IMPRIMEURE
TERM USED IN EARLY TRANSLATIONS
IMPRIMATURA (ita.)FILTERS
LINKED QUOTATIONS
Quotation
[…] Quand les Imprimeurs sont curieux de leurs ouvrages, ils soulagent les Graveurs de cette peine [n.d.r. : de limer et émousser les bords de la planche], mais bien souvent ils impriment les planches comme elles leurs sont données, & partant c’est au Graveur à prendre le soin de ce que je viens de dire, s’il veut estre curieux jusques au bout.
Conceptual field(s)
Quotation
L’imprimeur donc tourne le moulinet doucement & rondement & non avec secousse, afin que l’estampe vienne nette & sans estre pochée, maculée ny doublée […] et la leve tout doucement afin que la force du noir n’escorche le papier […].
Conceptual field(s)
Quotation
Comment on peut faire une peinture qui sera presque eternelle, & paroistra tousjours fraische
Ayant tracé le dessein que vous voulez peindre sur une feuille de papier fin bien tenduë sur un chassis ; vous y chercherez premierement une bonne & grosse imprimeure faite de carreau pillé & de poix puis une autre imprimeure de blanc & de massicot, sur laquelle vous colorirez vostre dessein, & le vernirez aprés de vieille huille cuitte, qui soit claire & fort espaisse : en suitte vous colorez dessus avec le mesme vernis un panneau de verre bien net & bien plat. Mais il faut encore mieux prendre un carreau de terre bien vitrifié & coucher dessus une imprimeure de blanc & de massicot, & puis peindre & appliquer le vernis, & le couvrir d’un beau cristal ; mais auparavant il faudra bien faire secher vostre peinture dans une estuve, & en suitte la vernir avec de l’huile de noix & de l’ambre, ou bien seulement d’huile de noix bien espurée & espaisse au soleil.
NOTA
L’invention qu’on a trouvée depuis quelque temps de peindre en esmail avec tant de perfection, est tres convenable au titre de ce chapitre, & autrement excellente que la methode qui nous est descrite icy.
Conceptual field(s)
Quotation
Quand on veut peindre sur de la Toille, on en choisit qui soit vieille, demy usée, & bien unie. On l’imprime de Blanc de craye ou de plastre broyé avec de la colle de gans ; & lorsque cette imprimeure est seiche, on passe encore une couche de la mesme colle par dessus.
Conceptual field(s)
Quotation
L’on peint à huile contre les murailles, sur le bois, sur la toile, sur les pierres, & sur toutes sortes de metaux. Il faut en premier lieu preparer les choses sur lesquelles on veut travailler, par une imprimeure, comme disent les ouvriers, qui serve de fond, & rendre la place ou le champ sur lequel on veut peindre bien égal, & bien uny.
Quand on veut peindre contre une muraille, il faut lorsqu’elle est bien seiche y donner deux ou trois couches d’huile toute boüillante ; & cela autant de fois qu’on le juge necessaire, & jusqu’à ce qu’on voye que l’enduit demeure gras, & qu’il n’enboit plus. Après on l’imprime de couleurs sicatives. Pour cela on prend du blanc de craye, de l’ocre rouge, ou d’autres sortes de terres qu’on broye un peu ferme, dont l’on fait une couche sur le mur. Lorsque cette imprimeure est bien seiche, on peut desseigner ce que l’on veut, & peindre ensuite parmy les couleurs, afin de n’estre pas obligé de les vernir par après.
Il y en a qui preparent la muraille d’une autre sorte, afin qu’elle soit plus seiche, & que l’humidité n’en fasse pas détacher les couleurs par escailles, comme il arrive quelquefois à cause de l’huile qui luy resiste, & qui l’empesche de sortir. Il font un Enduit avec de la chaux, & de la poudre de marbre, ou du ciment fait de tuiles bien battuës, lequel ils frottent avec la truelle pour le rendre bien uni, & l’imbibent d’huile de lin, avec une grosse brosse. Ensuite ils preparent une Composition de poix grecque, de mastic, & de gros vernix qu’on fait boüillir ensemble dans un pot de terre, puis avec une brosse, en couvrent la muraille qu’ils frottent avec une truelle chaude, pour estendre & unir mieux cette matiere. Cela fait on imprime tout le mur des couleurs que j’ay dites cy-dessus, avec que de rien desseigner.
D’autres en usent encore d’une autre maniere, ils font leur Enduit avec du mortier de chaux, du ciment de brique, & du sable, & lorsqu’il est bien sec, ils en font un second, avec de la chaux, du ciment bien tassé, & du machefer, ou escume de fer autant de l’un que de l’autre ; tout cela estant bien battu & incorporé ensemble, avec des blans d’œuf, & de l’huile de lin, il s’en fait un Enduit si ferme qu’on ne peut rien faire de meilleur : Mais il faut prendre garde de ne quiter pas l’Enduit pendant que la matiere y est mise tout fraischement, & de la bien estendre avec la Truelle, jusqu’à ce que le mur en soit tout couvert et poly ; car autrement l’enduit se fendroit en plusieurs endroits. Quand il est bien sec on l’imprime de la mesme maniere que j’ay dit.
