POLIDORO DA CARAVAGGIO ( v. 1499-v. 1543 )

ISNI:000000012145 2151 Getty:500032941

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{Hoemen het Model wel stellen sal.} Men sal oock een goede manniere soecken, om ’t Model wel te stellen, en goede Actien te verkiesen, dat doet (om alle Wan-order te verhouden) by om-gaende beurten: En laet die, die het sijne beurt valt, te vooren een Actie by gedachte op Papier Geschetst hebben, om in ’t stellen dentijdt niet ydel te laten passeeren; het zy dan dat het eene Actie is die bedachte, ofte na de Inventy van een goet Meester komt, gelijck dat by Memory uyt aensien van Print-Konst, of Teyckeningen kan geschieden; {Hoemen oock wel eenige Actie na andere komt te volgen.} gelijckmen veel fraye, zedige, en wonderlijcke aendachtige Actien, ende Beelden siet, onder de dingen van Raphel, Primaticcio, Carats, Iulio Romano, Polydoor, Testa, en menighte andere verstandighe, soo Oude als hedendaeghse Meesters; daer in dat yder sijnen vryen wil, en lustighen Geest in navolgen mach. {Natuerlijcke gevallige Actien, dickwils best.} Oock salmen acht geven op de Natuerlijcke Actien, die by wijlen uyt eygene beweging van u Model komen te vallen, welcke somtijdts veel grootser, werckelijcker en aendachtiger komen te zijn dan die met voordacht gestelt ofte bedacht konnen worden;

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The Ancients possess’d Both the excellent Qualities I have been treating of [ndr : Grace et Greatness], among whom Apelles is distinguish’d for Grace. Rafaëlle was the Modern Apelles, not however without a prodigious Degree of Greatness. His Style is not Perfectly Antique, but seems to be the effect of a Fine Genius accomplish’d by Study in that excellent School ; ‘Tis not Antique, but (may I dare to say it) ‘tis Better, and that by Choice, and Judgment. Giulio Romano had Grace, and Greatness, more upon the Antique Taste, but not without a great Mixture of what is peculiarly his Own, and admirably Good, but never to be imitated. Polydore in his best things was altogether Antique. […] His Style [ndr : de Michel-Ange] is his Own, not Antique, but He had a sort of Greatness in the utmost Degree, which sometimes ran into the Extream of Terrible ;

Quotation

Je ne vois pas que l'artifice du Clair-obscur ait été connu dans l'Ecole Romaine avant Polydore de Caravage, qui le trouva & qui s’en fit un principe ; & je suis étonné que les Peintres qui l'ont suivi ne se soient pas aperçus que le grand effet de ses ouvrage
s vient des repos qu'il a observés d'espace en espace, en groupant ses lumières d'un côté & ses ombres d'un autre, ce qui ne se fait que par l'intelligence du Clair-obscur.

Quotation

Cette distribution des objets en général regarde les Grouppes, & les Grouppes resultent de la liaison des objets. Or cette liaison se doit considerer de deux manieres : ou, par rapport au Dessein seulement, ou par rapport au Clair-obscur. L'une & l'autre maniere concourent à empêcher la dissipation des yeux, & à les fixer agreablement.
La liaison des objets par rapport seulement au Dessein, & sans avoir égard au Clair-obscur, regarde principalement les figures humaines, dont les actions, les conversations & les affinités exigent souvent qu'elles soient proches les unes des autres.
[…] il est bon d'être averti que les liaisons dont nous avons parlé, tirent leurs meilleurs principes du choix des Attitudes & du Contraste.

Quotation

On se sert de peu de Couleurs, lorsqu’on veut faire un tableau dont toutes les Figures ne paroissent que d’une seule couleur, comme ce qui s’appelle Clair obscur, de l’Italien Chiaro-scuro ; ou bien quand on veut imiter les Bas-reliefs de marbre, de pierre ou de bronze. L’on voit à Rome, mesme dans les rües, & contre des maisons, plusieurs de ces sortes d’Ouvrages à Fraisque de la main de Polydore, & d’autres grands Peintres. Quand ces sortes de peintures sont d’un Jaune rougeatres, elles se nomment Cirage, parce qu’elles imitent la cire.
Toutes ces manières de peindre ne paroissent souvent que d’une seule Couleur, où sont observez les Jours, & les Ombres. Les petits Tableaux que l’on fait pour imiter les Basses-tailles, soit qu’ils se fassent à
Fraisque soit qu’ils soient à Detrempe ou à Huile, s’appellent aussi quelquefois Camaïus ; à cause qu’ils representent ces sortes de pierres.

Quotation

On se sert de peu de Couleurs, lorsqu’on veut faire un tableau dont toutes les Figures ne paroissent que d’une seule couleur, comme ce qui s’appelle Clair obscur, de l’Italien Chiaro-scuro ; ou bien quand on veut imiter les Bas-reliefs de marbre, de pierre ou de bronze. L’on voit à Rome, mesme dans les rües, & contre des maisons, plusieurs de ces sortes d’Ouvrages à Fraisque de la main de Polydore, & d’autres grands Peintres. Quand ces sortes de peintures sont d’un Jaune rougeatres, elles se nomment Cirage, parce qu’elles imitent la cire.
Toutes ces manières de peindre ne paroissent souvent que d’une seule Couleur, où sont observez les Jours, & les Ombres. Les petits Tableaux que l’on fait pour imiter les Basses-tailles, soit qu’ils se fassent à
Fraisque soit qu’ils soient à Detrempe ou à Huile, s’appellent aussi quelquefois Camaïus ; à cause qu’ils representent ces sortes de pierres.

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Clair-obscur. On appelle un Dessein de clair-obscur, un Dessein qui est lavé d’une seule couleur, ou bien dont les ombres sont d’une couleur brun, & les jours rehaussez de blanc. On nomme encore ainsi certaines Estampes en taille de bois, que l’on tire à deux fois. De mesme que des Peintures, ou des Tableaux qui ne sont que de deux couleurs, comme les frises de Polydore qui sont à Rome. 
Quelquefois on dit le
clair-obscur d’un Tableau, pour signifier seulement la maniere dont on a traité les jours, les demy-teintes, & les ombres, & avec laquelle on a sceu répandre la lumiere sur tous les corps. Ce sont deux mots dont l’on n’en fait qu’un à l’imitation des Italiens, qui disent Chiaro-scuro, V. p. 295.

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On se sert de peu de Couleurs, lorsqu’on veut faire un tableau dont toutes les Figures ne paroissent que d’une seule couleur, comme ce qui s’appelle Clair obscur, de l’Italien Chiaro-scuro ; ou bien quand on veut imiter les Bas-reliefs de marbre, de pierre ou de bronze. L’on voit à Rome, mesme dans les rües, & contre des maisons, plusieurs de ces sortes d’Ouvrages à Fraisque de la main de Polydore, & d’autres grands Peintres. Quand ces sortes de peintures sont d’un Jaune rougeatres, elles se nomment Cirage, parce qu’elles imitent la cire.
Toutes ces manières de peindre ne paroissent souvent que d’une seule Couleur, où sont observez les Jours, & les Ombres. Les petits Tableaux que l’on fait pour imiter les Basses-tailles, soit qu’ils se fassent à
Fraisque soit qu’ils soient à Detrempe ou à Huile, s’appellent aussi quelquefois Camaïus ; à cause qu’ils representent ces sortes de pierres.

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Cette distribution des objets en général regarde les Grouppes, & les Grouppes resultent de la liaison des objets. Or cette liaison se doit considerer de deux manieres : ou, par rapport au Dessein seulement, ou par rapport au Clair-obscur. L'une & l'autre maniere concourent à empêcher la dissipation des yeux, & à les fixer agreablement.
La liaison des objets par rapport seulement au Dessein, & sans avoir égard au Clair-obscur, regarde principalement les figures humaines, dont les actions, les conversations & les affinités exigent souvent qu'elles soient proches les unes des autres.
[…] il est bon d'être averti que les liaisons dont nous avons parlé, tirent leurs meilleurs principes du choix des Attitudes & du Contraste.

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Je ne vois pas que l'artifice du Clair-obscur ait été connu dans l'Ecole Romaine avant Polydore de Caravage, qui le trouva & qui s’en fit un principe ; & je suis étonné que les Peintres qui l'ont suivi ne se soient pas aperçus que le grand effet de ses ouvrage
s vient des repos qu'il a observés d'espace en espace, en groupant ses lumières d'un côté & ses ombres d'un autre, ce qui ne se fait que par l'intelligence du Clair-obscur.

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On se sert de peu de Couleurs, lorsqu’on veut faire un tableau dont toutes les Figures ne paroissent que d’une seule couleur, comme ce qui s’appelle Clair obscur, de l’Italien Chiaro-scuro ; ou bien quand on veut imiter les Bas-reliefs de marbre, de pierre ou de bronze. L’on voit à Rome, mesme dans les rües, & contre des maisons, plusieurs de ces sortes d’Ouvrages à Fraisque de la main de Polydore, & d’autres grands Peintres. Quand ces sortes de peintures sont d’un Jaune rougeatres, elles se nomment Cirage, parce qu’elles imitent la cire.
Toutes ces manières de peindre ne paroissent souvent que d’une seule Couleur, où sont observez les Jours, & les Ombres. Les petits Tableaux que l’on fait pour imiter les Basses-tailles, soit qu’ils se fassent à
Fraisque soit qu’ils soient à Detrempe ou à Huile, s’appellent aussi quelquefois Camaïus ; à cause qu’ils representent ces sortes de pierres.

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Clair-obscur. On appelle un Dessein de clair-obscur, un Dessein qui est lavé d’une seule couleur, ou bien dont les ombres sont d’une couleur brun, & les jours rehaussez de blanc. On nomme encore ainsi certaines Estampes en taille de bois, que l’on tire à deux fois. De mesme que des Peintures, ou des Tableaux qui ne sont que de deux couleurs, comme les frises de Polydore qui sont à Rome. 
Quelquefois on dit le
clair-obscur d’un Tableau, pour signifier seulement la maniere dont on a traité les jours, les demy-teintes, & les ombres, & avec laquelle on a sceu répandre la lumiere sur tous les corps. Ce sont deux mots dont l’on n’en fait qu’un à l’imitation des Italiens, qui disent Chiaro-scuro, V. p. 295.

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Are. Polidore * de Caravaggio fut aussi un rare & grand peintre, tres bel inventeur, designateur, prompt, & experimenté, & grand imitateur de l’antique. Il est vrai qu’il ne reussit pas dans la couleur, & ses meilleurs ouvrages sont de clair obscur à fresque.
 
* Polidore vint de Caravaggio à Rome tout jeune, au tems che Leon X. faisoit travailler au Vatican ; il etoit pauvre manœuvre, & portoit l’oiseau ; mais en considerant les ouvrages des peintres qui travailloient la, il s’amouracha si bien de la peinture, & etudia si heureusement, que ses beaux ouvrages l’ont rendu celebre par tout le monde.

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Cette distribution des objets en général regarde les Grouppes, & les Grouppes resultent de la liaison des objets. Or cette liaison se doit considerer de deux manieres : ou, par rapport au Dessein seulement, ou par rapport au Clair-obscur. L'une & l'autre maniere concourent à empêcher la dissipation des yeux, & à les fixer agreablement.
La liaison des objets par rapport seulement au Dessein, & sans avoir égard au Clair-obscur, regarde principalement les figures humaines, dont les actions, les conversations & les affinités exigent souvent qu'elles soient proches les unes des autres.
[…] il est bon d'être averti que les liaisons dont nous avons parlé, tirent leurs meilleurs principes du choix des Attitudes & du Contraste.

