mot, que l'Enthousiasme nous saisit, & que nous saisissons le Sublime.
Avant que de quitter cet article qui regarde l’harmonie dans le coloris, je dirai que les glacis sont un très-puissant moyen pour arriver à cette suavité de couleurs si nécessaire pour l’expression du Vrai.
Du coloris, p. 338
L’on sait assez que la peinture n’est qu’un fard, qu’il est de son essence de tromper, & que le plus grand trompeur en cet Art, est le plus grand Peintre. La Nature est ingrate d’elle-même, & qui s’attacheroit à la copier simplement comme elle est & sans artifice, feroit toujours quelque chose de pauvre & de très-petit goût. Ce que l’on nomme Exageration dans les couleurs & dans les lumieres, est l’effet d’une profonde connoissance de la valeur des couleurs, & une admirable industrie qui fait paroître les objets peints plus vrais (s’il faut ainsi dire) que les veritables mêmes. C’est dans ce sens que l’on peut dire, que dans les Tableaux de Rubens l’Art est audessus de la Nature, laquelle semble en cette occasion n’être que la copie des ouvrages de ce grand Peintre : & quand les choses, après avoir été bien examinées, ne se trouveroient pas justes, comme on les suppose, qu’importe après tout, pourvû qu’elles le paroissent ; puisque la fin de la Peinture n’est pas tant de convaincre l’esprit que de tromper les yeux.
Il y a encore à observer que le clair-obscur qui renferme & qui suppose l’incidence de la lumiere & de l’ombre, comme le tout renferme sa partie, regarde cette même partie d’une maniere qui lui est particuliere : car l’incidence de la lumiere & de l’ombre ne tend qu’à marquer précisément les parties éclairées & les parties ombrées ; & le clair-obscur ajoûte à cette précision, l’Art de rendre les objets plus de relief, plus vrais & plus sensibles.
Du Cair-obscur, p. 364-365WAARHEID
JUNIUS, Franciscus, The Painting of the Ancients, in Three Bookes : declaring by Historicall Observations and Examples, the Beginning, Progresse, and Consummation of that most Noble Art. And how those Ancient Artificers attained to their still so much admired Excellencie. Written first in latine by Franciscus Junius, F. F. And now by him englished, with some Additions and Alterations, trad. par JUNIUS, Franciscus, London, Richard Hodgkinsonne, 1638.
… de selvighe moet noch voorder met ons uyt d’oude schrijvers aenmercken dat de voornaemste deughd van een nette en welghestelde Inventie aller meest in dese vier dinghen bestaet. In de waerheyd. In d’Opertuniteyt, ofte in de waerneminghe van een bequaeme geleghenheyd van tijd en plaetse, in de discretie, ofte in de bescheydenheyd van een tuchtigh ende eerbaer beleyd. In de Magnificentie, ofte in de staetelickheyd. Wat de waerheydt belanght; De Schilder-konst maeckt altijd vele wercks van de waerheyd, seght Philostratus Iconum Lib. I. in Narcisso. Ende ghelijck dien Historie-schrijver soo wel met bedrogh schijnt om te gaen, seght Ammianus Marcellinus {Lib. XXIX.}, de welcke eenighe warachtighe gheschiedenissen wetens en willens voor by gaet, als die eenighe valsche gheschiedenissen verdicht; even alsoo plaght de maelkonste in het uytdrucken der waerheydt op dese twee dinghen goede achtinghe te nemen, sy wil aen de eene sijde daer toe niet verstaen dat se yet soude uytdrucken ’t ghene men in de nature niet en vindt, men kanse wederom aen d’andere sijde daer toe niet brenghen datse yet soude overslaen ’t ghene men in de nature vindt.
Het Derde Boeck, Capittel I.12, p.224’t Blijckt dan met hoe grooten ernst d’oude Meesters de waerheyd, in dinghen die de Historie aengaen, gade sloeghen; sy lieten sich duncken dat het hun aen ’t voornaemste ontbrack, wanneer men de waerheyd in haere stucken niet en sach uytsteken. De reden van dit haer ghevoelen en behoeft niet verde opghehaelt te worden. Want ghelijck yeder-een bekent staet dat de konstighe wercken d’aenschouwers soo wel tot onderwijs als tot vermaeck behooren te dienen, soo gaet het mede vast en ’t moet noodsaeckelick daer op volghen dat de waerheyd boven alle andere dinghen in de Schilderyen betracht moet worden;
Het Derde Boeck, Capittel I.12, p.225FILTERS
Quotation
The next thing to be considered in an Historical Piece, is the Truth of the Drawings, and the Correction of the Design, as Painters call it ; that is, whether they have chosen to imitate Nature in her most Beautiful Part ; for though a Painter be the Copist of Nature, Yet he must not take her promiscuously, as he finds her, but have an Idea of all that is Fine and Beautiful in an Object, and choose to Represent that, as the Antients have done so admirably in their Paintings and Statues : And ’tis in this part that most of the Flemish Painters, even Rubens himself, have miscarryed, by making an ill Choice of Nature ; either because the Beautiful Natural is not the Product of their Countrey, or because they have not seen the Antique, which is the Correction of Nature by Art ; for we may truly say that the Antique is but the best of Nature ; and therefore all that resembles the Antique, will carry that Character along with it.
École flamande
RUBENS, Peter Paul