OCCHIO (n. m.)
TERM USED AS TRANSLATIONS IN QUOTATION
ŒIL (fra.)ŒIL
DA VINCI, Leonardo, Trattato della pittura di Lionardo da Vinci, novamente dato in luce, con la vita dell'istesso autore, scritta da Rafaelle Du Fresne. Si sono giunti i tre libri della pittura, & il trattato della statua di Leon Battista Alberti, con la vita del medesimo, TRICHET DU FRESNE, Raphaël (éd.), Paris, Jacques Langlois, 1651.
Comment le peintre se doit placer à l’égard du jour qui esclaire son modele
[…] pourvueu que son œil se trouve entre la partie ombreuse de son modèle & celle qui est esclairée […]
D’où vient que les choses peintes ne peuvent jamais avoir le mesme relief que les naturelles
Les peintres assez souvent se depitent contre leur ouvrage, de ce que taschant à imiter le naturel, ils trouvent que leurs peintures n'ont pas le relief, ny la mesme force que les choses qui se voyent dans un miroir, […] Il est impossible que la peinture paroisse d’aussi grand relief que les choses veuës dans le miroir […] si ce n’est qu’on les regarde qu’avec un œil, & en voici la raison […]
Du moyen de représenter la grandeur des choses peintes
Pour représenter au naturel la juste grandeur des choses qui servent d'object à l'œil […]
Maniere de composer les histoires
Des figures qui composent une histoire ; celle qui sera représentée plus proche de l’œil, monstrera un plus grand relief, […]. Cette couleur-là se doit monstrer de plus grande perfection, qui aura moins d'air entr'elle & l'œil qui la considère : & pour cét effet les ombres qui font paroistre les corps opaques plus relevez, paroissent aussi plus fortes et plus obscure de prés que de loin ; […]
De la varieté qui se remarque en une couleur, selon qu’elle est plus ou moins esloignée de l’œil
Entre les couleurs de mesme nature, celle-là reçoit moins de changement laquelle est moins esloignée de l’œil : la preuve en est, parce que l’air qui se trouve interposé entre l’œil & la chose veuë, l’altere tousjours en quelque maniere, & s’il arrive qu’il y ait l’air en quantité, pour lors la couleur de l’air fort vive fait une forte impression sur la chose veuë, mais n’ayant que peu d’air l’object en sera peu alteré.
Comme le miroir et le vray maistre des peintres
Quand vous voulez voir si vostre peinture toute ensemble a de la conformité avec les choses que vous avez imitées du naturel, prenez un miroir, & faites que la chose vive se mire dedans, & puis comparez l’image qui paroist dans le miroir à vostre peinture, considerant bien l’object réel & le conferant avec l’une & l’autre : vous voyez sur un miroir plat des representations qui paroissent de relief, & la peinture fait aussi le mesme : & le miroir & la peinture font la mesme representation des choses environnées d’ombres et de lumieres, & l’une & l’autre paroist beaucoup esloignée au-delà de sa superficie ; & puis que vous reconnaissez que le miroir par le moyen des lineaments & des ombres vous fait sembler que les choses ont du relief, & vous ayant aussi entre vos couleurs des ombres & des lumieres plus puissantes que celles de ce miroir, il est certain que si vous sçavez les employer selon l’art, vostre peinture semblera aussi une chose naturelle représentée dans un grand miroir ; vostre maistre (qui est ce miroir) vous monstera le clair & l’obscur de quelque object que ce soit, & vos couleurs en ont une qui est plus claire que les parties les plus esclairées de votre modele, & semblablement entre ces mesmes couleurs, il s’en trouve aussi quelqu’une qui est plus obscure que la plus obscure du mesme modele ; d’où il arrive que le peintre ne fait pas tousjours toutes ses peintures semblables aux representations de ce miroir quand il regarde l’object qu’il peint avec un seul œil, parce que les deux yeux voyent davantage de l’objet , & l’environnent, lors qu’il est moindre que la distance d’un œil à l’autre.
A quelle hauteur on doit mettre le poinct de veuë
Le poinct perspectif doit estre mis au niveau de l’œil d’un homme de taille ordinaire, sur la ligne qui fait confiner le plan avec l’horizon, de laquelle ligne la hauteur doit estre esgalle à celle de l’extremité du plan joignant l’horizon, sans neanmoins y comprendre les montagnes, lesquelles sont libres.
Que les petites figures ne doivent pas par raison estre trop finies
Je dis que les choses qui paroistront plus petites que leur naturel, cela leur arrivera pour estres esloignées de l’œil ; de sorte qu’estant ainsi, il est necessaire qu’entre l’œil & son object, il se trouve beaucoup d’air interposé, & cette quantité d’air empesche de voir distinctement la forme des choses, tellement que les petites parties des corps deviennent imperceptibles, & ne peuvent estre remarquées ; donc le peintre devra toucher ces figures que legerement, & en esquisser seulement l’idée, s’il fait autrement ce sera contre l’exemple de la nature sa maitresse : car comme je viens de dire, une chose ne devient petite que par la grande distance qui est entre l’œil & son object, la grande distance enferme en soy beaucoup d’air, la quantité d’air cause une grande opacité qui offusque l’œil, & luy oste le moyen de discerner les particules de son object.
Des termes ou extremitez inferieures des corps esloignez
Les termes ou extremitez inferieures des choses lointaines, seront moins sensibles à l’œil que celles d’en haut : […]
Pourquoy les objects plus haut eslevez, dans l’esloignement sont plus obscurs que les autres qui sont mis plus bas, quoy que le broüillard soit uniforme & esgalement espais
Des corps qui se trouvent situez dans un broüillard ou en quelque air espais, ou parmy quelque vapeur, ou dans la fumée, ou en un esloignement, celuy-là sera d'autant plus sensible à l'œil qu'il sera plus eslevé […]
D'où vient qu'un chose peinte, encore qu'elle vienne à l'œil sous la mesme ouverture d'angle qu'une autre réelle, laquelle en est esloignée, la peinte ne semble jamais si esloignée que la naturelle
[...]
VUE
DA VINCI, Leonardo, Trattato della pittura di Lionardo da Vinci, novamente dato in luce, con la vita dell'istesso autore, scritta da Rafaelle Du Fresne. Si sono giunti i tre libri della pittura, & il trattato della statua di Leon Battista Alberti, con la vita del medesimo, TRICHET DU FRESNE, Raphaël (éd.), Paris, Jacques Langlois, 1651.
De quelle sorte le peintre doit voir & desseigner les figures qu’il veut placer dans la composition d’une histoire.
Il faut tousjours que le peintre considère dans le lieu où son tableau doit estre posé, la hauteur du plan sur lequel il veut placer les figures de son histoire […] & que la hauteur de sa veuë se trouve autant au dessous de la chose qu’il desseigne, que son tableau sera mis plus haut en œuvre que l’œil dont il sera veu, sans quoy sa composition seroit un mauvais effect & seroit blasmable.