AFFECTION (n. f.)
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Quotation
La Peinture est un Art, qui par le moyen des lignes proportionnées, & avec des couleurs semblables à la nature des sujets, suivant la lumière de la Perspective, imite si bien la nature des choses corporelles, que non seulement elle represente sur un plan la grosseur & le relief des corps, mais encore le mouvement ; & monstre visiblement à nos yeux plusieurs affections & passions de l’Ame.
Terme traduit par AFFETTO dans Lomazzo, 1585, p. 19.
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Quotation
Et la grace s’engendre de l’uniformité des mouvemens interieurs causés par les affections et les sentiments de l’ame.
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DE PILES, Roger, De l'art de peinture de Charles Alphonse Dufresnoy, Paris, Nicolas Langlois, 1668.
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{XXIX. Des Passions.}
D'exprimer outre tout cela les Mouvemens des esprits & les Affections qui ont leur siege dans le cœur ; en un mot, de faire avec un peu de couleurs que l'ame nous soit visible,* c'est où consiste la plus grande difficulté […]
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Quotation
Le Peintre doit suivre en toutes choses l’ordre de la Nature [...] Mais encore d’exprimer outre tout cela les mouvemens des esprits, & les affections qui ont leur siege dans le coeur. En un mot de faire avec un peu de couleurs, que l’ame nous soit visible par la diversité de ses passions, c’est ou consiste la plus grande difficulté, car assurément il s’en trouve fort peu, puisqu’il n’appartient qu’aux Esprits qui participent en quelque chose de la Divinité, à découvrir de si grandes merveilles.
Les Philosophes disent que les mouvemens de l’ame qui sont étudiez, ne sont jamais si naturels que ceux qui se voyent dans la chaleur d’une veritable passion. Un Peintre qui a un grand genie, & qui sçait la Physionomie, peut marquer sur le visage de l’homme quelques passions qu’il peut avoir dans l’ame, comme la Joye, la Tristesse, la Colere, la Fureur, le Chagrin, la Melancholie, l’Avarice, l’Envie, le Mépris, la douleur, &c.
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Quotation
Quand vous parlez d’expressions, interrompit Pymandre, n’entendez-vous pas les passions de l’ame qui paroissent sur le visage, & que le Peintre represente selon la nature du sujet qu’il traite.
Le mot d’expression en general, repartis-je, se doit prendre dans la Peinture, aussi bien qu’en toute autre chose pour la veritable & naturelle representation de ce que l’on veut faire voir & donner à connoistre. Ainsi l’expression s’estend à traiter une histoire dans toutes les circonstances qu’elle demande pour instruire ; à representer un corps avec toutes ses parties dans l’action qui luy est convenable ; à voir sur le visage les passions necessaires aux figures que l’on peint. Et comme c’est sur le visage que l’on connoist mieux les affections de l’ame, on se sert ordinairement du mot expression pour signifier les passions que l’on veut exprimer.
Ce sont, dit Pymandre, ces differentes images de nos passions qui sont difficiles à bien representer, & en quoy tous les Peintres n’ont pas également reussi.
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Quotation
L'on rapporta à ce propos, ce que quelques naturalistes ont écrit de la physionomie, à sçavoir, que les affections de l'ame suivent le temperament du corps, & que les marques exterieures sont des signes certains des affections de l'ame [...] ; que le mot de Physionomie est un mot composé du Grec, qui signifie regle ou loi de nature, par lesquelles les affections de l'ame ont du rapport à la forme du corps : qu'ainsi il y a des signes fixes & permanents qui font connoître les passions de l'ame, à sçavoir celle qui reside en la partie sensitive.
LE BRUN, Charles et TESTELIN, Henry, [Douze têtes d'expression d'après Le Brun], estampe, dans TESTELIN, Henry, Sentimens des plus habiles peintres du tems, sur la pratique de la peinture et sculpture, Recueillis & mis en Tables de Preceptes. Avec six discours academiques, Extraits des Conferences tenuës en l’Académie Royale desdits Arts & prononcés en presence de deffunt Monsieur Colbert, Conseiller du Roi en tous ses Conseils, Controleur General des Finances, Surintendant & Ordonnateur des Bâtiments du Roi, Jardins, Arts & Manufactures de France, protecteur de ladite Academie, assemblée generalement en des jours solemnels pour la delivrance du Prix Royal, par Henry Testelin, Peintre du Roi, Professeur & Secretaire en ladite Academie, La Haye, Matthieu Rogguet, s.d. [1693 ou 1694], n.p. [après p. 25].
TESTELIN, Henry, Troisième table des préceptes de la peinture sur l'expression, estampe, dans TESTELIN, Henry, Sentimens des plus habiles peintres du tems, sur la pratique de la peinture et sculpture, Recueillis & mis en Tables de Preceptes. Avec six discours academiques, Extraits des Conferences tenuës en l’Académie Royale desdits Arts & prononcés en presence de deffunt Monsieur Colbert, Conseiller du Roi en tous ses Conseils, Controleur General des Finances, Surintendant & Ordonnateur des Bâtiments du Roi, Jardins, Arts & Manufactures de France, protecteur de ladite Academie, assemblée generalement en des jours solemnels pour la delivrance du Prix Royal, par Henry Testelin, Peintre du Roi, Professeur & Secretaire en ladite Academie, La Haye, Matthieu Rogguet, s.d. [1693 ou 1694], n.p. [après p. 18].
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Quotation
Quelqu’un de l’Academie prit de là occasion de proposer une question de sçavoir, ce que l’on doit entendre par le beau naturel, & en quoi consiste cette beauté, laquelle le Peintre doit imiter, disant que si l’on en devoit croire le sens naturel & commun, (les choses étant ordonnées dans une reguliere Cimetrie,) un air serein, des arbres fort bien dressés, un terrain uni, & des objets plaisants, lui paroissoient d’une très agreable beauté, qu’il pensoit que l’on devoit du moins approprier les choses à la nature des sujets, pour former la beauté d’un Tableau, par une convenance raisonnable, & que neantmoins il avoit remarqué dans les ouvrages de tres-habilles hommes une affectation de faire paroître les choses dans l’irregularité, le désordre & l’obscurité, comme l’on voyoit en beaucoup d’endroits des Bacchanalles representées en des lieux sombres & mal plaisants, contre l’usage ordinairement pratiqué par tout de chercher des lieux agreables pour les rejouissances
Le tableau tout comme le nom de Véronèse ne sont pas explicitement précisés, mais le rapprochement avec le Persée délivrant Andromède a été fait par Christian Michel et Jacqueline Lichtenstein dans les Conférences de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture. Tome 1, Les Conférences au temps d'Henry Testelin 1648-1681, vol. 2. p. 614-615.