ALCAMENES ( 440 av. J.-C. )

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Sculpteur de l'Antiquité grecque

Quotation

J’ay ouy dire à quelques-uns, interrompit Pymandre que pour ce qui regarde la portraiture, vous sçavez mieux que moy ce qu’ils entendent par ce mot, je m’imagine que c’est la representation lineale de toutes sortes de corps : je leur ay, dis-je, entendu soustenir que la perspective enseigne à faire cette representation dans l’estat le plus parfait, où elle puisse parvenir ; que les Peintres ne manquent dans la ressemblance que faute de bien sçavoir la perspective ; que c’est elle qui leur fournit des moyens asseurez & faciles pour que leurs tableaux fassent toujours l’effet qu’ils desirent dans quelqu’endroit qu’ils soient placez ; sans estre obligez à tastonner, effacer & defaire des choses qui ne reüssissent jamais quand elles ont esté faites au hazard, comme dans des voutes & des platfonds, ou faute d’avoir bien sçeu la raison de ce qu’ils font, il se trouve qu’après avoir pris beaucoup de peine, il y a souvent bien des choses à redire.
Ces gens-là, repartis-je, qui vantent si fort ce qu’ils sçavent n’ont pas asseurement produit des ouvrages qui répondent à ce qu’ils promettent.
Car pour moy j’ay appris des plus grands Peintres qui sçavent bien la perspective & qui n’ignorent pas tous les avantages qu’on en peut recevoir, qu’il y a bien des choses où il est impossible de tirer aucun secours des regles & des lignes dont l’on se sert d’ordinaire, qu’il faut que ce soit l’œil qui jusge & qui soit le principal instrument. Qu’il se trouve dans la pratique des difficultez que la theorie ne peut prévoir, & où les regles ne servent de guere, à cause que ceux qui regardent ne peuvent pas toujours estre placez dans un mesme lieu, & ne voir les tableaux qu’au travers d’une pinulle, principalement dans les grands ouvrages qu’on ne peut voir d’un seul endroit. […].

Quotation

[...] J’en dis de mesme de la perspective qu’ils ne doivent jamais ignorer. Mais je suis bien aise de vous faire remarquer que le plus difficile de cet art ne dépend point si absolument de sçavoir les regles de la perspective, qu’il y en a qui se l’imaginent, & mesme qui veulent faire croire que c’est le seul secret de faire de grands Peintres : car il y a bien d’autres parties plus difficiles & plus necessaires pour rendre un ouvrage accomply. Je voudrois bien sçavoir, si ces grands Maistres en perspective pretendent par la pratique qu’ils en ont, estre capables d’instruire les autres Peintres en ce qui regarde l’ordonnance des tableaux, le choix & l’élection des attitudes, le bon goust dans le dessein & dans la proportion des corps, l’agencement des draperies, & une infinité d’autres choses.

Quotation

J’ay ouy dire à quelques-uns, interrompit Pymandre que pour ce qui regarde la portraiture, vous sçavez mieux que moy ce qu’ils entendent par ce mot, je m’imagine que c’est la representation lineale de toutes sortes de corps : je leur ay, dis-je, entendu soustenir que la perspective enseigne à faire cette representation dans l’estat le plus parfait, où elle puisse parvenir ; que les Peintres ne manquent dans la ressemblance que faute de bien sçavoir la perspective ; que c’est elle qui leur fournit des moyens asseurez & faciles pour que leurs tableaux fassent toujours l’effet qu’ils desirent dans quelqu’endroit qu’ils soient placez ; sans estre obligez à tastonner, effacer & defaire des choses qui ne reüssissent jamais quand elles ont esté faites au hazard, comme dans des voutes & des platfonds, ou faute d’avoir bien sçeu la raison de ce qu’ils font, il se trouve qu’après avoir pris beaucoup de peine, il y a souvent bien des choses à redire.
Ces gens-là, repartis-je, qui vantent si fort ce qu’ils sçavent n’ont pas asseurement produit des ouvrages qui répondent à ce qu’ils promettent.
Car pour moy j’ay appris des plus grands Peintres qui sçavent bien la perspective & qui n’ignorent pas tous les avantages qu’on en peut recevoir, qu’il y a bien des choses où il est impossible de tirer aucun secours des regles & des lignes dont l’on se sert d’ordinaire, qu’il faut que ce soit l’œil qui jusge & qui soit le principal instrument. Qu’il se trouve dans la pratique des difficultez que la theorie ne peut prévoir, & où les regles ne servent de guere, à cause que ceux qui regardent ne peuvent pas toujours estre placez dans un mesme lieu, & ne voir les tableaux qu’au travers d’une pinulle, principalement dans les grands ouvrages qu’on ne peut voir d’un seul endroit. […].

