PROPORZIONE (n. f.)
TERM USED AS TRANSLATIONS IN QUOTATION
PROPORTION (fra.)PROPORTION
DE PASSE, Crispijn van, La prima-[quinta] parte della luce del dipingere et disegnare, ... messa in luce diligentemente da Crispino del Passo, con molte belle stampe = Eerste-[vijfde] deel van't light der teken en schilder konst, ... / met grooten vlijt in 't licht gebracht door Crispijn van de Pas, ende met schoone koop're platen verciert = La premiere-[cincquiesme] partie de la lumière de la peinture & de la designature, ... / mis en lumière avec grande diligence & peine par Crispin de Pas, avec des belles figures = Der erste-[fuenffte] Theil vom Liecht der Reiss und Mahlkunst, Amsterdam, Jan Jansz, 1643 - 1644.
Les sculpteurs , & les peintres anciens & Modernes n'establissent gueres la perfection de leur art qu'en la description des proportions du corps de l'homme ou de la femme de VIII testes, le grand Architecte Vitruve en son septième livre ne traite d'autre chose, & le Prince des peintres Albert Durer en son premier livre des proportions du corps humain, en descrivant la femme, il dit qu'elle a une esgale convenance de membres avec l'homme, hormis que ses membres sont plus delicats & polis, qu'lle a les Espaules plus estroites & les hanches plus larges, & que toute la structure est plus agile. […]
[…]
Problemata de la proportion des Enfans tant masle que femelle
II, p. 68DA VINCI, Leonardo, Trattato della pittura di Lionardo da Vinci, novamente dato in luce, con la vita dell'istesso autore, scritta da Rafaelle Du Fresne. Si sono giunti i tre libri della pittura, & il trattato della statua di Leon Battista Alberti, con la vita del medesimo, TRICHET DU FRESNE, Raphaël (éd.), Paris, Jacques Langlois, 1651.
Proportion des membres,.
La proportionnalité des membres se divise en deux parties, sçavoir en egalité & en mouvement : Par l’egalité on doit entendre la correspondance des parties avec leur tout […]
Des divers changements & mouvements qui arrivent au corps de l’homme & aux proportions des membres
[…] Les mesures du corps de l’homme se changent en chaque membre, selon qu’on le plié ou plus ou moins, & par les divers aspects d’un costé elles diminuent ou croissant plus ou moins à proportion qu’elles croissent ou diminuent de l’autre costé.
De la composition des membres de l’homme
Prenez sur vous mesme les mesures de la proportion de vos membres & si vous rencontrez quelque partie disproportionnée, marquez-là, & prenez bien garde en desseignant des figures de ne tomber pas au mesme deffaut, parce qu’ordinairement un peintre se peint lui-mesme, & se plait aux choses qui luy ressemblent.
DOLCE, Lodovico, Dialogo della pittura di M. Lodovico Dolce, Intitolato l’Aretino. Nel quale si ragiona della dignità di essa Pittura, e di tutte le parti necessarie, che a perfetto Pittore si acconvengono: con esempi di Pittori antichi, e moderni: e nel fine si fa menzione delle virtù, e delle opere del divin Tiziano / Dialogue sur la peinture de Louis Dolce, intitulé l’Aretin. Dans lequel on traitte de l’excellence de la peinture, de toutes les qualités necessaires au bon Peintre, avec les exemples des Peintres anciens et modernes, à la fin on y parle du merite et des ouvrages du divin Titien, trad. par VLEUGHELS, Nicolas, Firenze, Michel Nestenus et François Moucke, 1735.
Are. [...] Je dis donc que le jugement nait generalement dans l’homme de l’experience, & de la pratique ; & comme il n’y a rien de plus familier à l’homme, que l’homme ; il s’ensuit que tout homme est en etat de juger ce qu’il voit tous les jours, comme de la beauté, de la laideur de qui que ce soit ; parceque la beauté ne provient que d’une proportion convenable, qui se trouve ordinairement dans le corps humain, & principalement à chaque membre en particulier ; & le contraire derive de la disproportion : ce jugement dependant des yeux, qui est donc celui qui ne distingue le beau d’avec le laid ? persone assurement, s’il n’est privé de vûe & de jugement ; si bien que l’homme aiant connoissance, comme il à, de la veritable forme que doit avoir notre individu, qui est l’homme vivant ; pour quoi ne l’auroit-il pas de celle qui est feinte & morte, qui est la peinture ?
