PHYSIONOMIE (n. f.)
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[ndr : le Père] Si le pinceau se meut sous une docte main,
Il nous fait distinguer l’Ibere du germain :
L’Irlandais blanc & blond, de ceux de la contrée
Où l’eau sans de grains d’or n’est jamais rencontrée :
Le barbare Affriquain, du noir More frizé
Et le Mahometan, du peuple Baptizé
Donnant l’air, la couleur, la Phisionomie.
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C’est en ce beau traité [Lomazzo] sans autre Academie
Que l’on se rend sçavant en Phisionomie,
Les coloris des chaires, les inégalités
Qui des quatre Elements tirent leurs qualités.
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393. [Pour ce qui est des Portraits, &c.] La fin des Portraits n’est pas si precisément comme quelques-uns se l’imaginent, de donner avec la ressemblance un air riant & agreable ; c’est bien quelque chose, mais ce n’est pas assez. Elle consiste à exprimer le veritable temperamment des personnes que l’on represente, & à faire voir leur Physionomie. Si, par exemple, la personne que vous peignez, est naturellement triste, il se faudra bien garder de luy donner de la gayeté, qui seroit toûjours quelque chose d’étranger sur son visage. […]
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Le Peintre doit suivre en toutes choses l’ordre de la Nature [...] Mais encore d’exprimer outre tout cela les mouvemens des esprits, & les affections qui ont leur siege dans le coeur. En un mot de faire avec un peu de couleurs, que l’ame nous soit visible par la diversité de ses passions, c’est ou consiste la plus grande difficulté, car assurément il s’en trouve fort peu, puisqu’il n’appartient qu’aux Esprits qui participent en quelque chose de la Divinité, à découvrir de si grandes merveilles.
Les Philosophes disent que les mouvemens de l’ame qui sont étudiez, ne sont jamais si naturels que ceux qui se voyent dans la chaleur d’une veritable passion. Un Peintre qui a un grand genie, & qui sçait la Physionomie, peut marquer sur le visage de l’homme quelques passions qu’il peut avoir dans l’ame, comme la Joye, la Tristesse, la Colere, la Fureur, le Chagrin, la Melancholie, l’Avarice, l’Envie, le Mépris, la douleur, &c.
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La fin des Portraits n’est pas comme beaucoup se l’imaginent de donner avec la ressemblance un air riant & agreable : C’est bien quelque chose, mais ce n’est pas assez. Il faut exprimer le veritable temperament des personnes que l’on représente, & à faire voir leur physionomie. Si la personne que vous peignez, par exemple, est naturellement triste, prenez-garde de luy donner de la gayeté, qui seroit toûjours quelque chose d’étranger sur son visage.
Si elle est enjoüée il faut faire paroistre cette belle humeur, par l’expression des parties où elle agit & où elle se montre. Si elle est grave et majestueuse, les ris trop sensibles rendent cette majesté fade & niaise : Enfin le Peintre qui a de l’esprit doit faire le discernement de toutes ces choses, & s’il sçait la physionomie il aura bien plus de facilité & reüssira mieux qu’un autre.
L’Histoire dit qu’Appelles faisoit ses Portraits si ressemblans, qu’un certain Physionomiste disoit en les voyant, le temps que devoit arriver la mort des personnes, à qui ils resembloient, ou en quel temps elle estoient arrivée, si ces personnes n’estoient plus au monde.
Cet Histoire est assez difficile à croire, puisque la Physionomie est une Science fort incertaine, & particulierement celle d’un portrait d’un mort ou d’un homme vivant. Car les portraits, quoy qu’ils soient bien ressemblans, ne sont pourtant que copies ausquelles on ne peut asseoir un jugement solide, puisqu’on n’en peut rien asseurer sur l’original. [...]
Ainsi la Physionomie n’est pas fort certaine, c’est pourquoy il ne s’y faut pas arrester. On dit d’ordinaire qu’en un beau corps, loge une belle ame mais cela n’est pas toujours veritable.
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Je croy, interompit Pymandre, qu’en effet un Peintre ne doit pas ignorer la Phisionomie pour bien connoistre & bien peindre les differentes inclinations des hommes.
