Are. J’ai parlé de l’homme nud, je traitterai a present de l’homme vétu, mais en peu de mots ; parceque eu égard aux convenances, il faut, come j’ai dit, conformer l’habillement à l’usage des Nations & des conditions. Si le peintre represente un Apôtre, il ne le fera pas en habit court ; & s’il veut peindre un Capitaine, il ne lui mettra pas sur le corps une robbe, pour ainsi dire à manches pendantes. Quant aux etoffes, le peintre doit avoir egard à leur qualité ; parceque le velours fait d’autres plis, que ne fait l’ormessin ; & le lin bien delié, ne fait pas les mêmes plis qu’un gros drap : Il faut de même ranger les plis à leur place, en sorte qu’ils laissent voir le dessous, & qu’ils tournent adroittement du coté qu’ils doivent aller, mais non pas de manier qu’ils coupent, ou que le drap paroisse attaché à la peau. Et comme une trop grande secheresse rend la figure pauvre, & ne la rend pas gracieuse, de même trop de plis causent de la confusion, & ne plaisent pas. Il faut donc emploier ici ce milieu si estimé en toutes choses.