Conceptual field(s)
Quotation
Pour peindre sur le bois, après l’avoir bien encollé avec la brosse, on y donne d’ordinaire une couche de blanc détrempé avec de la colle, avant que de le couvrir de l’imprimeure à huile, dont j’ay parlé ; Mais il est vray qu’à present l’on se sert beaucoup plus de toile que d’autres choses, principalement pour les grands tableaux ; parce qu’elle est plus commode à transporter que le bois, qui est pesant, & d’ailleurs sujet à se fendre. On choisit du coutil, ou de la toile la plus unie, & lorsqu’elle est bien tenduë sur un chassis, l’on y donne une couche d’eau de colle, & après on passe par dessus une Pierre de ponce pour en oster les nœuds. L’eau de colle sert à coucher tous les petits fils sur la toile, & remplir les petits troux, afin que la couleur ne passe pas au travers. Quand la toile est bien seiche, on l’imprime d’une couleur simple, & qui ne fasse point mourir les autres couleurs, comme du Brun rouge qui est une terre naturelle qui a du corps, & qui subsite, & avec lequel on mesle quelquefois un peu de blanc de plomb, pour le faire plutost seicher. Cette imprimeure se fait aprés que la couleur est broyée avec de l’huile de lin ; & pour la coucher la moins épaisse que l’on peut, on prend un grand couteau propre pour cela. Quand cette couleur est seiche, on passe encore la Pierre de ponce par dessus pour la rendre plus unie ; puis l’on fait, si l’on veut, une seconde imprimeure composée de blanc de plomb, et d’un peu de noir de charbon, pour rendre le fond grisastre, & en l’une ou l’autre des deux manieres on met le moins de couleur que l’on peut, afin que la toile ne casse pas si-tost, & que les couleurs qu’on vient ensuitte à coucher dessus en peigant, se conservent mieux ; Car quand l’on n’imprimeroit point les toiles, & qu’on peindroit tout d’un coup dessus, les couleurs ne s’en porteroient que mieux, & demeureroient plus belles. L’on voit dans quelques Tableaux de Titien, & de Paul Veronese, qu’il observoient d’en faire l’imprimeure à détrempe, sur laquelle ils peignoient ensuitte avec des couleurs à huile ; Ce qui a beaucoup servi à rendre leurs ouvrages plus vifs, & plus frais : parce que l’imprimeure à détrempe attire, & boit l’huile qui est dans les couleurs, & fait qu’elles restent plus belles, l’huile ostant beaucoup de leur vivacité. C’est pourquoy ceux qui veulent que leurs Tableaux demeurent frais employent le moins d’huile qu’ils peuvent, & tiennent leurs couleurs plus fermes y meslant un peu d’huile d’Aspic, qui s’évapore aussi-tost ; mais qui sert à les faire couleur, & qui les rend plus maniables en travaillant. […].
Conceptual field(s)
Quotation
Pour ce qui est d’imprimer d’abord les toiles avec une couche à détrempe, il est vray que cela ne se pratique pas souvent, parce qu’elles peuvent s’escailler, & ne se roullent qu’avec difficulté. C’est pourquoy l’on se contente de leur donner une imprimeure de couleurs à huile. Mais quand la toile est bonne & bien fine, le moins qu’on peut y mettre de couleur pour l’imprimer est toujours le meilleur ; prenant garde, comme j’ay dit, que l’huile, & les couleurs soient bonnes. L’espargne que font ceux qui employent de meschantes couleurs, & de mauvaise huile, & qui mesme se servent de mine pour faire plustost seicher l’imprimeure, est beaucoup dommageable aux Tableaux, & en efface bientost la beauté du coloris.
Conceptual field(s)
Quotation
On peint à détrempe sur toute sorte de sujets : sur des murailles bien seiches, sur des planches de bois & sur la toile. […] pour faire l’imprimeure à détrempe sur toute sorte de sujets, on se sert du blanc de craye, ou de plâtre, qui a été fusé [sic], qu’on broïe & qu’on méle en suite avec de la cole. Lorsque la premiere couche est seiche, on en met une seconde, puis on passe encore une couche de cole par dessus, & aprés on forme l’ouvrage.
Conceptual field(s)
Quotation
L’Art d’imprimer en couleur se réduit donc I°. A représenter un objet quelconque avec trois couleurs & par le moyen de trois planches qui doivent se rapporter sur le même papier. 2°. A faire les desseins sur chacune des trois planches, de façon que les trois desseins s’accordent exactement. 3°. A graver les trois planches de façon qu’elles ne puissent manquer de se rapporter ensemble. 4°. A trouver les trois vrayes couleurs matérielles primitives, & les préparer de maniere qu’elles puissent s’imprimer, être belles & durer long-tems. 5°. Enfin à tirer les trois planches avec assez d’adresse pour [p. 128 182] qu’on ne s’apperçoive point après l’Impression de la façon dont elles sont tirées.
Le premier de ces articles, qui est le plus considérable, appartient à la théorie de l’invention, & les autres sont absolument nécessaires pour la pratique mécanique ; ils sont même d’une telle importance que si la moindre chose vient à manquer, l’exécution n’a aucun succès. Quelquefois on put employer plus de trois planches, quand la beauté ou la difficulté du sujet l’exige.
LE BLON, Jacques-Christophe
NEWTON, Isaac
Cochin cite l'ouvrage de Le Blon : Il Coloritto, ou l’Harmonie du Coloris dans la Peinture, réduite à des principes infaillibles, & à une pratique méchanique, avec des figures imprimées en couleur pour en faciliter l’intelligence ; et celui de Newton : Traité d'optique