CESARI, Giuseppe (Cavaliere d'Arpino) ( 1568-1640 )

ISNI:0000 00008343180X Getty:500115051

Quotation

[....] La Place estoit ornée tout au tour de Statuës, que les Cabalistes avoient fait ériger à leurs Princes, entre lesquelles celle de Michelange occupoit le premier lieu, accompagné de celles du Titien, du Georgion, de Paul Veronese, du Tintoret, des Bassans, du Correge, du Guide, de Rubens, Vandick, Zuccaro, Lanfranc, Joseph Pin, Maistre Rousse, Saint Martin, Ribera, Pietre Teste, Freminet, Tempeste, Blœmaret, P. ….. V ….. B. …. V. … &c toutes posées sur leurs piedestaux, avec chacune une Inscription à leur loüange.
On ne voyait là ny les Apelles, ny les Timanthes, ny les Raphaëls, ny les Poussins, ny les Leonards de Vincy, ny les Jules Romains, ny les autres de ce merite, dont on ne se doit pas étonner, veu qu’ayans tous esté les Antagonistes de ces faux Peintres, les Cabalistes n’avoient garde de leur donner place parmi ceux dont ils ont méprisé les ouvrages & les maximes.

Quotation

Plusieurs (b) peintres se sont laissés emporter à leur propre génie ; ils n’ont suivi que leur caprice sans consulter le naturel, & les proportions des figures antiques, les autres se sont contentés d’imiter les habiles gens, qui avoient avant eux examiné ces chef-d’œuvres.
(b) Josepin, Cangiage, les deux Zucchero.

Quotation

[...] que pourra-[t]-on dire de l'aveuglement des Peintres de nostre temps qui luy prefererent [ndr : Le Dominiquin] des Josepins, des Lanfrancs, et d'autres semblables manieristes, dont les Ouvrages n'ayant que le faux esclat d'une je ne sçay quelle nouveauté que ceux d'aujourd'hui appellent une furie du Dessein et une franchise du Pinceau, que l'ignorance des veritables beautez et des principes de l'Art leur fait admirer, n'ont eu aussi de reputation qu'autant qu'a duré cette faveur passagere de la Fortune ; si bien qu'ils ne trouvent plus maintenant de place dans les cabinets des Curieux, qui s'en sont lasséz tout aussi-tost et detrompez.

Quotation

Ceux, comme je vous ait dit, qui ne regardoient dans la peinture qu’une sorte & naturelle representation des choses, prenoient plaisir à considerer dans les Tableaux du Caravage, cette simple & vile, s’il faut ainsi dire, imitation de la Nature, sans faire aucun discernement du beau d’avec le laid. Et ceux au contraire qui, sans s’attacher à la Nature, se plaisent à voir de grandes imaginations bien représentées, admiroient cette abondance, cette facilité, & ce que les Italiens appellent la furia, qui se remarquent dans les compositions de Joseph Pin.

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[...] que pourra-[t]-on dire de l'aveuglement des Peintres de nostre temps qui luy prefererent [ndr : Le Dominiquin] des Josepins, des Lanfrancs, et d'autres semblables manieristes, dont les Ouvrages n'ayant que le faux esclat d'une je ne sçay quelle nouveauté que ceux d'aujourd'hui appellent une furie du Dessein et une franchise du Pinceau, que l'ignorance des veritables beautez et des principes de l'Art leur fait admirer, n'ont eu aussi de reputation qu'autant qu'a duré cette faveur passagere de la Fortune ; si bien qu'ils ne trouvent plus maintenant de place dans les cabinets des Curieux, qui s'en sont lasséz tout aussi-tost et detrompez.

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Et ceux au contraire qui, sans s’attacher à la Nature, se plaisent à voir de grandes imaginations bien représentées, admiroient cette abondance, cette facilité, & ce que les Italiens appellent la furia, qui se remarquent dans les compositions de Joseph Pin.

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Plusieurs (b) peintres se sont laissés emporter à leur propre génie ; ils n’ont suivi que leur caprice sans consulter le naturel, & les proportions des figures antiques, les autres se sont contentés d’imiter les habiles gens, qui avoient avant eux examiné ces chef-d’œuvres.
(b) Josepin, Cangiage, les deux Zucchero.

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Et ceux au contraire qui, sans s’attacher à la Nature, se plaisent à voir de grandes imaginations bien représentées, admiroient cette abondance, cette facilité, & ce que les Italiens appellent la furia, qui se remarquent dans les compositions de Joseph Pin.

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[...] que pourra-[t]-on dire de l'aveuglement des Peintres de nostre temps qui luy prefererent [ndr : Le Dominiquin] des Josepins, des Lanfrancs, et d'autres semblables manieristes, dont les Ouvrages n'ayant que le faux esclat d'une je ne sçay quelle nouveauté que ceux d'aujourd'hui appellent une furie du Dessein et une franchise du Pinceau, que l'ignorance des veritables beautez et des principes de l'Art leur fait admirer, n'ont eu aussi de reputation qu'autant qu'a duré cette faveur passagere de la Fortune ; si bien qu'ils ne trouvent plus maintenant de place dans les cabinets des Curieux, qui s'en sont lasséz tout aussi-tost et detrompez.

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Traveller.
           