Quotation

On se sert de peu de Couleurs, lorsqu’on veut faire un tableau dont toutes les Figures ne paroissent que d’une seule couleur, comme ce qui s’appelle Clair obscur, de l’Italien Chiaro-scuro ; ou bien quand on veut imiter les Bas-reliefs de marbre, de pierre ou de bronze. L’on voit à Rome, mesme dans les rües, & contre des maisons, plusieurs de ces sortes d’Ouvrages à Fraisque de la main de Polydore, & d’autres grands Peintres. Quand ces sortes de peintures sont d’un Jaune rougeatres, elles se nomment Cirage, parce qu’elles imitent la cire.
Toutes ces manières de peindre ne paroissent souvent que d’une seule Couleur, où sont observez les Jours, & les Ombres. Les petits Tableaux que l’on fait pour imiter les Basses-tailles, soit qu’ils se fassent à
Fraisque soit qu’ils soient à Detrempe ou à Huile, s’appellent aussi quelquefois Camaïus ; à cause qu’ils representent ces sortes de pierres.

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Polydore, in a Drawing I have seen of him, has made an Ill Choice with respect to Decorum ; he has shewn Cato with his Bowels gushing out, which is not only Offensive in itself, but ‘tis a Situation in which Cato should not be seen, ‘tis Indecent ; such things should be left to Imagination, and not display’d on the Stage. But Michelangelo in his last Judgment has sinn’d against this Rule most egregiously.

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WE have been more particular in the Relation of this famous Piece [ndr : Bell fait ici référence au tableau commencé par Apelle et Protogènes sur lequel ces deux artistes ont successivement tracé des lignes – événement précédent de peu leur rencontre], because a large Dispute hangs upon it {Pliny, Lib. 35. Ch. 10.} : and the late Commentator upon our Author, Ludov. Demontiosius, seems very much offended at the generally received Acceptation of the Story of this noble Contention ; and would not by any Means admits that this Tryal of Skill was about the Subtilty of Lines ; for, as he says, with a good Share of Truth in the main, in a coloured Picture, or Painting, there is so little Use of Lines, that the very Appearance of any is justly reproveable ; for the Extremities should be lost and confounded in the Shadows, and ought to go off without any Thing of the least Stiffness, or Sharpness of a Line.
NEITHER will he admit it in Drawings, or Designs, with the Coal, or Pen, for that in those the true ARTIST never regarded so much the Fineness, or Courseness of his Touches ; but only how and where they served best to express the proper Shadowing and Raising of his Draught according to the Life ; and brings in for Instance many Drawings of the celebrated Masters of his Time, which he had seen of
Mich. Angela Bonoroti, Raphael de Urbin, Salviati, Polydore, and the Great Titian’s, where his Observation does not take Notice that any have in the least affected the Nicety of curious Lines.

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Cette distribution des objets en général regarde les Grouppes, & les Grouppes resultent de la liaison des objets. Or cette liaison se doit considerer de deux manieres : ou, par rapport au Dessein seulement, ou par rapport au Clair-obscur. L'une & l'autre maniere concourent à empêcher la dissipation des yeux, & à les fixer agreablement.
La liaison des objets par rapport seulement au Dessein, & sans avoir égard au Clair-obscur, regarde principalement les figures humaines, dont les actions, les conversations & les affinités exigent souvent qu'elles soient proches les unes des autres.
[…] il est bon d'être averti que les liaisons dont nous avons parlé, tirent leurs meilleurs principes du choix des Attitudes & du Contraste.

Quotation

Cette distribution des objets en général regarde les Grouppes, & les Grouppes resultent de la liaison des objets. Or cette liaison se doit considerer de deux manieres : ou, par rapport au Dessein seulement, ou par rapport au Clair-obscur. L'une & l'autre maniere concourent à empêcher la dissipation des yeux, & à les fixer agreablement.
La liaison des objets par rapport seulement au Dessein, & sans avoir égard au Clair-obscur, regarde principalement les figures humaines, dont les actions, les conversations & les affinités exigent souvent qu'elles soient proches les unes des autres.
[…] il est bon d'être averti que les liaisons dont nous avons parlé, tirent leurs meilleurs principes du choix des Attitudes & du Contraste.

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The Thoughts, and Finishings are in a great Measure seen in the Prints of such Works of which Prints are made, nor is a Drawing destitute of Colouring absolutely ; on the contrary, one frequently sees beautiful Tints in the Paper, Washes, Ink, and Chalks of Drawings ; But what is wanting in some respects is abundantly recompenc’d in Others, for in These Works the Masters not being embarrass’d with Colours have had a full Scope, and perfect Liberty, which is a very considerable Advantage, especially to some of them. There is a Spirit, a Fire, a Freedom, and Delicacy in the Drawings of Giulio Romano, Polydoro, Parmeggiano, Battista Franco, &c. which are not to be seen in their Paintings : A Pen, or Chalk will perform what cannot possibly be done with a Pencil ; and a Pencil with a thin Liquid only what cannot be done when one has a Variety of Colours to manage, especially in Oil.

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WE have been more particular in the Relation of this famous Piece [ndr : Bell fait ici référence au tableau commencé par Apelle et Protogènes sur lequel ces deux artistes ont successivement tracé des lignes – événement précédent de peu leur rencontre], because a large Dispute hangs upon it {Pliny, Lib. 35. Ch. 10.} : and the late Commentator upon our Author, Ludov. Demontiosius, seems very much offended at the generally received Acceptation of the Story of this noble Contention ; and would not by any Means admits that this Tryal of Skill was about the Subtilty of Lines ; for, as he says, with a good Share of Truth in the main, in a coloured Picture, or Painting, there is so little Use of Lines, that the very Appearance of any is justly reproveable ; for the Extremities should be lost and confounded in the Shadows, and ought to go off without any Thing of the least Stiffness, or Sharpness of a Line.
NEITHER will he admit it in Drawings, or Designs, with the Coal, or Pen, for that in those the true ARTIST never regarded so much the Fineness, or Courseness of his Touches ; but only how and where they served best to express the proper Shadowing and Raising of his Draught according to the Life ; and brings in for Instance many Drawings of the celebrated Masters of his Time, which he had seen of
Mich. Angela Bonoroti, Raphael de Urbin, Salviati, Polydore, and the Great Titian’s, where his Observation does not take Notice that any have in the least affected the Nicety of curious Lines.

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Neither shall it then be requisite to continue that exactness, since all Drawing is but as an Hand-maid and Attendant to what you would either Grave or paint.
But by this perfection and dexterity at first, did even those renouned Masters,
Julio, Parmegian, and sometimes Polydor, himself (not to insist on Rubens and Vandyke) proceed, whose Drawings in this kind, when first they made their studies in Italy, were exceedingly curious, and finished ; though in all their more recent, and matured Designes, rather judicious then exact, because of that time which such minute finishing did usually take up ; and, that when all is done, it is still but a Drawing, which indeed conduces to the making of profitable things, but is it self none.

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Zy word van de natuur verkozen, en is van de bevalligheeden altyt geoeffent, om de waereld uitmuntende mannen te leeveren, voornamentlyk in deze Edele Konst, die zo veel Weetenschappen in zich behelst: Ja ik derf zeggen, dat ‘er geen Konst of Weetenschap in de waereld hoorde te zijn, of een volmaakt Schilder, dienden ‘er eenige kennis van te hebben. De Natuur verschaft aan de vaardige geesten, meer voordeel, dan de Leer-oeffening, aan d’anderen. Vind men niet meer voorbeelden van Doorluchtige Meesters in deze Konst, die op den hoogsten top geklommen zyn geweest, welke vrolijk en vol snakeryen waaren: dan van de geenen, die een zwaarmoedigen aart hadden? Raphael, Polidoor da Caravaggio, Leonard da Vinci, Peryndel Vaga, Parmezan, Primaticcio, Pietro de Corton, Tintoret, Giorgon, Lodewyk en Annibal Carats, Albaan, Bassan, Lanfranc, en meer andere; zyn die niet alle vrolijk en vaardig van geest geweest?

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Il ne serait pas moins téméraire de décider la question sur ce que nos tableaux ne sont point ces effets prodigieux que les tableaux des anciens peintres ont fait quelquefois ; suivant les apparences, les récits des Ecrivains qui nous racontent ces effets sont exagérez, & nous ne savons pas même ce qu'il en faudrait rabattre pour les réduire à l'exacte vérité. Nous ignorons quelle part de la nouveauté de l'art de la Peinture peut avoir euë dans l'impression qu'on veut que certains tableaux aïent fait sur les Spectateurs. Les premiers tableaux, quoique grossiers, ont dû paroître des ouvrages divins. L'admiration pour un art naissant, fait tomber aisément dans l'exagération ceux qui parlent de ses productions ; & et la tradition en recueillant ces récits outrez, aime encore les rendre plus merveilleux qu'elle ne les a reçus. On trouve même dans les Ecrivains anciens des choses impossibles données pour vraies, & des choses ordinaires traitées de prodiges. […]
Enfin on ne sçaurait donner une idée un peu précise des tableaux à ceux qui ne les ont pas vus absolument, & qui ne connaissent pas la manière du Peintre qui les a faits, que par voies de comparaison. […]
Les Ecrivains modernes qui ont traité de la peinture antique, nous rendent plus sçavans, sans nous rendre plus capables de juger la question de la supériorité des Peintres de l'antiquité sur les Peintres modernes. Ces Ecrivains se sont contentez de ramasser les passages des Auteurs anciens qui parlent de la peinture & de les commenter en Philologues, sans les expliquer par l'examen de ce que nos Peintres font de nos jours, & même sans appliquer ces passages aux morceaux de la peinture antique qui subsistent encore. Je pense donc que pour se former une idée aussi distincte de la peinture antique qu'il soit possible de l'avoir, il faut considérer séparément ce que nous pouvons sçavoir de certain sur la composition, sur l'expression & sur le coloris des Peintres de l'antiquité.     
[…] Quant à la composition Pittoresque, il faut avoüer que dans les monumens qui nous restent, les Peintres anciens ne paroissent pas superieurs, ni même égaux à Raphaël, à Rubens, à Paul Véronèse, ni à M. Le Brun. […]
Quant à la composition Poëtique, les anciens se piquoient beaucoup d'exceller dans ses inventions, & comme ils étoient grands dessinateurs, ils avoient toutes sortes de facilité pour y réussir. Pour donner une idée du progrès  que les anciens avoient faits dans cette partie de la peinture qui comprend le grand art des expressions, nous rapporterons ce qu'en disent les Ecrivains de l'antiquité. De toute les parties de la peinture, la composition Poëtique est celle dont il est le plus facile de donner une idée avec des paroles. C'est celle qui se décrit le mieux.
[…]
Comme le temps a éteint les couleurs, & confondu les nuances dans les fragmens qui nous restent de la peinture antique faite au pinceau, nous ne sçaurions juger à quel point les Peintres de l'antiquité ont excellé dans le coloris, ni s'ils ont égalé ou surpassé les grands Maîtres de l'Ecole Lombarde dans cette aimable partie de la peinture.[…] On ne sçaurait décider notre question sur des récits. Il faut pour la juger, avoir des pièces de comparaison. Elles nous manquent. 
On ne sçauroit former un préjugé contre le coloris des anciens, de ce qu'ils ignoroient l'invention de détremper les couleurs avec de l'huile […]
Quant au clair-obscur & à la distribution enchanteresse des lumières & des ombres, ce que Pline &  les autres Ecrivains de l'antiquité en disent, est si positif, leurs récits sont si bien circonstanciez & si vrai-semblables, qu'on ne sçauroit disconvenir que les anciens n'égalassent du moins dans cette partie de l'Art, les plus grands peintres modernes. Les passages de ces Auteurs que nous ne comprenions pas bien, quand les Peintres modernes ignoroient encore quel prestige on peut faire avec le secours de cette magie, ne sont plus si embroüillez & si difficiles, depuis que Rubens, ses Eleves, Polidore de Caravage, & d'autres Peintres les ont expliquez bien mieux, les pinceaux à la main, que les commentateurs les plus érudits ne le pouvoient faire dans des livres. 
[…] je dis, que les Peintres qui ont travaillé depuis la renaissance des Arts, que Raphaël & ses contemporains n'ont point eu aucun avantage sur nos Artisans. Ces derniers sçavent toutes les couleurs dont les premiers se sont servis. 