Quotation

J’ay ouy dire à quelques-uns, interrompit Pymandre que pour ce qui regarde la portraiture, vous sçavez mieux que moy ce qu’ils entendent par ce mot, je m’imagine que c’est la representation lineale de toutes sortes de corps : je leur ay, dis-je, entendu soustenir que la perspective enseigne à faire cette representation dans l’estat le plus parfait, où elle puisse parvenir ; que les Peintres ne manquent dans la ressemblance que faute de bien sçavoir la perspective ; que c’est elle qui leur fournit des moyens asseurez & faciles pour que leurs tableaux fassent toujours l’effet qu’ils desirent dans quelqu’endroit qu’ils soient placez ; sans estre obligez à tastonner, effacer & defaire des choses qui ne reüssissent jamais quand elles ont esté faites au hazard, comme dans des voutes & des platfonds, ou faute d’avoir bien sçeu la raison de ce qu’ils font, il se trouve qu’après avoir pris beaucoup de peine, il y a souvent bien des choses à redire.
Ces gens-là, repartis-je, qui vantent si fort ce qu’ils sçavent n’ont pas asseurement produit des ouvrages qui répondent à ce qu’ils promettent.
Car pour moy j’ay appris des plus grands Peintres qui sçavent bien la perspective & qui n’ignorent pas tous les avantages qu’on en peut recevoir, qu’il y a bien des choses où il est impossible de tirer aucun secours des regles & des lignes dont l’on se sert d’ordinaire, qu’il faut que ce soit l’œil qui jusge & qui soit le principal instrument. Qu’il se trouve dans la pratique des difficultez que la theorie ne peut prévoir, & où les regles ne servent de guere, à cause que ceux qui regardent ne peuvent pas toujours estre placez dans un mesme lieu, & ne voir les tableaux qu’au travers d’une pinulle, principalement dans les grands ouvrages qu’on ne peut voir d’un seul endroit. […].

Quotation

J’ay ouy dire à quelques-uns, interrompit Pymandre que pour ce qui regarde la portraiture, vous sçavez mieux que moy ce qu’ils entendent par ce mot, je m’imagine que c’est la representation lineale de toutes sortes de corps : je leur ay, dis-je, entendu soustenir que la perspective enseigne à faire cette representation dans l’estat le plus parfait, où elle puisse parvenir ; que les Peintres ne manquent dans la ressemblance que faute de bien sçavoir la perspective ; que c’est elle qui leur fournit des moyens asseurez & faciles pour que leurs tableaux fassent toujours l’effet qu’ils desirent dans quelqu’endroit qu’ils soient placez ; sans estre obligez à tastonner, effacer & defaire des choses qui ne reüssissent jamais quand elles ont esté faites au hazard, comme dans des voutes & des platfonds, ou faute d’avoir bien sçeu la raison de ce qu’ils font, il se trouve qu’après avoir pris beaucoup de peine, il y a souvent bien des choses à redire.
Ces gens-là, repartis-je, qui vantent si fort ce qu’ils sçavent n’ont pas asseurement produit des ouvrages qui répondent à ce qu’ils promettent.
Car pour moy j’ay appris des plus grands Peintres qui sçavent bien la perspective & qui n’ignorent pas tous les avantages qu’on en peut recevoir, qu’il y a bien des choses où il est impossible de tirer aucun secours des regles & des lignes dont l’on se sert d’ordinaire, qu’il faut que ce soit l’œil qui jusge & qui soit le principal instrument. Qu’il se trouve dans la pratique des difficultez que la theorie ne peut prévoir, & où les regles ne servent de guere, à cause que ceux qui regardent ne peuvent pas toujours estre placez dans un mesme lieu, & ne voir les tableaux qu’au travers d’une pinulle, principalement dans les grands ouvrages qu’on ne peut voir d’un seul endroit. […].