Cela est vray, répondis-je, si celuy qui peint veut donner une parfaite expression à ses visages, bien marquer leur temperament, & representer mesme jusques aux pensées qui peuvent les occuper. Mais ce n’est pas de cette maniere sçavante que le Fevre traitoit ses ouvrages ; cette force d’expressions où l’on voit un veritable caractere des passions & du naturel des hommes ne se rencontroit pas dans tous les sujets qu’il representoit.
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Je croy, dît Pymandre, que c’est principalement dans les Portraits qu’un Peintre cherche à faire paroistre la Phisionomie, s’il est vray ce qu’on a écrit d’Apelle, qu’il estoit si habile à bien observer, & à bien peindre toutes les parties d’un visage, qu’il y avoit des personnes qui prétendoient prédire la bonne ou la mauvaise fortune en voyant seulement les Portraits de ceux qu’il avoit peints : Mais pour moy, je doute aussi-bien que vous qu’il y ait des gens non seulement assez penetrans pour connoistre ainsi les choses qui doivent arriver, & mesme qu’un Portrait soit susceptible d’une ressemblance si parfaite qu’on puisse juger ainsi de la fortune des hommes.
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[...] il fut agité si on pouvoit fonder quelque certitude sur ces mesures là, & si les Anciens les avoient suivies dans leurs Ouvrages comme une regle infaillible, sur quoi on dit [...], qu'il est certain que les Antiques avoient observé cette proportion que même Vitruve, qui vivoit de leur tems, a écrit qu'il prenoit toutes ses mesures sur la faces de l'homme, qu'a la verité la maniere d'en diviser les parties n'étoit point prescrite, parce qu'il laissoit au jugement de chacun d'en faire telle division qu'il jugeroit à propos, qu'il sembleroit que le front devroit être la partie la plus propre pour en regler les mesures, puisque c'est l'endroit où étoit plus specialement marqué les Traits de la belle Physionomie, mais que les Anciens avoient plûtôt choisi la grandeur du nez [...], que cet usage de mesurer est observé dans l'Architecture, [...].
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L'on rapporta à ce propos, ce que quelques naturalistes ont écrit de la physionomie, à sçavoir, que les affections de l'ame suivent le temperament du corps, & que les marques exterieures sont des signes certains des affections de l'ame [...] ; que le mot de Physionomie est un mot composé du Grec, qui signifie regle ou loi de nature, par lesquelles les affections de l'ame ont du rapport à la forme du corps : qu'ainsi il y a des signes fixes & permanents qui font connoître les passions de l'ame, à sçavoir celle qui reside en la partie sensitive. [...] Il faut donc premierement observer les inclinations, que chaque Animal a dans sa propre espece, ensuite chercher dans leur Physionomie, les parties qui marquent singulièrement certaines affections dominantes [...]. En second lieu la ressemblance & le rapport des parties de la face humaine avec celles des Animaux, & enfin reconnoître le signe qui change tous les autres, & augmente ou diminue leur force & leur vertu, ce qui ne se peut faire entendre que par demonstration de figure.
LE BRUN, Charles et TESTELIN, Henry, [Douze têtes d'expression d'après Le Brun], estampe, dans TESTELIN, Henry, Sentimens des plus habiles peintres du tems, sur la pratique de la peinture et sculpture, Recueillis & mis en Tables de Preceptes. Avec six discours academiques, Extraits des Conferences tenuës en l’Académie Royale desdits Arts & prononcés en presence de deffunt Monsieur Colbert, Conseiller du Roi en tous ses Conseils, Controleur General des Finances, Surintendant & Ordonnateur des Bâtiments du Roi, Jardins, Arts & Manufactures de France, protecteur de ladite Academie, assemblée generalement en des jours solemnels pour la delivrance du Prix Royal, par Henry Testelin, Peintre du Roi, Professeur & Secretaire en ladite Academie, La Haye, Matthieu Rogguet, s.d. [1693 ou 1694], n.p. [après p. 25].