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Polydore, in a Drawing of the same Subject [ndr : la descente de la croix] […] has finely express’d the Excessive Grief the Virgin, by intimating ‘twas Otherwise Inexpressible : Her Attendants discover abundance of Passion, and Sorrow in their Faces, but Hers is hid by Drapery held up by both her Hands : The whole Figure is very Compos’d, and Quiet ; no Noise, no Outrage, but great Dignity appears in her, suitable to her Character.

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If in a Picture the Story be well chosen, and finely Told (at least) if not Improv’d, if it fill the Mind with Noble, and Instructive Ideas, I will not scruple to say ‘tis an excellent Picture, tho’ the Drawing be as Incorrect as that of Corregio, Titian, or Rubens ; the Colouring as Disagreeable as that of Polidore, Battista Franco, or Michael Angelo. Nay, tho’ there is no other Good but that of the Colouring, and the Pencil, I will dare to pronouce it a Good Picture ; that is, that ‘tis Good in those Respects. In the first Instance here is a fine Story artfully communicated to my Imagination, not by Speech, nor Writing, but in a manner preferable to either of them ; In the other there is a Beautiful, and Delightful Object, and a fine piece of Workmanship, to say no more of it.
There never was a Picture in the World without some Faults, And very rarely is there one to be found which is not notoriously Defective in some of the Parts of Painting. In judging of it’s Goodness as a Connoisseur, one should pronounce it such in proportion to the Number of the Good Qualities it has, and their Degrees of Goodness.

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Of the Goodness of a Picture, &c.
WHerefore callest thou me Good, there is none Good but One, that is God ?
Said the Son of God to the young Man who prefac’d a Noble Question with that Complement. This is that Goodness that is Perfect, Simple, and Properly so call’d, ‘tis what is Peculiar to the Deity, and so to be found no where else. But there is another Improper, Imperfect, Comparative Goodness, and no other than this is to be had in the Works of Men, and this admits of various Degrees. This Distinction well consider’d, and apply’d to all the Occurrences of Life would contribute very much to the Improvement of our Happiness here ; it would teach us to Enjoy the Good before us, and not reject it upon account of the disagreeable Companion which is inseperable from it ; But the use I now would make of it is only to show that a Picture, Drawing, or Print may be Good tho’ it has several Faults ; To say otherwise is as absurd as to deny a thing is what ‘tis said to be, because it has properties which are Essential to it.
[…].
If in a Picture the Story be well chosen, and finely Told (at least) if not Improv’d, if it fill the Mind with Noble, and Instructive Ideas, I will not scruple to say ‘tis an excellent Picture, tho’ the Drawing be as Incorrect as that of Corregio, Titian, or Rubens ; the Colouring as Disagreeable as that of Polidore, Battista Franco, or Michael Angelo. Nay, tho’ there is no other Good but that of the Colouring, and the Pencil, I will dare to pronouce it a Good Picture ; that is, that ‘tis Good in those Respects. In the first Instance here is a fine Story artfully communicated to my Imagination, not by Speech, nor Writing, but in a manner preferable to either of them ; In the other there is a Beautiful, and Delightful Object, and a fine piece of Workmanship, to say no more of it.
There never was a Picture in the World without some Faults, And very rarely is there one to be found which is not notoriously Defective in some of the Parts of Painting. In judging of it’s Goodness as a Connoisseur, one should pronounce it such in proportion to the Number of the Good Qualities it has, and their Degrees of Goodness.

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Cette distribution des objets en général regarde les Grouppes, & les Grouppes resultent de la liaison des objets. Or cette liaison se doit considerer de deux manieres : ou, par rapport au Dessein seulement, ou par rapport au Clair-obscur. L'une & l'autre maniere concourent à empêcher la dissipation des yeux, & à les fixer agreablement.
La liaison des objets par rapport seulement au Dessein, & sans avoir égard au Clair-obscur, regarde principalement les figures humaines, dont les actions, les conversations & les affinités exigent souvent qu'elles soient proches les unes des autres.
[…] il est bon d'être averti que les liaisons dont nous avons parlé, tirent leurs meilleurs principes du choix des Attitudes & du Contraste.

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The Habits are not those of the Age in which the Scene of the Fable is laid, These must have been Gothick, and Disagreeable, it being at the latter end of the 11th, or the beginning of the 12th Century [ndr : il s’agit ici du Tancrède et Herminie, réalisé par Poussin]. Erminia is clad in Blue, admirably folded, and in a great Style, something like that of Giulio, but more upon the Antique, or, Raffaelle ; one of her feet is seen which is very Gentile, and Artfully dispos’d ; her Sandal is very particular, for ‘tis a little rais’d under the Heel as our Children’s Shoes. Vafrino has a Helmet on with a large, bent Plate of Gold instead, and something with the turn of a Feather. We don’t remember any thing like it in the Antique ; There is no such thing in the Column of Trajan, nor that of Antonine (as ‘tis usually call’d tho’ ‘tis now known to be of M. Aurelius) nor (I believe) in the Works of Raffaelle, Guilio, or Polydore when they have imitated the Ancients, tho’ These, especially the two former have taken like Liberties, and departing from the Simplicity of their Great Masters have in these Instances given a little into the Gothick tast : This is probably Poussin’s own Invention, and has such an effect that I cannot imagine any thing else could possibly have been so well. The Figure is in Armour, not with Labells, but Scarlet Drapery where those usually are which also is Antique. The two Cupidons are admirably well dispos’d, and enrich, and enliven the Picture ; as does the Helmet, Shield, and Armour of Tancred which lyes at his Feet. The Attitudes of the Horses are exceeding fine, One of them turns his head backwards with great Spirit, the other has his Hinder part rais’d, which not only has a Noble effect in the Picture, but helps to tell what kind of place it was, which was rough, and unfrequented.

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Je trouve trois sortes de Vrai dans la Peinture.
Le Vrai Simple,
Le Vrai Ideal,
Et le Vrai Composé, ou le Vrai Parfait.
Le Vrai Simple que j’appelle le premier Vrai, est une imitation simple & fidelle des mouvemens expressifs de la Nature, & des objets tels que le Peintre les a choisis pour modele, & qu’ils se presentent d’abord à nos yeux, en sorte que les Carnations paroissent de veritables Chairs, […] que par l’intelligence du clair-obscur & de l’union des couleurs, les objets qui sont peints paroissent de relief, & le tout ensemble harmonieux.
Ce Vrai Simple trouve dans toutes sortes de naturels les moyens de conduire le Peintre à sa fin, qui est une sensible & vive imitation de la Nature […].
Le Vrai Ideal est un choix de diverses perfections qui ne se trouvent jamais dans un seul modele ; mais qui se tirent de plusieurs & ordinairement de l’Antique.
Ce Vrai Ideal comprend l’abondance des pensées, la richesse des inventions, la convenance des attitudes, l’élégance des contours, le choix des belles expressions, le beau jet des draperies, enfin tout ce qui peut sans alterer le premier Vrai le rendre plus piquant & plus convenable. Mais toutes ces perfections ne pouvant subsister que dans l’idée par raport à la Peinture, ont besoin d’un sujet légitime qui les conserve & qui les fasse paroître avec avantage ; & ce sujet légitime est le Vrai Simple : […] c’est-à-dire, un sujet bien disposé pour les recevoir & les faire subsister, […]. Il paroît donc que ces deux Vrais, le Vrai Simple & le Vrai Ideal font un composé parfait, dans lequel ils se prêtent un mutuel secours, avec cette particularité, que le premier Vrai perce & se fait sentir au travers de toutes les perfections qui lui sont jointes.
Le troisiéme Vrai qui est composé du Vrai Simple & du Vrai Ideal fait par cette jonction le dernier achevement de l’Art, & la parfaite imitation de la belle Nature. C’est ce beau Vraisemblable qui paroît souvent plus vrai que la verité-même, parce que dans cette jonction le premier Vrai saisit le Spectateur, sauve plusieurs négligences, & se fait sentir le premier sans qu’on y pense. […]
Ce troisiéme Vrai, est un but où personne n’a encore frappé ; on peut dire seulement que ceux qui en ont le plus approché sont les plus habiles. Le Vrai Simple & le Vrai Ideal ont été partagés selon le génie & l’éducation des Peintres, qui les ont possedés. Georgion, Titien, Pordenon, le vieux Palme, les Bassans, & toute l’Ecole Venitienne n’ont point eu d’autre merite que d’avoir possedé le premier Vrai. Et Leonard de Vinci, Raphaël, Jules Romain, Polidore de Caravage, le Poussin, & quelques autres de l’Ecole Romaine, ont établi leur plus grande reputation par le Vrai Ideal ; mais sur-tout Raphaël, qui outre les beautés du Vrai Ideal a possedé une partie considerable du Vrai Simple, & par ce moyen a plus approché du Vrai parfait qu’aucun de sa Nation.

