FORCE (n. f.)
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[…] & verser de l’eau forte ainsi [n.d.r. cf. manière de verser de l’eau forte sur la plaque précédemment décrite par Bosse p. 32] par reprises durant un demy quart d’heure, plus ou moins suivant la force de l’eau ou l’acreté du cuivre : Car si le cuivre est aigre il y faut verser de l’eau moins de temps, & s’il est doux d’avantage ; Et d’autant qu’à l’abord vous pouvez ne pas scavoir bien certainement la force de vostre eau forte n’y la qualité precise de vostre cuivre ; je vay dire un moyen de les reconnoistre, afin de vous y gouverner selon la force ou la delicatesse que vous avez intention de donner à l’ouvrage : Car il se rencontre que l’on fait souvent des planches, ou le labeur demande bien une plus grande force ou tendresse qu’en d’autres : Mais aussi il y a communement des ouvrages qui ne requierent pas des traicts plus gros & plus fermes ny plus delicats ou plus doux, que ceux à peu prés de la planche du frontispice de ce livre, ou que ceux des figures qui seroient au double plus grandes […].
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D’où vient que les choses peintes ne peuvent jamais avoir le mesme relief que les naturelles
Les peintres assez souvent se depitent contre leur ouvrage, de ce que taschant à imiter le naturel, ils trouvent que leurs peintures n'ont pas le relief, ny la mesme force que les choses qui se voyent dans un miroir, […] Il est impossible que la peinture paroisse d’aussi grand relief que les choses veuës dans le miroir […] si ce n’est qu’on les regarde qu’avec un œil, & en voici la raison […]
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Et c’est à celui-cy [ndr : Masaccio] qu’on donne la gloire d’avoir comme ouvert la porte à ceux qui l’ont suivy, pour les faire entrer dans la bonne & veritable maniere de peindre. Il surmonta ce qu’il y a de plus rude & de plus difficile dans cet art, & fut le premier qui fit paroistre ses figures dans de belles attitudes ; qui leur donna de la force, du mouvement, du relief & de la grace. Il representa aussi les racourcissemens mieux que tous les Peintres qui l’avoient précedé.
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Lors qu’en Flandre un Peintre [ndr : Van Eyck] qui estoit en assez grande reputation en ce païs-là, & qui se plaisoit dans les secrets de la Chymie, reconnoissant aussi bien que les autres l’incommodité qu’il y avoit de travailler à détrempe, s’apperceut aprés plusieurs essais & diverses experiences, qu’en broyant les couleurs avec de l’huile de noix ou de lin, il s’en faisoit une Peinture solide, qui non seulement resistoit à l’eau, mais encore qui conservoit une vivacité & un lustre qui n’avoit pas besoin de vernix. Il vit de plus, que le mélange & les teintes des couleurs se faisant bien mieux avec de l’huile qu’autrement, les Tableaux avoient beaucoup plus d’union, plus de force & plus de douceur.
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Le Giorgion, comme je vous ay dit, surpassa par la beauté & par le maniement de son pinceau tous ceux qui l’avoient precedé. Il sceut si bien mesler les couleurs les unes avec les autres, & en ménager la force, que ses Tableaux parurent plus beaux que tous ceux qu’on avoit veus auparavant.
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Quant au Corege sa maniere est differente de celle du Titien, en ce qu’il n’a pas sceu cette harmonie de couleurs, cette belle conduite de lumieres, & cette fraischeur de teintes si admirable qu’on remarque dans les Tableaux du Titien, où il semble qu’on voye du sang dans ses carnations, tant il les represente naturelles. Mais en recompense le Corege a eu l’imagination plus forte, & a desseigné d’un goust beaucoup plus grand & plus exquis ; Et quoy qu’il ne fust pas tout-à-fait correcte dans son dessein, il y a neanmoins de la force & de la noblesse dans tout ce qu’il a fait. S’il [ndr : Le Corrège] fust sorti de son pays et qu’il eust esté à Rome, dont l’Ecole estoit beaucoup plus excellente pour le dessein que celle de Lombardie, on ne doute pas qu’il ne se fust formé une maniere qui l’auroit rendu égal à tous les plus grands Peintres de ces temps-là, puis que sans avoir veu ces belles Antiques de Rome, ny profité des exemples que les autres Peintres ont eus, il s’est tellement perfectionné dans son Art, que personne depuis luy n’a si bien peint, ny donné à ses figures tant de rondeur, tant de force, & tant de cette beauté que les Italiens appellent morbidezza, qu’il y en a dans les Peintures qu’il a faites.
