Work of Art

PRESENTATION

SOLARIO, Andrea, Ecce homo, v. 1509, huile sur toile, 64,5 x 44, 7, Philadelphia, Philadelphia Museum of Art, 1660.

Il existe une autre version de l’"Ecce homo", conservée au Philadelphia Museum of Art de Philadelphie (oeuvre présentée ici). Celle issue de la collection de Roger du Plessis de Liancourt évoquée dans les Entretiens par Félibien correspond à l’œuvre de Leipzig – elle est ensuite passée dans la collection de François de la Rochefoucauld, qui épouse la fille du duc de Liancourt et hérite ainsi de sa collection. ` Voir FAGNART Laure, Léonard de Vinci en France : collections et collectionneurs. XVe-XVIIe siècles, Rome, L’Erma, 2009, p. 211-212, 280-281 et 323. Ce même tableau est aussi mentionné par J. Evelyn en 1644 – EVELYN John, Diary, 1644 (éd. par W. BRAY, The diary of John Evelyn, 2 vol., Londres, 1907-1914 et précisément BRAY, I, 1907, p. 57).

Quotation

Il est vray, me dit-il [ndr : Pymandre], que j’ay remarqué souvent des curieux qui ne considerent les Tableaux que quand ils sçavent le nom de ceux qui les ont faits, et ne les estiment que par la reputation de leurs Auteurs, sans regarder ce qu’il y a de bon ou de mauvais.
Ce que vous dites, repris-je alors, est le defaut de ceux qui ne se connoissent point ou que fort peu en Peinture : car les bons Peintres & les personnes intelligentes dans cet Art, ne s’informent pas toûjours si exactement du nom de celuy qui a fait un Ouvrage qu’on leur monstre ; ils l’estiment par son propre merite & selon les beautez qu’ils y remarquent. Vous avez veu je m’asseure cet Ecce Homo d’André Salario, qui est dans le cabinet de M. le Duc de Liancourt ; Quoy qu’il ne soit que du disciple de Leonard, neanmoins on en fait beaucoup plus de cas que de plusieurs autres Tableaux qui sont de la main de Leonard. Mais cet abus qui se trouve parmy la pluspart des curieux ne se reformera pas si-tost ; il semble mesme qu’il y a quelque sorte de raison de laisser dans l’esprit des moins connoissans l’estime qu’ils ont pour le nom de ces grands hommes, quand ils n’ont pas assez de lumiere pour juger plus particulierement de l’excellence des Ouvrages.

Quotation

Il est vray, me dit-il [ndr : Pymandre], que j’ay remarqué souvent des curieux qui ne considerent les Tableaux que quand ils sçavent le nom de ceux qui les ont faits, et ne les estiment que par la reputation de leurs Auteurs, sans regarder ce qu’il y a de bon ou de mauvais.
Ce que vous dites, repris-je alors, est le defaut de ceux qui ne se connoissent point ou que fort peu en Peinture : car les bons Peintres & les personnes intelligentes dans cet Art, ne s’informent pas toûjours si exactement du nom de celuy qui a fait un Ouvrage qu’on leur monstre ; ils l’estiment par son propre merite & selon les beautez qu’ils y remarquent. Vous avez veu je m’asseure cet Ecce Homo d’André Salario, qui est dans le cabinet de M. le Duc de Liancourt ; Quoy qu’il ne soit que du disciple de Leonard, neanmoins on en fait beaucoup plus de cas que de plusieurs autres Tableaux qui sont de la main de Leonard. Mais cet abus qui se trouve parmy la pluspart des curieux ne se reformera pas si-tost ; il semble mesme qu’il y a quelque sorte de raison de laisser dans l’esprit des moins connoissans l’estime qu’ils ont pour le nom de ces grands hommes, quand ils n’ont pas assez de lumiere pour juger plus particulierement de l’excellence des Ouvrages.