Quotation

Il ne serait pas moins téméraire de décider la question sur ce que nos tableaux ne sont point ces effets prodigieux que les tableaux des anciens peintres ont fait quelquefois ; suivant les apparences, les récits des Ecrivains qui nous racontent ces effets sont exagérez, & nous ne savons pas même ce qu'il en faudrait rabattre pour les réduire à l'exacte vérité. Nous ignorons quelle part de la nouveauté de l'art de la Peinture peut avoir euë dans l'impression qu'on veut que certains tableaux aïent fait sur les Spectateurs. Les premiers tableaux, quoique grossiers, ont dû paroître des ouvrages divins. L'admiration pour un art naissant, fait tomber aisément dans l'exagération ceux qui parlent de ses productions ; & et la tradition en recueillant ces récits outrez, aime encore les rendre plus merveilleux qu'elle ne les a reçus. On trouve même dans les Ecrivains anciens des choses impossibles données pour vraies, & des choses ordinaires traitées de prodiges. […]
Enfin on ne sçaurait donner une idée un peu précise des tableaux à ceux qui ne les ont pas vus absolument, & qui ne connaissent pas la manière du Peintre qui les a faits, que par voies de comparaison. […]
Les Ecrivains modernes qui ont traité de la peinture antique, nous rendent plus sçavans, sans nous rendre plus capables de juger la question de la supériorité des Peintres de l'antiquité sur les Peintres modernes. Ces Ecrivains se sont contentez de ramasser les passages des Auteurs anciens qui parlent de la peinture & de les commenter en Philologues, sans les expliquer par l'examen de ce que nos Peintres font de nos jours, & même sans appliquer ces passages aux morceaux de la peinture antique qui subsistent encore. Je pense donc que pour se former une idée aussi distincte de la peinture antique qu'il soit possible de l'avoir, il faut considérer séparément ce que nous pouvons sçavoir de certain sur la composition, sur l'expression & sur le coloris des Peintres de l'antiquité.     
[…] Quant à la composition Pittoresque, il faut avoüer que dans les monumens qui nous restent, les Peintres anciens ne paroissent pas superieurs, ni même égaux à Raphaël, à Rubens, à Paul Véronèse, ni à M. Le Brun. […]
Quant à la composition Poëtique, les anciens se piquoient beaucoup d'exceller dans ses inventions, & comme ils étoient grands dessinateurs, ils avoient toutes sortes de facilité pour y réussir. Pour donner une idée du progrès  que les anciens avoient faits dans cette partie de la peinture qui comprend le grand art des expressions, nous rapporterons ce qu'en disent les Ecrivains de l'antiquité. De toute les parties de la peinture, la composition Poëtique est celle dont il est le plus facile de donner une idée avec des paroles. C'est celle qui se décrit le mieux.
[…]
Comme le temps a éteint les couleurs, & confondu les nuances dans les fragmens qui nous restent de la peinture antique faite au pinceau, nous ne sçaurions juger à quel point les Peintres de l'antiquité ont excellé dans le coloris, ni s'ils ont égalé ou surpassé les grands Maîtres de l'Ecole Lombarde dans cette aimable partie de la peinture.[…] On ne sçaurait décider notre question sur des récits. Il faut pour la juger, avoir des pièces de comparaison. Elles nous manquent. 
On ne sçauroit former un préjugé contre le coloris des anciens, de ce qu'ils ignoroient l'invention de détremper les couleurs avec de l'huile […]
Quant au clair-obscur & à la distribution enchanteresse des lumières & des ombres, ce que Pline &  les autres Ecrivains de l'antiquité en disent, est si positif, leurs récits sont si bien circonstanciez & si vrai-semblables, qu'on ne sçauroit disconvenir que les anciens n'égalassent du moins dans cette partie de l'Art, les plus grands peintres modernes. Les passages de ces Auteurs que nous ne comprenions pas bien, quand les Peintres modernes ignoroient encore quel prestige on peut faire avec le secours de cette magie, ne sont plus si embroüillez & si difficiles, depuis que Rubens, ses Eleves, Polidore de Caravage, & d'autres Peintres les ont expliquez bien mieux, les pinceaux à la main, que les commentateurs les plus érudits ne le pouvoient faire dans des livres. 
[…] je dis, que les Peintres qui ont travaillé depuis la renaissance des Arts, que Raphaël & ses contemporains n'ont point eu aucun avantage sur nos Artisans. Ces derniers sçavent toutes les couleurs dont les premiers se sont servis. 

Quotation

Zy word van de natuur verkozen, en is van de bevalligheeden altyt geoeffent, om de waereld uitmuntende mannen te leeveren, voornamentlyk in deze Edele Konst, die zo veel Weetenschappen in zich behelst: Ja ik derf zeggen, dat ‘er geen Konst of Weetenschap in de waereld hoorde te zijn, of een volmaakt Schilder, dienden ‘er eenige kennis van te hebben. De Natuur verschaft aan de vaardige geesten, meer voordeel, dan de Leer-oeffening, aan d’anderen. Vind men niet meer voorbeelden van Doorluchtige Meesters in deze Konst, die op den hoogsten top geklommen zyn geweest, welke vrolijk en vol snakeryen waaren: dan van de geenen, die een zwaarmoedigen aart hadden? Raphael, Polidoor da Caravaggio, Leonard da Vinci, Peryndel Vaga, Parmezan, Primaticcio, Pietro de Corton, Tintoret, Giorgon, Lodewyk en Annibal Carats, Albaan, Bassan, Lanfranc, en meer andere; zyn die niet alle vrolijk en vaardig van geest geweest?

Quotation

Zy word van de natuur verkozen, en is van de bevalligheeden altyt geoeffent, om de waereld uitmuntende mannen te leeveren, voornamentlyk in deze Edele Konst, die zo veel Weetenschappen in zich behelst: Ja ik derf zeggen, dat ‘er geen Konst of Weetenschap in de waereld hoorde te zijn, of een volmaakt Schilder, dienden ‘er eenige kennis van te hebben. De Natuur verschaft aan de vaardige geesten, meer voordeel, dan de Leer-oeffening, aan d’anderen. Vind men niet meer voorbeelden van Doorluchtige Meesters in deze Konst, die op den hoogsten top geklommen zyn geweest, welke vrolijk en vol snakeryen waaren: dan van de geenen, die een zwaarmoedigen aart hadden? Raphael, Polidoor da Caravaggio, Leonard da Vinci, Peryndel Vaga, Parmezan, Primaticcio, Pietro de Corton, Tintoret, Giorgon, Lodewyk en Annibal Carats, Albaan, Bassan, Lanfranc, en meer andere; zyn die niet alle vrolijk en vaardig van geest geweest?

Quotation

WE have been more particular in the Relation of this famous Piece [ndr : Bell fait ici référence au tableau commencé par Apelle et Protogènes sur lequel ces deux artistes ont successivement tracé des lignes – événement précédent de peu leur rencontre], because a large Dispute hangs upon it {Pliny, Lib. 35. Ch. 10.} : and the late Commentator upon our Author, Ludov. Demontiosius, seems very much offended at the generally received Acceptation of the Story of this noble Contention ; and would not by any Means admits that this Tryal of Skill was about the Subtilty of Lines ; for, as he says, with a good Share of Truth in the main, in a coloured Picture, or Painting, there is so little Use of Lines, that the very Appearance of any is justly reproveable ; for the Extremities should be lost and confounded in the Shadows, and ought to go off without any Thing of the least Stiffness, or Sharpness of a Line.
NEITHER will he admit it in Drawings, or Designs, with the Coal, or Pen, for that in those the true ARTIST never regarded so much the Fineness, or Courseness of his Touches ; but only how and where they served best to express the proper Shadowing and Raising of his Draught according to the Life ; and brings in for Instance many Drawings of the celebrated Masters of his Time, which he had seen of
Mich. Angela Bonoroti, Raphael de Urbin, Salviati, Polydore, and the Great Titian’s, where his Observation does not take Notice that any have in the least affected the Nicety of curious Lines.

Quotation

[...] En Italie il y avoit entre plusieurs autres ; Leonard Davinci, André Manteigne, Jean Belin, Correge, Giorgion, Michel Ange, Bonarroti, tres-excellent Sculpteur, mais non si bon Peintre, Polidore de Carravage, André Del Sarte, Le Titian, RAPHAËL D’URBIN, & Jules Romain, la plupart d’iceux & principalement en leurs commencemens avoient des manieres de Peindre fort finies, & souvent de telle sorte que la plus grande partie paroist seiche, dure, tranchée & maigre, causée comme je croy par avoir voulu trop finir & achever, comme si l’on eust deû regarder desdits Ouvrages chaque partie à part, & non le tout d’une seule œillade & d’une raisonnable distance ainsi qu’il se doit.
Leonard Davinci, avoit une maniere de Peindre tres-finie, & les couleurs appliquées & estenduës fort uniement, & tiens avec plusieurs qu’elle luy estoit toute particuliere ; Car à ce que j’en ay peu voir, il semble que les Jours & Ombres, soient par maniere de dire comme souflez, noyez, fondus ou perdus ensemble, & grande partie des Eminences des Corps tres-arrondis, principalement les petites parties, ainsi que cela se peut voir en divers Tableaux qu’il a faits, & mesme en deux, l’un de la Gioconde qui est à Fontainebelle-eau, l’autre d’une Flora qui estoit jadis au Cabinet de la feuë Reyne Mere Marie de Medicis, Toutefois une partie des œuvres que j’ay veuës de luy, tiennent tousjours en quelque sorte de la maniere de P. Perrugin, Jean Bellin, & de plusieurs de ces Anciens cy-devant nommez, neantmoins bien plus excellentes à mon gré. 

Quotation

{Hoemen het Model wel stellen sal.} Men sal oock een goede manniere soecken, om ’t Model wel te stellen, en goede Actien te verkiesen, dat doet (om alle Wan-order te verhouden) by om-gaende beurten: En laet die, die het sijne beurt valt, te vooren een Actie by gedachte op Papier Geschetst hebben, om in ’t stellen dentijdt niet ydel te laten passeeren; het zy dan dat het eene Actie is die bedachte, ofte na de Inventy van een goet Meester komt, gelijck dat by Memory uyt aensien van Print-Konst, of Teyckeningen kan geschieden; {Hoemen oock wel eenige Actie na andere komt te volgen.} gelijckmen veel fraye, zedige, en wonderlijcke aendachtige Actien, ende Beelden siet, onder de dingen van Raphel, Primaticcio, Carats, Iulio Romano, Polydoor, Testa, en menighte andere verstandighe, soo Oude als hedendaeghse Meesters; daer in dat yder sijnen vryen wil, en lustighen Geest in navolgen mach. {Natuerlijcke gevallige Actien, dickwils best.} Oock salmen acht geven op de Natuerlijcke Actien, die by wijlen uyt eygene beweging van u Model komen te vallen, welcke somtijdts veel grootser, werckelijcker en aendachtiger komen te zijn dan die met voordacht gestelt ofte bedacht konnen worden;

Quotation

Notwithstanding, I am of Opinion, that it is possible to attain unto this so excellent a faculty [ndr : dans le choix des meilleures actions], (though perhaps not with that special eminency of natural facility,) as by industrious study in the knowledge of these motions ; and the causes whence they proceed. For from hence a Man may easily attain to a certain understanding, which afterwards putting in practice with patience, together with the other points, he may undoubtedly prove a judicious inventor, who never had any extraordinary natural inclination, my meaning is, that such an inventor, as guideth himself by understanding, shall attain to better perfection then the other, who is naturally indued with the dexterity, without industry and patience : for example, if a Man shall diligently peruse the whole History of Christ, out of doubt he shall gather the true Idea and Method, how he ought to represent the motions of Christ, the Apostles, the Jews, and all the rest, who had any part in that cruel Tragedy, so sufficiently, that the Mind of the beholder, shall be no less moved to pitty, tears and sorrow, at the sight of the picture, then Men are usually at the reading of the History, […]. 
Now amongst the
worthy Painters who excelled herein, Raphael Urbine, was not the least, who performed his Works, with a Divine kind of Majesty, neither was Polidore much behind him in his kind, whose Pictures seemed as it were passing furious, nor yet Andreas Montagnea whose vain shewed a very laborious curiosity. Nor yet Leonard del Vincent, in whose doings there was never any errour found in this point : Whereof amongst all other of his works, that admirable last supper of Christ in Refect. St. Mariæ de gratia in Milane, maketh most evident proof, in which he hath so lively expressed the passions of the Apostles minds in their countenances, and the rest of their Body, that a Man may boldly say, the truth was nothing superiour to his representation, and need not be afraid to reckon it amongst the best works of Oyl-painting, […] for in those Apostles, you might distincly perceive admiration, fear, grief, suspition, love &c. all which were sometimes to be seen together in one of them, and Finally in Judas a Treason-plotting countenance, as it were the very true counterfeit of a Traitor, so that therein he hath left a sufficient argument of his rare perfection, in the true understanding of the passions of the Mind, exemplified outwardly in the Body, which because it is the most necessary part of painting, I propose (as I say) to handle in this present Treatise
I may not omit
Michael Angelo in any case, whose skill and paintfulness in this point was so great, that his Pictures carry with them more hard motions, expressed after an unufual manner, but all of them tending to a certain stout boldness. And as for Titian he hath worthily purchased the name of a greater Painter in this matter, as his Pictures do sufficiently witness ; […].
Finally,
Gaudentius (though he be not much known) was inferiour unto few, in giving the apt motions to the Saints & Angels, […]. 