Dans cette citation, la notion de "force" sert d'une part de qualificatif pour définir la manière du Corrège et se rapproche en ce sens des concepts de noblesse et de grandeur ; et le terme permet d'autre part de définir la qualité avec laquelle il a su représenter ses figures.
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BOSSE.
Vous le verrez bien mieux, quand sur cette Table divisée par des quarrez en forme d’Echiquier, j’auray mis dessus à discretion ou de sujettion ces modelles ou objets, & en suitte entre l’œil de celuy qui les regarde & eux, mis aussi cette Glace avec son quadre sur laquelle on peut une fois supposer qu’ils soient peints dessus, ou bien que de ces solides ou modelles, il en part des rayons qui allant chacun en ligne droite rencontrer l’œil du regardant, en passant dans cette Glace sans perdre leur ligne droite & forme piramidale ; ils y traceront dessus la representation perspective de leurs traits ou contours, & la place de leurs jours, ombres & ombrages, car vous jugez bien, Monsieur, qu’en ce qui concerne la force & foiblesse de leurs couleurs, pour l’expression du relief, que si celle de ces solides couloit aussi du long de ces rayons, & qu’elle s’arrestast sur cette Glace, qu’elle n’y feroit point à l’œil l’effet de relief, puis qu’elle seroit de la force & couleur que la naturelle
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DE PILES, Roger, De l'art de peinture de Charles Alphonse Dufresnoy, Paris, Nicolas Langlois, 1668.
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{XVIII. Ce qu’il faut éviter dans la distribution des Figures.}
Fuyez les veuës difficiles à trouver & qui sont peu naturelles, les mouvemens & les actions forcées, avec toutes les Parties desagreables à voir, comme sont les Racourcis.
*Fuyez encore les lignes & les contours égaux, qui font des paralleles, & d'autres figures aiguës & Geometrales, comme des quarrez, des triangles, & toutes celles qui pour estre trop comptées, vous font une certaine symmetrie ingrate, qui ne produit aucun bon effet ; mais, comme nous avons déja dit, les principales lignes se doivent contraster l'une l'autre : C'est pourquoy dans ces contours vous aurez principalement égard au Tout-ensemble ; car c'est de luy que vient la beauté & la force des Parties.
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256. [La Cromatique.] La troisième & derniere Partie de la Peinture s’appelle Cromatique, ou Coloris. Elle a pour objet la Couleur : c’est pourquoy les Lumieres & les Ombres y sont aussi comprises, qui ne sont autre chose que du Blanc & du Brun, & par consequent qui ont rang parmy les Couleurs. […] Disons donc, Que la Cromatique fait ses observations sur les Masses ou Corps des Couleurs, accompagnées de Lumieres & d’Ombres plus ou moins évidentes par degrez de diminution, selon les accidens, premierement du Corps lumineux, comme du Soleil ou d’un flambeau ; secondement du Corps diaphane, qui est entre nous & l’objet, comme l’Air pur ou épais, ou une vitre rouge, &c. 3. du Corps solide illuminé, comme une Statuë de marbre blanc, un arbre vert, un cheval noir, &c. 4. de la part de celuy qui regarde le Corps illuminé le voyant de loin ou de prés, directement en ange droit, ou de biais en angle obtus, de haut en bas, ou de bas en haut. Cette Partie dans la connoissance qu’elle a de la valeur des Couleurs, de l’amitié qu’elles ont ensemble, & de leur antipathie, comprend la Force, le Relief, la Fierté, & ce Precieux que l’on remarque dans les bons Tableaux. Le maniement des Couleurs & le travail dépendent encore de cette derniere Partie.
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286. [De la mesme façon que le Miroir convexe vous le montre.] Le Miroir convexe altere les Objets qui sont au milieu, de sorte qu’il semble les faire sortir hors de sa superficie. Le Peintre en usera de cette maniere à l’égard du Clair-Obscur de ses Figures, pour leur donner plus de relief & plus de force.