TESTELIN, Henry, Troisième table des préceptes de la peinture sur l'expression, estampe, dans TESTELIN, Henry, Sentimens des plus habiles peintres du tems, sur la pratique de la peinture et sculpture, Recueillis & mis en Tables de Preceptes. Avec six discours academiques, Extraits des Conferences tenuës en l’Académie Royale desdits Arts & prononcés en presence de deffunt Monsieur Colbert, Conseiller du Roi en tous ses Conseils, Controleur General des Finances, Surintendant & Ordonnateur des Bâtiments du Roi, Jardins, Arts & Manufactures de France, protecteur de ladite Academie, assemblée generalement en des jours solemnels pour la delivrance du Prix Royal, par Henry Testelin, Peintre du Roi, Professeur & Secretaire en ladite Academie, La Haye, Matthieu Rogguet, s.d. [1693 ou 1694], n.p. [après p. 18].
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Avant que de retoucher un Portrait, il est à propos que les cheveux en soient terminés, afin qu’en retouchant les carnations vous puissiez juger de l’effet de toute la tête.
Comme il arrive souvent que la seconde fois que l’on travaille à un Portrait on ne peut y faire tout ce que l’on voudroit : la troisième sert à y suppléer & à donner l’esprit, la physionomie & le caractère.
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Les santimens que quelques naturalistes ont écrit de la Physionomie, sont que les affections de l’ame suivent le temperamment du corps, & que les marques exterieures sont des signes certains des affections de l’ame que l’on connoist en la forme de chaque animal, ses mœurs & sa complexion ; par exemple, le Lion est robuste & nerveux, aussi il est fort ; le Leopard est soûple […], Les Phisionomistes disent que s’il arrive qu’un homme ait quelque partie du corps semblable à celle d’une bête, il faut tirer des conjectures de ses inclinations, ce que l’on apelle Phisionomie, que le mot de Phisionomie est composé du Grec, qui signifie regle ou loi de nature, par lesquelles les affections de l’ame ont du raport à la forme du corps : qu’ainsi il y a des signes fixes & permanens qui font connoître les passions de l’ame, à sçavoir celles qui resident en la partie sensitive. Quelques Philosophes ont dit, que l’on peut exercer cette science par dissimilitude, c’est a dire par les contraires, par exemple si la dureté du poil est un signe du naturel rude & farouche, la molesse l’est d’un qui sera doux & tendre, de même si la poitrine couverte d’un poil épais est le signe du naturel chaud & colere, celle qui est sans poil marque la mansuetude & la douceur.
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[…] Voilà quels sont les santimens des anciens Phisionomes, lesquels étendent leurs observations sur toutes les parties du corps & même sur la couleur.
Mais il est plus apropos de se réduire à ce qui peut estre necessaire aux Peintres, car quoi qu’on dise que le geste de tout le corps soit un des plus considerables signes, qui marquent la disposition de l’Esprit, l’on peut néanmoins s’arêter aux signes qui se rencontrent en la teste, suivant ce que dit Apulé, que l’homme se montre tout entier en sa teste & qu’à la verité si l’homme est dit le racourci du Monde entier, la teste peut bien estre dire le raccourci de tout son corps, que les animaux sont autant differens dans leurs inclinations, comme les hommes le sont dans leurs affections. Il faut donc premiérement observer les inclinations, que chaque animal a dans sa propre espece, ensuite chercher dans leur Physionomie les parties qui marquent singulierement certaines affections dominantes, par exemple les pourceaux sont sales, lubriques, gourmands & paresseux. Or l’on doit remarquer quelle partie marque la gourmandise, la lubricité & la paresse, parce que quelque homme pourroit avoir des parties ressemblantes à celle d’un pourceau qui n’auroit pas les autres, & ainsi il faut sçavoir premierement quelles parties sont affectées à certaines inclinations. En second lieu la ressemblance & le raport des parties de la face humaine avec celle des animaux, & enfin reconnoître le signe qui change tous les autres, & augmente ou diminuë leur force & leur vertu, ce qui ne se peut faire entendre que par demonstration de figure. […]