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Zy word van de natuur verkozen, en is van de bevalligheeden altyt geoeffent, om de waereld uitmuntende mannen te leeveren, voornamentlyk in deze Edele Konst, die zo veel Weetenschappen in zich behelst: Ja ik derf zeggen, dat ‘er geen Konst of Weetenschap in de waereld hoorde te zijn, of een volmaakt Schilder, dienden ‘er eenige kennis van te hebben. De Natuur verschaft aan de vaardige geesten, meer voordeel, dan de Leer-oeffening, aan d’anderen. Vind men niet meer voorbeelden van Doorluchtige Meesters in deze Konst, die op den hoogsten top geklommen zyn geweest, welke vrolijk en vol snakeryen waaren: dan van de geenen, die een zwaarmoedigen aart hadden? Raphael, Polidoor da Caravaggio, Leonard da Vinci, Peryndel Vaga, Parmezan, Primaticcio, Pietro de Corton, Tintoret, Giorgon, Lodewyk en Annibal Carats, Albaan, Bassan, Lanfranc, en meer andere; zyn die niet alle vrolijk en vaardig van geest geweest?

Quotation

{Hoemen het Model wel stellen sal.} Men sal oock een goede manniere soecken, om ’t Model wel te stellen, en goede Actien te verkiesen, dat doet (om alle Wan-order te verhouden) by om-gaende beurten: En laet die, die het sijne beurt valt, te vooren een Actie by gedachte op Papier Geschetst hebben, om in ’t stellen dentijdt niet ydel te laten passeeren; het zy dan dat het eene Actie is die bedachte, ofte na de Inventy van een goet Meester komt, gelijck dat by Memory uyt aensien van Print-Konst, of Teyckeningen kan geschieden; {Hoemen oock wel eenige Actie na andere komt te volgen.} gelijckmen veel fraye, zedige, en wonderlijcke aendachtige Actien, ende Beelden siet, onder de dingen van Raphel, Primaticcio, Carats, Iulio Romano, Polydoor, Testa, en menighte andere verstandighe, soo Oude als hedendaeghse Meesters; daer in dat yder sijnen vryen wil, en lustighen Geest in navolgen mach. {Natuerlijcke gevallige Actien, dickwils best.} Oock salmen acht geven op de Natuerlijcke Actien, die by wijlen uyt eygene beweging van u Model komen te vallen, welcke somtijdts veel grootser, werckelijcker en aendachtiger komen te zijn dan die met voordacht gestelt ofte bedacht konnen worden;

Quotation

Nor must the Attention be diverted from what ought to be Principal, by any thing how Excellent soever in it self. Protogenes in the famous Picture of Jalissus had painted a Partridge so exquisitely well, that it seem’d a Living Creature, it was admir’d by all Greece ; but That being most taken notice of, he defaced it entirely. That illustrious Action of Mutius Scævola’s putting his Hand in the Fire, after he had by Mistake kill’d another instead of Porsenna, is sufficient alone to employ his Mind ; Polydore therefore in a Capital Drawing I have of him of that Story, […] has left out the dead Man ; it was sufficiently known that one was kill’d, but that Figure, had it been inserted, would necessarily have diverted the Attention, and destroy’d that noble Simplicity, and Unity which now appears.

Quotation

Zy word van de natuur verkozen, en is van de bevalligheeden altyt geoeffent, om de waereld uitmuntende mannen te leeveren, voornamentlyk in deze Edele Konst, die zo veel Weetenschappen in zich behelst: Ja ik derf zeggen, dat ‘er geen Konst of Weetenschap in de waereld hoorde te zijn, of een volmaakt Schilder, dienden ‘er eenige kennis van te hebben. De Natuur verschaft aan de vaardige geesten, meer voordeel, dan de Leer-oeffening, aan d’anderen. Vind men niet meer voorbeelden van Doorluchtige Meesters in deze Konst, die op den hoogsten top geklommen zyn geweest, welke vrolijk en vol snakeryen waaren: dan van de geenen, die een zwaarmoedigen aart hadden? Raphael, Polidoor da Caravaggio, Leonard da Vinci, Peryndel Vaga, Parmezan, Primaticcio, Pietro de Corton, Tintoret, Giorgon, Lodewyk en Annibal Carats, Albaan, Bassan, Lanfranc, en meer andere; zyn die niet alle vrolijk en vaardig van geest geweest?

Quotation

Nor must the Attention be diverted from what ought to be Principal, by any thing how Excellent soever in it self. Protogenes in the famous Picture of Jalissus had painted a Partridge so exquisitely well, that it seem’d a Living Creature, it was admir’d by all Greece ; but That being most taken notice of, he defaced it entirely. That illustrious Action of Mutius Scævola’s putting his Hand in the Fire, after he had by Mistake kill’d another instead of Porsenna, is sufficient alone to employ his Mind ; Polydore therefore in a Capital Drawing I have of him of that Story, […] has left out the dead Man ; it was sufficiently known that one was kill’d, but that Figure, had it been inserted, would necessarily have diverted the Attention, and destroy’d that noble Simplicity, and Unity which now appears.

Quotation

Il ne serait pas moins téméraire de décider la question sur ce que nos tableaux ne sont point ces effets prodigieux que les tableaux des anciens peintres ont fait quelquefois ; suivant les apparences, les récits des Ecrivains qui nous racontent ces effets sont exagérez, & nous ne savons pas même ce qu'il en faudrait rabattre pour les réduire à l'exacte vérité. Nous ignorons quelle part de la nouveauté de l'art de la Peinture peut avoir euë dans l'impression qu'on veut que certains tableaux aïent fait sur les Spectateurs. Les premiers tableaux, quoique grossiers, ont dû paroître des ouvrages divins. L'admiration pour un art naissant, fait tomber aisément dans l'exagération ceux qui parlent de ses productions ; & et la tradition en recueillant ces récits outrez, aime encore les rendre plus merveilleux qu'elle ne les a reçus. On trouve même dans les Ecrivains anciens des choses impossibles données pour vraies, & des choses ordinaires traitées de prodiges. […]
Enfin on ne sçaurait donner une idée un peu précise des tableaux à ceux qui ne les ont pas vus absolument, & qui ne connaissent pas la manière du Peintre qui les a faits, que par voies de comparaison. […]
Les Ecrivains modernes qui ont traité de la peinture antique, nous rendent plus sçavans, sans nous rendre plus capables de juger la question de la supériorité des Peintres de l'antiquité sur les Peintres modernes. Ces Ecrivains se sont contentez de ramasser les passages des Auteurs anciens qui parlent de la peinture & de les commenter en Philologues, sans les expliquer par l'examen de ce que nos Peintres font de nos jours, & même sans appliquer ces passages aux morceaux de la peinture antique qui subsistent encore. Je pense donc que pour se former une idée aussi distincte de la peinture antique qu'il soit possible de l'avoir, il faut considérer séparément ce que nous pouvons sçavoir de certain sur la composition, sur l'expression & sur le coloris des Peintres de l'antiquité.     
[…] Quant à la composition Pittoresque, il faut avoüer que dans les monumens qui nous restent, les Peintres anciens ne paroissent pas superieurs, ni même égaux à Raphaël, à Rubens, à Paul Véronèse, ni à M. Le Brun. […]
Quant à la composition Poëtique, les anciens se piquoient beaucoup d'exceller dans ses inventions, & comme ils étoient grands dessinateurs, ils avoient toutes sortes de facilité pour y réussir. Pour donner une idée du progrès  que les anciens avoient faits dans cette partie de la peinture qui comprend le grand art des expressions, nous rapporterons ce qu'en disent les Ecrivains de l'antiquité. De toute les parties de la peinture, la composition Poëtique est celle dont il est le plus facile de donner une idée avec des paroles. C'est celle qui se décrit le mieux.
[…]
Comme le temps a éteint les couleurs, & confondu les nuances dans les fragmens qui nous restent de la peinture antique faite au pinceau, nous ne sçaurions juger à quel point les Peintres de l'antiquité ont excellé dans le coloris, ni s'ils ont égalé ou surpassé les grands Maîtres de l'Ecole Lombarde dans cette aimable partie de la peinture.[…] On ne sçaurait décider notre question sur des récits. Il faut pour la juger, avoir des pièces de comparaison. Elles nous manquent. 
On ne sçauroit former un préjugé contre le coloris des anciens, de ce qu'ils ignoroient l'invention de détremper les couleurs avec de l'huile […]
Quant au clair-obscur & à la distribution enchanteresse des lumières & des ombres, ce que Pline &  les autres Ecrivains de l'antiquité en disent, est si positif, leurs récits sont si bien circonstanciez & si vrai-semblables, qu'on ne sçauroit disconvenir que les anciens n'égalassent du moins dans cette partie de l'Art, les plus grands peintres modernes. Les passages de ces Auteurs que nous ne comprenions pas bien, quand les Peintres modernes ignoroient encore quel prestige on peut faire avec le secours de cette magie, ne sont plus si embroüillez & si difficiles, depuis que Rubens, ses Eleves, Polidore de Caravage, & d'autres Peintres les ont expliquez bien mieux, les pinceaux à la main, que les commentateurs les plus érudits ne le pouvoient faire dans des livres. 
[…] je dis, que les Peintres qui ont travaillé depuis la renaissance des Arts, que Raphaël & ses contemporains n'ont point eu aucun avantage sur nos Artisans. Ces derniers sçavent toutes les couleurs dont les premiers se sont servis. 

Quotation

Polydore, in a Drawing of the same Subject [ndr : la descente de la croix] […] has finely express’d the Excessive Grief the Virgin, by intimating ‘twas Otherwise Inexpressible : Her Attendants discover abundance of Passion, and Sorrow in their Faces, but Hers is hid by Drapery held up by both her Hands : The whole Figure is very Compos’d, and Quiet ; no Noise, no Outrage, but great Dignity appears in her, suitable to her Character.

Quotation

WE have been more particular in the Relation of this famous Piece [ndr : Bell fait ici référence au tableau commencé par Apelle et Protogènes sur lequel ces deux artistes ont successivement tracé des lignes – événement précédent de peu leur rencontre], because a large Dispute hangs upon it {Pliny, Lib. 35. Ch. 10.} : and the late Commentator upon our Author, Ludov. Demontiosius, seems very much offended at the generally received Acceptation of the Story of this noble Contention ; and would not by any Means admits that this Tryal of Skill was about the Subtilty of Lines ; for, as he says, with a good Share of Truth in the main, in a coloured Picture, or Painting, there is so little Use of Lines, that the very Appearance of any is justly reproveable ; for the Extremities should be lost and confounded in the Shadows, and ought to go off without any Thing of the least Stiffness, or Sharpness of a Line.
NEITHER will he admit it in Drawings, or Designs, with the Coal, or Pen, for that in those the true ARTIST never regarded so much the Fineness, or Courseness of his Touches ; but only how and where they served best to express the proper Shadowing and Raising of his Draught according to the Life ; and brings in for Instance many Drawings of the celebrated Masters of his Time, which he had seen of
Mich. Angela Bonoroti, Raphael de Urbin, Salviati, Polydore, and the Great Titian’s, where his Observation does not take Notice that any have in the least affected the Nicety of curious Lines.

Quotation

Nor must the Attention be diverted from what ought to be Principal, by any thing how Excellent soever in it self. Protogenes in the famous Picture of Jalissus had painted a Partridge so exquisitely well, that it seem’d a Living Creature, it was admir’d by all Greece ; but That being most taken notice of, he defaced it entirely. That illustrious Action of Mutius Scævola’s putting his Hand in the Fire, after he had by Mistake kill’d another instead of Porsenna, is sufficient alone to employ his Mind ; Polydore therefore in a Capital Drawing I have of him of that Story, […] has left out the dead Man ; it was sufficiently known that one was kill’d, but that Figure, had it been inserted, would necessarily have diverted the Attention, and destroy’d that noble Simplicity, and Unity which now appears.