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En effet, il n’y a peut-estre rien d’où les Orateurs et tous les Escrivains en general qui s’estudient au Sublime, tirent plus de grandeur, d’élegance, de netteté, de poids, de force, & de vigueur pour leurs Ouvrages, que du choix des paroles. C’est par elles que toutes ces beautez éclatent dans le discours, comme dans un riche tableau, & elles donnent aux choses une espece d’ame & de vie.
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Le Coloris a pour objet la couleur, la lumiere & l’ombre ; car c’est en mettant les couleurs qu’on observe l’amitié ou l’antipatie qui est entre elles ; leur union & leur douceur. Qu’on regarde comment il faut donner de la force, du relief, de la fierté, & de la grace aux Tableaux. Qu’on fait des remarques sur les lumieres plus ou moins evidentes, & en degrez de diminution sur les corps accompagnez de lumieres & d’ombres, selon les accidens du lumineux, du diaphane, de la nature du corps illuminé, de l’aspect de celuy qui regarde, & des reflez en differens degrez.
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Si la lumiere est bien choisie, pour faire avancer les parties ou les Figures les plus proches, & que cette lumiere soit bien répanduë sur les masses, en sorte qu’elle diminuë peu à peu & avec douceur, & qu’elle finisse, & se termine dans une ombre large, diffuse, legere, & qui enfin devienne comme insensible, & de nulle couleur, alors on dit que cela est de grand relief, qu’il y a bien de la force, que le clair-obscur est bien entendu.
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Force. En terme de Peinture on dit, un tableau qui a beaucoup de force, & de relief.
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Ainsi pour loüer les tableaux, qui n'estant que peu travaillez font parfaitement leur effet dans leur distance; ce n'est pas à dire qu'on doive blasmer les Peintres qui ont fini de grands tableaux, comme s'ils devoient estre veus de prés, on peut ignorer les raisons qu'ils ont euës d'en user de la sorte : Pourveu que le Peintre ait la discretion de ne point salir les couleurs à force de les méler ensemble, ou pour parler comme parlent les Peintres, de les tourmenter, & que le Tableau conserve de loin beaucoup de force & de fraischeur, on ne doit luy rien reprocher. La seconde raison est, que pour bien finir il faut lier plusieurs teintes de couleurs différentes, en les peignant & les mêlant ensemble, & que ce mélange diminuë beaucoup de la vivacité & de l'éclat des couleurs, principalement quand le tableau est un peu éloigné, en sorte que ce qui semble de prés estre frais & terminé, se ternit dans une distance raisonnable. La démonstration en est facile à faire. Prenez les couleurs les plus belles, comme un beau rouge, un beau jaune, un beau bleu, un beau verd, & les mettez separément les unes auprès des autres, il est certain qu'elles conserveront leur éclat & leur force en particulier & toutes ensemble : que si vous les mélez vous n'en ferez qu'une couleur de terre. C'est ce qui a fait que Rubens s'est dispensé autant qu'il a pu de noyer ses couleurs, & comme on dit ordinairement, de les tourmenter, se contentant de les mettre en leur place & de ne les méler qu'à proportion de la distance du Tableau, car c'est d'elle de qui il attendoit en cela un fort grand service.
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[…] il y a trois couleurs premieres qui ne peuvent estre parfaitement composées d’aucune autre, mais dont toutes les autres sont composées ; sçavoir le jaune, le rouge & le bleu. Car le jaune & le rouge meslez ensemble font l’orengé ; du jaune & du bleu il en naist le vert ; & le pourpre est engendré par le mélange du rouge & du bleu. De sorte que si de toutes ces couleurs l’on en forme une nuance, les unissant doucement les unes avec les autres, il s’en forme une harmonie comme dans la Musique ; Ce que M. de la Chambre a décrit dans un de ses ouvrages : Estant vray qu’il y a une si grande ressemblance entre les tons de Musique & les degrez des couleurs, que du bel arrangement qu’on peut faire de celles-cy, il s’en forme un concert doux à la veuë, qu’un accord de voix peut estre agreable aux oreilles, & c’est cette science qui fait naistre la douceur, la grace, & la force dans les couleurs d’un tableau.
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[...] De sorte, dist Pymandre, que je puis sur cela vous faire une question, & vous demander ce que l’on doit le plus estimer dans un tableau ou le genie du Peintre, ou la force de l’Art.
