COLORIRE (v.)
TERM USED AS TRANSLATIONS IN QUOTATION
COLORER (fra.)COLORER
DOLCE, Lodovico, Dialogo della pittura di M. Lodovico Dolce, Intitolato l’Aretino. Nel quale si ragiona della dignità di essa Pittura, e di tutte le parti necessarie, che a perfetto Pittore si acconvengono: con esempi di Pittori antichi, e moderni: e nel fine si fa menzione delle virtù, e delle opere del divin Tiziano / Dialogue sur la peinture de Louis Dolce, intitulé l’Aretin. Dans lequel on traitte de l’excellence de la peinture, de toutes les qualités necessaires au bon Peintre, avec les exemples des Peintres anciens et modernes, à la fin on y parle du merite et des ouvrages du divin Titien, trad. par VLEUGHELS, Nicolas, Firenze, Michel Nestenus et François Moucke, 1735.
Are. je passe au coloris, nous pouvons juger combien il est important, par les exemples que nous en ont donné suffisament les peintres qui tromperent les oyseaux et les chevaux.
[…]
Are. Cela montre la grande attention qu’avoient les anciens à bien colorer, afinque leurs ouvrages imitassent le vrai. Il est certain que le coloris est de si grande importance, & a tant de force, que quand le peintre imite bien les teintes, le tendre des chairs, & la propriété de chaque chose, telle qu’elle soit, il fait paroitre ses peintures animeés, & telles qu’il ne leur manque autre que la respiration. La partie principale du coloris est le contraste que fait la lumiere avec l’ombre, au quel on trouve un milieu, qui unit un contraire à l’autre, & fait paroitre rondes les figures, & selon le besoin plus ou moins eloignées ; car le peintre doit prendre garde, en les plaçant, qu’elles ne fassent de la confusion. En quoi il est aussi tres necessaire d’avoir une grande connoissance de la perspective, pour la diminution des objets, qui s’eloignent, ou qu’on feint eloignées [sic] : mais il faut toujours avoir l’œil attentif sur tout au coloris, & au tendre des chairs, parceque plusieurs en font de maniere qu’elles paroissent de porfire, tant en couleur, qu’en dureté : & les ombres si rudes, que le plus souvent elles degenerent en pur noir : d’autres les font trop blanches, & les autres trop rouges. Pour moi je desirerois une couleur plûtot brune, qu’excessivement blanche ; & je bannirois de mes tableaux pour l’ordinaire, ces joües vermeilles, avec ces levres de coral, parceque de tels visages semblent des masques. Nous trouvons qu’Apelles emploioit frequemment le brun ; d’ou Properce pour corriger sa maitresse Cinthie, qui se fardoit, dit qu’il souhaitoit qu’elle montrat une simplicité, & pureté de couleur telle qu’on en voit dans les tableaux d’Apelles. Il est vrai qu’on doit varier ces teintes, & avoir aussi egard aux sexes, aux ages, & aux conditions. […]
Or il faut que le melange des couleurs soit temperé, & melangé de maniere, qu’il represente le naturel, & qu’il ne reste rien qui blesse la vûe, telles que sont les lignes des contours qu’on doit eviter, parceque la nature ne les marque point, non plus que le noir dans les ombres dont je viens de parler. Ces lumieres, & ces ombres placées avec jugement, & avec art arrondissent les figures, & leur donnent le relief qu’on recherche ; car sans ce relief, les figures, comme vous avez fort bien dit, paroissent peintes, parcequ’elles ont la superficie platte. Celui qui a donc cette qualité, en possede une des plus importantes. [...]
François Parmesan, qui donna certain air de grace à ses ouvrages, qui inspirent de la tendresse à quiconque les voit ; Outre cela il coloroit proprement, il fut si delicat & si exact dans le dessein, que ceux qu’il a laissé sur le papier, jettent dans l’etonnement quiconque les considere ; parcequ’on y decouvre une exactitude admirable.
Dialogue sur la peinture, p. 277COLORIER
DA VINCI, Leonardo, Trattato della pittura di Lionardo da Vinci, novamente dato in luce, con la vita dell'istesso autore, scritta da Rafaelle Du Fresne. Si sono giunti i tre libri della pittura, & il trattato della statua di Leon Battista Alberti, con la vita del medesimo, TRICHET DU FRESNE, Raphaël (éd.), Paris, Jacques Langlois, 1651.
Maniere de colorir sur la toille
Tendez votre toille sur une chassis, et luy donnez une legere imprimeure de colle de gans, laquelle estant seiche desseignez vostre tableau et couchez la teinte des carnations avec des broisses, et en mesme temps pendant qu'elle est toute fraische, vous y marquerez les ombres fort douces à vostre maniere.
La carnation se fera de blanc, de lacque, & de massicot : la teinte de l’ombre sera composée de noir & de terre d’ombre, ou d’un peu de lacque si vous voulez avec de la pierre noire. Apres avoir legerement esbauché vostre tableau laissez-le seicher, puis vous l'irez retouchant à sec, avec de la lacque destrempée dans l'eau de gomme, parce qu'ainsi elle est d'un meilleur usage, et ne porte point de lustre estant mise en œuvre.
Pour faire encore vos ombres plus noires, prenez de la lacque susdite destrempée avec de l’ancre gommée ; & de cette teinte vous pourrez ombrer plusieurs couleurs, parce qu’elle est transparente, & elle sera fort bonne pour donner les ombres à l’azur, à la lacque, au vermillon, & à quelques autres semblables couleurs.