Quotation

Zy word van de natuur verkozen, en is van de bevalligheeden altyt geoeffent, om de waereld uitmuntende mannen te leeveren, voornamentlyk in deze Edele Konst, die zo veel Weetenschappen in zich behelst: Ja ik derf zeggen, dat ‘er geen Konst of Weetenschap in de waereld hoorde te zijn, of een volmaakt Schilder, dienden ‘er eenige kennis van te hebben. De Natuur verschaft aan de vaardige geesten, meer voordeel, dan de Leer-oeffening, aan d’anderen. Vind men niet meer voorbeelden van Doorluchtige Meesters in deze Konst, die op den hoogsten top geklommen zyn geweest, welke vrolijk en vol snakeryen waaren: dan van de geenen, die een zwaarmoedigen aart hadden? Raphael, Polidoor da Caravaggio, Leonard da Vinci, Peryndel Vaga, Parmezan, Primaticcio, Pietro de Corton, Tintoret, Giorgon, Lodewyk en Annibal Carats, Albaan, Bassan, Lanfranc, en meer andere; zyn die niet alle vrolijk en vaardig van geest geweest?

Quotation

Zy word van de natuur verkozen, en is van de bevalligheeden altyt geoeffent, om de waereld uitmuntende mannen te leeveren, voornamentlyk in deze Edele Konst, die zo veel Weetenschappen in zich behelst: Ja ik derf zeggen, dat ‘er geen Konst of Weetenschap in de waereld hoorde te zijn, of een volmaakt Schilder, dienden ‘er eenige kennis van te hebben. De Natuur verschaft aan de vaardige geesten, meer voordeel, dan de Leer-oeffening, aan d’anderen. Vind men niet meer voorbeelden van Doorluchtige Meesters in deze Konst, die op den hoogsten top geklommen zyn geweest, welke vrolijk en vol snakeryen waaren: dan van de geenen, die een zwaarmoedigen aart hadden? Raphael, Polidoor da Caravaggio, Leonard da Vinci, Peryndel Vaga, Parmezan, Primaticcio, Pietro de Corton, Tintoret, Giorgon, Lodewyk en Annibal Carats, Albaan, Bassan, Lanfranc, en meer andere; zyn die niet alle vrolijk en vaardig van geest geweest?

Quotation

Je trouve trois sortes de Vrai dans la Peinture.
Le Vrai Simple,
Le Vrai Ideal,
Et le Vrai Composé, ou le Vrai Parfait.
Le Vrai Simple que j’appelle le premier Vrai, est une imitation simple & fidelle des mouvemens expressifs de la Nature, & des objets tels que le Peintre les a choisis pour modele, & qu’ils se presentent d’abord à nos yeux, en sorte que les Carnations paroissent de veritables Chairs, […] que par l’intelligence du clair-obscur & de l’union des couleurs, les objets qui sont peints paroissent de relief, & le tout ensemble harmonieux.
Ce Vrai Simple trouve dans toutes sortes de naturels les moyens de conduire le Peintre à sa fin, qui est une sensible & vive imitation de la Nature […].
Le Vrai Ideal est un choix de diverses perfections qui ne se trouvent jamais dans un seul modele ; mais qui se tirent de plusieurs & ordinairement de l’Antique.
Ce Vrai Ideal comprend l’abondance des pensées, la richesse des inventions, la convenance des attitudes, l’élégance des contours, le choix des belles expressions, le beau jet des draperies, enfin tout ce qui peut sans alterer le premier Vrai le rendre plus piquant & plus convenable. Mais toutes ces perfections ne pouvant subsister que dans l’idée par raport à la Peinture, ont besoin d’un sujet légitime qui les conserve & qui les fasse paroître avec avantage ; & ce sujet légitime est le Vrai Simple : […] c’est-à-dire, un sujet bien disposé pour les recevoir & les faire subsister, […]. Il paroît donc que ces deux Vrais, le Vrai Simple & le Vrai Ideal font un composé parfait, dans lequel ils se prêtent un mutuel secours, avec cette particularité, que le premier Vrai perce & se fait sentir au travers de toutes les perfections qui lui sont jointes.
Le troisiéme Vrai qui est composé du Vrai Simple & du Vrai Ideal fait par cette jonction le dernier achevement de l’Art, & la parfaite imitation de la belle Nature. C’est ce beau Vraisemblable qui paroît souvent plus vrai que la verité-même, parce que dans cette jonction le premier Vrai saisit le Spectateur, sauve plusieurs négligences, & se fait sentir le premier sans qu’on y pense. […]
Ce troisiéme Vrai, est un but où personne n’a encore frappé ; on peut dire seulement que ceux qui en ont le plus approché sont les plus habiles. Le Vrai Simple & le Vrai Ideal ont été partagés selon le génie & l’éducation des Peintres, qui les ont possedés. Georgion, Titien, Pordenon, le vieux Palme, les Bassans, & toute l’Ecole Venitienne n’ont point eu d’autre merite que d’avoir possedé le premier Vrai. Et Leonard de Vinci, Raphaël, Jules Romain, Polidore de Caravage, le Poussin, & quelques autres de l’Ecole Romaine, ont établi leur plus grande reputation par le Vrai Ideal ; mais sur-tout Raphaël, qui outre les beautés du Vrai Ideal a possedé une partie considerable du Vrai Simple, & par ce moyen a plus approché du Vrai parfait qu’aucun de sa Nation.

Quotation

Zy word van de natuur verkozen, en is van de bevalligheeden altyt geoeffent, om de waereld uitmuntende mannen te leeveren, voornamentlyk in deze Edele Konst, die zo veel Weetenschappen in zich behelst: Ja ik derf zeggen, dat ‘er geen Konst of Weetenschap in de waereld hoorde te zijn, of een volmaakt Schilder, dienden ‘er eenige kennis van te hebben. De Natuur verschaft aan de vaardige geesten, meer voordeel, dan de Leer-oeffening, aan d’anderen. Vind men niet meer voorbeelden van Doorluchtige Meesters in deze Konst, die op den hoogsten top geklommen zyn geweest, welke vrolijk en vol snakeryen waaren: dan van de geenen, die een zwaarmoedigen aart hadden? Raphael, Polidoor da Caravaggio, Leonard da Vinci, Peryndel Vaga, Parmezan, Primaticcio, Pietro de Corton, Tintoret, Giorgon, Lodewyk en Annibal Carats, Albaan, Bassan, Lanfranc, en meer andere; zyn die niet alle vrolijk en vaardig van geest geweest?

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[...] En Italie il y avoit entre plusieurs autres ; Leonard Davinci, André Manteigne, Jean Belin, Correge, Giorgion, Michel Ange, Bonarroti, tres-excellent Sculpteur, mais non si bon Peintre, Polidore de Carravage, André Del Sarte, Le Titian, RAPHAËL D’URBIN, & Jules Romain, la plupart d’iceux & principalement en leurs commencemens avoient des manieres de Peindre fort finies, & souvent de telle sorte que la plus grande partie paroist seiche, dure, tranchée & maigre, causée comme je croy par avoir voulu trop finir & achever, comme si l’on eust deû regarder desdits Ouvrages chaque partie à part, & non le tout d’une seule œillade & d’une raisonnable distance ainsi qu’il se doit.
Leonard Davinci, avoit une maniere de Peindre tres-finie, & les couleurs appliquées & estenduës fort uniement, & tiens avec plusieurs qu’elle luy estoit toute particuliere ; Car à ce que j’en ay peu voir, il semble que les Jours & Ombres, soient par maniere de dire comme souflez, noyez, fondus ou perdus ensemble, & grande partie des Eminences des Corps tres-arrondis, principalement les petites parties, ainsi que cela se peut voir en divers Tableaux qu’il a faits, & mesme en deux, l’un de la Gioconde qui est à Fontainebelle-eau, l’autre d’une Flora qui estoit jadis au Cabinet de la feuë Reyne Mere Marie de Medicis, Toutefois une partie des œuvres que j’ay veuës de luy, tiennent tousjours en quelque sorte de la maniere de P. Perrugin, Jean Bellin, & de plusieurs de ces Anciens cy-devant nommez, neantmoins bien plus excellentes à mon gré. 

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Neither shall it then be requisite to continue that exactness, since all Drawing is but as an Hand-maid and Attendant to what you would either Grave or paint.
But by this perfection and dexterity at first, did even those renouned Masters,
Julio, Parmegian, and sometimes Polydor, himself (not to insist on Rubens and Vandyke) proceed, whose Drawings in this kind, when first they made their studies in Italy, were exceedingly curious, and finished ; though in all their more recent, and matured Designes, rather judicious then exact, because of that time which such minute finishing did usually take up ; and, that when all is done, it is still but a Drawing, which indeed conduces to the making of profitable things, but is it self none.

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{Hoemen het Model wel stellen sal.} Men sal oock een goede manniere soecken, om ’t Model wel te stellen, en goede Actien te verkiesen, dat doet (om alle Wan-order te verhouden) by om-gaende beurten: En laet die, die het sijne beurt valt, te vooren een Actie by gedachte op Papier Geschetst hebben, om in ’t stellen dentijdt niet ydel te laten passeeren; het zy dan dat het eene Actie is die bedachte, ofte na de Inventy van een goet Meester komt, gelijck dat by Memory uyt aensien van Print-Konst, of Teyckeningen kan geschieden; {Hoemen oock wel eenige Actie na andere komt te volgen.} gelijckmen veel fraye, zedige, en wonderlijcke aendachtige Actien, ende Beelden siet, onder de dingen van Raphel, Primaticcio, Carats, Iulio Romano, Polydoor, Testa, en menighte andere verstandighe, soo Oude als hedendaeghse Meesters; daer in dat yder sijnen vryen wil, en lustighen Geest in navolgen mach. {Natuerlijcke gevallige Actien, dickwils best.} Oock salmen acht geven op de Natuerlijcke Actien, die by wijlen uyt eygene beweging van u Model komen te vallen, welcke somtijdts veel grootser, werckelijcker en aendachtiger komen te zijn dan die met voordacht gestelt ofte bedacht konnen worden;

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Notwithstanding, I am of Opinion, that it is possible to attain unto this so excellent a faculty [ndr : dans le choix des meilleures actions], (though perhaps not with that special eminency of natural facility,) as by industrious study in the knowledge of these motions ; and the causes whence they proceed. For from hence a Man may easily attain to a certain understanding, which afterwards putting in practice with patience, together with the other points, he may undoubtedly prove a judicious inventor, who never had any extraordinary natural inclination, my meaning is, that such an inventor, as guideth himself by understanding, shall attain to better perfection then the other, who is naturally indued with the dexterity, without industry and patience : for example, if a Man shall diligently peruse the whole History of Christ, out of doubt he shall gather the true Idea and Method, how he ought to represent the motions of Christ, the Apostles, the Jews, and all the rest, who had any part in that cruel Tragedy, so sufficiently, that the Mind of the beholder, shall be no less moved to pitty, tears and sorrow, at the sight of the picture, then Men are usually at the reading of the History, […]. 
Now amongst the
worthy Painters who excelled herein, Raphael Urbine, was not the least, who performed his Works, with a Divine kind of Majesty, neither was Polidore much behind him in his kind, whose Pictures seemed as it were passing furious, nor yet Andreas Montagnea whose vain shewed a very laborious curiosity. Nor yet Leonard del Vincent, in whose doings there was never any errour found in this point : Whereof amongst all other of his works, that admirable last supper of Christ in Refect. St. Mariæ de gratia in Milane, maketh most evident proof, in which he hath so lively expressed the passions of the Apostles minds in their countenances, and the rest of their Body, that a Man may boldly say, the truth was nothing superiour to his representation, and need not be afraid to reckon it amongst the best works of Oyl-painting, […] for in those Apostles, you might distincly perceive admiration, fear, grief, suspition, love &c. all which were sometimes to be seen together in one of them, and Finally in Judas a Treason-plotting countenance, as it were the very true counterfeit of a Traitor, so that therein he hath left a sufficient argument of his rare perfection, in the true understanding of the passions of the Mind, exemplified outwardly in the Body, which because it is the most necessary part of painting, I propose (as I say) to handle in this present Treatise
I may not omit
Michael Angelo in any case, whose skill and paintfulness in this point was so great, that his Pictures carry with them more hard motions, expressed after an unufual manner, but all of them tending to a certain stout boldness. And as for Titian he hath worthily purchased the name of a greater Painter in this matter, as his Pictures do sufficiently witness ; […].
Finally,
Gaudentius (though he be not much known) was inferiour unto few, in giving the apt motions to the Saints & Angels, […]. 