After the Death of Raphael and his Schollars (for, as for Michael Angelo he made no School) Painting seemed to be Decaying ; and for some Years, there was hardly a Master of any Repute all over Italy. The two best at Rome were Joseph Arpino and Michael Angelo da Caravaggio, but both guilty of great Mistakes in their Art : the first followed purely his Fancy, or rather Humour, which was neither founded upon Nature nor Art, but had for Ground a certain Practical, Fantastical Idea which he had framed to himself. The other was a pure Naturalist, Copying Nature without distinction or discretion ; he understood little of Composition or Decorum, but was an admirable Colourer.

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[....] La Place estoit ornée tout au tour de Statuës, que les Cabalistes avoient fait ériger à leurs Princes, entre lesquelles celle de Michelange occupoit le premier lieu, accompagné de celles du Titien, du Georgion, de Paul Veronese, du Tintoret, des Bassans, du Correge, du Guide, de Rubens, Vandick, Zuccaro, Lanfranc, Joseph Pin, Maistre Rousse, Saint Martin, Ribera, Pietre Teste, Freminet, Tempeste, Blœmaret, P. ….. V ….. B. …. V. … &c toutes posées sur leurs piedestaux, avec chacune une Inscription à leur loüange.
On ne voyait là ny les Apelles, ny les Timanthes, ny les Raphaëls, ny les Poussins, ny les Leonards de Vincy, ny les Jules Romains, ny les autres de ce merite, dont on ne se doit pas étonner, veu qu’ayans tous esté les Antagonistes de ces faux Peintres, les Cabalistes n’avoient garde de leur donner place parmi ceux dont ils ont méprisé les ouvrages & les maximes.

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[...] que pourra-[t]-on dire de l'aveuglement des Peintres de nostre temps qui luy prefererent [ndr : Le Dominiquin] des Josepins, des Lanfrancs, et d'autres semblables manieristes, dont les Ouvrages n'ayant que le faux esclat d'une je ne sçay quelle nouveauté que ceux d'aujourd'hui appellent une furie du Dessein et une franchise du Pinceau, que l'ignorance des veritables beautez et des principes de l'Art leur fait admirer, n'ont eu aussi de reputation qu'autant qu'a duré cette faveur passagere de la Fortune ; si bien qu'ils ne trouvent plus maintenant de place dans les cabinets des Curieux, qui s'en sont lasséz tout aussi-tost et detrompez.

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Ceux, comme je vous ait dit, qui ne regardoient dans la peinture qu’une sorte & naturelle representation des choses, prenoient plaisir à considerer dans les Tableaux du Caravage, cette simple & vile, s’il faut ainsi dire, imitation de la Nature, sans faire aucun discernement du beau d’avec le laid. Et ceux au contraire qui, sans s’attacher à la Nature, se plaisent à voir de grandes imaginations bien représentées, admiroient cette abondance, cette facilité, & ce que les Italiens appellent la furia, qui se remarquent dans les compositions de Joseph Pin.

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Et ceux au contraire qui, sans s’attacher à la Nature, se plaisent à voir de grandes imaginations bien représentées, admiroient cette abondance, cette facilité, & ce que les Italiens appellent la furia, qui se remarquent dans les compositions de Joseph Pin.

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[....] La Place estoit ornée tout au tour de Statuës, que les Cabalistes avoient fait ériger à leurs Princes, entre lesquelles celle de Michelange occupoit le premier lieu, accompagné de celles du Titien, du Georgion, de Paul Veronese, du Tintoret, des Bassans, du Correge, du Guide, de Rubens, Vandick, Zuccaro, Lanfranc, Joseph Pin, Maistre Rousse, Saint Martin, Ribera, Pietre Teste, Freminet, Tempeste, Blœmaret, P. ….. V ….. B. …. V. … &c toutes posées sur leurs piedestaux, avec chacune une Inscription à leur loüange.
On ne voyait là ny les Apelles, ny les Timanthes, ny les Raphaëls, ny les Poussins, ny les Leonards de Vincy, ny les Jules Romains, ny les autres de ce merite, dont on ne se doit pas étonner, veu qu’ayans tous esté les Antagonistes de ces faux Peintres, les Cabalistes n’avoient garde de leur donner place parmi ceux dont ils ont méprisé les ouvrages & les maximes.

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Traveller.
           
After the Death of Raphael and his Schollars (for, as for Michael Angelo he made no School) Painting seemed to be Decaying ; and for some Years, there was hardly a Master of any Repute all over Italy. The two best at Rome were Joseph Arpino and Michael Angelo da Caravaggio, but both guilty of great Mistakes in their Art : the first followed purely his Fancy, or rather Humour, which was neither founded upon Nature nor Art, but had for Ground a certain Practical, Fantastical Idea which he had framed to himself. The other was a pure Naturalist, Copying Nature without distinction or discretion ; he understood little of Composition or Decorum, but was an admirable Colourer.

Quotation

Plusieurs (b) peintres se sont laissés emporter à leur propre génie ; ils n’ont suivi que leur caprice sans consulter le naturel, & les proportions des figures antiques, les autres se sont contentés d’imiter les habiles gens, qui avoient avant eux examiné ces chef-d’œuvres.
(b) Josepin, Cangiage, les deux Zucchero.