AANZICHT (n. n.)
TERM USED AS TRANSLATIONS IN QUOTATION
VISAGE (fra.)VISAGE
Et comme nous avons dit que la glande qui est au milieu du cerveau, est le lieu où l’Ame reçoit les images des passions, le sourcil est la partie de tout le visage où les passions se font mieux connoître, quoique plusieurs aient pensé que ce soit dans les yeux. Il est vrai que la prunelle par son feu & son mouvement fait bien voir l’agitation de l’Ame, mais elle ne fait pas connoître de quelle nature est cette agitation. La bouche & le nez ont beaucoup de part à l’expression, mais pour l’ordinaire ces parties ne servent qu’à suivre les mouvemens du cœur, comme nous le marquerons dans la suite de cét entretien.
Et comme il a été dit que l’Ame a deux appetits dans la partie sensitive, & que de ces deux appetits naissent toutes les passions, [sic]
Il y a aussi deux mouvemens dans les sourcils qui expriment tous les mouvemens des passions.
Ces deux mouvemens que j’ai remarquez, ont un parfait rapport à ces deux appetits, car celui qui s’éleve en haut vers le cerveau, exprime toutes les passions les plus farouches & les plus cruelles : Mais je vous dirai encore qu’il y a quelque chose de plus particulier dans ces mouvemens, & qu’à proportion que ces passions changent de nature, le mouvement du sourcil change de forme ; car pour exprimer une passion simple, le mouvement est simple, & si elle est composée, le mouvement est composé ; si la passion est douce, le mouvement est doux, & si elle aigre, le mouvement l’est aussi.
Mais il faut remarquer qu’il y a deux sortes d’élevations de sourcils.
Qu’il y en a une où le sourcil s’éleve par son milieu, & cette élevation exprime des mouvemens agreables.
Il y a à observer que lorsque le sourcil s’éleve par les côtés, & à la tristesse elle s’éleve par le milieu.
Mais lorsque le sourcil s’abaisse par le milieu, ce mouvement marque une douleur corporelle, & alors fait un contraire effet, car elle s’abaisse par les côtés.
Dans le Ris, toutes les parties se suivent, car les sourcils qui s’abaissent vers le milieu du front, font que le nez, la bouche & les yeux suivent le même mouvement.
Dans le Pleurer, les mouvemens sont composés & contraires, car le sourcil s’abaissera du côté du nez & des yeux, & la bouche s’élevera de ce côté là. Il y a encore une observation à faire, qui est que lorsque le cœur est abattu, toutes les parties du visage le sont aussi.
Mais au contraire si le cœur ressent quelque passion, ou s’il s’échauffe & se roidit, toutes les parties du visage tiennent de ce mouvement, & particulierement la bouche ; ce qui prouve, comme j’ay déjà dit, que c’est la partie qui de tout le visage marque plus particulierement les mouvemens du cœur. Car il est à observer que lorsqu’il se plaint, la bouche s’abaisse par les côtés ; & quand il est content, les coins de la bouche s’élevent en haut ; & quand il a de l’aversion, la bouche se pousse en avant, & s’éleve par le milieu. C’est, MESSIEURS, ce que nous observons sur ces simples traits que j’ai formés, pour vous faire concevoir ce que je dis.