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Es wird auch ihr Vorzug behauptet/ durch die sonderbare Remuneration und Belohnung/ welche unserer Pictura widerfahren. […]

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On se sert de peu de Couleurs, lorsqu’on veut faire un tableau dont toutes les Figures ne paroissent que d’une seule couleur, comme ce qui s’appelle Clair obscur, de l’Italien Chiaro-scuro ; ou bien quand on veut imiter les Bas-reliefs de marbre, de pierre ou de bronze. L’on voit à Rome, mesme dans les rües, & contre des maisons, plusieurs de ces sortes d’Ouvrages à Fraisque de la main de Polydore, & d’autres grands Peintres. Quand ces sortes de peintures sont d’un Jaune rougeatres, elles se nomment Cirage, parce qu’elles imitent la cire.
Toutes ces manières de peindre ne paroissent souvent que d’une seule Couleur, où sont observez les Jours, & les Ombres. Les petits Tableaux que l’on fait pour imiter les Basses-tailles, soit qu’ils se fassent à
Fraisque soit qu’ils soient à Detrempe ou à Huile, s’appellent aussi quelquefois Camaïus ; à cause qu’ils representent ces sortes de pierres.

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On se sert de peu de Couleurs, lorsqu’on veut faire un tableau dont toutes les Figures ne paroissent que d’une seule couleur, comme ce qui s’appelle Clair obscur, de l’Italien Chiaro-scuro ; ou bien quand on veut imiter les Bas-reliefs de marbre, de pierre ou de bronze. L’on voit à Rome, mesme dans les rües, & contre des maisons, plusieurs de ces sortes d’Ouvrages à Fraisque de la main de Polydore, & d’autres grands Peintres. Quand ces sortes de peintures sont d’un Jaune rougeatres, elles se nomment Cirage, parce qu’elles imitent la cire.
Toutes ces manières de peindre ne paroissent souvent que d’une seule Couleur, où sont observez les Jours, & les Ombres. Les petits Tableaux que l’on fait pour imiter les Basses-tailles, soit qu’ils se fassent à
Fraisque soit qu’ils soient à Detrempe ou à Huile, s’appellent aussi quelquefois Camaïus ; à cause qu’ils representent ces sortes de pierres.

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Clair-obscur. On appelle un Dessein de clair-obscur, un Dessein qui est lavé d’une seule couleur, ou bien dont les ombres sont d’une couleur brun, & les jours rehaussez de blanc. On nomme encore ainsi certaines Estampes en taille de bois, que l’on tire à deux fois. De mesme que des Peintures, ou des Tableaux qui ne sont que de deux couleurs, comme les frises de Polydore qui sont à Rome. 
Quelquefois on dit le
clair-obscur d’un Tableau, pour signifier seulement la maniere dont on a traité les jours, les demy-teintes, & les ombres, & avec laquelle on a sceu répandre la lumiere sur tous les corps. Ce sont deux mots dont l’on n’en fait qu’un à l’imitation des Italiens, qui disent Chiaro-scuro, V. p. 295.

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Zy word van de natuur verkozen, en is van de bevalligheeden altyt geoeffent, om de waereld uitmuntende mannen te leeveren, voornamentlyk in deze Edele Konst, die zo veel Weetenschappen in zich behelst: Ja ik derf zeggen, dat ‘er geen Konst of Weetenschap in de waereld hoorde te zijn, of een volmaakt Schilder, dienden ‘er eenige kennis van te hebben. De Natuur verschaft aan de vaardige geesten, meer voordeel, dan de Leer-oeffening, aan d’anderen. Vind men niet meer voorbeelden van Doorluchtige Meesters in deze Konst, die op den hoogsten top geklommen zyn geweest, welke vrolijk en vol snakeryen waaren: dan van de geenen, die een zwaarmoedigen aart hadden? Raphael, Polidoor da Caravaggio, Leonard da Vinci, Peryndel Vaga, Parmezan, Primaticcio, Pietro de Corton, Tintoret, Giorgon, Lodewyk en Annibal Carats, Albaan, Bassan, Lanfranc, en meer andere; zyn die niet alle vrolijk en vaardig van geest geweest?

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Je trouve trois sortes de Vrai dans la Peinture.
Le Vrai Simple,
Le Vrai Ideal,
Et le Vrai Composé, ou le Vrai Parfait.
Le Vrai Simple que j’appelle le premier Vrai, est une imitation simple & fidelle des mouvemens expressifs de la Nature, & des objets tels que le Peintre les a choisis pour modele, & qu’ils se presentent d’abord à nos yeux, en sorte que les Carnations paroissent de veritables Chairs, […] que par l’intelligence du clair-obscur & de l’union des couleurs, les objets qui sont peints paroissent de relief, & le tout ensemble harmonieux.
Ce Vrai Simple trouve dans toutes sortes de naturels les moyens de conduire le Peintre à sa fin, qui est une sensible & vive imitation de la Nature […].
Le Vrai Ideal est un choix de diverses perfections qui ne se trouvent jamais dans un seul modele ; mais qui se tirent de plusieurs & ordinairement de l’Antique.
Ce Vrai Ideal comprend l’abondance des pensées, la richesse des inventions, la convenance des attitudes, l’élégance des contours, le choix des belles expressions, le beau jet des draperies, enfin tout ce qui peut sans alterer le premier Vrai le rendre plus piquant & plus convenable. Mais toutes ces perfections ne pouvant subsister que dans l’idée par raport à la Peinture, ont besoin d’un sujet légitime qui les conserve & qui les fasse paroître avec avantage ; & ce sujet légitime est le Vrai Simple : […] c’est-à-dire, un sujet bien disposé pour les recevoir & les faire subsister, […]. Il paroît donc que ces deux Vrais, le Vrai Simple & le Vrai Ideal font un composé parfait, dans lequel ils se prêtent un mutuel secours, avec cette particularité, que le premier Vrai perce & se fait sentir au travers de toutes les perfections qui lui sont jointes.
Le troisiéme Vrai qui est composé du Vrai Simple & du Vrai Ideal fait par cette jonction le dernier achevement de l’Art, & la parfaite imitation de la belle Nature. C’est ce beau Vraisemblable qui paroît souvent plus vrai que la verité-même, parce que dans cette jonction le premier Vrai saisit le Spectateur, sauve plusieurs négligences, & se fait sentir le premier sans qu’on y pense. […]
Ce troisiéme Vrai, est un but où personne n’a encore frappé ; on peut dire seulement que ceux qui en ont le plus approché sont les plus habiles. Le Vrai Simple & le Vrai Ideal ont été partagés selon le génie & l’éducation des Peintres, qui les ont possedés. Georgion, Titien, Pordenon, le vieux Palme, les Bassans, & toute l’Ecole Venitienne n’ont point eu d’autre merite que d’avoir possedé le premier Vrai. Et Leonard de Vinci, Raphaël, Jules Romain, Polidore de Caravage, le Poussin, & quelques autres de l’Ecole Romaine, ont établi leur plus grande reputation par le Vrai Ideal ; mais sur-tout Raphaël, qui outre les beautés du Vrai Ideal a possedé une partie considerable du Vrai Simple, & par ce moyen a plus approché du Vrai parfait qu’aucun de sa Nation.

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Je ne vois pas que l'artifice du Clair-obscur ait été connu dans l'Ecole Romaine avant Polydore de Caravage, qui le trouva & qui s’en fit un principe ; & je suis étonné que les Peintres qui l'ont suivi ne se soient pas aperçus que le grand effet de ses ouvrage
s vient des repos qu'il a observés d'espace en espace, en groupant ses lumières d'un côté & ses ombres d'un autre, ce qui ne se fait que par l'intelligence du Clair-obscur.

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Je ne vois pas que l'artifice du Clair-obscur ait été connu dans l'Ecole Romaine avant Polydore de Caravage, qui le trouva & qui s’en fit un principe ; & je suis étonné que les Peintres qui l'ont suivi ne se soient pas aperçus que le grand effet de ses ouvrage
s vient des repos qu'il a observés d'espace en espace, en groupant ses lumières d'un côté & ses ombres d'un autre, ce qui ne se fait que par l'intelligence du Clair-obscur.

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Of the Goodness of a Picture, &c.
WHerefore callest thou me Good, there is none Good but One, that is God ?
Said the Son of God to the young Man who prefac’d a Noble Question with that Complement. This is that Goodness that is Perfect, Simple, and Properly so call’d, ‘tis what is Peculiar to the Deity, and so to be found no where else. But there is another Improper, Imperfect, Comparative Goodness, and no other than this is to be had in the Works of Men, and this admits of various Degrees. This Distinction well consider’d, and apply’d to all the Occurrences of Life would contribute very much to the Improvement of our Happiness here ; it would teach us to Enjoy the Good before us, and not reject it upon account of the disagreeable Companion which is inseperable from it ; But the use I now would make of it is only to show that a Picture, Drawing, or Print may be Good tho’ it has several Faults ; To say otherwise is as absurd as to deny a thing is what ‘tis said to be, because it has properties which are Essential to it.
[…].
If in a Picture the Story be well chosen, and finely Told (at least) if not Improv’d, if it fill the Mind with Noble, and Instructive Ideas, I will not scruple to say ‘tis an excellent Picture, tho’ the Drawing be as Incorrect as that of Corregio, Titian, or Rubens ; the Colouring as Disagreeable as that of Polidore, Battista Franco, or Michael Angelo. Nay, tho’ there is no other Good but that of the Colouring, and the Pencil, I will dare to pronouce it a Good Picture ; that is, that ‘tis Good in those Respects. In the first Instance here is a fine Story artfully communicated to my Imagination, not by Speech, nor Writing, but in a manner preferable to either of them ; In the other there is a Beautiful, and Delightful Object, and a fine piece of Workmanship, to say no more of it.
There never was a Picture in the World without some Faults, And very rarely is there one to be found which is not notoriously Defective in some of the Parts of Painting. In judging of it’s Goodness as a Connoisseur, one should pronounce it such in proportion to the Number of the Good Qualities it has, and their Degrees of Goodness.

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If in a Picture the Story be well chosen, and finely Told (at least) if not Improv’d, if it fill the Mind with Noble, and Instructive Ideas, I will not scruple to say ‘tis an excellent Picture, tho’ the Drawing be as Incorrect as that of Corregio, Titian, or Rubens ; the Colouring as Disagreeable as that of Polidore, Battista Franco, or Michael Angelo. Nay, tho’ there is no other Good but that of the Colouring, and the Pencil, I will dare to pronouce it a Good Picture ; that is, that ‘tis Good in those Respects. In the first Instance here is a fine Story artfully communicated to my Imagination, not by Speech, nor Writing, but in a manner preferable to either of them ; In the other there is a Beautiful, and Delightful Object, and a fine piece of Workmanship, to say no more of it.
There never was a Picture in the World without some Faults, And very rarely is there one to be found which is not notoriously Defective in some of the Parts of Painting. In judging of it’s Goodness as a Connoisseur, one should pronounce it such in proportion to the Number of the Good Qualities it has, and their Degrees of Goodness.