Dialogue sur la peinture, p. 119
Are. […] C’est donc ici le grand embarras, car quoique la beauté consiste en la proportion ; cette proportion est de differente sorte ; parceque la nature ne se diversifie pas moins dans la taille des hommes, que dans le corps, & dans la tête. Aussi en voit-on de grans, de petits, d’autres de moienne grandeur ; les uns gras & charnus, les autres maigres, des delicats, d’autres robustes, & nerveux.
Fab. je serois bien aise, mon cher, que vous me donassiez presentement quelques regles de la mesure du corps humain.
Are. Je le ferai volontiers, car je crois qu’il est tres honteux que l’homme emploie toute son etude à mesurer la terre, la mer, & les cieux, & qu’il ignore sa propre mesure. Je dis donc que la sage nature, aiant formé la tête de l’homme comme la principale piece de cet admirable edifice, qu’on appelle un petit monde, la posée sur l’endroit le plus elevé, il est a propos que toutes les parties de ce meme corps tirent d’elle leur mesure. La tête, ou autrement dit, la face se divise en trois parties. […] Dix tetes donc, selon quelques uns, forment la longueur du corps humain : & selon d’autres neuf, huit, & meme sept. Des auteurs tres habiles ecrivent que cette longueur ne peut passer sept pieds, & la mesure du pied est de seize pouces. La mesure du milieu de la longueur se prend des parties qui distinguent les sexes, & le centre de ce meme corps humain est naturellement le nombril. C’est pourquoi si l’homme tient les bras etendus, & qu’on tire une ligne du nombril a l’extremité des pieds, & des doigts des mains, on forme un cercle parfait. Les sourcils joints ensemble forment les deux cercles des yeux. Les demis cercles des oreilles doivent avoir la meme grandeur qu’a la bouche ouverte. La largeur du nez au dessus de la bouche doit etre de la longueur d’un œil ; le nez se forme de la longueur de la levre, & la distance d’un œil à l’autre est aussi longue que l’œil est long. L’oreille est eloignée du nez de la longueur du doigt qui est au milieu de la main. La main doit avoir la hauteur du visage. Le bras a deux fois & demie la grosseur du pouce, la cuisse est une fois et demie plus grosse que le bras. Je marquerai plus distinctement la longueur. On trouve une face depuis le sommet de la tête jusqu’au bout du nez ; & depuis cet endroit jusqu’à la hauteur de la poitrine, ou est l’os fourchu, on trouve la seconde ; la troisieme commence à la hauteur de la poitrine, & arrive à la bouche de l’estomac. La quatrieme va depuis là jusqu’au nombril, & la cinquieme arrive jusqu’aux parties naturelles, qui est justement le milieu du corps, laissant la tête à part ; ensuite pour le reste, la cuisse jusqu’au genou contient deux faces ; il y en a trois depuis le genou jusqu’a la plante des pieds ; les bras ont la longueur de trois faces, en prenant depuis le nœud de l’epaule jusqu’à la jointure de la main, il y a autant de distance du talon au coup du pied, qu’il y en a de ce même cou à l’extremité des doigts. La grosseur de l’homme prise en le ceignant dessous les bras, est justement la moitié de sa longueur.
Fab. Il est important de bien savoir ces mesures pour faire une figure proportionnée.
Are. La proportion etant donc le principal fondement du dessein, celui la y fera le plus pour faire un corps parfait qui l’observera le mieux. Or pour faire un corps parfait, outre l’imitation ordinaire de la nature, & la necessité de s’attacher aussi aux anciens, il faut savoir que cette imitation doit se faire avec un bon jugement, de crainte qu’en croiant imiter les bonnes parties, nous n’imitions les mauvaises. Come il est arrivé à certain peintre, qui voiant que les anciens le plus souvent faisoient leurs figures fines & deliées, s’attacha tellement à cette coutume, qui etoit bonne, qu’il la fit devenir defectueuse. D’autres se sont attachés à faire, sur tout aux têtes des femmes, un long cou ; & ceci pour avoir remarqué, que la plus part des figures des femmes Romaines, dans l’antique avoient le cou long, parceque ceux qui sont courts n’ont point de grace, mais ceux la aiant donné dans le trop, ce qui devroit etre un agrêment, est devenu tout le contraire.
Dialogue sur la peinture, p. 193