Comme l’esprit du Peintre paroist dans tout ce qu’il fait, repartis-je, vous pourriez plustost demander lequel est le plus digne d’estime, ou celuy qui sçait tromper par la force de son Art, ou celuy qui montre beaucoup d’invention & de feu dans de grands ouvrages, mais qui ne trompent point comme les autres.
[…] Car c’est ainsi qu’ils jugent en deux manieres de l’obligation du Peintre ; l’une qui est de sçavoir comment les choses doivent estre historiées ; & l’autre de les sçavoir bien peindre. Or comme la derniere est sans doute tres-difficile, puis qu’en cet art, comme dans plusieurs autres, l’execution est au dessus de la theorie, il est toujours plus avantageux de pouvoir faire que de sçavoir simplement ce qu’il faut faire, ils trouvent qu’il est plus glorieux au Titien d’avoir exécuté ses ouvrages dans la perfection des couleurs où elles se voyent, que s’il n’eust sceu, comme quantité d’autres Peintres, qu’inventer de grands sujets qui n’eussent pas esté peints avec cette beauté que l’on admire dans ses ouvrages.
Pour moy, respondit Pymandre, je ne voudrois pas donner mon jugement là dessus ;
RAFFAELLO (Raffaello Sanzio) et ROMANO, Giulio, La Bataille de Constantin contre Maxence, 1517 - 1524, fresque, 400 x 260, Vatican, Stanze di Raffaello.
RAFFAELLO (Raffaello Sanzio) , L’incendie de Borgo, 1514 - 1517, fresque, Vatican, Musei Vaticani.
RAFFAELLO (Raffaello Sanzio) , ROMANO, Giulio et DA UDINE, Giovanni, Sainte Famille avec sainte Élisabeth, le petit saint Jean et deux anges dite La Grande Sainte Famille, 1518, huile sur bois, 207 x 140, Paris, Musée du Louvre, Inv. 604.
ZEUXIS, La Famille du Centaure, 464 av. J.-C. - 398 av. J.-C..
Anciens (les)
École lombarde
RAFFAELLO (Raffaello Sanzio)
TIZIANO (Tiziano Vecellio)
ZEUXIS
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[…] La beauté ne consiste point dans les parures, & dans les ornemens. Un peintre ne doit pas s’arrester aux petits ajustements, sur tout dans les sujets d’histoires, où il pretend representer quelque chose de grand & d’heroïque. Il y doit faire paroistre de la grandeur, de la force, & de la noblesse, mais rien de petit & de delicat, ny de trop recherché.
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C’est répondis-je, que quelque soin qu’on apporte à bien peindre un ouvrage, toutes ses parties estant composées d’une infinité de differentes teintes, qui demeurent toûjours en quelque façon distinctes & separées, ces teintes n’ont garde d’estre meslées ensemble, de la mesme sorte que sont celles des corps naturels. Il est bien vray que quand un tableau est peint dans la derniere perfection, il peut estre consideré dans une moindre distance ; & il a cet avantage de paroistre avec plus de force & de rondeur, comme sont ceux du Corége. C’est pourquoi je vous ay fait remarquer que la grande union & le mélange des couleurs sert beaucoup à donner aux tableaux plus de force & de vérité ; & qu’aussi plus ou moins de distance contribuë infiniment à cette union.
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Comme naturellement la douceur & la grace plaisent aux yeux, & gagnent le cœur plus promptement que la force & la grandeur ne touche l’esprit ; il ne faut pas s’étonner si les tableaux du Guide ont esté mieux reçûs que ceux de Lanfranc.
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Il faut de plus considerer leur valeur pour les ranger en sorte qu’elles puissent mutuellement s’entre-aider & se faire valoir par un judicieux contraste, leur force, pour les placer aux endroits que l’on veut faire paroître avancés ou reculées, & leur union pour les associer en une agreable correspondance ; mais on considera aussi qu’en s’attachant à ce menagement harmonieux des couleurs, on ne devoit pas negliger le bon choix des matieres & leur application, évitant le mélange de celles qui sont corruptibles avec celles qui sont pures, & l’avoisinement de celles qui peuvent causer quelque aigreur ou dureté à la vuë & sur tout dans leur Emploi, les appliquer proprement, chaque teinte en sa place ne les brouillant & tourmentant que le moins qu’il est possible, sur tout dans les carnations, où à l’imitation du Titien, on doit donner tout l’avantage, & l’éclat, en n’y approchant que des couleurs sales pour les faire paroître d’autant plus vives & plus fraiches
École grecque
École romaine
LE COMTE, Florent
RAFFAELLO (Raffaello Sanzio)
ROMANO, Giulio
TIZIANO (Tiziano Vecellio)
Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 69-71 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte reprend également la Table des Préceptes sur la Couleur aux pages 50-53.