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The Habits are not those of the Age in which the Scene of the Fable is laid, These must have been Gothick, and Disagreeable, it being at the latter end of the 11th, or the beginning of the 12th Century [ndr : il s’agit ici du Tancrède et Herminie, réalisé par Poussin]. Erminia is clad in Blue, admirably folded, and in a great Style, something like that of Giulio, but more upon the Antique, or, Raffaelle ; one of her feet is seen which is very Gentile, and Artfully dispos’d ; her Sandal is very particular, for ‘tis a little rais’d under the Heel as our Children’s Shoes. Vafrino has a Helmet on with a large, bent Plate of Gold instead, and something with the turn of a Feather. We don’t remember any thing like it in the Antique ; There is no such thing in the Column of Trajan, nor that of Antonine (as ‘tis usually call’d tho’ ‘tis now known to be of M. Aurelius) nor (I believe) in the Works of Raffaelle, Guilio, or Polydore when they have imitated the Ancients, tho’ These, especially the two former have taken like Liberties, and departing from the Simplicity of their Great Masters have in these Instances given a little into the Gothick tast : This is probably Poussin’s own Invention, and has such an effect that I cannot imagine any thing else could possibly have been so well. The Figure is in Armour, not with Labells, but Scarlet Drapery where those usually are which also is Antique. The two Cupidons are admirably well dispos’d, and enrich, and enliven the Picture ; as does the Helmet, Shield, and Armour of Tancred which lyes at his Feet. The Attitudes of the Horses are exceeding fine, One of them turns his head backwards with great Spirit, the other has his Hinder part rais’d, which not only has a Noble effect in the Picture, but helps to tell what kind of place it was, which was rough, and unfrequented.

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Nor must the Attention be diverted from what ought to be Principal, by any thing how Excellent soever in it self. Protogenes in the famous Picture of Jalissus had painted a Partridge so exquisitely well, that it seem’d a Living Creature, it was admir’d by all Greece ; but That being most taken notice of, he defaced it entirely. That illustrious Action of Mutius Scævola’s putting his Hand in the Fire, after he had by Mistake kill’d another instead of Porsenna, is sufficient alone to employ his Mind ; Polydore therefore in a Capital Drawing I have of him of that Story, […] has left out the dead Man ; it was sufficiently known that one was kill’d, but that Figure, had it been inserted, would necessarily have diverted the Attention, and destroy’d that noble Simplicity, and Unity which now appears.

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Polydore, in a Drawing I have seen of him, has made an Ill Choice with respect to Decorum ; he has shewn Cato with his Bowels gushing out, which is not only Offensive in itself, but ‘tis a Situation in which Cato should not be seen, ‘tis Indecent ; such things should be left to Imagination, and not display’d on the Stage. But Michelangelo in his last Judgment has sinn’d against this Rule most egregiously.

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Polydore, in a Drawing of the same Subject [ndr : la descente de la croix] […] has finely express’d the Excessive Grief the Virgin, by intimating ‘twas Otherwise Inexpressible : Her Attendants discover abundance of Passion, and Sorrow in their Faces, but Hers is hid by Drapery held up by both her Hands : The whole Figure is very Compos’d, and Quiet ; no Noise, no Outrage, but great Dignity appears in her, suitable to her Character.

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The Thoughts, and Finishings are in a great Measure seen in the Prints of such Works of which Prints are made, nor is a Drawing destitute of Colouring absolutely ; on the contrary, one frequently sees beautiful Tints in the Paper, Washes, Ink, and Chalks of Drawings ; But what is wanting in some respects is abundantly recompenc’d in Others, for in These Works the Masters not being embarrass’d with Colours have had a full Scope, and perfect Liberty, which is a very considerable Advantage, especially to some of them. There is a Spirit, a Fire, a Freedom, and Delicacy in the Drawings of Giulio Romano, Polydoro, Parmeggiano, Battista Franco, &c. which are not to be seen in their Paintings : A Pen, or Chalk will perform what cannot possibly be done with a Pencil ; and a Pencil with a thin Liquid only what cannot be done when one has a Variety of Colours to manage, especially in Oil.

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The Ancients possess’d Both the excellent Qualities I have been treating of [ndr : Grace et Greatness], among whom Apelles is distinguish’d for Grace. Rafaëlle was the Modern Apelles, not however without a prodigious Degree of Greatness. His Style is not Perfectly Antique, but seems to be the effect of a Fine Genius accomplish’d by Study in that excellent School ; ‘Tis not Antique, but (may I dare to say it) ‘tis Better, and that by Choice, and Judgment. Giulio Romano had Grace, and Greatness, more upon the Antique Taste, but not without a great Mixture of what is peculiarly his Own, and admirably Good, but never to be imitated. Polydore in his best things was altogether Antique. […] His Style [ndr : de Michel-Ange] is his Own, not Antique, but He had a sort of Greatness in the utmost Degree, which sometimes ran into the Extream of Terrible ;

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WE have been more particular in the Relation of this famous Piece [ndr : Bell fait ici référence au tableau commencé par Apelle et Protogènes sur lequel ces deux artistes ont successivement tracé des lignes – événement précédent de peu leur rencontre], because a large Dispute hangs upon it {Pliny, Lib. 35. Ch. 10.} : and the late Commentator upon our Author, Ludov. Demontiosius, seems very much offended at the generally received Acceptation of the Story of this noble Contention ; and would not by any Means admits that this Tryal of Skill was about the Subtilty of Lines ; for, as he says, with a good Share of Truth in the main, in a coloured Picture, or Painting, there is so little Use of Lines, that the very Appearance of any is justly reproveable ; for the Extremities should be lost and confounded in the Shadows, and ought to go off without any Thing of the least Stiffness, or Sharpness of a Line.
NEITHER will he admit it in Drawings, or Designs, with the Coal, or Pen, for that in those the true ARTIST never regarded so much the Fineness, or Courseness of his Touches ; but only how and where they served best to express the proper Shadowing and Raising of his Draught according to the Life ; and brings in for Instance many Drawings of the celebrated Masters of his Time, which he had seen of
Mich. Angela Bonoroti, Raphael de Urbin, Salviati, Polydore, and the Great Titian’s, where his Observation does not take Notice that any have in the least affected the Nicety of curious Lines.

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Are. Polidore * de Caravaggio fut aussi un rare & grand peintre, tres bel inventeur, designateur, prompt, & experimenté, & grand imitateur de l’antique. Il est vrai qu’il ne reussit pas dans la couleur, & ses meilleurs ouvrages sont de clair obscur à fresque.
 
* Polidore vint de Caravaggio à Rome tout jeune, au tems che Leon X. faisoit travailler au Vatican ; il etoit pauvre manœuvre, & portoit l’oiseau ; mais en considerant les ouvrages des peintres qui travailloient la, il s’amouracha si bien de la peinture, & etudia si heureusement, que ses beaux ouvrages l’ont rendu celebre par tout le monde.

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Il ne serait pas moins téméraire de décider la question sur ce que nos tableaux ne sont point ces effets prodigieux que les tableaux des anciens peintres ont fait quelquefois ; suivant les apparences, les récits des Ecrivains qui nous racontent ces effets sont exagérez, & nous ne savons pas même ce qu'il en faudrait rabattre pour les réduire à l'exacte vérité. Nous ignorons quelle part de la nouveauté de l'art de la Peinture peut avoir euë dans l'impression qu'on veut que certains tableaux aïent fait sur les Spectateurs. Les premiers tableaux, quoique grossiers, ont dû paroître des ouvrages divins. L'admiration pour un art naissant, fait tomber aisément dans l'exagération ceux qui parlent de ses productions ; & et la tradition en recueillant ces récits outrez, aime encore les rendre plus merveilleux qu'elle ne les a reçus. On trouve même dans les Ecrivains anciens des choses impossibles données pour vraies, & des choses ordinaires traitées de prodiges. […]
Enfin on ne sçaurait donner une idée un peu précise des tableaux à ceux qui ne les ont pas vus absolument, & qui ne connaissent pas la manière du Peintre qui les a faits, que par voies de comparaison. […]
Les Ecrivains modernes qui ont traité de la peinture antique, nous rendent plus sçavans, sans nous rendre plus capables de juger la question de la supériorité des Peintres de l'antiquité sur les Peintres modernes. Ces Ecrivains se sont contentez de ramasser les passages des Auteurs anciens qui parlent de la peinture & de les commenter en Philologues, sans les expliquer par l'examen de ce que nos Peintres font de nos jours, & même sans appliquer ces passages aux morceaux de la peinture antique qui subsistent encore. Je pense donc que pour se former une idée aussi distincte de la peinture antique qu'il soit possible de l'avoir, il faut considérer séparément ce que nous pouvons sçavoir de certain sur la composition, sur l'expression & sur le coloris des Peintres de l'antiquité.     
[…] Quant à la composition Pittoresque, il faut avoüer que dans les monumens qui nous restent, les Peintres anciens ne paroissent pas superieurs, ni même égaux à Raphaël, à Rubens, à Paul Véronèse, ni à M. Le Brun. […]
Quant à la composition Poëtique, les anciens se piquoient beaucoup d'exceller dans ses inventions, & comme ils étoient grands dessinateurs, ils avoient toutes sortes de facilité pour y réussir. Pour donner une idée du progrès  que les anciens avoient faits dans cette partie de la peinture qui comprend le grand art des expressions, nous rapporterons ce qu'en disent les Ecrivains de l'antiquité. De toute les parties de la peinture, la composition Poëtique est celle dont il est le plus facile de donner une idée avec des paroles. C'est celle qui se décrit le mieux.
[…]
Comme le temps a éteint les couleurs, & confondu les nuances dans les fragmens qui nous restent de la peinture antique faite au pinceau, nous ne sçaurions juger à quel point les Peintres de l'antiquité ont excellé dans le coloris, ni s'ils ont égalé ou surpassé les grands Maîtres de l'Ecole Lombarde dans cette aimable partie de la peinture.[…] On ne sçaurait décider notre question sur des récits. Il faut pour la juger, avoir des pièces de comparaison. Elles nous manquent. 
On ne sçauroit former un préjugé contre le coloris des anciens, de ce qu'ils ignoroient l'invention de détremper les couleurs avec de l'huile […]
Quant au clair-obscur & à la distribution enchanteresse des lumières & des ombres, ce que Pline &  les autres Ecrivains de l'antiquité en disent, est si positif, leurs récits sont si bien circonstanciez & si vrai-semblables, qu'on ne sçauroit disconvenir que les anciens n'égalassent du moins dans cette partie de l'Art, les plus grands peintres modernes. Les passages de ces Auteurs que nous ne comprenions pas bien, quand les Peintres modernes ignoroient encore quel prestige on peut faire avec le secours de cette magie, ne sont plus si embroüillez & si difficiles, depuis que Rubens, ses Eleves, Polidore de Caravage, & d'autres Peintres les ont expliquez bien mieux, les pinceaux à la main, que les commentateurs les plus érudits ne le pouvoient faire dans des livres. 
[…] je dis, que les Peintres qui ont travaillé depuis la renaissance des Arts, que Raphaël & ses contemporains n'ont point eu aucun avantage sur nos Artisans. Ces derniers sçavent toutes les couleurs dont les premiers se sont servis.