CARMINE (n.)
TERM USED AS TRANSLATIONS IN QUOTATION
CARMIN (fra.)CARMIN
BOUTET, Claude, The Art of Painting in Miniature: Teaching The speedy and perfect Acquisition of that Art without a Master. By Rules so easy, and in a Method so natural as to render this charming Accomplishment universally attainable. Containing I. The Difference between Painting in Miniature, and other Kinds of Painting. II. The Management of Colours in Draperies, Linnen, Lace, Furrs, &c. III. The Method of mixing Colours for Carnations ; for painting of Architecture, or any Building of Stone or Wood ; for Landskips, Terrasses, Water, Ruins, Rocks, &c. IV. The Art of Painting all Sorts of Flowers, with the proper Colours required to represent Nature to the highest Perfection. V. The various Methods of Painting. Translated from the Original French. The Fourth Edition. To which are now added, I. Certain Secrets of one of the greatest Italian Painters for making the finest Colours, Burnished Gold, Shell Gold, &c. II. Some general instructive Lessons for the Art of Drawing. And III. The Usefulness and Benefit of Prints, London, J. Hodges - J. James - T. Cooper, 1739.
Quand donc vostre piéce est marquée sur le veslin, il faut passer avec un pinceau de carmin fort clair par-dessus tous les Traits, afin qu’ils ne puissent s’effacer en travaillant, puis vous nettoyerez vostre velin avec de la mie de pain, afin qu’il n’y reste point de noir.
Traité de Mignature, p. 10-11
XXXI.
Une Draperie de Carmin se fait de mesme que la bleuë [ndr : voir p. 34], hormis qu’aux endroits les plus brums on met une Couche de Vermillon pur avant que d’Ebaucher de Carmin, que l’on appliquera sans blanc pardessus, & dans les Ombres les plus fortes, on le Gommera beaucoup ; pour l’enfoncer d’avantage mélez-y un peu de Bistre.
XXXII.
Il se fait aussi une autre Draperie Rouge, que l’on Ebauche tout de Vermillon y meslant du blanc pour faire les clairs, le mettant tout pur pour les endroits plus bruns, & ajoûtant du Carmin pour les grands Ombres. L’on finit en suite avec les mesmes Couleurs, comme les autres Draperies, & quand le Carmin avec le Vermillon ne sont pas assez brun, on travaille de ce premier tout pur, mais seulement dans le plus fort des Ombres..
Neanmoins les differentes dispositions du Blanc & du Noir, en rendent aussi les effets differents ; car souvent le Blanc fait fuïr le Noir, & le Noir fait approcher le Blanc, comme aux Reflets des globes que l’on veut arrondir, ou autres Figures, où il y a toûjours des parties Fuyantes qui trompent la veuë par l’artifice de l’Art, & sous le blanc sont icy comprises toutes les couleurs legeres, comme sous le noir toutes les couleurs pesantes.
L’Outremer est donc une couleur douce & legere.
L’Occre ne l’est pas tant.
Le Massicot est fort leger, & le Vert de Montagne.
Le Vermillon & le Carmin approchent.
L’Orpin & la Gomme-Gutte un peu moins.
La Laque tient un certain milieu plus doux que rude.
Le Stil de Grain est une Couleur indifferente, qui prend aisément la qualité des autres ; ainsi vous la rendrez terrestre en la meslant avec les couleurs qui le sont, & au contraire des plus fuyantes, en la joignant avec le blanc ou le bleu.
Le Brun-rouge, la Terre d’ombre, les Verts bruns & le Bistre, sont les plus pesantes & les plus terrestres après le Noir.
SECRET D’UN ITALIEN, POUR FAIRE LE CARMIN & l’Outremer.
Rien n’est plus seur, ni plus facile que cette Maniere de faire les Couleurs, elles ont un éclat, & une vivacité qu’on ne peut exprimer, elles ne changent jamais, & se font à si peu de frais, qu’on a pour un Loüis, ce qui en coûte sept ou huit à Florence : Mais l’épreuve en fera plus connoistre, que tout ce que j’en pourrois dire, il suffit d’en donner la methode, Je commence donc par
LE CARMIN.
Faites tremper trois ou quatre jours dans un boccal de vinaigre blanc, une livre de bois de Bresil […] ; l’Ecume qui en sortira, sera vostre Carmin, recüeillez-là, & la faites seichez, on peut faire le mesme avec la Cochenille, au lieu de Bresil.
LE CARMIN.
Ayez trois chopines d’Eau de Fontaines […].
Remarquez que la doze de ces drogues-là n’est pas tellement terminé à ce que j’ay dit, qu’on ne les puisse mettre à discretion selon la couleur relevée au plus tirant sur le Cramoisy qu’on souhaite, si on veut faire le Carmin plus rouge on met plus de Rocourt, si on le desire plus Cramoisy on met plus de Cochenille, mais tout se doit pulveriser à part, & le Cohan doit boüillir le premier tout seul, & les autres toutes ensemble comme dessus.