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XVIII.
Aprés avoir parlé du Veslin, des Pinceaux & des Couleurs, disons comme on les met en œuvre. Premierement quand on veut faire quelque piece, soit Carnation, soit Drapperie, ou autre chose, il faut commencer par Ebaucher, c’est à dire, Coucher sa Couleur à grand coup, le plus unîment que l’on peut, comme font ceux qui peignent en huile, & ne luy pas donner toute la force qu’elle doit avoir pour estre achevée, je veux dire faire les Jours un peu plus clairs, & les Ombres moins brunes qu’elles ne doivent estre, parce qu’en pointillant dessus comme il faut faire aprés que l’on a Ebauché, on fortifie toûjours sa Couleur, qui seroit à la fin trop brune.
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L.
L’on fait plusieurs autres Draperies de couleurs sales ; comme de brun rouge, de bistre d’Inde, &c. Et toutes de la mesme maniere. Et d’autres de couleurs rompuës & composées, entre lesquelles il faut toûjours observer l’accord, afin que leur mélange ne fasse rien d’acre à la veuë. Il n’y a point de regle à donner là-dessus : il faut seulement connoistre par experience, & par l’usage, la force et l’effet de vos Couleurs, & travailler sur cette connoissance.
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LXXI.
Lors que vous avez donc fait vostre premiere couche, vostre ébauche & vos teintes [ndr : l’auteur explique comment on peint les carnations], il faut travailler sur les ombres en pointillant avec du verd pour les carnations, y mélant selon La regle que j’en ay donnée pour les teintes, un peu de bleu pour les parties fuyantes, & au contraire, faisant un peu plus jaune pour celles qui sont plus sensibles, c’est à dire, qui approchent : & dans la fin des Ombres du costé du claire il faut confondre sa couleur imperceptiblement dans le fond de la carnation avec du bleu, & puis du rouge, selon les endroits où l’on peint. Que si ce Mélange de verd ne fait pas assez brun d’abord, il faut repasser sur les ombres plusieurs fois, tantost de rouge, tantost de verd : & toûjours en pointillant, jusques à ce qu’elles soient comme il faut.
LXXII.
Et si l’on ne peut avec ces couleurs donner aux Ombres toute la force qu’elles doivent avoir, l’on finit dans le plus obscur avec du Bistre mélé d’Orpin, d’Occre ou de Vermillon, & quelques fois tout pur, selon le Coloris que vous voulez faire, mais legerement, mettant vostre couleur fort claire.
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Il faut encore vous dire comme on en doit considerer la valeur, & comme elles [ndr : les couleurs] se peuvent mutuellement entr’aider & se faire valoir par un judicieux contraste ; leur force, pour les placer aux endroits que l’on veut faire paroître avancez & reculez ; & leur union pour les associer en une agreable correspondance. Pour y parvenir, l’on ne doit negliger ni le bon choix des matieres ni leur application, évitant le mélange de celles qui sont corruptibles avec celles qui sont pures. Il faut appliquer proprement chaque teinte en sa place, ne les broüillant & tourmentant que le moins qu’il est possible sur tout dans les carnations, où à l’imitation du Titien, on doit donner tout l’avantage & l’éclat
Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 39 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).
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Je ne prétens pas pour cela que l’on tombe à faire ses ouvrages gris : je souhaite au contraire qu’ils ayent de la force : car la force d’une Estampe ne consiste pas dans la noirceur, mais dans diminution ou dégradation des clairs aux bruns, que l’on doit faire plus ou moins vifs, selon qu’ils seront proches ou éloignés de la vûe, & même si l’on examine les ouvrages des grands Maîtres l’on trouvera qu’ils ne sont pas noirs, à moins qu’ils ne le soient devenus par le tems. Ils ont particulierement imité la nature qui ne l’est point, principalement dans les chairs, à moins qu’ils n’ayent voulu représenter quelque sujet de nuit, éclairé d’un flambeau ou d’une lampe.